1898

CORRESPONDANCE DU PERE DEHON : ANNEE 1898

01. 01. 1898. B 20/2 (inv. 291. 01). P. Falleur

Cher fils,

Je n'ignore pas vos difficultés d'argent et j'y compatis. Patience! Contentez les plus pressés.

J'envoie des cartes à Mgr de Lux., M.M. Hengesch, Barthel, Didiot, Baunard, Pillet, Supérieurs de S. Sulpice, Issy, Verdun. Ne leur en envoyez pas.

Le P. Pacaud est malade. Je crois que le P. Combes est nécessaire à Lille, arrangez cela avec le P. Rasset.

Si le P. André ne juge pas à propos de vous donner le professeur que vous demandez, qui vous donner? Marival est-il très occupé? Tout vôtre. + Jean du C. de J.

06. 01. 1898 ( de Naples) B 20/2 (inv. 291. 02). P. Falleur

Cher fils,

Vous ne pouvez pas garder Léon Mertz, d'après les renseignements donnés par le P. Rasset et le P. Blancal. Faites prier pour le P. Pacaud. Mon voyage est en bonne voie.

Soyez tous fervents et prudents. + Jean du C. de J.

08. 01. 1898 (de Palerme) B. 23/1. a (inv. 474. 30). P. Falleur

J'ai reçu vos lettres à Naples. Je vous envoie une petite caisse de fruits.

Le voyage va bien, je pense souvent à vous tous. Je serai à Messine le 15, à Rome le 18.

Ayez toujours patience et courage. Je n'ai guère de loisir pour répondre à la bonne lettre de F. Gilbert. Je trouverai son manuscrit à Rome. Offrez-lui et aux autres aussi mes cordiales amitiés. Tout vôtre in Xto L. D.

13. 01. 1898 (de Malte) B 23/1. a (inv. 474. 31). P. Falleur

Nous voici bien loin en pèlerinage aux souvenirs de S. Paul (relisez les Actes ch. XXVIII) et aux tombeaux des vaillants chevaliers de S. Jean. Nous rentrons ce soir à Syracuse et le 18 ou 19 à Rome. Un vivat à tous. Jean du C. de J.

14. 01. 1898. B 20/2 (inv. 291. 03). P. Falleur

Nous sommes de retour de Malte par une mer assez agitée. Demain je trouverai vos lettres à Messine. Vous ne m'avez pas accusé reception de l'envoi de la Prop. de la foi.

Un vivat à tous. Tout vôtre in Xto. L. D.

17. 01. 1898 (d'Amalfi) B 20/2 (inv. 291. 04). P. Falleur

Je rentrerai demain à Rome et je penserai à vos intérêts. Pouvez écrire au Sup. des Chapelains à Kevelaer (Prusse rhénane) et demander 1.000 int. pour nos religieux.

Un vivat à votre cher monde. Patience et courage. L. D.

19. 01. 1898 (de Rome) B 19. 01. 1898 (inv. 20/2). P. Falleur

Cher fils,

I. Donnez quelque chose aux Druart, revoyez leur compte.

II. Renvoyez un Manuel social (payé) à M. Alphonse Mahieu, 63bis rue de Lille à St André-les-Lille.

III. Dites à Blériot que vous êtes deux prêtres à Fourdrain et demandez-lui 50 messes par mois, même à 1f.

IV. Avez-vous quelque chose de M. Delloue? de M. Lefèvre?

V. J'attends toujours l'accusé de réception des 3.000f Propagation.

Ayez toujours courage. Tout vôtre Jean du C. de J. T.S.V.P.

La caisse est ouverte et je n'y vois pas de vêtements. J'ai les mêmes soutane et houppelande sur le dos depuis trois mois, et cela commence à tomber en lambeaux. J'en ai laissé de convenables à S. Q., envoyez-les par colis postal.

20. 01. 1898. B 20/2 (inv. 291. 06). P. Falleur

Cher fils,

J'écris 17 lettres pour vous.

Répondez de ma part à Delmonte en lui envoyant 2f de timbres. Je ne trouve plus la lettre que je dois à Strasbourg pour attester l'acquittement des messes. Rappelez-moi le chiffre et la date de l'envoi de Strasbourg.

Tenez-moi mieux au courant de vos recettes et paiements.

Tout vôtre Jean du C. de J.

Dites à F Gilbert que j'envoie son manuscrit à Casterman, mais il ne paraîtra peut-être qu'en mars. Avez-vous vendu du bois?

23. 01. 1898. B 20/2 (inv. 291. 07). P. Falleur

Cher fils,

Je n'ose pas acheter le moulin. Nous sommes trop faibles et les temps sont trop difficiles. Simplifions nos affaires tous les deux. Liquidez votre propriété à Effry.

M. l'archip. de Commercy vous enverra des messes, vous accuserez réception. Aux autres aussi.

Fabriquez-vous et avez-vous des commandes?

Si nos j. gens ont 12 j. de vacances, ils ne peuvent pas avoir 1f par jour mais seulement 0, 50. Je ne crois pas qu'ils doivent aller à Fourdrain et sans doute on ne les autoriserait pas.

Tout vôtre. Jean du C. de J.

25. 01. 1898 (de Naples) B 23/1. a (inv. 474. 32). P. Falleur

Cher fils, je revois Naples avec mon frère, je rentrerai à Rome lundi.

Le P. Casimir compte sur vous pour la pension des Français, envoyez un acompte quand vous pourrez. Je pense qu'il vous en attribue cinq à Sittard, examinez cela. Il faudra aussi envoyer à P. Barthélemy pour fin mois. La Providence pourvoiera à tout. Un vivat à tous.

                                                                                          Jean du C. de J.

03. 02. 1898 (de Rome) B 20/2 (inv. 291. 08). P. Falleur

Cher fils,

Je ne reçois rien ici, je suppose que vous êtes plus heureux. Le P. Barthélemy attend votre envoi de 1.000 pour faire ses paiements de fin janvier.

Je vous ai demandé la date et le chiffre des messes reçues de Strasbourg, vous ne m'avez pas répondu.

N'oubliez pas de faire relier les deux années de la Revue.

Vous pouvez envoyer les 3.000 au P. Jeanroy en retenant la dépense que vous aurez faite pour F. Bonaventure. Vous savez que je désire un dictionnaire d'histoire et de géographie de Boullier. Pensez-y à l'occasion. Tout vôtre, + Jean du Coeur de Jésus.

Où en sommes-nous des paiements de janvier?

04. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 09). P. Falleur

Cher fils,

I. Je reçois de Metz 75 marks (ou 93f) pour 63 messes;

- des Frères de Paris 100 f pour 100 messes;

- d'un autre 50f pour 24 messes.

Inscrivez les 187 messes. Je remets les 243 f au P. Barthélemy. C'est d'autant de moins à lui envoyer.

II. J'ai remis aux missionnaires partants 500 messes à dire (sans argent). Effacez vos plus anciennes pro def.is.

III. Donnez-moi des nouvelles de nos affaires.

J'ai vu le St Père, il nous bénit tous. Tout vôtre Jean du C. de J.

Attendez pour envoyer au P. Barth.

06. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 10). P. Falleur

Cher fils,

Je reçois de Grenoble 500f pour 500 messes. Inscrivez les 500 messes. N'envoyez rien au P. Barthélemy, il pourra se suffire jusqu'à la fin de février.

Prenez bien note de tout afin de pouvoir faire l'inventaire en deux jours au mois d'août.

Répondez à ma lettre d'hier. Votre bien dévoué + Jean du Coeur de Jésus.

P. S. Je reçois votre lettre. Je suis heureux des paiments faits. Réglez M. Arrachart. Donnez 500f à Lefèvre-Dumur. Je n'ai pas reçu la lettre où vous parliez de Paris??? J'hésite pour Couvron. Je crains que vous vous refroidissiez en allant à Couvron.

Amitiés à Joseph Brogly.

07. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 11). P. Falleur

Cher fils,

Je prends les 90 messes de Mme Charvet et je vous en remets 82 pro def. à la place. Inscrivez cela.

Mes notes portent encore les dettes suivantes, est-ce exact?

Lefèvre: 6.100. Fera: 3.000. Delmotte: 1.860. Lagrue: 741. Lahaye: 293. Pharmacie: 394. Druart: 200. Vanhers: 171. Lecomte: 72. Tête: 10.387. Id.: 3.350. Dirani: 4.000.

Tout vôtre. Jean du C. de J.

09. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 12). P. Falleur

Cher fils,

J'ai reçu les 100 m. de Bayonne. Je remets les 100f à P. Barthélemy. M. l'archip. d'Albert m'apportera bientôt 500f. Nous nous suffirons pour fin février. Inscrivez les 100 m. de Bayonne. Tout vôtre Jean du C. de J.

14. 02. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 23). P. Falleur

Cher fils, la mairie de Marquette où a été enterré le P. Pacaud, réclame instamment son acte de naissance. Il doit être dans mes cartons à S. Quentin, voyez-y et envoyez-le de suite au P. Casimir. Tout vôtre + Jean du Coeur de Jésus.

14. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 13). P. Falleur

Cher fils,

Répondez à Rochefort et à P. Canisius. Je ne sais rien de Dirani et de Tête: acceptez si on donne du temps pour payer.

Je n'ai aucune confiance au P. Paris: c'est un homme archi-paresseux, qui ne voudra pas remettre la main à la truelle. Cependant je n'oppose pas un veto. Jugez vous-même.

Je croyais Marival toujours chez vous. Payez bientôt MM. Druart et Arrachart. Accusez réception à Quimper.

J'écris au banquier de vous envoyez 800f. Préparez le F. Joseph Brogly. Recevez le novice: je vous délègue pour cela. Tout vôtre. + Jean du C. de J.

P.S. Pouvez aller à Couvron.

15. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 14). P. Falleur

Cher fils,

Ci-joint la liste des braves gens à qui j'ai écrit en janvier. Beaucoup n'ont pas répondu. Je ne sais plus à qui écrire en février, si ce n'est à Bar et à Marienthal.

Ecrivez à Soeur Providence.

Ne vous laissez pas trop absorber par des détails de ferme. Confiez cela à un subalterne. Songez plus à nos grands intérêts et à votre âme. Je vieillis. Faites les rachats au P. Augustin.

Avons-nous reçu de S. Brieuc depuis mai? Je ne crois pas. Tout vôtre + Jean du C. de J.

19. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 15). P. Falleur

Cher fils,

Avez-vous inscrit les 500 messes pro def. que j'ai données aux missionnaires partants le 6 fév.? Je reçois aujourd'hui 500f de M. Godin, curé d'Albert, pour 500 messes. Inscrivez cela. Nous aurons assez ici pour fin février et en partie pour mars. Avez-vous pu payer Druart, Arrachart, Lefèvre-Dumur? Où en êtes-vous avec Tête? Le P. Rasset est d'avis que vous preniez le P. Paris, soit. Tout vôtre + Jean du C. de J.

21. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 16). P. Falleur

Cher fils,

Le bon P. Delloue a raison. Tout serait nécessaire à S. Jean. Comment faire pour l'aider?

Si mon livre a paru chez Casterman, demandez les exemplaires d'auteur qu'il m'a promis (je ne sais plus si c'est 200 ou 300). Donnez-en 12 ex. gratis au P. Delloue pour ses prix.

Vos lettres sont bien rares. Tout vôtre + Jean du C. de J.

Envoyez-moi quelques exemplaires du livre sur la Sicile.

