220.12

B18/11.1.12

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 12 juin 70

Chers parents,

Nous avons eu toute cette semaine un spectacle bien touchant à Rome. À l'occasion de l'octave de la Pentecôte, il y avait tous les soirs dans une des principales églises de Rome des prières publiques pour le Concile. Les romains s'y sont rendus en foule avec leur grand esprit de foi. Les ordres religieux et les confréries et associations pieuses de chaque paroisse avec leurs costumes variés y allaient en chantant les litanies. Quel beau spectacle qu'une société franchement chrétienne, priant Dieu avec ferveur pour les besoins de l'Église! Lundi dernier, c'était à St-Pierre. Le St-Père s'y est rendu avec tout l'épiscopat et le Sacré-Collège. La basilique était presque remplie comme aux plus grandes fêtes, et la place St-Pierre était dans tout son beau, ornée des processions de religieux et de confrères qui allaient et venaient en chantant. Ces prières obtiendront au Concile des grâces abondantes.

On espère avoir une session à la St-Pierre ou peu après. Je tâcherai de partir au lendemain de cette session. Mais je ne sais pas encore combien dureront mes vacances. Du reste, ma santé est excellente. L'été est très bénin cette année. Il pleut depuis huit jours et il fait aussi frais qu'au printemps.

La commission du bracelet n'est pas très commode à faire. Je n'en ai trouvé que deux qui pourraient aller. On m'a demandé de l'un 100 fr et de l'autre 45 fr. Quant au médaillon, on peut en avoir en mosaïque byzantine pour une trentaine de francs. Répondez-moi bientôt au sujet de ces commissions.

J'ai reçu des nouvelles de Mr Boute. Il dit qu'il vieillit vite, il espère cependant aller à La Capelle aux vacances1. Palustre m'a écrit qu'il partait avec sa femme pour me recevoir. Si je pars avant cette époque-là, j'irai directement à La Capelle. Dans ce cas, je passerai peut-être par Tours en revenant à Rome. Henri a-t-il reçu les petits camées que je lui ai envoyés? Siméon est toujours paresseux à écrire.

Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et mes petites nièces.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon, pr.

1 Cf. LC 65 (du 5 avril 1870).