1890

CORRESPONDANCE DU PERE DEHON : ANNEE 1890

28. 01. 1890. B 18/13. 12 (inv. 227. 12). Abbé Desmis (copie manuscrite)

Mon cher ami,

Votre bonne tante est morte saintement aujourd'hui. On lui donnera la sépulture jeudi. Vous savez qu'elle était souffrante depuis longtemps. Elle a été bien courageuse et bien édifiante jusqu'au bout.

Elle s'est toujours beaucoup intéressée à vous. Elle me parlait de vous chaque fois que je la voyais. Priez bien pour elle. Elle pourra bientôt, j'espère, vous aider du haut du ciel.

Je vous souhaite la paix et la joie dans votre belle vocation.

Agréez mes sentiments affectueux en N. S. L. Dehon
Mes respects au vénérable Père abbé.

01. 02. 1890. B 24/6 (inv. 498. 04). Secrétaire de l'évêché de Soissons

Monsieur le Secrétaire,

Je réponds à votre demande de renseignements du 30 janvier.

M. Delmas appartient au diocèse de Beauvais. Il est élève à St Sulpice. Il est sous-diacre.

Les autres continuent leurs études avec nous.

M. Noiret Eugène a reçu les Ordres mineurs le 28 juin 1889.

M. Cottart Adrien a reçu aussi les Ordres mineurs à la même date.

Je vous prie d'agréer l'assurance de mes sentiments dévoués L. Dehon.

21. 02. 1890. ( OSP 6, 310). P. Rasset P. Rasset

01. 03. 1890 (?) B 24/8 (inv. 500. 05). P. Grison

Cher ami,

Je penserai à votre fête le 18. Que St Gabriel vous console et vous fortifie! Vraiment vous êtes maintenant ce que vous désiriez, un vrai missionnaire. Vous avez à faire à une population presqu'inculte, et si un jour vous allez à Esmeraldas vous serez à peu près en pays payen. Vous êtes dans de bonnes conditions pour vous sacrifier et pour prouver votre amour à Jésus en souffrant pour lui.

Faites aimer la très sainte Vierge Marie par ces pauvres enfants qui sont si exposés à se perdre. Vous êtes le plus âgé de nos Pères, donnez-leur toujours l'exemple. Soyez le Nestor de ce petit bataillon. Je vous recommande surtout les jeunes scolastiques. Parlez-leur souvent de leur formation, de leurs exercices de piété, des devoirs de la vie sacerdotale. Elevez toujours la conversation dans les récréations. Parlez des choses édifiantes, des exemples des Saints, des oeuvres à faire. Ne craignez pas de m'écrire quand il y a lieu. Aidez les scolastiques pour leurs études de théologie. Entendez-vous avec le P. Irénée pour cela. Faites à chacun un petit plan d'études. Pour les appels aux Ordres, formez ensemble un petit conseil.

Il est question que nous fondions une résidence à Verdun, mais c'est encore douteux.

Trichot va être sous-diacre le 22. Le P. Jeanroy va bien. Il travaille pour la Revue. Il va aller prêcher dans le Limousin.

Vive St Gabriel et la Ste Vierge. + Jean du Coeur de Jésus.

10. 03. 1890 (de Rome) B 20/2 (inv. 290. 04). P. Falleur

Cher fils,

Ecrivez-moi de temps en temps, vous savez que j'ai un grand souci de toutes nos affaires.

Je voudrais retrouver dans ma mémoire la liste de tous nos prédicateurs de retraite depuis vingt ans, aidez-moi. Vous avez une source pour trouver cela, ce sont vos registres où le paiement du prédicateur est marqué chaque année.

Mon frère m'a dit que vous feriez bien d'annoncer votre ferme à un notaire d'Hirson, en lui disant que sans être pressé vous vendriez si l'occasion était favorable.

Tout vôtre Jean du C. de J.

15. 03. 1890 (de St Quentin) B 24/6 (inv. 495. O1 498.01). Secrétaire de l'év. de Soissons

Monsieur le Secrétaire,

Je vous envoie les pièces requises pour mes ordinands. J'ai en outre à vous prier d'inscrire deux de mes étudiants sur la liste des étudiants ecclésiastiques.

M. Léon Bertrand a tiré à St Quentin le n° 355, le 1er février.

M. Canoeld Vincent a tiré à Sains le n° 29, le 28 janvier.

Je vous prie d'agréer mes dévoués respects. L. Dehon.

28. 03. 1890. B 24/6 (inv. 495. 02 498.02). Secrétaire de l'évêché de Soissons

Monsieur le Secrétaire,

Je vous envoie l'acte de naissance de M. Bertrand. J'attends celui de M. Vincent. J'espère l'avoir demain. Vous pouvez les porter comme étudiants à l'université de Lille.

Je vous prierai de m'envoyer un Celebret. J'en ai souvent besoin en voyage.

Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.

20. 04. 1890. B 90/1 (inv. 112818). Parents des élèves (externes) de Saint-Jean

Institution Saint-Jean, Saint-Quentin

M

Je sais que votre concours ne nous fera jamais défaut, lorsqu'il s'agit du bien des chers enfants qui nous sont confiés. Permettez-moi donc d'attirer votre attention sur quelques points que nous jugeons d'une grande importance.

