CORRESPONDANCE DU PERE DEHON: ANNEE 1901
03. 01. 1901 (de Rome) B 24/12 (inv. 507. 00). Propaganda Fide (copie dactylogr.)
Eminence Révérendissime,
Notre mission de Stanley-Falls au Congo belge se développe assez rapidement et donne des résultats importants. Nous avons six postes sur les deux rives du fleuve Congo, avec six religieux, six Soeurs, (Franciscaines missionnaires) et plusieurs catéchistes.
Comme oeuvres annexes, nous avons un orphelinat de 400 garçons, un orphelinat de 200 filles, une école de catéchistes et un village chrétien. Après trois années de travail, nous avons 1.100 adultes baptisés et 1.500 catéchumènes.
Jusqu'à présent nous ne sommes pas aidés par les oeuvres de la Propagation de la foi et de la Sainte Enfance; elles nous aideront quand nous aurons obtenu l'érection d'une Préfecture apostolique.
Nous allons faire un nouvel envoi de trois missionnaires. Les populations de la région nous demandent des prêtres. Nous sollicitons humblement le concours de la Propagande. Notre communauté ne peut pas supporter seule de si grands frais.
Confiant dans votre bienveillance, je baise la pourpre de Votre Eminence Révérendissime et implore sa bénédiction. L. Dehon, sup. gén. des Prêtres du S.Coeur de Jésus.
14. 01. 1901. B 71/2 (inv. 939. 10). Revue „Le recrutement sacerdotal” N°1
„Echange d'idées et d'informations” („Le recrutement sacerdotal”, Limoges, n° 1, 15.03.1901)
Le T.R.P. Dehon, supérieur général des Prêtres du Sacré-Coeur de Jésus, nous fait l'honneur de nous communiquer les réflexions qui suivent:
Vous désirez fonder une oeuvre nouvelle, qu'on pourrait appeler la Propagande des vocations. L'idée est excellente; vous centuplerez le grand bien que vous faites, en suscitant un grand nombre d'apôtres.
Notre-Seigneur lui-même n'a-t-il pas donné la formule de cette oeuvre quand il a dit: „La moisson est grande et les ouvriers peu nombreux; priez donc” (Mt 9, 37-38). La moisson est toujours grande: que de millions d'âmes attendent la bonne nouvelle, ou le bon samaritain qui les relèvera (cf. Lc 12, 34)! Les ouvriers sont toujours peu nombreux. J'ai souvent pensé à cette oeuvre. Si vous le voulez, je vous exposerai tout simplement quelques vues qui se sont présentées à mon esprit, et votre grande sagesse saura les actuer ou les réaliser.
I. Je voudrais d'abord une oeuvre de prières, une association ou confrérie. On en a fondé pour tant de buts différents, et on n'a pas songé à celle-ci, qui semblait demandée par Notre-Seigneur lui-même: „Priez donc le Maître de la moisson, pour qu'il envoie des ouvriers” (Mt 9, 38). La prière collective est plus puissante que la prière individuelle; c'est une croisade de prières qu'il faut faire pour hâter la conquête du monde à Jésus-Christ par la multiplication des vocations.
II. Une belle prière devrait être rédigée et proposée à l'approbation du Saint-Siège. Elle serait imprimée sous diverses formes: tracts et images. Elle serait distribuée surtout aux communautés religieuses, aux grands et petits séminaires.
III. Pour rattacher les paysans à la terre, on a écrit ces dernières années de bons livres: „La grande amie”; „La terre qui meurt”. Pourquoi n'aurions-nous pas aussi de bons livres qui mettraient en relief la beauté du sacerdoce et de l'apostolat?
IV. La grande masse du clergé se recrutera toujours dans les conditions sociales modestes, où l'habitude du travail est unie à un certain degré d'éducation. Les métaphores employées par Notre-Seigneur pour décrire l'apostolat en sont peut-être une indication: il a parlé de pêcheurs d'hommes (cf. Mc 1, 17), de moissonneurs (cf. Jn 4, 38), de vignerons (cf. Mt 20, 2sq), de pasteurs (cf. Mt 10, 6). Il n'a recruté qu'un employé d'administration, saint Mathieu (cf. Mt 9, 9sq).
Il a essayé de gagner un jeune homme de la classe aristocratique, quidam princeps, il lui a adressé le même appel qu'à ses apôtres, Veni, sequere me. Mais celui-ci a reculé devant le sacrifice: il avait une grosse fortune! Quia dives erat valde (Lc 18, 18-23).
