1900

CORRESPONDANCE DU PERE DEHON: ANNEE 1900

01. 01. 1900 (de Rome) B 35/4c. 7 (inv. 584. 07). Mère M. Joseph (Victimes)

P. Dehon offre ses voeuxvœux et son religieux respect à la pieuse communauté de Villeneuve. Il renouvelle avec la communauté l'union de prières et de sacrifices si nécessaire en ces temps difficiles.

05. 01. 1900. B 99/3 Cardinal Gotti (texte imprimé)

Eminentissime Princeps,

Supplices libellos S. Episcoporum ac Regularium Congregationi a patre Francesco Miquet et a R. D. Boucher directos hisce ultimis diebus pro informatione accepimus.

Pater Franciscus Miquet sacerdos Congregationis Presbyterorum a S. Corde Iesu Suession. et D. Ioannes Boucher sacerdos diocesis Belloracen. necnon benefactor memorati Instituti in conscientia affirmant quod immobilia in civitate Tunisii empta et hucusque occupata ab Instituto Presbyterorum a S. Corde Iesu Sessionen. ad diocesim Carthaginiensem pertineant.

Contra allegata a duobus supradictis actoribus liceat nobis sequentia respondere.

1.Immobilia, de quibus nunc lis moretur a patre Dupland, sacerdos eiusdem Instituti Presbyterorum a S. Corde Iesu, anno 1898 currente empta sunt. Ad hanc emptionem efficiendam Archiepiscopus Carthaginensis subsidium libellarum 20.000 concessit et eo non obstante, dictorum immobilium proprietarius non effectus est; quod facillimum fieri potuisset, sed e contra memorato Instituto favere intendit.

II. Infra mensem Martium anni super elapsi, statuentibus Superioribus Instituti, pater Dupland titulos proprietatis legitime cessit duobus aliis religiosis ejusdem Instituti, scilicet Francisco Miquet et Ioseph Blanc qui curam novae parochiae suscipere debebant. D. Boucher praefato Instituto efficaciter succurrere voluit et eo fine ut in civitate Tunisii memoratum Institutum firmiorem et securiorem existentiam haberet, sponte 20.000 libellos ab Archiepiscopo solutas eidem restitutit ita ut administratio diocesana Carthaginiensis ne quidem minimum jus habeat super immobilia quorum proprietatem obtinere vellet, cum patres Miquet et Blanc agentes hac in re nomine Instituti sui, veri et legitime proprietarii existant.

III. Pater Miquet et D. Boucher nunc proprietatem immobilium ab Archiepsicopum Carthaginiensem pertinere in conscientia declarant. Sed 1° Pater Miquet contrarium scripsit litteris suis diei 15 Novembris anni super elapsi affirmans se et patrem Blanc immobilia acquisivisse ut religiosi et pro Instituto et amborum officium esse ut Instituto titulos proprietatis traderent (Documentum n. 1). 2° Idem pater Franciscus Miquet novam declarationem facit non solum nomine suo; sed, quod multo gravius est, nomine patris Ioseph Blanc utitur; et litteris suis diei 30 decembris anni super elapsi dictus pater Blanc declarat sese omnino extraneum esse tali declarationi contra quam sua conscientia protestatur (Documentum n. 2°. 3. D. Boucher saepissime ostendit sese dispositum ut nova fundationi adiuraret (Documentum n. 3). 4. Ipse Archiepiscopus; litteris sui Vicarius Generalis, Superioribus Instituti ut veris immobilium proprietariis pluries scripsit (Documentum n. 4).

IV. Ex alia parte quando asserit D. Boucher, imo et pater Miquet Congregationem Presbyterorum a S.Corde Iesu aere proprio novae fundationi non adiurasse, graviter errant; nam domus Generalis Instituti pro nova fundatione in civitate Tunisii plura millia libellarum solvit.

V. Cum asserit D. Boucher Institutum onus suscepisse ut mediam partem expensarum solveret gratuitam affirmationem affert. Illius litterae se sine conditione meram donationem fecisse denotant.

Ex supra dictis Institutum Presbyterorum a S. Corde Iesu Suessionen. super immobilia de quibus questio est vere ius proprietatis habere videtur evidentius patet ex eo quod D. Boucher generosus donator, neque nomine suo, neque nomine Archiepiscopi proprietatem acquisierit, sed eam sub nomine religiosorum Instituti nostri inscribi voluit.

Omnia superius relata vera esse declaramus et ea et nos maxima cuml reverentia iudicii Sanctae Sedis Apostolicae remittimus.

Eminentiae Vestrae manus reverenter deosculam, summa qua par est devotione permaneo.

  Obeq.mus et Add.mus     L. Dehon.** **

07. 01. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 01). P. Falleur

Cher fils,

Ayez toujours courage et bonne volonté. Invitez B. Hétuin à aller passer un dimanche avec vous et donnez-lui cinq francs d'étrennes de ma part. Payez un timbre à Thourigny pour qu'il m'écrive.

Nous avons déjà demandé plusieurs fois depuis 2 mois au P. Mathias des petits livres classiques de 6° (exercices latins et français) pour Alfredo qui est ici, et cela ne vient pas. Si vous avez cela, envoyez-le. Ecrivez-moi souvent. Les moindres nouvelles de nos affaires m'intéressent. Faites-vous bien vos retraites du mois? Votre tout dévoué L. D.

Tenez votre maison propre et en ordre.

08. 01. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 02). P. Falleur

J'ai reçu 100 m. du Fr. Exupérier et 100 francs. Inscrivez ad int.

J'attends vos bonnes nouvelles et votre envoi de livres.

Envoyez une étrenne de 5f à Meyer, employé à l'économat, Hôpital civil de Mustapha, à Alger.

Vous m'aviez laissé espérer 15.000 de Melle B, comment se fait-il qu'il n'en est venu que 11.500? Avez-vous reçu le billet de Couvron? Tâchez d'avoir d'autres Frères alsaciens. Ecrivez à M. Koehren, vic. à Meistragheim, à M. le sup.r des chapelains à Marienthal, à Sr Providence à Dauendorf.

Quand avons-nous reçu de Strasbourg? De Valsainte? de Valleyfield, Rimouski, Québec, Montligeon, S. Hyacinthe, Liège? Tout vôtre L. D.

10. 01. 1900. B 20/8. 4 (inv. 311. 01). P. Lidwinus Richters

Mon cher ami,

Vos bonnes dispositions me réjouissent. Je sais que vous faites du bien à Goyanna. Le voyage est long et coûteux, je me demande s'il est bien sage de revenir toutes les semaines. Je suis trop loin pour décider cela tout seul. Arrangez cela avec M. de Menezes et le P. Maximin. Le problème est très difficile. Si vous passez une semaine sur deux à Goyanna, vous n'aurez plus d'oeuvresœuvres suivies ni d'un côté ni de l'autre. Et puis vous seriez bien isolés tous les deux, vous n'auriez plus la vie de communauté. Que faire? Dites-moi ce que vous en pensez. Ne doutez pas de ma grande affection.

La mission du Congo va bien pour le moment. Le P. Willibrod s'établit à Stanley-Ville, à quelques kilomètres de St Gabriel. Priez bien pour nos projets d'oeuvresœuvres en Hollande.