1° EXACTITUDE

Le bon ordre veut que nous exigions de nos Elèves la plus rigoureuse exactitude aux heures d'entrée à l'Institution. Il n'est pas moins indispensable d'éviter le grave préjudice causé aux études par les absences de classe. Rien, en effet, ne peut remplacer l'enseignement du professeur régulièrement suivi. Voici sur ce sujet les principaux articles du Règlement.

Heures pour l'Arrivée et le Départ

Les Externes doivent arriver à 8 heures les jours ordinaires et à 8 heures ½ le Dimanche ; ils sortent à midi et doivent rentrer pour 1 heure ½ ; le soir, à 6 heures a lieu le départ des Externes de la classe de huitième. A 7 heures, départ général.

Elèves de 9è, 10è et 11è. - Les Elèves de 9è doivent arriver à 8 heures ; ceux de 10è et de 11è à 8 heures ½. Ils sortent à midi, reviennent à 1 heure ½ et partent à 4 heures ½.

Ces Elèves sont dispensés de venir à l'Institution les Dimanches et Fêtes, à moins qu'ils ne soient dans l'année de la première Communion, ou dans l'année qui la précède.

Retards

Les Externes doivent arriver exactement aux heures indiquées ; l'ordre général de la Maison exige même qu'ils arrivent trois minutes au moins avant le commencement d'un exercice. Le matin, ils ne peuvent entrer avant 7 heures ¾.

Tous les retards sont punis, et peuvent même, s'ils sont trop fréquents, entraîner le renvoi de l'élève.

D'autre part, les Externes ne sont jamais retenus à l'Institution après l'heure indiquée pour la sortie, à moins que les Parents n'aient été avertis par lettre.

Absences

L'Institution n'admet pas d'Externes libres. Les Classes, les Etudes et les Récréations qui ont lieu de 8 heures à midi et de 1 heure ½ à 7 heures, sont donc obligatoires pour tous les Externes. Ils ne peuvent s'en dispenser sous aucun prétexte, à moins qu'il n'en aient auparavant obtenu la permission de M. le Préfet de Discipline. L'Elève qui, sans cette permission, se dispenserait de venir à l'Institution aux heures réglementaires, serait sévérement puni et même renvoyé en cas d'absence prolongée.

Si un Externe est retenu à la maison par une indisposition sérieuse, les Parents sont priés d'en prévenir le plus tôt possible M. le Préfet de Discipline ; l'Elève devra en outre, à son retour, lui remettre un billet signé des Parents.

Dispenses

Les dispenses de Classe, d'Etude, etc…, doivent être demandées par les Parents eux-mêmes, de vive voix ou par écrit. Quelques-unes sont accordées assez facilement ; telles sont les dispenses :

1° De la récréation de 11 heures à midi, les jours de composition ;

2° De l'étude du soir, le Dimanche et le Mercredi. - N.B. Nous rappelons à ce sujet que la dispense d'une étude ne comporte pas la dispense du devoir.

3° Des promenades ;

4° Des Vêpres, à condition toutefois que les Parents feront assister leurs enfants à un office religieux de l'après-midi ;

Les autres dispenses ne sont accordées que très-difficilement et pour des motis très-sérieux.

2° CONDUITE EN VILLE

Dès que les Externes sont sortis de l'Institution pour se rendre chez eux, notre responsabilité cesse pour faire place à celle des Parents ; mais dans leur intérêt, pour l'honneur des familles et celui de l'Etablissement, nous devons prévenir autant que possible par nos réglements et réprimer au besoin avec vigueur ce que leur conduite peut avoir alors de répréhensible. Dans ce but, nous recommandons à tous les Externes les points suivants et prions les parents de concourir, autant que possible, à leur exacte observation :

1° Il n'est pas permis aux Elèves d'aller au Théâtre, ni dans les cafés ou autres établissements du même genre ;

2° Ils ne doivent pas fumer dans les rues ni sur les promenades publiques de la ville ;

3° Ils ne peuvent assister sans autorisation spéciale aux séances des tribunaux, ni aux conférences ou aux cours publics ;

4° Depuis la rentrée d'Octobre jusqu'à Pâques, les demi-pensionnaires et les Externes des classes inférieures jusqu'à la cinquième exclusivement, doivent être reconduits, après l'étude du soir, par leurs Parents ou par une personne de confiance.

En tout temps, il est à désirer que les plus jeunes enfants soient accompagnés, en venant en classe ou en rentrant dans leurs familles.

III° UNIFORME

La règle de l'uniforme oblige tous les Externes, à partir de la Huitième inclusivement, pendant toute la durée de l'année scolaire, jours de congés compris. En conséquence :

1° Les Dimanches et Fêtes, les Elèves sont tenus toute la journée à l'Uniforme complet, à quelque heure qu'ils sortent, et pour quelque motif que ce soit, lors même qu'ils sont avec leur famille. Les par-dessus de fantaisie sont prohibés ;

2° Tout chapeau et toute coiffure autre que la casquette réglementaire sont absolument défendus, n'importe quel jour et en n'importe quel lieu.