Pour le recrutement des vocations dans les classes modestes, il y a nos petits séminaires. Certains d'entre eux sont goûtés aussi par les classes supérieures. Beaucoup de familles des classes élevées préfèrent les collèges, même pour des enfants dont la vocation est déjà dessinée. Ce n'est pas un milieu très favorable. N'y aura-t-il pas lieu, si la liberté nous est laissée, de fonder en France deux ou trois collèges apostoliques, dont les élèves, après leurs humanités, choisiraient un grand séminaire ou un noviciat religieux? C'est une pensée à mûrir
(en note: Voir dans le Bulletin des Anciens élèves de Saint-Sulpice, livraisons des 15 janvier, 15 avril, 15 juillet et 15 octobre 1898, les articles intitulés: Un petit Séminaire réservé aux riches. L'idée exposée ici par le T.R.P. Dehon y a été examinée contradictoirement par l'abbé Beauregard et d'autres correspondant du Bulletin).
V. Les maîtrises dirigées par des prêtres, avec des classes élémentaires de latin, sont un grand moyen de recrutement à Lyon. C'est à imiter ailleurs.
VI. Au diocèse de Rodez, les prêtres issus d'une même paroisse ou de paroisses voisines se solidarisent, se réunissent annuellement, et forment des associations pour entretenir au petit séminaire des enfants qui perpétueront leur sacerdoce. C'est à copier partout.
VII. Certains évêques, dans leurs tournées pastorales, ont invité les bonnes familles à fonder des bourses pour les séminaires. Ils ont réussi.
VIII. Pour nos collèges, les oeuvres d'apostolat et de piété où l'on donne de l'initiative aux jeunes gens suscitent des vocations. L'apostolat obtient à ces jeunes gens la vocation des apôtres. Il faut donc multiplier l'initiative dans les oeuvres et associations, y établir des conseils, des fonctions qui ne soient pas trop tenues en laisse…
IX. Susciter les vocations n'est pas tout: il faut les entretenir. Nos petits séminaires sont très inégaux comme éducation et direction. Il faudrait leur fournir un bon manuel de pédagogie spéciale. On trouve cela en Italie. Je connais le Manuale per la direzione dei giovani chierici. Il faudrait faire quelque chose en français.
L. Dehon, Supérieur général des Prêtres du Sacré-Coeur de Jésus.
14. 01. 1901. B 19/5 (inv. 260. 02). P. Kusters (à Bergen-op-Zoom)
Cher fils,
Je suis heureux que tout aille bien là-bas. Vous serez bénis de Dieu si vous êtes fervents.
Cherchez des Frères pour vous et pour envoyer à Clairef. Vous pouvez aller passer quelques jours à S. Quentin, mais pour la quête soyez prudent si vous ne voulez pas encourir la colère du P. Mathias.
Pour la notice, vous pouvez peut-être vous servir des lettres de la Propagande?
J'ai bien confiance en votre fondation. Elle aura cependant aussi ses petites épreuves. Soyez toujours généreux. Je vous bénis affectueusement. Jean du C. de J.
Le Fr. Longin se prépare-t-il à l'examen?
16. 01. 1901. B 20/4. 1 (inv. 294. 21). P. Falleur
Cher fils,
Continuez toujours le noviciat cette année. Nous verrons plus tard. Peut-être que M. Waldeck y pourvoira. Pour Louvain, je ne suis pas d'avis d'acheter avant quelques années, parce qu'il y a déjà à bâtir à Bruxelles. Cependant vous pouvez communiquer la lettre au P. Willibrod.
Je vous ai encore envoyé un chèque du Canada. Dans les Pyrénées, on trouverait facilement des Frères. Ecrivez à mon ami M. Joseph, sup.r du gd séminaire de Bayonne. Parlez-lui de Frères soit pour travailler en France, soit pour la belle mission du Congo.
Si Ferdinand tient à son nom de Maurice, donnez-le lui. Votre tout dévoué Jean du C. de J.
18. 01. 1901. B 20/4.1 (inv. 294. 22). P. Falleur
Cher fils,
Inscrivez: 1° un trentain. 2° 18 pro def. On m'enverra l'argent plus tard. Avez-vous pu faire quelque chose pour le petit étang? Pour les plantations? Mitis et humilis (Mt 11, 29). C'est de droit qu'on puisse dire la messe dans une sacristie. Tout vôtre L. D.
27. 01. 1901. B 19/5 (inv. 260. 03). P. Kusters
Cher fils,
Offrez bien vos sacrifices au S. Coeur pour son Oeuvre et pour les âmes que vous ne pouvez plus évangéliser. L'apostolat de la souffrance est le plus fécond. Laissez bien la Providence vous conduire comme elle voudra. Nos oeuvres de France sont bien en danger. Il faut nous abandonner à la volonté de Dieu.
