CORRESPONDANCE DU PERE DEHON: ANNEE 1892
02. 01. 1892 (de Rome) B 23/1. A (inv. 474. 02). P. Falleur
V.C.J. Me voici bien arrivé. La Providence m'a ménagé un beau soleil en Suisse. J'avais une vraie journée d'été pour admirer cette belle nature. Hier j'ai pu dire la sainte messe à la cathédrale d'Arezzo auprès du St Sacrement exposé et j'arrivais le soir à Rome. L'installation nouvelle est presque prête. Dirigez toutes choses „secundum sapientiam et pietatem”. L. D.
03. 01. 1892 B 24/15. 3 (inv. 515. 05). Congrégation du St Office (copie manuscrite)
Emza Illma e Rvda,
Il superiore generale della Congregazione dei Preti del S. Cuore di Gesù (di Soissons) espone umilmente a Vostra Eminenza quello che segue.
Da due decreti del S. U. di novembre 1883 ed aprile 1884, l'Istituto degli Oblati del S. Cuore di Gesù ha ricevuto dal S. U. l'ordine di rinunziare alle pretese rivelazioni di una suora del S. Cuore. Secondo i medesimi decreti del S. U., l'Istituto sopradetto poteva ricostituirsi con un nuovo nome sotto la direzione del reverendissimo vescovo di Soissons. Il detto vescovo doveva invigilare sulle relazioni di quello Istituto colle Suore del S. Cuore.
Abbiamo pienamente ubbidito alle riferite decisioni.
1° Abbiamo abbandonato, distrutto e dimenticato le pretese rivelazioni.
2° Abbiamo preso un altro nome, cioè quello di Preti del S. Cuore di Gesù. Sotto questo secondo nome la Providenza divina ci fa fu larga di benedizioni.
L'Istituto annovera attualmente un centinaio di membri, e possiede diverse case in Francia, in Olanda, nel Belgio ed in America. Ha ottenuto il „decretum laudis”, il 25 di febbraio 1888, colle commendatizie di venti cinque vescovi e arcivescovi, sotto la denominazione di Preti del S. Cuore di Gesù.
3° Quanto alle relazioni colle Suore, il reverendissimo vescovo di Soissons, usando della latitudine lasciatagli dai decreti e dal Santo Padre, si contenta di proibire le relazioni spirituali precedenti, allontanando per cinque anni in una pia comunità di Alsacia la Suora che si credeva favorita di rivelazioni celesti. Esso nondimeno lascia sussistere le relazioni usuali di servizi che le Suore prestavano a diverse opere dei Padri, e specialmente al Collegio di St Quentin. Giudicò che la separazione assoluta sarebbe tutto insieme nociva alle opere e non priva di scandalo, provocando giudizi infondanti infondati nel volgo, il quale supporebbe tutt'altro che un motivo d'infondate rivelazioni.
Oggi si muove una nuova questione.
Il nome di Preti del S. Cuore di Gesù è troppo somigliante a quello dei Preti de S. Cuore di Betharam e a quello dei Padri del S. Cuore di Issoudun. I suddetti pii Istituti protestano e domandano che l'Istituto di S. Quentin riprenda il suo primitivo nome di Oblati del S. Cuore di Gesù. Noi determinati ad ubbidire al S. U. presentiamo umilmente alla Eminenza Vostra Illma e rnda Rma la presente supplica.
A. Domandiamo la facoltà di riprendere l'antico nome dei di Oblati;
1° perché con questo nome saremo meglio distinti dagli altri Istituti;
2° perché questo nome ci è rimasto tra il volgo;
3° perché questo nome non aveva alcuna connessione colle rivelazioni, le quali d'altra parte sono del tutto dimenticate.
B. Profitantdo dell'occasione, domandiamo umilmente, se così piace a Vostra Emza Illuma e RndaRma, che l'interpretazione data ai decreti del S. U. dall'antico vescovo di Soissons quanto alle relazioni tra i Padri del S. Cuore e le Suore, sia ratificata dal S. U. Cioè che l'Istituto dei Preti del S. Cuore abbia la facoltà di ricorrere a queste Suore, come a qualunque altre, col permesso dei vescovi, per diversi servizi delle loro opere:
1° Perché queste Suore hanno reso dei servizi notevoli, specialmente al Collegio di S. Quentin da quindici anni e ad altre case; i quali servizi sono dalle famiglie degli allievi altamente pregiati.
2° Perché queste case, sia il collegio, sia le opere sociali dell'opificio della famiglia Harmel, patirebbero un danno importante se fossero private del lavoro delle Suore.
3° Perché finalmente togliere questo concorso sarebbe eccitare uno scandalo inutile. Il pubblico s'abbandonerebbe a mille congetture e penserebbe a tutta altra cosa che a rivelazioni celesti.
Sperando in consequenza conseguenza una risposta favorevole, l'oratore bacia umilmente la sua sacra porpora e si firmauna risposta favorevole, l'oratore bacia umilmente la sua sacra porpora e si firma
l'um.servo l'um.servo
L. DehonL. Dehon
, Sup. Gen. dei Preti del S. C.Cuore di Gesù
A Roma nel Sem. Francese. a S.Saint-Quentin (Aisne) - Francia
il 3 Gennaio 1892
06. 01. 1892. B 23/1 A (inv. 474. 03). P. Falleur
Cher ami, je vous envoie un mot d'encouragement. Donnez-moi des nouvelles de la rentrée. Parlez-moi du personnel. Trois de nos jeunes gens sont déjà installés Via Giulia n° 50. Je reste encore quelques jours au séminaire avec le convalescent. L'église du Suffrage est bien jolie. J'espère avoir l'audience vers le 15 et partir deux jours après. Mes souvenirs à qui de droit.
L. D.
08. 01. 1892. B 20/3. 1 (inv. 292. 07). P. Falleur
Cher fils,
Je regrette de vous laisser une aussi lourde charge, mais vous savez que je suis ici uniquement pour l'Oeuvre du S. Coeur de Jésus. Je ne visite rien et ne cherche aucune satisfaction personnelle.
Mes affaires avancent. Je compte rentrer comme c'est convenu, du 20 au 22. L'audience demandée au Pape pourrait seule me retarder, mais j'espère qu'elle me sera accordée vers le 15.
J'ai déjà fait mes visites au Card. Parocchi, au Card. Ricci, au card. Monaco et à plusieurs prélats. Nos jeunes Pères sont installés Via Giulia 50. L'église du Suffrage est bien jolie. La Madonne „Consolation des affligés” qu'on y vénère est très populaire à Rome. Cette petite fondation coûtera cher, mais elle aura un grand effet moral pour l'Oeuvre.
Le F. Paulin va mieux, mais je crains bien qu'il ne reste maladif pour toujours. Il sort un peu avec nous.
Agissez en tout „fortiter et suaviter” (Sg 8, 1). Amenez doucement M. Françon à s'en aller sans esclandre. Donnez-lui de bons certificats. Patientez avec M. Félicien. Il quittera spontanément pour aller retrouver sa moitié.
Quant à M. Baudhuin, vous êtes dans le vrai. Laissez-le se débrouiller. C'est à lui à nous louer des puits solides. Ses barraques sont loin de valoir 60.000f. Nous pourrions aller jusqu'à 40.000. Ce serait bien payer.
