CORRESPONDANCE DU PERE DEHON : ANNEE 1885
03. 01. 1885. P. Joseph Marie Paris. (Dans une lettre du P. Joseph Marie au P. Stanislas Marie [Falleur]). (B 16/4bis.16 inv. 119.16)
Il [le Très Bon Père] m’a répondu : N’écrivez pas mystérieusement au P. Stanislas.
30. 01. 1885 B 35/4c. 4 (inv. 584. 04). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma révérende Mère,
Notre union est bien indiquée par la Providence. Nous faisons l'oeuvre de la réparation sacerdotale au Coeur de Jésus, pour laquelle vous avez été fondées. Le petit groupe qu'avait préparé la Re Me Véronique vient à nous.
Cette oeuvre sacerdotale est partout dans les aspirations de l'Eglise. Il y a encore des projets à Rome et à Bourg. Si nous étions plus généreux, nous aurions la grâce de voir ces efforts-là unis aux nôtres aussi. Veuillez prier discrètement pour cela et offrir au Coeur de Jésus par Marie les sacrifices de votre pieuse communauté dans ce but.
Permettez-moi de vous recommander de temps en temps les intentions qui me paraissent les plus importantes pour notre oeuvre. Nous avons en vue en ce moment plusieurs vocations. Je sens personnellement un grand besoin de secours spirituel pour ma charge de supérieur et aussi en ce moment pour le carême que je dois prêcher à St Quentin.
De mon côté, je vous recommande chaque jour au Coeur de Jésus.
Agréez, ma révérende Mère, l'assurance de mon religieux dévouement in Corde Jesu.
L. Dehon.
28. 03. 1885 B 105/1 (inv. 1155.62) (cf NHV XV, 14-15). Mgr Thibaudier
Je remercie Votre Grandeur des encouragements qu'elle m'envoie. J'ai toute confiance dans la direction de Votre Grandeur pour l'œuvre du Sacré-Cœur et pour moi, et je reconnais que si je l'avais suivie davantage à certaines époques, j'aurais évité bien des erreurs.
Pour mes sermons de carême, je ne puis pas être bon juge. Ils ont excité un certain enthousiasme. Ils ont plu généralement, même au clergé. Cela ne prouve pas encore qu'ils aient une véritable valeur littéraire. A mes yeux, ils valent à peu près ce qu'ont valu mes discours de distributions de prix et même un peu plus. Bien du monde en désire l'impression. J'aurais besoin pour cela de quelques jours pour les revoir. M. l'archiprêtre pourrait peut-être décider la chose mieux que tout autre.
(NHV XV, 14-15 ; AD B 105/1 inv. 1155.62))
(Dans NHV le P. Dehon ajoute la note mise en marge par Mgr : « Je m'en rapporterai à l'opinion de M. Mathieu, et désire simplement que la bonne impression produite par la prédication ne soit point affaiblie par la lecture »).
21. 12. 1885 B 21/3. R (inv. 373. 04). NHV XV, 43-44. Mgr Thibaudier
Monseigneur,
Nous pouvons très bien aider Mr Vernier pendant quelques mois. Mr Rasset et M. Falleur se partageront cette besogne. Je suppose que M. Vernier ne demandera pas qu'on aille habiter avec lui. Il sera facile de s'entendre pour l'indemnité de ses aides. Bien.Bien.
J'ai demandé à Votre Grandeur pour Mr Charcosset de faire ses voeux annuels le 26. Je regarderai votre silence comme un acquiescement. Il faut une dispense d'un jour, Mr Charcosset ayant pris l'habit le 27 décembre 1884. Oui.Oui.
Mr Rasset pourra joindre aux fonctions qui lui resteront quelques prédications dans le diocèse avec Mr Pittolat Pitholat et M. Lamour. Je les bénis.Je les bénis.
Le temps est venu de prendre un parti définitif pour la maison louée par les Soeurs à Sittard. Les trois années vont finir. Il faut prévenir avant le 1er janvier pour ne pas recommencer une nouvelle période. Je crois que la „Chère Mère” attend le dernier mot de Votre Grandeur. Le dernier mot est donné depuis longtemps.é depuis longtemps.
Pour nous, tout en étant absolument prêts à quitter Sittard le jour que Votre Grandeur voudra, je me demande si la Providence ne semble pas indiquer une autre solution.
On peut trouver pour Sittard des sujets allemands et des ressources d'Allemagne très facilement. Les Allemands n'ont plus de noviciats chez eux. Ils en cherchent au Limbourg et donnent volontiers des ressources. Ils ont aussi une grande dévotion au S. Coeur. On entretiendrait facilement une école apostolique allemande à Sittard. N'est-ce pas une indication providentielle? Question grave, à examiner.Question grave, à examiner.
On garde d'ailleurs toujours chez nous le désir des missions et l'espoir d'une oeuvre générale. Votre Grandeur pourrait peut-être en référer à Rome. On aime beaucoup à Rome les Congrégations qui demandent des Missions.
Je m'en rapporte d'ailleurs absolument à Votre Grandeur dont je veux suivre en tous points les conseils et la direction. Question complexe ; ne rien précipiter. Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage de mon respectueux et filial dévouement.
L. Dehon.
(Cf. NHV XV, 43-44: les annotations de Mgr Thibaudier à cette lettre, et sa lettre du 30 décembre 1885)..
31. 12. 1885 B 36/2d. 33 (inv. 629.33). P. Eschbach. (Photocopie Ms) B 36/2a. 33 (inv. 626. 33). (copie dactylographiée)
Mon révérend Père,
Je ne vous adresse pas mes voeux tous les ans, mais je tiens à le faire quelquefois pour vous témoigner de ma persévérante reconnaissance. Mes souvenirs de Rome sont encore ceux de ma vie qui me font le plus de bien. Je m'y reporte souvent, j'ai toujours sur ma table le portrait du bon P. Freyd.
Veuillez offrir mes voeux aussi au P. Brichet, au P. Daum et à mes anciens condisciples les PP. Brunetti et Duplessis.
Les Pères Brichet et Daum ont bien voulu s'intéresser particulièrement à notre petite société religieuse. Veuillez leur dire que l'Oeuvre paraît s'affermir progressivement. Nous suivons les prescriptions du St Office; nous marchons sur les sentiers battus, dans les voies ordinaires, où il n'y a pas d'illusions à craindre. L'Oeuvre est pour le moment purement diocésaine, mais nous espérons fonder au dehors un peu plus tard avec l'assentiment du Saint-Siège. Mgr de Soissons s'y prêtera. Nous aurons alors recours au bon P. Brichet pour obtenir quelque part une mission.
Mgr m'écrivait aujourd'hui même: „Informez-vous exactement des conditions auxquelles vous obtiendriez une mission”. Il ajoutait: „Je crains qu'elles ne vous soient difficiles et onéreuses, de quelque temps”.
Voudriez-vous prier le bon P. Brichet de me renseigner un peu.
L'adoration réparatrice sacerdotale se fonde-t-elle à Rome? Nous avons a peu près le même but. Je crois que c'est un peu votre oeuvre.
Veuillez agréer, mon Révérend Père, l'assurance de mon affectueux dévouement.
L. Dehon.