22. 02. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 34). P. Falleur

M. H. Deh. et Mme Mal. désirent vous acheter quelques volumes de la Sicile. Réclamez à Casterman les exemplaires d'auteurs qui vous sont dûs. Vous m'en enverrez quelques-uns.

Tout vôtre L. D.

23. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 17). P. Falleur

Cher fils,

Il y a révolution à S. Sulpice parce que vous réclamez des timbres-postes. Montrez-vous très larges pour ces petites choses. Il n'y a rien d'ailleurs dans nos règles qui leur impose cela. C'est une coutume des Jésuites, mais leurs coutumes ne font pas loi chez nous.

Avez-vous un compte arrêté avec le P. Mathias? Il ne nous paiera jamais. Donnez cette créance au P. Delloue pour acheter une prairie. Tout vôtre Jean du C. de J.

23. 02. 1898. B 20/2 (inv. 291. 18). P. Falleur

Cher fils,

Voyez ce que propose le F. Jh Weber pour les croix de profession.

Si vous passez à S. Quentin, envoyez-moi par la poste mon guide de Tunisie-Algérie.

Préparez le départ du F. Joseph Brogly pour le 20 mars. Annoncez-le au P. Maximin.

Renseignez-vous sur les départs de Bordeaux. Voyez à la fin de votre indicateur des ch. de fer.

Informez-vous au bureau central à Paris. Je crois qu'il doit aller en soutane.

Tout vôtre Jean du C. de J.

25. 02. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 35). P. Falleur

Cher fils, n'oubliez pas de préparer le départ du F. Joseph Brogly pour le 20 mars. Indiquez ses date et lieu de naissance pour mon registre.

J'attends la suite de l'article de F. Gilbert sur le Hiéron. Avez-vous reçu des Sicile, des Catéchismes? Et nos affaires?

F. Jh partira en soutane. Les 800f du voyage doivent aider un peu au trousseau. Assurez-vous du prix. Tout vôtre L. D.

25. 02. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 36). P. Falleur

Cher fils, P. Jeanroy a-t-il consenti à laisser 500f pour M. Loiseau? N'avez-vous pas oublié de le lui demander?

Vos lettres sont rares. Elles se perdent sans doute dans le trajet du château à la poste.

Tout vôtre L.D.

26. 02. 1898. B 20/7. 5 (inv. 301. 09). Abbé Six

Mon cher ami,

Je vous envoie mon Catéchisme social, avec l'espoir que vous voudrez bien l'annoncer à vos lecteurs.

Et votre chère santé? Avez-vous le mandement de Mgr l'archevêque d'Aix, sur la Démocratie chrétienne? Vous y pourrez puiser d'excellentes citations. Mais en revanche le mandement de Carcassone contre la Démocratie chrétienne est pitoyable. Les pauvres catholiques sont bien tiraillés par toutes ces directions contradictoires. Votre bien dévoué L. Dehon.

27. 02. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 37). P. Falleur

Cher fils, G. Picart est guéri. Il nous reviendra aux vacances. Il est pour quelques mois professeur à Mirecourt. S'il vous demande l'hospitalité à Pâques, recevez-le comme l'un des nôtres. Quid de nocte? (Is 21, 11). Toutes vos réponses s'égarent.

Votre tout dévoué L. D.

27. 02. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 38). P. Falleur

Cher fils, vous avez dû recevoir 50 catéchismes. Envoyez-m'en de suite un petit colis postal de 10 ou 12 ex. Vous pouvez en déposer quelques-uns chez les libraires de S. Q. Envoyez-en un ex. à toutes nos maisons, sans oublier S. Sulpice et Issy. Donnez-en un au P. Rasset.

Tout vôtre L. D.

28. 02. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 39). P. Falleur

Cher fils, réglez M. Druart, pour me faire plaisir.

N'oubliez pas de m'envoyer 10 ou 12 Catéchismes et ou 5 Sicile. Envoyez à mon frère à La Capelle un Catéchisme et un Sicile en mettant Hommage. Tout vôtre L. D.

Février (?) 1898 . B 16/6bis. 28 (inv. 122. 28). P. Falleur

Demandez aux Pères maîtres des novices d'Igny et de Chimai de vous envoyer leurs novices Frères qui quittent pour la seule cause de santé. Vous les utiliserez chez vous et au S. Coeur.

Pour le bien de la paix, payez le vin du curé de Fourdrain et qu'on n'en parle plus. Beati misericordes (Mt 5, 7).

03. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 19). P. Falleur

Cher fils,

Vos lettres continuent à s'égarer, je n'en reçois aucune.

Pour le mois de mars, j'écris à Liège, Malines, S. Brieuc, Strasbourg, Rennes, Séez, Lazaristes. Est-ce assez?

Je vous ai demandé 12 Catéchismes et autant de Sicile. Terminez le rachat en mon nom de la part du P. Aug. à Marsanne.

Envoyez-moi l'article du F. Pépin. Ne vous donnez pas tant aux travaux extérieurs. Faites faire et faites surveiller. Tout vôtre Jean du C. de J.

04. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 20). P. Falleur

Cher fils,

Le P. Pacaud a-t-il laissé un testament? Voyez-y de suite dans mes cartons. Il y a là un paquet de testaments (cartons à gauche en haut). Son neveu écrit qu'il a dû laisser des valeurs et que la famille se plaint. Bientôt on nous tiendra pour des voleurs. Je n'ai jamais vu de valeurs du P. Pacaud ni connu ses affaires. Voyez à cela pour éviter des ennuis.

Votre tout dévoué + Jean du Coeur de Jésus.

05. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 21). P. Falleur

Cher fils,

Votre bonne lettre me réjouit.

I. Je croyais vous avoir dit de demander au P. Jeanroy si sur les 3.000 (un peu moins) que vous avez pour lui, vous pouvez garder 500f pour M. Loiseau.

II. J'ai annoncé au P. Maximin l'arrivée du Frère par le bateau du 20 mars. Si vous retardez le départ, écrivez vite au P. Maximin.

III. Acceptez la tante du F. Claver, mais cela exige que vous gardiez le neveu au moins quelque temps.

IV. M. Perrin n'a pas été reçu novice à Sittard, voyez avec le P. Rasset pour le recevoir.

V. Le P. Barthélemy envoie une supplique à viser à Soissons pour M. Batteux.

VI. M. Guillaume de Beauraing m'envoie 112f et 112 messes. Inscrivez.

VII. Et nos paiements, avancent-ils?

VIII. Le Fr. Majella peut-il avancer au sous-diaconat? Arrangez cela avec le P. Rasset?

IX. Je suppose que le F. Dussaussois suit les cours de théologie.

Tout vôtre + Jean du C. de J.

06. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 22). P. Falleur

Cher fils,

M. Cetty de Mulhouse me remet 150f pour 100 messes (pro defunctis). Inscrivez.

Les 112 messes de M. Guillaume que je vous ai annoncées hier sont pro defunctis.

Nos paiements avancent-ils? M.M. Druart et Arrachart sont-ils réglés? Et le vieux compte de Tête? Et Lefèvre-Dumur? Si vous acceptez de nouvelles charges pour Dirani, envoyez les messes correspondantes.

Avez-vous inscrit les 500 messes données aux missionnaires du Congo?

Tout vôtre Jean du C. de J.

07. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 23). P. Falleur

Cher fils,

On me répond de Strasbourg qu'on vous a envoyé des intentions de messes le 18 février, vous m'en avez sûrement informé, mais c'est une de vos lettres qui se sont perdues.

Continuez à me tenir au courant de toutes vos recettes importantes et de vos paiements.

Voyez au testament du P. Pacaud. C'est urgent.

Ne descendez pas dans le détail de votre ferme, ayez quelqu'un pour cela. Réservez-vous pour nos intérêts généraux. Dites au F. Claver que j'approuve son congé et son repos de convalescence. Tout vôtre Jean du C. de J.

07. 03. 1898 Abbé Lemire. (Repris le 3 juillet 2001)

+ Rome Via Monte Tarpeo 54

7 mars 98

Bien cher confrère,

La Chambre va expédier quelques lois après le budget. Il y a un projet qui nous serait bien utile, voyez si vous pouvez le faire avancer. C'est une modification à la loi militaire, demandée par les Chambres de commerce de Londres et de Bruxelles pour que les jeunes gens employés en Europe hors de France de 19 à 30 ans jouissent des mêmes exemptions que ceux employés hors d'Europe. Je crois même qu'une commission de la Chambre s'est montrée favorable à ce projet.

M. Lamy m'écrit : « Nous essayons de faire l'entente avec l'Union libérale ». Je ne compte pas sur les grandes négociations, mais j'espère davantage du bon sens populaire qui commence à voir que les protestants et les f. maçons ne travaillent pas pour la France.

Ménagez-vous, on me dit que vous vous fatiguez trop.

Pour le cinquantenaire de 1848, demandez aux ministres de rendre un peu de liberté à l'Eglise, notamment pour les réunions d'évêques et les conciles provinciaux. L'Eglise de France avait trouvé là un grand moyen d'action de 1848 à 1856.

Votre bien dévoué.

           L. Dehon

(cf. dossier de documents réunis par Stefan T. en 2001, document n. 37)

10. 03. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 40). P. Falleur

Cher fils, les Français, comme toujours, sont démontés à Sittard, j'écris qu'on vous envoie F. Georges (un alsacien) pour le remettre. Déligny irait à S. Jean et Garnier à Fayet.

Tout vôtre Jean du C. de J.

Avez-vous écrit aux Trappes pour des Frères? Avez-vous réglé Druart?

12. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 24). P. Falleur

Cher fils,

I. Je vous remercie de votre lettre et de ses renseignements. Je crois comme vous que les 150f de Troyes doivent être une charge personnelle de Mme C. Cependant ne faites pas d'esclandre. Contentez-vous de refuser poliment.

II. Je désire quand même que vous réglez bientôt Druart.

III. A Dirani, c'est bien encore 4.000f que nous devons?

IV. J'ai reçu de Lille 100f pour 50 messes (pro def.). Inscrivez.

V. Je compatis bien à toutes vos difficultés. Je prie pour vous.

VI. Pour M. Perrin, j'hésite. Sittard est mortel pour les Français. Sondez-le. Chez vous il peut étudier.

VII. Voyez avec le P. Rasset pour Majella.

Tout vôtre Jean du C. de J.

17. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 25). P. Falleur

Cher fils,

C'est bien comme cela. Faites-moi des petites lettres de 5 ou 6 lignes, cela me renseigne.

F. Georges pourrait aller à Lille. Consultez le P. Casimir.

Je veux bien que vous ayez Garnier.

Donnez toujours 1.000 à Tête et le reste dans quelques jours. Ne devez-vous pas encore 4.000 à Dirani? Réglez Drouart.

Le P. Rasset doit répondre à la lettre ci-jointe. Tout vôtre Jean du C. de J.

21. 03. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 41). P. Falleur

Cher fils, le Fr. Maximin n'avait pas encore reçu l'Ordo au 23 fév., envoyez-lui en deux ou trois bien vite. Ne vous encombrez pas d'étudiants. Voyez si vous pouvez en caser à Lille. Ici c'est si loin et si coûteux. Tout vôtre L. D.

Préparez des Frères pour les missions.

Donnez-moi vite les date et lieu de naissance de Brogly.

21. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 26). P. Falleur

Cher fils,

J'ai bien exprimé le désir dans une circulaire que les maisons fassent leur possible pour se suffire, mais ce n'est pas possible de suite, le P. André le sait bien. Il doit donc continuer à payer pour Charles Kanters et F. Claver.