Votre tout dévoué Jean du CoeurCœur de Jésus

17. 01. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 04). P. Falleur

Cher fils,

Reçu votre lettre. Soignez-vous. Les frais d'acte??? Soit pour le jardinier. Je puis dire dix des messes privilégiées. Si vous aviez un prêtre postulant, qu'il fasse de la théologie avec Fr. Bodin. Je crois que l'évêché, à la demande du P. Rasset, a évité de nous mettre en relief dans l'Ordo, dans notre intérêt. Il ne met que le P. Mathias à Fayet. Il nous met miss. dioc. à St Q.

Soignez-vous et soyez fervent. Pour les frais d'acte, aidez seulement: donnez 100f (comme de vous-même, sans me mettre en cause). Tout vôtre L. D.

30. 01. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 05). P. Falleur

Cher fils,

Le malade est très faible et paraît humainement perdu, mais il nous est si nécessaire! J'espère que la Sainte Vierge nous le gardera.

Vous vous étonnez de nos (texte perdu). Faites une neuvaine pour le P. André et demandez des prières à de pieuses âmes. Votre tout dévoué Jean du C. de J.

02. 02. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 06). P. Falleur

Cher fils,

Avant de répondre à M. Baudry, j'ai besoin de savoir si nous avons reçu son envoi de nov. Si c'est moi qui l'ai reçu à Rome, j'ai dû accuser réception. Répondez-moi de suite.

On dit ici que vous n'avez pas accusé réception des trois derniers envois de listes ou d'argent et on en est troublé.

Le P. André semble aller un peu moins mal.

Je compte retourner à S. Q. le 9 ou le 10. Encouragez le P. Maurice. S'il avait des relations en Alsace, il trouverait des enfants de 14 ans. Tout vôtre.

En voyant quelquefois Mme Boucquey, on obtiendrait en souvenir de ses fils, une fondation pour un étudiant, qu'elle paierait peu à peu: 10 ou 12.000

04. 02. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 07). P. Falleur

Cher fils,

Je pense que vous n'avez pas eu la distraction de vous engager pour le bail des locaux envers Mme Contant plus que le P. Dupland ne s'était engagé envers vous. Ce ne serait pas valide, mais cette femme pourrait vous demander des dommages-intérêts.

Le P. Dupland vous a loué pour 5 ans. S'il vend, c'est résilié. Vous pouvez rester au plus 6 mois après vente dans les locaux loués. Rassurez-moi bien vite sur ce que vous avez fait comme bail, car le château va très probablement se vendre.

Bon courage toujours. Je prie bien pour vous. P. André va un peu mieux.

A samedi ou lundi Jean du C. de J.

04. 02. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 08). P. Falleur

Cher fils,

Si vous êtes appelé au juge de paix, il vaut mieux vous faire représenter que d'aller vous-même. Consultez M. Black. Remettez à votre représentant une note.

Dites 1° que vous n'avez pas de lettres; 2° que vous n'aviez promis 10f par mois que pour du travail; 3° que vous avez payé 64f; 4° que le personnage s'est plus que payé en volant vos produits et en cultivant votre sol malgré vous.

Faites bien attention de vous donner seulement comme gérant pour M. l'abbé Dupland. Vous n'êtes pas locataire, puisqu'il n'y a pas de bail, sauf pour la savonnerie.

Nous avons un amateur pour acheter le château 100.000f. Si le P. Dupland consent, ne serons-nous pas gênés par le bail de la savonnerie? Pour combien de temps est-il fait? Que comprend-il au juste?

Qu'a répondu Bodin pour Poitiers?

Courage et patience. Nos ennemis sont nos bienfaiteurs, ils nous fournissent l'occasion d'expier nos fautes! Tout vôtre L. D.

Le P. Dupland dans son bail avec vous a retenu de pouvoir résilier le contrat, s'il vend le château. Avez-vous bien réglé cela dans votre bail à Madame?

17. 02. 1900. B 76/4 (inv. 982. 30). P. Dessons

Cher fils,

Ci-joint la réponse. Vous pourriez peut-être ajouter au S.C. comme document les lettres des PP. Melchior et Bruno où ils disent que M. Boucher a souvent déclaré qu'il rembourserait à l'évêché les 20.000f pour que nous soyons indépendants et seuls propriétaires.

Le Conseil n'accepte pas les rédactions du P. Casimir comme suffisamment complètes. Vous pouvez vous en servir pour réviser certains chapitres.

Le chapitre du compte de régularité peut être mis au directoire. Le chapitre des patrons aussi (au moins pour les détails). Une simple énonciation des patrons dans la règle suffit.

Il va sans dire que les provinciaux peuvent commander in virtute s. obedientiae.

Mon rhume va un peu mieux. Le P. André aussi. Tout vôtre Jean du C. de J.

Et les dimissoires? C'est urgent.

Réponse.

Nous répondons séparément, pour plus de clarté, à ce qui concerne

A. les rév. Pères S. Miquet et J. Blanc

B. l'évêché de Carthage

C. le bienfaiteur, M. Boucher

A. Les Rev. Pères S. Miquet et J. Blanc sont propriétaires d'une église et d'une maison à Tunis au nom de leur Institut. A quel autre nom seraient-ils donc propriétaires?

Pas en leur nom personnel: ils ne l'ont jamais prétendu. Pas au nom de l'évêché: quand un évêché a-t-il mis ses propriétés sous le nom de deux religieux? L'hypothèse même est invraisemblable.

Pour la maison, les deux Pères l'ont achetée directement avec de l'argent fourni par le bienfaiteur, comme un don absolu et sans réserve fait à l'Institut.

Pour l'église, la chose est encore plus manifeste: ils l'ont achetée, sur l'ordre des supérieurs, d'un autre religieux, le R.P. Jean Dupland qui la possédait avant eux au nom de l'Institut, comme cela est prouvé par la déclaration du P. Jean Dupland annexée à cette réponse.

Si donc ces deux Pères sont propriétaires au nom de leur Institut, avant de quitter leur Institut, ils doivent remettre la propriété au Supérieur général, ou à un religieux désigné par le Conseil de l'Institut.

B. L'évêché n'a jamais eu aucun droit sur cette propriété. Il nous avait donné d'abord une somme pour nous aider à l'acheter, mais nous la lui avons rendue pour être maîtres chez nous et seuls propriétaires. Aujourd'hui l'évêché a le pieux désir d'avoir cette propriété, mais ni un pieux désir ni une convoitise quelconque ne constituent un droit.

C. Le bienfaiteur, M. Boucher, nous a donné le prix de ces propriétés sans réserve aucune ni pour l'évêché ni pour lui. Aujourd'hui, troublé par je ne sais quelle sollicitation ou quelle espérance, il voudrait reprendre ce qu'il nous a donné et le donner à l'évêché, mais ni le droit naturel ni le droit positif ne permettent à un donateur de reprendre ce qu'il a donné.

Il vient déclarer qu'il avait l'intention de donner à l'évêché, c'est manifestement invraisemblable et contraire aux déclarations qu'il a faites cent fois à nos Pères. Ses actes mêmes prouvent le contraire, puisqu'il nous a aidés à rembourser à l'évêché une somme que celui-ci avait donnée, afin que nous soyons indépendants et seuls propriétaires.