Des motifs très-graves ont fait établir ces règles, dont l'observation exacte est une condition absolue de maintien dans la maison. Nous savons que les Parents comprendront la nécessité de nous aider à les faire respecter, puisqu'elles ont pour but d'écarter de nos Elèves tout ce qui pourrait les distraire de leurs travaux et de les préserver des nombreuses séductions qu'ils rencontrent sur le chemin de la maison à l'Ecole. Sans en faire une règle, nous recommandons aux Parents de ne pas laisser trop facilement sortir leurs enfants seuls en ville, pendant les heures de liberté, surtout le soir.

Veuillez voir, M , dans cette démarche une preuve nouvelle de notre désir d'être utiles à nos chers Elèves, et agréer l'assurance de mon entier dévouement.

 Le supérieur    L. Dehon.

Saint-Quentin, le 20 Avril 1890.

(Texte imprimé, 3 pages. B 90/1 ; inv. 112.818)

05. 05. 1890. B 24/6 (inv. 498. 03). Secrétaire de l'évêché de Soissons

Monsieur le Secrétaire,

Avec l'autorisation de Mgr Duval j'envoie au Séminaire d'Issy mes deux étudiants, MM. Léon Bertrand et Canoëld Vincent. Je compte sur votre obligeance pour faire à qui de droit, préfet ou ministre, les déclarations nécessaires.

Je vous remercie d'avance et vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.

24. 05. 1890. B 24/6 (inv. 498. 05). Secrétaire de l'évêché de Soissons

Monsieur le Secrétaire,

La Mairie de Sains communique la réclamation ci-jointe à la famille de M. Vincent Canoëld que j'ai envoyé à Issy. Je pense que vous avez transmis le certificat à la Préfecture et que nous n'avons plus besoin de nous en occuper. Je vous remercie de l'empressement que vous avez mis à m'envoyer les pièces pour mes ordinands.

Je vous prie d'agréer mes dévoués respects. L. Dehon.

06. 08. 1890 (de Fourdrain) B 20/3. 1 (inv. 292. 3. 1 292.01) P. Falleur

Cher fils,

Gardez bien la paix avec vous-même et avec tous. Ne vous agitez pour rien (Phi 4, 6). Soyez doux et charitable pendant mon absence. Commencez l'inventaire, appelez M. Vinchon à votre secours.

Voici mon itinéraire: je vais aujourd'hui au Val. Vendredi j'irai à Clairefontaine, j'y séjournerai trois jours, les 9-10 et 11. Le 12 j'arriverai à Sittard. J'en partirai probablement le 16 directement pour St Quentin.

J'ai le projet de faire faire ici la retraite annuelle du 1 au 7 sept. Ce sera mieux qu'à St Quentin. Nous organiserons cela à mon retour. Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus

9-11 Août 1890. B 20/2 (inv. 290. 10). P. Falleur

Cher fils,

Je suis impatient d'avoir des nouvelles de nos bacheliers. J'espère en trouver à Sittard. Ci-joint 10f , cotisation de B. de Ligonnès (anciens élèves).

La maison d'ici est en bonne voie. Nous avons eu aujourd'hui la 1ère messe solennelle d'un jeune prêtre équatorien, élève du séminaire de Luxembourg.

Envoyez 40 ou 50f à Mme Blanc, si possible. Adresse: … (si vous ne savez pas l'adresse, attendez mon retour).

Je vous bénis affectueusement + Jean du Coeur de Jésus

Je rentrerai le 16 ou le 18.

Août 1890. B 19/9 (inv. 276.02). P. Falleur et Fr. Julianus Derine (sur la lettre de celui-ci)

02. 09. 1890. B 20/2 (inv. 290. 05). P. Falleur

Cher ami,

Je vous envoie la notice corrigée, faites-en tirer 500. Complétez l'adresse de L. Delacourt (n° de la rue) et envoyez la lettre.

J'ai écrit à Lecomte, Caudron et Broye pour les cours qui commencent lundi. Soyez toujours bien calme.

Si les messes de Derinne sont venues, envoyez 600f à M. Albouy. Demandez à Péronne les 515f pour Melle Lesueur. Si vous pouvez en faire rentrer davantage, songez à Mme Agombart (900). Donnez-lui au moins un acompte de 500.

Priez bien avec nous. La retraite paraît bénie. Je vous bénis affectueusement.

                          +  Jean du Coeur de Jésus

14. 09. 1890. B 20/3. 1 (inv. 292. 02). P. Falleur

Cher ami,

Accusez réception à V. Macé. Les 40° sont les frais d'envoi qu'il réclame.

N'ayez pas de souci au sujet de la caisse, j'ai largement ce qu'il me faut pour parer à toutes les éventualités.

Soyez tout à la retraite, mais faites le bien dans l'esprit de votre vocation. Lisez nos saintes Règles avec esprit de foi et vous verrez quelle source de grâces et de sanctification vous y trouveriez si vous étiez plus fidèle. Purifiez-vous sans réserve. „Haec est dies salutis” (Ps 118, 24). Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus

Une bénédiction aux autres si vous leur parlez.

