**181.03** **AD B.17/6.34.3** Ms autogr. 3 p. (21 x 13) **De Louis Perreau** //Le Treport 9 août 69////1// Très cher ami, Au bord de la mer, un jour d'orage, au milieu d'une salle de journaux, au Casino, voilà où je me trouve aujourd'hui. Que Dieu soit béni en tout ce qu'il fait! Je crois qu'il me rendra la santé: mon séjour à la mer m'a ressuscité; j'y suis depuis un mois; jusqu'ici je n'ai pris que des dou­ches d'eau de mer froide, je vais désormais y joindre les vrais bains. Ma bonne mère m'a accompagné à cause de l'état de grande fatigue où j'étais, mais elle m'a mainte­nant laissé seul et est retournée à Chambéry. Pour moi, je suis condamné à rester ici jusqu'à la fin de septembre: la condamnation n'est pas fort triste, et je l'accepte d'au­tant mieux que le 1° mois a eu un grand succès sur ma santé. Par une bonne fortune toute providentielle, j'ai rencontré ici Cadot et Thellier. Ils sont partis, mais Thellier reviendra du 15 au 302. J'ai eu de vos nouvelles par le R. P. Freyd, mon cher ami; vous étiez mieux, mais j'ai besoin de le savoir par vous. Vous aviez besoin d'un grand repos, j'espère que vous vous le serez abondamment donné. N. Seigneur n'est-il pas toujours avec nous? et n'est-ce pas une consolante pensée que de tous temps, en toute situation, nous sommes ses amis et qu'il nous est donné de faire sa volonté? Si nous l'aimions, nous serions doux et calmes partout, nous serions heureux, nous serions comme ces musiciens qui préludent à un air de fête: ils s'en approchent tranquillement par des harmonies qui l'appellent. Préludons ici-bas aux chants d'allé­gresse du ciel: au ciel nous serons au Thabor, montons-y avec courage. Je vous dis tout cela quoique je sois bien lâche, bien misérable, quelquefois bien triste. Je me recommande bien à vos prières. Adieu! J'espère vous écrire encore. Savez-vous que M. Poiblanc est docteur, que Mgr du Cosquer est au ciel... Que M. Le Tallec est en Allemagne dans une maison des Pères du Saint-Esprit. Restons tous unis dans le Cœur de Celui. en qui je suis à jamais votre ami L. Perreau 1 Lettre reproduite en NHV, 150-152. 2 Cadot et Thellier de Poncheville, deux étudiants connus à Paris.