En résumé, la cause est très simple: deux religieux sont propriétaires au nom de leur Institut, à qui doivent-ils remettre la propriété? A l'Institut ou à l'évêché de Carthage? Poser la question, c'est la résoudre.

Pour répondre spécialement aux dernières propositions des deux religieux:

1° Nous n'avons pas de litige avec l'évêque de Carthage, mais seulement avec deux religieux qui doivent remettre les biens de l'Institut avant de quitter l'Institut.

2° Le moyen qu'ils proposent n'est pas sérieux. Ils enverront, disent-ils, leurs titres de propriété au Saint Siège, mais cet envoi n'a aucune portée: il leur suffira de demander au notaire de Tunis de demander un duplicata des titres pour rester propriétaires du bien d'autrui.

Ils doivent donc nécessairement remettre la propriété à l'Institut avant d'être libérés de leurs voeux. S'ils la conservent ou la passent à d'autres, nous nous tiendrons pour victimes d'une escroquerie.

18. 02. 1900. B 76/4 (inv. 982. 32). P. Dessons

Cher fils,

S'il faut ajouter aux notes que je vous ai envoyées hier une sorte de Votum, vous pourriez peut-être lui donner ce sens:

Votum: Les Prêtres du S. CoeurCœur demandent que leur droit strict à la propriété de l'église du S. Coeur et du presbytère adjacent soit reconnu. Ils sont toutefois dans la disposition, s'ils quittent Tunis, de remettre spontanément une part de la valeur de ces immeubles à l'évêché de Carthage, pour que l'oeuvreœuvre de la paroisse commencée par eux puisse être continuée dans l'intérêt des âmes.

Faut-il dire cela ou nous en tenir à notre droit strict? J'ai peur qu'on abuse de notre générosité. Attendez pour remettre la réponse que le P. Dupland vous ait envoyé sa déclaration.

P. André va un peu mieux. Tout vôtre Jean du C. de J.

P. Melchior va venir me voir, il pourra aussi m'écrire une déclaration. Lisez la lettre à Fr. Fr. de Paule.

21. 02. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 09). P. Falleur

Cher fils,

Je pars à La Capelle. Venez vendredi matin. Je pars dimanche pour le midi. Je ne sais rien de la vente et je doute qu'elle ait lieu. C'est affaire entre le P. Dupland et M. Lemaire.

J'écris au P. Bouteiller qu'on lui enverra M. Bodin lundi sauf contrordre. Il se préparera au sacerdoce à Javarzay. Acceptez le petit Frère de Louvain. Je n'ai pas vu Leduc.

Je donne mon Ordo au P. Melchior et je n'en ai plus. Rien à rendre à Marchandier. Gengler est trop délicat. Il n'ira pas à Fourdrain. Tout vôtre L. D.

J'écris à Louvain d'envoyer le postulant.

24. 02. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 10). P. Falleur

Cher fils,

Ne brusquons rien. Marchez tout doucement jusqu'à mon retour en juin. On vendra peut-être. Continuez à bien gérer, sans vous surmener et sans faire trop de dépenses. Tout vôtre L. D.

11. 03. 1900 (de Alicante) B 20/4. 1 (inv. 294. 11). P. Falleur

Je n'ai trouvé aucune correspondance hier à Valence. J'espère être plus heureux à Cordoue. N'oubliez pas qu'il faut 4 ou 5 jours pour le voyage. Adresses: Séville 22. Lisbonne 28. Madrid 1. Omnia bene (Rm 8, 28). Tout vôtre L. D.

13. 03. 1900. B 24/12 (inv. 507. 00). Congr. Propaganda (texte dactylogr.)

Beatissime Pater,

Superior Generalis Congregationis Presbyterorum a S. Corde Jesu Suessionen. ad pedes SanctitatisVestrae humillime provolutus sequentia exponit. Circiter tribus elapsis annis, sacerdotes et fratres laicos praefati Instituti in regionibus Congi Belgici prope locum vulgo „Stanley-Falls” misit et, Deo adjuvante, jam eximii fructus habiti sunt. Usque nunc temporis, praefati missionarii sub juridictione Vicarii Apostolici ejusdem regionis sacrum ministerium exercent. Sed magni refert ut quodam territorium memorato Instituto assignatur. Nam

1° ut adeatur Vicarius Apostolicus saltem per unum mensem iter difficillimum experiundum est.

2° ut obtineantur auxilia sive ab opere „Propagation de la Foi” sive ab alio opere „Ste Enfance” necessitas apparet ut missio sit independens.

3° item si territorium quodam assignetur, facilius inter Belgiae catholicos subsidia obtinebuntur.

4° accedit quod missionarii nostri in memoratis regionibus degentes jam duas stationes erexerint scilicet unam vulgo nuncupatum „St Gabriel” aliam in loco dicto „Stanley-Ville” et litteris suis 7 novembris anni nuper elapsi superior se tertiam stationem in loco „La Ramée” erectum iri scribit: quae omnes stationes, de consensu Vicarii Apostolici ejusdem regionis erecta fuerunt.

5° Tandem ipse Vicarius Apostolicus necessitatem separationis admittit et ei gubernium civile Congi Independentis, necdum adversetur, favere sese paratum ostendit.

6° imo jam memoratus Vicarius Apostolicus novae missionis limites ipse indicavit, scilicet districtum vulgo „Aruwimi” et districtum nuncupatum „Stanley-Falls” excepta tamen, quoad hoc ultimum, parte quae sub jurisdictione Missionariorum Africa jamjam existit. Hisce de causis Sanctitatem Vestram enixe deprecatur orator ut ad majorem Dei gloriam, et ad bonum animarum postulatam gratiam concedere dignetur. Et Deus…

25. 03. 1900 (de Séville) B 23/1 A (inv. 474. 63). P. Falleur

J'ai reçu ici plusieurs lettres. Je réponds à Bayonne. Avez-vous envoyé la grande liste? Tout va bien jusqu'ici, mais je ne serai guère à Rome avant le 20. Tout vôtre L. D.

Per ipsum et cum ipso…

10. 04. 1910 (sur le livre des visiteurs, monastero carmelitano di Alba de Tormes)

Bonne Sainte, présentez mes intentions au divin Maître, qui ne vous refuse rien.

 L. Dehon.   Vve Henry Malézieux.   Vve Emile Malézieux.

(inséré le 21 décembre 2001)

22. 04. 1900 (de Barcelone) B 23/1 A (inv. 474. 64). P. Falleur

Reçu votre lettre de Grammont. Nous voici de retour et tout va bien. Je serai à Rome le 27. N'oubliez pas Flavy. Meilleure santé. Tenez-vous au courant. Pensez à faire faire des papiers avec la vignette du règne du S.C. comme ci-dessus. Tout vôtre L. D.

25. 05. 1900 (de Rome) B 20/4. 1 (inv. 294. 12). P. Falleur

Cher fils,

Avez-vous reçu mes listes? Avez-vous fait traite sur Malines? Vous ne répondez pas pour la traite de S. Hyacinthe, je vous l'envoie telle quelle, avec un billet déchiré de Pernambuco, que vous ne pouvez faire passer qu'à la Banque de France (S. Quentin ou Laon).

