CORRESPONDANCE DU PERE DEHON : ANNEE 1909

02. 01. 1909. B 20/8. 8 (inv. 316. 04). P. Hamacher

Mon cher ami,

Je m'intéresse toujours beaucoup à nos oeuvres de Bohème et d'Autriche. Il faut les développer. Je pense que ce sera aussi l'avis du nouveau Conseil de la Province occidentale.

Le projet pour Teplitz est parfait. C'est près d'Eichwald, ce serait comme une seule maison. Espérons que vous réussirez à Vienne.

L'important est que vous gardiez bien tous l'esprit religieux. Soyez réguliers aux exercices. Exigez le silence et le calme dans la maison, en dehors des heures de récréation.

Mgr Grison va repartir le 6 avec le P. Lambert. Ils s'en vont par la Mer Rouge et l'Equateur anglais. Le même jour, le P. Kohl, le P. Bünn et deux Frères s'embarquent à Anvers.

Une dépêche nous annonce que le P. Laurent Wulfers vient de se noyer le 10 nov. par accident. C'est une grande perte. C'était un vaillant missionnaire. Priez pour lui.

Dites à vos chers collaborateurs que je prie pour eux et que je les bénis affectueusement. Je vous offre mes meilleurs voeux et bénédictions pour vous tous. Votre bien dévoué. L. Dehon.

04. 01. 1909. B 74/4 (inv. 972. 16). P. Kusters

Mon cher ami,

Bonne fête de S. Gerlach! Gratia vobis et pax a Deo et Domino nostro Jesu Christo (Rm 1, 7).

Je ne suis pas du tout mécontent de votre lettre, je la trouve sage.

Pour ma part, j'accepte le partage des ressources tel que vous le proposez.

Pour la Province, je veux bien mettre deux Conseillers hollandais comme vous le désirez. Je ne suis pas enthousiaste du P. Mailier, mais nous n'avons pas d'autre belge, puisque D'Hossche est secrétaire. Le P. Pierre est sympathique à beaucoup de Français. Il a de la valeur. S'il voulait faire un groupe sérieux à Quévy ce serait bien. J'espère qu'il acceptera. Jacquemin fera un bon maître des novices.

A mercredi. Je serais allé volontiers vous fêter demain, mais je crois que ce serait blessant pour Mgr, si je le quittais toute la journée demain. Je n'ai plus que cette journée à passer avec lui et c'est peut-être la dernière. Dans quatre ans, lui ou moi serons peut-être morts.

A nouveau bonne fête. Prions l'un pour l'autre.

Apportez votre clef mercredi, il y a beaucoup de coupons à couper, le P. Falleur viendra.

Votre bien dévoué L. Dehon.

06. 01. 1909. B 20/8. 5 (inv. 313. 01). P. Charcosset

Cher Pater,

Je vous envoie beaucoup de nouvelles. Nous avons tout organisé, pour qu'on n'en parle plus et que tout le monde soit calme et content.

P. André: Provincial. P. v. Halbeek: Assistant. P. Mailier, Brovillé, Hermans: Conseillers. P. Jacquemin: Maître des novices. P. Pierre Bertrand: Recteur à Quévy. P. Gengler passe à Tervueren. P. Gilson passe à Quévy.

Pour le partage du capital provincial: 45.000 francs aux Hollandais; 15.000 aux Belges. Le reste, soit environ 200.000, au noviciat français. Est-ce bien?

Mgr Grison part demain pour Marseille avec P. Lambert. Les 4 autres (PP. Kohl et Bünn et les frères Grégoire et Bavo) partent par Anvers.

P. Joseph Lequeux a une pleurésie. P. Lamour tourmenté de rhumatismes va passer un mois ou deux à Hyères (Villa Henri).

Dites au Bon Père que j'ai lu ses lettres. C'est pieux, il n'y a aucune erreur doctrinale, il peut les mettre à son livre de famille.

Je vais très bien et commencerai mes 28 jours à Louvain le 16. A St Quentin, 16° sous zéro, neige, boue, etc. Ici, c'est un peu moins mal. Guérissez-vous bien. Votre bien dévoué

                                              Jean du C. de J.

11. 01. 1909. B 74/4 (inv. 972. 90). P. Kusters

Cher ami,

Je compte vous arriver samedi matin et commencer une petite mission samedi soir.

Etudions encore la question de l'administration de nos capitaux. Vous désirez avoir chez vous les 45.000f du noviciat hollandais. J'ai déjà des protestations contre cela de la part des Hollandais. Ce n'est pas canonique. Voyez nos Const. art. 229-231.

Tout capital doit être dans une caisse à 3 clefs, surveillée par un conseil.

Impossible de mettre les 45.000 à Asten, où il n'y a ni caisse, ni trois clefs, ni conseils.

Ce capital ne peut pas non plus être à la caisse de Louvain qui n'a rien à voir avec le noviciat hollandais. Il me semble donc que tant qu'il n'y a pas une Province hollandaise, cette somme doit rester dans la caisse générale ou dans la caisse provinciale qui va être formée et les intérêts annuels en seront remis au Supérieur d'Asten.

Si vous voyez une autre combinaison qui soit canonique, dites-le moi.

A bientôt. Je vous communique des nouvelles de Nice. Votre bien dévoué. L. Dehon.

15. 01. 1909. B 20/8. 5 (inv. 313. 02). P. Charcosset

Cher Pater,

Comment allez-vous? Je pars aujourd'hui pour faire mes 28 jours à Louvain. Je recommencerai ensuite à Luxembourg. Notre Provincial, le P.André, se chargera de Bergen-op-Zoom et de Clairef. Ce sera une rénovation générale.

Nous voilà implantés en Italie par Albino, il faut songer à l'Espagne. Ce ne sera pas l'oeuvre d'un jour, mais on peut y penser et prier pour cela.

Comment faire? Est-ce que Jean ne pourrait pas nous envoyer une paire d'enfants de la Catalogne? Il y a là des enfants orphelins ou de familles nombreuses qui désirent se donner au Bon Dieu. Ce serait le germe.

Traduisez la notice en espagnol pour en faire distribuer par Jean. Faites de cela votre petite oeuvre. Le Nord de l'Espagne a donné S. Ignace, S. Xavier, S. Dominique, S. Jean de la Croix, Ste Thérèse. Quelle sève de sainteté il y a là et quelle forte race! Priez et prenez quelques moyens.

N'allez pas à Hyères. Ecrivez, si vous voulez, au P. Lamour. Il doit être à la Villa Henri-Joseph, s'il n'a pas changé d'idée.

Saluez le Bon Père et Mme Paul. Votre bien dévoué. L. Dehon.

16. 01. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 41). P. Falleur

Cher ami,

Avez-vous écrit à Lille? Le nom du prof.r de Montréal est Volbart. Ne m'envoyez pas de vêtements ici. Gardez-les jusqu'au 15 fév. Votre dévoué L. D.

19. 01. 1909. B 20/4. 1 (inv. 294. 58). P. Falleur

Cher ami,

Bien! Faites le possible pour envoyer ce pauvre fou à Paris. Il ne tiendra ni à Origny ni ailleurs, il a la tête fêlée et quelque abcès au cerveau. Prions pour son âme.

J'ai écrit à Mgr, comme j'ai pu. Ici tout va bien. Neuf discours débités. 77 à dire, 19 sont écrits, 67 sont à écrire. Il faut des grâces d'état. Espérons. Les jeunes gens sont gentils. Soyez béni.

                                                      L. D.

Temps superbe: journée d'avril.

22. 01. 1909. B 74/4 (inv. 972. 03). P. Kusters

Cher ami, j'arrive de Paris et je suis en retard à vous écrire, mais je ne vous oublie pas. Bonne fête! Croissez toujours en grâce (cf. Lc 2, 52). J'allais voir à Paris l'archevêque de Québec. Votre dévoué. L. Dehon.

23. 01. 1909. B 104/1 Von Christierson

Mon cher confrère,

Bon courage toujours. Vous êtes l'instrument de la Providence pour commencer la conversion de la Finlande. Si vous rencontrez des difficultés, ne vous étonnez pas. C'est le sort de tous ceux qui travaillent contre le démon.

Ce Polonais qui fait des intrigues contre nous, ne pourrait-il pas être gagné?

Le P. Buckx me donne de bonnes nouvelles de Cracovie. Il parle déjà un peu le polonais. On lui dit que dans un mois il pourra catéchiser et confesser.

Voici ce que mon procureur m'écrit de Rome: „Mgr Benigni m'a dit que le cardinal venait d'écrire officiellement à l'archevêque de Mohilev pour lui recommander le curé d'Helsingfors et nos deux Pères, dont l'un se trouve encore à Cracovie pour l'étude de la langue polonaise. On attend la réponse de l'archevêque pour connaître ses dispositions. Mgr Benigni et le cardinal nous encouragent fortement à tenir bon malgré tout et à poursuivre prudemment et doucement l'oeuvre commencée et qui a toutes les sympathies du S. Siège”.

Travaillons dans ce sens. Soyez prudent avec le nouvel archevêque. J'écris à Néchin aujourd'hui pour encourager. Dites à nos bonnes Soeurs que le S. Siège est très favorable à leur oeuvre de Finlande et qu'elles ne doivent jamais songer à l'abandonner, mais plutôt à l'affermir et à la développer. J'écris aussi à Mgr Benigni pour entretenir ses sympathies.

Saluez Mme votre mère et le vicaire. Je prépare un autre jeune religieux pour l'envoyer à Cracovie. Votre bien dévoué L. Dehon.

26. 01. 1909. B 20/4. 1 (inv. 294. 59). P. Falleur

Cher ami,

Le Conseil demande que nous donnions de suite 7.000 à P. Kusters sur les fonds du noviciat hollandais et 5.000 à P. Luyten (Tervueren) sur les fonds du noviciat belge.

Donc envoyez cela de suite demain mercredi, pour qu'ils le reçoivent des deux côtés le 30. Ils ont des traites de 31.

Prenez de l'argent n'importe où, même un prêt sur titre s'il le faut. Contentez-les.

On me dit que ce n'est pas d'ici qu'est partie la lettre de dénonciation à Soissons.

Dépensez, s'il le faut, 200 ou 300f pour le malheureux H.

Ici tout va bien. Soyez prudent pour tout. Votre dévoué L. Dehon.

29. 01. 1909. B 20/4. 1 (inv. 294. 60). P. Falleur

Cher ami,

Nous envoyons encore un Hollandais à Cracovie pour apprendre le polonais en vue de la Finlande. C'est coûteux. Je ferai la moitié et le P. Kusters fera le reste. Envoyez 300f pour commencer. Meyering compte partir lundi. Amitiés. L. Dehon.

Les 5.000 à Tervueren sont prêtés sur les 15.000 du noviciat belge.

31. 01. 1909 de Louvain) B 35/4d. 3 (inv. 586. 03). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Je me réjouis grandement avec vous pour le miracle de Wawrille, remercions le S. Coeur et la sainte Mère fondatrice.

Je vous envoie une notice pour le P. Rouzier. Peut-être lui écrirai-je aussi.

Le P. Prévot est Provincial. C'est plutôt un homme de vie recueillie, de calme, mais avec un bon Conseil il se tirera d'affaire.

Le P. Charcosset va un peu mieux. Il fait sa petite promenade tous les jours. Je ne crois pas qu'il reviendra bien fort. Vous pouvez lui écrire. Il fait facilement une lettre.

Le P. Procureur vous enverra bientôt de Rome s'il ne l'a pas fait déjà tout un programme pour entamer le procès de béatification. Il s'est bien renseigné.

Notre noviciat de Manage passe par une petite crise. Il y a des découragements. Voudriez-vous faire prier vos bonnes Soeurs à cette intention. Il n'est pas nécessaire de leur dire de quoi il s'agit. Demandez-leur seulement des prières et petits sacrifices pour une intention particulière importante. Union de prières et d'immolation au S. Coeur de Jésus.

Agréez mon religieux respect. L. Dehon.

31. 01. 1909. B 20/4. 1 (inv. 294. 61). P. Falleur

Cher ami,

Je n'ai plus grand chose en poche, envoyez-moi un petit billet de 50 ou 100f.

N'avez-vous pas eu une réponse quelconque de Lille?

Ici il y a beaucoup de bonne volonté. Il y a de la neige dehors mais dedans c'est le Brésil!

Je suis à moitié, et presque tout est écrit. Ca ira, Dieu aidant. Amitiés. L. Dehon.

31. 01. 1909. À un éditeur de Budapest (de Louvain).

« Monsieur et cher confrère,

J'apprends par Mr Rattaire, que vous désirez traduire ma brochure sur la franc-maçonnerie. Vous faites un acte d'apostolat.

Léon XIII et Pie X nous ont engagés à démasquer la franc-maçonnerie et ses desseins secrets. Je pense que cet opuscule répond à ce but. Il montre l'action de la franc-maçonnerie dans la politique depuis un siècle.

Les catholiques sont trop confiants, trop simples. Notre-Seigneur nous a dit de joindre la prudence du serpent à la simplicité de la colombe (cf. Mt 10, 16).

Dévoilez les desseins secrets des loges.

Priez un peu pour votre serviteur. Votre dévoué L. Dehon ».

 (Lettre jointe en préface de l'édition du « Plan de la Franc-Maçonnerie », publiée à Budapest en 1909)

[Janvier 1909]. B 110/1 ; Inv. 1170. 07  Père Dessons

Cher ami,

Père van Halbeek qui connaît ce frère est d'avis de l'admettre quand même, vous pouvez donc donner une note favorable.

Tout votre

	L. Dehon
Le bon Frère Sup. Gén. [? Joos Jér. ?] n'y va pas de main morte, il appelle //monita// solennels trois pénitences pour un lever en retard. Est-ce bien canonique ?

Janvier 1909 B 62/8 (inv. 865. 03). P. Prévot

Cher ami,

Je vous envoie le plan de ma retraite de rénovation, non pas pour vous l'imposer dans le détail, mais comme indication. Ici les fruits paraissent sérieux.

But: former à la vie d'union à N. S.

Clôture: Rénovation générale des voeux avec quelque solennité, un dimanche ou un jour de fête.

(Lettre-réponse du P. Prévot, Meslin l'Ev, 9/2:

V.C.J. Très Bon Père, je remercie bien humblement V.R. pour le Programme de la Retraite: je m'y conformerai facilement et avec profit. Si V.R. me communiquai aussi l'Horaire à suivre, les avis, la Direction etc., j'en serai très reconnaissant. Daignez nous bénir, moi surtout. In C. X. H(umillim)us servus P. André, scj.)

Réponse du P. Dehon:

Je donne la méditation le matin: 25 minutes d'instruction et 5 min. de réflexion.

- à 11h1/2, 25 minutes de conférence et cinq min. d'examen.