M. Amasse est bien pensant, ménagez-le. Soignez le P. Philippot. Demandez-lui ce qu'il veut pour les repas. Mettez un peu de vin dans sa chambre.
J'envoie les cartes d'ici, sauf à Uttard. Cointe et la Chère Mère ont son adresse.
Distribuez les Ordo.
Lepreux était facile à conduire. Le préfet et les professeurs l'ont pris en grippe. Je le regrette.
On a tort de céder à Mme Tronquit. Le cas était bien différent pour Beauvais qui est un bon élève et qui était fatigué: son père le réclamait huit jours avant la sortie.
Finissez-en avec le 4ème boulanger. Ce n'est pas raisonnable d'en avoir quatre.
Mme Dermangy, rue des Tôles, est venue me prier de laisser ses mois à 4f. Accordez cela. Refaites son bordereau.
Mme Malézieux doit m'envoyer des initiales et une date pour un chapelet, réclamez-le.
Je vous bénis avec tout notre cher monde, Pères, Soeurs et Frères. Un vivat particulier au P. Philippart. Encouragez le F. Louis de G. Tout à vous. + Jean du Coeur de Jésus.
10. 01. 1892. B 20/3. 1 (inv. 292. 08). P. Falleur
Cher fils,
Votre lettre est une explosion de mauvais esprit. Il vaut mieux que vous l'ayez vomi, mais c'est un mauvais symptôme. Le germe existe, du reste, depuis longtemps. Si j'avais jugé ainsi mes supérieurs, je croirais avoir fait un péché mortel. Si j'avais communiqué mon jugement à plusieurs, je croirais avoir fait autant de péchés graves.
Vous avez votre manière de voir sur les fondations et suppressions de maisons, c'est affaire de Conseil. Mieux vaut pour se sanctifier vénérer les décisions du Conseil que de les juger.
Pour le fait de M. Françon, je crois qu'étant présent j'aurais évité le juge de paix. Pour le moment, il reste à payer ce qui est jugé.
Défaites-vous prudemment de M. Félicien. Prévenez-le doucement de chercher une place. Aidez-le à la trouver.
J'ai répondu à toutes les cartes qui sont dans la boîte, je vous l'ai dit.
Il me semble que nos eaux de cuisine devraient être conduites à la rue. Comment fait-on ailleurs?
Votre état d'esprit me laisse craindre une conscience peu fidèle. Veillez-y. Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
Envoyez-nous un ou deux Ordo.
10. 01. 1892. B 35/4 C - 144. (inv. 585.54). Mère Marie-Joseph (Victimes)
Ma Rév. Mère,
Je suis ici pour quelques jours. J'y établis une petite fondation de notre Oeuvre. Je ne vous oublie pas dans les grands sanctuaires de Rome. Aidez-nous par vos prières.
Agréez mon religieux dévouement. L. Dehon, Sup.r à St Quentin.
11. 01. 1892. B 19/1. 1 (inv. 229. 27). Mère Marie du SC (Servantes)
Chère et bonne Mère,
N. S. me fait certainement beaucoup de grâces tous ces jours-ci. Il me donne une componction très vive du passé et il ranime bien ma foi. Cependant je ne me promets pas de faire des merveilles à ma rentrée. Je connais la faiblesse humaine et la mienne en particulier.
J'ai demandé deux choses au St Office: 1° qu'on nous laisse le nom d'Oblats; 2° qu'on ratifie l'interprétation donnée aux décrets par Mgr Thibaudier pour les relations des Pères avec les Soeurs.
Cette congrégation du St Office est de toutes la plus raide et la plus difficile. Je ne suis pas sûr du tout d'obtenir d'elle rien de bon. J'ai été reçu assez froidement par le préfet et le secrétaire du St Office. Espérons que Mgr Thibaudier nous aidera dans cette affaire auprès du Bon Dieu.
Sa mort m'a fait une grande impression. J'ai dit la ste messe pour lui. Si j'étais à St Q. j'irais à ses funérailles, mais je n'y puis songer. J'espère avoir l'audience du Pape jeudi et partir samedi. Ce n'est pas encore sûr.
Le F. Paulin est debout, mais il aura toujours une pauvre santé. Je doute qu'il puisse remplir jamais des fonctions importantes à moins d'un vrai miracle. Je vais le laisser ici à se soigner jusqu'au printemps. Il retournera alors à St Q. et sera ordonné prêtre à Soissons à la Trinité s'il va bien.
Le contrat est signé pour l'église du Suffrage. Priez bien pour le P. Benoît. Il a là une grande mission et il est bien jeune. Cette fondation est si importante! Il y faudrait un supérieur sérieux et bien formé. Faites violence au ciel pendant cette année 1892 pour que l'Oeuvre prenne sa vitalité. Je n'ai pas besoin de vous dire de faire bien prier notre chère Soeur. Je sais qu'elle le fait. Soyez toutes bénies! + Jean du Coeur de Jésus
12. 01. 1892. B 20/3. 1 (inv. 292. 09). P. Falleur
Cher fils,
Accordez vite les 40f s'il le faut. La paix vaut bien 40f. Et puis ce pauvre diable est sans place et sans domicile. Essayez, si vous voulez, d'obtenir quelque chose sur les leçons de l'an passé, mais plutôt que de plaider j'accorderais 400f s'il le fallait. Pensez au mal que ferait une enquête. On parlerait en ville de coups aux enfants, etc, etc. Et les vengeances et dénonciations que pourrait exercer cet individu après les affaires du trimestre passé!
Donc, donnez-lui de suite 40f s'il veut et Deo gratias!
Tout est signé ici. J'espère toujours partir dans peu de jours. Prions et faisons pénitence.
Payez M. Faroux, et M. Lesueur. Un salut spécial au P. Philippart. Dumont désire venir achever de préparer son bacc., où le mettre? à St Jean et au S. Coeur c'est impossible. A la maîtrise, ne se perdrait-il pas? ?
Soyez tous bénis. + Jean du Coeur de Jésus.
12. 01. 1892. B 24/15. 1 (inv. 515.06). Card. Monaco à Mgr Duval (sur P. Dehon)
14. 01. 1892. B 20/3. 1 (inv. 292. 10). P. Falleur
Cher fils,
J'irai bientôt vous aider. Je vais avoir tout à l'heure l'audience du Pape avec le P. Benoît.
Demain nos affaires seront terminées à l'église du Suffrage. Je compte partir dimanche soir. J'arriverai mardi matin à Paris et mardi soir à St Quentin. Une dépêche vous dira l'heure.
Donnez, si vous pouvez, 500 à Boucquey et autant à Delhaye. Autrement ils réclameront.
Gardez bien la paix. Finissez vite et pacifiquement avec Françon. Quittez-le sans vivacité. Je crains la langue et les vengeances de ces gens-là.
J'arrive de l'audience. Le St Père a été bien bon. Il a eu de bonnes paroles pour Mgr Duval, pour la famille Harmel et pour notre fondation de Rome.
A mardi. Vous voyez que je n'abuse pas de ma… permission.
Soyez tous bénis! + Jean du Coeur de Jésus.