29. 10. 1890 (de Anvers) B20/2 (inv.290. 06). P. Falleur

Cher fils,

Je reçois votre paquet de lettres à Anvers. Je serai ce soir à Sittard. J'en quitterai le 3 ou le 4 pour Clairefontaine.

Partagez vos 1.500f pour le mieux. Par ex.: 500f à Michel; 500 à Lefèvre Dumur; 500 à M. le curé de Conques.

Envoyez Fr. Paul Cottart prendre son inscription de licence à Paris. Billet aller et retour. Les dimanches et fêtes les bureaux ne sont pas ouverts. Ici tout est encore à l'état de préparation.

Soyez doux et bon avec tout le monde. Regardez ces huit jours comme un essai pour l'absence de deux mois.

Ecrivez très poliment à M. Alliot à Hannapes pour lui demander s'il peut nous faire un versement ou nous autoriser à faire traite. Ce serait pour M. Lecot.

Ecrivez 20 lettres à tous les retardataires du bordereau de juillet. Dites-leur que vous avez une forte échéance le 5 novembre.

Une bénédiction à tous les nôtres. Votre tout dévoué + Jean du Coeur de Jésus

30. 10. 1890 (de Sittard) B 20/3. 1 (inv. 292. 03). P. Falleur

Cher fils,

Voici mon itinéraire probable. J'irai lundi à Clairefontaine. J'en quitterai mercredi à midi pour aller coucher à Mézières. Le jeudi je passerai quelques heures au Val et coucherai à Fourdrain. Le vendredi, cérémonie de vêture à Fourdrain, coucher à St Quentin.

Gardez la paix de l'âme et la douceur. Ayez confiance pour le temporel. Réglez avec Michel comme j'ai dit. Je vous bénis affectueusement + Jean du Coeur de Jésus.

Envoyez-moi de suite deux ou trois notices sur l'Oeuvre à Clairefontaine. Prenez-les dans mon armoire près de la cheminée de mon bureau. Ce sont des Notices sur l'Oeuvre (en général), et non pas celles de Fayet ni de Clairefontaine.

30. 10. 1890. B 22/6 (inv. 454. 01). Mgr Scalabrini, év. de Piacenza (copie dactyl.)

Monseigneur,

Notre petite Congrégation des Prêtres-Oblats de S. Coeur de Jésus s'efforce de réaliser dans le Nord de l'Europe la belle oeuvre que vous avez entreprise en Italie pour les émigrants. Nous avons des écoles apostoliques et noviciats à Clairefontaine (Belgique) et à Sittard (Hollande). Nous désirons établir bientôt une procure pour les émigrants à Anvers, à Buenos Aires, à Montréal.

Les renseignements que nous pourrions avoir sur votre oeuvre nous aideraient et nous encourageraient. Avez-vous quelques notices? Avez-vous quelque Bref du S. Siège, des indulgences, une association de bienfaiteurs? Je vous serai reconnaissant si vous vouliez bien me faire envoyer ces documents par votre secrétaire.

Je dois aller à Rome dans un mois. Je me propose de visiter les maisons de votre oeuvre à Gênes et Plaisance. J'aurai l'honneur de vous faire visite. Je vous prie de me bénir et d'excuser la liberté que je prends. Daignez agréer, Monseigneur, mes respectueux hommages.

                                                             L. Dehon, sup. gén.

05. 11. 1890. B 24/15. 3 (inv. 515. 02). Mgr Duval

Monseigneur,

Mon départ de St Quentin ne m'a pas laissé le loisir de remercier Votre Grandeur comme je le devais, de sa visite si bienveillante et si paternelle à St Jean et à Fayet. Vos bonnes paroles ont été accueillies comme un encouragement puissant. Je vais repasser à St Quentin, mais à la fin du mois je serai à Rome comme c'est convenu.

L'exil est une grande souffrance morale, mais je l'accepte comme une expiation méritée. Je ne veux me plaindre de personne autre que de moi-même.

Je trouve nos oeuvres de Belgique et Hollande en très bonne voie. Les évêques nous sont très favorables, je vous envoie un spécimen de leurs approbations. Nous allons nous donner beaucoup de peine, Monseigneur, pour mériter aussi vos encouragements.

Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage de mon respectueux et filial dévouement. L. Dehon.

10. 11. 1890. B 22/10. D (inv. 464. 01). P. J. Chevalier

Mon très révérend Père,

Les dissentiments qui peuvent se manifester entre nos deux Congrégations n'édifient pas ceux qui en sont témoins. L'esprit du S. Coeur est un esprit de charité. Ne pourrions-nous pas faire cesser tous les malentendus?

Vous avez l'esprit trop large pour penser qu'il ne se formera pas d'autres Congrégations vouées au S. Coeur que celles d'Issoudun. Il faudrait alors détruire les Eudistes, les Prêtres du S. Coeur de Toulouse, ceux de Bétharam, ceux de Marseille, etc.

