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23. 06. 1873

Ses parents

Bien chers parents,

Les chaleurs qu'il fait depuis quelques jours me consolent du retard de notre pèlerinage. Nous aurons une température plus favorable au mois de septembre.

J'éviterai ainsi de faire deux voyages. J'assisterai au Congrès des associations ouvrières à Nantes du 25 au 30 août et j'irai de là à Auray et à Lourdes.

Nous avons fait ici cette année de belles processions au grand désappointement des mauvais journaux qui nous ont accablés d'injures. J'en ai eu ma large part, de ces injures, à cause de quelques mots d'un sermon qui ont été exploités et interprétés comme ces gens savent le faire. Je ne leur ai pas répondu. Tous les honnêtes gens les méprisent.

Monseigneur de Beauvais n'est resté qu'une journée. J'étais très heureux de le revoir. Il m'a demandé avec beaucoup de bonté des nouvelles des autres sténographes. Il était heureux aussi de causer de Rome et du Concile.

Le Patronage marche bien. Il s'est augmenté d'un bon nombre d'enfants qui viennent de faire leur première communion. Nous avions hier une belle séance de physique amusante.

Une trentaine de personnes sont parties d'ici ce matin pour le pèlerinage de Paray-le-Monial, avec Mr l'archiprêtre.

Palustre m'écrit de temps en temps. Il passera par St Quentin au mois d'août en se rendant en Hollande pour assister à l'abjuration d'un de ses amis qui de protestant se fait catholique. Il s'arrêtera ici deux ou trois jours. Il a aussi l'intention d'aller à La Capelle avec sa femme.

Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et les enfants.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon, vic.

P.S. Je serai content de recevoir des liqueurs.