229.02
B19/1.1
04. 09. 1879
M. Marie du SC (Servantes)
Chère Mère,
Je ne suis venu ici qu'à regret. Je me sentais incliné à rester près de vous. Mais je n'ai pas cru pouvoir le faire à cause de mes parents. Notre Seigneur me le pardonnera, je l'espère.
Je ne suis pas d'ailleurs ici sans croix que je veux accepter en réparation.
Le P. Joseph est toujours le même. Il m'écrit tous les jours pour me demander à partir.
La situation pécuniaire de St Jean m'est aussi un boulet que je traîne malgré moi. Je veux cependant avoir confiance et faire la volonté de Jésus.
Que notre petite Sœur recommande à St Joseph son petit frère, le Père Joseph et qu'elle nous obtienne pour le Sacré Cœur des novices fervents.
Je crains que ceux qui viendront ne trouvent là personne pour les former et que tout aille encore longtemps mal. Jésus nous laisse bien dans la pauvreté spirituelle. Il est vrai que nous sommes bien indignes de ses grâces.
Vous avez, Chère Mère, une bien grande mission, c'est de contribuer à hâter la consolation du Cœur de Jésus par les prières, souffrances et sacrifices de la communauté.
Redoublons de confiance, puisque Jésus a bien voulu accepter une première victime.
In te Cor Jesu speravi, non confundar in æternum (cf. Ps 31, 2).
En union sous la croix,
Jean du Cœur de Jésus. V.C.J.