Je pense souvent à vous. Je serai heureux d'aller vous voir en mai ou juin. Recrutez aussi des Frères. Ils peuvent faire le postulat chez vous et le noviciat à Clairef.
Priez pour moi. Je vous bénis tous quatre. Votre dévoué Jean du C. de J.
31. 01. 1901. B 20/4. 1 (inv. 294. 23). P. Falleur
Cher fils,
Je vous ai envoyé le chèque avec la lettre correspondante. Vous la retrouverez. Sinon, inscrivez les int. au taux ordinaire du Canada. Je n'ai inscrit en janvier que S. Hyacinthe du Canada, mais il doit y en avoir un autre.
Vous pouvez faire votre fossé. Avez-vous fait le nécessaire pour le petit étang? Répondez plus exactement à mes lettres, à toutes. Vous perdez tant de temps à des riens!
Votre dévoué L. D.
06. 02. 1901. B 18/11bis. 1 (inv. 222. 13). Son frère Henri
Mon cher Henri,
As-tu renoncé au voyage de Cannes ou bien y es-tu déjà? Ici, je vais bien et je trouve que le temps passe vite.
J'ai vu le Pape samedi et je lui ai demandé une bénédiction pour la famille. Les journaux me disent que Robert est à Londres, il va sans doute reprendre Marthe en passant.
J'ai aujourd'hui une curieuse petite nouvelle à te raconter. J'ai reçu avant-hier la visite d'une dame américaine de Boston, Miss Robins. C'est une protestante récemment convertie au catholicisme. Elle me dit: Je viens vous donner des nouvelles de vos parents d'Amérique. Je lui réponds que je ne nous connaissais pas de parents en Amérique. Alors elle me raconte cette histoire:
Il y a à Boston une famille Dehon, c'est une des premières familles de la ville. Elle descend d'un Théodore Dehon qui est allé en 1750 se fixer là comme colon français. Malheureusement le nom va s'éteindre là-bas aussi. Il n'y a plus, comme héritiers directs, que deux vieilles filles, une de 80 ans et une de 40. Mais il y a des descendants par les femmes, qui portent d'autres noms, entre autres un monsieur Blake, grand négociant de Boston, qui vient tous les deux ans en Europe et qui viendra me voir à Rome l'an prochain. Miss Robins est parente avec eux. Les Blake, pour ne pas perdre le nom de Dehon, le donnent comme prénom à un de leurs fils. Ils ont vu mon nom dans les journaux et supposent que leur ancêtre Théodore Dehon était de notre famille.
En réalité, je ne trouve pas ce nom de Théodore dans mes listes, mais je trouve bien un Nicolas Dehon, marchand à Dunkerque, né à Dorengt en 1704 et frère de notre triaïeul. Il a pu avoir un fils qui aurait émigré.
J'écris à Dunkerque pour essayer de trouver cette piste. Ce serait très curieux de retrouver là de la famille. Il n'y a pas d'héritage à en attendre, mais il y a peut-être un autre intérêt, c'est qu'ils sont protestants et que nos relations pourraient les ramener à la foi catholique.
S'il y a du nouveau, je te tiendrai au courant de cette histoire. Si tu étais plus voyageur, je te proposerais d'aller faire un tour à Boston, mais il m'a semblé à Sorrente que tu n'avais pas trop le pied marin.
Soignez-vous bien tous les deux et ne prenez pas de rhume. Ton dévoué frère L. Dehon.
08. 02. 1901. B 17/6. 44. 1 (inv. 191. 01). A des évêques (texte dactylogr.)
(En face du texte français, le texte latin)
Monseigneur,
Un de nos grands Saints, saint Irénée, Pontife, Père de l'Eglise et martyr, n'a pas encore de fête annuelle au Bréviaire romain. Il est par son origine une des gloires de l'Eglise d'Orient; il a apporté à l'Occident la doctrine et l'esprit de l'apôtre saint Jean, qu'il avait reçus de son maître S. Polycarpe. Au Concile de Vatican, son témoignage fut un de ceux qui contribuèrent le plus à mettre en évidence les prérogatives de l'Eglise romaine, cette Eglise à laquelle toutes doivent se conformer à cause de sa primauté (Ad hanc Ecclesiam propter potiorem principalitatem necesse est omnem convenire Ecclesiam, Iren., lib. III, de Her.).
Nous avons pensé que l'Eglise romaine honorerait volontiers celui dont le témoignage lui a été si précieux.
