**157.04** **AD B.17/6.12.4** Ms autogr. 2 p. (21 x 13) **De Mr Demiselle** //La Capelle 22 avril 1866// Mon cher Monsieur Léon, Je vous écris sous les yeux de Mme Dehon. Je suis à La Capelle depuis quelques jours, étant venu bénir l'union de Melle Alice Fiévet avec un commerçant de Paris. Je suis descendu chez vous et je couche dans votre chambre. Mr Dehon éprouve en ce moment une recrudescence d'inquiétude à votre sujet. Ce qui le préoccupe surtout, c'est l'idée de vous voir en vacances en habit ecclésiastique. Après y avoir bien pensé et en avoir causé avec des personnes amies, je crois que vous ferez bien, pour épargner la sensibilité de Mr Dehon, de revenir en vacances en habits laïques. C'est aussi le sentiment de Mme Dehon. Il me semble que vous devriez attendre la réception du sous-diaconat pour vous présenter à La Capelle dans le costume clérical. Je vois que Mr Dehon serait bouleversé de vous voir si tôt transformé, au moins extérieurement. Veuil­lez être mon interprète auprès de Mr l'abbé Lecomte et lui dire que j'ai écrit à Troyes pour Mr Jacquart et qu'on n'a répondu ni à Mgr ni à moi. Ce pauvre abbé doit du reste avoir été mis au courant de mes démarches par son père ou par Mr Parisot, aumônier de l'hôpital de Laon. Quand à Mgr de Versailles, Mgr de Soissons ne peut pas le lui présen­ter; car ce prélat, qui sait qu'on a besoin de sujets à Soissons, serait plus qu'étonné que notre Evêque lui offre un diacre de son diocèse. Voilà au moins la réflexion que m'a faite Mgr Dours. De sorte que je ne sais plus que faire pour Mr Jacquart. Dites à Mr Lecomte de lui indiquer dans sa sagesse la route qu'il doit prendre, soit qu'il entre dans le clergé ré­gulier, soit dans un Ordre religieux. J'offre toutes mes amitiés à Mr l'abbé Lecomte et j'envie la jouissance qu'il éprouve dans l'étude de la théologie. Je compte bien le voir chez moi aux vacances prochaines. Je suis absent de Soissons depuis le 1 ° mars, ayant donné le Carême à Marle et une re­traite préparatoire à la 1 ° communion et à la confirmation dans une paroisse des envi­rons de Saint-Quentin. Je retourne à Soissons, où je compte vous voir à votre passage. Mr l'Archiprêtre de Vervins a eu deux attaques de paralysie et il est perdu pour le ministère. Vous offrirez mes respects à Mr le Supérieur du Séminaire et vous direz pour moi une petite prière à l'autel de S. Hilaire dans votre chapelle. Je n'ai trouvé rien de nouveau à La Capelle, si ce n'est un accroissement de luxe qui m'effraye. Je suis avec la plus cordiale amitié. Tout à vous en N. S. Demiselle chan.