Si vous désirez que le P. Dupland agisse pour Paris ou autre chose, envoyez-lui ses mois pour Fr. Bodin, deux mois sauf réglementrèglement pour la date d'entrée? Mettez vos écritures au courant, j'irai bientôt y voir. Tout vôtre L. D.

12. 06. 1900. B 20/8. 6 (inv. 314. 01). P. Falleur

Cher fils,

Inscrivez encore cela, j'ai les fonds.

J'arriverai à Paris le 30 ou le 1er juillet. Je descendrai chez Mme Malézieux, rue de la Planche 11bis, pour séjourner une semaine à Paris. J'aurai besoin d'un camail. Pourriez-vous m'envoyer celui qui est dans ma chambre ou dois-je en acheter un à la Belle Jardinière?

Bonne fête du S. CoeurCœur. L. D.

16. 06. 1900. B 20/8. 6 (inv. 314. 02); P. Falleur

Cher fils,

Vous ne m'accusez pas réception. Inscrivez encore cent messes ad int. venues de Lyon (100f).

M. Valnet est un vieux tonsuré, d'un caractère difficile. Dégagez-vous doucement du P. Maurice. Il manque de jugement, mais il a une certaine piété. Ne reprenez pas le Julien.

Montrez-vous bon pour tout le monde. Tout en étant exact pour la pauvreté, ne soyez pas dur. Faites les réclamations qu'il y a lieu, avec toutes les formes de la charité.

Quand vous êtes dur, vous faites tort à moi et à l'oeuvreœuvre parce que vous me représentez.

Tâchez de vous faire aimer. N'oubliez pas d'envoyer de petits souhaits de fête aux anciens.

Contentez le P. Dupland, si vous voulez qu'il agisse pour Paris.

Je n'arriverai sans doute à Paris que le 3 juillet.

Ne pensez plus à ce détail de l'heure de travail le dimanche, ce n'est rien.

Soyez fervent et prudent. Jean du C. de J.

09. 07. 1900 (de Paris, rue de la Planche) B 20/8. 6 (inv. 314. 03). P. Falleur

Cher fils, je séjourne ici jusqu'au 20 pour deux congrès.

Vos écritures devraient être au courant. C'est là votre principal devoir d'état. Faisons tout notre possible pour éteindre le compte d'Orient.

Soyez toujours prudent et fervent. Soyez fidèle à vos exercices et n'oubliez pas la mortification. 6 jours à Magny, c'est trop. Passe pour 3 ou 4 jours! Tout vôtre L. D.

24. 07. 1900 B 99/3 Congrégation des Evêques et religieux (Texte imprimé)

                                                                              (le texte comprend des fautes en français)

Déductions (déclarations?) présentées par l'Institut des Prêtres du S. CoeurCœur sur le litige existant avec deux religieux sécualriséssécularisés à Tunis.

I. Exposé historique.

M. l'abbé Boucher, prêtre âgé et retraité, était pensionnaire chez nous, à notre maison de Marsanne (diocèse de Valence). Ayant fait un voyage dans le Nord de l'Afrique avec le supérieur de notre maison de Marsanne, il nous proposa de fonder une maison à Tunis. Cette maison serait une étape pour nos missions du Congo, une station climatique pour y reposer nos missionnaires qui reviendraient malades. Ce serait en même temps une paroisse pour un quartier neuf de Tunis.

Notre Conseil et Monseigneur l'Archevêque de Carthage autorisèrent la fondation. Monseigneur l'Archevêque voulut même d'abord y contribuer et nous donna 20.000 francs.

Avec cette somme et les dons de M. Boucher et nos propres ressources, le R.P. Jean Dupland acheta les bâtiments qu'il organisa en église provisoire; il loua et meubla un presbytère et commença l'oeuvreœuvre avec deux autres religieux.

Peu après, M. Boucher toujours bienveillant pour nous, voulut que nous fussions là tout à fait chez nous, tout à fait propriétaires, sans aucune dépendance matérielle de l'évêché. Il remboursa les 20.000 francs à l'évêché, qui les accepta avec reconnaissance et nous reconnut comme propriétaires absolus. M. Boucher nous disait souvent alors: „Maintenant, si l'évêché vous fait des difficultés, vous pourrez vendre votre immeuble et vous retirer”.

Après cela, le P. Dupland cessa de plaire à l'évêché comme curé. Nous le remplaçamesremplaçâmes par le P. Sébastien Miquet. Le R. P. Dupland, qui était propriétaire en notre nom, passa la propriété (avant de revenir et sur notre ordre) aux deux Pères Sébastien Miquet et Bruno Blanc. Ceux-ci ont reconnu par écrit qu'ils n'étaient propriétaires qu'au nom de l'Institut. C'est d'ailleurs évident. (Leurs déclarations sont au dossier).

M. Boucher, pour compléter l'oeuvreœuvre, acheta aussi au profit de l'Institut un presbytère, qu'on mit également au nom des Pères Miquet et Blanc.

C'est alors (il y a un an) que le P. Miquet, je ne sais par quelles instigations et par amour de l'indépendance, désira quitter son Institut. Il entraîna avec lui les deux jeunes Pères et ils demandèrent au Saint Siège à être relevés de leurs voeuxvœux. Cependant l'un deux, le P. Melchior Goerke n' pas donné suite à ses projets de désertion et il est revenu à l'obéissance.

Les deux Pères, Miquet et Blanc, qui avaient d'abord reconnu, même par écrit, qu'ils n'étaient propriétaires qu'au nom de l'Institut ont ensuite demandé que la propriété soit attribuée à l'évêché qui les en laisserait jouir.

II. La question de droit.

Les deux Pères ne sont propriétaires qu'à titre de mandataires de leur Institut. Ils l'ont reconnu. S'ils quittent l'Institut, ils doivent d'abord remettre à l'Institut la propriété. Un mandat est une chose sacrée. Nous ne croyons pas qu'il y ait d'exemple que des religieux en se sécularisant aient été autorisés par le Saint Siège à garder les propriétés de l'Institut ou à les passer à un évêque qui les encourage, ce serait favoriser les sécularisations.

Il nous semble qu'un tribunal civil n'hésiterait pas sur ce point. Les deux Pères doivent d'abord remettre à leur Institut la propriété qu'ils ne détiennent que comme mandataires.

S'il convient que l'Institut ne garde pas tout et remettre une part pour la fondation de la nouvelle paroisse, à cause des intentions des donateurs, c'est une question subséquente. Les deux religieux doivent d'abord remettre à l'Institut la propriété qu'ils détenaient au nom de l'Institut. Si l'Institut ne continue pas la paroisse, il remettra ensuite, sous une forme à déterminer, une part à l'évêché pour répondre aux intentions du bienfaiteur, qui avait un double dessein: favoriser l'Institut et aider à la fondation d'une paroisse.

III. Une question de fait.

Quelles ont été les intentions du bienfaiteur?

M. Boucher, aujourd'hui gagné par des influences tunisiennes, déclare que son intention principale était la paroisse.

Il a dit et prouvé le contraire au commencement. Il a fait don directement à l'Institut et non à l'évêché. Il a même remboursé à l'évêché une somme de 20.000 francs pour rendre l'Institut propriétaire indépendant et absolu et pour que l'évêché n'ait plus aucun droit temporel sur l'oeuvreœuvre. Il ne peut plus maintenant revenir sur une donation faite et accomplie.