Plusieurs évêques nous ont encouragé à promouvoir la signature d'une supplique pour obtenir que ce grand Saint ait une fête annuelle. Le Saint-Siège aime que ces innovations soient préparées par la demande des évêques.
Votre Grandeur voudra bien apposer sa signature et son sceau à la supplique ci-jointe et nous la renvoyer. S. Irénée ne sera pas insensible à cet hommage qui lui sera rendu, et sa protection descendra plus efficace tant sur l'Eglise d'Orient d'où il est sorti que sur celle d'Occident où il a exercé son fécond apostolat.
Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage du profond respect avec lequel je suis, de votre Grandeur, le très humble et dévoué serviteur.
R.P. Dehon, Sup. Gen. Presb. a Corde Jesu, 3 Piazza Campitelli, à Rome.
Février 1901. Dossier SO. (Rer. Var. 1884, n. 5 ; Partie IV, doc. n° 11).
Supplique du Père DEHON au Pape à propos de saint Irénée. (Texte imprimé)
Beatissime Pater,
Hactenus sanctus Irenaeus, episcopus et martyr, in breviario romano diem festum non obtinuit. Profondâ pietate erga tam insignem Sanctissimum excitati, vehementer optamus ut ab Eccelsiâ hunc honorem assegnatur, et hoc votum Beatitudinis Vestrae judicio humillime remittimus.
Vix enim praestantissimis Sanctis Irenaeus, sive doctrinâ, sive operibus, sive fortitudine in tolerando martyrio secundum dici potest.
Jam a puero sese Polycarpo Joannis Evangelistae discepolo tradiderat in disciplinam, quo magistro progressus in doctrinâ praeceptisque christianae religionis insignes fecerat.
Polycarpo in caelum martyri gloriâ sublato, Irenaeus, in Gallias profectus et a Photino Episcopo Presbyter Ecclesiae Lugdunensis constitutus, munus sic laborando in verbo e doctrinâ gessit, ut testibus martyribus Lugdunensibus aemulatorem se praestiterit testamenti Christi.
Cum martyres ipsi, clerusque Lugdunensis de pace Ecclesiarum Asiae, quam Montanistarum factio turbarat, solliciti cum primis essent Irenaeum, cujus esse potissimum habendam rationem praedicabant, unum omnium maxime delegerunt, quem Romam ad Eleutherium Pontificem mitterent rogatum, ut novis sectariis auctoritate Sedis Apostolicae reprobatis, discordiarum causa tolleretur.
Cum Photino Episcopo postea successisset, tam feliciter munus obiit epsicopatus, ut sapientiâ, oratione, exemploque suo, non modo brevi cives Lugdunenses omnes, sed multos etiam aliarum Galliae urbium incolas superstitionem atque errorem abjecisse, dedisseque christianae militiae nomina viderit.
Praeterea, cum de die celebrandi Paschalis orta esset contentio, Victori Romano Pontifici consilio adjuvit, ut dissidium facilius componeretur.
Multa scripsit quae Eusebius Caesariensis et sanctus Hieronymus memorant inter quae libros illos quinque eximios adversus haereses, qui ad nos usque pervenerunt.
In tertio libro Vir Dei ab eis edoctus, quos auditores constat fuisse apostolorum, grave in primis atque praeclarum de Romana Ecclesiâ, deque illius episcoporum successionem, divinae traditionis fideli, perpetuâ, certissimâ custode testimonium dixit.
« Atque ad hanc, aiebat, Ecclesiam propter potiorem principalitatem necesse est omnem convenire Ecclesiam, hoc est eos qui sunt undique fideles ».
Postrema, una cum aliis prope innumerabilibus, quos ipse ad veram fidem frugemque perduxerat, glorioso martyrio coronatus migravit in caelum.
Apud Ecclesiam, gloriae lucem nulli inferiorem obtinuit.
In Concilio Vaticano, testimonium ejus unum fuit ex principibus in favorem jurium Sedis Romanae allatis.
Nonne ergo, cum ipse Sedi Romanae honorem attulerit, aequum videbitur ut ipse ab Ecclesiâ Romanâ decus accipiat ?
Et cum talem honorem acciperit, nonne spem firmam concipere possumus ipsum interrcessione suo magis ac magis auxilio venturum esse, tum nationis Graecae a quâ ortum accepti, tum nationis Gallicae quam ut suam cooptarat, imo Ecclesiae Romanae, cui tam addictus et devotus semper extitit ?
Hoc igitur rogamus et concordibus votis suppliciter a Vosträ Beatitudine postulamus :
1° Ut Officium et missa Santi Irenaei, episcopi et martyris, ut jam a Sancta Sede pro aliquibus locis approbantur, ad universam extendantur Ecclesiam.
