CORRESPONDANCE DU PERE DEHON : ANNEE 1891
Début 1891. B 35/4.c. 143 (inv. 585. 53). Mère Marie Joseph (Victimes)
03. 01. 1891 (de Rome) B 20/2 (inv. 290. 11). P. Falleur
Cher fils,
J'ai reçu vos bons souhaits. Sursum corda! Renouvelez-vous avec l'année. Vivez de l'esprit de l'Oeuvre. Relisez avec respect et foi les extraits des Constitutions et puis ayez confiance.
Ci-joint 7 lettres, envoyez-les le 10. Rachetez la pauvreté du papier par la dignité des enveloppes. Faites les adresses avec soin.
J'exige que tout ce qui viendra soit envoyé à M. Albouy pour rattraper le retard, sauf 1.000f que vous enverrez à M. le Dir.r de la Bourse élémentaire, 12 rue Jocquelet, Paris. C'est un second Macé, mais il donne 15 au lieu de 10. Avec ces 1.000f vous doublez votre petit revenu mensuel. Il garantit le capital. Demandez d'avance son prospectus et celui de Lambert et Cie, 66 rue Taitbout, Paris. Ce sont les mêmes conditions. Vous pouvez partager et mettre 500f chaque côté.
Mme Blanc demande un secours, mais… je n'ai pas son adresse. Elle est dans un cahier (tiroir du milieu sur les genoux à mon bureau) qui contient vers la fin beaucoup d'adresses. Cherchez et envoyez. C'est rue Chapponay, Lyon-Guillotière, mais le n°???
N'oubliez pas 400f à M. Arrachart, pressés, pour Melle V. Envoyez de suite et sans faute ma carte à Mr et Mme x , rue Cochin à Chauny (demandez le nom à M. Legrand, ce sont ses parents). Quant aux 50f d'intérêts à leur envoyer, dites au P. Mathias que c'est à lui de le faire, puisque le P. Jacques lui a remis le capital.
Offrez mes compliments et souhaits à M. et Mme Crinon, à Mme Guillaume, à notre personnel. Quant aux bonnes Soeurs, j'ai envoyé mes voeux au couvent pour elles toutes, mais je les renouvelle. Offrez mes voeux sans faute à M. Léon Roth, qui m'a écrit, et à M. Dubois.
N'oubliez aucune de ces commissions. Avez-vous reçu de Fourmies? Ayez confiance en St Joseph, il aidera. Je vous bénis affectueusement. Un vivat à nos Pères.
+ Jean du Coeur de Jésus.
14. 01. 1891. B 107/2 (inv. 1162.65). Léon XIII
17. 01. 1891. B 20/2 (inv. 290. 12). P. Falleur
Cher fils,
St Joseph vous aide, c'est bien. Remerciez de ma part M.Arrachart. Payez-lui les intérêts que vous lui devez depuis septembre. Payez à M. Pascault les intérêts que vous lui devez. Employez comme j'ai dit les fonds de M. Alliot et ceux des messes. Remerciez le secrétaire de Liège. Donnez un acompte, si possible, à M. Dubois. Il doit être redû aussi à Mme Lecompte à Calais. Accordez une diminution à Mme Lévêque. Vous pouvez descendre jusqu'à 275f.
Avertissez Chère Mère des 71f reçus pour Maria Scherer.
Franz serait peut-être mieux à St Jean. Veillez à ce que ni lui, ni votre filleul, ni personne, ne tutoye Meyer à la maîtrise et réciproquement.
Envoyez mon bréviaire. Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
01. 02. 1891. B 105/3.2 (inv. 1157.23). Saint-Siège (rapport triennal)
(photocopie manuscrit original signé 11 pages)
03. 02. 1891. B 20/3. 1 (inv. 292. 04). P. Falleur
Cher ami,
J'ai bien reçu le Bréviaire, merci! Vous ne me dites rien de M. Alliot, de M. Lecot, des 900f de Mme Agombart, des 1.000f à placer à Paris, des intérêts dûs à M. Arrachart, à M. Pascault.