Je n'ai aucun souvenir d'avoir fait cette promesse au P. Paul et vous savez bien que nous n'avons jamais compté là-dessus. Il avait toujours promis qu'il nous reviendrait quelque chose de son héritage. On ne peut cependant pas abandonner sa mère. C'est le S. Coeur qui devrait l'aider, mais ils diront qu'ils sont pauvres. Payez pour avoir la paix. Tout vôtre

                                                            Jean du C. de J.

21. 03. 1898. Bibliothèque Vaticane, n. 2326. M. Toniolo (de Rome, v. Monte Tarpeo).

« + 21 mars 98

Mon cher Monsieur,

M. Harmel voudrait faire traduire et publier dans une revue de France vos deux derniers articles de la Rivista. Vous le permettez, n'est-ce pas ?

Combien il faut travailler ! Nous sommes combattus encore par tant d'évêques et de prêtres, même ici à Rome.

Puissions-nous garder longtemps encore Léon XIII !

A bientôt le plaisir de vous revoir. L. Dehon ».

24. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 27). P. Falleur

Cher fils,

I. Le P. André garde les FF. Deligny et Georges.

II. Le F. Perrin serait mieux à Lille pour mettre en train ses études en vue des ordinations. Vous payeriez P. Casimir.

III. Recevez Mangeot, j'espère toujours qu'il se relèvera. Mettez-le aux travaux manuels. Cela lui ferait peut-être du bien d'être ici trois mois comme mon sécrétaire, mais je n'ose décider cela et nous avons si peu de place.

IV. Quelle attitude a eue Riedmuller? Il n'aurait jamais dû nous quitter.

V. Je suppose que vous remerciez à Liège et ailleurs. Envoyez un Catéchisme à M. Lucas à Liège.

VI. Evitez poliment le cousin de Rouvroy.

VII. Donnez-moi la date et lieu de naissance de Brogly.

Tout vôtre Jean du C. de J.

28. 03. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 35). P. Falleur

Cher fils,

I. Envoyez-moi la suite de l'article du F. Gilbert sur Paray.

II. Le P. Mathias n'a pas de place pour Garnier. Si votre prêtre peut lui faire du français, prenez-le.

III. Quel est le prénom de M. Perrin? Les date et lieu de naissance de Brogly?

IV. M. Perrin serait mieux à Lille.

V. Deligny s'ennuie à Sittard, cependant il ferait bien d'y rester jusqu'en juillet pour enseigner le français à l'école.

VI. Et le pauvre Mangeot? Il lui a manqué de bons cours d'instruction religieuse à Fayet. Que faire?

VII. Dans le supplément de la Croix du 25, on parlait des prairies humides. On conseille le drainage beaucoup plus que des fossés. Après le drainage, pour tuer les herbes acides il faut semer 1.000 kilos à l'hectare de scories de déphosphoration. (On doit trouver cela à Chauny).

VIII. Je suis exposé à hâter mon retour pour marier Alphonse Harmel, faites-moi faire un pardessus d'été comme l'an passé (étoffe croisée).

Et nos pauvres finances? Nous ne pouvons pas faire ici notre fin de mois. Envoyez 300f et je crois que cela ne suffira pas.

Un vivat aux nôtres. Tout vôtre Jean du C. de J.

28. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 28). P. Falleur

Cher fils,

Je me demande comment vous pouvez faire face à tous vos frais depuis six mois.

Je n'ai aucune idée pour ou contre le moulin. N'est-ce pas nous encombrer d'affaires que nous ne pouvons pas diriger, Qu'est-ce que cela nous rapportera? Comment le payer? L'achat n'est-il pas une affaire du Conseil?

Mettez F. Majella en état d'aller à Lille l'an prochain.

Répondez bien aux divers points de ma dernière lettre.

Envoyez ici 300 ou 400f. Cela ne suffira même pas. Tout vôtre Jean du C. de J.

29. 03. 1898. B 106/1 Abbé Lemire (Lettre complétée à partir de l'original, 3 juillet 2001)

Monte Tarpeo 54

29 mars 98

Mon cher confrère,

J'ai causé avec Mgr Tiberghien du projet de congrès et de la canditature Pierre.

M. Pierre n'a pas un poste hiérarchique. Mgr Tiberghien voudrait l'appeler à Rome et en faire un correspondant des journaux français. Il lui donnerait un traitement.

Pour le congrès, nous ne pensons pas qu'il soit facile de le transporter de ville en ville. Peut-être réussirait-il à Paris.

Un congrès de prêtres tout court portera toujours ombrage. Ne pourrions-nous pas nous abriter sous une œuvre ? Le congrès que prépare M. Boyreau pour la fin d'août à Plaisance ferait bien notre affaire. Il n'y aurait qu'à étendre les invitations.

Ou bien on pourrait se réunir sous le couvert de l'œuvre des Campagnes. Mais pour cette année, le congrès de Plaisance me paraît répondre plerinement à notre but.

On pourrait à la rigueur y ajouter une journée pour les œuvres des campagnes. Cela vous permettrait d'introduire les questions que vous voudriez.

Le P. Baudet de Nancy se prêtera à ce qu'on voudra. Parlez-en à M. Boyreau.

Bon courage. Faites-nous des élections triomphantes.

Votre bien dévoué L . Dehon

(Cf. dossier de documents réuni pas Stefan T. en 2001, document 38)

31. 03. 1898. B 20/2 (inv. 291. 29). P. Falleur

Cher fils,

Le P. Casimir réclame le P. Norbert à partir de Pâques. Entendez-vous avec M. Delloue. Vous pourriez lui céder votre prêtre. Vous garderiez M. Perrin pour faire la classe à vos latinistes et vous enverriez F. Majella à Lille.

Quels paiements ferez-vous à cette fin de mois? Lefèvre-Dumur? Mme Gransart? Tête? Dirani? S. Sulpice? Lille? Prions bien S. Joseph. Tout vôtre + Jean du Coeur de Jésus.

02. 04. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 42). P. Falleur

Cher fils, n'avez-vous pas oublié d'envoyer trois Catéchismes sociaux au P. Jeanroy en le priant de faire de la réclame dans les journaux belges (XX° siècle, Patriote, Bien public)?

A-t-il répondu pour l'affaire Loyseau? Tout vôtre Jean du C. de J.

06. 04. 1898. B 20/2 (inv. 291. 30). P. Falleur

Cher fils,

J'ai bien reçu les 500f, merci!

Ne pensez plus à l'abbé Deluile pour S. Jean, parce que le P. Delloue ne veut pas céder le P. Norbert.

Je ne comprends pas que vous alliez à Crépy, le curé est donc mort?

Si le P. Urbain prend l'économat de S. Jean, ce qui est extra-douteux, vous pouvez recruter le P. Jn B.te. Tout vôtre + Jean du C. de J.

Vous pouvez offrir à l'abbé Fournier de lui acquitter des messes à 0f 75.

08. 04. 1898. B 20/2 (inv. 291. 31). P. Falleur

Cher fils,

Envoyez de suite F. Majella finir son noviciat et se préparer aux voeux à Sittard. Prévenez le P. André par lettre et envoyez Majella le lendemain. Picard est au collège de Mirecourt (Vosges).

Priez le P. Mathias de prendre Garnier. Envoyez le F. Hubert à Lille faire trois mois de philosophie, si le P. Casimir veut l'accepter.

Je désire ne retourner qu'à la Trinité. Tout vôtre Jean du C. de J.

10. 04. 1898 (Pâques) B 20/2 (inv. 291. 35). P. Falleur

Cher fils,

J'aimerais pour Brogly une soutane forme ordinaire mais avec gros boutons 8 ou 10, visibles ou cachés sous un rebord. S'il est trop tard, transeat!

Pour la serre, voici mes objections: 1° elle coûtera de l'entretien: les vitres se cassent. 2° on vous parle de 300f, avant, on vous dira après c'est 800. 3° Je me demande où vous avez trouvé les 6.000f que vous avez dû dépenser à Fourdrain depuis six mois. 4° quel profit tirerez-vous des primeurs? Etes-vous à même de les vendre?

Pour P. Alexis, votre réponse n'est pas assez claire; il demande, je crois, que ses parents soient logés et nourris avec un petit salaire en plus.

Gardez Perrin, soit. Envoyez F. Hubert à Lille. Priez le P. Mathias de prendre Garnier. Mangeot doit travailler le matin au bureau et l'après-midi au jardin. Je vous envoie par la poste un cahier qu'il voudra bien me copier proprement.

On ne doit pas fumer au jardin.

Je désire rester ici jusqu'au 7 juin, mais qui sait? Tout vôtre + Jean du Coeur de Jésus.

T.S.V.P. Mangeot ferait bien de n'écrire qu'au recto des pages, et non au verso, pour que je puisse ajouter des corrections et peut-être faire imprimer.

12. 04. 1898. B 16/26 (inv. 122. 26). P. Falleur

(en note, ajoutée à une lettre de A. Lahaye)

Cher fils,

Réglez donc le petit compte de Lahaye. C'est, je crois, 293f. Je lui écris que vous allez le régler.

Pour le moulin, y a-t-il vraiment utilité? Si vous avez 25.000f, achetez à Chère Mère la maison du S. Coeur. Il faudra y passer. Elle vaut 30.000f.

Je réponds au P. Benoît. Puis-je effacer Lahaye de ma liste? Avez-vous pu faire d'autres paiements? Tout vôtre + Jean du C. de J.

12. 04. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 43). P. Falleur

Nous sommes au courant de tous nos réglements ici jusqu'à ce jour.

Mon frère n'a pas encore reçu le Catéchisme social, l'avez-vous oublié? Réparez cela.

Tout vôtre L. D.

16. 04. 1898. B 20/2 (inv. 291. 32). P. Falleur

Cher fils,

Inscrivez les 23 messes. J'ai tourmenté ce pauvre M. Guillaume ne sachant pas que vous aviez reçu les 112f. Il a réclamé à toutes les postes. Vous ne me tenez pas assez au courant.

Si vous pouvez, payez Lahaye. Il faut aussi penser à M. Arrachart. Si vous vendez votre ferme, ne pourriez-vous pas donner 5.000f à Dubois, puisque je vous paie peu à peu la maison Hérouart-Duval? Tout vôtre + Jean du C. de J.

17. 04. 1898. B 20/2 (inv. 291. 33). P. Falleur

Cher fils,

Le P. Jeanroy autorise le paiement de 500f à M. Loiseau. Envoyez vite ces 500f avec les intérêts dûs. Il restera encore 5.000f à M. Loiseau, c'est bien long. J'efface Lahaye. Qui faut-il effacer encore? Duart? Lecomte? Vanheme?…

Avez-vous pu envoyer qq.chose à Dirani? J'ai encore 4.000 de marqués à son compte.

Que deviennent tous vos j. gens? Et S. Sulpice à payer, hélas!, et M. Arrachart?

Tout vôtre + Jean du C. de J.

17. 04. 1898. B 88 (inv. HC. 174). P. Bailly

Mon révérend Père,

Mgr Tiberghien me prie de donner deux conférences à la salle de l'Union. Je vous prie de ne pas voir en cela le signe d'un changement de mes dispositions à votre égard et à l'égard de vos oeuvres.

Je vous reste très reconnaisant pour la très grande libéralité avec laquelle vous aviez mis votre salle à ma disposition. Si vous pouvez assister à ces modestes conférences, j'en serai très honoré et très heureux.

Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.

23. 04. 1898. B 20/2 (inv. 291. 34). P. Falleur

Cher fils,

J'ai vis-à-vis de Mangeot les devoirs d'un père, je ne puis pas en conscience souffrir qu'il s'habitue à l'oisiveté. Je désire qu'il réponde à l'appel du P. Delloue. Et même si Mangeot a montré depuis huit jours des tendances marquées à la paresse, s'il n'a pas consacré ses matinées à la copie et ses après-midis aux travaux manuels, j'exige qu'il aille à S. Jean. Montrez-lui au besoin cette carte. Il m'obéira parce qu'il sait que je suis comme son père.

Tout vôtre + Jean du C. de J.

30. 04. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 36). P. Falleur


Cher fils,

Donnez-moi un peu plus de renseignements sur nos affaires et sur la marche de votre maison.

On me dit que vous avez Panier, peut-il vraiment gagner son pain?

M'avez-vous commandé une houppelande, comme je vous l'ai demandé? Puis-je compter que je la trouverai en rentrant en France?

Je rentrerai probablement vers le 4 juin à S. Quentin pour aller au sacre à Soissons.

Je voudrais bien vous aider. J'écris à Malines, S. Brieuc, Laval, Einsiedeln, Montligeon, et les Lazaristes.

Il faudrait bien ici 500f si vous en avez.

Le P. André enverra ici la 1/2 pension de F. Charles, qui va être prêtre le 8.

Soyez tous bénis. + Jean du C. de J.

06. 05. 1898. B 20/2 (inv. 291. 36). P. Falleur

Cher fils,

J'ai reçu les 500, merci. Inscrivez 40 pro def. que j'ai en trop. Je me charge des 92 de Grenoble.

Avez-vous eu Picard à Pâques? Où en sont nos paiements d'avril à S. Sulpice, à Arrachart?

Je compte quitter d'ici le 25 et rentrer à S. Quentin le 5 ou le 6.

Tout vôtre + Jean du C. de J.

09. 05. 1898. B 20/2 (inv. 291. 37). P. Falleur

Cher fils,

Nous voici à un moment un peu difficile.

Vous savez que nous redevons 70.000f à Lille. 35.000 sont payables fin juin. Le notaire de Lille dit que si nous pouvons payer 10 ou 15 mille francs, il nous trouvera un prêteur pour le reste.

J'écris au P. André d'avancer 10.000f sur les pensions qu'il aura à payer à Lille, mais il va sans doute m'objecter qu'il bâtit en ce moment pour 70.000f à Luxembourg. Comment faire? Il sortira sûrement quelque idée de génie de votre cerveau fécond.

Je suis ici jusqu'au 23. Je serai à S. Quentin le 5 et le 8 à Soissons.

P. Charles Kanters a dit sa première messe ce matin, il nous édifie. Tout vôtre

                                                                    +  Jean du Coeur de Jésus.

Voyez le cousin et vendez-lui la ferme à un prix raisonnable.

09. 05. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 37). P. Falleur (?)

Cher fils,

Je suis heureux que vous gardiez un bon souvenir de Rome. Vous avez eu la grâce de célébrer la messe dans tant de sanctuaires vénérables! Rome laisse des impressions ineffaçables quand on la visite avec foi. C'est vraiment la nouvelle Jérusalem. Quel dommage que le Saint Père n'ait plus sa liberté pour renouveler les splendides solennités d'autrefois!

Notre P. Charles a dit sa première messe aujourd'hui, il nous édifie. Il partira avec moi à la fin de mai.

Nous aurons de belles ordinations à la Trinité à Paris et à Lille. Et au 10 août nous aurons plusieurs prêtres à Luxembourg. Le F. Victor m'a écrit de Marsanne. Il s'y plaît et se repose bien là dans un beau site, auprès d'un sanctuaire de la Sainte Vierge.

L'Italie est très agitée tous ces jours-ci, mais Rome reste calme. Il y a seulement quelques carabinieri de plus dans les rues. Je pense que les autres villes se calmeront bientôt.

Priez bien pour moi et pour nos ordinands. Votre tout dévoué.

                                                                                  +  Jean du Coeur de Jésus.

13. 05. 1898. B 20/2 (inv. 291. 38). P. Falleur

Cher fils,

Je désire que le F. Bénigne reste à S. Clément où il achèvera mieux son noviciat qu'à Fourdrain. Faites un sacristain avec le F. Perrin, ou Claver, ou Pépin.

Prenez patience, dans un mois vous aurez le F. Joachim, qui est un bon sacristain..

Et nos 10.000f pour Lille? Tout vôtre + Jean du Coeur de Jésus

15. 05. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 38). P. Falleur

Cher fils,

J'ai vu le Saint Père ce matin. Il nous bénit tous et encourage ma propagande sociale.

Que voulez-vous que je vous dise pour le savon? Il me semble qu'il faut observer le traité signé. Quant à Rattaire, puisque lui seul sait fabriquer, gardez-le.

Madame Gramsart est pressée, envoyez-lui de suite un chèque.

Payez si vous pouvez S. Sulpice et Lille. A Lille, ce n'est pas 70.000f que nous devons payer fin juin, c'est la moitié, 35.000. On trouvera prêteur pour 25.000 si nous pouvons payer 10.000. Cherchons. Promettez un ex-voto à St Joseph. Tout vôtre + Jean du C. de J.

Envoyez la houppelande et un camail (paquet postal), hôtel de Hollande, rue Radziwil 31. J'y serai le mardi 31.

01. 06. 1898 (de Paris) B 20/2 (inv. 291. 39); P. Falleur

Cher fils,

Je compte arriver à St Quentin samedi à 6h 29. Le sacre de l'évêque sera remis au 19 ou au 29.

J'irai bientôt vous voir. Ayez toujours courage. J'ai reçu la houppelande. Merci.

Tout vôtre + Jean du Coeur de Jésus.

08. 06. 1898. B 20/2 (inv. 291. 40). P. Falleur

Cher fils,

Je réponds à ce personnage que je n'ai rien à voir à son affaire. Débarrassez-vous en pour le mieux même avec quelques francs.

Je tousse beaucoup. Si je vais mieux, j'irai peut-être passer la fête du S. Coeur avec vous.

Si la Sicile est venue, envoyez-en six ex. au P. Barthélemy, un à Mme Arrachart, Mme Agombart, Melle Charmolu, M. Léon Harmel. Tout vôtre + Jean du Coeur de Jésus

Donnez-moi les date et lieu de naissance de Brogly, le prénom et le nom de religion de Perrin…

10. 06. 1898. B 20/2 (inv. 291. 41). P. Falleur

Cher fils,

Heureusement M. Lambin ne réclame pas le capital. J'ai renouvelé mon obligation pour cinq ans. A Lille, le P. André envoie 5.000f, j'espère que le notaire trouvera le reste.

Mon rhume me retient ici et retardera mes voyages.

Débarrassez-vous doucement et prudemment des importuns.

Le F. Joseph a écrit de Pernambuco, il est content. Je trouve ici assez d'union et de bon esprit.

Votre tout dévoué + Jean du Coeur de Jésus.

11. 06. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 39). P. Falleur

Cher fils,

Je viens de voir Rattaire, il réclame: 1°: deux mois de traitement; 2°: indemnité de retour, 200f; 3°: indemnité de jardin, 200f. C'est évidemment trop. S'il a travaillé le 1er juin, les deux mois sont dûs. Quelque chose est dû pour le jardin.

En tout cas vous seriez condamné sur toute la ligne à Laon où le tribunal est franc-maçon. Traitez donc à l'amiable. Je l'engage à vous présenter un compte modéré par écrit. Il trouvera des témoins qui diront que vous l'avez accusé de vol ou d'autre chose. Vous serez condamné à une grosse somme pour diffamation et toute la presse vous déchirera.

Débarrassez-vous de tout ce monde à prix d'argent. Tout vôtre. + Jean du C. de J.

22. 06. 1898 (de Val des Bois) B 20/2 (inv. 291. 42). P. Falleur

Cher fils,

Si vous ne voyez absolument pas moyen de trouver 5.000f, vous pourriez peut-être en annoncer au P. Pierre 3.000 ou 2.000 et le notaire tâcherait de s'arranger. 3.000 vaudraient mieux que 2.000. Essayez. Tout vôtre + Jean du C. de J.

27. 06. 1898. B 20/2 (inv. 291. 43). P. Falleur

Cher fils,

Je vous avais écrit de garder 500f sur l'allocation de la Propagation de la foi pour M. Loiseau. Le P. Jeanroy me dit que vous n'avez gardé que 200f, qu'en est-il? Si c'est exact, il me remettra 300f quand j'irai le voir. Réglez Druart.

Envoyez à mon frère 3 vol. Sicile dans une caisse à bougies.

Affichez le réglement des vacances: travaux manuels ou d'étude de 8h à 10h. Récréation de 10h à 11h. Travail et prière de 11 à 12. Récréation de 12 1/2 à 1 1/2. Promenade ou travaux manuels de 4 à 6 les jours ordinaires, de 3 à 6 le jeudi. Nommez des caporaux pour les travaux manuels. Veillez au bon esprit et aux conversations sérieuses et apostoliques.

Tout vôtre + Jean du C. de J.

30. 06. 1898. B 20/2 (inv. 291. 44). P. Falleur

Cher fils,

J'ai reçu 150f de Roquefort. Je prends à ma charge les 30 grégoriennes, mais je vous remets 40 pro def. que j'ai de trop. C'est donc 210 que vous avez à inscrire. Faites bientôt un envoi de messes à Dirani.

Je puis payer Druart si vous me dites le chiffre. Je suis ici jusqu'à dimanche soir.

Faites ranger toute votre propriété par les sulpiciens. Je pars lundi pour passer un jour à Clairef., à Luxembourg, à Sittard. Je serai à Bruxelles du 10 au 17.

Tout vôtre + Jean du Coeur de J.

01. 07. 1898. B 20/2 (inv. 291. 45). P. Falleur

Cher fils

I. Avez-vous pensé aux impôts du S. Coeur qu'on nous réclamait fin juin?

II. Je vous envoie une brochure de la peinture hydrofuge, p. 27. Je crois qu'il faudrait encore avant cette peinture mettre une couche de silicate sur vos murs gratés. Arrangez cela avec vos séminaristes.

III. Un ancien de Fayet, Merlier, âgé de 23 ans, en soutane, voudrait achever ses études. Il est de la force de M. Longuet. Il paierait 50f par mois, le voulez-vous? Il ne sait pas s'il restera chez nous ensuite ou s'il ira au séminaire d'Arras. Il est bon garçon et médiocrement intelligent.

Je pars d'ici lundi soir à 6h. Tout vôtre + Jean du C. de J.Je pars d'ici lundi soir à 6h. Tout vôtre + Jean du C. de J.

10. 07. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 40). P. Falleur

Cher fils,

Je ne vous autorise pas à aller à Crépy plus que le dimanche. Restez chez vous en semaine. J'en écris à M. Cardon.

Vous pouvez envoyer Pépin. Qu'il prévienne le P. André de son arrivée.

Envoyez les 400f dûs à Verdun. L'année scolaire est finie. On doit s'étonner de notre retard.

Votre cheval de Potel pourra-t-il faire le service de voiture quand l'autre donnera son poulain? Consultez le maire de Brie pour le prix. Tout vôtre + Jean du C. de J.