2° Ut dies tertia julii pro festâ die assignetur, nisi alia magis opportuna Santae Sedi videatur.
Et Sanctitatem Vestram ad emolumentum Ecclesiae suae et ad filiorum suorum solamen, intercedente santo Irenaeo Episcopo et martyre, diu sospitet Cor Jesu dulcissimum ex quo bona cuncta Sanctitati Vestrae apprecamur.
Quod Deus.
11. 02. 1901. B 19/5 (inv. 260. 04). P. Kusters
Mon cher ami,
C'est avec le P. André que Fr. Longin doit passer l'examen et régler son ordination. Le P. Luyten peut aller prêcher quelques semaines en France. Le Fr. Ludger aurait dû rester, c'est un capricieux. Si vous êtes tous d'accord, louez la grande villa.
Je ne crois pas que vous puissiez prêcher en France en ce moment, vous deviendriez encore malade. Je vous bénis tous affectueusement. Jean du C. de J.
15. 02. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 11). P. Falleur
Cher fils,
Mr Lambert ne peut guère faire un commissionnaire à S. Quentin. Je veux bien le donner à Bergen, s'il peut convenir aux Hollandais. Je pense qu'il n'est pas cuisinier. S'il leur convenait quand même, donnez-leur.
Soyez humble et régulier. Priez pour moi. Envoyez Rén. Soc. aux maisons Sittard, Louvain, Bruxelles, Clairef; Luxembourg, Pernambuco, Lille. Suspendez les envois prospectus.
Votre dévoué L. D.
09. 03. 1901. B 23/1 B (inv. 475. 01). P. Falleur
Je vous ai demandé plusieurs volumes de ma bibliothèque. Oeuvre de S. Joseph, Congrès de Bordeaux, Congrès de S. Quentin, Vie de Ste Céline. Vous y pensez, n'est-ce pas? Je vous ai envoyé une lettre hier, vous m'en accuserez réception. Vous n'avez pas répondu à plusieurs questions. Votre dévoué L. D.
11. 03. 1901. B 23/1 B (inv. 475. 02). P. Falleur
N'insistez pas pour aller à Clairef. C'est arrangé. On m'a envoyé des notes suffisantes. Répondez-moi bientôt.
Exemplum esto fidelium in verbo, in charitate, in fide… (1 Tm 4, 12). Beati mites quoniam possidebunt terram (Mt 5, 4). Votre dévoué L. D.
12. 03. 1901. B 23/1 B (inv. 475. 03). P. Falleur
Avez-vous remis les deux Mois à Ch. Mère? Si ce n'est pas fait, faites-le pour son anniversaire de naissance le 25. N'oubliez pas d'envoyer les 3 vol. à nos maisons, Luxembourg, Louvain, Bruxelles, etc. Votre dévoué L. D.
27. 03. 1901. B 20/4. 1 (inv. 294. 24). P. Falleur
Cher fils,
Dites ou chantez la messe jeudi. Nous en avons eu la permission. Ne faites rien vendredi et samedi.
J'écrirai un mot au P. Gendron. Invitez le P. Rasset pour qu'il fasse visiter le château à Mgr le 7. Je ne serai pas rentré probablement.
Pour les sacristies, c'est dans tous les livres de liturgie. Nous consulterons encore pour plus de sûreté. Mettez votre propriété en bon état, même s'il est possible l'avenue tout autour. Quelque
vieux du village ferait cela à bon compte. Votre dévoué L. D.
02. 04. 1901. (Arch. dioc. de Lille, fonds Tiberghien). Monseigneur Tiberghien
Monseigneur,
Je voudrais vous soumettre une pensée, afin que vous aidiez à la réaliser si vous la trouvez juste.
Le belle Encyclique Graves de communi exprime en particulier deux idées pratiques :
1° Les catholiques doivent étendre leur(s) action sociale ;
2° Ils doivent le faire dans l'union et la concorde.
En France, tous les esprits droits sentent qu'il y a quelque chose à faire. On désire une impulsion nouvelle. Qui donnera cette impulsion ?
Pour l'Italie, le Pape en a confié le soin à l'œuvre des congrès. Pour les autres pays, il a laissé la question en suspens. Après avoir loué l'œuvre italienne des Congrès, il ajoute : « Qu'on fera de même dans les autres pays, partout où un organisme principal se trouve légitimement investi de pareilles fonctions ».