15. 01. 1892. B 24/15. 3 (inv. 515. 07). Mgr Duval
Monseigneur,
J'ai eu le bonheur de voir le St Père hier. Je l'ai trouvé vraiment bien portant. Il garde toujours la même vivacité d'intelligence. Il s'est souvenu de votre nom. Après que je lui eus présenté vos hommages, il m'a dit quelques bonnes paroles à votre adresse. Ses expressions montrent combien Votre Grandeur est justement appréciée à Rome. „Il est bon, n'est-ce pas, m'a-t-il dit; il remplace bien Mgr Thibaudier”.
Comme le St Père a manifesté souvent une estime particulière pour Mgr Thibaudier, c'est beaucoup que de bien le remplacer à ses yeux. J'ai demandé la bénédiction du St Père pour Votre Grandeur et pour le diocèse.
Il s'est montré fort affecté de la mort de Mgr Thibaudier et des mauvaises nouvelles qu'il venait de recevoir du Cardinal Manning.
Il s'est intéressé tout particulièrement à la famille Harmel qui a été si éprouvée dans ces derniers temps. Il a eu aussi la bonté de me dire qu'il était content de nous voir installés à Rome.
La situation de Rome est toujours de plus en plus pénible. Il y a maintenant toute une population indifférente ou même hostile à la religion. La piété a baissé même dans la vieille Rome, malgré les grands efforts que fait le St Père pour stimuler les oeuvres.
Je compte partir après-demain pour reprendre ma tâche à Saint Jean où j'espère retrouver tout en bonne voie.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Gandeur, le très humble et dévoué fils. L. Dehon.
Rome - 15 janvier 1892Rome - 15 janvier 1892
15. 01. 1892. B 19/1. 1 (inv. 229. 28). Mère Marie du SC (Servantes)
Chère et bonne Mère,
Je pense que vos prières commencent à porter leurs fruits. J'ai revu Mgr Sallua. Il m'a fait un très bon accueil. J'espère que tout s'arrangera.
Commencez vite un triduum à notre chère Madone miraculeuse Marie Consolatrice des affligés, vénérée à N. D. du Suffrage. C'est une des plus miraculeuses de Rome. Elle est ici aussi populaire que N. D. du Bon Conseil et N. D. du perpétuel secours. C'est par des triduum qu'elle veut être vénérée. Elle l'a dit elle-même dans une révélation.
Votre triduum obtiendra tout ce qui nous manque. On dit ordinairement le Salve regina et 3 ave. Mgr Sallua me conseille d'élever un autel en France à cette chère Madone. Nous le ferons.
A bientôt. Je compte rentrer mardi soir.
Soyez toutes bénies !
+ Jean du Cœur de Jésus + Jean du Cœur de Jésus
16. 01. 1892. B 22/3b (inv. 450. 05). Une dame de St QuentinMme MalézieuxMme Malézieux
Madame,
J'ai bien reçu votre offrande pour l'oeuvre de Rome, merci! Le chapelet est prêt.
Je partirai demain soir. J'ai écrit à André que j'irai lui demander à déjeuner mardi à midi. J'arriverai à St Quentin mardi soir.
Je suis content de mon voyage. Le St Père s'est montré bien bon. Nous sommes ici les gardiens d'une Madone miraculeuse, une des plus populaires de Rome: N. D. Consolatrice des affligés. Je vous envoie son image. Elle a elle-même demandé dans une apparition qu'on lui fasse des triduums de prières pour obtenir ses grâces. Elle nous aidera.
A bientôt. J'espère vous trouver en bonne santé.
Agréez mes bien dévoués respects. L. Dehon.
25. 01. 1892. B 24/15. 1 (inv. 515.08). Mgr Duval au Card. Monaco (sur le P. Dehon)Monaco (sur le P. Dehon)
18. 02. 1892 (de St Quentin) B 24/15. 3 (inv. 515. 09). Mgr Duval
Monseigneur,
Je viens entretenir Votre Grandeur d'une affaire assez importante. Si vous ne trouviez pas ma lettre assez claire, j'irais volontiers vous voir pour compléter mes explications.
En 1883 nous avions attaché de l'importance à quelques écrits que la Soeur Marie Ignace a cru être des révélations divines. Mgr Thibaudier inquiet consulta le St Père qui renvoya l'affaire au St Office.
Le St Office jugea „ea non esse tenenda at ut divinitus revelata”. Il ordonna que la Congrégation se reconstituerait en dehors de toute révélation, et que nous n'aurions plus de rapports avec les Soeurs. Une grande latitude était laissée à Mgr Thibaudier pour l'exécution, „prout opportunum duxerit”.
Mgr Thibaudier envoya la pieuse Soeur Ignace en Alsace et l'y laissa cinq ans. Pour le reste il laissa subsister nos relations avec les Soeurs. Il savait que le dévouement de nos Soeurs était nécessaire à nos oeuvres et que d'ailleurs la séparation serait un scandale inutile. Cela aurait fait jaser. On aurait supposé d'autres motifs que des révélations.
Dernièrement à Rome on m'a demandé si Mgr Thibaudier nous avait laissé un témoignage écrit de l'interprétation qu'il a donnée aux décrets. J'ai dû dire que non.
Le St Office s'en inquiète et nous pourrions craindre un nouveau décret qui occasionnerait un grand détriment de nos oeuvres et un scandale inutile.
Il faudrait donc actuellement qu'une autorité compétente attestât et confirmât les mesures prises par Mgr Thibaudier. Je crois que je devrais envoyer au Commissaire du St Office un témoignage de Votre Grandeur attestant que c'est bien Mgr Thibaudier qui a mis les choses dans l'état où elles sont; que le dévouement des Soeurs est très utile à nos oeuvres, spécialement au collège; que depuis 1883 nous ne nous occupons plus de révélations, qu'une séparation serait un scandale inutile et sans motifs et que nos oeuvres en recevraient un dommage irréparable.
Est-ce trop vous demander? Préférez-vous que Mgr Mathieu le fasse à titre d'ancien vicaire général de Mgr Thibaudier et que vous ajoutiez seulement quelques lignes?
J'avoue que je préférerais une petite lettre de Votre Grandeur. Il vaut mieux prévenir une affaire que d'avoir à la réparer ensuite. Le St Office est très rigide. Actuellement à Rome on tient un grand compte de l'avis de Nosseigneurs les évêques.
Vous avez pu apprécier la vraie piété de nos Soeurs et leur bon esprit, j'espère que Votre Grandeur ne nous refusera pas ce témoignage nécessaire pour leur bonne réputation en cour de Rome.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Grandeur, le très humble et dévoué fils. L. Dehon.
24. 02. 1892. B 24/15. 1 (inv. 515.10). Témoignage de Mgr Duval sur le P. DehonDehon
26. 03. 1892. B 48/4 - A (inv. 787. 15). Abbé Labitte (copie dactylogr.)
Mon cher confrère,
Monseigneur m'a paru bien disposé à votre égard. Insistez donc pour que la caisse de secours vous donne de quoi acheter un petit mobilier, et acceptez une paroisse. Le diocèse manque de prêtres. J'espère que cette combinaison aboutira. Votre tout dévoué L. Dehon.
