218.70

B18/9.2.70

Ms autogr. 3 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 4 juillet 68

Chers parents,

Bien que mes vacances soient un peu retardées cette année, j'aurai bientôt le bonheur de me retrouver au milieu de vous. Un mois sera bientôt passé. Je ne serai libre que le 4 août. Fort heureusement, nous sommes cette année privilégiés pour la température. Nous avons depuis le commencement de juin presque chaque jour des pluies d'orage qui entretiennent une fraîcheur de printemps. Aussi suis-je moins fatigué même que l'an dernier. Du reste je prends les ménagements nécessaires pour ma santé.

Je me suis occupé des peintures en question. J'en ai trouvé deux qui, je crois, vous plairont et j'ai cru devoir entrer immédiatement en marché. Je dois les revoir demain et conclure l'acquisition. Ce sont deux belles vues des environs de Rome, qui ont un cachet si poétique. Elles me coûteront 250 francs, sans les cadres que nous y ferons mettre en France. Le prix n'est pas élevé, et je tâcherai d'économiser un peu sur mon voyage de façon à ce que vous puissiez jouir du plaisir d'avoir des peintures, sans que la pensée de leur prix diminue beaucoup cette joie.

Si vous voulez bien m'envoyer 500 Fr, ils me suffiront facilement. Vous pourrez diviser l'envoi si vous le croyez prudent. Je crois du reste qu'on peut se fier à une lettre chargée. Il doit être préférable de mettre sur l'adresse: par Marseille, pour qu'elle ne passe pas par l'Italie.

Je suis obligé d'abréger ma lettre pour profiter d'une occasion qui la portera en France.

Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et Marthe et Amélie.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon, diacre