**158.17** **AD B.17/6.12.17** Ms autogr. 2 p. (21 x 13) **De Mr Demiselle** //(24 dec. 70)// Bien cher Abbé, Nous sommes toujours au pouvoir des Allemands, accablés de logements: la garni­son d'abord et ensuite les passages. Nos ressources s'épuisent et nous ne recevons rien. Je ne sais comment nous ferons dans quelque temps. Quelle guerre! Qui pourrait n'y pas voir la main de Dieu? Pauvre France, puisse-t­elle y trouver la régénération morale et religieuse! Puisse-t-elle se retremper dans le malheur et se relever épurée et plus belle! C'est, j'aime à le penser, le dessein de Dieu qui dirige ces grands événements. Nous n'avons aucune nouvelle de Rome. Que devient le St-Père? Que devient Rome? La Capelle revient-il à la religion? Notre Soissonnais est déplorable sous ce rapport et la leçon de la Providence n'est pas comprise. Et vous, bien cher Abbé, que devenez-vous dans cette interruption de vos études? Nos deux séminaires sont transformés en ambulances prussiennes. Pauvres jeunes gens, que vont-ils devenir? Il n'y aura guère de rentrée cette année. Et après la guerre, qui sait comment les choses se passeront? O mon Dieu! vous veillez sur votre Eglise, mais quel sera le sort de l'Eglise en France? Je vous embrasse de cœur en N. S. Demiselle Respects, amitiés à tout le monde. Soissons 24 dec. 1870 * Lettre citée en NHV VIII, 128-129.