(//Note ajoutée: NB. ////Sembra che questa lettera sia stata scritta a don Labitte, professore da molti anni a San Giovanni, e quindi senza mobilia propria. Infatti, ai primi di maggio egli viene nominato parroco di Bucy-lès-Pierrepont (cf. La semaine religieuse de Soissons et Laon, Année XIX, p. 295). Ma non è matematicamente certo.//
Une des lettres du P. D. transmises par Mgr Collangettes, des Archives de l'évêché de Soissons).
02. 05. 1892. B 104/2. Mgr Duval (lettre incomplète, partie en haut à dr. déchirée)
Il est temps que je [(texte disparu]) ordinations de ceux de nos étudiants qui sont au loin. J'en ai deux à Rome et deux à la Rochelle. Ces quatre ne peuvent pas venir à l'ordination de Soissons. Je viens vous prier de me donner des dimissoires pour eux. Ce sont des sujets déjà incorporés et qui ont reçu leurs premières ordinations à Soissons.
Les deux qui sont à Rome suivent les cours de l'Université grégorienne. C'est le Cardinal Vicaire qui les ordonnera. Les deux autres sont à notre maison de Paillé au diocèse de La Rochelle. Mgr Ardin m'a dit qu'il les ordonnerait volontiers.
Voici les renseignements nécessaires pour les lettres dimissoriales:
2. 1869. Il a […] d'interstices pour
[(texte disparu]) … son ordination presse pour le […] notre chapelle de N.D. du Suffrage à Rome.
II. Pour La Rochelle
1. M. Canoëld Vincent, né le 25 déc. 1869, a été minoré le 23 mai 1891. Il doit être ordonné sous-diacre.
2. M. Eugène Noiret, né le 16 7bre 1868, a été ordonné sous-diacre le 20 déc. 1890. Il doit être ordonné diacre.
J'espère que Votre Grandeur voudra bien me faire envoyer ces dimissoires. Tout est en bonne règle à St Jean.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Grandeur, le très humble et dévoué fils L. Dehon
2 mai 922 mai 92
17. 05. 1892. B 24/15. 1 (inv. 515.11). Card. Monaco à Mgr Duval (sur le P. Dehon) B 24/15. 1 (inv. 515.11). Card. Monaco à Mgr Duval (sur le P. Dehon)
25. 05. 1892. B 24/15.1 (inv. 515.67). Note de Mgr Duval (sur le P. Dehon)515.67). Note de Mgr Duval (sur le P. Dehon)
06. 06. 1892. B 24/15. 3 (inv. 515. 12). Mgr Duval
Monseigneur,
Les souffrances et les contradictions sont notre partage, nous ne pouvons que les accepter avec résignations. Nous ferons tout ce que Votre Grandeur décidera.
Je suis étonné cependant que le St Office revienne aux décrets d'il y a dix ans, sans tenir aucun compte de l'appréciation de Votre Grandeur et de celle de Mgr Thibaudier.
On parle dans ces décrets de l'abbé Captier: il nous a quittés il y a neuf ans, et je ne sais pas ce qu'il est devenu.
Quant à la pauvre Soeur Ignace, elle est tellement malade qu'il ne peut pas être question de la changer de maison. Elle se lève à peine deux ou trois heures par semaine.
Pour ce qui est de l'interdiction de mes rapports avec les Soeurs, cette défense n'a pas de raison d'être, puisque je ne m'occupe plus de révélations, ni vraies ni fausses.
Mgr Thibaudier avait appliqué cette interdiction seulement aux rapports spirituels, c'est-à-dire que pendant plusieurs années je m'abstenais de prêcher et de confesser au couvent. Une séparation absolue aurait été un scandale. Elle le serait encore plus aujourd'hui. On supposerait des motifs odieux.
N'avez-vous pas le projet d'aller à Rome dans quelques mois pour votre visite ad limina? Vous pourrez traiter toute cette affaire verbalement avec le St Père et avec le cardinal Monaco.
Voici maintenant une affaire urgente et connexe à celle-là. Je devais prêcher la retraite aux Soeurs à partir de jeudi, dans deux jours. Il est bien difficile de chercher un autre prédicateur en deux jours. Qui prendre? Et quel effet cela fera-t-il? Le P. Blancal lui-même n'est pas libre, il va prêcher la 1ère communion à Soissons.
Quant à moi je suis prêt à tout. Voudriez-vous m'envoyer demain une dépêche pour me dire „Faites la retraite projetée”, ou „ne faites pas la retraite projetée”.
La décision de Rome dit bien d'agir „quantocius”, mais elle dit aussi „prudenter”, ce qui permet d'user de certains tempéraments.
Ayez la bonté de prier pour votre pauvre petit serviteur.
Daignez agréer mes humbles hommages. L. Dehon.
16. 06. 1892. B 24/15. 3 (inv. 515. 13). Mgr Duval
Monseigneur,
Voici les renseignements dont Votre Grandeur peut avoir besoin à l'occasion de la lettre récente du St Office.
Les décisions rappelées par son Eminence le Cardinal Monaco sont relatives au P. Captier, à la Soeur Ignace et à moi. Nous avons obéi ponctuellement depuis 1883 à ces décisions, telles qu'elles ont été interprétées par Mgr Thibaudier.
Le P. Captier a été éloigné et nous ne l'avons plus revu.
La Soeur Ignace a été éloignée pour cinq ans et envoyée en Alsace. Elle est revenue en 1888 avec la permission de Mgr Thibaudier. Ni elle ni sa supérieure n'ont jamais eu la pensée de désobéir. Mgr Thibaudier l'a laissée revenir parce qu'elle était malade et pour qu'elle ait la consolation de mourir dans sa communauté. Il ne voyait d'ailleurs aucun inconvénient à son retour puisque nous étions obéissants sur la question des révélations.
Quant à moi, je n'ai pas fait un pas sans permission dans mes rapports avec la communauté. Mgr Thibaudier a pensé que le Saint Office avait seulement l'intention de m'interdire les rapports de direction spirituelle avec la communauté. Il m'a permis d'y aller dire la ste messe de temps en temps pour éviter de provoquer des bavardages et des scandales par l'interruption des relations. Les mêmes motifs subsistent aujourd'hui. Le public ne comprendrait rien à cette cessation absolue de rapports.
La dernière année de son épiscopat à Soissons Mgr Thibaudier m'a même autorisé à reprendre un peu de ministère à la communauté, parce qu'il n'y voyait aucun inconvénient. Je n'ai rien fait contre l'obéissance et je suis toujours disposé à obéir.
La marche de notre Congrégation est indépendante de ces questions. Elle a reçu le Bref laudatif du St Siège à la date du 25 février 1888, sous le nom de Société des Prêtres du S. Coeur de Jésus. Ce n'est pas nous qui demandions le nom d'Oblats. Les Congrégations d'Issoudun et de Bétharam le désiraient pour nous. Ce sont les Pères d'Issoudun qui ont commencé les démarches à la Cong. des Evêques et Réguliers pour qu'on nous le donnât. Ce nom n'a d'ailleurs aucun rapport avec les révélations de la Sr Ignace, il est bien antérieur. Nous pouvons d'ailleurs garder le nom de Prêtres du Coeur de Jésus, qui est notre nom officiel depuis neuf ans.
Nous sommes tout à fait disposés à obéir très docilement comme par le passé.
Daignez agréer, Monseigneur, mes humbles et respectueux hommages. L. Dehon.