12. 07. 1898 (de Bruxelles) B 20/3. 2 (inv. 293. 41). P. Falleur

Cher fils,

J'apprends ici que c'est 700 f que vous avez gardés sur les fonds de la Propagation. Le P. Jeanroy vous les laisse, soit 500f pour M. Loiseau (je suppose que vous les avez payés) et 200f pour nous aider à payer les frais du notaire de Lille. Ces frais montent à 1.400f, dont 700 ont déjà été payés par le P. Pierre.

J'ai reçu de Marienthal 100f pour 100 m. dont 50 ad int. et 50 pro def. Inscrivez.

Je regrette que vous ne répondiez pas toujours à mes questions un petit mot, même en marge.

Tâchez que vos étudiants soient suffisamment installés: une chambrette, une table de travail. Organisez les travaux manuels.

Je rentre à St Quentin le 18 ou le 19. J'irai peut-être chez vous du 20 au 27. J'ai écrit à M. Cardon. N'allez à Crépy que le dimanche. Tout vôtre + Jean du Coeur de Jésus.

14. 07. 1898. (de Bruxelles) B 20/2 (inv. 291. 46). P. Falleur.

Cher fils,

Le P. Barthélemy va quitter Rome dimanche. Il vous apportera 3.000 m. de Lourdes. Faites des réserves pour payer 5.000 à Dubois. Ce sera 250f d'intérêt par an en moins.

Le P. Jeanroy aurait de temps en temps des m. à vous envoyer, mais il est scrupuleux. Ecrivez-lui „qu'il peut vous en envoyer, que vous en avez toujours l'emploi, qu'il vous indique celles qui sont pressées, et que vous en tiendrez compte”. A bientôt. Tout vôtre + Jean du C. de J.

18. 07. 1898 (de Bruxelles) B 23/1. a (inv. ). P. Falleur

Je pars aujourd'hui lundi pour Lille. Demain mardi je serai à S. Quentin et sauf contrordre mercredi à 5h à Crépy. A bientôt. Tout vôtre L. D.

04. 08. 1898 (de Feydey-Leysin) B 23/1. a (inv. 474. 45). P. Falleur

Me voici installé au sanatorium de Feydey. Le site est fort beau et les conditions atmosphériques exceptionnelles. Quoique nous soyons à 1.500 m d'élévation, j'ai 15° dans ma chambre, fenêtre ouverte. On vient beaucoup ici l'hiver. Il y a une chapelle proprette et un aumônier. Je suis entouré de soins.

Transmettez-moi mes lettres. Gardez les chargements. Faites l'envoi dont nous sommes convenus. Vous pourriez faire envoyer ici mon Univers. Vivat à tous. L. D.

14. 08. 1898 (de Leysin - Valais, Suisse) B 107/1 (inv. 0116202). P. Delloue

Lettre à l’occasion de la XV Assemblée générale de l’Association Amicale des Anciens élèves de l’Institution Saint-Jean (14 août 1898).

Dites à nos chers anciens que je suis avec eux de cœur. Il m'en coûte beaucoup de ne pas les revoir cette année. Plusieurs sont médecins, ils m'approuveront d'avoir obéi aux ordres de la Faculté. C'est d'ailleurs une douce condamnation que je subis. Le grand air et le repos, c'est tout mon traitement, et je m'en trouve bien.

Le fameux J.J. Rousseau avait pressenti la faveur qu'obtiendrait dans la médecine la cure d'air. « Sur les hautes montagnes, où l'air est pur et subtil, disait-il, on sent plus de facilité dans la respiration, plus de légèreté dans le corps, plus de sérénité dans l'esprit. Les méditations y prennent je ne sais quel caractère grand et sublime, proportionné aux objets qui nous frappent, je ne sais quelle volupté tranquille qui n'a rien d'âcre et de sensuel. Il semble qu'en s'élevant au-dessus du séjour des hommes, on y laisse tous les sentiments bas et terrestres, et que, à mesure qu'on approche des régions éthérées, l'âme contracte quelque chose de leur inaltérable pureté ».

Il ajoutait : « Je suis surpris que les bains de l'air salutaire et bienfaisant des montagnes ne soient pas un des grands remèdes de la médecine et de la morale ».

Pour la médecine, c'est fait, elle a adopté les cures d'air. Pour la morale, Rousseau ne s'y entendait guère. Il a eu raison de penser cependant que les grands spectacles de la nature élèvent l'âme vers Dieu. Je ne me lasse pas de contempler cet horizon de montagnes qui nous entourent et ce tableau, plus frais qu'un pastel, où se mêlent les vastes prairies, les blanches neiges et le ciel d'azur.

J'ai sous les yeux l'abbaye de Saint-Maurice et les montagnes du Chablais. Dites à nos anciens qu'ils soient fermes dans leur foi comme les héros de la légion thébéienne, qu'ils soient zélés comme a été Saint François de Sales dans son apostolat du Chablais ; qu'ils soient charitables comme a été Saint Bernard de Marthon, le fondateur des refuges des Hautes-Alpes.

Je m'unis aux joies et aux prières de votre belle réunion et avec vous je souhaite à Saint-Jean une prospérité croissante.

[Association amicale des anciens élèves de l'Institution Saint-Jean - 15ème compte-rendu de la réunion du 14 Août 1898, pp. 16-18]

14. 08. 1898. B 107/1 (inv. 1162.08). Aux anciens élèves. Télégramme. (De Leysin - Valais, Suisse)

Salut aux chers anciens, je souhaite une réunion joyeuse avec des résolution patriotiques et chrétiennes.

[Association amicale des anciens élèves de l'Institution Saint-Jean - 15ème compte-rendu de la réunion du 14 Août 1898, p.25]

21. 08. 1898. Cz 121 Lettre publiée dans le livre: „Fleur du Cloître”, ou Vie édifiante de Soeur Marie-Céline de la Présentation, du Monastère de Sainte-Claire de l'Ave-Maria, de Bordeaux-Talence.

Ma Révérende Mère,

Vous m'avez offert votre „Fleur du Cloître”, je vous en suis bien reconnaissant. Oh! oui, votre chère Marie-Céline est bien une fleur, une fleur supérieure à celles de la nature, une fleur aux parfums multiples, parmi lesquels se distinguent plus nettement les douces senteurs du lis et de la violette et celles plus enivrantes de la rose.

Elle avait dit dans ses pieuses résolutions: „Je voudrais être une violette par l'humilité, un lis par la pureté, une rose par la ferveur de l'amour”. Elle a été tout cela, et les parfums mystérieux qui ont embaumé sa cellule à l'heure de son trépas, ont bien marqué que le divin Epoux était venu cueillir cette petite âme comme un bouquet mystique au jardin de l'Ave-Maria.

Ce n'était qu'une enfant quand Dieu l'a prise, elle avait 19 ans! Mais c'était une enfant de la race des Louis de Gonzague, des Jean Berchmans, des Stanislas Kostka, et il est peut-être dans les desseins de la Providence qu'elle devienne une patronne de l'enfance et des noviciats, comme ceux-là le sont déjà.

Elle a passé comme une fleur, elle n'a vécu que le matin de sa vie, et cependant, ma Révérende Mère, de cette vie d'une enfant vous avez fait un volume dont l'intérêt ne se dément pas. Il a fallu pour cela votre talent de narration et le secours d'une grâce exceptionnelle.

Votre beau livre ne sera pas lu seulement avec profit dans les pensionnats et les cloîtres, mais aussi dans les familles chrétiennes. A côté de cette enfant, vous nous avez montré sa mère, une mère chrétienne, une femme forte de la race des Monique, des Symphorose, des Félicité, des Paula, des Aleth, des Blanche de Castille, des Jeanne de Chantal; une mère qui regardait ses douze enfants comme sa couronne, et qui en acceptait courageusement le sacrifice quand Dieu les réclamait prématurément.

Vous nous avez montré un père de famille, fidèle à Dieu et constant dans l'épreuve; une soeur aînée qui mène dans une autre Communauté la vie de Marthe, pendant que votre héroïne a choisi la vie de Marie dans la famille des Clarisses. Précédemment, vous racontez la vie et la mort d'une autre petite fleur du désert, la soeur Marie-Eléonore de Saint-Joseph.

Vous nous dites aussi ce qu'est la vie des Filles de Sainte Claire, ou plutôt, par modestie, vous le laissez dire par des pages éloquentes empruntées à une âme de poète, qui nous montre la Clarisse „demandant à l'aumône quotidienne l'austère aliment de sa vie, vouée au jeûne, à l'oraison, aux macérations de toutes sortes, auxquelles viennent s'adjoindre les travaux de l'esprit et des mains, le chant de l'office, les veillées de nuit, passées à prier pour ceux qui dorment, pour ceux qui souffrent, pour ceux qui fautent dans les ténèbres…”.

Ce siècle si vulgaire et si matérialiste a cependant semé nos cloîtres de ces fleurs. Quelques-unes ont donné un parfum particulièrement suave: telles Xavérine de Maistre, les soeurs Sylvie et Blanche de Sainte-Colombe, et, au sein d'une société d'élite, Mathilde de Nédonchel. Marie-Céline ne le cède à aucun autre.

Comme Louis de Gonzague, son modèle, elle a atteint la perfection en peu de temps, consummata in brevi explevit tempora multa (Sg 4, 13).

Vous nous montrez l'enfant héroïque à dix ans, déjà devenant l'ange consolateur de sa famille et s'offrant en victime, pour détourner les cruelles épreuves qui s'abattaient alors si furieusement sur ceux qu'elle aimait.

A sa prise d'habit, elle dit à son Jésus bien-aimé: „Me voici, coupez, brûlez, tranchez; faites de moi ce qu'il vous plaira; pourvu que mon amour pour Vous croisse de plus en plus, c'est tout ce que je Vous demande”.

Un jour, on est étonné de la voir s'acheminer rapidement vers le Calvaire. Elle nous en donne l'explication: „J'ai demandé à DIEU la souffrance, dit-elle, et il m'a répondu”. Elle souffre longtemps et s'avance vite par la souffrance dans la perfection. Elle avait dit: „Le Bon DIEU veut que je souffre… au moins voudrais-je bien souffrir, souffrir très bien”.

Ses derniers jours nous reportent aux légendes des grands Saints du Moyen-Age. Des parfums mystérieux embaument sa cellule. La Vierge Marie vient au-devant d'elle avec un cortège de vierges.

Vous nous dites tout cela fort gracieusement et avec la réserve qu'impose l'Eglise pour le récit des faits merveilleux.

Puissiez-vous être beaucoup lue! Les religieuses cloîtrées exercent l'apostolat par leurs prières et leurs sacrifices, vous l'exercerez aussi par ce beau livre. Puisse-t-il pour votre récompense vous conduire quelques belles vocations!

Priez bien au cloître de l'Ave-Maria pour notre pauvre société si malade.

Agréez les dévoués hommages de votre humble serviteur.

          L. Dehon, Sup. Gén. des Pr. du S. C. de Jésus, Consulteur de la S. Cong. de l'Index.

23. 08. 1898. B 20/2 (inv. 291. 47). P. Falleur

Cher fils,

Ci-joint un chèque pour aider à solder Mme Lecompte. S'il faut des timbres de quittance, vous pouvez les mettre et les oblitérer en imitant ma griffe. J'accuse réception.

Je quitterai d'ici lundi pour rentrer le 1er à S. Quentin.

Encouragez nos j. gens à la piété. Tout vôtre + Jean du C. de J.

Tout bien réfléchi, je garde le chèque, j'ai peur qu'il se perde. Envoyez Sicile à M. Fleury et à mon cousin l'abbé Pollant curé de Celly.

