433.08
AD B.21/7a.1
Ms autogr. 3 p. (21 x 13)
Du P. d'Alzon
Le Vigan 13 juin 1871
Mon cher ami,
Vous n'aurez qu'un tout petit mot pour vous dire que j'ai été non pas malade mais tres souffrant. Je me croyais guéri; je ne le suis pas encore.
Voilà que le bon Dieu prend les hôtes du Séminaire français: le bon Evêque de Rodez a paru devant Dieu. J'aurais cru que le premier à partir serait ou l'Evêque de Nîmes ou celui de Blois ou celui de Meaux. Que restera-t-il de ce séjour? Veuillot en parle aujourd'hui et le Père Daum doit être content.
Je prie tous les jours tant que je puis, je dis des messes, je récite des masses de chapelets, pour que Dieu mène les choses à sa façon qui est la bonne.
L'abbé Desaire est toujours à sa Notre-Dame des Châteaux. Il y attend le p. Emmanuel qui n'y va pas, attendu que le P. Em. attend que je rentre à Nîmes. Pourtant j'y serai sous peu et alors le P. Em. partira et l'abbé Desaire reviendra; mais en ce moment, je ne vaux pas la corde pour me pendre… vous, jeune homme, vous ne comprenez pas ces choses: vous n'êtes jamais malade… Allez, cela viendra.
J'ai eu un moment l'envie de me joindre à l'Evêque de Nevers, puis j'ai vu que j'avais manqué l'occasion.
(… une ligne indéchiffrable…). Je vois que j'y perds cinq ou six mille francs. Ne le dites pas au P. Brichet qui se moquerait de moi.
On dit que les poignards commencent à jouer â Rome, est-ce vrai?
Donnez-moi par vous ou le Père Alexis quelques détails sur la fête du 25° anniversaire.
Adieu. J'ai un gros mal de tête. Je vous embrasse bien tendrement, mais je m'arrête.
M. d'Alzon
L'abbé Frizon voudrait toujours qu'on lui dît quelque chose du côté de Rome.
* En NHV IX, 42, et P. Dehon mentionne cette lettre: «Le 13 juin, mêmes encouragements» (que dans la lettre du 15 mai). On ne voit guère d'encouragements dans ce texte; apparemment, il a renoncé à redéchiffrer cette lettre en rédigeant ses «notes».