- à 7h, 30 min. de conférence et 10 min. de salut.

- tous sont venus deux fois en direction

02. 02. 1909. B 20/8. 5 (inv. 313. 03). P. Charcosset

Cher ami,

C'est la fête de l'oblation aujourd'hui, renouvelons notre consécration à N. S.

Ici il y a un courant de grâce.

Pour vous, nous vous laisserons au repos. N. S. me donne la grâce de travailler pour deux.

Pour Vernoux, je n'ai pas entendu parler de procès ni de 200f.

Puisque Mr Chupin veut bien donner encore quelque chose comme charité, priez-le de le faire.

J'ai écrit à P. Vernoux de me présenter ses comptes, il ne l'a pas fait.

Dites au Bon Père que nous sommes non seulement consentants mais très reconnaissants de ce qu'il veut bien vous prendre encore à Nice l'hiver prochain. Ne vous fatiguez pas. Soignez-vous tout doucement. Tous vos malaises suffisent pour vous sanctifier en les offrant bien à N. S. Saluez le Bon Père et Mme Paul. Je prie N. S. de vous bénir. L. Dehon.

03. 02. 1909. B 16/6. 24 (inv. 121. 24). P. Falleur

Cher fils,

Soignez-vous. Votre poitrine n'est pas brillante.

J'écris à P. Duborgel. Il en est encore à la Trinité!! Il y a un mois que je lui ai écrit qu'il n'y avait plus que deux projets: Loreto et Nembro. Je lui disais qu'à Loreto il fallait un bon terrain, de l'autre côté du chemin. Il n'a jamais répondu à cela. Si nous marchons comme cela, cela durera jusqu'au jugement dernier.

Il y a un troisième projet possible: louer une maison à Bergamo. Les enfants iront en classe au petit séminaire ou collège ecclésiastique. Mgr consent. Ils feraient de bonnes études, ils auraient des grades, cela nous avancerait vite. J'en parle à P. Duborgel.

- J'écris à Mme Lambin.

- L'idée d'un prêt sur S. Jean est possible, mais…

- Allez à Sissy.

- reçu chèque et notices. Votre dévoué L. Dehon.

04. 02. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 43). P. Falleur

Cher ami,

Vous trouverez dans ma chambre un livre broché in-12: Retraite spirituelle du P. Claude de la Colombière. Envoyez-le à M. Guillaume, 72 rue de Vimy à Mons. Amitiés. L. D.

04. 02. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 42). P. Falleur

Je rentrerai le 15 ou le 16, cela dépend si je vais faire visite à Asten. Je vous l'écrirai. Ne serait-ce pas une occasion pour vous de venir à Ixelles pendant que je serai là avec les clefs.

Ménagez-vous, n'allez pas reprendre un rhume à la campagne. Amitiés. L. D.

A Nembro, le grenier sur l'étable pourrait-il être arrangé en dortoir? Le mieux est peut-être de louer à Bergame.

07. 02. 1909 (de Louvain) B 104/1. Von Christierson

Cher confrère,

Mgr Benigni est toujours encourageant. Je lui ai parlé de l'ambassadeur d'Espagne. Sans doute que le cardinal réfléchit. J'ai écrit à la Mère Supérieure de Néchin pour l'engager à établir ses Soeurs là-bas, elle m'a répondu que c'était aussi son avis. J'ai envoyé un second Père à Cracovie.

Montrez de la bienveillance aux Polonais, s'ils sont susceptibles de le comprendre. Dites-leur qu'ils auront bientôt un prêtre venant de Cracovie, qui pourra causer leur langue.

Il nous faut le secours de Dieu pour réussir. Prions et faisons prier.

Je vais rappeler encore à Mgr Benigni la possibilité d'agir par l'ambassadeur d'Espagne.

Prions et espérons. Saluez Mme votre mère et le vicaire. Votre bien dévoué L. Dehon.

07. 02. 1909. B 16. 6. 25 (inv. 121. 25). P. Falleur

Cher ami,

Il faut voir ce qu'il y a à Rumes. Un hectare de champ représente une assez petite valeur. Si encore les 15.000 étaient prêtés à fonds perdu. Si l'on doit vendre le château dans six mois, M. Dupland ferait bien d'attendre. Si cependant cela devait clore les relations avec lui, je vous dirais: achetez et payez.

Où ferez-vous votre rénovation? Il faut la faire quelque part. Vous auriez pu la faire ici. Vous pourriez peut-être la faire à Tervueren. Vous porteriez de l'ouvrage et vous seriez près de Bruxelles, mais quand l'auront-ils?? J'en fais quatre: ici, Luxembourg, Rome, Sittard. Le P. André va en faire deux: Bergen-op-Zoom et Clairef.

Envoyez un petit bon de 5f à Charles Briodin, artillleur 4ème b.on 3è C.ie à Montmédy (Meuse). Ces soldats sont toujours sans le sou. Ici, ça va. Votre dévoué L. Dehon.

10. 02. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 44). P. Falleur

Cher ami,

Vous aurez une dépêche samedi. Il reste un doute sur le voyage de lundi. J'ai besoin de plusieurs petits livres pour envoyer à des amis ou bienfaiteurs: 3 Coeur sacerdotal (Casterman); 3 Plan maçonnique (Lethielleux, rue Cassette). S'il n'y en a pas dans mon bureau, faites-les venir de suite. Amitiés.

Il me faudra aussi une, deux conférences faites à Rome, chez Bloud et Barral.

24. 02. 1909. B 35/4d. 4 (inv. 586. 04). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Vous pouvez suivre les indications du P. Barthélémy, il s'est bien renseigné. J'espère que dans un délai assez court votre bonne Mère sera déclarée vénérable. Le succès est certain, ce sera une des belles causes de notre temps. Pour un cardinal protecteur, vous ne pouvez pas mieux choisir que le card. Vivès. C'est un saint. Le Pape a une grande confiance en lui. Ses prières vous aideront autant que ses conseils.

Notre bon P. André est bien courageux, il va visiter les maisons, malgré les malaises que lui causent souvent les voyages. Vos prières l'aideront.

Pour l'intention que je vous avais recommandée, nous avons obtenu une partie des grâces demandées, ayez la charité de prier encore un peu. Agréez mon religieux respect. L. Dehon.

26. 02. 1909 (de Fayet-Mons) B 24/15. 3 (inv. 515. 50). Congrégation des Religieux

(texte dactylographié)

Beatissime Pater,

Superior Generalis Prebyterorum a Corde Jesu, ad pedes S.V. provolutus, humiliter exponit quae sequentur:

1. Jam a viginti annis et amplius, quidam Religiosi in variis Diocesibus quaestuam peragunt ad colligendas oblationes apus familias quasdam catholicas, quae veluti benefactores ordinarii et fideles effectae sunt. Hoc autem fit licentia et litteris commendatiis plurium Episcoporum.

2. Scopus quaestuationis est subveniendi praesertim Missionibus et specialiter Missioni Congi belgici, domibusque in quibus futuri missionarii ad vitam apostolicam efformantur. Alumni plerumque ex pauperibus familiis oriuntur et in scholis apostolicis Instituti 260 pueri actualiter educantur et aluntur.

3. Ad missiones sustinendas in solo Vicariatu Apostolico de Stanley-Falls nunc quotannis libellae 120.000 requiruntur.

Hisce de causis humiliter petit orator facultatem eleemosynas colligendi, servatis regulis recenter latis.

Et Deus…

Vigore specialium facultatum a SS.mo Dno Nostro Pio PP X tributarum, S. Congregatione Negotiis Religiosorum Sodalium praeposita; attendis expositis benigne annuit pro gratia in omnibus juxta preces, ad proximum quinquennium; dummodo adsit vera necessitas; super quo graviter oneratur conscientia Superioris generalis et quaestuatio fiat tantum pro missionibus eisdem adnexis operibus; servato ceterum Decreto diei 21 novembris 1908 „De elemosynis colligendis” contrariis quibuscumque non obstantibus.

Romae, die Martii 1909, Fr. J.C. Vives, Praef.  D.L. Janssesn, osb. Secret.

Février 1909 (de Louvain?). B 19/9 B (inv. 280. 04). Fr. Bodin

Cher petit,

Je suis ici occupé à sanctifier tout le monde par le mois de rénovation. J'ai quatre maisons à faire à la suite. Demandez un mois de permission pour y venir.

Je rentre à St Quentin lundi, jusqu'au jeudi 25. Venez passer à St Q. les 40 heures.

Restez bien fidèle, c'est long deux ans! Patience, humilité, modestie, vigilance. Défiez-vous de votre petite nature trop vivante. Tâchez de rester uni à N. S. au milieu de vos occupations. Remettez-vous souvent, toutes les demi-heures, dans la disposition de ferveur.

Priez pour moi, je prie pour vous. Votre bien dévoué L. Dehon

Février (?) 1909. B 74/4 (inv. 972. 95). P. Kusters

Cher ami,

Fr. Alex. Ravet arrivera bien difficilement aux examens à Malines. Nous pourrions écrire à Mgr Grison et lui dire: „Vous le connaissez, voulez-vous l'ordonner là-bas?”. Nous l'enverrions en juillet après la 3ème année de théol. Mgr Grison lui donnerait les ordres sacrés…

Nous avons besoin de prier beaucoup. Amitiés. L.. Dehon.

01. 03. 1909 (de Luxembourg) B104/1 Von Christierson

Mon cher confrère,

Le P. Buckx ne tardera pas à aller vous rejoindre. Il sait bien l'allemand, il pourrait être curé de Wiborg. Je lui écrit de se mettre en rapports avec vous. Voici son adresse: Kosciot sx. Katerzyny na Kasimirau Krakau.

Vous voyez que la lettre du Card. Merry del Val a fait de l'effet à Mohilev puisqu'on a écrit aux Polonais de se tenir tranquilles.

Il est difficile que le Cardinal écrive directement à l'ambassadeur d'Espagne. Ce serait une incorrection diplomatique puisque la Russie a un représentant à Rome. Mais votre consul peut faire cela. Il peut écrire à l'ambassadeur de sonder Stolypine pour savoir s'il est favorable à une préfecture apostolique non polonaise. Si nous savions qu'il est favorable, le Card. s'adresserait alors au représentant de Russie à Rome. Prions bien pour cela.

Saluez votre bonne mère et le P. vicaire. Votre bien dévoué L. Dehon.

01. 03. 1909. B 74/4 (inv. 972. 67). P. Kusters

Mon cher ami,

Le P. Hermans a répondu à son Provincial que le Conseil de Bergen-op-Zoom n'accepte pas de donner les 2.000 florins par an à Asten. Que dois-je faire? Est-ce vous qui allez traiter cela avec lui en toute charité et douceur, ou dois-je lui écrire?

Notre Conseil central a été aussi loin que possible en mettant 2.000 fl. par an à la charge de la maison de Louvain.

Quand vous avez préparé cette fondation d'Asten avec le P. Hermans, n'aviez-vous pas pensé à l'entretien? Le P. Hermans a-t-il donc cru que cette maison vivrait toute seule?

J'ai voté l'achat de bon coeur par bienveillance pour les Hollandais, mais je croyais qu'en demandant un noviciat ils avaient prévu les ressources pour les nourrir.

Ici règne l'influenza. 10 étudiants sont couchés. Cela gâte bien la retraite.

La maison de Louvain reste la première du monde. Votre bien dévoué L. Dehon.

05. 03. 1909. B 74/4 (inv. 972. 47). P. Kusters (de Luxembourg)

Confidentiel.

Cher ami,

P. Weiskopf incline à aller avec vous en oct. Si nous pouvons organiser complètement notre maison d'études. C'est difficile. Pensons-y.

Si nous nous décidons, il y en a plusieurs qu'il faudrait prévenir bientôt pour qu'ils se préparent.

Ici, ils font à six. Il nous faudra six ou sept professeurs. Je vous propose des noms. C'est à étudier.

Je vois bien que mon projet est très imparfait, mais que faire. Il est diffcile d'ôter des prêtres de Tervueren. Méditons ce projet avec beaucoup de discrétion.

Ne parlons pas trop tôt du P. Weiskopf, sa situation ici ne serait plus tenable.

Ici, je travaille. Il y en avait 16 couchés ces jours-ci avec la grippe.

Après la messe, ils récitent ensemble l'amende honorable. Chez vous, je crois qu'un seul la lit…

Votre bien dévoué L. Dehon.

08. 03. 1909 (de Luxembourg) B 74/4 (inv. 972. 70). P. Kusters

Cher ami,

Cette organisation de Louvain doit être bien mûrie dans la prière.

Je n'ai pas voulu dire que le P. Weiskopf pose des conditions, il ne le fait pas. Il a le désir que tout s'organise, et je crois qu'il regretterait de n'avoir qu'un petit cours. Il ne demande pas la préfecture des études, c'est moi qui proposais cela pour vous ménager, parce que vous avez déjà beaucoup de sollicitudes.

Ne pourriez-vous pas rester recteur et préfet avec tout ce monde-là? Est-ce trop vous demander? Je comprends que certains sujets vous péseraient. Votre santé se trouverait peut-être (?) bien d'un an de repos à Asten??? Que de questions délicates! et comme il faut prier!

Votre départ ne mettra-t-il pas Louvain dans des embarras financiers? Si vous quittez, ne pourriez-vous pas être recteur à Bruxelles, à Tervueren?

Si nous prenons le P. Luyten et le P. Gengler, ne faut-il pas mettre un autre prêtre à Tervueren pour les messes? Qui?

On peut se passer d'Heberlé pour l'histoire. On joindra l'histoire au droit canon ou à la morale générale. Peut-on mettre P. D'Hossche recteur? Il est un peu agité. Le moment est venu de prendre le P. Weiskopf pour ne pas le perdre.

Pour les propriétés, ici et à Ulflingen et à Bruxelles, on a fait une tontine. Ne ferait-on pas bien de faire de même à Louvain et à Tervueren? Cela évite de payer des droits de succession énormes. Qu'en pensez-vous?

On m'écrit que le P. Lamour a un peu de paralysie. Les vieux s'en vont.

Votre tout dévoué L. Dehon.

08. 03. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 45). P. Falleur

Cher ami,

Expliquez bien à Albino ce qui vous paraît le meilleur. Achetez-moi ce livre, gardez-le à St Quentin jusqu'à mon retour: Ch. Weber: L'Evangile commenté par les Apôtres, chez l'auteur, 20 rue Mautroté, Verdun (Meuse).

Vous pourriez peut-être voir la malade rue Guillemin, prendre de ses nouvelles de ma part.

Votre dévoué L. D.