Je renonce au pèlerinage d'Hippone. Voici mon nouveau programme: du 4 au 11 pèlerinages à Nole et autres lieux avec le F. Paulin. Du 11 au 18 retraite chez les Passionnistes. Le 19, retour direct par Bâle. Arrivée à St Quentin le 22 au soir, vers 10 heures.
Préparez pour le 23 à midi un petit régal à St Jean.
Je puis encore recevoir des lettres ici au Séminaire français le 11 et le 18.
Est-ce à vous ou à Mgr Mathieu que j'ai envoyé un Bref d'indulgences pour le tiers-ordre? M. Leleu ne l'a même pas encore reçu.
Revenez à l'esprit primitif de l'Oeuvre, l'esprit qui régnait de 1878 à 1882. Employez votre petite influence dans ce sens, particulièrement à la maîtrise. Voyez si l'heure sainte à 11h se fait au moins le 1er vendredi; si les exercices de 9h et de 3h se font; si les lectures spirituelles sont choisies selon notre esprit.
Relisez le cahier du Directoire que j'ai fait copier aux vacances dernières.
Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
18. 02. 1891 (de Rome) B 20/2 (inv. 290. 13). P. Falleur
Cher fils,
Je sors de retraite, bien content, et, je pense, bien fortifié. Je vais abréger mon retour. J'arriverai samedi soir vers dix heures par Bâle. Dimanche, messe au couvent.
Donnez dimanche le petit extra que j'avais demandé pour lundi. Je pense que vous aurez ma lettre à temps. A bientôt! Soyez tous bénis! + Jean du Coeur de Jésus.
Dites au P. Blancal que j'ai reçu ses bonnes lettres du 10 et du 15.
26. 02. 1891 (de St Quentin) B 24/15. 3 (inv. 515. 03). Mgr Duval
Monseigneur,
Je viens à mon retour me jeter à vos pieds et vous demander votre paternelle bénédiction. J'ai passé ces trois mois dans la prière et la retraite à Rome. J'espère que N. S. me fera la grâce de garder l'esprit de componction et de pénitence toute ma vie. Mes fautes sont de celles qu'une vie entière ne saurait expier.
Mon retour était bien nécessaire, une si longue absence commençait à faire trop parler.
Je vais m'appliquer à diriger mon Oeuvre des Oblats dans l'esprit de piété et de zèle. J'ai la confiance que Votre Grandeur nous aidera pour tout ce qui concerne les études et les ordinations. Le diocèse en profitera, par les petits services que nous lui rendrons.
Nos missionnaires travaillent tous. Ils ont donné une bonne mission à Fourdrain. Les Pères Blancal et Delgoffe en donnent une actuellement à Vendhuile. Le P. Philippart prêche le carême à la Basilique et réussit bien. Le P. Renouf va prêcher à Chauny. Les autres ont d'autres missions. A St Jean tout va aussi bien.
Comptez sur mon humble soumission et mon complet dévouement en toutes choses.
Je vous prie d'agréer l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Grandeur, le très humble et dévoué fils, L. Dehon.
11. 03. 1891 B 88 P. Picard (Assomptionniste)
Très Révérend Père,
Le Père Drochon a fait un beau livre sur les Sanctuaires de la Ste Vierge en France, ne serait-il pas l'homme indiqué par la Providence pour nous faire un Guide du Pèlerin ou du Voyageur catholique en France?
Nos sanctuaires, nos reliques, nos grands souvenirs sont méconnus et oubliés. Nous sommes guidés dans nos voyages par Joanne et Baedeker, des sceptiques ou des indifférents. Qui sera le Christophe Colomb qui découvrira les sanctuaires où les catholiques peuvent aller chercher des grâces, des consolations, des confirmations de leur foi?
Le chanoine Bleser a fait cela pour Rome. Il a bien mérité des pèlerins et il a un succès durable.
La grandeur de l'entreprise pourrait effrayer un auteur, mais on peut procéder par parties. On pourrait commencer par „Paris et ses environs”.
On peut aussi trouver des auxiliaires qui prépareront des renseignements. Vous n'auriez pour cela qu'à faire un appel dans la Croix et le Pèlerin.
Vous trouveriez des correspondants qui se chargeraient d'un département.