On sent en France le besoin de cet organisme et de cette impulsion. Dans la « Corporation », M. de Marolles disait dernièrement : « Cet organisme nous manque en France… en tout cas il ne dépend pas de l'initiative privée ». On l'attend donc de l'autorité eclésiastiqueecclésiastique. Mais nos évêques se concertent difficilement. Rien ne se fera si le Saint Siège n'y met pas un peu la main. Et le moment paraît opportun. Que faire ? Le passé pourrait peut-être nous mettre sur la voie.
Nous avons eu quelques belles années d'action et d'entente au commencement de notre réveil catholique. Le Bureau central de l'Union des Œuvres avait une activité admirable et les congrès généraux de Nantes, Lyon, Reims, Bordeaux, Toulouse (de 1873 à 1878) ont été magnifiques.
Tout cela été dû en grande partie au prestige et au zèle de Monseigneur de Ségur. Malheureusement on n'a pas deux Monseigneur de Ségur dans un siècle.
Il faudrait cependant retrouver un homme qui se rapprocherait un peu de cet idéal et lui refaire des fonctions analogues, en le faisant président ou assistant ecclésiastique d'une nouvelle Union des Œuvres.
Il faudrait qu'il fût évêque titulaire ou protonotaire, pour qu'il eût des rapports plus faciles avec les évêques et pour qu'il eût plus de prestige auprès des prêtres et des évêques.
Si le Saint Siège n'a pas quelqu'un en vue, il pourrait consulter les cardinaux de Paris et de Reims.
Si on désire pas ici prendre l'initiative, il serait facile de provoquer une demande qui serait faite par les principaux hommleshommes d'œuvres, comme M. Vrau, M. Harmel, M. de Marolles, etc.
Voyez si ces réflexions valent la peine qu'on s'y arrête. En tout cas, il y a quelque chose à faire. On est dans l'attente et le moment est favorable.
Votre bien dévoué L. Dehon
2 avril 1901
(Inséré le 10 février 2002)
03. 04. 1901. B 19/5 (inv. 260. 05). P. Kusters
Cher fils,
Je remercie Dieu puisque tout va bien à Bergen. Je ne m'oppose pas à ce que vous ayez des Soeurs, mais il faut 1° l'assentiment de l'évêque, 2° celui de Chère Mère, 3° beaucoup de prudence, une supérieure assez âgée et discrète, une installation bien séparée.
Plutôt mourir de faim que d'avoir avec des Soeurs des rapports trop intimes qui donnent du scandale. Il faut qu'un seul Père ait des rapports avec elles. N'êtes-vous pas tous fort jeunes?
Mgr Thibaudier ne voulait pas que les jeunes prêtres confessent les enfants la première année de leur sacerdoce, faites de même. Bonnes fêtes de Pâques. Jean du C. de J.
18. 04. 1901. B 19/5 (inv. 260. 06). P. Kusters
Cher fils,
Il faut que votre maison prenne une organisation tout à fait régulière, sinon elle ne sera pas bénie. Il n'y a sûrement pas de mauvaise volonté, mais on commence trop à la bonne. Il m'est bien difficile de régler les choses par lettre, cela pourrait amener des froissements. Un peu de patience. J'irai vous voir dans quelques semaines. Nos jeunes prêtres ne doivent pas avoir de suite des pouvoirs pour confesser les enfants, c'est contraire aux bonnes traditions. Il faut cependant que les deux Pères Hermans et Luyten aient des pouvoirs, il y a d'ailleurs près d'une année qu'ils sont prêtres. Mais le P. Longin doit attendre.
Soyez tous bien fervents. Il semble qu'une persécution générale va s'élever contre l'Eglise, les prêtres du S. Coeur devraient être les consolateurs de N. S. comme étaient ses amis de Béthanie pendant sa passion (cf. Mc 14, 3sq).
Vous pouvez vous adresser pour la direction à Roozendaal.
Je vous bénis tous affectueusement. Jean du C. de J.
17. 05. 1901 (de Bergen-op-Z) B 23/1 B (inv. 475. 04). P. Falleur
Cher fils,
Je ne compte pas rentrer à S. Q. avant lundi ou mardi. Je vous en aviserai. Un prêtre de Rome viendra me trouver ce soir à Bruxelles et je devrai le conduire à Louvain et à Liège. A bientôt. Confiance en N. S. qui dat jummentis escam et pullis corvorum invocantibus eum (Ps 147, 9)
Tout vôtre L. D.
28. 05. 1901 B 35/4c. 8 (inv. 584. 08). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
J'ai reçu votre bonne lettre du 23. Je suis heureux d'apprendre que la Rév. Mère générale va mieux. Il faut que vous la conserviez encore quelques années et qu'elle ait une santé suffisante pour s'occuper du développement de votre Institut.