10. 03. 1909 (de Luxembourg) B 104/1. Von Christierson

Cher confrère,

J'écris de nouveau à Mgr Benigni, le priant d'écrire à l'Ambassadeur d'Espagne. Si les règles diplomatiques s'y opposent, il pourrait prendre un biais, il vous écrirait à vous à peu près ceci:

Je sais et on sait à la Secrétairerie d'Etat que les catholiques de Finlande désireraient une juridiction séparée. Le S. Siège n'y est pas opposé et s'il savait que le Gouvernement russe y est favorable, il entrerait en négociations à ce sujet. Les catholiques de Finlande, dont beaucoup sont étrangers, ne pourraient-ils pas solliciter par leurs ambassadeurs la bienveillance du Gouvernement russe à ce sujet?…

Avec cette lettre, vous iriez chez l'Ambassadeur d'Espagne. Vous auriez une sorte de mission du S. Siège, pour demander l'appui de l'Ambassadeur au nom de vos catholiques espagnols et autres. Je pense que cela suffirait. Nous allons voir ce que me répondra Mgr Benigni.

Prions et faisons prier pour que ce moyen réussisse. Nous avons déjà obtenu une grande grâce puisque la curie de Pétersbourg a écrit à vos Polonais de se tenir tranquilles.

Dans un mois je serai à Rome et je ferai mon possible pour avancer les affaires.

J'écris au P. Buckx de ne pas tarder beaucoup à aller vous rejoindre. Je désire pouvoir dire à Rome dans un mois que vous êtes trois.

Saluez Mme V. Christierson et le P. Vicaire et les bonnes Soeurs.

Votre bien dévoué L. Dehon

10. 03. 1909. B 74/4 (inv. 972. 61). P. Kusters

Cher ami,

Il me semble qu'il faut esquisser l'organisation de Louvain le 29 au Conseil. En avril il n'y aura pas de Conseil, le P. Assistant et moi serons absents. Cela nous mènerait à la fin de mai, c'est tard pour la préparation des professeurs.

Ne ferions-nous pas bien d'appeler le P. Provincial à ce Conseil du 29, parce qu'il a son mot à dire dans les placements?

Vous proposez le déplacement de cinq recteurs d'un coup (presque tous) avant leur terme. C'est impossible, ce serait un coup d'état qui ferait jaser beaucoup.

Si vous restiez recteur même avec Veerkamp et Gengler? Je leur donnerais un bon avertissement pour qu'ils soient calmes et sages. Il y a la question de votre santé, ne pourriez-vous pas la faire trancher par le médecin? Vous lui diriez: Dois-je rester où je suis? Ou dois-je me reposer une année à Asten? Vous reposerez-vous à Asten? Ne vous ennuierez-vous pas?

On peut garder pour la philosophie un des trois Allemands. J'ai le droit d'emprunter un sujet à une autre Province. Quels gros problèmes!

Pensez-vous qu'il vaille mieux renvoyer tout cela à la fin de mai? Il me semble qu'il faudra tout de même prendre un des recteurs pour l'exégèse (Hermans ou Luyten), ou bien la donner à Veerkamp… Aidez-moi.

Ici, il y a assez de bonne volonté et de bons sujets mais la grippe a gâté à moitié la retraite.

Votre bien dévoué L. Dehon.

10. 03. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 46). P. Falleur

Cher ami,

Remettez à M. Rigaut le Corneille de la Pierre. Complétez et faites relier l'autre cours d'Ecriture sainte.

Envoyez le nécessaire au Liban. Faites travailler au jardin. Votre dévoué L. D.

J'ai reçu de Dijon 30 règlements (2è partie) et pas un seul de la première. Espérons. C'est mal fait, mais c'est mieux que rien. Il m'en faudrait encore 10 complets et 10 (2è partie).

12. 03. 1909. B 74/4 (inv. 972. 84). P. Kusters

Cher ami,

Quelques réflexions confidentielles du P. Provincial pour aider à la solution du problème.

1°. P. Schulte fait très bien où il est.

2° P. Kusters, quoi qu'en dise le médecin, a besoin d'activité. Il se morfondrait à Asten; donc s'il veut quitter Louvain à cause de la nouvelle organisation, sa place serait à Bergen-op-Zoom.

3° P. Hermans ferait un bon professeur.

Que faire??? Plusieurs solutions sont bonnes, mais nous ne pouvons pas, comme vous le pensiez, changer cinq recteurs. Le Conseil Prov. ne nous suivrait pas. Allons prudemment.

J'ai déjà un rescrit de Rome qui nous autorise à quêter ad quinquennium. J'ai aussi un Bref pour l'office de la Flagellation le mardi gras.

Demain je vais à Clairef. pour la S. Grégoire. Votre bien dévoué L. Dehon.

12. 03. 1909. B 16/6. 26 (inv. 121. 26). P. Falleur

Cher fils,

Faites arranger vos dents et surtout soyez fidèle à tous vos devoirs d'état.

Envoyez à P. Ephrem. Laissez de côté Mme Veluard et toutes ces affaires matrimoniales. Vous avez assez à faire avec vos exercices de piété et vos comptes.

J'irai demain à Clairef. (S. Grégoire). Me voici à moitié. Votre dévoué L. Dehon.

13. 03. 1909. B 23/1B (inv. 475. 47). P. Falleur

Cher ami,

Toutes les maisons attendent les règlements. Envoyez à chacune 5 complets pour les autorités et des petits suivant le nombre des profès de chaque maison. Votre dévoué L. Dehon.

Où faites-vous imprimer le Thesaurus?

15. 03. 1909. B 74/4 (inv. 972. 74). P. Kusters

Mon cher ami,

Tenons-nous-en à votre liste, elle est bonne en général. J'ai écrit au P. Blandin.

Je voudrais aussi écarter Kerpen qui sera à peine sous-diacre à Noël. Pensez-vous que le P. Frank pourrait faire l'histoire et le droit canon? Kerpen pourra être un an à Tervueren, ou bien à votre bureau de quête.

Pointeaux n'a pas assez profité de la retraite. Cela devait aboutir à une crise. J'espère qu'il va s'humilier et se corriger. Geisler a eu récemment l'opération de l'appendicite. C'est sans doute une punition divine.

Hoblot est bien sage au séminaire de Dijon. On vous demandera des enseignements. Donnez-les avec miséricorde. P. Longin va revenir en mai. C'est un bon enfant, un peu trop flegmatique.

Ici les grippes sont guéries. La retraite est à moitié manquée, j'essaie de regagner un peu de terrain en parlant plus fermement. Votre bien dévoué L. Dehon.

18. 03. 1909. B 74/4 (inv. 972. 72). P. Kusters

Cher ami,

J'ai écrit deux fois à Pointeaux qu'il a tous les torts et qu'il doit se soumettre.

Soyez toujours prudent pour les corrections. Nos règlements disent: „Si une réparation publique est nécessaire pour des fautes publiques, il vaudra mieux ordinairement que vous ayez déjà averti le coupable et gagné son coeur”… „Choisissez le temps favorable”. „Agissez avec grand calme”, etc.

Peut-être aussi avez-vous employé des expressions trop vives. Vos expressions pourraient laisser supposer des passions mauvaises là où il n'y a eu que sympathie et enfantillage…

Nos règlements nouveaux aideront beaucoup les supérieurs. Ils arrivent enfin. Vous allez les recevoir.

Il y a quelque chose à faire pour les Frères. Il faut les bien organiser: silence à la cuisine, ordre, direction douce et paternelle. Si vous employez F. Geraedts pour les diriger, faites-lui lire le règlement des supérieurs, p. 13, 20, 23, 25. C'est toujours regrettable de confier une direction à de simples clercs: „Sacerdotus oportet praeesse”.

Ici, ça va mieux. j'ai mes auditeurs, ils ne sont plus au lit. Il neige toujours.

Mille amitiés. Soyez tous bénis. L. Dehon.

22. 03. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 48). P. Falleur

Cher ami,

M. le vicaire d'Etain attend toujours l'Ordo. Les isolés ont-ils reçu les petits Règlements?

Votre dévoué L. D.

Je serai dimanche soir à Br., si tout va bien. Lundi soir à St Q.

26. 03. 1909 (de Luxembourg) B 20/8.7 (inv. 315. 06). Fr. Bodin

Cher petit troupier,

Convertissez-vous bien pour Pâques. Faites de petits sacrifices tous les jours. Pas trop de concessions à la nature, pas trop de fumeries, etc…

Ici nous sommes bien en train. La grâce agit visiblement mais ça va finir. Il y a de belles âmes.

Je rentre lundi à St Quentin et je pars le 2 ou le 3 pour Rome. Quand nous reverrons-nous? Fin mai?

Il faut que je travaille, je n'ai plus beaucoup d'années à vivre. Si vous saviez tirer profit de vos sacrifices quotidiens, vous avanceriez tous les jours en grâce, même au régiment. Gardez la crainte du péché même véniel. Faites la sainte communion souvent et bien.

Quand je ne suis pas à St Quentin, allez à Fayet, vous y trouverez un peu plus de réconfort spirituel que dans les rues de St Quentin. „Sobrii estote et vigilate, quia adversarius voster circuit…” (1 P 5, 8). Votre bien dévoué L. Dehon.

Nous parlerons de votre costume.

Mars 1909 (de Luxembourg) B 16/6. 23 (inv. 121. 02). P. Falleur

Cher fils,

J'ai reçu le plan d'Albino, vous le faut-il? Vous devez le connaître. C'est moins réuni que dans mon plan. Il y a des ailes. Il faudra sortir pour aller d'une salle à une autre… Il peut passer.

Et Bachy? Et Brugelette? Ici, ça va, ça ira. Soyez sage et prudent. L. Dehon.

11. 04. 1909 (de Rome) B 37/1a. 1 (inv. 644. 01). P. Charcosset (copie manuscrite)

Cher ami, (C'est celui qui vous transmet cette lettre et qui attend votre réponse)

Une oeuvre à ne pas retarder c'est la maison d'adoration, n° 4 des Constitutions.

Rappelez-vous le projet du Père Laurençat et de la Mère Marie Véronique: ils voulaient des prêtres adorateurs et des prêtres zélateurs.

Comme adorateurs, le Père Laurençat prévoyait: 1° des vocations spéciales; 2° les vieux et fatigués; 3° les prêtres non aptes au ministère. Nous pouvons ajouter: 4° temporairement, des Pères qui iraient faire là leur rénovation.

C'est notre devoir: 1° nos Constitutions le disent. 2° Nous succédons providentiellement aux essais de Marseille (P. Jean), de Villeneuve (P. André, P. Laurençat), de Paris à l'adoration réparatrice (Monseigneur Luquet, P. François). Il faut agir. Consultez nos hommes d'initiative.

L'adoration des novices ne suffit pas, il faut une oeuvre de prêtres.

A mon audience du 6 sept.bre 88, après le Bref laudatif, Léon XIII a été positif.„Il vous faut, m'a-t-il dit, outre vos écoles, vos missions, vos prédications, des maisons d'adoration, pour lesquelles vous trouverez des fondations.”

Donc, il faut commencer. Où? Bruxelles n'ira pas, c'est trop agité. Il faudrait cependant une ville pour avoir des adorateurs.

Comme types, imitez les Pères du Saint-Sacrement, les Soeurs d'Anvers (basilique du Sacré-Coeur), l'adoration réparatrice rue d'Ulm. Où commencer? à Namur? à Spa?

Causez-en aux gens d'initiative. Nos maisons prospères aideront à la nouvelle maison. Quelques fondations de messes et on pourra vivre.

Vous pourriez faire copier cette lettre dix fois et l'envoyer à plusieurs en demandant des prières et des avis. Je compte sur vous. Soyez béni. Jean du Coeur de Jésus.

11. 04. 1909. B 74/4 (inv. 972. 32). P. Kusters

Cher ami,

Où allons-nous mettre notre maison d'adoration de prêtres? à Spa? à Tirlemont? à Bon Secours? à Namur? à San Remo? à Monaco?

Nos Const. art. 4 nous obligent à la faire.

Léon XIII me disait le 6 sept. 1888: Il vous faut des maisons d'adoration, vous trouverez des fondations pour cela. Voilà vingt ans que nous manquons de courage!!!

Je pense à votre maison. J'ai peur que votre système pour la viande n'ait des inconvénients en été. J'ai déjà remarqué que la viande n'était pas tout à fait fraîche une ou deux fois. Le mauvais esprit pourrait venir de là.

Ici tout va bien. Je vais commencer le mois le 21. Prions bien. Votre bien dévoué. L. Dehon.

On mettrait au Cénacle:

1° les gens de vocation spéciales, 2° les vieux et fatigués, 3° ceux qui n'ont pas d'aptitude pour le ministère, 4° ceux qui ont à faire leur rénovation, 5° les missionnaires revenus fatigués.

- Ce pourrait être aussi une maison de retraite de vieux prêtres.

- Il faut une ville pour avoir quelques adorateurs et une chapelle publique.

- Toutes nos maisons prospères céderaient quelques bonnes fondations de messes pour aider.

11. 04. 1909. B 20/8. 5 (inv. 313. 04). P. Charcosset

Cher ami,

Merci pour la traduction. Il faut aller en tout pays. Je cherche un homme de bonne volonté pour l'Angleterre. Le Fr. Meyerink est à Cracovie, il nous ramènera quelques Polonais.

Nous allons organiser les études à Louvain en octobre.

Je voudrais absolument une maison d'adoration pour les prêtres. C'était l'idéal primitif, c'est dans nos Const. que nous avait préparées le P. Laurençat. Il voulait des prêtres adorateurs et des prêtres zélateurs. Où mettre cette maison? Elle devrait être à chapelle ouverte comme chez les Pères du S. Sacrement. Mettons-nous tous à chercher. Pourquoi pas à Ventimiglia, à San Remo… ou bien à Namur, à Spa…

On y mettra: 1° ceux qui ont une vocation spéciale; 2° les malades, les fatigués, les vieillards; 3° ceux qui n'ont pas d'aptitude pour le ministère; 4° passagèrement, des gens qui feront leur mois de rénovation; 5° nos missionnaires fatigués.

Il faut une ville pour avoir quelques adorateurs. Pourquoi pas aussi une hôtellerie de retraite pour de vieux prêtres? Ils seraient bien là à la Corniche. Pensez-y. Informez-vous.

Léon XIII m'avait dit au 6 sept. 88: il vous faut aussi des maisons d'adoration, avec des fondations pour faire vivre vos adorateurs. Comme disciple de Mère Véronique, vous devez collaborer à cela.

Ménagez-vous. Ici la maison est bien tranquille, je vais leur faire le mois. Saluez bien le bon Père et Mme Paul. Votre bien dévoué L. Dehon.

15. 04. 1909. B 74/4 (inv. 972. 31). P. Kusters

Oui, volontiers, allez. Prions beaucoup pour tous nos projets. Ici, on va bien. Les nouvelles de Finlande sont bonnes. Votre dévoué L. Dehon.

