436.07

AD B.21 /7a.4

Ms autogr. 3 p. (21 x 13)

Du P. Freyd

Rome ce 25 août 1869

Mon bien cher ami,

Votre dernière m'est arrivée ce matin au moment où je me proposais de vous écri­re. Je profite du départ de M. Humbrecht et d'un tout petit instant qui me reste pour vous tracer deux lignes.

Je suis bien content de vous savoir auprès de notre cher abbé Perreau; vous vous serez utiles l'un à l'autre et je pense que vous ne vous disputerez point.

Eh oui, mon bien cher, la vie dans le monde n'est pas commode et notre sanctifica­tion y court plus d'un danger. Qui peut, au milieu de la poussière, ne pas en être cou­vert, du moins un peu? Qui, au milieu du bruit, des distractions, du tracas des affai­res mondaines, (peut) demeurer dans un saint recueillement, tel que le demande de nous notre adorable Maître, qui seul veut être notre vie? C'est possible, mais c'est difficile.

Néanmoins j'aime que mes fils spirituels essaient un peu de cette vie; ils appren­nent mieux à faire bonne récolte de force, de vie surnaturelle, d'amour de Dieu, quand ils reviennent. Heureusement, vous avez à revenir et à rester encore quelque temps, quelques années. Nous aurons le loisir d'étudier l'adorable volonté de Dieu sur vous. En attendant, je ne veux pas de préoccupations, mais de la prière et de l'abandon à Dieu seul.

Je devais partir demain pour (la) France, mais j'ai reçu un contre-ordre. Ce sera peut-être pour l'un ou l'autre jeudi des semaines suivantes. Comme Dieu le voudra. En somme je ne me soucie pas grandement des voyages.

Quant à vous ne vous tourmentez pas tant pour votre sténographie. Si vous n'êtes pas ici pour le 1° octobre, cela ne sera pas un péché mortel.

A Dieu, mon cher ami. Je suis avec affection tout vôtre in Xsto Jesu.

M. Freyd

Je n'ai aucune nouvelle de M. Le Tallec depuis son départ. M. Poiblanc seul est en­core ici, il étudie la morale. M. Rouillard est vicaire à Blois.