Spis treści

25ème Méditation. Le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ

Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Matth. chap. XI, 27-30).

27. Omnia mihi tradita sunt a Patre meo. Et nemo novit Filium nisi Pater: ne­que Patrem quis novit, nisi Filius, et cui voluerit Filius revelare.

28. Vende ad me, omnes qui laboratis et onerati estis et ego reficiam vos.

29. Tollite jugum meum super vos, et discite a me quia mitis sum et humilis cor­de: et invenietis requiem animabus vestris.

30. Jugum enim meum suave est et onus leve.

27. Mon Père m'a remis toutes choses. Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père: et qui connaît le Père si ce n'est le Fils et ceux à qui le Fils le révèle.

28. Venez à moi vous tous qui avez des souffrances et des charges et je vous soulagerai.

29. Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur: et vous trouverez la paix en vos âmes.

30. Car mon joug est doux et mon fardeau léger.

II. Sommaire. - Depuis la Rédemption, Dieu le Père nous a donné son Fils pour roi. Jésus l'a bien mérité, il a acheté assez cher cette royau­té au Calvaire. Nous lui devons la vie de la grâce, nous lui appartenons. Il a donc droit à régner sur nos cœurs et sur toute notre vie, et il le veut.

Il veut faire régner en nous son esprit, ses vues, ses idées, ses senti­ments, ses mœurs. Il veut que son divin Cœur règne sur les nôtres. Donnons-nous à lui, comme il y a droit. Ne craignons pas, son joug est doux et son fardeau léger.

Il récompense ceux qui le servent par la paix et la grâce de son Cœur en ce monde, ce qui vaut cent fois mieux que les biens terrestres, et par les joies du ciel ensuite dans l'union éternelle avec lui.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple: O mon bon Maître, je sais vaguement que vous êtes mon roi, mais jusqu'à présent je vous ai peu obéi, je vous ai bien mal servi. Eclairez-moi, instruisez-moi. Montrez-moi clairement le service que je vous dois et inclinez mon cœur à vous le donner.

I. Jésus est notre roi

Le Sauveur. - Il est bien vrai que je suis devenu votre roi. J'ai acheté la couronne d'or par la couronne d'épines. Vous étiez tous esclaves du démon par le péché d'Adam. Je vous ai rachetés, j'ai payé vos dettes en expiant pour vous tout ce que vous deviez à la justice de mon Père. Je l'ai fait pour vous remettre à mon Père et à son service. Mais mon Père vous a laissés entre mes mains. Vous êtes ses serviteurs, mais il m'a con­stitué votre chef et votre roi. C'est moi qui ai mission de vous conduire, de diriger vos travaux, et plus tard je vous conduirai à la récompense et au repos éternel.

J'ai expliqué cela clairement à mes disciples. Saint Matthieu et saint Jean vous le rapportent dans l'Evangile, et saint Paul le répète dans ses Epîtres. C'était d'ailleurs le sens des prophéties et des psaumes. Mon Père m'avait promis une royauté universelle (Ps., 2 - Ps., 109). Mon Père a tout mis en mon pouvoir, disais-je à mes disciples: Omnia mihi tra­dita sunt a patre meo (S. Matth., xi). Et je leur en donnais le motif: C'est que mon Père m'aime extrêmement, non seulement parce que je suis son Fils, mais parce que j'ai restauré sa gloire, j'ai payé la dette des hommes, j'ai donné ma vie pour l'honneur de mon Père et pour le salut de mes frères.

Mon Père m'aime et il m'a donné tout pouvoir: Pater diligit Filium et omnia dédit in manu ejus (Joann. III, 35). Il m'a transmis ses droits et m'a fait héritier de sa puissance royale sur les hommes rachetés: Quem consti­tuit Pater haeredem universorum (Hebr. 1, 2). Il a tout soumis à mon pouvoir et m'a fait le chef de l'Eglise: Omnia subjecit Pater sub pedibus ejus et ipsum dedit caput super omnem Ecclestam (Eph. 1, 22). Vous avez reconnu ma royauté et mon autorité dans les professions de foi de votre baptême. Vous avez rejeté la royauté de Satan et celle du monde pour ne reconnaî­tre que la mienne. Vous avez cent fois promis à mon cœur de le laisser régner en vous.

Si vous êtes prêtre et religieux, vous êtes devenu un serviteur plus inti­me, et nécessairement plus obéissant et plus dévoué.

II. Comment Jésus-Christ règne en nous

Mais comment s'exerce mon règne? Vous le savez, je veux d'abord régner dans vos cœurs, avant de faire de vous des apôtres pour étendre mon règne sur les âmes. Je veux régner dans vos cœurs par ma grâce et par mon esprit. Un autre esprit que le mien y a pris pied, c'est l'esprit du démon et du monde, c'est l'amour-propre, la sensualité et la cupi­dité.

Vous y avez trop cédé jusqu'à présent. Vous avez trop écouté les im­pressions des sens et les désirs de la nature. Saint Paul vous le rappelle: Non omnes aliquando conversati sumus in desideriis carnis nostrae, facientes volun­tatem carnis et cogitationum (Eph., II, 3).