20. 04. 1909. B 74/4 (inv. 972. 30). P. Kusters

Cher ami,

Essayez d'avoir l'assentiment de Malines, ce sera le signe de la Providence. Prions et espérons. Votre dévoué L. Dehon.

24. 04. 1909. B 74/4 (inv. 972. 05). P. Kusters

Cher ami,

J'ai reçu une lettre importante du Vatican. Mgr Benigni nous félicite de l'installation du P. Buckx. Il ajoute: „Quand ils seront trois facient collegium; On nommera un supérieur et on préparera la Préfecture”.

On désire donc que nous ayons bientôt trois Pères là-bas. Attendre le fr. Meyerink, cela demandera plus d'un an, c'est trop. Il faut donc écrire à P. Buckx et lui demander s'il peut loger et nourrir un vicaire à Wiborg. Nous lui enverrions là un de vos jeunes Pères hollandais qui irait apprendre là le finnois. Pensez-y.

- Pour les Allemands, j'espère une Préfecture au Kameroun.

- Vous feriez bien d'indiquer au P. Paris et au P. Veerkamp les cours qu'ils doivent préparer et les auteurs qu'ils devront enseigner. Ils sont prévenus. Votre bien dévoué L. Dehon.

27. 04. 1909. B 16/1. 7 (inv. 114. 07). Cardinal Mercier (texte dactylographié)

Eminence Révérendissime,

Notre oeuvre de Bruxelles n'est jusqu'à présent qu'une chapelle de secours pour le quartier, elle devrait être une maison d'adoration d'après nos Constitutions, parce qu'elle est devenue notre maison-mère.

A Saint-Quentin, pendant vingt ans, nous avions tous les jours l'adoration du St Sacrement exposé. Nous sommes en mesure à Bruxelles de pourvoir à l'adoration pendant la matinée, de 6 heures à midi.

J'espère que votre Eminence voudra bien nous accorder la faveur de l'exposition dans cette mesure. Les maisons de prière et d'adoration réparatrice ne sont jamais trop nombreuses. Il y aura toujours un des nôtres devant le S. Sacrement, et quelques personnes du quartier s'y uniront volontiers.

Je prie Votre Eminence d'agréer mes très humbles et respectueux hommages.

                                         L. Dehon, Sup. des Prêtres du S. Coeur.

29. 04. 1909 (de Rome) B 35/4c. 46 (inv. 584? 46). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Rév. Mère,

Le P. Barthélemy a déjà fait beaucoup pour la cause. Tout le questionnaire est préparé. C'est un petit volume, tiré de la Vie.

Pour les agrégés, choisissons des invocations déjà indulgenciées. Le S. Père ne se prête plus à accorder des indulgences en audiences privées. Il renvoie tout au St Office qui est très rigoureux. Quant à la bénédiction pour les agrégés, nous l'aurons sous une forme ou l'autre.

Pour l'écusson, évitez le calice, qui convient mieux pour une Cong. de prêtres. Nous le prendrons peut-être pour nous-mêmes.

Le bon P. Barthélemy vous écrit aujourd'hui même, il vous donnera beaucoup de renseignements. Développez bien votre association.

Union de prières et de sacrifices toujours. Votre bien dévoué. L. Dehon.

29. 04. 1909. B 22/8-A (inv. 457. 01). P. Schulte (à Asten)

Mon cher ami,

J'espère aller passer avec vous le jour de la Pentecôte. J'aurai une grande joie à voir nos chers jeunes gens. A bientôt. Votre dévoué L. Dehon.

08. 05. 1909 (de Rome) B 23/1 B (inv. 475. 44). Fr. Collignon

Mon cher enfant,

Soyez sans inquiétude, nous demanderons la dispense pour votre absence.

Je prends part à votre deuil et je prie à vos intentions. Soyez béni. L. Dehon.

12. 05. 1909 (de Rome) B 74/4 (inv. 972. 86). P. Kusters

Cher ami,

Je suis tout à fait d'avis que vous preniez trois mois de repos absolu au bon air, à Asten ou à Tervueren. Mais qui mettre à votre place pendant 3 mois? P. Hermans? P. Luyten? P. V. Halbeek? P. Bertrand? P. Jacquemin? Mon candidat préféré serait le P. André. Nous pourrons nous décider le 27.

L'image sera facilement approuvée ici.

Ne vous laissez pas décourager. Les oeuvres se fondent sur la croix. Le diable lutte contre nous, mais il n'y a pas de danger pour l'Oeuvre, le S. Coeur nous sauvera toujours.

Votre bien dévoué L. Dehon.

13. 05. 1909 (de Rome) B 35/4d. 6 (inv. 586. 06). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Nous causons de tous vos pieux intérêts avec le P. Barthélemy et nous arrangeons tout pour le mieux. Le Père a tout un petit volume d'italien à traduire pour le questionnaire.

Votre appel pour la quête est parfait. Je pense que vous en avez gardé la copie, je ne vous le renvoie pas. Pour la bénédiction, le Père y pensera. Pour le scapulaire du S. Coeur, il vous enverra un certain nombre de feuilles de pouvoir pour vos prêtres agrégés. Pour l'autel privilégié, c'est difficile. Ils peuvent l'avoir en faisant le voeu héroïque.

La notice est parfaite. Le Père B. a dû vous la renvoyer avec 2 ou 3 petites observations. Mais quelques milliers suffiront. A Rome, si on en place cent, c'est le bout du monde.

L'approbation de Mgr Heylen peut suffire, avec une seconde si vous voulez. Vous savez que les béatifications sont une chose de longue durée, il y faut 10 ans, 15 ans ou plus.

Je vais remonter en Belgique pour aller passer un mois en Hollande. Priez pour nos retraites.

Agréez mes bien respectueux hommages. L. Dehon.

15. 05. 1909 (de Rome) B 35/4c. 44 (inv. 584. 44). Mère M. Joseph (texte dactylogr.)

Ma Révérende Mère,

Le bon P. Charcosset est au Val des Bois, je lui écris de vous renvoyer le manuscrit. Vous pouvez lui écrire également.

Pour moi il est vrai que je vais rentrer en France le 23, mais c'est pour une nouvelle série d'occupations. Un mariage à bénir le 25 à Marle; conseil à Bruxelles le 27; visite au noviciat hollandais le 29; un mois de prédication à Sittard, du 1er juin au 2 juillet. Vous voyez que mon programme est déjà trop chargé et que je n'y puis rien ajouter.

Le P. Barthélemy a reçu aujourd'hui votre lettre chargée.

Je vous ai écrit, il y a quelques jours, la lettre vous arrivera si elle ne s'égare pas à Paris.

Dites à la petite Soeur M. des Anges que je m'unis à ses joies et à ses peines.

Agréez mes respectueux hommages. L. Dehon.

15. 05. 1909. B 20/8. 5 (inv. 313. 05). P. Charcosset

Cher Pater,

Que devenez-vous? Je pense que vous êtes devenu solide comme un chêne.

Nous aurons Conseil le 27 seulement. Le 25 je dois marier des cousins à Marle.

Je propose un réglement pour l'adoration. On va la faire Bruxelles, à Louvain, et un peu partout.

P. Gaborit est prêt à aller en Angleterre. On mettra n'importe qui avec P. Manner (?), v. g. P. Berbach… P. Lazare de Barcelone écrit qu'il peut nous donner de jeunes espagnols, mais leurs parents ne veulent pas les laisser aller en Belgique, c'est trop loin. Il faut penser à une petite école au nord de l'Espagne. Avez-vous des vues là-dessus? Pensez-y. Informez-vous.

Je fais ici le mois, cela fait du bien. En juillet je le ferai à Sittard. C'est une année chargée pour moi. Heureusement que je rajeunis!

Nous avons possédé M. Perriot une dizaine de jours, c'était une jouissance.

Je ne fais pas de visites et ne demande pas d'audiences. Je vis incognito. Je prêche les nôtres et j'écris. Saluez la famille et recevez mes amitiés dévouées. L. Dehon.

18. 05. 1909 (de Rome) B 104/1. Von Christierson

Mon cher confrère,

Si vous n'avez pas d'autre motif que nos affaires pour venir à Rome, ne faites pas ce long voyage. Je renseigne la Secrétairerie d'Etat à mesure à mesure que je reçois vos lettres et celles du P. Buckx. On est très bienveillant pour vous.

Le P. Buckx nous a rappelé qu'il y avait eu à Wiborg des Dominicains, dont l'un a été nommé Praefectus in rebus spiritualibus pro tota Finlandia, jusqu'en 1846, avec l'assentiment de l'empereur Paul 1er. Ce souvenir a fait impression au Vatican et donnera courage pour agir. J'espère qu'ils s'efforceront de relever ce qui a existé autrefois. Avez-vous d'autres renseignements sur cet ancien régime? Pourquoi les Dominicains ont-ils quitté?

Votre vicaire désire des vacances, j'espère que ce sera bon pour sa santé.

Réussirez-vous à bâtir sur le terrain de la paroisse? Vos Soeurs font-elles des sacrifices pour s'installer définitivement? Y arriveront-elles?

Je vais quitter Rome dans deux jours. J'irai à Bruxelles, et je serai tout le mois de juin à Sittard.

Mgr Benigni a remis au card. Merry del Val une copie de la dernière lettre du P. Buckx, qu'il trouve très intéressante.

Saluez Mme votre mère et le vicaire. Agréez mes amitiés dévouées. L. Dehon.

31. 05. 1909 (de Asten) B 16/18 (inv. 121. 18). P. Falleur

Cher ami,

Avez-vous écrit à Aimé Adam de Versailles?

Ne vous fatiguez plus à chercher des maisons, Manage peut suffire encore 3 ou 4 ans. On le nettoie. Fondons Albino, Londres, Barcelone, Fribourg, cela va suffire à employer nos florins.

Union in Xto. L. Dehon.

Entre le 25 et le 27 mai 1909 B 19/9 B (inv. 280. 02). Fr. Bodin

Cher piou-piou,

Je suis revenu, mais je repars. Je ne suis cependant pas le juif-errant. C'est la vie apostolique. Le bon Maître allait aussi de civitate in civitatem (Mt 23, 34). Je suis ce soir à Bruxelles, dimanche à Asten, mardi à Sittard pour un mois. Quand nous reverrons-nous? Je crois que je passerai ici en grande partie les mois de juillet et d'août.

J'ai vu Devrainne à Paris. Il trouve le temps long. Patience! Il faut sanctifier ses petites misères quotidiennes et exercer l'apostolat autour de soi.

Soyez fidèle. La pente est glissante. Priez bien et surtout mortifiez la nature, qui est l'ennemi de la grâce. Il me semble que vous pourriez être plus fervent, qu'en pensez-vous?

Je vous bénis affectueusement. L. Dehon.

03. 06. 1909 (de Sittard) B 35/4d. 7 (inv. 586. 07). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Ayez confiance. La cause de la vénérée Mère Véronique réussira, mais ces procès sont toujours longs, il y faut 10 ou 15 ans au moins. Patience! La sainte Mère sera contente de notre bonne volonté et elle priera au ciel pour nous.

Vous avez dû trouver notre cher Assistant bien délabré, mais il sanctifie son immolation, c'est une bonne victime. Je passerai volontiers vous voir, mais je suis assez surmené cette année. Je donne ici la quatrième retraite d'un mois. Aidez-moi par les prières de votre chère communauté. Envoyez-nous à l'occasion quelques vocations. La sainte Mère y aidera.

Agréez mes bien dévoués respects dans le Coeur de Jésus. L. Dehon.

17. 06. 1909 (de Sittard) B 20/8. 7 (inv. 315. 07). Fr. Bodin

Cher petit Frère,

Comment ça va-t-il? Il me semble que vous m'oubliez un peu. P. André dit que vous oubliez de répondre à sa petite correspondance mensuelle de Provincial. Le bureau de Trésorier est-il devenu plus absorbant qu'auparavant?

C'est demain grande fête, vous recevrez des grâces, même s'il faut faire le sacrifice de bien des consolations. Avez-vous tous vos dimanches? Allez-vous à Mons, à St Quentin, à Fayet?

Je suis ici jusqu'au 2 juillet. Nous faisons la retraite de 30 jours, on en profite. C'est la quatrième que je donne. Le P. André la donne à Clairef.

Il va y avoir des fêtes à Mons, tâchez d'en être, cela vous fera du bien.

Nous avons eu huit nouveaux prêtres à la Trinité, plusieurs français, les PP. Carpentier, Legay, Pergent, Lemaire, Barth. Confiance, votre tour viendra.

Avez-vous un bon directeur à Maubeuge, un vrai directeur qui vous enseigne à bien sanctifier toutes vos actions, même les plus communes?

Le pauvre Pointeau a sombré, il n'était pas fervent. Redoutons toujours de perdre les grâces reçues. Vous manque-t-il quelque chose?

Je prie bien pour vous et vous demande la réciproque. Votre dévoué L. Dehon.

19. 06. 1909. B 16/6.27 (inv. 121. 27). P. Falleur

Cher ami,

Le P. Kusters est gêné. Outre sa bâtisse et ses 60 bouches à nourrir, il a encore des charges en Finlande et à Cracovie. Il manque 600f à Cracovie pour la pension de Meyerink et son retour, envoyez-les à P. Kusters, il les fera parvenir.

Bon courage pour chercher des ressources, des prêts, des fondations.

Le propre du missel est-il fini? Envoyez-moi mes petits livres sur le S. Coeur que je vous ai demandés. Votre dévoué L. Dehon.

21. 06. 1909. B 16/6. 20 (inv. 121. 20). P. Falleur

Cher ami,

Avez-vous la liste complétée des maçons de St Quentin? Il faudrait faire imprimer cela en Belgique (Grammont), et expédier de Paris comme circulaire à cent saint-quentinois. Cela ferait l'effet d'un pavé dans la mare aux grenouilles. Amitiés. L. D.

24. 06. 1909 (de Sittard) B 20/8. 7 (inv. 315. 08). Fr. Bodin

Mon cher enfant,

Je sentais votre épreuve, il y a une télégraphie sans fil entre les âmes.

C'est une petite victoire du diable, il commence par troubler, en attendant le reste. Je vous attends à la revanche. Vous allez invoquer Jeanne d'Arc et vous bouterez cet Anglais dehors.

Ne doutez jamais de votre vocation, mon bon petit. Rejetez ces doutes comme des tentations. Le démon est malin, il vous donne ces doutes pour affaiblir votre volonté.

Le service militaire a ses dangers, mais aussi quelle belle occasion d'être héroïque! Si nos petits soldats sont généreux, ils aident l'Oeuvre plus que n'importe qui parce qu'ils ont plus de mérites. J'ai besoin de grâces en ce moment pour des vocations, pour des conversions, aidez-moi. Je compte sur les sacrifices de mes soldats.

