**219.04**
**B18/10.4 **
Ms autogr. 2 p. (21 x 13)
**À Léon Palustre**
//La Capelle 19 juin 1869 //
Mon cher ami,
Comme ma mère te le dit, il ne serait pas prudent de me mettre en voyage d'ici un mois1. Ce n'est pas que je sois malade, mais je suis revenu dans un état de fatigue qui exige du repos et une vie très réglée. Je crains de ne pas te voir davantage cette année que les courts instants que j'ai passés avec toi à Paris. J'espère cependant que tu trouveras moyen de combiner ton prochain voyage de façon à passer par La Capelle, bien que ce soit loin des grands chemins. Je connais ton habileté à concevoir des plans d'excursions.
Dans l'incertitude où je suis de te rencontrer ces vacances, je t'envoie ce que je te dois pour les œuvres de St Augustin.
J'ai trouvé ici, comme il arrive trop souvent à La Capelle, une triste saison. Il pleut, il vente, il gèle même, et il n'y a guère moyen de se promener. Quel contraste avec les chaleurs de Rome qui étaient déjà bien lourdes au mois de mai! Je te souhaite meilleur temps en Touraine et je regrette de ne pas pouvoir aller en jouir avec toi.
Je t'embrasse de tout cœur.
Ton dévoué ami
L. Dehon, pr.
1 Cette lettre était jointe à une lettre de madame Dehon à Léon Palustre:
Monsieur,
Je regrette beaucoup de ne pouvoir vous être agréable en vous accordant Léon pour quelques jours. Sa santé, quoique améliorée depuis son arrivée, ne se remet pas assez vite pour entreprendre sous peu le voyage de la Touraine. Il n'a pu même jusqu'aujourd'hui faire ses visites à la famille dans nos environs. Le froid et le mauvais temps que nous avons cette année contribuent peut-être à rendre sa convalescence plus longue et je crois qu'il serait imprudent d'entreprendre maintenant une excursion un peu éloignée.
Nous espérons que l'année prochaine il sera plus heureux.
Léon nous dit que vous ne viendrez pas à La Capelle pendant ses vacances, nous espérons, Monsieur, que vous reviendrez sur cette décision, nous ferions bien volontiers la connaissance de Madame.
Mr Dehon et mes enfants sont très sensibles à votre bon souvenir. Veuillez, Monsieur, agréer mes sentiments affectueux et les leurs.
F. Dehon