Permettez-moi de vous parler d'abord de Quito. Mgr l'archevêque de cette ville nous avait priés de nous charger de l'oeuvre de la Basilique votive en nous assurant que les Pères d'Issoudun y avaient renoncé. Il paraît que Mgr l'archevêque se trompait. Un de vos Pères est allé réclamer vos droits, c'est parfait; mais il aurait dû le faire courtoisement et se dispenser de dire à Mgr l'internonce et à Mgr l'archevêque des aménités comme celle-ci: „les Pères de St Quentin sont un ramassis d'apostats”, et autres choses semblables.

J'en viens maintenant à vos Pères d'Anvers. Ils ont adressé un rapport au St Siège au sujet de nos quêtes. Ce rapport est rempli de calomnies et de délations injustes. Il affirme à plusieurs reprises que nos Frères se sont fait passer sciemment pour des religieux d'Issoudun. C'est une grosse accusation, qui n'est nullement fondée. Je veux bien que nos Frères par maladresse et naïveté aient pu prêter à quelque quiproquo. Il suffisait de nous avertir. Nous ne sommes pas et ne voulons pas être des escrocs. Une dame d'Aix-la-Chapelle a, paraît-il, remis à nos Pères de Sittard quelques offrandes recueillies par elle avec les feuilles de votre petite oeuvre. Nos Pères de Sittard ont écrit à Tilburg pour savoir quelle somme ils devaient rembourser de ce chef, on n'a pas voulu leur donner une réponse positive.

Ce qui est plus étrange, c'est que vos Pères d'Anvers viennent de rééditer auprès de Mgr l'évêque de Luxembourg les calomnies envoyées à Rome dix mois auparavant. Votre institut n'y gagnera pas en considération à Luxembourg.

Il est nécessaire de mettre fin à toutes ces misères. Nous avons d'autres ennemis à combattre.

Veuillez, mon très révérend Père, éclaircir tous ces points et me dire ce que vous désirez de nous pour faire régner la paix et la charité entre nos deux oeuvres.

Nous avons toujours eu des relations courtoises avec toutes les autres Congrégations, je voudrais qu'il en fût de même avec les Pères d'Issoudun.

Je me recommande à vos saintes prières et vous prie d'agréer l'hommage de mon respectueux dévouement. L. Dehon, sup. gén.

12. 11. 1890. B 22/10. D (inv. 464. 04). P. J. Chevalier

Mon très révérend Père,

Quel poids peuvent avoir les propos douteux d'un frère convers à côté de l'immense témoignage rendu à notre loyauté par des milliers de notices, revues, en-têtes de lettres, cachets et autres documents officiels? Jamais nous n'avons pris le titre de Missionnaires du S. Coeur et nous ne le prendrons jamais. Il n'exprime pas notre vocation telle que nous l'entendons.

Nous voulons être prêtres ou oblats du S. Coeur. C'est la Congrégation des évêques et réguliers qui nous a appelés Prêtres du S. Coeur, je ne demande pas mieux que de reprendre le titre d'Oblats. Quant aux propos du P. Joseph, ils ont malédifié à Quito des religieux très sérieux, Jésuites et Dominicains. Après ses dires, Mgr l'archevêque a cru devoir demander à chacun de mes religieux de Quito à quelle congrégation ils avaient appartenu avant d'entrer chez nous, et il a été surpris d'apprendre qu'aucun d'eux n'avait appartenu à aucune congrégation auparavant.

Faisons le bien, chacun de notre côté. Je ferai en sorte que personne des nôtres ne favorise la confusion des deux oeuvres. Je demanderai à Rome le nom d'Oblats. J'ai la confiance que vous recommanderez aussi à vos religieux de pratiquer à notrre égard la charité fraternelle.

Je vous prie d'agréer mes respectueux et dévoués hommages. L. Dehon, sup. gén.

25. 11. 1890 (de Paray-le-M) B 19/1. 1 (inv. 229. 25). Mère M. du SC (Servantes)

Chère et bonne Mère,

Je vous envoie quelques mots de Paray. Me voici donc sur le chemin de Rome. J'attends là aussi des ennuis et des peines. J'en suis content surnaturellement quoique ma nature y répugne.

J'ai dit avec bonheur la sainte messe à Montmartre ce matin. Je la dirai ici demain au sanctuaire de la Visitation.

J'ai vu à Paris le P. Barthélemy. Je l'ai trouvé tout à fait remis et bien disposé. J'ai vu aussi le P. Canet, mais celui-là n'a pas encore assez d'humilité et de repentir.

J'ai vu aussi un bon prêtre que je voudrais bien gagner à l'Oeuvre, M. Volbart, de Verdun. Priez pour lui. Demain, j'espère passer une heure à Fourvières.

Le P. Blancal a dû vous faire part des propositions de Mgr Duval. Il nous offre le presbytère et le doyenné d'Oulchy près de Soissons. Le P. Rasset serait doyen et aurait un ou deux missionnaires avec lui. Qu'en pensez-vous? Je redoute toutes les fondations, nous avons si peu d'hommes formés.