Faites de l'apostolat. Fouillez tout le 145 et toute la ville de Maubeuge, pour m'envoyer quelques vocations de Père, de Frère, d'enfant. Le sergent Hénin a déjà gagné un Vendéen qui viendra avec lui en octobre. Il a encore l'espoir d'en gagner un autre.

Si vous avez besoin d'un peu de direction, ouvrez-moi votre coeur. Ne suis-je pas votre Père? Cor Jesu, quid me vis facere? (Ac 9, 6). C'est notre devise. Plusieurs fois le jour consultez aussi le S. Coeur dans un moment de recueillement et la conscience éclairée par la grâce vous répondra. Vous sentirez dans quelles dispositions il faut vous mettre.

Vivez en union avec N. S.: union de présence, union de volonté, union de coeur.

Si N. S. vous laisse tomber dans quelque faute, c'est que vous avez besoin d'humilité. Je crois que la vanité est votre péché mignon, défiez-vous en. Vous êtes capable de vertu, mais il y a ce mais, cette estime de soi-même exagérée, n'obligez pas N. S. à guérir cela en vous laissant tomber dans la poussière du chemin.

Allons, mon bon petit, dites-moi que vous avez repris courage, que vous m'écoutez et que vous ne vous laissez plus troubler par ce sale petit moi. Faites un peu de bonne lecture. N'en êtes-vous pas privé par vos leçons de science? Avisez. Union de prières.

Je vous bénis bien cordialement. L. Dehon.

Il y a des rentrées dans les noviciats, ce n'est pas mal.

24. 06. 1909 (de Sittard) B 104/1 Madame von Christierson

Madame,

Je veux bien aller à Néchin pour vous aider, quoique je sois très pris tous ces temps-ci. Et puis je ne connais la situation d'Helsingfors que par vous. Je n'apporterai qu'un faible appoint à vos renseignements.

Je suis donc disposé à y aller passer quelques heures le dimanche 4, si vous ne me donnez pas un autre avis. Partant de Bruxelles à 8h 52,je serai à Néchin à 11h 17. J'en repartirai à 3h 17.

Mr l'aumônier m'offrira bien à déjeuner.

Je ne puis pas abréger les vacances du cher vicaire. Il a besoin de reposer ses nerfs.

J'espère donc vous revoir bientôt. Ménagez bien votre santé. J'écrirai à Néchin pour annoncer ma visite, et je pourrai déjà toucher plusieurs points dans ma lettre.

Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.

Je rentre le 2 à Bruxelles (rue Eugène Cattoir 26 à Ixelles-Bruxelles).

25. 06. 1909 (de Sittard) B 76/4 (inv. 982. 27). Fr. Hénin (sergent)

Mon cher ami,

Je vous envoie un salut là-bas. Vous serez le bienvenu partout où on se verra. A bientôt. Mes hommages à Mgr. Saluez les vôtres. Votre dévoué. L. Dehon.

Juin (?) 1909. B 16/6. 2 (inv. 121. 02). P. Falleur

Cher fils,

Je regrette beaucoup que Burg soit à St Q. Il devrait être à Mons où on fait le mois de rénovation. Il en a extrêmement besoin. Il peut nuire à Crépin. Faites causer Crépin. Envoyez-le le 20 ou 21 à Manage. Vous recevrez Gilbert le 20. Il fera les classes à vos vieux. Il se mettra en pékin. Ici ça va bien. Amitiés. L. Dehon.

Juin (?) 1909. B 16/6. 19 (inv. 121. 19). P. Falleur

Cher fils,

Bien! Nous causerons de Romont.

Ma clef est chez le P. Jeanroy. Je serai le 3 à Bruxelles. A Albino, on bâtit. Ici, ça va.

Encouragez tous nos jeunes gens. Gilbert arrivera le 20, il fera le professeur.

Aidez-vous un peu Bodin? Charles Briodin désire une place au ch. de fer après son service, avez-vous encore la possibilité de l'aider??? Ne faudrait-il pas envoyer de temps en temps un petit secours à Triquet, pour entretenir ses bonnes dispositions? Gilbert a son adresse.

Et mes comptes? Votre dévoué L. D.

Bonnes fêtes du S. Coeur, et bonne octave.

Je pense que vous avez fait les petits envois dont je vous avais prié, à Mme Glad, à Asten…, au libraire Vic et Amat.

03. 07. 1909. B 104/1 Madame von Christierson

Madame,

On désire me voir quand même à Néchin, j'y passerai demain. Je rentrerai le 6 à S. Quentin pour trois jours. Le 11, je dois être à Poitiers. Je pourrai vous saluer en passant à Paris le 10. Je vous dirai ce qu'on m'aura dit à Néchin et vous pourrez préparer vos batteries.

Si vous ne deviez pas être libre à Paris le 10, écrivez-moi à St Quentin, où je serai à partir du 6.

Prions pour cette chère mission de Finlande. Agréez mes dévoués respects. L. Dehon.

06. 07. 1909. B 20/8.7 (inv. 315. 09). Fr. Bodin

Je comprends bien l'état de votre âme. Ces accrocs ne sont qu'une punition de la vanité.

Ces reproches de conscience sont l'avertissement de Jésus: Incipio evomere te (Ap 3, 16).

Ne craignez pas, les vocations ne se perdent pas si vite: „Les dons de Dieu sont sans repentance” (Rm 11, 29). Votre vocation n'est pas perdue, je vous assure.

Vous êtes un petit orgueilleux et il vous le fait sentir.

Confiance toujours! Dans l'Ancien Testament, les grâces se perdaient vite, mais nous sommes heureusement dans l'Eglise, où règne la miséricorde. Jésus a dit à S. Pierre de pardonner 77 fois 7 fois, cela veut dire toujours (Mt 18, 22).

Humiliez-vous, faites quelquefois le chemin de la croix. Si vous n'avez pas une chapelle à votre disposition, ayez un crucifix béni pour le chemin de croix. Priez pour votre frère qui a une situation si anormale. Vivez le plus possible en la présence de Dieu, en l'union avec N. S.

„Ambula coram me et esto perfectus” (Gn 17, 1). „Memorare novissima tua et in aeternum non peccabis” (Si 7, 40).

Ouvrez-moi toujours bien votre âme, j'ai grâce pour vous diriger.

Votre dévoué père et ami L. Dehon.

07. 07. 1909 (de St Quentin) B 104/1 Madame von Christierson

Madame,

C'est entendu, je passerai vous voir samedi vers 10h au 149, rue de Rennes. Mais mon temps sera très pris à Paris. Je puis bien cependant vous donner une heure.

Remerciez Melle Callies de son aimable invitation, je ne pourrai pas accepter. Je prendrai mon repas chez un abbé avec qui j'ai beaucoup à causer.

La Mère Prieure de Néchin est bien disposée, elle vous rendra Sr M. Antoinette et vous donnera en plus une autre bonne petite Soeur de bonne famille.

Agréez mes dévoués respects, L. Dehon.

08. 07. 1909. B 20/8. 7 (inv. 315. 10). Fr Bodin

Cher ami,

Revenez à la simplicité. La vanité vous fait tort, elle transpire jusque dans vos cheveux. C'est un défaut qui déssèche l'âme. Votre ami Camus est coulé et perdu par sa vanité. Nous l'avons remercié au S. Coeur. Son directeur en a plein le dos et va s'en débarrasser. Ce garçon avait tous les atouts dans la main. On lui voulait du bien à cause de son père, maintenant il répugne à tout le monde. Il n'arrivera à rien.

J'ai vu Hénin, il est guéri de sa vieille vanité. Il a toujours le chapelet en main. Il vit en présence de Dieu et tient un langage édifiant. Il a gagné pour l'Oeuvre un soldat vendéen, qui a déjà fait sa 3è, et qui viendra avec lui.

Remettez-vous à l'humilité, à la vie intérieure, et au lieu de perdre votre vocation, vous en gagnerez deux ou trois autres.

Je pars pour Lourdes, je prierai pour vous. Je vous bénis paternellement. L. Dehon

16. 07. 1909 (de Lourdes) B 37/1a. 2 (inv. 644. 02). Nos religieux de France

(copie manuscrite, non par P. D.)

Consultation.

Projets pour l'extension de l'oeuvre française, communiqués à nos prêtres français avec prières de donner une réponse détaillée et pratique dans le courant du mois.

N'écrire qu'après avoir bien prié et après s'être mis, devant le S. Sacrement, dans les dispositions les plus surnaturelles et les plus humbles.

Lourdes, 16 juillet 1909, 30è anniversaire de la fondation de la Congr. J. Dehon, sup.

But. 1. Réparation pour la France.

      2. Propagande de notre esprit propre: réparation, amour, immolation au S.Coeur (Const ch 1 et 2)

Moyens. 1.: Adoration réparatice. 2.: Association. 3.: Prédications. 4.: Presse: revue, feuilles, livres, imprimerie. 5.: Maison de Frères: métiers.

Centre d'action: 1.: Mons ou, 2.: une maison neuve à fonder près de la frontière.

On demande: 1.: des vues; 2.: des bonnes volontés; 3.: des initiatives; 4.: des groupes d'initiative. VCJ per CM.

Juillet-août 1909. B 104/1 Von Christierson

Mon cher confrère,

Le P. Gysel a tort, il doit toujours marcher d'accord avec vous. Il a été peiné, dit-il, de ne pas avoir reçu de vos nouvelles, quoiqu'il vous ait écrit fréquemment.

Je ne reçois votre lettre que le 28, j'étais en voyage. Je lui écris de retourner.

Agréez mes amitiés dévouées. L. Dehon.

Juillet (?) 1909. B 18/6. 8. 9 (inv. 210. 09). P. Falleur

Réponse à une lettre du P. Falleur, 9.07.09

Reçu ce midi un paquet de lettres. Répondez vite au P. Dessons au sujet de l'ordo et du missel. Pour préparer le compte-rendu triennal, il y a dans ma bibliothèque un paquet de questionnaires, (roulés, je crois) sur les livres à droite. Envoyez-en à tous les recteurs ou faites-les envoyer par le sec. général, et demandez la réponse dans 15 jours. Amitiés. L. D.

J'irai d'ici à Paray et de Paray à Domrémy. Comment s'appelle notre ami de Domrémy, ancien curé de Gondrecourt?

02. 08. 1909. B 22/3 B (inv. 450. 13). Novice Bangder

Mon cher enfant,

J'ai gardé un excellent souvenir de mon petit Fritz. Ayez confiance en Marie, elle déliera votre langue. Faites-lui une bonne neuvaine. Elle rappellera à Jésus qu'il est celui qui fecit surdos audire et mutos loqui (Mc 7, 37). Soyez toujours bien humble. Je pense que N. S. a permis votre infirmité pour glorifier sa Mère en vous guérissant.

Je vous bénis paternellement. L. Dehon.

11. 08. 1909. B 20/8. 7 (inv. 315. 11). Fr. Bodin

Mon cher Albert,

Les beaux jours de vacances sont passés, il faut se remettre au devoir, à la vie de soumission et de discipline. Fiat! Fiat! Fiat! Offrons cela pour le règne du S. Coeur, pour la France, pour les noirs. Que Jésus est beau! Qu'il est bon, qu'il est aimable! Que pourrions-nous lui refuser? Sois généreux, mon petit Albert. Pour se nourrir de grâces, il faut se nourrir de confessions, de communions, de prières, de lectures, de petits sacrifices.

As-tu de bons petits livres de lecture? Que te manque-t-il? Sois bien confiant avec ton grand père de St. Quentin. Fais-tu le plus de communions possible?

As-tu faim de l'eucharistie? Les petits sacrifices sont d'une fécondité merveilleuse! Quia super pauca fuisti fidelis… (Mt 25, 21).

Devrainne est libéré. Il était déjà hier chez sa mère, nous ne le savions pas. Il est grand, mais pas robuste. J'aime mieux ta santé que la sienne.

Je t'embrasse et te bénis. Ton dévoué L. Dehon.

14. 08. 1909. B 20/8. 7 (inv. 315. 12). Fr. Bodin

Mon petit Albert,

Jésus quand même! Courage! Tu fais le Simon de Cyrène (cf. Lc 23, 26), tu traînes ta croix mollement. Ecoute St Paul: Nous avons, dit-il aux Hébreux, une pléiade magnifique de modèles, les martyrs et les saints: Ideoque et nos tantam habentes impositam nubem testium, deponentes omne pondus et circumstans nos peccatum (quittant le péché et les impédiments, les attaches et la mollesse), per patientiam curramus ad propositum nobis certamen (luttons vaillamment), aspicientes in auctorem fidei et consummatorem Jesum, qui proposito sibi gaudio (joyeux de réparer, d'expier, de gagner son ciel et le nôtre), sustinuit crucem, confusione contempta (sans respect humain), atque in dextra sedis Dei sedet (He 12, 1-2).

Courage, petit. Tu as la vocation. Tu te fais saint. Il te faudrait une retraite, ce sera pour la prochaine permission. Il faut faire les petits sacrifices sans trouble, sans scrupule, surtout accepter et offrir les petites misères de chaque jour, porter sa croix quotidienne (cf. Lc 9, 23) et dire souvent: C'est pour l'Oeuvre, c'est pour le S. Coeur, pour son règne, pour la réparation, pour les vocations.

Si tu ne te relèves pas bien maintenant, tu auras une année terrible de découragement et de tentations. Lambert se sanctifie au régiment en portant sa croix avec foi. Fais comme lui.

Ton dévoué L. Dehon.

20. 08. 1909. B 104/1 Madame von Christierson

Madame,

J'ai reçu votre bonne lettre du 13. Je pense comme vous que les épreuves de la chère mission finlandaise sont permises par Dieu pour préparer des grâces à la mission.

Les Polonais tiennent à leurs coutumes, et c'est leur droit puisque l'Eglise tolère ces coutumes et cette liturgie hybride, où l'on chante en langue vulgaire. Que faire? Si on ne peut pas leur donner une messe spéciale le dimanche, il faudrait arriver à partager Helsingfors en deux paroisses, une polonaise et une suédoise.

Les Polonais se contenteraient peut-être de la chapelle de Sveaborg. A Wiborg, il semble que ça va bien. Tout le monde paraît content, les Polonais et les autres. Il semble que le P. Buckx ne rencontre pas trop de difficultés. Est-ce parce qu'il a donné aux Polonais une part suffisante de culte, en rapport avec la population?

Il faudrait certainement à Helsingfors un prêtre qui parlerait le polonais ou le russe. Réfléchissez à cela, et arrangez tout avec M. le curé. Pour les Soeurs, cela finira par s'arranger.

Je prie bien à toutes vos intentions. Agréez mes respects dévoués. L. Dehon.