J'ai trouvé ici beaucoup de besogne à expédier. Je n'oublie pas la préface que je vous ai promise. Je puis la faire, à la rigueur, sans avoir la Vie de la Rév. Mère. Je vais m'y mettre cette semaine.
Les petites corrections que propose la Sr M. Alexis sont très sages, je les approuve pleinement. Il faut faire les liaisons nécessaires et bien distinguer le récit du biographe de celui des contemporaines. Vous pouvez très bien reporter au chapitre du zèle ce qui se rapporte aux prêtres-victimes. Ne parlez pas des Filles du Coeur de Jésus, tout ce que vous en diriez pourrait être mal interprété.
Il est bien vrai que la vie et les écrits de la Mère Thérèse de Jésus de Lavour sont à l'Index, mais on peut en garder des extraits que l'on aurait faits auparavant. La dévotion au Coeur Eucharistique de Jésus n'est pas condamnée, au contraire, elle est approuvée et enrichie d'indulgences. C'est seulement l'image du S. Coeur dans l'hostie, qui n'est pas approuvée. On doit s'en tenir aux représentations traditionnelles du S. Coeur.
Je me recommande à nouveau à vos bonnes prières. J'en ai tant besoin!
J'ai gardé un excellent souvenir de ma visite à Villeneuve. Je suis très reconnaissant à M. l'aumônier de la peine qu'il a prise de me promener à travers la ville.
Je vous prie d'agréer mes dévoués hommages. L. Dehon.
31. 05. 1901 4 A1. 48 Aux soeurs Victimes
Lettre-Préface à la „Vie de la Servante de Dieu Marie Véronique du Coeur de Jésus
Caroline Lioger", par le R.P. André Prévot, scj.
Ma Révérende Mère,
Vous publiez la vie de votre vénérée fondatrice, cette âme héroïque choisie par Dieu pour former un nouveau groupe de Saintes Femmes qui veulent suivre Jésus jusqu'au Calvaire (cf. Lc 23, 49).
Au grand jour de la Rédemption, quand le Bon Maître consommait son sacrifice pour le salut des hommes, Marie sa mère était là, avec Marie Madeleine, Marie de Cléophas et Marie Salomé (cf. Jn 19, 25): leur coeur était brisé, elles souffraient avec Jésus, elles mêlaient leurs larmes à son sang. La Vierge Marie surtout comprenait tout le sens des souffrances du Sauveur, elle s'offrait à mourir avec lui, elle était prête à sacrifier sa vie en même temps que lui; et si son âme n'a pas suivi celle de Jésus dans son dernier sacrifice, c'est évidemment parce que Dieu lui a conservé la vie par miracle. Quand la lance achevait de déchirer le Coeur de Jésus, le glaive de la douleur transperçait le Coeur de Marie (cf. Lc 2, 35). Marie était victime avec Jésus. Les Pères de l'Eglise ajoutent qu'elle exerçait un sacerdoce mystique en union avec le sacerdoce suprême de Jésus.
La vie de victime n'est-elle pas le fond de la vie chrétienne? Membre de Jésus-Christ par le baptême, le chrétien doit vivre de la vie du Christ, et la vie du Sauveur a été une immolation quotidienne pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
C'est dans l'état de victime que Notre Seigneur en son Eucharistie demeure avec nous, se propose à notre imitation et nourrit notre âme de son esprit de sacrifice.
Mais si par cela même l'esprit de victime, de sacrifice, de pénitence, est celui de tous les chrétiens, il doit être plus spécialement et plus strictement celui des prêtres, appelés par état à s'unir à la divine Victime, à s'offrir avec elle, à pleurer les péchés du monde, à prêcher et à pratiquer la pénitence; il doit être aussi celui des religieux et des religieuses, qui continuent par les trois voeux l'immolation du Sauveur. Dieu attend de ces âmes choisies une compensation pour l'ingratitude du monde; et leur fidélité, comme celle des prêtres, peut être décisive pour le salut des nations.
Votre sainte fondatrice a compris dès sa plus tendre enfance ce qu'était le pur esprit chrétien. Elle a compris que les disciples d'un Dieu crucifié devaient être des amants de la croix. Elle a vu la pénible situation de l'Eglise et les ravages opérés dans les âmes de son siècle par l'incrédulité, par le doute, par la sensualité. Des communications intimes se sont établies de bonne heure entre elle et son bon Maître dans les ferventes prières de son enfance. On peut dire d'elle ce que l'Evangile rapporte d'un jeune homme de la Palestine: l'ayant regardé, Jésus l'a aimé (Mc 10, 21).
