**218.79**
**B18/9.2.79 **
Ms autogr. 2 p. (21 x 13)
**À sa mère**
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Chère mère1,
Je t'adresse aussi quelques mots pour que tu ne croies pas que je t'oublie. Je voudrais vous écrire plus souvent, mais je n'en trouve pas le temps. La sténographie m'occupe deux heures par jour en sus de mon travail ordinaire. C'est un surcroît de besogne qui sera bien compensé par l'avantage d'assister au concile. Je vous ai adressé le journal qui décrit les fêtes du 11 et 12 avril. Ce fut la plus merveilleuse démonstration d'affection qu'un homme ait jamais reçue sur la terre. Jamais conquérant n'a dominé par la crainte autant d'hommes que Pie IX en domine par l'amour et le respect qu'il inspire. Le monde chrétien tout entier était représenté ici par des députations et des dons de tout genre. Il y avait une foule immense, plus recueillie que curieuse, et animée d'un pieux enthousiasme. On disait autour du St-Père que c'était une sainte frénésie.
J'ai dit ma messe ce jour-là près du corps de St Léon à St-Pierre, non loin du Saint-Père.
J'ai reçu une bonne lettre de Mr Boute, il n'a pas pu aller vous voir parce qu'il se prépare à recevoir l'archevêque de Cambrai pour la confirmation2.
Embrasse pour moi Henri, Laure, maman Dehon et mes deux petites nièces.
Conserve par la prière les grâces que tu as reçues à Rome et demandes-en pour tes enfants.
Je vous embrasse de tout cœur.
Ton dévoué fils
L. Dehon, pr.
1 Ce billet à sa mère, sans date, était joint à la lettre précédente adressée à son père (22 avril 1869).
2 Cf. LC 47 (17 avril 1869).