221.28 **B18/11.2.28 ** **08. 03. 1873** **Ses parents** // // Bien chers parents, Je vous envoie aujourd'hui ce qui me reste de linge sale. J'ai fait blanchir ici ce qui m'était nécessaire. Vous trouverez dans la caisse, si j'ai bien compté, 2 paires de draps, 14 chemises, 12 mouchoirs, 17 serviettes, 3 paires de bas, 3 taies d'oreillers, 6 rideaux et 1 nappe. Voici un petit compliment pour Amélie: «Par cœur j'avais appris un joli compliment, Et j'accourais le dire à ma chère maman; Mais j'ai tout oublié lorsque je suis venu… Je t'aime est le seul mot que j'ai bien retenu.» En voici un autre pour Marthe: «Je voudrais en cet heureux jour Te prouver ma reconnaissance, Louer ta bonté, ton amour, Tes soins pour moi dans mon enfance. Je voudrais dire éloquemment Le plaisir que m'inspire ta fête. Mais de mon cœur le sentiment N'a trouvé qu'un faible interprète: Je ne puis selon mon désir Te peindre toute ma tendresse; Mon cœur du moins peut te chérir, Il t'aime et t'aimera sans cesse.» Siméon m'a donné de ses nouvelles, il va bien. Notre œuvre est bien en train. Les retraites successives nous donnent de la besogne. Il se fait quelque bien, cependant nous sommes débordés par l'influence de la mauvaise presse et du parti révolutionnaire. Notre Patronage marche bien. La petite chapelle s'organise. Je commencerai dans huit jours à y dire la messe. L'abbé Désaire est nommé comme il le pensait vicaire à St Pierre du petit Montrouge. Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et les enfants. Je vous embrasse de tout cœur. Votre dévoué fils L. Dehon, vic.