20. 06. 1892. B 24/15. 1 (inv. 515.14). Mgr Duval au Card. Monaco (sur le P. Dehon)Monaco (sur le P. Dehon)
22. 06. 1892. B 24/8 (inv. 500. 06). P. Grison
Cher fils,
Les circonstances m'amènent à servir Ambato avant vous. Au 5 juillet les Pères Angelus, Mathieu et Claver vont s'embarquer au Havre sur un bateau de la Cie Hambourgeoise pour Guyaquil.
Au 2 août seulement trois autres s'embarqueront à Anvers pour Bahia: le F. Sigisbert, sous-diacre, bachelier et bon professeur, le F. Dumont, plus jeune, et un bon F. cordonnier, F. Bonaventure. J'enverrais bien le F. Jean Marie si je croyais qu'il sera ordonné facilement là-bas. Ici ses études insuffisantes l'arrêtent. Il est tenté de se décourager.
Nous avons de belles ordinations à la Trinité. Quatre prêtres! Nous aurons encore des ordinands à Clairefontaine le 25 juillet. Les premières messes des Pères Paulin, Pacaud et Casimir ont été bien touchantes. Belle cérémonie aussi au couvent le 17. Nombreuses vêtures et professions présidées par Mgr Duval.
On nous propose plusieurs fondations en France, nous les refusons, nous voulons d'abord fortifié les fondations existantes. Le scolasticat de Clairefontaine va être organisé en septembre.
En France la loi militaire nous gêne beaucoup. Soyez prudent. Comptez bien avec vos ressources et votre personnel pour développer vos oeuvres. Vous aurez un sujet de valeur dans le F. Sigisbert, vous le ferez prêtre assez vite.
Le F. Anschaire nous est attaché au fond du coeur, vous le regagnerez. Encouragez le F. Perboyre. Il aura bientôt le temps de faire un peu de théologie.
Je vous bénis tous affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
20. 07. 1892. B 24/8 (inv. 500. 07). P. Grison
Cher fils,
Vos trois auxiliaires vont partir d'Anvers le 1er août. Ils arriveront seulement le 4 septembre à Panama, par la Cie Hambourgeoise.
Le P. Sébastien pense qu'ils vous seront sérieusement utiles. Vous aurez deux professeurs intelligents, capables, et un bon Frère convers sachant l'état de cordonnier. Ils emportent une bonne partie des objets que vous avez demandés.
Trois autres sont partis le 2 juillet pour Ambato.
Pour les ordinations, je pense qu'il faut nous en tenir à ce que je vous ai dit déjà. Regardez votre maison de Bahia comme une maison provinciale. Vous pouvez alors recevoir des novices et présenter des scolastiques à l'ordination. Votre maison devient le domicile canonique de tous nos scolastiques de l'Equateur et vous pouvez les présenter aux ordinations à Portoviejo.
J'ai dû vous dire déjà que Mgr Schumacher m'a écrit une lettre pleine de bienveillance pour vous et pour votre maison.
Mgr Duval viendra présider nos prix le 1er août. Mgr de Luxembourg fera une ordination à Clairefontaine le 31 juillet. Nous aurons là sept ou huit ordinands.
Le P. Joseph a été reçu licencié es lettres et le P. Edmond bachelier. Plusieurs autres vont passer les examens. Nos missionnaires d'ici ont beaucoup travaillé depuis six mois. Ils font du bien. Le P. Paul de la Croix est très demandé dans les campagnes. J'irai au mois d'août voir le curé de Gendreville près Neuchateau (Vosges), qui a une petite école apostolique et qui veut s'unir à nous.
Au Val, il y aura du 14 au 20 août un petit congrès pour initier aux oeuvres les séminaristes des diocèses voisins qui voudront bien s'y joindre.
Nous avons reçu votre paquet de mandements et de journaux pour le P. Sébastien. M. Grison dirige déjà la propriété à Fourdrain, mais il a été desservi par une saison trop sèche qui a compromis toutes les récoltes.
Demandez le diaconat à Noël et la prêtrise à Pâques pour le F. Sigisbert. Je vous envoie 42 messes ad intentionem. Cela sera pour deux ou trois mois.
Que N. S. vous donne sa paix!
Faites toutes choses paisiblement, humblement. „Mitis et humilis corde” (Mt 11, 29). Telle doit être votre devise. N. S. nous bénira si nous sommes fidèles à notre sainte vocation.
Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
25. 07. 1892. B 22/10 D (inv. 464. 02). P. Jouët (Issoudun)
Mon révérend Père,
Vous avez pu constater que dans le désir d'une bonne entente avec vous et pour éviter toute confusion nous avons pris partout le nom d'Oblats avec l'assentiment de Mgr le sec. de la Cong. des Ev. et Rég., Mgr Sepiaci, qui est devenu cardinal.
Mais voici un obstacle imprévu, que vous seul pourrez vaincre, étant sur les lieux. Le St Office, qui a eu autrefois à juger des révélations relatives à notre oeuvre et qui ne les a pas approuvées, nous avait enjoint de laisser le nom d'Oblats, qu'il croyait connexe avec ces révélations. C'était une erreur de fait. Ce nom était antérieur aux révélations et n'avait aucune relation avec elles.
Le St Office consulté récemment maintient sa décision de 1883 et veut que nous nous appelions simplement prêtres du S. Coeur. Je le regrette vivement, cela prêtera de nouveau à l'équivoque et à la confusion.
Ne pourriez-vous pas intervenir? Voyez le card. Monaco, c'est lui qu'il faut gagner. Employez toutes les influences dont vous disposez. Vous êtes mieux à même que moi de voir qui pourrait nous aider dans cette affaire.
Le nom d'Oblats est tout à fait commode pour nous distinguer de votre communauté. Il est déjà connu dans le public. Les Prêtres du S.Coeur de Bétharam et de Toulouse désirent aussi que nous prenions ce nom.
Vous avez dénoué de plus grosses difficultés diplomatiques. Je suis sûr que vous arriverez à une solution favorable.
A Rome on aime à combiner en diplomatie, proposez au besoin un moyen-terme. Dans le principe nous nous appelions Oblats du S. Coeur de Jésus. Si le St Office tient à un changement dans le nom, nous nous appelerions maintenant „Prêtres-Oblats” du S. Coeur de Jésus. L'autorité du St Office serait sauvegardée.
Si vous aviez besoin d'autres renseignements, je suis à votre disposition pour vous les donner.
Je pense que si le St Père était informé de ces difficultés, il nous autoriserait à prendre ce nom de Prêtres-Oblats, si favorable pour nous distinguer des autres congrégations et en particulier de la vôtre. Affirmez bien que ce nom n'a aucun rapport avec des révélations qu'on n'a pas approuvées. Il leur est tout à fait étranger et elles n'y faisaient pas allusion.
Peut-être le card. Monaco trouverait-il que le nom combiné de Prêtres-Oblats est suffisamment nouveau et différent du nom d'Oblats pour n'avoir pas besoin d'une nouvelle approbation du St Office. Cette affaire est importante pour les deux Congrégations, je la recommande à vos prières. Nous prions ici pour que vous réussissiez.
Je vous prie d'agréer mes dévoués respects. L. Dehon, sup.r.