Nous voulons bien admettre qu'il voulait en même temps aider à la fondation d'une paroisse, mais il voulait d'abord nous avantager et nous faire une fondation en Tunisie. Ses actes prouvent que telle était son intention, puisqu'il faisait ses dons à l'Institut et non à l'évêché.

Mais comme il est difficile de déterminer dans quelle proportion les intentions du bienfaiteur se partageaient entre l'Institut et la paroisse, la seule solution paraît être que l'Institut et l'oeuvreœuvre paroissiale partagent à parts égales ce qui restera de ses dons après que l'Institut aura été indemnisé de ses frais.

IV. Réponse à une objection.

Mais il y a, objecte-t-on, au dossier une lettre du Supérieur Général qui reconnaît que le bienfaiteur avait en vue une fondation paroissiale! Oui, le Supérieur Général et son Conseil reconnaissent cette intention secondaire comme nous l'avons expliqué ci-dessus. Mais dans la lettre qu'on objecte, ils revendiquent d'abord leur droit à la propriété. Ils s'offrent à la revendre à l'évêché après qu'ils en seront rentrés en possession. Ils offrent même de faire, pour le prix, des conditions avantageuses à l'évêché, en tenant compte des intentions du bienfaiteur.

Ils demandent seulement, comme c'est leur droit, à être indemnisés, avant tout partage, de leurs dépenses pour l'oeuvreœuvre: 5.000 francs au minimum.

Conclusion.

L'Institut des Prêtres du S. CoeurCœur demande humblement que le jugement soit celui-ci:

1. Les deux religieux sécularisés doivent avant tout remettre à l'Institut les biens qu'ils détenaient comme mandataires de l'Institut.

2. L'intention du bienfaiteur ayant été double (favoriser l'Institut et fonder une paroisse), l'Institut s'entendra ensuite avec l'évêché pour lui revendre les immeubles dans les conditions suivantes: le prix sera déterminé de telle manière que l'Institut retrouve d'abord les dépenses qu'il a faites pour l'oeuvreœuvre (5.000 francs au minimum). Le reste de la valeur pourra être partagé entre l'Institut et l'oeuvreœuvre paroissiale, pour répondre aux intentions du bienfaiteur.

                                                                  L. Dehon.

14. 08. 1900. B 20/8. 6. (inv. 314. 04). P. Falleur

Cher fils,

Prenez M. Boudet même à un prix un peu plus doux. Il y a encore des séminaires à 500 et 550 francs.

Votre chauffage est cher. Le blanchissage aussi pour un ecclésiastique. Arrangez tout cela pour le mieux. Que devient M. Longuet? Votre ferme et votre jardin sont en bonne voie. Soignez aussi vos comptes. Apportez-moi jeudi mon inventaire du 1er août et aussi le vôtre.

Tout vôtre Jean du C. de J.

15. 08. 1900. B 20/8. 6 (inv. 314. 05). P. Falleur

Cher fils,

J'inscris les 79 libera. J'ai acquitté les 40 intentions Cetty. J'écris à M. Koehren, mais il ne répond plus. Soit, pour le P. Coquisart, gardez-le.

Veillez à ce qu'on ne critique ni les absents, ni les maisons, pas même celle du S. CoeurCœur, qui en vaut bien d'autres.

Fr. Remy va un peu mieux. Fr. Fr. de Sales a une angine et je suis encore peu aidé.

Tout vôtre L. D.

20. 08. 1900. (Arch. Mun. HazebroukHazebrouck. Fonds Lemire..) Abbé Lemire

+ 20 août 1900

Cher confrère,

Inscrivez-moi pour Bourges.

Logez-moi - Je paierai tout le nécessaire.

Envoyez-moi le programme (plusieurs ex.)

Votre tout dévoué L. Dehon à Saint-Quentin

(Inséré le 10 février 2002)

01. 09. 1900. (Arch. Mun. HazebroukHazebrouck. Fonds Lemire) Abbé Lemire

+ S. Quentin 1 Sept. 1900

Mon cher confrère,

Il est bien entendu que je serai à Bourges.

Vous m'avez parlé de donner les Examens particuliers et de prendre une fois la parole. Est-ce toujours votre intention ?

Avez-vous quelque chose en vue pour les Examens particuliers ? Il a paru dans ces dernières années d'excellents petits opuscules :

Le clergé et le Peuple catholique. Le Prêtre et la situation actuelle. Le Prêtre selon le Cœur de Jésus dans le temps présent.

On peut prendre quelques pages là-dedans pour les Examens.

Si je dois faire un discours, sur quel sujet ?

Vous êtes pressé, répondez-moi un mot en marge, cela suffit.

A bientôt. Votre bien dévoué. L. Dehon

(Inséré le 10 février 2002)

21. 10. 1900. B 20/8. 6 (inv. 314. 06). P. Falleur

Ne tentez rien à Sissy. A Magny, attendez l'occasion. Peut-être d'autres occasions se présenteront-elles chez de bonnes personnes. Pensez-y. Vous pouvez essayer l'échange avec Marsanne, mais je n'ai guère confiance. Je n'aime pas les hypothèques.

J. Cochefer n'a-t-il pas la tête malade? A quelle date finira la rente du Crédit foncier?

Pensez à baisser l'écoulement de votre petit étang sous la route avant l'hiver.

Soyez tous réguliers, pieux, modestes. Il est temps que cette maison soit bénie.

Tout vôtre L. D.

24. 10. 1900. B 106/1 (et Arch. Mun. Hazebrouck. Fonds Lemire…) Abbé Birot

+ Rome 3 Piazza Campitelli. 24 oct. 1900.

Monsieur et cher confrère,

Je me félicite d'avoir fait votre connaissance à Bourges et je garde un bon et agréable souvenir des relations que j'ai pu avoir là avec vous.

Vous dédaignez sans doute toutes les sottises accumulées par Aug. Roussel, Maignan, Delassus et C.ie au sujet de notre congrès de Bourges.

Ici au Vatican, c'est la note favorable qui domine. On est cependant un peu ému de tant de critiques, d'autant plus que la Vérité est servie gratuitement à tous les cardinaux et à tous les prélats influents de Rome.

On m'interroge beaucoup et je rétablis la vérité (pas la française) autant que je puis.

Je voudrais pouvoir faire lire votre discours à quelques prélats, pour bien les persuader qu'il n'a rien d'hétérodoxe. Vous en reste-t-il quelques exemplaires ?

Je répète partout ici que ce congrès est la plus belle manifestation qui ait encore eu lieu de l'adhésion du clergé français aux directions du Saint Siège.

La publication de l'Encyclique sur la Démocratie est ajournée, les uns disent jusqu'en novembre, les autres disent jusqu'à une date indéterminée. On dit que ce sont les évêques allemands qui ont insisté auprès du Pape contre l'orientation démocratique.