Je vous livre cette idée qui me paraît féconde. Je crois que les droits d'auteur paieraient bien la peine qu'on prendrait.
Je vous prie d'agréer mes dévoués respects. L. Dehon.
Fin mars 1891. B 20/9.6.1 (inv. 322.41). P. Falleur
(Lettre manuscrite, 2 pages)
23. 04. 1891 (de Oulchy) B 20/2 (inv. 290. 14) P. Falleur
Cher fils,
S'il est encore temps, dites au P. Blancal de n'envoyer personne ici pour dimanche. Le P. Rasset prêche à Juvigny ce jour-là, le P. Martin fera seul ici. Cela fera vingt francs de voyage d'épargnés. Le pauvre P. Rasset a déjà fait 300f de dettes ici. Je lui ai remis 50f à compte sur les 500.
Il ne lui manque plus comme mobilier que 1° la table à allonges; 2° un fauteuil pour la chambre de Mgr; 3° une toilette, id.; 4° lexiques français et latin-français.
Je pars pour Verdun. Soyez tous bénis. + Jean du Coeur de Jésus.
25. 07. 1891. B 62/10 (inv. 868. 01). Evêque de Bâle
Monseigneur,
Notre école apostolique de Sittard (Limbourg hollandais) prépare des missionnaires pour l'Amérique du Sud, où nous avons déjà deux stations.
Deux scolastiques de notre Congrégation professeurs de cette école vont visiter quelques familles des cantons de Soleure, Lucerne, Schwitz et Unterwalden et solliciter quelques secours. J'espère que Votre Grandeur daignera les bénir et les autoriser.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Grandeur, le très humble et dévoué serviteur. L. Dehon, sup. gén.
01. 08. 1891 (de Paillé-Aulnay, Char. Infér.) B 20/2 (inv. 290. 15). P. Falleur
Cher fils,
Passez pieusement ces quelques jours avec le bon P. Joseph et le P. Pacaud en m'attendant. J'arriverai le 7 ou le 8. Je n'ai pas revu avant de partir les jeunes abbés Lest et Buissonnier. Dites à M. Lest que je ne lui ai pas reconnu de vocation pour notre Oeuvre. Il peut chercher une place. Nous lui donnerons de très bons certificats.
Dites à M. Buissonnier qu'il est admis à faire son noviciat à Fourdrain. Il doit y entrer avant la retraite qui commencera le 18 septembre. (Je doute fort qu'il tienne longtemps au noviciat, mais nous pouvons essayer).
Dites un vivat au P. Joseph, au P. Pacaud, à la Chère Mère, à Sr Ignace, aux Soeurs de St Jean. Nous avons fait très bon voyage jusqu'à présent.
Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
02. 08. 1891. B 20/3. 1 (inv. 292. 05). P. Falleur
Cher enfant,
Il paraît que vous avez basculé le bon Vilfort. Votre manque de politesse m'humilie souvent. Pensez que N. S. tient pour fait à lui-même ce qu'on fait à son prochain. „Qui dixerit fatue…” (Mt 5, 22).
Ce pauvre Louis a des dettes et il veut voyager. Il devrait avoir des économies. Nous pouvons le reprendre paternellement, mais non l'injurier. Remettez-lui ce dont il a strictement besoin. A samedi. Soyez béni! + Jean du Coeur de Jésus.
02. 08. 1891. B 24/15 (inv. 515. 04). Vicaire général de Soissons
Monsieur et vénéré Vicaire Général,
Je pensais que vous aviez eu connaissance du décret que nous avons obtenu du St Siège, à la demande de vingt cinq archevêques et évêques, le 25 février 1888.
Depuis lors, bien entendu, nous ne sommes plus Congrégation diocésaine, ce qui ne nous empêche pas d'être tout particulièrement dévoués au diocèse de Soissons, autant par sentiment que par reconnaissance.
Pour ce qui est de l'affaire de Bury en particulier, c'est pour moi une affaire de conscience. Puis-je imposer cela à M. Black dans l'état de santé où il est?
Je vais rentrer dans huit jours, je verrai M. Black et j'examinerai encore cela avec lui.
