**435.23** **AD B.21 /7a.3** Ms autogr. 4 p. (21 x 13) **De Mr Boute** //Hazebrouck 11 décembre ////1868// Mon cher abbé et ami, Pardon pour le retard que je mets toujours à répondre à vos bonnes et excellentes lettres. Vous savez que je suis toujours très occupé, et aujourd'hui encore plus que ja­mais. je fais construire un grand préau galerie tout le long du bâtiment à l'intérieur, pour abriter les élèves contre la pluie et le mauvais temps, lequel me donne beaucoup de besogne. Votre lettre du 27 novembre m'a apporté une nouvelle qui m'a causé quelque sur­prise et une bien grande satisfaction, en m'informant que monsieur votre père avait obtenu du Saint-Père la faveur pour vous d'être ordonné prêtre avant le temps. Mon­sieur Dehon est vraiment un emporte-pièce; je l'en félicite, comme je vous félicite vous-même, mon bien cher abbé. Le 19 de ce mois va donc vous voir célébrer la sain­te messe avec le saint évêque qui doit vous consacrer prêtre. Nos prières ne vous font pas défaut, quelque peu méritoires qu'elles puissent être. je vous ai recommandé à tous ces messieurs et à vos amis et connaissances. Bien que le 19 soit un des jours où je dois dire la messe pour les enfants de madame veuve Louis, cette bonne dame qui vous aime tant renonce pour vous à ses droits, pour que ce même jour je puisse célébrer la sainte messe pour vous, et à laquelle elle communiera elle-même avec sa bon­ne à votre intention, à 7 heures du matin. je n'oublierai pas non plus monsieur et ma­dame Dehon, Henri, Laure, et la famille. C'était trop près pour me rendre à Rome pour cette époque, d'autant plus que c'est une fin de trimestre et d'année... paiements qui ne peuvent s'effectuer que par moi seul; sans compter les nouveaux travaux qu'il faut mener à bonne fin. je regrette infiniment que vos bons parents ne puissent se décider à rester jusqu'à Pâques dans la capitale du monde chrétien. je connais cepen­dant leurs préoccupations pour leurs affaires et leur chez eux; tout cela est bien natu­rel. Malgré cela, je nourris toujours l'espoir d'aller vous voir à la Semaine sainte, si les événements politiques que je ne peux prévoir ne viennent mettre obstacle à mon projet. je veux aussi aller respirer les parfums de Rome, m'émouvoir, comme votre excellente mère et votre bon père, à toutes les belles choses, à toutes les merveilles que l'on y rencontre à chaque pas et qui sont de nature à fortifier et (nourrir?) notre foi; c'est là, comme vous le dites fort bien, que l'on a un avant-goût des choses du ciel, Vos parents ont eu une excellente pensée d'aller passer à Rome quelques mois avec vous. Ce sera pour eux et pour vous une bien douce consolation pour le mo­ment du départ de vous avoir vus réunis au pied de l'autel où vous, vous serez ordon­né prêtre et eux-mêmes auront eu l'avantage bien précieux d'assister à votre première messe. Ce sera pour vous tous une grâce de bénédiction. Mr Désiré Vandewalle m'a dit, il y a deux jours, que vous lui avez écrit pour lui faire connaître l'heureuse nouvelle de votre prochaine ordination. En attendant qu'il vous réponde, il m'a prié de vous adresser ses félicitations. Je recommande toujours à vos bons soins et sages conseils Mr Piettre. Vous pou­vez lui rendre de bien grands services pour la direction de ses études et la vie du sémi­naire. Je compte sur votre charité pour ce jeune homme auquel nous nous intéressons beaucoup. Veuillez lui dire que tout va bien chez lui et que ses lettres font toujours grand plaisir à sa famille. Je ne sais pas pourquoi il n'a pas encore parlé de vous dans sa correspondance... C'est sans doute distraction de sa part. Ses parents m'ont témoi­gne leur étonnement à cet égard. Vous pouvez le lui dire de ma part, avec mes com­pliments. Je termine, mon cher abbé et ami, en vous priant d'embrasser pour moi vos bons parents, que je considère toujours comme d'excellents amis. Mr le Principal et tous ces messieurs me chargent de vous remercier de votre bon souvenir et de vous offrir leur amitié. Ils prient pour vous. Mme Louis vous présente ses respects et désire vous voir encore. J'ai fait part à ces personnes pieuses de la partie de votre lettre qui les concernait. Elles vous remercient beaucoup. Envoyez-moi, quand vous pourrez, ce que vous (aurez) pu obtenir. Tout à vous, mon cher abbé et ami, de cœur et d'esprit, en toute hâte -10 heures du soir. \\ Boute Ptre