**220.11** **B18/11.1.11 ** Ms autogr. 4 p. (21 x 13) **À ses parents** //Rome 30 mai 70 // Chers parents, J'ai trouvé votre lettre hier soir au retour d'une petite excursion que j'ai faite à la campagne, et je rends grâce à Dieu de toutes les bonnes nouvelles qu'elle m'apporte. Je demandais depuis longtemps cette grâce pour mon oncle Longuet, et j'espère que nous l'obtiendrons bientôt pour mon oncle Alfred1. J'ai donc été passer quelques jours à Albano, respirer l'air des bois et le vent de la mer et prendre des forces pour le mois de juin. Il y avait trois jours de fêtes: jeudi, l'Ascension; vendredi, St Philippe de Néri, et le dimanche… J'ai demandé dispense de la congrégation du samedi et je me suis fait ainsi une petite vacance de quatre jours. J'ai emmené avec moi un élève du Séminaire et notre excursion a parfaitement réussi. Elle m'a été aussi utile qu'agréable. J'ai trouvé à mon retour le temps rafraîchi par un orage. Je ne sais pas encore quand nous aurons vacances. J'espère y arriver en très bonne santé. Je vous envoie un nouveau spécimen de ma bonne mine avec le portrait des sténographes français du Concile. Je m'informerai bientôt des prix du bracelet et du médaillon en question. Je crains que la commission du bracelet ne soit bien difficile, parce que je ne me rappelle pas au juste la couleur et le genre de la parure de Berthe. Vous pourrez m'envoyer 300 fr par une lettre chargée. Si cela n'est pas suffisant, dans le cas par exemple où je passerais par Tours, je vous l'écrirai à temps pour que vous puissiez m'envoyer encore quelque chose avant mon départ. Il est probable que la question des vacances du Concile ne sera réglée que vers la St-Pierre. Je ne puis donc pas encore faire de projets. La discussion pendante a traîné au commencement, mais elle marche plus rondement depuis quelques jours. On espère arriver à une solution vers la St-Pierre ou peu après. Défiez-vous des appréciations des journaux, surtout de la France qui favorise, je crois, l'opposition peu sage de quelques évêques2. Embrassez pour moi Henri, et félicitez-le d'avoir réparé son retard3. Embrassez aussi pour moi Laure, maman Dehon, Marthe et Amélie. Je vous embrasse de tout cœur. Votre dévoué fils L. Dehon, pr. 1 L'oncle Longuet, époux de Juliette-Mathilde (Vandelet); l'oncle Alfred Dehon (de Dorengt). La grâce dont il s'agit n'est pas précisée; peut-être, pour eux aussi, un retour à la pratique religieuse… 2 Depuis le 13 mai (50ème congrégation générale), discussion du schéma sur l'Église, évidemment centrée sur la question de l'infaillibilité pontificale (cf. NHV VII, 173-188). 3 Le retard dans l'accomplissement du devoir pascal (cf. LD 148).