28. 07. 1892 B. 18/11bis. 1 (inv. 222. 01). Sa nièce Marthe
Ma chère nièce,
Je n'oublie pas que c'est demain la fête d'une grande sainte très puissante auprès de Notre Seigneur. Je la prie de bénir sa protégée. Je voudrais être demain avec vous tous pour partager la joie commune mais je suis retenu ici par la besogne et je n'espère pas aller à La Capelle avant la seconde quinzaine du mois d'août.
J'espère que nos deux chers bébés font la consolation de leur mère. Ils sont si gentils, quand ils veulent. Je prierai bien pour vous tous demain matin.
J'embrasse les deux chers enfants et vous offre à vous deux mes meilleures amitiés.
L. Dehon.
10. 08. 1892 (de Domrémy) B 20/2 (inv. 290. 19). P. Falleur
Vive Jeanne d'Arc! Cher fils,
Nous comptons rentrer demain soir vers dix heures.
Puisque le Journal de S. Q. a tiré à part le compte-rendu de la distribution (n° du 1er), demandez-en 15 pour envoyer à nos diverses maisons. Cela entretient l'union.
Allez à Effry. N'oubliez pas Mme Lecomte. Je vous bénis affectueusement.
+ Jean du Coeur de Jésus
22. 08. 1892 (de Lourdes). B 20/2. 1 (inv. 292. 11). P. Falleur
Cher fils,
Concluez l'affaire. Vous pouvez demander à M. Arrachart pour un provisoire de trois mois.
Empruntez à Effry. Promettez ma signature comme garantie.
Envoyez un prospectus de St Jean au P. Jeanroy, à Mangiennes (Meuse). Ce pauvre Père a perdu en quelques jours sa soeur et son beau-frère, ecrivez-lui une lettre de condoléance. La Chère Mère lui fera plaisir si elle lui écrit quelques mots.
Si nous pouvons, nous remettrons le P. Félix à Fayet.
Soyez toujours doux et pacifique. Gardez-vous des attaches naturelles. Soyez béni.
+ Jean du Coeur de Jésus.
25. 08. 1892 (de Sorèze) B 20/3. 1 (inv. 292. 12). P. Falleur
Cher fils,
On n'aurait dû parler de l'affaire de M. Mercier ni à St Clément ni à St Jean. Le P. Joseph est toujours imprudent.
Dites à Mme Wargny qu'elle aura un bon professeur. Achetez vos maisons. Pour les frais d'actes, allez quêter. M. Derome vous donnera au moins 500f.
Vous pouvez m'écrire à Paris, „Abri St Joseph, rue de la Fontenelle à Montmartre”.
A bientôt. Je n'ai pas rencontré nos Soeurs à Lourdes. Je vous bénis paternellement.
+ Jean du Coeur de Jésus.
26. 08. 1892 (de St Sulpice du Tarn) B 20/3. 1 (inv. 292. 13). P. Falleur
Cher fils,
Nous coucherons demain samedi à Paris (Abri St Joseph) et dimanche soir à St Quentin. Nous arriverons probablement à 10h, l'express de 9h étant au-dessus de nos moyens.
Gardez un petit souper et une chambre pour le Fr. Pierre, et du lait pour moi.
Prions bien. Les difficultés ne manquent pas, mais j'ai puisé une immense confiance auprès de la Vierge immaculée de Lourdes.
Aidez-moi plus franchement cette année. Il ne faut pas que votre esprit et votre coeur soient toujours loin de vos devoirs d'état.
A bientôt. Notre voyage se fait dans les meilleures conditions. Soyez béni!
+ Jean du Coeur de Jésus + Jean du Coeur de Jésus
29. 08. 1892. Au cousin (Nouvion)29. 08. 1892. Au cousin (Nouvion)
30. 08. 1892 (de St Quentin) B 18/11bis. 2 (inv. 222. 02). Sa nièce Marthe
Ma chère nièce,
Marie Ulrich n'est-elle pas bien jeune pour ces fonctions-là? Elle sait assez bien l'anglais. Elle a été institutrice d'une jeune fille en Autriche. Je ne sais pas si elle aurait assez d'autorité et d'expérience pour diriger ces deux chers enfants.
En Autriche elle faisait classe à son élève et elle était libre après sa classe. Elle n'est pas habituée à donner des soins matériels à des enfants et elle ne paraît pas avoir d'aptitude pour cela.
J'ai bien prié pour vous deux à Lourdes. Je continue de demander à la Ste Vierge qu'elle veuille bien rendre la santé à André. J'enverrai demain à André une toute petite statuette bénite de N.D. de Lourdes pour la porter habituellement dans sa poche.
Surtout ne nous décourageons pas dans les épreuves qui nous viennent. Les meilleures consolations sont celles de la religion. La distraction, les fêtes font bien oublier la souffrance pendant quelques heures, mais on la retrouve ensuite plus sensible et plus poignante. La prière, les lectures pieuses, l'abandon à la Providence sont les seuls remèdes efficaces.
Je comptais aller vous voir demain, mais il paraît que je ne trouverais pas tout le monde, j'attendrai donc jusqu'à la fin du mois. Je vous embrasse tous deux. L. Dehon.
08. 09. 1892. B 20/3. 1 (inv. 292. 15). P. Falleur
Cher fils,
La retraite est bien en train. Nous avons une trentaine de religieux et quarante enfants.
Le P. André est parti pour prêcher la retraite à Clairefontaine.
Je vous porterai les 500f du mois. Nous ne rentrerons peut-être que jeudi à 1h35, à cause de la nécessité où je vais être sans doute d'aller voir une bienfaitrice à Aix-le-Chapelle.
Demandez à Mgr Mathieu des pouvoirs pour le P. Braun.
Veillez paternellement à la règle, „fortiter et suaviter” (Sg 8, 1). Soyez tous bénis.
+ Jean du Coeur de Jésus.
09. 09. 1892. B 20/3. 1 (inv. 292. 14). P. Falleur
(En note et réponse ajoutée à une lettre du P. Falleur, citée ici, partiellement, en italique)
… Je crois qu'en se pressant on pourrait installer la cuisine dans l'atelier du peintre et la lingerie au-dessus. Nous éviterions ainsi de payer (1750 - 700) 1050f de loyer pour la cuisine et les soeurs en déduisant les 880f qu'il faudra payer à M. Hérouard c'est 170f de gagné…
Nous n'aurions aucun agrandissement. Il faudrait loger chez Hérouard cuisine, lingerie, Soeurs, Me Guillaume, etc, etc.
Faut-il proposer 1500f au lieu de 1750f de loyer avec promesse de vente… Oui, ce serait bien.
Cher fils, je reçois votre lettre par le F. Camille ce matin samedi à 7h 40. Je réponds de suite.
M. Baudhuin agit mal, il exploite une oeuvre qu'il devrait aider. Cependant ne brusquons rien. On n'y gagne rien. Il se butera et nous aussi, il y perdra et nous serons gênés. Les Soeurs se sont butées pour la petite maison enclavée chez elles, je le regrette encore.
Envoyez des boutons à Lobry. Soyez béni. + Jean du Coeur de Jésus.
La retraite est bénie. Nous en sortirons tous bien meilleurs. Réponses en marge de l'autre côté.
