Les Soeurs Leonarda et Doralice sont décédées à Gandino (Bergamo), la première le 1er avril, la seconde, quatre jours plus tard. Appartenant à la Congrégation des Ursulines, toutes les deux ont travaillé dans nos maisons: Sr Leonarda à Albisola, Pagliare et Roma I; Sr Doralice à Roma I. La première était connue chez nous comme cuisinière de la Curie, la seconde comme chargée de la lingerie.La nouvelle de leur décès a surpris et attristé tous ceux qui les avaient connues.
Née le 22 avril 1920 à S. Antonio d'Adda, Caprimo (Bergamo), Sr Leonarda a fait sa profession le 1er avril 1943, et a consacré toute sa vie de religieuse au service des prêtres, d'abord dans la maison du clergé de Bergamo, ensuite parmi nous et, enfin, dans les évêchés de Rimini et de Vigevano. Elle a rendu son âme à Dieu exactement le jour du 55e anniversaire de sa profession religieuse. En nous communiquant la nouvelle de sa mort, la Supérieure a souligné, en parlant de la Sr Leonarda son 'caractère discret, délicat et gentil', qui traitait tous les autres 'avec finesse, avec respect et presqu'avec vénération'. En effet, nous l'avons toujours connue ainsi.
Sr Doralice, née le 1 mars 1915 à Sabbio Bergamasco (Bergamo), elle a fait sa profession religieuse le 5 septembre 1938 et a passé ses 22 dernières années d'activité, de 1971 à 1993 à Rome I. La Soeur Supérieure décrit la Sr Doralice comme une personne qui a vécu sa consécration dans la fidélité au quotidien, dévouée surtout à son service à la lingerie et toujours disponible pour apporter son aide dans les besoins courants de la maison. Chez nous, on se rappelle de la Sr Doralice pour son dévouement et son amour de l'ordre, pour son caractère en même temps doux et exigeant. Nous nous en souviendrons, entre autres, pour la rigueur au travail et pour son désir de prier et de faire prier. C'est elle qui entonnait le rosaire dans les excursions de la communauté!
Qu'elles reposent en paix, dans la joie éternelle des élus. Nous leur exprimons notre gratitude la plus sincère.
Après 42 années de travail à Rome I, Fratel Rutgerus est rentré dans sa Province, avec comme destination la communauté de Nijmegen. La décision qu'il a prise il y a un an a trouvé ainsi son aboutissement. Le matin du 6 avril, accompagné par le P. Adrien Borst et le Fr Marek, il a quitté Rome en direction des Pays-Bas, en s'arrêtant à Albino (IS) et à Freiburg (GE). Le voyage a été effectué avec le minibus de la maison en raison des nombreux bagages et souvenirs qu'il a accumulés pendant tant d'années de son séjour romain.Le samedi 4 avril, a eu lieu la cérémonie officielle d'adieu. La concélébration eucharistique des Rameaux, présidée par le Supérieur Général, et le dîner de fête qui a suivi, ont été l'occasion de manifester estime et remerciements au Fr. Rutgerus, pour sa personne et son travail. Y ont participé, en plus de la communauté, un groupe d'amis hollandais de la Ville.
Rutgerus en St. Jozefklooster Bien qu'ils aient quelque peu changé à cause de la restructuration de la maison, les jardins de Rome I vont souffrir du manque des soins du Fr Rutgerus. Il y est devenu une figure emblématique, avec sa combinaison bleue, son petit cigare dans la bouche et son rythme de travail proverbial. Il nous manquera aussi à la chapelle où il était fidèle à tous les rendez-vous de prière, avec son inséparable petit missel entre les mains, et au réfectoire où il consommait ses repas toujours en silence, à sa place que tous respectaient. Ils nous manqueront aussi ses jeux de mots bien fins sur des étudiants qui 'beaucoup étudier et ne rien comprendre'.
Rome I remercie le Fr Rutgerus pour son exemple de fidélité, d'humilité et de travail.
A la suite des actes de violence, perpétrés au début de janvier dernier contre les chauffeurs de taxi dans quelques quartiers populaires de la banlieue de Montevideo, les syndicats des transports ont décidé de suspendre durant la nuit, pour des raisons de sécurité, les services de bus et de taxi. Dans cette zone se trouve la bien connue Gruta de Lourdes, desservie par nos confrères de la Province AU.Naturellement, la population s'est révoltée contre cette décision et la communauté locale SCJ, avec, en première ligne, le curé, le P. Rodolfo Bonci, a pris sa défense.