Soyez sûr que je n'ai pas d'autre intention que de faire la volonté de Dieu et de travailler au bien des âmes. Je vous prie d'agréer mes humbles et dévoués respects. L. Dehon.
04. 08. 1891. B 20/2 (inv. 290. 16). P. Falleur
Cher fils,
Je compte toujours rentrer samedi, probablement à 2h. Mettez l'examen des Frères le 11 ou le 12 ou le 13, s'ils tiennent à ma présence. Le jury peut comprendre M. Paris, M. Vinchon, M. Julien, M. Branly. Consultez Mgr Mathieu
A bientôt. Soyez bien pacifique, bien uni à N. S. „Mitis et humilis corde” (Mt 11, 29).
Soyez béni! + Jean du Coeur de Jésus.
30. 08. 1891. B 106/2 (inv. 1159.56). Cardinal Rampolla
Eminence illustrissime,
L'abbé Frédéric Sadot, collaborateur très assidu de la Revue « Le règne du Cœur de Jésus », à laquelle Sa Sainteté a daigné envoyer sa bénédiction par votre entremise, désirerait offrir au Saint Père l'humble hommage d'un livre qu'il a composé naguère « Le renouvellement dans la vie chrétienne selon les enseignements du Souverian Pontife ».
Dans ce livre, il s'est efforcé, comme il l'indique par ce titre même et comme il le déclare expressément à la page XV de l'Avant propos, de porter les chrétiens à se conformer de plus en plus aux leçons du Souverain Pontife (La table analytique placée à la fin du volume montre aussi cela d'un coup d'œil, au mot Léon XIII). De plus, aussitôt qu'eut paru l'Encyclique sur la condition des ouvriers, il se fit un devoir d'en ajouter un résumé à la fin du volume.
Comme j'ai eu le bonheur de me rendre ces temps-ci même à Rome et que je suis directeur de la Revue à laquelle il collabore, et aussi par une modestie que je n'ai pu vaincre, il m'a prié de transmettre à Votre Eminence ses désirs à cet égard, avec deux exemplaires du volume, dont l'un est destiné à Votre Eminence, si Elle daigne l'acepter, et dont l'autre pourrait être offert par Elle au Saint Père.
Ledit auteur a même cru pouvoir joindre à l'envoi de ces volumes d'autres opuscules qu'il avait précédemment publiés et qui tous, plus ou moins, semblent rentrer dans la pensée du Saint Père. En voici les titres (Note ajoutée en marge : Ces différents ouvrages ont été publiés ou propagés par l'Oeuvre de St Paul (apostolat par la Presse).
Le prêtre et la situation actuelle de l'Eglise ;
La situation présente et la pénitence ;
Le Tiers Ordre de Saint François et le clergé séculier : (de cet opuscule-ci il n'est point l'auteur ; mais ce premier auteur ne vivant plus, c'est lui qui a refondu l'opuscule et l'a mis en harmonie avec la nouvelle Règle sanctionnée par le Saint Père).
La vie d'immolation réparatrice pour l'Eglise et pour la France ;
Chemin de la croix en esprit de pénitence réparatrice ;
Méditations sur l'Agonie pour l'Heure Sainte (Ces trois derniers opuscules se font suite, pour ainsi dire, l'un à l'autre). De ces divers opuscules, il y a également un exemplaire destiné à Votre Eminence, si elle veut bien l'accepter, et un autre offert par votre entremise à Sa Sainteté.
Daignez agréer l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Eminence, le très humble et dévoué serviteur.
(Le texte manuscrit n'est pas de l'écriture du Père Dehon, qui par contre a signé de sa main comme suit)
L. Dehon, Sup. gén. des Prêtres-Oblats du S. Cœur à S. Quentin (Aisne).
(Archives vaticanes, 3820, pp. 165-166).
Août 1890. B 19/9 (inv. 276. 02). P. Falleur et Fr. Julianus Derine
Cher fils,
Répondez de ma part poliment au Fr. Julianus. Je crois que vous lui avez remis ses 60f en vêtements. Dans tous les cas, le prêtre qui nous l'a confié avait promis qu'il payerait 200f par an pour sa pension. Il a payé en tout 260f, c'est loin du compte. Il est vrai qu'il a rendu quelques services à St Clément mais bien peu de choses et il a fini d'une manière déplorable. Je suis persuadé que c'est lui qui nous redoit. Ecrivez-lui avec calme et poliment.