11. 09. 1892. B 20/3 (inv. 292. 16). P. Falleur
Cher fils,
Nous pouvons acheter pour 45.000 payables non pas 1.000f par an, ce serait trop long, mais 2.000f par an. La Providence y pourvoiera.
Je rentrerai probablement mercredi soir. Le voyage d'Aix-le-Chapelle paraît évité.
Soyez bénis. + Jean du Coeur de Jésus.
16. 09. 1892. B 20/3. 1 (inv. 292. 17). P. Falleur
Cher fils,
Envoyez dimanche quelques croix pour les nouveaux profès (8 ou 10). Demandez au P. François d'envoyer comme conseiller: 1° son vote secret pour l'élection annuelle des maîtres des novices. 2° son avis pour ratifier notre achat de maison à M. Hérouard et pour l'envoi de trois sujets à Calais sans responsabilité temporelle. Soyez béni!
+ Jean du Coeur de Jésus.
Pouvez-vous envoyer le P. Joseph au Val lundi après-midi jusqu'au samedi sans nuire trop à ses leçons??? Faites-le moi savoir dimanche. Si oui, envoyez-le.
04. 10. 1892. B 24/8 (inv. 500. 08). P. Grison
Cher fils,
J'ai bien reçu vos lettres du 28 août et celle du F. Sigisbert, datée de Panama. Je regrette bien de vous avoir fait de la peine. C'est contre mes intentions. Vous avez toute ma confiance et mon affection. Vous m'avez demandé de ne pas écrire directement à Mgr Schumacher pour les ordinations, mais c'était déjà fait quand j'ai reçu votre lettre.
Je suis peiné de vous savoir souffrant. J'espère que les vacances vous ont remis complètement. Vous aviez eu trop de fatigue. Je serais heureux d'apprendre que le F. Anschaire est avec vous. Vous m'annoncez une lettre de Mgr Schumacher, mais vous avez oublié de la mettre dans l'enveloppe.
Nous rentrons demain à St Jean. Il y a 36 nouveaux. C'est bien. Nos retraites nous ont fait beaucoup de bien. Puissions-nous rester fidèles aux résolutions prises!!!
La rentrée des noviciats est d'environ 25. Si tout le monde était fidèle, l'accroissement de l'Oeuvre serait rapide.
Nos Soeurs fondent une maison d'adoration au Mont St Quentin près de Metz.
St Clément a 52 enfants. Sittard en a 58. Clairefontaine une cinquantaine.
Soignez-vous bien. Je désire que le F. Sigisbert soit bientôt prêtre pour vous aider. Il achèvera sa théologie après s'il le faut. Parlez-en à Mgr Schumacher. A-t-il les pièces suffisantes?
Le P. Angelus m'a écrit qu'ils sont arrivés le 14 août à bon port à Ambato.
Sanctifiez bien vos épreuves. C'est si bon d'être une petite victime du Coeur de Jésus!
Méditez bien tous notre thesaurus, il est rempli de choses excellentes. C'est un vrai trésor.
Je vous bénis tous affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
20. 10. 1892. B 24/8 (inv. 500. 09). P. Grison
Chers fils,
J'ai bien reçu votre excellente lettre du 17 sept. Vous avez maintenant deux professeurs intelligents, ils vous aideront. Soyez bien unis et bien religieux. Je vous enverrai les pièces nécessaires pour l'ordination du F. Sigisbert, il sera votre bras droit. J'envoie aujourd'hui à Ambato les pièces du F. Mathieu pour l'évêque de Portoviejo.
Aidez-nous à nous tirer d'affaire pour les ordinations. Dites-moi les pièces qui manquent pour chacun et je tâcherai de les avoir.
Je serais heureux si je pouvais dans deux ans aller vous voir, mais je n'ose pas trop l'espérer. Je vieillis assez vite.
Tout va assez bien ici, malgré quelques épreuves. Notre belle Madonne du Suffrage à Rome a été dépouillée de tous ex-voto par un vol sacrilège.
Les jeunes novices de Sittard et de Fourdrain sont bien en train. Il y en a une douzaine de chaque côté.
Le P. Charcosset est allé se faire soigner par l'abbé Kneipp à Woerishofen (Bavière). Il espère renouveler sa jeunesse par là.
Les écoles apostoliques sont nombreuses, elles ont chacune une soixantaine d'enfants. Il y a 14 scolastiques à Clairefontaine. J'espère agrandir l'an prochain le scolasticat de Lille. La propriété de Fourdrain est bien mieux tenue depuis qu'elle est dirigée par un bon cultivateur. Elle s'améliore encore.
Le F. Louis de G. va partir pour Rome avec le F. Norbert, le F. Dominique et le F. Pierre du Coeur de Marie (un nouveau).
J'ai reçu une lettre de Pernambuco aujourd'hui, on ne nous attend pas avant le moius de juin prochain.
Le P. Sébastien est allé en Savoie voir sa mère. Mgr Duval va bénir mardi prochain le nouvel orphelinat de nos Soeurs à Fayet.
Soyez tous bien fervents. Aimez la règle, l'obéissance, le sacrifice. Méditez la vie et la mort de N. S.. Lisez l'Evangile. Faites quelquefois le chemin de la croix. Etudiez bien notre thesaurus, il exprime bien notre vocation. Nous ne contenterons N. S. que par une vie de zèle et de ferveur. Réservez bien le temps nécessaire pour vos exercices de piété, si vous ne voulez pas que vos âmes se déssèchent. Si nous aimons N. S. tout nous sera facile.
Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
Acquittez 20 messes pro def.
02. 11. 1892. B 48/4 - A (inv. 787. 16). Vicaire général de Soissons (copie dactylogr.)
Monsieur le Vicaire Général,
M. D. est en Hollande depuis huit jours. Ici on ne parle de rien. Je ne crois pas à la culpabilité. Il s'agit d'un enfant menteur et méchant. Personne ici ne reçoit d'enfants dans sa chambre. Le fait se serait passé en leçon particulière dans une classe.
Les parents sont peu intelligents et trop crédules envers l'enfant qui est un fils unique fort gâté. Il ne nous reste qu'à prier.
Daignez agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.
02. 11. 1892. B 24/6 (inv. 487. 16). Secr. Evêché de Soissons
Monsieur le Secrétaire,
M. Adrien Cottart est ici. Il est sous-diacre depuis le 11 juin dernier, et comme il est de l'ancienne loi militaire par son tirage au sort, je crois qu'il a droit à une libération définitive. L'envoi de son certificat de sous-diaconat au Ministère doit lui donner droit, si je ne me trompe, à sa libération.
Je vous prie d'agréer mes salutations respectueuses. L. Dehon.
03. 11. 1892. B 22/10 D (inv. 464. 03). P. J. Chevalier, MSC
Mon très révérend Père,
Je ne puis que vous remercier bien cordialement des démarches que vous avez faites pour nous, et je regrette qu'elles n'aient pas abouti.
Il n'y a qu'à s'incliner devant la décision du St Siège. Je recommande de nouveau à tout mon monde d'éviter les dénominations qui pourraient amener de la confusion. Nous nous en tiendrons jusqu'à nouvel ordre au nom indiqué dans notre Bref laudatif: Prêtres du Coeur de Jésus. Il diffère assez de celui de Missionnaires du S. Coeur pour qu'on ne nous confonde pas.