Je resterai à peu près deux mois tranquille à Rome, c'est là que N. S. me rendra, j'espère, les grâces de mon séminaire et de mes premières messes. Si vous saviez comme N. S. était bon pour moi à cette époque-là!

Priez-le de tout me pardonner. Soyez bénie avec notre chère Soeur. Votre bien dévoué

                                                           +  Jean du Coeur de Jésus.

Novembre 1890 B 20/2 (inv. 290. 07). P. Falleur

Cher ami,

Répondez au curé de la Rochette. Envoyez 300f. Il faut sauver cette pauvre femme.

Ecrivez aux Pères de l'Equateur avant le 8 par St Nazaire. Envoyez-leur encore des messes. Envoyez-leur une caisse.

Pressez le paiement de Dubois de Tergnies (Fernand).

Soyez toujours doux et patient quand même. Consultez le P. Blancal et la Chère Mère. Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus

14. 12. 1890 (de Rome) B 24/8 (inv. 500. 04). P. Grison

Cher fils,

Vos bonnes dispositions font ma consolation. Soyez toujours une bonne petite victime du S. Coeur. Aidez bien le P. Irénée. Vous êtes son assistant, vous lui devez la vérité sur toutes choses. Ne vous découragez jamais. Veillez à ce qu'on s'occupe des études du F. Juan Gabriel. Regagnez le F. Anschaire. Mgr Schumacher n'a pas le droit de le délier de ses voeux.

Le P. Jeanroy va bien. Je voudrais vous voir un petit groupe bien uni, bien fervent. Songez que vous êtes le premier noyau de nos missionnaires. Vous pouvez tout compromettre. Vous êtes le plus âgé, sauvez votre oeuvre de l'Equateur par votre immolation et votre sacrifice. Ne vous étonnez pas des difficultés. Nous devons grandir dans la mort. „Quotidie morior” (1 Co 15, 31). Offrez vos croix pour l'Oeuvre. Souffrir est meilleur que jouir. Relisez et méditez le petit bréviaire de Marg. Marie.

Votre dévotion à Marie vous soutiendra toujours. On a tout, tant qu'on a une mère.

Exprimez toute mon affection paternelle aux jeunes frères Juan, Benoît et Topin.

Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus

16. 12. 1890. B 20/2 (inv. 290. 08). P. Falleur

Cher ami,

Je vous ai renvoyé hier les Epreuves, c'était encore plein de fautes. Je regrette encore que les Avis et rubriques soient imprimés avec les mêmes caractères que les prières. On ne peut plus le changer, mais on pourrait peut-être à plusieurs endroits distinguer les avis par des guillements carrés [ ]. Regardez-y et consultez le prote.

Je n'ai pas encore reçu le pouvoir de M. Labitte, mais cela ne tardera pas. Faites-vous aider pour vos bordereaux par M. Vinchon, autrement vous allez encore avoir pendant 15 jours une humeur exécrable. J'attends toujours les cartes de visite de Sup. Gén. que vous deviez m'envoyer le lendemain de mon départ.

Réservez-moi un ordo. Envoyez-moi les pages de janvier et février dans une lettre. Vous m'enverrez un peu plus tard mon „Pars Verna”, non pas le plus beau, mais le vieux petit volume que j'avais à Rome. Il est dans l'armoire près de ma cheminée.

Je partirai d'ici le 4 février mais en faisant quelques pèlerinages et je n'arriverai à St Quentin que dans les premiers jours de carême.

La lettre de quête du P. Mathias est bien, je ne sais pas pourquoi vous me l'envoyez.

Toues mes demandes de pouvoir sont en train, je ne perds pas de temps. Mon voyage était absolument nécessaire, il sera extrêmement utile à l'Oeuvre.

La fin d'un trimestre est toujours très difficile pour les ressources. Patience, remettez les paiements en janvier. Pressez encore quelques retardataires. Avez-vous envoyé une caisse à l'Equateur, avec vêtements, livres, papeterie, graines, pharmacie?

Je demanderai aux Pères d'Issoudun comment ils font leurs envois.

Soyez quand même doux et patient. Je vous bénis affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus

Avertissez le P. Jeanroy de votre encaissement de 3 fr. pour abonnement de Mme Royez [Royer] de Quincy (Côte d'Or). Envoyez-moi un palmarès.

Le P. Jeanroy voudrait maintenant donner ses 4.000 messes à Clairefontaine. Dites-lui qu'elles sont toutes données ou promises.

19. 12. 1890. B 20/2 (inv. 290. 09). P. Falleur

(En note à une lettre du P. Falleur, reprise ici en italique)

Vénéré Père, Ce matin j'ai dit la messe au couvent et j'y ai prié spécialement pour vous me souvenant que c'est l'anniversaire de votre ordination à la prêtrise.

Le P. Blancal a fort soigné ses retraitants qui sont bien préparés: il renonce à aller demain à Soissons par l'affreux temps qu'il fait.

Mon humeur est assez calme et j'espère être doux quand même: la finance ne brille guère depuis 8 jours.

