221.37
B18/11.2.37
18. 08. 1873
Ses parents
Bien chers parents,
Je vous cherchais des yeux en arrivant à Liesse hier avec notre procession de trois mille hommes priant, chantant, et suivant pieusement leurs bannières. C'était vraiment un beau spectacle. Nous étions 220 de St Quentin.
Notre pèlerinage a été heureux. La joie et l'émotion nous ont fait oublier la fatigue. Je vous enverrai un des comptes-rendus que publieront nos journaux.
Pour notre voyage de Lourdes, je partirai aussitôt que mon oncle et ma tante, parce qu'il faut que je sois à Nantes le 25 au soir pour le congrès des associations ouvrières, qui doit durer cinq jours. Je donne rendez-vous à mon oncle et à ma tante à Nantes le 30 au soir.
Si vous pouviez venir avec nous, je suis sûr que vous seriez heureux de voir les sanctuaires d'Auray, de Lourdes, de Paray-le-Monial, et de vous les rappeler ensuite comme vous vous rappelez encore avec émotion les sanctuaires de Rome et de Fourvières.
Je comprends que la dépense vous effraye. Je crois que mille francs vous suffiraient facilement. Vous pourriez peut-être aller à Auray et à Lourdes et revenir ensuite directement au lieu de faire le tour par Montpellier et par Lyon.
Faites-moi connaître votre décision. Pour moi, 500 francs me suffiront. Vous pouvez me les envoyer dans une lettre à charge ou bien les remettre à mon oncle si vous ne faites pas le voyage. Je ne compte pas être de retour avant le 20 septembre.
Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et les enfants.
Je vous embrasse de tout cœur.
Votre dévoué fils
L. Dehon, vic.