Vivez en bon et vrai religieux. Vous ne vivez plus l'obéissance. Vos sorties, vos manquements aux exercices, tout est volonté propre. C'est une vie à réformer complétement. Remettez-vous à l'obéissance et à la règle, autrement vous ne ferez même pas votre salut. Je vous bénis.
+ Jean du Coeur de Jésus.
05. 09. 1891. B 20/2 (inv. 290. 17). P. Falleur
Cher fils,
J'ai prié pour vous à Ars et à Lalouvesc. Veillez bien à nos intérêts. Faites l'inventaire. Faites faire les travaux que j'ai indiqués.
Le P. Jacques a trouvé un peintre sans travail. Il l'a pris au mois, il le nourrit et lui donne 30f. Si vous pouviez en trouver un comme cela! Parlez-en au P. Augustin et à M. Mathieu. Vous achèteriez les couleurs.
Poursuivez sans relâche mais prudemment les emprunts à intérêts modérés, 3% ou 3 1/2 ou même 4%. Nous pouvons de ce chef épargner 4.000f par an. Parlez-en au P. Pacaud, au P. Augustin. Vous avez bien fait d'envoyer un certificat à Pecque.
Je compte renter le 10. Vivat au P. Joseph et à tous. Soyez bénis!
+ Jean du Coeur de Jésus
07. 09. 1891. B 20/2 (inv. 290. 18). P. Falleur
Cher fils,
La bonne Supérieure des Ursulines de Gravelines est pressée d'avoir son plan de maison. Le P. Vincent doit l'avoir, demandez-le et expédiez-le à Gravelines.
Prévoyez tout pour la retraite. Entendez-vous avec le P. Urbain. Allez s'il le faut à Fourdrain.
Pensez à tout: literies, vaisselles, provisions, etc, etc. Il ne faut pas attendre le dernier jour.
Le P. Dupland n'a pas encore le carnet de prières. Envoyez-le. Le P. Bouteiller en réclame un ou deux.
Nous aurons ici de belles fêtes demain. Il fait très beau.
Je rentrerai jeudi par le train qui part de Paris à 5h. Soyez tous bénis.
+ Jean du Coeur de Jésus
14. 09. 1891. B (inv. ). Eugène Lecomte
(En : Notice sur Eugène Lecomte, Limoges, s.d., Typographie et Lythographie Pierre Dumont, pp. 61-62)
22. 09. 1891 (de St Quentin) B 19/3. C (inv. 235. 03). Baron de Sarachaga
Mon cher monsieur,
Je vous remercie de votre envoi. La petite Revue fait, je crois, un peu de bien.
Vos études eucharistiques sont pleines de lumières. C'est un champ infini à fouiller.
Vous avez jusqu'ici montré de préférence l'action des miracles eucharistiques et des hommages sociaux à l'Eucharistie. Il y aura aussi une étude à faire sur l'influence quotidienne des messes et communions. Là où les messes cessent, le démon règne. Là où les communions diminuent, la vie spirituelle s'étiole.
N. S. n'intervient par ses miracles que rarement et exceptionnellement. Il agit quotidiennement par l'Eucharistie.
Ne trouvez-vous pas qu'on a traité un peu cavalièrement les „auteurs chrétiens” à Malines? Nous ne sommes pas encore guéris de la Renaissance.
Agréez mes dévoués hommages. L. Dehon.
12. 10. 1891. B 24/0 (inv. 487. 47). Secrétaire de l'év. de Soissons (lettre manuscrite, 1 page)
Monsieur le Chanoine,
Le ministère de la guerre demande en ce moment, paraît-il, les noms des séminaristes autorisés à continuer leus études ecclésiastiques.
J'en ai trois que je vous prie d'inscrire sur la liste: MM. Adrien Cottard, Léon Bertrand, Prosper Carré. Pour un quatrième, M. Charles Desmidt, nous attendons l'exeat de Cambrai.