Je vous prie d'agréer mes dévoués respects,

     L. Dehon

(Inséré le 10 février 2002)

29. 10. 1900. B 23/1 A (inv. 474. 65). P. Falleur

Si le jeune homme de Nantes vient, où pourra-t-il étudier le latin? Fourdrain, ou Fayet, ou Clairef.? Il a 16 ans et de bonnes études françaises. Tout vôtre. L. D.

10. 11. 1900. B 20/8. 6 (inv. 314. 07). P. Falleur

Cher fils,

Je vous offre mes souhaits de bonne fête. Soyez bien humble. Humilibus dat gratiam (Jc 4, 6). Ayez bien le mépris de vous-même. Estimez-vous moins que tous les autres (Ph 2, 3). Gardez aussi la crainte de Dieu. Il faut qu'elle vous accompagne partout. Elle sera votre sauvegarde.

Fuyez bien les occasions. Aimez le recueillement, la vie intérieure, sans cependant négliger les occupations nécessaires; pour celles-là, les grâces ne vous manquent pas. Je prie S. Stanislas et S. Théodore pour vous.

Le P. Barthélemy vous fera des adresses pours ses circulaires. Je ne sais que vous dire pour les frais des novices français.? Ils doivent aller là-bas avec un trousseau convenable. Après moi, les écoles apostoliques devront évidemment conduire leurs élèves jusqu'au sacerdoce.

Il faut être indulgent pour le P. Mathias, il a déjà tant peiné pour fonder et entretenir sa maison.

Demandons humblement à la Sainte Vierge de nous fournir les 63.000f qui nous manquent.

Votre bien dévoué Jean du C. de J.

13. 11. 1900 (de Rome) B 20/4. 1 (inv. 294. 13). P. Falleur

Cher fils,

J'ai un chèque du Québec sur la banque d'Ecosse. Il est endossé à mon nom „Payez à l'ordre du R.P. Dehon….”. Ne faut-il pas que je le signe avant de vous l'envoyer? Donnez-moi des nouvelles. Tout vôtre L. D.

14. 11. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 14). P. Falleur

Cher fils,

Deux petites commissions pressées. La première est de payer de suite ces deux factures.

La seconde, la plus pressée, est d'envoyer à l'oeuvreœuvre de S. Paul quelques sous pour qu'on m'envoie de suite, par le prochain courrier, les deux brochures (à 2 sous): 1° Histoire de N.D. du Rosaire de Pompéi; 2° Histoire de N. D. du Bon Conseil.

Avez-vous reçu une lettre recommandée? Ce qui retient Ferdinand au S.C., c'est qu'il est nécessaire pour les commissions parce qu'on ne peut pas laisser sortir Brogly à cause de ses mauvaises habitudes.

Etes-vous dégagé de toute dette, de tout engagement envers Me Contant et ses héritiers?

Votre bien dévoué L. D.

16. 11. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 15). P. Falleur

Cher fils,

Ci-joint des messes, je n'ai pas encore reçu l'argent.

Avez-vous reçu ma lettre recommandée du 5? Les gens bien élevés accusent toujours réception des chargements par retour du courrier.

Dans quelle mesure a été faite votre dissolution de société avec Me Contant? Quels droits ont les héritiers?

L'ordo n'en est qu'au mois de mai, vous avez envoyé le manuscrit deux mois trop tard.

Votre tout dévoué Jean du C. de J.

18. 11. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 16). P. Falleur

Cher fils,

Inscrivez cent messes: 56 pro def., 44 ad int. Je vous enverrai l'argent quand j'aurai reçu l'accusé de réception de mon envoi précédent.

Reste-t-il quelque chose de l'engagement de donner 40.000f à Mme Contant ou à ses héritiers?

Dans l'Oeuvre, personne ne goûte la Savonnerie. Le traité est-il signé avec le nouveau gérant? Ne vaut-il pas mieux liquider tout? Votre bien dévoué Jean du C. de J.

19. 11. 1900. (Arch. Mun. Hazebrouck. Fonds Lemire…). Abbé Birot

+ Rome… Piazza Campitelli 3 19 novembre 1900

Monsieur et cher confrère,

Je ne crois pas pouvoir obtenir ici une approbation dont nous puissions nous prévaloir pour votre beau discours. On est ici dans une période de réserve, de prudence et d'attente. La vivacité des polémiques entre les deux écoles, non seulement en France, mais en Italie, en Belgique, en Allemagne, fait qu'on n'ose pas trop s'affirmer en faveur de l'une ou de l'autre. On veut laisser le dernier mot au Saint Père.

Au fond, on ne peut reprocher à votre discours aucune erreur manifeste, mais on croit voir dans quelques passages une tendance au libéralisme.

Page 5 : « Il faut aider notre siècle à s'affranchir », de qui ? Ne veut-il pas aussi s'affranchir de Dieu, de l'Eglise ? Ce passage demandait une explication.

Page 6. « Il faut aimer son pays tel qu'il est », vous vouliez dire sûrement : il faut aimer son pays « quand même… »

Page 7. « Agitations, luttes, etc., réactions contre les obstacles que les passions opposent au légitime épanouissement de l'être ». Il y a des agitations dans les deux sens : les unes sont elles-mêmes le fruit des passions, les autres sont des réactions contre ces passions.

Page 10. « Peut-être qu'au fond cette forme vaut les autres ! » La thèse paraît sacrifiée. Le temps de Louis XV n'est pas à regretter, mais celui de S. Louis…

Même remarque au sujet de la page 11. Il y a d'autres protecteurs que le card. Dubois et Guizot…

La thèse doit être adaptée à notre temps, mais ne doit pas être sacrifiée. Léon XIII dans son Encyclique d'hier, ne fait rien d'autre que de nous présenter la thèse.

Vous ne la niez pas évidemment, mais on croit lire entre les lignes que vous n'en regrettez pas trop la faillite actuelle.

Je crois, moi, que la concision qui s'impose à un discours est la cause de ces expressions un peu scabreuses ou équivoques. Vous auriez dit tout dans un exposé plus long.

Enfin, Page 13 : « Ne ramons pas contre le courant » est aussi une expression un peu large. Il y a des courants passionnels, déraisonnables, injustes…

En somme, le discours a quelques passages qui réclament une interprétation bénigne, ce qui ne l'empêche pas d'avoir dans l'ensemble une doctrine lumineuse exprimée dans un langage choisi. Laissons les critiques malveillants aboyer. Ils cherchent beaucoup plus à entraver les directions du Pape qu'à exposer la vérité avec charité.

Je vous prie d'agréer mes dévoués respects,

     L. Dehon.

(Inséré le 10 février 2002)

20. 11. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 17). P. Falleur

Cher fils,

La lettre au Vic. Gén. peut aller. Le P. Kanters est malade et agité. S'il lâche le noviciat, prenez-le. Vous ferez bien 2 ou 3 lectures spirituelles expliquées à vos 2 ou 3 novices chaque semaine. Cela vous fera du bien.

J'attends que vous me répondiez pour le chèque de Québec. Tout vôtre L. D.

21. 11. 1900. B 20/8. 6 (inv. 314. 08). P. Falleur

Cher fils,

Puisque vous tardez à me répondre, j'endosse le chèque à votre nom. Vous m'accuserez réception tout de suite. S'il faut mettre des timbres, ce que je ne crois pas, mettez-les et oblitérez-les à mon nom.

