Brésil: terre, violence et impunité.


La Commission Pastorale de la Terre (CPT) de la Conférence Episcopale Brésilienne, appuyée par une dizaine d'autre organismes, a envoyé aujourd'hui (le 18 avril) un document qui condamne la violence rurale au Brésil, spécialement dans le Sud de l'État de Pará. Elle y dénonce des morts et l'impunité dans ce domaine, et propose quelques solutions au problème. Le document a été envoyé aux mouvements pour les droits humains et civils, aux ambassadeurs et représentants de 60 pays.

La CPT accuse le gouvernement fédéral et des Etats de maintenir une politique "inoffensive" de colonisation, sans toutefois répartir les propriétés terriennes. Seulement dans l'État de Pará, dit la CPT, il y a 7 millions d'hectares de terres inculte, et les grands propriétaires terriens ont la main mise sur 80% des propriétés.

Le document, envoyé aussi aux ambassadeurs brésiliens à l'extérieur, propose l'établissement immédiat de toutes les familles d'agriculteurs sans terre cantonnés dans tout le pays, l'expropriation non seulement des fermes improductives, mais encore des ressources pour les agriculteurs déjà installés dans le sud de l'État de Pará. La CPT et les autres organismes signataires du document demandent la punition des responsables du massacre de 19 paysans à Eldorado dos Carajas - Pará, le 18 avril 1996.

A ce propos, le président du Suprême Tribunal Fédéral, Celso de Mello, a dit aujourd'hui qu'au Brésil, "l'impunité et le mépris systématique de la loi démontrent que l'État est incapable ou n'a pas la volonté politique d'accomplir une de ses fonctions". Mello a fait cette critique en recevant un groupe de veuves des "sans terre" assassinés dans l'État de Pará, leaders de "Movimento dos Sem Terra" (MST -Mouvement des Sans-terre) et représentants des organismes sociaux et du "Partido dos Trabalhadores" (PT - Parti des Travailleurs). Il a promis de demander aux présidents des Tribunaux des Etats, des informations au sujet des 1003 assassinés parmi les agriculteurs, les avocats, les techniciens, les leaders syndicalistes et les religieux liés à la lutte pour la terre.

(Source: Agência Estado)