J'écris en même temps à Mgr l'évêque de Soissons pour le prier d'admettre ces noms sur la liste du séminaire. Veuillez agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.
12. 10. 1891. B 24/0 (inv. 487. 13). Secrétaire de l'év. de Soissons
Monsieur le Chanoine,
La gendarmerie est venue réclamer des certificats (modèle E) pour MM. Eugène Noiret et Edmond Morel. Ces deux messieurs sont sous-diacres depuis le 20 décembre 1890. Voudriez-vous avoir la bonté de m'envoyer les certificats nécessaires.
J'ai reçu l'Exeat de Cambrai pour M. Charles Desmidt, je l'envoie à Monseigneur. M. Desmidt est minoré. Ayez la bonté de l'inscrire sur la liste des séminaristes de Soissons.
Agréez mes respectueux hommages. L. Dehon.
26. 10. 1891. B 24/0 (inv. 487. 14). Mgr Duval
Monseigneur,
Vous avez bien voulu accueillir M. Desmidt, j'ai encore un sujet de Cambrai à vous présenter. M. Desmidt est pour le diocèse, M. Maes est pour la Congrégation. Il est minoré; à Cambrai on nous offre son exeat. Je l'ai suivi depuis plusieurs années, je sais qu'il est apprécié à Cambrai, où il était l'an dernier professeur à l'Institution Notre Dame.
Si Votre Grandeur voyait quelque difficulté à l'incorporer parce qu'il est déjà minoré, vous pourriez ne l'admettre au sous-diaconat qu'au titre de patrimoine. Il a des propriétés qui lui rapportent 3.000f de revenus.
C'est à lui qu'est adressée la lettre ci-jointe de M. Corbier, vicaire général. Il ira se présenter chez vous demain mardi soir à 5h 1/2. Si Votre Grandeur n'est pas libre, vous pourrez lui indiquer une autre heure.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Grandeur, le très humble et dévoué fils. L. Dehon.
31. 10. 1891. B 24/0 (inv. 487. 20). Mgr Duval
Monseigneur,
Je vous exprime de nouveau ma reconnaissance pour votre visite si bienveillante.
M. Maes a reçu cette nouvelle encourageante de M. Corbier, vicaire général. M. Sudre, dont il est question dans la lettre, est le supérieur du grand séminaire de Cambrai. Il était le confesseur de M. Maes l'an dernier, il ne voit aucun obstacle à l'ordination.
Si Votre Grandeur désire encore d'autres renseignements, je les demanderai à Cambrai.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Grandeur, le très humble et dévoué fils. L. Dehon.
Octobre 1891 B 24/3 (inv. 492. 00). Eugène Lecomte (Extraits imprimés)
… J'étais sûr que vous seriez heureux à Issy. C'est si pieux et si calme! Il y a de si belles âmes, de vrais Louis de Gonzague. Passez là une ou deux bonnes années; mais ensuite montrez-vous ferme pour monter d'un degré juqu'à la vie religieuse. Le religieux se donne tout entier pour tendre à la perfection et pour imiter pleinement Notre-Seigneur.
06. 11. 1891. B 24/14 (inv. 510.08). Saint Père Léon XIII („Oeuvres ouvrières”)
Très saint Père,
Le Supérieur général, fondateur de la Congrégation des Oblats du Coeur de Jésus de St Quentin, diocèse de Soissons, humblement prosterné aux pieds de Votre sainteté, ose lui exposer ce qui suit:
1. Les Prêtres Oblats du Coeur de Jésus, fondés en 1877 à St Quentin avec l'autorisation de Mgr Thibaudier, alors évêque de Soissons, aujourd'hui archevêque de Cambrai, ont été favorisés en 1888 d'un Bref laudatif de Votre Sainteté.
II. Ils ont en ce moment douze maisons dont une en Belgique, une en Hollande et une dans l'Equateur.
III. Sans négliger aucune de leurs oeuvres précédentes, ils désirent se consacrer aux oeuvres d'usine. Depuis trois ans ils sont aumôniers du Val-des-Bois. Votre Sainteté sait quel mouvement considérable est parti du Val-des-Bois pour la réforme chrétienne des usines, grâce à l'énergique activité de M. Léon Harmel. Il est important de seconder ce mouvement et de lui donner son ampleur en formant des prêtres spécialement consacrés à l'apostolat de ces grandes agglomérations ouvrières.
