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B 109/2

12. 03. 1873

Abbé Désaire (Lettre insérée en mai 2003)

+ Saint-Quentin le 12 mars 1873

Mon bien cher ami,

Les choses ont marché comme vous le désiriez puisque vous voilà avec l'excellent monsieur Duponchel.

J'ai attendu quelques jours pour annoncer votre détermination au p. Freyd afin de ne pas vous devancer et j'ai fait savoir au p. Daum que s'il aime encore à rire il n'a qu'à demander des détails sur votre hégire.

Je n'ai pas besoin de vous redire combien j'ai été heureux de vous posséder pendant trois jours. C'était pour moi plus que le bonheur de revoir un excellent ami, c'était la satisfaction de vous voir dégagé d'une entreprise fâcheuse où j'avais contribué à vous lancer. L'Assomption n'est pas du tout ce que nous avions rêvé et nous n'avons qu'à remercier Dieu de n'y être pas engagés. J'attribue cette heureuse issue de nos vains projets à la grâce de Dieu et à nos confiantes prières. Laissons-nous conduire par la Providence et le bon Dieu réalisera ses projets à notre égard.

Votre plan de conduite me paraît excellent. Faites du bien comme vicaire en attendant autre chose.

Je voudrais savoir si vous avez pu obtenir la station que vous désirez prêcher. J'attends de vos nouvelles prochainement et je suis sûr que vous me chanterez le cantique de Moïse et vous me confirmerez votre joie d'être sorti d'Egypte (cf. Ex 15, 1 - 21)..

Mes confrères ont conservé de vous un excellent souvenir. Mr Genty qui a oublié votre nom vous appelle « le monsieur qui est si aimable ».

Mon œuvre achève de s'organiser. J'y dirai la messe dimanche prochain. L'autel s'est organisé et meublé sans trop de difficultés. Ce qui manque se trouvera. Saint Joseph est un bon économe. Aidez notre œuvre par vos prières.

Présentez mes amitiés à Mr Duponchel. Ecrivez-moi bientôt.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

                                                     L. Dehon, vic.