Notre carnet de prières se fera attendre: il est (mot illisible). M. Jupin (?) successeur de Poette écrit au sujet du pignon du bâtiment neuf qu'il faudra revoir les lieux: il donne une lettre d'un propriétaire voisin: qu'y a-t-il là-dessous? M. Francon a fait une demande pour entrer dans l'enseignement public: l'Inspecteur a demandé des renseignements que j'ai donnés excellents, je ne crois pas vous en avoir informé. Voudriez-vous me renvoyer la liste des visites que je dois faire avec le P. Blancal la veille du jour de l'an.

Vous avez reçu 185 pour Clément à la rentrée: paie-t-il 600 ou moins? Je le crois. Cela paraît un trim (180f) et 5f de menus plaisirs.

Les Duart Druart paient un chiffre dérisoire de pension et le père gagne de bonnes sommes ici: on lui doit plus de 1.500f . Augmentez un peu. M Groult m'a écrit une lettre excellente. Il n'a pas de consistance.

Le P. Jeanroy est revenu subitement et je lui ai dit nettement que je n'avais que 500 messes à sa dispostion, il voudrait plus: je lui ai dit que sans ordre il n'aurait rien d'autre. Il s'est abouché avec M. Guérin et fait traduire son testament par messire Toop. Bien. 500 c'est déjà beaucoup. On ne doit pas remettre d'affaires aux notaires en mon absence.

Mme Malézieux veut faire arranger la fenêtre de l'oratoire: peut-on le faire aux vacances de nouvel an? Bien.

Mgr et le Card (?)M Cardon désirent avoir le carnet en entier avant de donner l'imprimatur. Il y a ici bien des critiques sur ce carnet. Pourquoi des critiques? Pourquoi l'avez-vous communiqué? Il faut l'accepter avec vénération et piété, même s'il est imparfait.

Faites remettre rentrer toutes vos créances: les 1.000f de Fourmies, les 200f du banquier de Paris; le bordereau de Fr. Dubois et les autres retardataires. Il y a un paiement qui presse chez M. Arrachart (pour Melle V). N'oubliez pas M. Faroun. Je vous bénis affectueusement.

                                                                   + Jean du Coeur de Jésus.

24. 12. 1890. B 19/1. 1 (inv. 229. 26). Mère M. du SC (Servantes)

Chère et bonne Mère,

J'ai reçu votre bonne lettre. Je n'ai pas pu, comme vous le pensez, parler longuement au St Père. J'ai été reçu en audience publique. Nous étions 50 personnes, serrées autour d'un salon. Le St Père a passé, chacun a pu lui dire d'où il était et recevoir sa bénédiction. J'ai eu quelques mots de plus. Quand je lui eus dit „Je suis le Supérieur des Prêtres du S. Coeur de Jésus de Soissons”, il m'a répondu: „Vous êtes venu me voir, je bénis toutes vos oeuvres. Votre évêque, c'est Mgr Duval après Thibaudier, il est venu me voir”, et c'était tout. Ce n'était pas le moment de lui parler des Soeurs ni des épreuves. Vous avez part à sa bénédiction. Je n'aurai pas à ce voyage d'audience privée, on ne m'en accorderait pas.

Je vous offre mes bons souhaits de Nouvel An. Je les offre à toute la communauté et en particulier à notre chère Soeur Ignace. J'ai aussi une prière spéciale pour la petite Soeur de l'Im. Conception. Dites à nos chères Soeurs que mes voeux pour elles se résument en ces mots: Que Jésus, Marie et Joseph soient avec vous!

Que Jésus soit avec vous cette année! Qu'il vive et règne dans vos coeurs avec sa grâce, avec son amour, avec ses vertus, avec ses perfections! Qu'il éloigne de vous toute influence de vos ennemis spirituels! Qu'il vous fasse croître dans l'esprit et dans la grâce de votre belle vocation! Qu'il bénisse, multiplie et sanctifie votre chère commnautécommunauté!

Que Marie soit avec vous pour vous conduire au Coeur de Jésus! Qu'elle soit avec vous pour faire régner dans vos coeurs une éminente pureté, une grande charité, un grand amour de Jésus! Qu'elle soit avec vous avec son zèle et son dévouement pour les apôtres, avec sa communion aux mystères de Jésus, son amour pour l'humilité de la crèche et l'immolation du Calvaire et de l'Eucharistie!

Que Joseph soit avec vous, comme modèle et patron de la vie intérieure, comme modèle du dévouement à Jésus! Qu'il soit avec vous aussi comme votre providence et qu'il aide toutes vos oeuvres!

Il m'en coûte d'être loin de vous cette année pour ces souhaits de nouvel an. Réunissons-nous dans les Coeurs sacrés de Jésus et de Marie. Là toutes les distances s'oublient et l'union se fait dans la prière et la charité.

Je pense comme vous que nous avons un peu dévié de notre but et qu'il faut revenir à notre esprit primitif. Il faut organiser une maison d'adoration et de vie intérieure. C'est à Rome que cela se fera. Je voudrais commencer bientôt. On ne m'offre rien de pratique jusqu'à présent. On me propose des maisons de 200.000f à acheter. C'est une chapelle qu'il nous faudrait avec une petite maison en location pour commencer. Je cherche les indications de la Providence.