27. 08. 1898 (de Feydey-Leysin) B 23/1. a (inv. 474. 46). P. Falleur

Cher fils, nous partirons d'ici demain. Nous serons lundi à Lyon, hôtel de Rome, mercredi à Paris, hôtel de Hollande, jeudi soir vers 6h à S. Quentin. Je compte vous voir jeudi ou vendredi. Un vivat à tous. Jean du C. de J.

12. 09. 1898 (de S. Quentin) B. 24/12 (inv. 507. 00). Propagation de la foi

(copie dactylographiée)

Eminence Révérendissime,

Il y a un an Votre Eminence a bien voulu encourager notre nouvelle mission au Congo belge et nous allouer un secours.

Deux de nos prêtres étaient partis au 5 juillet 1897 pour commencer la mission. Notre fondation a fait depuis lors des progrès très marqués. Nous avons envoyé en février dernier un second groupe de missionnaires. Ils sont là-bas maintenant à cinq: trois prêtres et deux frères convers. Ils se sont établis au centre même du continent africain à Stanley-Falls, où les écoles arabes et une mission protestante se partageaient l'influence.

Le gouvernement du Congo nous a attribué un vaste terrain et nos Pères ont fondé près de Stanley-Falls la mission de S. Gabriel. C'est déjà un établissement complet. Nous y avons bâti un vaste orphelinat avec tous les bâtiments nécessaires: logements, chapelle, ateliers, etc. Le gouvernement nous donne une partie des orphelins qu'il recueille dans ses expéditions vers le haut Congo.

Nous en élevons déjà soixante et nous pouvons constater que les fruits de ce ministère seront féconds. Nos Pères ont appris la langue du pays. Les orphelins prient et apprennent le catéchisme. Quelques baptêmes ont eu lieu déjà au 29 mars et d'autres à la fête de Pâques. Bientôt tout le groupe sera chrétien et l'oeuvre s'étendra. Les frères convers forment les enfants aux métiers les plus nécessaires.

C'est une dure mission, la plus éloignée des régions civilisées. Les dépenses y sont considérables, surtout les premières années.

J'ose espérer que Votre Eminence pourra encore nous aider avec les ressources de la Propagande ou de l'oeuvre anti-esclavagiste.

Nous préparons d'autres missionnaires pour une seconde fondation dans la même région.

Je baise la pourpre de Votre Eminence et la prie d'agréer mes très humbles et dévoués hommages. L. Dehon, Sup. gén. des Pr. du S.Coeur de Jésus S. Quentin (Aisne)

24. 09. 1898. B 106/4 (inv. 0116143). Cardinal Rampolla

Saint-Quentin, le 24 Septembre 1898

Eminence Révérendissime,

Je vous transmets en double exemplaire un excellent volume sur la franc-maçonnerie, écrit par M. Paul Philippon, sous le pseudonyme de Lenervien. C'est M. Lamy qui m'a prié d'intervenir auprès de vous pour que M. Philippon obtienne un mot d'encouragement du Saint Père.

Ce volume répond aux désirs du Saint Père en démasquant la franc-maçonnerie et en montrant son influence funeste dans toute la vie sociale. Il s'appuie uniquement sur les publications officielles des loges et sur les aveux des francs-maçons.

Il peut faire beaucoup de bien aux gens du monde en les éclairant sur le but sectaire et antireligieux de la franc-maçonnerie.

A cette occasion je baise la pourpre de Votre Eminence et vous prie d'agréer mes très respectueux hommages,

               L. Dehon, Sup. gén. des Prêtres du S. Cœur de Jésus.

05. 10. 1898. B 20/2 (inv. 291. 48). P. Falleur

Cher fils,

Il faut faire argent de tout ce mois-ci. Vendez à la Soc. gén. les quelques titres venus de Mons. Réclamez ce qui vous est dû pour le bois. Vendez vos fagots.

Il faut pour traites 2.500. Mme Lecompte 2.000. Départs pour Rome 1.000. S. Sulpice 1.800. Abonnements Brésil 100. Etc, etc. Priez et agissez.

Envoyez-moi demain le Fr. Claver, pour que je lui parle. Réclamez à P. Benoît les 65f envoyés à Fr. Victor. Faites rentrer tout ce que vous pouvez.

Demandez à Fr. Jérôme s'il n'a pas apporté quelque chose pour sa pension.

Pax vobis (Jn 20, 19). + Jean du C. de J.

08. 10. 1898. Bibliothèque Vaticane n. 2487. M. Toniolo (de Saint-Quentin)

« Saint-Quentin, 8 oct. 98

Mon cher Monsieur,

Je vous remercie de votre belle brochure. La 1ère partie est un chapitre de l'histoire de la philosophie et la 2ème un chapitre de la philosophie de l'histoire. Je partage votre manière de voir.

Les Belges regretteront d'être laissés dans l'oubli. Dans l'action politique ils ont été courageux et ils ont triomphé. Dans l'action sociale, ils sont un peu lents et désunis, aussi le socialisme les menace.

C'est en France que les classes dirigeantes sont le plus insuffisantes, elles ont été désagrégées et affaiblies par le voltairanisme.

En Italie, l'abstention politique imposée par les circonstances est un gros obstacle.

On pourra vous objecter que les classes inférieures sont aussi coupables que les autres et qu'elles ne méritent pas d'arriver au pouvoir. Mais nous pouvons répondre, n'est-ce pas, qu'elles sont moins responsables, ayant eu moins de lumières et moins de devoirs.

C'est d'ailleurs le secret de Dieu.

J'aurai un grand plaisir à vous revoir à Rome. Votre bien dévoué L. Dehon ».

12. 10. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 42). P. Falleur

Cher fils,

Je rentre à S. Q. aujourd'hui. Je partirai sans doute lundi pour Louvain. Allez à Dieppe.

N'ayez aucun rapport avec l'évêché que par moi. Je n'autorise ni lettres ni visites. Occupez-vous beaucoup de votre fin de mois. Cherchez des ressources.

Plus d'association avec une femme. Liquidons prudemment.

J'ai reçu en tout du P. Gaudin 500 messes. Vous en avez déjà inscrit 200. Cela aidera pour le départ à Rome. Tout vôtre + Jean du C. de J.

13. 10. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 43). P. Falleur

Cher fils,

Vous pouvez accepter M. Longuet, c'est un jeune homme bien élevé.

- Nous pourrions peut-être vous donner le P. Gaudin avec sa pension de 800f.

- Fr. Bénigne va partir pour S. Remy, il attend par retour de courrier un petit paquet de linge resté à Fourdrain.

- J'ai donné pour Fr. Bénigne 110f.

- Pour Fr. Luc, Fr. Berchmans et Mangeot 320. Il faudra encore pour Fr. Louis, Fr. Paul Jh, Fr. Bernard et Fr. de Sales 440f. Hélas! Tout vôtre + Jean du C. de J.

15. 10. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 44). P. Falleur

Cher fils,

Le P. Delloue est mal impressionné parce que vous faites traite sur S. Jean (74f) sans prévenir. Les gens du monde ne feraient pas cela, et nous devons avoir plus de politesse et de charité qu'eux.

- Avez-vous fait signer au P. Augustin la vente de Marsanne? C'est très urgent pour des motifs graves.

- J'ai reçu 300f pour les droits d'auteur chez Bloud et Barral, cela me permettra de payer les départs pour Rome. Et les traites? Et Mme Lecompte? Priez et agissez.

Tout vôtre + Jean du C. de J.

23. 10. 1898. B 20/2 (inv. 291. 49). P. Falleur

Cher fils,

Pensez-vous sérieusement à votre fin de mois? Les petites valeurs que vous avez demanderont huit jours pour être vendues, les avez-vous déposées en banque? Avez-vous fait venir vos réserves de Liège?

Le village parle très mal du château. Vous avez eu tort de garder à la cuisine une personne aux allures trop mondaines et de laisser son parent vivre à la cuisine sans règle.

Je reste ici jusqu'au 2 novembre. J'irai ensuite au Val et à Luxembourg.

Avez-vous envoyé le thesaurus à Louvain et 1 à M. Anselme, collège de Sommières (Gard)?

Tout vôtre + Jean du C. de J.

29. 10. 1898. B 20/3. 2 (inv. 293. 45). P. Falleur

Cher fils,

Inscrivez ces 1.000 m. Relevez vos petits papiers chaque mois, je vous en fais un devoir de conscience. Rapportez ce que vous pourrez de Belgique. J'ai remis le chèque à la Soc. gén.

Le P. Rasset est à Fourdrain. Tout vôtre + Jean du C. de J.

30. 10. 1898. B 24/15. 3 (inv. 515. 26). Mgr Deramecourt

Monseigneur,

Je viens vous rappeler humblement les demandes que j'ai présentées à votre Grandeur;

I. Il me semble utile pour le bien que M. Delloue, comme supérieur de maison, obtienne la faveur de porter la mosette noire, ne serait-ce que parce que l'aumônier du lycée a cette distinction. Il n'est pas bon aux yeux des familles de prêter à des comparaisons désavantageuses pour l'enseignement ecclésiastique.

II. Je serais heureux que mon frère M. Henri Dehon, conseiller général et maire de La Capelle, soit nommé Chevalier de S. Grégoire le Grand. N'est-ce pas d'une bonne politique d'encourager les catholiques que le gouvernement franc-maçon tient à l'écart de toutes ses récompenses? Mon frère a par son influence personnelle retourné l'opinion du canton de La Capelle. Il a réglé une question difficile: le paiement par la commune des dettes de l'église de La Capelle.

Votre Grandeur peut demander à Rome deux ou trois croix de S. Grégoire. Je me chargerai volontiers de porter les suppliques au cardinal Rampolla.

III. Je désire que Votre Grandeur me donne une lettre bienveillante pour l'approbation de notre Institut. Ordinairement la lettre est adressée au Pape et le prélat atteste que l'Institut fait quelque bien dans son diocèse et qu'il verrait avec plaisir l'approbation demandée.

Merci, Monseigneur, pour vos bienveillantes visites. Comptez sur notre dévouement filial envers Votre Grandeur et en particulier sur celui de votre très humble et respectueux fils.

                                                                                             L. Dehon.

Exposé pour la question de l'approbation de notre Institut (inv. 515. 27).

Nous avons obtenu le Bref laudatif le 25 février 1888. Il y aura bientôt 11 ans. Le temps est venu d'avoir l'approbation. Les Pères d'Issoudun l'ont eue cinq ans après le Bref, les Oblats de S. François de Sales 10 ans après.

Le S. Père lui-même m'a dit: „J'espère que vous aurez bientôt l'approbation”. Plusieurs cardinaux et même le préfet de la Congrégation des Evêques et réguliers m'ont dit qu'il était temps de la demander:

1° parce que nous avons une maison autorisée à Rome;

2° parce que la Propagande nous a confié une mission;

3° parce que nous avons déjà obtenu du S. Siège la permission d'incorporer nos sujets et de les faire ordonner a quocumque episcopo, titulo mensae communis.

4° parce que nous avons déjà depuis 1891 un Ordo ou Bref propre, ce qui ne s'accorde ordinairement qu'aux congrégations approuvées.

5° parce que je suis moi-même consulteur de l'importante congrégation de l'Index, à laquelle on n'appelle ordinairement que des membres des Ordres anciens ou des congrégations approuvées.

Motifs qui semblent justifier l'approbation:

- Nous avons 21 ans d'existence.