20. 08. 1909 (St Bernard) B 18/14. 3 (inv. 228. 03). Novice Heiserholt

Mon cher enfant,

Votre bonne lettre me réjouit, vos dispositions consoleront le Coeur de Jésus.

Ne vous étonnez pas de rencontrer quelque épreuve, le diable s'acharne à troubler les âmes. „Omnis inquietudo est a diabolo” disait S. Louis de Gonzague. La croix est légère quand nous la portons par amour pour le Coeur de Jésus. Quand nous souffrons, disons: „C'est pour Jésus, c'est pour le S. Coeur, c'est pour l'Oeuvre”. Notre croix deviendra légère. „Ubi labor amatur, non laboratur”, disait S. Augustin.

Si vous éprouvez de la peine, faites un chemin de croix, et vous serez guéri.

Restez bien fidèles à la direction que je vous ai donnée: Union constante à Jésus, union au S. Coeur, sans contention et sans scrupule, humblement, dans l'esprit de foi: union de présence, union de volonté, union de coeur. „Si quis diligit me, Pater meus diliget eum. Veniemus et apud eum mansionem faciemus” (Jn 14, 23). Quelle belle promesse! „Manete in me et ego in vobis” (Jn 15, 4). Soyez fidèle à Jésus, il vous sera fidèle (cf. 2 Tm 2, 13).

Je vous bénis paternellement. J. Dehon.

21. 08. 1909. B 35/4c. 47 (inv. 584. 47). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Je me réjouis de voir notre cause en bonne voie. Le P. Barthélemy est bien l'homme qu'il faut, il est soigneux et actif.

L'opposition de Mgr Guillibert ne m'effraie pas. Je ne serais pas étonné qu'après avoir montré un peu d'humeur il ne se retire dans le silence. La cause ira bien, elle est gagnée d'avance. Mais ce sont toujours de longs procès qui durent 12 ou 15 ans jusqu'à la béatification.

Priez doucement, avec confiance et attendez l'heure de Dieu.

Envoyez quand même un hommage de la grande et de la petite Vie à Mgr Guillibert.

Priez pour votre recrutement et le nôtre. L'esprit de victime fait des progrès chez les nôtres. Nous allons avoir nos retraites en septembre, je les recommande aux prières de votre chère communauté. Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.

23. 08. 1909. B 20/ 8. 7 (inv. 315. 13). Fr. Bodin

Mon petit Albert,

Remue-toi un peu pour le S. Coeur. Avec le concours de M. Vauthier trouve-nous un ou deux enfants pour Mons. Ecris aussi à ton pays, à ta famille que tu viens de voir. Je voudrais bien 2 ou 3 enfants de ce pays-là. J'enverrais au besoin les chercher.

„Quaerite et invenietis…” (Mt 7, 7). „Messis quidem multa…” (Mt 9, 37). „Multi sunt vocati…” (Mt 20, 16).

Comment vas-tu? Ne te laisse plus leurrer par le diable. „Adversarius vester diabolus circuit quaerens quem devoret, cui resistite fortes in fide” (1 P 5, 8).

Chasse les doutes sur la vocation comme d'horribles tentations. N'hésite pas, ça ira. Confesse-toi bien et prie. A bientôt. Ton dévoué. L. Dehon.

25. 08. 1909. B 62/4 (inv. 861. 02). Louis de Julliot

Mon cher Louis,

Bonne fête de S. Louis. Comment vas-tu? Et tes affaires? Et ta pauvre maman? Et grand-mère? Hier, j'avais Comte, Carpentier, Thourigny, Grandin, Rayez, etc. On a beaucoup parlé de toi et tout en bien. Hénin va rentrer au noviciat. Prions bien, la vie est courte.

Ton dévoué L. Dehon.

26. 08. 1909. B 20/8. 7 (inv. 315. 14). Fr. Bodin

Mon petit Albert,

Ce n'est pas le moment de discuter votre vocation. On fera cela dans un an, avant de reprendre les études. Jusque là, vivez votre vocation le moins mal possible.

Ce n'est pas pendant le service militaire qu'on peut pratiquer le discernement des esprits. On suit son chemin tant bien que mal, et on remet à plus tard les questions délicates. Pour le moment, traînez-vous comme Simon de Cyrène (cf. Lc 23, 26), tâchez d'être un peu uni à N. S., de faire à peu près sa volonté et de faire la nique au diable.

Il voudrait bien vous faire prendre une décision dans les conditions défavorables où vous êtes. L'animal! Asseyez-vous sur lui, comme faisait le Curé d'Ars, et n'y pensez plus.

Confessez-vous, communiez, dites des chapelets, lisez de bonnes choses, tout cela est fructueux.

Ici, je suis comblé de bonnes visites: Comte, Carpentier, Devillers, Pergent, Mennecart, Bontemps, etc. Même Thourigny, un vieux qui songe à revenir et Rayez et Grandin. Le 5, ce sera mon petit Albert. Votre bien dévoué L.. Dehon.

22. 09. 1909 B 108/3 (inv. 1167. 15). A un correspondant du Saint-Siège

Monseigneur,

Et notre Finlande ?

Nos Pères sont toujours un peu dans l'angoisse, là-bas.

Pétersbourg a fait faire trois enquêtes cette année, à cause des Polonais. Je parle de la curie de Pétersbourg.

J'ai à Wiborg un Père qui sait le polonais. J'en prépare un autre qui va aller à Helsingfors à Noël ?

N'y a-t-il pas moyen d'assurer un peu de sécurité là-bas à nos Pères ? Ne peut-on pas relever cette préfecture qui a existé autrefois avec une autorisation impériale ?

Vous nous avez laissé espérer des facultés spéciales avec les pouvoirs de missionnaires apsotoliques, faut-il y renoncer ?

Le P. Palmieri a passé là-bas, il y a quelques jours, il n'a pas trop encouragé nos Pères. Il leur a dit : « Le Vatican a bonne volonté, mais il ne pourra rien faire ». - Est-ce possible ?

J'espère aller à Rome dans un mois, préparez-moi une bonne surprise.

La Finlande est un si beau champ d'action ! C'est une race noble et très cultivée. Beaucoup de protestants pourraient être ramenés.

Je vais envoyer un troisième Père. Le Supérieur des trois sera le P. Buckx, curé de Viborg. Il est prudent et sérieux. Il est docteur de Rome. Faites pour lui ce que vous pourrez.

Puis-je vous prier d'offrir mes hommages à Son Eminence le Cardinal Secrétaire d'Etat ?

Agréez mes humbles respects.

       L. Dehon, à St Quentin (Aisne)    22 Sept 09

(Lettre manuscrite autographe)

31. 10. 1909 (de Rome) B 74/4 (inv. 972. 17). P. Kusters (à déplacer en octobre)

Mon cher ami,

Si quelque confrère nous montre de la froideur, qu'est-ce que cela fait? Pensons que nous en méritons bien davantage.

Quant à Mgr Grison, il est scrupuleux sur la pratique de la charité envers le prochain. Ne croyez pas ce qu'on a pu raconter de lui.

Il y a de nouveaux décrets du S. Siège sur l'administration des maisons et sur les études. Nous étudierons cela au prochain Conseil.

On ne veut plus de dettes. Si ces décrets avaient paru deux ans plut tôt, votre maison n'existerait pas.

On demande douze ans d'études en tout: cinq ans pour la grammaire et les humanités; trois ans pour la rhétorique, la philosophie et les sciences; quatre ans pour la théologie. Arrangeons cela pour l'avenir. Je crois qu'on devrait faire la logique dans nos écoles en rhétorique. C'est à examiner. Le S. Siège demandera tous nos programmes et réglements.

Ne changez rien à vos cours sans l'assentiment du Conseil central.

Nous demanderons ici les indults pour vos chapelles et pour Slootmans.

Les nouvelles exigences d'études ne concernent que l'avenir. Elles ne doivent pas troubler ceux qui sont déjà avancés dans leurs études.

Organiser votre noviciat de Frères.

Il serait bon que pour le Conseil vous prépariez, d'accord avec le P. Provincial, un plan d'études répondant aux nouvelles exigences du S. Siège, au mois sommairement.

Votre bien dévoué L. Dehon.

11. 09. 1909 (de Louvain) B 18/6. 6. 13 (inv. 210. 13) P. Carpentier

Cher ami,

La retraite ici commencera le 16 au soir, dites-le aux scolastiques.

Veillez à tout, soignez le jardin. Si M. Raynal vient, envoyez-le à Manage. Votre dévoué

                                                      L. Dehon

Je n'ai pas l'adresse de Devrainne, voyez-le, dites-lui qu'il vienne pour la retraite le 16. Il a des voeux à faire le 15, vous pouvez les recevoir. V.C.J. P.C.M.

19. 09. 1909. B 23/1 B (inv. 475. 50). P. Falleur

Cher fils,

Vos lettres me reviennent ici, je suppose que c'est vous qui les faites envoyer et je les garde en vous attendant.

- Informez-vous si L. a quelque maison, et prenez jugement et hypothèque.

- demandez au jardinier quels beaux arbustes verts il pourrait mettre dans les quatre vases.

Votre dévoué L. Dehon.

21. 09. 1909. B 104/1 Von Christierson

Cher confrère,

Je compatis bien à vos ennuis et je crois être suffisamment renseigné par vos lettres.

Je ne puis pas aller à Helsingfors, je suis déjà pris de bronchite et j'ai déjà quelque peine à finir la retraite que j'ai commencé à donner ici.

J'irai plutôt à Rome au mois d'octobre, c'est là que je puis le mieux vous être utile. Je verrai le Secrétaire d'Etat. Pour contenter les Polonais, il leur faudrait une chapelle ou au moins une messe spéciale avec instruction en polonais ou en russe.

J'espère que le S. Siège ne nous lâchera pas. Je vous donnerai le P. Meyerink pour Noël. Il sait le polonais. Annoncez-le à Pétersbourg. Il faudra que quelqu'un des nôtres apprenne le russe.

Je vous écrirai de Rome. Ce ne sera guère avant un mois. Je vous dirai ce que j'entendrai là-bas. Je crois que le S. Siège n'obtient pas facilement quelque chose des Russes.

Nous devons tenir très bon et travailler pour la Finlande tant qu'on ne nous chassera pas. Rendez le bien pour le mal aux Polonais, gagnez-les par votre charité (cf. Rm 12, 21).

Pour le conseil de fabrique, je ne puis pas vous donner de conseil, je ne connais pas les lois russes et finnoises. Si vous avez une loi finlandaise sur les conseils de fabrique, faites-la connaître à l'évêque.

Dites au bon P. V. Gysel que j'ai reçu sa lettre. Je lui répondrai plus tard. Je vais écrire encore aujourd'hui à Mgr Benigni pour lui annoncer ma visite.

Ayez confiance en la Providence. Ne vous laissez pas trop impressionner par les difficultés, cela nuit à votre santé.

Le S. Siège n'a pas fait encore beaucoup pour nous, mais cependant il a fait un acte que nous ne devons pas oublier, il a écrit à Pétersbourg pour dire au Conseil épiscopal qu'il nous prenait sous sa protection et qu'on ne devait pas nous faire de misères. S'il n'avait pas fait cela, nous aurions déjà été mis dehors. Prions et espérons.

Saluez Mme votre mère et agréez mes amitiés dévouées. L. Dehon.

26. 09. 1909. B 20/8. 8 (inv. 316. 01). P. Hamacher

Cher ami,

Je me réjouis de tous vos progrès. A Teplitz, il faut beaucoup de prudence. Pour Eger, il faudrait acheter ce terrain. Etudiez bien la question. Faut-il payer tout de suite?

Un bon catholique vous prêterait une hypothèque. Vous trouveriez cela facilement. Quêtez pour cela. Je vous promets ma souscription pour 500f.

Je n'irai pas vous voir cet hiver. Il faut que j'aille à Rome pour les affaires de la Finlande.

Nous avons une bonne rentrée dans les noviciats: environ 35 jeunes gens, sans compter les Frères convers. L'important est de toujours croître dans la piété, dans la vie intérieure. L'été prochain, je tâcherai d'aller vous voir.

Je prie bien pour vous tous et je vous bénis tous cordialement. Votre bien dévoué L. Dehon.

Septembre 1909 B 16/6. 11 (inv. 121. 11). P. Falleur

Cher ami,

Voyez le pauvre Boudet et dites-lui que sa demande de sécularisation est mise au panier. Il ne recevra pas de réponse. La Congr. des Réguliers a répondu: „Il ne présente pas de motifs”. On n'admet plus que des motifs très restreints, tels que charges de famille. Il ne lui reste plus, s'il veut sauver son âme, qu'à observer les voeux qu'il a faits et à se mettre en règle avec son Provincial. On devient beaucoup plus difficile pour les sécularisations.

Avez-vous vu votre évêque? Chauny a-t-il un vicaire? Votre dévoué L. Dehon.

Septembre 1909 B 104/1 (inv. 1152. 56). Von Chriestierson (à transférer, de fév. mars 1910)

24. 10. 1909 (de Rome) B 23/1 B (inv. 475. 51). P. Falleur

Casterman n'a-t-il rien envoyé pour moi? Pressez toutes les affaires et rendez-moi compte. Sanctifions-nous, la vie est courte. L. D.

25. 10. 1909. B 74/4 (inv. 972. 02). P. Kusters

Cher ami,

Comment ça va-t-il chez vous? Je passerai le mois de novembre ici. Nous ferons Conseil dans les premiers jours de décembre. Nous étudierons les nouvelles prescriptions du S. Siège pour les études et pour l'administration. J'attends nos jeunes gens bientôt ici. Organisez bien vos Frères. Les cours sont-ils bien en train? Votre bien dévoué L. Dehon.

Octobre 1909. B 74/4 (inv. 972. 56). P. Kusters

Cher ami,

Pour faire plaisir à ma famille, je conduis mon neveu à Rome. Je pars demain et je reviendrai en novembre. Je vous envoie par poste le rapport triennal pour le S. Siège. Signez avec P. Hermans et renvoyez-le de suite à P. Barthélemy, qui quittera Bruxelles lundi matin à 8 heures. Bon courage toujours. L. Dehon.

Octobre 1909 (?). B 16/6bis. 4 (inv. 122. 04). P. Falleur

Cher ami,

Ceci ne paraît pas plus mauvais qu'autre chose, mais il faut modérer votre ardeur de spéculation.

D'abord je ne veux pas que vous alliez tous les jours à la Soc. gén. C'est scandaleux pour un religieux. Une fois ou deux par semaine suffisent. Ensuite je vous permets encore de faire des opérations sur les fonds de notre maison de St Quentin, en me tenant au courant. Mais pour les fonds de la caisse centrale, les décrets de Rome du 7 sept. sont rigoureux. Vous ne pouvez acheter ni vendre, placer ou déplacer aucun titre sans un vote formel et signé du Conseil Central. Sinon vous encourez l'excom. comme le Dr de Fourdrain.