Donnez-moi des nouvelles de vos affaires. Est-ce que les héritiers de Mme Contant ont quelque chose à réclamer?

Confiance quand même et toujours en Jésus et Marie. Prions beaucoup et bien. N. S. se laissera toucher. Tout vôtre Jean du C. de J.

22. 11. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 18). P. Falleur

Cher fils,

Je crois que le fameux Ernest vous a un peu encombré de bestiaux. On dit que vous avez 3 chevaux et 13 bêtes à corne, vendez la moitié de tout cela avant l'hiver. Vous auriez trop de vivres à acheter. Tout vôtre L. D.

24. 11. 1900. B 20/4. 1 (inv. 294. 19). P. Falleur

Cher fils,

Donnez à Picoret ce qu'il demande. Vous seriez condamné et cela ferait du bruit. Je ne sais rien contre le curé de F. Ce que l'évêché vous reproche surtout et avec raison, c'est d'avoir laissé courir à Laon et à Crépy un prêtre qui avait besoin de surveillance.

Arrangez-vous avec P. Kanters pour qu'il continue humblement ses petites fonctions, mais en vous conformant davantage aux règles du noviciat. Qu'il aille aussi quelquefois prêcher à la demande des Pères de S. Quentin.

Avez-vous un traité avec le nouveau gérant? Votre tout dévoué L. D.

24. 11. 1900. B 20/8. 6 (inv. 314. 09). P. Falleur

Cher fils,

Allez à S. Quentin et voyez dans le carton en haut à gauche, il y a des documents nombreux. Cherchez ces 2 pièces:

1° Erection de notre association du S. CoeurCœur par Mgr Thibaudier

2° Agrégation de cette association à l'archiconfrérie du S. CoeurCœur à Rome.

Veillez à ce que tout ce qui est laine dans ma chambre soit prémuni contre les mites: vêtements, chaussures, etc. Où en êtes-vous avec Dirani? Tout vôtre L. D.

28. 11. 1900. B 109/1 (inv. 1169. 62). Abbesse du Monastère de l' « Ave Maria », Clarisses, Bordeaux-Talence

(Cf. le livre Une pauvre clarisse. Vie édifiante de Sœur Marie - Angélique , Imprimerie Veuve R. Cousson, Bordeaux 1901, pp. XII - XVIII

Rome, le 28 novembre 1900.

Ma Révérende Mère,

Il y a des moments où Dieu se plaît à répandre abondamment ses grâces sur une maison pour en faire un foyer d'apostolat par l'exemple et par la prière. A quelle hauteur n'a-t-il pas élevé le Monastère d'Helfta, quand il lui donna en même temps sainte Mechtilde et sainte Gertrude ? Le plus souvent, c'est au début d'une fondation que les grâces surabondent. Quelle ferveur régnait à Avila au temps de la réforme thérésienne ! Et à Annecy, au temps des premières Mères de la Visitation !

Notre Seigneur se plaît aussi à faire de votre cher Monastère un jardin privilégié où fleurissent les vertus.

Fleurs et parfums, quels gracieux symboles ! Le langage de l'Eglise les applique tantôt à une âme et tantôt à une communauté.

C'est le Saint-Esprit, le divin poète, qui a donné l'exemple. N'appelle-t-il pas Marie la fleur des champs, le lis de la vallée, le jardin fermé, le champ de roses de Jéricho ?

Saint Bernard, un poète aussi, commente gracieusement ces textes sacrés : « Le cœur de Marie, dit-il, est pour nous un jardin de délices ; nous y cueillons les fleurs les plus suaves. La Sainte Vierge est ce beau parterre fermé à l'esprit impur, rempli de divins aromates, cultivé par une main céleste et paré des fleurs délectables de toutes les vertus. Parmi les plus belles, trois surtout nous ravissent d'admiration, et remplissent la maison du Seigneur des plus doux parfums : la violette de l'humilité, le lis de la virginité, la rose de la charité. Il était digne de nous arriver de ce parterre divin, Celui qui est la fleur la plus belle, la fleur choisie entre mille, et sur qui s'est reposé l'Esprit du Seigneur ».

Les mêmes symboles s'appliquent aux Saints et aux âmes ferventes. Notre Seigneur disait lui-même à sainte Mechtilde au moment de sa mort : « Venez, mon élue, ma colombe, mon champ fleuri…, mon jardin plein de charmes où fleurissent toutes les vertus ».

Saint François de Sales écrivait aux Sœurs de la Visitation, la veille de la Nativité de Marie : «  Je salue nos Sœurs en l'amour de la Très Sainte Vierge, sur le berceau de laquelle je vous invite à jeter tous les matins des fleurs pendant cette sainte octave : des saints soucis de la bien imiter, des pensées de la servir à jamais, et surtout les lis et les roses de pureté et ardente charité, avec les violettes de la très sacrée et très désirable humilité et simplicité ».

Que de fois il a plu à Notre Seigneur, pour encourager les fidèles, de rendre sensibles ces gracieux symboles à la mort des Saints ! La tradition ne raconte-t-elle pas que les apôtres, en ouvrant le tombeau de la Vierge Marie, n'y trouvèrent qu'une gerbe de fleurs parfumées ?

Dans la vie de sainte Thérèse, nous lisons qu'après sa mort son corps exhalait un merveilleux parfum et embaumait tous ceux qui l'approchaient. On craitcriait tout autour : « Venez sentir la Sainte ! C'est chose du Ciel ! Jamais les orangers et les jasmins ne sentirent aussi bon !… » Après l'office, pour satisfaire la pieuse avidité des assistants, on coupa en morceau et on distribua son voile, ses manches, ses coiffes, sa corde. Ces petits fragments continuaient d'exhaler un parfum délicieux, et ils opérèrent un grand nombre de guérisons miraculeuses.

Ces détails me ramènent à Talence. On y retrouve les merveilles d'Albe.

Vous nous avez décrit, ma Révérende Mère, dans un autre beau volume, les senteurs d'oranger et de jasmin qui s'échappaient des reliques de la « petite Sainte » Marie-Céline, et les vertus éclatantes que ces parfums symbolisaient. Mais, comme vous le disait un prédicateur que vous citez : « Les Anges n'ont pas désappris le chemin qu'ils prenaient pour visiter leur petite sœur et lui tenir compagnie : Des parfums sans fleurs visibles, des clartés sans flambeaux, des chants sans voix, nous disent que la porte par où elle est passée ne s'est pas refermée sur elle ».

Et par cette porte et ce chemin, les Anges viennent cueillir d'autres fleurs pour le jardin du divin Epoux.

Vous avez voulu écrire ou plutôt chanter les vies de ces nouvelles fleurs du ciel ; car votre livre est un chant, tant en raison de l'élévation du sujet que la grâce poétique du style.

Parmi ces nouvelles fleurs brille surtout la petite Sœur Marie-Angélique de la Croix.

Elle était originaire de la Suisse, et d'un côteaucoteau rempli de pieux souvenirs qu'on appelle le Mont des Anges. Dans son enfance, elle préludait à la cueillette des vertus qu'elle devait faire au couvent. « Une de ses occupations favorites, dites-vous, était de cueillir les fleurs des montagnes et de les conserver dans des herbiers ». Elles sont si belles et si variées, les fleurs des Alpes !