- Nous comptons 220 sujets, dont 70 prêtres.

- 80 de nos sujets ont les voeux perpétuels.

- Nous avons 16 maisons en treize diocèses différents.

- Nous avons des sujets de diverses nations: français, allemands, hollandais, belges, luxembourgeois.

- 25 évêques nous ont donné des lettres bienveillantes en 1888 au moment du Bref laudatif, nous espérons obtenir la même faveur pour l'approbation.

Motifs qui peuvent déterminer Mgr l'évêque de Soissons à nous donner une lettre favorable:

- 14 prêtres au S. Coeur et 14 religieux, prêtres ou clercs, à l'Institution S. Jean, travaillent pour le bien du diocèse.

- Nous desservons même trois paroisses: Fayet, S. Martin et Fontaine N. D.

- Nous avons donné une vingtaine de prêtres au diocèse.

- Nous soutenons l'Institution S. Jean, qui nous coûte beaucoup.

- Nous avons fondé cette Institution, la maison des missionnaires, le Patronage S. Joseph et en partie l'église S. Martin.

- Nous avons donné dans le diocèse des centaines de missions, retraites, carêmes, prédications de tout genre, et cela le plus souvent sans gagner la vie de nos missionnaires.

- Je sais qu'on peut objecter que nous avons eu des imperfections et des défaillances, mais les oeuvres d'Issoudun, de Troyes, etc., n'en ont-elles pas eu? La divine Providence nous les fait expier et bénit quand même nos progrès.

- J'ai lieu de croire qu'à Rome notre supplique serait facilement agréée. On me l'a laissé entendre.

04. 11. 1898 (de Val des Bois) B 20/2 (inv. 291. 50). P. Falleur

Cher fils,

Vous avez troublé le P. André en ne promettant pas d'acquitter ses 100 messes avant janvier, ne faites plus cela. Je lui écris qu'elles seront dites. J'en prends 50 et vous en rends 20 autres.

Madame Lecompte n'attendra pas longtemps, que faire? Où en êtes-vous? Combien ont produit les titres?

Je rentrerai mercredi. Prions et humilions-nous pour obtenir le pardon de toutes nos fautes.

Tout vôtre + Jean du C. de J.

09. 11. 1898. B 20/2 (inv. 291. 51). P. Falleur

Cher fils,

On fera Conseil samedi, venez plutôt lundi. N'ai-je pas laissé à Fourdrain quelques paperasses et livres? Voulez-vous un ex-frère, 26 ans, payant pension et désirant apprendre le latin pour entrer chez nous? Aurez-vous le temps de vous en occuper?

A bientôt. Priez et méritez le secours de N. S. Tout vôtre + Jean du C. de J.

12. 11. 1898. B 20/2 (inv. 291. 52). P. Falleur

Cher fils,

Vous venez lundi. Je voudrais bien visiter mes jeunes gens à Issy mercredi, mais comment oserai-je si l'économe d'Issy n'a pas reçu ses 660f? Que faire? St Joseph aidera.

Il serait bon aussi d'emporter quelque chose au P. Barthélemy. J'ai 300f et le P. Jeanroy doit vous envoyer 150f. Cherchons sans cesse. Quaerite et invenietis (Mt 7, 7).

Tout vôtre + Jean du C. de J.

P. Dussaussois va être prêtre à Noël. Il est destiné à Marsanne si les choses s'arrangent avec le P. Dupland.

Mes bons, excellents souhaits de fête. Prospere procede (Ps 45, 5).

13. 11. 1898. B 24/15. 3 (inv. 515. 30). Mgr Deramecourt

Monseigneur,

Je vais partir mardi ou mercredi pour Rome. Je vous renouvelle mes offres de service à Rome. Notre maison est située Via Monte Tarpeo 54. Il y a là un appartement à la disposition de Votre Grandeur.

J'espère que vous réservez un bon accueil à mes petites suppliques d'il y a quinze jours. Pour notre approbation, j'ai déjà une lettre très bienveillante du cardinal Langénieux.

Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Grandeur, le très humble et dévoué serviteur, L. Dehon.

16. 11. 1898. B 20/2 (inv. 291. 53). P. Falleur

J'ai écrit de S. Q. une douzaine de lettres pour demander des ressources. J'ai payé ici 660f. à Issy où nous devons encore des vêtements. A S. Sulpice, Gaillard paie lui-même, les Hollandais s'adressent à Sittard. Il en reste trois à votre charge, soit 990f pour le trimestre.

Effacez les Weber de la liste de Louvain. Priez S. Joseph et tout ira. Tout vôtre L. D.

22. 11. 1898 (de Rome) B 20/7. 3 (inv. 299. 29). P. Falleur

Cher fils,

J'écris à Criqueboeuf.

Pour Montligeon et autres, envoyez des remerciements comme celui dont je vous donne le modèle.

Je demande l'admission de Jos. Weber au séminaire de Verdun. Si le Fr. Maurice vous répond favorablement, envoyez Joseph de suite. Qu'il se prépare.

Payez S. Sulpice, Melle Vicaire (247), M. Loiseau (intérêts), etc, etc. Pas d'affaires bruyantes. Laissez vivoter Madame C. sans lui fournir de fonds.

J'ai remis 300f au P. Barthélemy. Il a presque assez pour sa fin de mois.

Soyez toujours charitable pour nos j. gens. Ceux d'Issy disent que vous leur avez reproché durement leurs achats de vêtements. Tout vôtre + Jean du C. de J.

23. 11. 1898. B 20/3. 7 (inv. 293. 46). P. Falleur

Cher fils,

J'ai besoin de mes cahiers de règles et le P. Rasset les a prêtés, il ne sait plus à qui. Je crois que c'est au P. Black, réclamez-les. Vous m'avez bien envoyé mes colis postaux, n'est-ce pas? Tenez-moi bien au courant de tout. Avez-vous vos deux étudiants de latin?

Si vous annonciez la Sicile dans la Semaine, les journaux de S. Q. et de l'Aisne, à 3,50 francs? Envoyez m'en quelques-uns? Tout vôtre L. D.

24. 11. 1898. B 20/3. 7 (inv. 293. 47). P. Falleur

Cher fils, j'aurais besoin pour un rapport à la Propagation de la foi de la 1ère lettre que j'ai reçue du card. Ledochowski sur notre mission du Congo, mais qu'en ai-je fait? Elle doit être dans mes cartons (2ème chambre), sous le titre „documents”. N'y a-t-il pas là quelques papiers relatifs au Congo? Voyez et envoyez-moi cela. Votre tout dévoué. L. D.

Cette lettre doit être datée d'avril 97.

25. 11. 1898. B 18/11bis. 8 (inv. 222. 08). Sa nièce Marthe

Ma chère nièce,

Je suis arrivé à bon port mardi. Je ne me suis arrêté qu'un demi-jour à Turin et une journée à Florence. C'est bien peu pour un homme qui a l'humeur si voyageuse!

Je voulais voir à Turin les photographies du Saint-Suaire qui reproduisent la silhouette de Notre Seigneur.

A Florence, je trouve toujours le temps trop court, cette ville a tant de charmes! J'ai revu le musée des Uffizi, le couvent de S. Marc et l'église de Santa Croce. Ce sont les délicieuses peintures de fra Angelico qui m'attiraient surtout. Elles ont quelque chose de si céleste et de si pur!

Me voici de nouveau installé à mon logis du capitole. J'ai vite repris mes habitudes et j'ai déjà fait quelques visites.

J'ai traité de suite l'affaire de notre Chevalier de S. Grégoire. Cela ira tout seul. J'espère que dans 15 jours il aura en mains sa nomination et s'il se presse de la faire enregistrer à la chancellerie de la légion d'honneur, il pourra porter le ruban à la cérémonie de janvier.

J'ai vu à Paris l'auditeur de la nonciature, Mgr le prince de Dolmonte, il m'a dit que mon futur neveu avait deux fois autant de titres qu'il en fallait pour être marié à la nonciature.

La condition, c'est, comme partout, une dépense de cadeaux. L'usage veut, paraît-il, qu'on donne quelque chose au Nonce, au secrétaire, à l'auditeur, aux domestiques. Il faudrait s'informer du détail.

Faudra-t-il vraiment que je retourne à Paris en janvier? Ne viendrez-vous pas plutôt me voir à Rome? Vous me direz ce qu'il faut faire.

J'espère qu'Henri va vous faire honneur en travaillant convenablement. Il doit mettre son amour-propre à avoir au moins des places moyennes. Ce sera bien pour lui puisqu'il a passé une classe. J'ai la confiance que vos projets sont toujours en bonne voie.

Votre oncle dévoué L. Dehon.

26. 11. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 47). P. Falleur

Trouvez-moi dans mes cartons la lettre de la Propagande d'avril ou mai 1897.

Rendez-moi compte de votre fin de mois. Et Féra? Et S. Sulpice, etc, etc. Avez-vous vos deux latinistes? Joseph W. est-il casé à Verdun.

J'attends mes colis postaux. Mettez bien vos petits papiers au courant chaque mois. Reportez-les au cahier. Détruisez les vieilles listes. Votre tout dévoué L. D.

29. 11. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 48). P. Falleur

Bien pour la fin du mois. Pensez aux intérêts arriérés de plusieurs côtés: Amiens, S. Quentin (Loiseau), Ribemont…

J'insiste à Verdun pour Weber, mais prévenez-le bien qu'il soit prudent là-bas. On y est très chauvin et lui a des tendances germaniques.

Inscrivez 50 m. de P. Lux, dont 15 pressées (14 pro def., 1 in hon. S. Elisabeth).

Priez Cordonnier de vendre des Directions pontificales. Bloud les céderait à 1f 25.

Tout vôtre         L. D.

04. 12. 1898. B 20/2 (inv. 291. 54). P. Falleur

Cher fils,

Mes bibelots ont coûté bien cher. La caisse de livres, 22 francs de port!

Surtout n'écrivez rien à l'évêché au sujet de Mme Contant sans me l'avoir soumis. Si c'était urgent, soumettez-le au P. Rasset.

La fin du mois sera difficile. Prenez vos précautions, voyez ce que vous pouvez réunir. Il y aura Tête, M. Arrachart, Sissy, S. Sulpice, Rome, Louvain, Lille, etc, etc. Priez S. Joseph.

Peut-être irai-je faire un tour à S. Quentin en janvier. Votre tout dévoué

                                           + Jean du Coeur de Jésus

P. S. Si vous désirez avoir Th Guillaume, répondez-lui vous-même. Il habite l'Allemagne, mais il est belge.

05. 12. 1898. B 20/2 (inv. 291. 55). P. Falleur

Cher fils,

Demeurez discret comme par le passé et ne lisez pas ma correspondance.

Si vous pouvez disposer de 2.000f, donnez-les à Mme Lecompte (par M. Louis), il faut entamer le bloc de 70.000.

Demandez comme procureur général des renseignements à Mgr Leroy, (rue Lhomond 30), et s'ils sont bons, écrivez à Fr. Aloys de venir à Fourdrain.

Pas d'explosion, pas de banqueroute, laissez Madame se décourager et demander liquidation amiable. Votre tout dévoué. + Jean du C. de J.

P. S. Dans votre prochaine lettre, envoyez-moi une ou deux de mes cartes de visite nouvelles.

09. 12. 1898. B 20/2 (inv. 291. 56). P. Falleur

Cher fils,

- Puisque les ressources viennent un peu, donnez les 2.000f à Mme Lecompte. Il va venir qq. chose de Montréal.