Je veux vous arracher à ce joug pernicieux. Mais je veux que vous ac­ceptiez le mien spontanément et par amour. Prenez-le parce qu'il est doux et que mon fardeau est léger. Le service du monde et du démon laisse après lui le remords et le dégoût. C'est un joug honteux et servile. A mon service, je vous fais rois vous-mêmes. Vous régnez sur vos pas­sions d'abord, sur le démon que vous chassez, sur le monde que vous méprisez, sur les âmes que vous gagnez par la charité. Et mon service laisse après lui la paix et la joie.

Prenez mon joug; mon règne est tout intérieur: Regnum Dei intra vos est (Luc., XVII). Il consiste à bannir de votre cœur tout autre esprit que le mien, à ne rien juger que selon mes maximes, à aimer ce que j'aime, à faire ce que je désire. Que vos pensées soient mes pensées: Hoc sentite in vobis, quod est in Christo Jésus (Philip., 4). Que vos paroles soient mes paro­les: Si quis loquitur quasi sermones Dei (1 Pet., IV). je veux vivre en vous et faire de vous d'autres moi-même: Induite novum hominem. - Induite Jesum Christum (Eph.). Il faut pour cela avoir sous les yeux mes vertus, et sui­vre en vos cœurs mes inspirations.

Je vis en vos cœurs par mon Esprit. Il est là comme en un temple, mais aussi comme sur un trône. Il doit commander et diriger, il est le maître de la maison; ou plutôt, c'est moi, c'est mon Cœur qui vit et rè­gne par lui en vos cœurs. Ecoutez-moi toujours.

III. Suivons notre roi au combat

La direction que je vous donne est tout opposée à celle du monde. Il flatte l'amour-propre et la sensualité, moi je les combats. Mais vous sa­vez pourquoi je les combats, et quel est le profit de vos luttes pour la gloi­re de mon Père, pour les âmes et pour vous-même. Si un roi disait à son peuple: «l'ennemi est à nos portes, je vais le combattre, qui veut se join­dre à moi? Mais qu'on le remarque bien, je ne veux que des soldats cou­rageux et dévoués, de bons chevaliers qui acceptent de mener avec moi la vie austère des camps. Plus on fera des sacrifices avec moi, plus on au­ra de part on butin». Que répondraient les hommes de cœur et de coura­ge? Ils s'offriraient avec empressement pour aller en campagne, en me­nant la vie austère et rude de leur roi.

C'est ce que je demande aussi de ceux qui m'aiment. Mes ennemis et les leurs sont les mêmes. Je les ai combattus en embrassant la pauvreté et l'abnégation. Je vous appelle à me suivre. Le moins que vous puissiez faire est de résister à la sensualité et à l'amour-propre, pour n'être pas vaincus et entraînés dans leurs excès; mais si vous voulez être vaillants et bons soldats, vous ferez plus, vous poursuivrez à fond ces ennemis. Vous irez droit contre eux en aimant l'humilité, l'obéissance, la pauvreté, le sacrifice comme mon Cœur les a aimés. Oh! alors vous serez mes amis et vous m'aiderez à vaincre le monde.

Mais pour cela, il faut vous mettre à bien étudier votre modèle; à bien considérer ma vie, à voir comment j'ai mené le combat moi-même et à me suivre. Allez souvent de Bethléem au Calvaire. Suivez-moi, et vous deviendrez des vaillants au service de votre roi.

Je vous l'ai dit déjà, les sacrifices que l'on fait avec moi sont bien com­pensés. Mon joug est doux et mon fardeau léger.

Je récompense de suite par des joies inexprimables: Centuplum accipietis nunc et in tempore hoc (Marc., X).

Vous en avez fait l'épreuve. Quelles n'étaient pas votre joie intime et la paix de vos âmes, quand vous étiez fervents et réguliers! Quand vous étiez généreux, c'était plus que de la joie, c'était une ivresse spirituelle. Vous avez perdu la paix quand vous vous êtes relâchés, vous la retrouve­rez en redevenant fervents.

Ainsi, pour que je règne véritablement dans vos cœurs, tenez-les bien purs. C'est la première condition. Puis soyez toujours attentifs à ma voix et à ma grâce. Apprenez que je suis doux et humble de cœur. Soyez comme moi humbles de cœur et dociles aux directions de la grâce. Fai­tes à chaque instant ce que vous dicte votre conscience éclairée par mon Esprit. Si vous me laissez vivre en vous, votre vie sera toute illuminée, toute fortifiée. Je serai moi-même votre lumière, votre paix et votre for­ce: Ego reficiam vos.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

O bon Maître, venez, vivez et régnez en vos serviteurs. Les serviteurs infidèles ne voulaient pas de l'autorité de leur roi et maître: Nolumus hunc regnare super nos. Moi je vous prie au contraire de venir en moi et d'y ré­gner sans réserve. je veux purifier de nouveau mon cœur pour qu'il puisse être votre temple. je veux vous y faire un trône et m'y tenir à vos pieds. je veux vous consulter en tout, et toujours faire votre volonté. Cœur de Jésus vivez et régnez en moi et dirigez-moi.

BOUQUET SPIRITUEL

- Omnia mihi tradita sunt a Patre meo (S. Matth. XI).

- Tollite jugum meum super vos et invenietis requiem animabus vestris (Ibid).

- Domine, quid me vis facere? (Act. IX, 6).

- Mon Père m'a tout remis en mains (S. Matth. XI).

- Prenez mon joug, et vous trouverez la paix intérieure (Id.).

- Seigneur, que voulez-vous que je fasse? (Act. IX).