Comment animer votre maison? F. Cochet se porte mal à Louvain mais qui lui donnerait des leçons à St Q.? Il y a aussi un décret si rigoureux pour les études!!!

Je retournerai dans un mois. Amitiés. L. D.

Redressez la patte à Gabriel. Renvoyez Daliers.

Octobre 1909 (?). B 104/1 Von Christierson

Mes voeux les meilleurs pour vous tous. Confiance, la Providence nous aidera. Amitiés

                                                         L. Dehon.

01. 11. 1909. B 74/4 (inv. 972. 57). P. Kusters

Cher ami,

J'ai vu le Card. Merry del Val, pour la Finlande. Il nous encourage toujours et fera ce qu'il pourra. Préparons un Père qui sache la langue russe. Voyez à cela. On doit pouvoir l'étudier à Louvain.

Les nouvelles exigences n'empêchent pas nos théologiens d'être prêtres après trois ans, mais ils devront étudier encore un an après le sacerdoce.

Tâchez que la maison d'Asten trouve des ressources assurées. Votre dévoué L. Dehon.

01. 11. 1909. B 104/1 Von Christierson

Cher confrère et ami,

J'ai vu le Cardinal Merry del Val et Mgr Benigni. Comme toujours, j'ai reçu de bonnes paroles, mais on se sent presque impuissant. On a peur en allant trop vite de compromettre l'avenir.

Stolypine ne semble vouloir agir que par la voie hiérarchique, c'est-à-dire par la curie de Mohilev. Stolypine lui-même est partagé par la crainte de l'opposition.

Il faut attendre le nouvel archevêque. Il sera sans doute bientôt nommé, et celui qu'on espère paraît bon. En attendant, on va peut-être nous donner quelques facultés, v. g. les pouvoirs des missionnaires apostoliques, qui sont peu de chose, et la faculté d'absoudre de l'hérésie pour 50 cas. Nous allons demander ces faveurs.

Vous voyez que nous n'avançons pas beaucoup. Mais que faire?

Au Vatican, on nous sait gré de ce que nous faisons et on voudrait nous aider davantage, mais on ne sait comment faire. Imposons-nous là-bas par nos oeuvres et par le bien que nous faisons.

J'espère vous envoyer le P. Meyerink vers Noël, mais il pourrait avoir du retard. Le Saint Siège devient très difficile pour autoriser les ordinations avant que les études ne soient complétement terminées. Nous devrions aussi nous préparer un Père qui saurait le russe. Je vais voir à cela.

La pauvre Finlande est menacée de nouvelles rigueurs et même d'un morcellement par la Russie. La liberté ne s'acclimatera pas vite en Russie. La constitution si insuffisante qu'elle a est déjà menacée par les réactionnaires. Il me semble cependant que la liberté s'imposera par la force des choses.

Saluez bien Mme votre mère. Agréez mes amitiés dévouées L. Dehon.

03. 11. 1909. B 74/4 (inv. 972. 26). P. Kusters

Cher ami,

Vous avez, dit-on, des livres de philosophie de Schiffini qui ne vous servent plus. Ici, il nous en faudrait trois, ayez l'obligeance de nous les envoyer de suite.

Pour Meyerink et Geraedts, la faveur d'avancer le temps nous est refusée. Fiat! Ils devront donc attendre jusqu'à la S. Pierre. C'est ennuyeux pour la Finlande. Amitiés. L.. Dehon.

03. 11. 1909. B 106/4 (inv. 0116111). Mgr Benigni

Monseigneur,

Je reçois aujourd'hui même une lettre assez intéressante du P. Bucks, notre supérieur de Wiborg. Il fait beaucoup de bien dans sa paroisse.

Il me confirme que la Comtesse Ledochowska, fondatrice d'un couvent d'Ursulines près de Wiborg, nous demandera un Père comme aumônier.

Cette Comtesse est, je crois, la sœur de celle de Rome. Elle a quelque influence à Pétersbourg et peut nous être utile.

Prions et confions-nous à la Providence pour cette pauvre Finlande.

Daignez agréer mes respectueux hommages, L. Dehon.

               3 nov. 09.

04. 11. 1909. B 74/4 (inv. 972. 89). P. Kusters


Cher fils,

P. Buckx écrit que les Ursulines nous demandent un aumônier pour le mois de juin, près de Wiborg. Qui donnerons-nous? Il faut un homme sérieux et sûr, et pas trop jeune. Qui? P. Kanters? P. Luyten? P. Hermans? Il faudra qu'il se mette à la langue finnoise. Si on le choisissait maintenant, il commencerait à étudier la grammaire. Ce sera, paraît-il, un beau poste, très sain, près de la mer, et on gagnera des roubles.

Soyez prudent pour les dépenses. Les peintures ont coûté cher, vous pouviez éviter de faire du chêne sur les portes.

Les livres aussi coûtent trop. Il fallait garder la plupart des livres des Jésuites, au moins les premières années, ils valaient bien les autres. N'écoutez pas les fantaisies du P. Schmitt, il ne connaît pas le prix de l'argent.

Le card. Merry del Val est toujours très bienveillant pour la mission de Finlande.

Votre cher dévoué L. Dehon.

05. 11. 1909. B 74/4 (inv. 972. 29). P. Kusters

Cher ami,

Le S. Siège exige désormais 4 ans de théol. et 2 ans de philo. Pensez à cela. Cependant, j'espère que pour les théol. qui sont déjà en 3è année, on s'en contentera, sans nous obliger à leur faire faire une 4è année. Nous causerons de tout cela au Conseil le 6 déc.

Votre dévoué L. Dehon.

06. 11. 1909. B 24/0 (inv. 487. 32). Fr. Bodin (Bureau du trésorier du 145, Maubeuge)

(Carte postale, de Rome)

Mon cher ami,

Comment ça va-t-il là-bas? Conservez-vous bien les souvenirs de Manage? Et Rougelin est-il bien en train? Les amis vous saluent. Votre dévoué L. Dehon.

08. 11. 1909. B 16/6. 28 (inv. 121. 28). P. Falleur

Cher ami,

Bonne fête de S. Stanislas. Imitez-le, devenez saint comme lui.

Une compagnie vous serait utile au S. Coeur. Je rentrerai le 3 pour aller le 5 à Bruxelles. Faites arranger le jardin. Faites rentrer par Objois les plantes qui craignent la gelée.

Préparez la liste des F. M. Nous la publierons à Pâques.

Prenez jugement et hypothèque sur Lecomte. Dites à Gilbert qu'on vend dans les bonnes pharmacies une lotion Pylthon, qui est très bonne pour son cas. Ici, on va son petit chemin.

Je quitte le 26. Votre dévoué L. Dehon.

08. 11. 1909. B 20/8. 7 (inv. 315. 15). Fr. Bodin

Mon cher petit diable,

Votre cas est une maladie comme une autre. Elle ne se guérit pas facilement dans le milieu des casernes. Il y faut une grande énergie et une bonne tactique.

Chez vous c'est aussi une leçon providentielle et une expiation. Vous étiez fort orgueilleux, vous devez commencer à voir qu'il n'y a pas de quoi. Confessez-vous souvent, communiez souvent.

La confiance et la simplicité que vous montrez avec moi vous aideront. N'oubliez pas le grand moyen: faire diversion, s'éloigner de suite de la tentation. Notez régulièrement vos petites dépenses. N. S. voudrait vous faire bien saint. Mais vous êtes encore trop orgueilleux. Prions bien.

Je rentrerai le 3 et j'irai le 5 à Bruxelles. Je vous bénis paternellement. L. Dehon.

09. 11. 1909. B 74/4 (inv. 972. 82). P. Kusters

Mon cher ami,

Comme renseignement, je vous envoie l'horaire des séminaires d'Italie.

Vous pouvez en tenir compte, sans vous astreindre à le suivre servilement.

Je me renseigne ici le plus possible. Nous nous verrons le 6. Votre dévoué L. Dehon.

14. 11. 1909. B 24/3-D (inv. 493. 09). P. Kusters

Cher ami,

Vous savez les nouvelles règles pour les études: 12 ans d'études: 5 ans de grammaire et humanités, 3 ans d'études lycéales ou philosophiques, 4 ans de théologie, et tout cela dans des cours réguliers.

Pour les écoles, nous avons partout les 5 ans d'humanités et la prima ou rhétorique en plus. Il faut que cette prima compte pour les études lycéales et qu'on y fasse un peu de philosophie. V.G. 2 heures par semaine de logique en langue vulgaire.

Pour Tegelman et Meyer, si vous voulez que la philo. compte, il faut qu'ils aient vraiment un cours constitué pour eux de 4h par semaine et un examen à la fin de l'année scolaire.

Pour Fr. Scholte, on pourra demander dispense à la fin de l'année. Mais il y a à craindre. Que faire? Si vous preniez un philosophe à sa place??

Je tiendrai conseil à Bruxelles le 6. Nous causerons de tout cela.

Je prie bien pour vous tous. Votre bien dévoué L. Dehon.

15. 11. 1909. B 74/4 (inv. 972. 18). P. Kusters

Cher ami,

Nous avons un indult pour la réserve du S. Sacrement dans votre grande chapelle, mais il est refusé pour la petite.

Vous pouvez faire avancer aux ordres les frères Kaltenbach et Kerpen. Nous n'avons pas encore la réponse pour Slootmans. Les règles sont aussi changées pour cela. Les j. gens peuvent avancer aux ordres, mais ils ne devancent pas les voeux perpétuels. Ils doivent être avertis que s'ils quittent la Cong., ils seront suspens.

Vous pouvez retenir sur le prix des indults la valeur des Schiffini. Le P. Procureur vous enverra les indults.

Nous nous verrons le 6 à Bruxelles. Votre bien dévoué L. Dehon.

(En 4. A1. 53, p. 27, un Post-scriptum daté au 15 déc. 1911-12, sans doute à dater du 15.11.1909) :

P.S. Pour le fr. Kaltenbach, j'avais pensé de faire comme vous dites de demander qu'il fasse trois mois seulement, luglio-settembre, mais si vous croyez de demander la dispense complètement, je le ferai. Peut-être ce serait plus sérieux si on disait dans la demande : que le frère a été retardé des voeux à cause de sa santé mais qu'il a vécu toujours avec nous, et que maintenant sa santé étant améliorée après trois ans de préparation au noviciat nous voudrions l'admettre à la profession sans recommencer, ayant vécu toujours de la vie de la communauté.

Pour Albino on s'arrange.

Qu'avez-vous fait pour les Ordos cette année ? Nous imprimons ici le Supplément. Acheter l'Ordo chez Desclée. Je verrai peut-être le Saint Père, demain dans l'après-midi.

17. 11. 1909. B 74/2 (inv. 970. 07). P. Kusters

Cher ami,

Nous n'obtiendrons pas pour Fr. Slootmans. Il n'a que 2 ans de théol. Les deux autres en ont 4 ou 5. Il faut attendre l'été pour demander pour Slootmans. Amitiés. L. Dehon.

23. 11. 1909. B 20/8. 8 (inv. 316. 02). P. Hamacher

Mon cher ami,

J'ai un cousin très original qui collectionne les timbres neufs de toutes les nations. Il me demande ceux d'Autriche, j'ai recours à vous. Il y en a, paraît-il, pour 45f environ. Il vous paiera très exactement ce que vous dépenserez. Faites-moi cet envoi par lettre recommandée et je vous enverrai l'argent en un mandat.

Comment allez-vous tous? Et vos projets de Eger? J'aiderai comme j'ai promis. Quêtez le nécessaire pour acheter. Je m'intéresse à cette fondation;

Rien de bien nouveau par ici. Nous aurons un départ pour le Congo le 9 à Anvers. J'y serai. Trois Pères partent: les Pères D'Hossche, Schutz et Schurmann. Je quitte Rome dans deux jours pour Bruxelles. Priez pour moi. Amitiés à tous. Votre dévoué L. Dehon.

24. 11. 1909. B 24/3-D (inv. 493. 10). P. Kusters

Cher ami,

Le P. Provincial n'a pas bien lu. Les décrets demandent: 5 ans d'études gymnasiales ou d'humanités; 3 ans d'études lycéales ou philosophiques; 4 ans de théologie.

C'est mieux que vous fassiez un peu de logique ou de rhétorique. C'est d'ailleurs très utile.

On peut entrer au noviciat après 5 ans d'études, même à la rigueur après 4 ans.

Vos classes de philo. pour Tegelman et Meyer peuvent être de 3/4 d'heures comme à Rome.

Pour Scholte, on pourra demander dispense, mais est-on sûr de l'obtenir??? On peut risquer.

Pour bâtir, c'est facile. Il est permis d'emprunter à sa propre Congrégation. Donc vous pouvez emprunter vos 40.000 florins à la caisse du noviciat hollandais. Seulement, quand on voudra emprunter à la même caisse pour acheter la maison de Tirlemont dans deux ans, on trouvera la caisse vide. Arrangez cela avec le Conseil prov. et le Conseil gén.

Nous aurons conseil à Bruxelles le 6. Je voudrais bien aller vous voir bientôt, mais j'ai grand peur du froid. Soyez tous bénis. Votre bien dévoué L. Dehon.

30. 11. 1909. B 106/4 (inv. 0116114). Cardinal Merry del Val

Eminence Révérendissime,

Notre œuvre de Finlande se constitue malgré les difficultés qu'elle rencontre.

Nous avons là maintenant trois Pères. C'est une communauté.

Le P. Bucks, Higo, supérieur, curé de Wiborg, dr en théologie ;

Le P. Van Gysel, Jean, auxiliaire du curé d'Helsingfors ;

Le P. Meyerink, Henri, également à Helsingfors.

Ils sont Hollandais tous les trois ; ils parlent tous plusieurs langues, notamment le polonais, l'allemand, le suédois.

Outre Wiborg et Helsingfors, ils ont une chapelle à Abö. Un quatrième Père nous est demandé pour être aumônier d'un couvent que la Comtesse Ledochowska fait construire près de Wiborg.

Cinq Sœurs françaises s'occupent des écoles et du patronage des jeunes filles.

Nos Pères seraient bien encouragés s'ils recevaient de Rome quelques facultés, comme seraient les pouvoirs de missionnaire apostolique et spécialement la faculté de recevoir l'abjuration des protestants. On fait souvent attendre ces pouvoirs à Pétersbourg. Nous avons déjà plusieurs conversions de luthériens et beaucoup suivent nos offices.

Une bénédiction du Saint Père serait aussi un gage de fécondité pour notre oeuvre.