Il faudrait aussi diminuer les dettes à St Quentin. Mme Agambart Agombart vient de faire remise à l'Oeuvre des Frères de 40.000f qu'on lui devait. Moi aussi je lui dois 40.000f pour St Jean. Voyez si vous pouvez par vous-même ou par Sr Marie Véronique lui demander de m'en faire grâce. Ce serait une belle étrenne de St Joseph et il aurait bien mérité un ex-voto.

Je prie Jésus, Marie et Joseph de vous bénir avec notre chère Soeur et toute la communauté.

                                                      +  Jean du Coeur de Jésus.

Année 1890 B. 24/8 (inv. 500. 2521). P. Grison

Cher ami,

Vous avez bien fait de me donner de vos nouvelles. Soyez toujours une bonne petite victime du S. Coeur. Abandonnez-vous à N. S. et laissez-le vous immoler comme il voudra.

J'incline à croire maintenant que nous n'aurons à l'Equateur que un ou deux petits collèges. Quand j'irai à Rome l'hiver prochain je prendrai des informations pour une véritable mission dans quelque pays payen.

Le bon P. Jeanroy continue à nous édifier. Il est à Clairefontaine pour trois mois. Il a dû aller ces jours-ci passer huit jours à Metz.

Travaillez à entretenir l'union entre vous tous. Je compte sur vous pour cela, vous êtes le plus âgé. Remettez bien l'union entre le P. Irénée et le P. Anschaire, entre le P. Bruno et le P. Sébastien.

Je ne compte plus sur un vicariat apostolique à Esmeraldas. J'aime mieux aller ailleurs.

Je vous bénis bien affectueusement. + Jean du Coeur de Jésus

Décembre 1890. B 24/3. C E. Lecomte (extraits, texte imprimé)

„Vous êtes bien le meilleur des enfants. Votre bonne lettre m'a charmé. Soyez fidèle a vos bonnes résolutions, soyez dévoué à la Conférence, travaillez bien. Vous élèverez plus tard, sur la base des études profanes, un édifice bien autrement beau, celui des études sacrées… Vous ne doutez pas des charmes de cette Rome. Outre son beau climat, son chaud soleil, sa végétation africaine: palmiers, orangers, eucalyptus, elle a tant de souvenirs et tant d'oeuvres d'art. Plus on la voit, plus on apprend à la goûter. César, Pompée, Scipion et les autres héros païens n'ont pas épuisé sa gloire. Saint Pierre et saint Paul ont porté leur conquête plus loin que César et ils règnent encore dans leurs successeurs. Saint Benoît, qui est né ici, a été le plus puissant instrument de la civilisation du monde. Saint Dominique et saint Ignace ont illuminé le monde par les travaux et l'enseignement de leurs fils spirituels. J'ai vu le St Père il y a quelques jours; quelle majesté royale et quelle bonté paternelle! Il s'est souvenu de m'avoir vu il y a deux ans. Il bénit bien tous mes enfants”.

Année 1890. B 22/10. D (inv. 464. 12). P. Reyen, Supérieur MSC

Mon Révérend Père,

Je vous remercie de m'avoir prévenu des sottises de ce Théodore Heiwich. J'en avertis le supérieur de Sittard, si c'est un de ses quêteurs il avisera et le renverra chez lui.

Malheureusement je suis obligé de maintenir ce que j'ai écrit au R. P. Chevalier. Les témoignages des vénérables ecclésiastiques que vous me citez ne sont pas ad rem. Le gros grief formulé dans vos rapports est que sciemment nous nous serions fait passer pour des religieux d'Issoudun. Je ne puis voir là qu'une calomnie. Les témoignages cités peuvent prouver deux choses: 1° que le public a pu confondre parfois les deux oeuvres à cause de l'analogie des noms; 2° que l'un ou l'autre quêteur a manqué de prudence et de gravité. Vous ne prouverez jamais ce qui n'est pas, c'est-à-dire que nos quêteurs se sont dits membres de votre Congrégation.

Vous alléguez qu'un quêteur interrogé à St Hubert si sa Congrégation était la même que celle de Tilburg n'a pas répondu. Qui vous dit que ce quêteur connaissait même l'existence de Tilburg? S'il n'y a pas répondu, c'est qu'il ne savait pas quoi répondre.

Pour le fait que rapporte M. le Vicaire Général de Cologne, nous avons fait une enquête sérieuse, et nous avons reconnu qu'il n'y avait rien de grave à reprocher au Frère, il avait été dénoncé par une personne malintentionnée.

J'ai d'ailleurs répondu à chacun des faits et témoignages allégués, et le Saint Siège jugera. Comme je l'ai dit à la Congrégation des Evêques et Réguliers, je ne demande pas mieux que de prendre le nom d'Oblats du Coeur de Jésus. Ce nom nous évitera bien des confusions.

J'ai rencontré chez toutes les Congrégations avec lesquelles nous sommes en rapport des procédés charitables, j'espère qu'il en sera de même à l'avenir avec les Pères d'Issoudun.

Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon, sup. gén.

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