Je vous remercie également de la gracieuseté avec laquelle vous nous offrez vos services.
Si je ne craignais pas de vous déranger, je vous demanderais à quoi il faut s'en tenir maintenant pour le titre d'ami du S. Coeur attribué à St Joseph. Il y a des Semaines religieuses qui annoncent que ce titre est réprouvé par le S. Siège. Cependant il me semble que votre dernier numéro de la revue „Le Sacré-Coeur” l'emploie encore.
Je vous prie d'agréer mes bien respectueux hommages. L. Dehon.
19. 11. 1892. B 24/8 (inv. 500. 10). P. Grison
Chers fils,
J'ai bien reçu vos lettres. J'espère que les miennes vous arriveront en bloc.
Vous avez tort de penser que je n'ai pas confiance en vous parce que je ne vous ai pas envoyé exactement les Pères que vous demandiez. Je m'en suis rapproché le plus que je pouvais. Que pouvais-je faire de plus? Je ne puis pas considérer les seuls intérêts d'une mission. Ils doivent céder devant l'impossibilité et même un peu devant le bien général de l'Oeuvre.
Pour les ordinations, le bon moyen sera que vous fassiez chaque année des échanges de professeurs avec Ambato. De cette façon tous passeront successivement sous la juridiction de Mg Schumacher. Je fais pour le mieux. Je ne suis pas infaillible ni impeccable, mais je suis plein de bonne volonté et rempli d'affection pour vous.
Je me réjouis de vous voir en bons termes avec Mgr Schumacher. Il doit voir avec plaisir le F. Sigisbert. Le F. Christophe est intelligent, il fera bien la classe.
Votre frère est marié. Il est installé avec sa femme à Fourdrain dans la belle maison de concierge, il paraît heureux.
Le F. Urbain va être diacre le 27. Le petit F. Bernard Noiret est admissible à sa 1ère partie du bac. Le F. Fr. de Paule est reçu à la 2ème partie. Le F. Jérôme va passer la licence le 23.
La maison de Lille devient un séminaire d'Américains. Il y a 3 élèves pour commencer. Nous allons faire une circulaire aux évêques de l'Amérique du Nord. Faites en part à Mgr Schumacher. Il aurait plus d'intérêts à mettre là ses élèves européens qu'à les faire aller étudier à Portoviejo. La pension est modeste, 700f par an. M. le chanoine Didiot dirige ces jeunes gens.
Je vous envoie à tous mes bons souhaits de nouvel an. Je n'oublie ni le F. Sigisbert, ni le F. Gabriel, ni le F. Christophe, ni les FF. Rapahël et Bonaventure, ni le jeune équatorien. A tous je souhaite la sainteté. Soyez tous pieux. Aimez les petits sacrifices quotidiens. Offrez-les pour le règne du S. Coeur de Jésus et pour notre chère Oeuvre. Ils doivent vous coûter peu après le grand sacrifice que vous avez fait de quitter la patrie.
Je vous bénis tous affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus.
Acquittez 20 messes à mes intentions.
20. 11. 1892. B 20/1 (inv. 289. 00). Lettre de quête (copie manuscrite)
Monsieur,
Je viens aujourd'hui faire appel à votre générosité et vous demander une offrande. Une de nos dernières fondations, notre maison de Rome, a des besoins exceptionnels. Cette maison fondée à la demande de M. Harmel, dont nous sommes les aumôniers, est très encouragée par le Souverain Pontife Léon XIII parce qu'elle a pour but la formation de prêtres dévoués aux oeuvres sociales. Je compte tout à fait sur un témoignage de votre bienveillance. S'il n'y a plus guère de disponibilité à votre budget des oeuvres, vous m'y ferez une petite place pour cette fois. Vos défunts auront part aux prières qui se font spécialement pour les morts dans notre église de Notre Dame du Suffrage à Rome.
Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages L. Dehon, sup.r
20. 12. 1892. B 24/8 (inv. 500. 11). P. Grison
Chers fils,
Puisque vous ne recevez pas mes lettres depuis trois mois à cause des quarantaines, je vous écris cette fois par voie anglaise.
J'ai bien reçu toutes vos lettres et je vous ai écrit tous les 15 jours. J'espère que toutes ces lettres vous arriveront en bloc après les quarantaines. Vous me direz à quelle date vous recevez cette lettre par voie anglaise.
Je vous renouvelle mes bons souhaits de nouvel an que je vous ai déjà adressés. Persévérez dans votre sanctification et dans vos oeuvres.
N'entreprenez pas trop. Vous ne pouvez pas venir quêter en France. C'est aux Etats-Unis que vous pourriez voir s'il y a des ressources. Le F. Sigisbert qui sait l'allemand et l'anglais pourrait faire cette quête, quand il sera prêtre.
Mgr Schumacher peut très bien l'ordonner sur notre présentation. On m'a toujours dit à Rome que nos sujets peuvent être ordonnés pas les évêques dans les diocèses desquels ils étudient. Il n'y a de difficulté que pour le titre du sous-diaconat. J'ai un indult pour que nos sujets soient ordonnés titulo mensa communis par les évêques de Soissons, Namur et Luxembourg. Je suis en instances à Rome pour que cela soit étendu à Portoviejo.
En attendant, Mgr Schumacher peut ordonner quand même nos sujets, mais alors il les ordonne titulo mensa episcopalis ou beneficii; et alors si les sujets nous quittent, ils lui appartiennent.
Nous allons bien ici. Nous avons eu qq. ordinations: le F. Urbain, diacre; le F. Clément et le F. Jourdain, sous-diacres; le F. Nicolas Morel, minoré; le F. Antonin, tonsuré.
Nous quitterons à Pâques la maîtrise de St Quentin. Il n'y a pas là d'éléments pour une maison religieuse. A Lille nous avons un commencement de séminaire américain à trois élèves payants. Cela grandira.
Soyez bien unis entre vous. Soignez bien nos jeunes gens. Répondons de notre mieux à tout ce que N. S. attend de nous. Donnons-nous tout entiers à son divin Coeur. Souffrons avec bonheur quelque chose pour son oeuvre. Je vous bénis bien tous affectueusement.
+ Jean du Coeur de Jésus.
30. 12. 1892. B 24/8 (inv. 500. 12). Mgr Schumacher
Monseigneur,
Je suis très touché de votre bonté pour nous et de toute la bienveillance que vous témoignez au P. Gabriel et à son oeuvre.
Nous espérons votre visite en Europe, je serai bien heureux de vous voir. J'espère bien que vous nous donnerez plusieurs jours pour visiter nos oeuvres de St Quentin et des environs. Votre visite sera une bénédiction pour nous.
J'ai obtenu du St Siège un nouvel indult qui vous permettra d'ordonner nos sujets de l'Equateur sans difficulés. Cet indult m'autorise à vous présenter nos ordinands jusqu'au nombre de huit par an. Je vous en envoie une copie. Je suis heureux de cette solution d'une difficulté qui menaçait de décourager nos jeunes gens.
Je forme les meilleurs voeux pour votre auguste personne et vos oeuvres et je prie Dieu de bénir votre zèle si courageux et si persévérant.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre
Grandeur, le très humble et dévoué serviteur. L. Dehon.