Vous lui faites dire à son entrée au couvent :

Sur le flanc des montagnes vertes

Et couvertes

De l'alpestre « rose des monts »,

On voit briller dans les gazons

Les Etoiles des gentianes

Diaphanes,

Et les orchis délicieux,

Et l'anémone aux cils soyeux !

Seigneur, dans ton jardin mystique,

Séraphique,

Je vois briller les mille fleurs

Des vertus de mes chastes sœurs…

Et dans ce parterre j'oublie

L'Helvétie.

Adieu, flore d'Unterwalden,

Voici mes fleurs: Fiat ! Amen !

Fiat ! Amen ! c'est la rose de l'amour, c'est la myrrhe du sacrifice. C'est la résolution de sa retraite du Postulat : « O mon divin Maître, je vous serai toujours fidèle ; je veux vous aimer autant que je le puis, et si je ne vous aime pas assez, du moins ne cesserai-je pas de vous prier pour obtenir de vous-même de vous aimer davantage. Oui ! donnez-moi l'amour… je veux vous aimer avec toutes mes forces !… »

Quand elle fut admise au Noviciat, le courrier de Suisse lui apporta une image symbolique : elle représentait une Croix surmontée d'une couronne d'épines… lis, roses, et violettes s'entrelaçaient à la Croix à laquelle les rattachait une légère banderollebanderole avec ces mots : « Je suis à Dieu pour toujours ».

Lis, roses et violettes, c'est toute sa vie : pureté, charité, humilité, obéissance, avec la croix et la couronne d'épines, la mortification, la souffrance, la maladie et la résignation.

Et puis les Anges sont venus cueillir cette fleur, dans la plénitude de son éclat et de son parfum.

Le soir de sa mort, sa sœur, en Suisse, s'entendit appeler par son nom, et elle voyait dans la nuit profonde une forme humaine, blanche, s'élever au ciel. Quelques jours après, à Noël, une Sœur l'entendit au chœur psalmodier à côté d'elle les offices de la nuit et du soir. Des parfums d'encens remplissaient le chœur, et une autre Sœur voyait la radieuse apparition de Marie-Céline planer sur un nuage d'encens.

Vous nous redites aussi, ma Révérende Mère, la vie d'une humble Sœur externe ou auxiliaire, la Sœur Elisabeth-Archange de l'Ave Maria. Elle aussi est une fleur ceuilliecueillie avant toute souillure ; et dans l'extase de ses derniers moments, quand on lui demanda : « Que voyez-vous ? C'est donc la Sainte Vierge, notre bonne Mère ? », avec un suprême effort la pieuse agonisante répondit : « Oui ! oui ! »

Vraiment le Ciel est resté ouvert au-dessus de votre cher Monastère, et les visites réciproques du ciel à la terre y sont fréquentes.

Vous faites bien de nous dire tout cela, ma Révérende Mère : il faut que la lumière brille devant les hommes [cf. Mt 5, 16], dans ces temps de matérialisme et d'incrédulité.

Dites bien les grâces de Dieu au dehors, et demeurez bien humbles au dedans.

Il en est de la vertu, dit Rodriguez, comme d'un parfum excellent : plus vous le cachez, plus la bonne odeur qu'il répand le fait connaître ; mais si vous l'exposez à l'air, il s'évente. Les vivants doivent cacher leurs vertus, mais on peut publier les vertus des âmes envolées au ciel ; ces parfums-là ne s'éventent plus.

Chez vous on sait comment se conservent les fleurs mystiques. La gracieuse image de Marie-Angélique le disait : les lis, les roses et les violettes étaient entrelacés autour de la Croix, symbole de l'humilité et du sacrifice.

« Serrez bien Jésus sur votre poitrine, disait François de Sales ; faites qu'il soit le bon et suave bouquet dessus votre cœur, en sorte que quiconque vous approche, sente que vous en êtes parfumé et connaisse que votre odeur est l'odeur de la myrrhe ».

Merci, ma Révérende Mère, pour ces fleurs dont vous nous permettez par vos chers livres de respirer le parfum.

Agréez mes bien respectueux hommages.

         L. Dehon

Lettre publiée en « Une pauvre clarisse. Vie édifiante de Sœur-Marie Angélique ». Imprimerie Veuve R. Coussau, Bordeaux 1901, pp. XIII - XVIII. Titre donéedonnée à cette lettre : « Lettre du T.R.P. Dehon, Supérieur Général des Prêtres du Sacré Cœur de Jésus, Consulteur de la S. Congrégation de l'Index ».

(Lettre insérée le 19 janvier 2002)

08. 12. 1900. B 19/3B (inv. 234. 01). P. Wiese

Cher fils, je pense que l'examen a réussi et que tout est en bonne voie. Préparez-vous bien pour le 22. J'unis mes prières aux vôtres. Amitiés à tous les nôtres. L'inondation n'a pas atteint notre quartier et nous sommes en bonne santé. L. D.

28. 12. 1900. B 19/5 (inv. 260. 01). Pères de Bergen-op-Zoom

Chers fils,

Merci pour vos bons souhaits. Je prie N. S. qu'il vous comble de ses bénédictions. Soyez généreux, fervents, et vous serez heureux: Invenietis requiem animabus vestris (Mt 11, 29).

Je pense beaucoup à vous. Je vous ai envoyé une image pour vos étrennes. J'ai pitié de vous. Vous êtes bien mal installés. Faites du feu suffisamment. Ayez des lits assez couverts. Avez-vous enfin un Frère qui fasse une cuisine convenable? Avez-vous quelques livres?

Le P. André m'écrit que le Fr. Longin se préparerait mieux au sacerdoce auprès du P. Thoss. Le Conseil exigera qu'il sache tous les traités.

P. Liborius est venu nous voir. Nos missionnaires ont à souffrir là-bas, mais ils obtiennent des résultats merveilleux. Ils ont fait 700 baptêmes d'adultes à Noël. Il faut que je leur envoie deux prêtres et un Frère au bateau du 15 avril. Vous irez les saluer au passage au bord de l'Escaut.

Nous allons tous bien ici. P. Liborius a vu le Pape et a demandé sa bénédiction pour la mission.

Je vous bénis affectueusement. Jean du C. de J.

30. 12. 1900. B 20/6. 4 (inv. 314. 10). P. Falleur

Cher fils,

N'êtes-vous pas trop peu surnaturel? Vous avez deux novices Frères, qu'en faites-vous? Ont-ils eu leurs conférences régulières depuis un mois? Evitez-vous de les mettre hors de la maison tout le jour et même la nuit? Vous êtes là deux prêtres, n'est-ce pas assez pour faire de petites lectures spirituelles à des Frères?

Vous désirez des Frères, est-ce vraiment pour donner au CoeurCœur de Jésus de vrais serviteurs ou seulement pour former des palefreniers? Etes-vous un religieux ou un simple fermier?

Vous avez offert trop peu pour avoir les Frères de Béziers. Qui ne risque rien n'a rien.

Répondez à mes lettres au sujet de la savonnerie et de Dirani.

Au lieu de juger sévèrement les autres, commencez sérieusement par vous-même.

Votre tout dévoué Jean du C. de J.

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