218.91

B18/9.2.91

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 29 décembre 69

Chers parents,

Les fêtes de ces temps-ci me font beaucoup penser à vous chaque jour surtout à l'autel. Comme nous étions heureux l'année dernière pendant le temps de Noël! Quelles belles journées nous avons passées ensemble! Papa a dû se rappeler avec délices la ste communion qu'il reçut des mains du St-Père et la belle fête de Noël. Notre voyage à Naples est aussi une source de charmants souvenirs, qui doivent faire le sujet de vos entretiens de chaque jour. Nous avons vu là la plus belle nature et tout le luxe de la vieille civilisation païenne à Pompeï.

Je reste à Rome cette année pendant ces petites vacances et j'y trouve aussi de bien grandes choses avec beaucoup moins de fatigues. Toutes les fêtes de Rome sont rehaussées par le grand nombre des évêques qui les suivent. Le concile continue ses travaux. Il y a eu hier congrégation générale et il y en aura une autre demain. Elles se tiennent jusqu'à présent à St-Pierre. Mais on prépare au Quirinal une salle plus propre aux discussions. La salle de St-Pierre servira toujours pour les sessions solennelles. La discussion des décrets est commencée et nous avons eu déjà hier beaucoup à écrire. Nous sommes heureux d'assister à tout cela et tout le monde envie notre sort. Le concile fait espérer des résultats immenses et les petites difficultés que grossissent les journaux n'auront aucune influence sérieuse.

Nous avons, comme les journaux l'annoncent peut-être, un temps très doux depuis un mois, mais des pluies presque continuelles.

Je prends pour ma santé toutes les précautions nécessaires et je me porte parfaitement. Je compte bien mieux finir cette année que l'année dernière.

Je demanderai pour vous à Dieu des grâces abondantes au saint sacrifice le 1er janvier, comme je l'ai fait déjà pour maman à la fête de St Étienne, son patron.

Veuillez présenter mes souhaits de bonne année à mes oncles et tantes et à ceux de nos amis à qui je n'ai pas le temps d'écrire.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon, pr.