En baisant votre pourpre je me dis, de votre Eminence Révérendissime, l'humble serviteur,

                                                                      L. Dehon.
  30 novembre 09.

07. 12. 1909 (de Bruxelles) B 20/8. 8 (inv. 316. 03). P. Hamacher

Cher ami,

Je vous envoie les 500f promis. Il est bien entendu que j'acquitterai les messes pour les timbres.

J'encourage la maison de Sittard à vous aider un peu. La Caisse centrale n'a rien, elle reçoit 2.000f par an et elle en dépense 12.000.

Vous aviez donné votre parole avant les décrets de Rome, il faut donc que vous achetiez. Si vous donnez un acompte assez fort, on vous fera crédit pour le reste. Vous vendrez quelques parcelles. C'est une belle occasion qu'il ne faut pas laisser échapper.

J'espère que vous aurez bientôt l'approbation du gouvernement, alors vous pourrez plus facilement quêter. Je prie beaucoup pour vous. Votre bien dévoué L. Dehon.

13. 12. 1909. B 74/2 (inv. 970. 06). P. Kusters

Mon cher ami,

Vous apprendrez avec plaisir que le bon P. Schulte a opté pour… l'occident. Son concours est donc assuré à l'oeuvre hollandaise. Travaillons beaucoup pour l'Oeuvre.

Votre dévoué L. Dehon.

10. 12. 1909. B 104/2 (inv. 1153. 19) Fr. A Bodin (à Maubeuge)

Les missionnaires sont partis. Je voudrais bien une lettre et une visite bientôt. On m'oublie à Maubeuge. J'ai vu nos amis de Grenoble, ils vont bien. A bientôt. L. Dehon.

15. 12. 1909. B 104/1. Von Christierson

Cher Monsieur le curé,

J'ai tardé à vous écrire parce que j'attends toujours les faveurs promises à Rome, mais cela traîne comme toutes les choses romaines.

La nouvelle congrégation des Réguliers est prise d'un beau zèle, elle veut tout réformer, elle n'accorde plus les ordinations anticipées, il faut donc attendre six mois pour le P. Meyerink. Patience, cela passera vite.? Ne pourriez-vous pas avoir pour Noël le chanoine Scylavski? Il n'est plus aumônier des Pages, il est libre.

Je vais envoyer encore un Père en Pologne, parce que la Comtesse Ledochwska me demande un aumônier pour son couvent d'Ursulines, près de Wiborg. Je suis heureux de ce nouveau projet de fondation, l'apostolat de Finlande se développe.

Voici venir les fêtes de Noël et de nouvel an, offrez mes voeux les meilleurs à Mme votre mère. Je souhaite que sa santé se raffermisse pour de longues années. Je vous offre aussi mes meilleurs voeux pour vous et pour toute l'oeuvre finlandaise.

Prions bien pendant le mois de Noël, c'est un mois où pleuvent les grâces de toutes sortes.

Votre bien dévoué L. Dehon.

21. 12. 1909. B 104/1 Von Christierson

Cher confrère,

Je suis aussi peiné que possible du retard qui nous est imposé par le S. Siège. Je ne pouvais pas le prévoir. On accordait toujours la faveur d'être ordonné après deux ans de théologie. Mais vous savez que les congrégations romaines ont été réorganisées. Ce qui est neuf est toujours plein de zèle. On réforme tout. On nous refuse cet indult pour le P. Meyerink. Il faut s'incliner. Il sera prêtre à la Saint Pierre.

Je n'ai pas d'autre prêtre sachant le polonais pour le moment. Je vais en envoyer encore un à Cracovie. J'espère que vous pourrez avoir pour Noël le bon chanoine Scylavski.

J'admire votre zèle pour courir à toutes les communautés catholiques. Je souffre de ne pas pouvoir vous aider plus vite. Il faut s'incliner devant la Providence.

Agréez mes meilleurs voeux de Noël et de nouvel an pour vous et pour Madame votre mère.

Votre bien dévoué L. Dehon.

24. 12. 1909. B 98/2. P. Dessons

(Annotations du P. Dehon, données ici en caractères droits, à une lettre du P. Dessons, partiellement reproduite ici en italique. Copie dactylographiée)

« …Hier j'ai été appelé à la Congrégation des religieux au sujet du compte rendu triennal que nous avons déposé au mois d'Octobre dernier. Bien. On le trouve très bien fait et la S. Congrégation voudrait vous adresser une lettre d'éloge. Mais auparavant je suis chargé de vous communiquer certains points :

1°. On ne peut tolérer que les postulants soient mêlés avec les novices. J'ai fait remarquer qu'on avait pris cette mesure il y a peu d'années et que, loin d'y trouver des inconvénients, nous l'estimions très avantageuse pour la formation de nos jeunes gens. On ne trouverait pas d'inconvénient à ce que les choses restent en l'état, mais a condition sine qua non que les postulants ne soient avec les novices qu'à la chapelle et au réfectoire, et qu'ils n'eussent aucun rapport en dehors de cela. Nous ferons tout ce que le St Siège désirera. Si on pouvait les séparer, seulement aux promenades et aux récréations, ce serait plus facile.

2°. Nous avons déclaré que les Ordinaires ne s'étaient pas encore enquis des fondations de messes qui pouvaient exister dans nos maisons. Il faut que, d'après la Constitution « Conditae » les Supérieurs des maisons où existent de ces fondations avertissent immédiatement les Evêques respectifs. D'après la dite Constitution, ce n'est pas aux évêques à s'enquérir, mais bien à nous de les informer…. Nous les avertirons ! A Ruremonde, l'évêque a été averti.

3°.On m'a fait remarquer la nécessité de lire chaque année le décret « Quemadmodum ». j'ai répondu que les dispositions étaient prises pour qu'il en fût ainsi désormais. Bien.

4°. Concernant les études, on m'a fait remarquer la nécessité de nous soumettre aux décisions récentes du S. Siège. J'ai fait remarquer qu'au moment où nous avions fait le rapport nous ne connaissions pas ce document, et que les dispositions étaient déjà prises. Nous nous organisons pour 4 ans de théologie.

5° Vacances. La Congrégation trouve exorbitante la concession de 8 jours de vacances tous les ans. J'ai fait remarquer que la chose avait été votée l'année dernière par le Chapitre Général et que vous-même vous la trouviez exagérée, mais que vous vous étiez incliné devant le vote émis. J'ai dit aussi que tous n'usent pas de cette permission. Pour vous donner de la force, la Congrégation est toute disposée à venir sur cette question dans une lettre qu'Elle vous adressera. Si le St Siège restreint cela, je serai content, mais dans quelle mesure ? Comment fait-on dans les autres Congrégations ?

Veuillez donc, Très Bon Père, me donner vos notes aux sujets des différents points ci-dessus et me dire ce que je dois répondre. Qu'il me sera agréable de vous transmettre une lettre encourageante !… Soyez tous bénis. L. Dehon ».

24. 12. 1909. B 20/8. 7 (inv. 315. 16). Fr. Bodin

Cher petit,

Votre lettre est tout coeur, elle m'est bien douce. Aidons-nous par la sainte amitié et par la prière à gravir l'échelle du ciel. Confiance! Confiance! Même s'il vous arrive de culbuter. La sainteté ne consiste pas à ne jamais tomber, mais à se relever autant que c'est nécessaire.

Je passe en revue mon petit bataillon ces jours-ci, j'aurai Briquet mercredi soir. Vous me donnerez encore de temps en temps un dimanche. Demain nous aurons encore un bonne réunion; que n'y êtes-vous pas!

Prions l'un pour l'autre. Frater adjuvatur a fratre (Pr 18, 19).

Votre bien dévoué qui vous bénit paternellement. L. Dehon.

25. 12. 1909. B 104/1 (inv. 0115259) Christierson

Demandez sursis. Expliquez que recevrez bientôt auxiliaire parlant polonais = Dehon.

(télégramme)

28. 12. 1909. B 35/4d. 9 (inv. 586. 09). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Je vous offre mes voeux les meilleurs pour vous et pour votre chère communauté. Nos oeuvres sont des oeuvres soeurs, et une union particulière est certainement voulue par N. S.

Cette union est commencée depuis 1884, par la venue chez nous des prêtres que la bonne Mère avait préparés. Jusque-là, la Providence nous avait donné un autre soutien ici. Mais maintenant il est bien certain que nous devons nous aider réciproquement et offrir ensemble nos pauvres réparations au S. Coeur.

Je suis peiné d'apprendre que vous souffrez des yeux. Votre bon postulateur à Rome a la même épreuve. Il a trop écrit le soir à la lumière électrique. Il souffre d'un décollement de la rétine et il devra subir un long traitement.

Notre bonne Mère veut peut-être donner la grâce de la croix à ceux qui travaillent pour elle. Je crois qu'il pourra travailler quand même un peu pour la cause qui nous est chère. Il dicte ce qu'il veut écrire.

Je penserai particulièrement à vous demain 29 à la sainte messe. Tout ira bien, mais n'oubliez pas que ces procès sont longs. Il faut dix ans pour voir un résultat appréciable. Travaillons avec confiance. Le succès est assuré. C'est heureux que vous ayez le témoignage de plusieurs directeurs de notre vénérée Mère.

Je vous prie d'offrir mes voeux à toute la communauté. Que cette année-ci vous voie avancer toutes à grands pas dans la voie de la sainteté! Je recommande plusieurs intentions à vos prières.

Agréez mes respectueux et dévoués hommages. L. Dehon.

29. 12. 1909. B 74/2 (inv. 970. 10). P. Kusters

Mon cher ami,

Je vous offre mes voeux en retour, ils sont bien sincères. Je dis plusieurs fois la sainte messe pour nous tous, ces jours-ci. J'espère que le S.Coeur continuera à bénir votre belle maison de Louvain. L'adoration quotidienne obtiendra le pardon des fautes qui nous échappent. Restons tous dans l'humilité et purifions-nous de nos fautes.

Avez-vous une réponse pour les examens d'ordination? Devez-vous les passer à Malines? Vous avez reçu de Rome des feuilles pour rendre compte des études de nos jeunes gens, vous vous en servirez.

Pour la Finlande, il y a de bonnes nouvelles et de moins bonnes. Le S.Siège a nommé les Pères Buckx et V. Gysel missionnaires apostoliques, et il a donné à P. Buckx le pouvoir de recevoir 50 abjurations. Le curé n'est pas nommé miss. apost.

P. V. Gysel est fort nerveux et il n'est plus aussi bien avec le curé. Ca se brouillera.

Pour la Pologne, que faire? Nous pourrions encore en recevoir quatre. Ils devraient rester quelques mois à Louvain auprès du P. Meyerink et après ils iraient à Tervueren, mais ils tomberaient de nouveau à ma charge. J'en ai déjà 4 à 500f par an.

Je vais tâcher d'avoir quelques enfants irlandais. Nous sommes demandés au Canada, dans la Belle Province, diocèse de St Albert. Ce serait l'affaire du P. Gengler.

La Province orientale est de mauvaise humeur pour 3 choses. 1°, pour le Fr. Petrus; 2°, à cause du retour du P. Masmann et du P. Dahler; 3°, parce qu'ils voudraient aller en Lorraine faire de la propagande au détriment de Clairef. Je leur prêche l'union, la paix, la charité. J'espère que cela s'arrangera.

Allez voir votre bonne mère et recommandez-moi à ses prières.

Votre bien dévoué L. Dehon.

31. 12. 1909. B 75/1 (inv. 975. 12). Fr. Wytenberg (à Louvain)

Merci pour vos bons souhaits. Soyez toujours fidèle à notre mot d'ordre: union avec le Coeur de Jésus. Priez à mes intentions. Votre dévoué L. Dehon.

Année 1909 (?). B 16/6. 9 (inv. 121. 09). P. Falleur

Cher fils,

N'oubliez pas que tous vos emprunts sur titres sont contraires aux voeux et aux règles ecclésiastiques. Ils n'ont été autorisés ni par le Conseil ni par le St Siège. Il faut donc y mettre fin le plus tôt possible en vendant tout ce qui est vendable sans racheter d'autres titres.

Commencez à obéir. Il est plus que temps. Votre serviteur L. Dehon.

Débarrassez-vous de Lenique.

Année 1909. B 16/6bis. 23 (inv. 122. 23). P. Falleur

Décrets du 30 juillet 1909.

1. Ne contracter aucune dette ou obligation d'aucune sorte sans le consentement du Conseil.

VII. Graviter oneratur conscientia Moderatorum ne per se vel per oeconomum consiliariis occultent bona, titulos, etc. Neque de debitis vel obligationibus quomodolibet contractis taceant; sed omnia plene, exacte, sincere fideliter revisioni, examini et adprobationis Consilii commitantur; omnia etiam documenta, bona temporalia vel oeconomiam respicientia pariter Consiliariis examinanda traduntur.

IX. Ut pecunia, reditus aliique proventus legitime collocantur in aliquo tuto, licito ac frutifero investimento (placement) et ut potius in uno quam in alio investimento ponantur requiritur votum Consilii, toties quoties exquirendum quod idem valet pro quolibet investimenti mutatione.

X. Observanada sunt quae statuuntur de triplici clavi.

XI. Fundus, legata et alia bona quae quomodolibet missas adnexas habeant nullo pacto debiter vel obligationibus oeconomicis cujuscumque conditionis sint, ne quidem ad breve tempus gravari possunt.

XIV. Violatores earum praevaricationum graviter puniantur, et si violatio sit de iis quae de jure communi vel juxta praesentem instructionem apostolicum beneplacitum requirunt (comme des dettes au-dessus de 10.000f), poenis ipso facto subjacent alientoribus bonorum ecclesiasticorum inflictis (excommunication).

Quelques règles à observer (Cf. 4. A1. 53, p. 47).

1° Quand je suis ici, tous les courriers doivent m'être remis ; vous viendrez ensuite chercher votre part chez moi.

2° Défense absolue, in virtute sanctae obedientiae, et au nom de la morale et du droit canon, de faire aucune opération de bourse à terme.

3° Les opérations d'arbitrage doivent être rares et prudentes et ne peuvent pas constituer une occupation habituelle.

4° Il n'est pas tolérable qu'on vous voie presque journellement à la Société générale.

5° Tout voyage doit être autorisé d'avance, ou justifié après.

6° Défense absolue de faire sans permission aucun prêt aux inventeurs ou à qui que ce soit.

7° Il est bien entendu que tout emploi risqué des fonds du noviciat et des autres capitaux de la Congrégation est un crime.

8° La tenue des comptes est un devoir d'état et passe avant toutes occupations de parloir qui paraissent peu justifiées.

9° Il faut se débarasser du moulin de Fourdrain et de la villa de Ghlin, même en perdant quelque chose.

10° Il faut être prêt à donner ses comptes à la fin de chaque mois.