Le grand souci de M. Léon Harmel a toujours été de savoir comment la Providence lui permettrait de perpétuer son oeuvre, non seulement au Val-des-Bois, où ses fils sont décidés à suivre ses traditions, mais surtout dans les autres usines et à l'étranger où le mouvement commence à se dessiner. Le Sacré-Coeur de Jésus, patron de la famille Harmel et de la chapelle de l'usine, paraît nous avoir conduits lui-même au Val-des-Bois et tout préparé pour répondre à ses désirs. Déjà un grand industriel du Brésil nous demande des aumôniers d'usine que nous allons former à l'école pratique. Aucune Congrégation jusqu'ici n'a pris ce ministère spécial pour objet.
D'accord avec M. Harmel nous désirons que nos jeunes prêtres aillent puiser à Rome la pure doctrine dans des études sérieuses pour prendre ensuite l'expérience de la pratique au Val-des-Bois.
C'est dans ce but, Très Saint Père, que M. Léon Harmel, après s'être assuré du consentement de Monseigneur Casette et du conseil de la Confrérie de N. D. du Suffrage, a été à Frascati demander son acquiescement à son Eminence le cardinal Vicaire et ensuite a fait soumettre la chose à Votre Sainteté.
Humblement soumis et reconnaissant, nous sollicitons de votre Paternité la Bénédiction de nos projets qui deviendront des institutions fécondes pour la gloire de Dieu s'ils sont approuvés et encouragés par le Vicaire de Jésus-Christ.
Quod Deus… (ajouté: Du Vatican, le 6 nov 1891, sa Sainteté a daigné accorder la Bénédiction implorée).
Novembre 1891. B 24/3.c (inv. 492.00). « Notice sur Eugène Lecomte », pp. 77-78). Eugène Lecomte
02. 12. 1891. B 20/3. 1 (inv. 292. 06). P. Falleur
Cher fils,
Prenez une décision avec le P. Blancal et le P. Mathias. Voici ma pensée.
Il faut envoyer à Rome le P. Félix. Ses dispositions actuelles sont bonnes, l'humiliation lui a fait du bien. D'ailleurs il faut à Rome un prêtre avec le P. Benoît, puisque le F. Paulin n'y pourra probablement pas rester.
Donnez au P. Mathias M. Pierrot pour faire la troisième. Ce jeune homme se donnera bientôt à l'Oeuvre. Prenez alors le breveté supérieur!!! pour notre chère maîtrise.
Pour la question Chatelain-Paris il y a du pour et du contre. Voyez un peu la Chère Mère à ce sujet. J'incline à envoyer le P. Joseph à Rennes.
Je compte entrer samedi soir. Soyez tous bénis! + Jean du Cœur de Jésus
09. 12. 1891. B 107/2 (inv. 1162.66). S. Congrégation des Évêques et Réguliers
(Photocopie du manuscrit. B 107/2 ; inv. 1162.66)
12. 12. 1891. B 24/0 (inv. 487. 15). Secrétaire de l'év. de Soissons
Monsieur le Secrétaire,
Les gendarmes sont allés dans la famille de M. Adrien Cottart, un de nos clercs minorés, pour demander un certificat d'étudiant ecclésiastique sous peine d'être appelé pour trois ans. Cela m'étonne beaucoup. Serait-ce une mesure générale? M. Adrien Cottart est inscrit parmi les élèves du séminaire, cela devrait suffire. Veuillez me dire ce qu'il y a à faire.
Agréez mes respectueux hommages. L. Dehon.
31. 12. 1891 (de Milan) B 23/1a (inv. 474. 01). P. Falleur
J'ai franchi les Alpes sans encombre. Je repars ce soir pour Rome, où j'arriverai demain. Bons souhaits à tous. Je compte sur votre zèle. Envoyez à M. Ledouble les pièces et renseignements demandés. V.C.J. L. Dehon.