La presse locale a donné beaucoup d'éclat à l'événement et a fait plusieurs reportages en publiant des interviews du curé dans lesquelles il cherche à attirer l'attention sur le point crucial de la question - l'éducation des jeunes et l'occupation des adultes - en mettant le doigt sur la plaie du laïcisme qui envahit depuis un siècle les classes dirigeantes, en empêchant toute collaboration de l'Eglise dans le domaine de l'éducation. En effet, depuis longtemps notre paroisse qui veut mettre à disposition des structures pour implanter sur place une école secondaire se heurte constamment à une opposition idéologique de l'Etat. "Manden profesores y no policias" (Envoyez des enseignants et non pas la police), voilà l'une des phrases du P. Bonci qui a été citée dans des journaux à grande diffusion et qui stigmatise le problème. Le fait que la très fréquentée Grotte di Lourdes se trouve dans des quartiers faisant objet de boycottage a permis de donner de l'éclat à l'événement. L'attitude courageuse du P. Bonci a retenu l'attention des journalistes pendant quelques jours, les uns pour le soutenir, d'autres pour insinuer qu'il incitait la population à la révolte. On espère que cet événement contribuera non seulement à trouver une solution à tant des problèmes de population mais aussi à dépasser une opposition anachronique de l'Etat à l'égard de l'action sociale de l'Eglise.
Le 31 janvier dernier est mort le P. Giovanni Brevi, de la Province IS, aumônier mythique de la Julia, Corps des Chasseurs Alpins; l'un des derniers vétérans de l'Armir rentré au pays en 1954, après 12 années de prison dans les gulag de Stalin; prêtre entouré de légende et l'une de très rares médailles d'or de valeur militaire vivantes.Né le 24 juin 1908 en terre bergamasque, transféré peu après en Piémont, avec sa famille, il était entré très jeune dans notre école apostolique d'Albino. Il a fait sa Première Profession le 24 septembre 1928 et a été ordonné prêtre le 17 juillet 1934. Deux ans après son ordination, il est parti pour diriger une léproserie au Cameroun. En 1941, il a été rappelé en Italie pour partir sur le front comme aumônier militaire.
p. Givanni Brevi avec Jean Paul II D'abord en Albanie et en Grèce - où il a reçu une décoration pour l'héroïsme démontré dans l'assistance des blessés et dans la récupération des morts - et enfin en Russie, toujours à côté des ses Alpins, le P. Brevi participe à la défaite du Corps d'armée italien et allemand sur le Don, fait prisonnier le 21 janvier 1943 à Stalino il a dû accomplir sa pérégrination à travers bien 37 gulag soviétiques, depuis la Sibérie jusqu'à la Mer Noire. Des 1500 hommes de son bataillon cinq à peine rentreront de captivité. Dans les camps de concentration, le P. Brevi montre sa qualité d'âme et sa foi. Il assiste ceux qui souffrent et ceux qui meurent, résiste à la 'rééducation' et sait aussi protester pour défendre les prisonniers ce qui lui vaut trois procès. Lors du dernier, il est condamné à 30 ans des travaux forcés.
Petit de taille mais fort de caractère et indompté, on l'appelle "le petit grand prêtre" et Ghandi, à cause des fréquentes grèves de la faim que, en dépit d'une alimentation réduite de pure survie, il s'imposait afin d'obtenir pour ses compagnons de captivité la reconnaissance des droits humains les plus élémentaires et pour lui-même le droit d'accomplir la mission de confort religieux en faveur des prisonniers de toute religion et de toute nationalité. Il sera pour le prêtre du 'non', le rebelle obstiné aux vexations et aux abus.
Pendant cinq ans on avait perdu ses traces. En 1954, après la mort de Stalin, le P. Brevi est gracié et peut rentrer en Italie où il continuera à servir l'Eglise dans le domaine militaire, comme aumônier des Douanes (Guardia di Finanza). Il écrira aussi un émouvant et suggestif journal de la captivité.
Aux obsèques, célébrées à Ronco Biellese (Piémont), où le P. Brevi a de la famille et où il sera enterré, les Vicaires généraux du diocèse de Bielle et de l'Evêque aux Armées ont concélébré avec le Supérieur Provincial, en signe de participation au deuil et en signe d'estime pour le regretté confrère.