- Relisez vos brefs, s'ils portent la mention de consensu ordinarii, il faut le visa; sinon, non.

- Envoyez de ma part 5f en timbres ou en mandat à Paul Leroy sergent au 26°, 2° Cie à Nancy.

Je les lui annonce.

- Ecrivez une carte postale à Casterman pour vous assurer de son prix de vente. Si on s'est trompé à Soissons, avertissez charitablement.

- Les colis dont parle le P. Barthélemy doivent être au S. Coeur.

Amitiés à nos Frères et à M. Longuet. Votre tout dévoué. + Jean du C. de J.

10. 12. 1898. B 16/ 1. 4 (inv. 114. 04). Card. Goossens (copie dactylogr.)

Eminence,

Voici vingt ans que notre Congrégation des Prêtres du S. Coeur de Jésus a été fondée et dix ans qu'elle a reçu le Bref laudatif. Le temps est venu de demander pour elle l'approbation canonique.

J'espère que Votre Eminence voudra bien nous y aider. Nous sommes vos diocésains par nos maisons de Louvain et d'Etterbeek. Notre Institut compte maintenant 18 maisons et 220 membres dont 70 prêtres. Nous sommes établis dans 13 diocèses, en France, en Belgique, en Hollande, au Luxembourg, au Brésil, en Tunisie, à Rome. La Propagande nous a confié aussi une mission au Congo belge, à Stanley-Falls. La divine Providence nous a bénis malgré les obstacles que nous avons opposés à ses grâces.

Je communique à Votre Eminence une copie de la lettre postulatoire que m'a donnée S. E. le cardinal Langénieux, afin que vous puissiez vous en inspirer si vous le jugez à propos.

J'ai confiance en votre grande bienveillance et je vous prie d'agréer l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de Votre Eminence, le très humble et dévoué serviteur.

  L. Dehon,  Sup. gén. des Prêtres du S. Coeur de Jésus (de St Quentin).

10. 12. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 49). P. Falleur

Cher fils, à défaut du cahier de règles que P. Rasset a égaré, envoyez-m'en un autre moins exact qui doit être dans ma chambre (armoire à la tête de mort, clef dans un tiroir du bureau). Vous êtes-vous assuré si le P. Claude n'avait pas les cahiers du P. Rasset?

Demandez à Casterman le prix de Sicile. Faites si possible le versement Lecompte.

J'aimerais avoir l'Ordo du diocèse. Tout vôtre L. D.

12. 12. 1898. B 20/2 (inv. 291. 57). P. Falleur

Payez de suite ces braves gens qui ont fait une bonne réclame pour nos livres. Avez-vous écrit à Casterman pour le prix de Sicile?

- Ne promettez pas de fonds à Mme Contant. Port de la caisse et frais de déballage en douane: 25, 40.

- Je n'insiste pas pour Guillaume.

- Préparez la fin du mois. Tout vôtre L. D.

12. 12. 1898. B 20/2 (inv. 291. 58). P. Falleur

Cher fils, Il faut y passer pour en finir à Tunis. Il faut payer 1.500f au P. Dupland. Il va faire traite sur vous fin du mois. J'espère que M. Boucher me rendra cela. Tout vôtre L. Dehon.

17. 12. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 50). P. Falleur

Cher fils, faites un arrêté de compte bien clair avec Druart (pas nécessaire de payer de suite), et prévenez à S. Jean que vous prenez le compte Druart à votre charge. Finissez cela afin que je n'aie plus à vous en écrire.

C'est en février (du 5 au 12) que j'irai peut-être à Paris. Tout vôtre L. D.

18. 12. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 51). P. Falleur

Cher fils, l'acte à Tunis n'est pas encore signé. J'aurai une dépêche le 29. S'il est signé ce jour-là, tout est bien, je ne vous enverrai pas de dépêche. S'il n'est pas signé le 29 ou le 30, vous recevrez une dépêche vous disant de refuser la traite. Votre tout dévoué L. D.

19. 12. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 52). P. Falleur

Cher fils, le P. Dupland n'ayant pas pu escompter la traite à Montélimar retarde encore l'envoi des pièces et demande que vous lui envoyez d'abord l'argent. Je décide de l'envoyer plutôt au P. Bruno, qui le remettra à l'agent d'affaires de là-bas en échange de l'acte signé.

Donc, envoyez l'argent à Tunis et vous ne recevrez pas de traite de Marsanne.

 Tout vôtre           L. D.

22. 12. 1898. B 19/1. 1 (inv. 229. 29). Mère M. du S.Coeur (Servantes)

Chère et Bonne Mère,

Je vous envoie mes bons souhaits de Noël et de nouvel an. Que cette année soit féconde en grâces pour vous, pour notre chère Soeur Ignace, pour toute votre chère communauté! Je désire que vous avanciez toutes dans l'amour de Notre Seigneur.

Je me réjouirais si je pouvais voir cette année se commencer votre chapelle. Un beau sanctuaire aide à la prière. C'est aussi un honneur rendu à N. S.

Continuez à bien prier pour nous. Nous avons eu cette année la grâce de voir la maison du S. Coeur s'organiser un peu. Ce n'est qu'un commencement. Il faut encore beaucoup prier pour que N. S. nous aide à développer cela.

Je souhaite aussi que vous ayez bientôt un Bref laudatif du S. Siège. Préparez cela avec Mgr Deramecourt. Revoyez vos Règles. Il en faudra trois copies, et beaucoup d'autres pièces que le P. Barthélemy vous indiquera quand vous serez décidée à commencer les instances à Rome.

On voit peu le S. Père cet hiver, il est si âgé! Je ne sais pas quand je pourrai avoir sa bénédiction, peut-être au 2 février seulement.

Vous avez appris le projet de ma nièce et Mme Malézieux m'a dit que vous lui aviez écrit une bonne lettre. Nous pensons dans la famille que dans les conditions où est ma nièce elle agit sagement. Priez bien à cette intention.

J'irai peut-être assister à la cérémonie à Paris en février. Cela dépendra de ma santé. Je suis enrhumé depuis quelques jours.

Les dernières ordinations étaient pour moi le trentième anniversaire de mon sacerdoce. Je pense que vous ne m'avez pas oublié dans vos prières.

Les FF. Louis, Luc et Berchmans ont pris part ici à l'ordination. Ils s'y sont préparés pieusement. Le F. Luc est sous-diacre, les deux autres sont diacres. Cette année nous donnera une douzaine de nouveaux prêtres, puissent-ils être tous bien fervents! Pensez quelquefois à eux. C'est le fruit de nos Ecoles apostoliques que nous commençons à récolter.

Je n'ai pas encore vu Melle Marie, je vais m'informer si elle est rentrée à Rome.

Dans les fêtes qui vont venir, demandez au divin Enfant de la crèche et à l'apôtre S. Jean de me convertir et de me rendre les grâces que j'ai perdues.

Offrez mes voeux à votre chère communauté. Dites à nos Soeurs que je prie tous les jours pour elles. Malheureusement mes prières ont peu de valeur. Je les recommanderai particulièrement au Coeur du Bon Maître dans les grands jours de fête qui vont venir. Remerciez-les du souvenir qu'elles ont souvent de leurs frères et de leur pauvre supérieur.

Votre religieusement bien dévoué + Jean du Coeur de Jésus.

Le P. Barthélemy et nos jeunes frères vous offrent leurs voeux respectueux.

23. 12. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 53). P. Falleur

Bonnes fêtes de Noël.

Il reste bien entendu que, quelques sollicitations que vous receviez de Marsanne, ce n'est pas là que vous enverrez les 1.500, mais à Tunis, où on ne les remettra que en échange de l'acte de vente. Votre tout dévoué L. D.

23. 12. 1898. B 24/0 (inv. 487. 22). Mgr Deramecourt (copie dactylogrphiée)

   (//La lettre, copie certifiée, est datée du 23. 12. //__//1899//__//. Selon le contenu, il doit d'agir plutôt du 23. 12. //__//1898//__). 

Monseigneur,

Permettez-moi de vous offrir mes humbles voeux de nouvel an. Je prie Notre-Seigneur de bénir et de féconder votre épiscopat à Soissons et de vous accorder les grâces spirituelles et temporelles que vous pouvez désirer. Nos religieux de Rome s'unissent à moi et je suis sûr que ceux de St Quentin et de Fayet n'oublient pas de prier à vos intentions.

Nos deux Brefs de décorations ont un peu de retard. Le Saint-Père n'a pas donné d'audiences ni de signatures tous ces jours-ci. Il écrivait son discours au S. Collège et une Ode sur la fin du siècle. Quand les Brefs seront prêts, je ne pourrai les retirer qu'en soldant les honoraires. Mon frère m'a déjà envoyé la somme de 1430f. Mr Lhote devra s'exécuter.

Permettez-moi maintenant une humble confidence. Je remplis un devoir d'affection filiale. Il y a eu ces jours-ci une mauvaise impression au Vatican à votre égard. Voici à quelle occasion: Aug. Roussel a reçu de Votre Grandeur une lettre bienveillante, il l'a colportée, en faisant entendre que s'il n'avait pas le Pape pour lui, il avait au moins certains évêques. On a su cela au Vatican et on n'a pas été content.. J'ai fait ce que j'ai pu pour dissiper le nuage. Cela s'oubliera vite.

Roussel ferait bien de garder ses lettres pour lui. Cependant si Votre Grandeur l'avertit, je la prie de ne pas me nommer, parce que je n'ai pas foi dans la charité des journalistes.

Daignez me bénir, Monseigneur, et agréer l'hommage de mon filial dévouement.

                                                               L. Dehon.

29. 12. 1898. B 22/3. b (inv. 450. 09). Maurice Baudoin

Mon cher Maurice,

Je prends bien part à votre deuil, qui est aussi celui de toute la ville de S. Quentin. M. Julien était un grand chrétien. Il a été le promoteur de toutes les bonnes oeuvres à S. Quentin pendant un demi-siècle. Recueillez ses souvenirs. Ecrivez sa biographie.

J'espère que vous vous fixerez à S. Quentin et que vous serez aussi un apôtre. Vous auriez là une mission importante à remplir. Nos anciens élèves se perdent, il faudrait les grouper dans les oeuvres, à la conférence, au Secrétariat du peuple. C'est vous qui pouvez faire cela.

M. Julien sera votre protecteur céleste.

Avec mes voeux de nouvel an, recevez l'assurance de mon amitié dévouée. L. Dehon.

31. 12. 1898. B 23/1. a (inv. 474. 54). P. Falleur

Faites le réglement et arrêté de compte que je vous ai demandé pour la rue de la Fosse. J'y tiens. Je voudrais bien ne plus avoir à y penser.

Envoyez les Ordo partout. Il en faut six ici. Tout vôtre L. D.

1898. B 19/9a (inv. 277. 28). P. Falleur, au dos d'une lettre de Pagniese.

Cher fils,

Je vous plains cordialement. Pour me débarrasser des gens, je leur donne ordinairement beaucoup de compliments et des bons certificats. Une seule fois j'ai lutté, sur votre conseil et j'ai été éreinté et condamné au juge de paix.

Débarrassez-vous des importuns même par des sacrifices.

Tout vôtre. + Jean du Cœur de Jésus.

T.S.V.P.

Evitez surtout de formuler des accusations de vol ou choses semblables, vous seriez condamné par les juges fr. maçons de Laon.

Envoyez un catéchisme social à Mgr Tarnassi, internonce apostolique, Bezindenhout 93, La Haye Hollande.

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