Le Sauveur ayant regardé sa petite servante, l'a aimée et l'a choisie. Dans ces temps difficiles où les péchés surabondent, où les démons sont déchaînés, où des sectes puissantes se sont mises au service de l'enfer, il cherchait des victimes pour la consolation de son Coeur et pour le salut du monde. Il en trouvait de divers côtés, mais cette âme lui agréa tout particulièrement, il voulut en faire non seulement une victime de son choix, mais la mère et l'inspiratrice d'une famille de victimes.
Victime! Que de choses exprime ce mot! Ce n'est pas seulement la pénitence quotidienne et volontaire du cloître, c'est l'abandon de tout soi-même à la justice divine.
La grande Victime de la Rédemption n'a pas seulement choisi la vie humble et laborieuse de Nazareth, elle s'est abandonnée au bon plaisir de son Père céleste et sa vie a été semée d'épreuves providentielles. Dès sa naissance le Sauveur a été rejeté par toute sa parenté de Bethléem et il a vu le jour dans une étable (cf. Lc 2, 7). Quelques jours après on l'emportait loin de sa patrie, en Egypte (cf. Mt 2, 14), à travers le désert. Ses premières années se passaient là dans l'indigence, puis il revenait à Nazareth subir les longues épreuves de la vie d'ouvrier. A douze ans il voyait sa sainte Mère et son père verser des larmes amères à son sujet (cf. Lc 2, 48). Enfin il a terminé sa vie par l'épreuve suprême, ayant à subir les mépris et toutes les rigueurs de la Synagogue.
Les souffrances de Notre-Seigneur consommaient notre Rédemption. Cependant il a voulu qu'elles fussent complétées et continuées par les souffrances des saints. Ceux-ci peuvent dire avec saint Paul: „Je complète en moi ce qui manque à la Passion du Christ pour le salut de l'Eglise” (Col 1, 24).
Telle fut votre sainte Mère. Je ne puis faire sa vie dans cette Préface, on la lira dans le texte, et en voyant ses épreuves et ses douleurs se succéder sous toutes les formes on dira: „le doigt de Dieu est là (cf. Ex 8, 15), c'était une victime choisie”. Souffrances du corps et angoisses de l'âme, mépris et humiliations, tout vient à son temps pour achever le sacrifice de la victime et faire contrepoids à l'orgueil insolent et à la sensualité répugnante qui règnent dans notre pauvre société.
Victime généreuse, elle ne vit plus pour elle-même (cf. Ga 2, 20) mais pour Celui qui a reçu son sacrifice et dont la gloire à réparer est sa pensée unique. S'étant abandonnée à la justice divine, elle ne se plaint jamais qu'on lui fasse tort. Elle s'est livrée passivement à l'action de Dieu, comme le jouet de son bon plaisir, et par suite à l'action crucifiante des créatures elles-mêmes. Elle aime tous les coups qui la frappent, et quand l'heure est venue, elle est toujours prête.
Elle a souvent répété cette prière des Victimes: „O sainte Victime du Calvaire, attirez-moi après vous! Que je souffre avec vous, c'est justice; n'écoutez pas mes répugnances. Que j'accomplisse en ma chair ce qui manque à votre Passion (Col. 1, 24). J'embrasse la croix: je veux y vivre et y mourir avec vous, ô Jésus, cachée dans la plaie de votre Sacré Coeur”.
Oh! la sublime vocation! Elle en connaissait tout le prix, votre sainte Mère! Elle en a bien exprimé toutes les beautés et toutes les règles dans ses pieux écrits, et la part qu'elle a prise aux grands travaux du Révérend Père Giraud sur ce thème n'est plus un secret.
L'Eglise a besoin des âmes qui s'immolent comme elle a besoin de la messe: elle vit du sacrifice de Jésus-Christ continué de ces deux manières.
La souffrance est bien plus féconde que la prière et l'action. Pour éclairer les âmes, il faut au dehors l'enseignement et au dedans la grâce; et ce qui mérite la grâce, c'est la souffrance en Jésus et en nous.
„Ceux qui sont unis à Dieu et lui laissent toute la liberté d'opérer en eux ce qui lui plaît, sont plus utiles à l'Eglise en une heure que les autres en plusieurs années”, disait le vénérable Louis de Blois. C'est par la souffrance et l'amour que le Christ accomplit au Calvaire ses desseins sur le monde; nul n'y coopère plus que ceux en qui se trouve ce double élément. „Une âme qui le possède à un haut degré, dit le Père Lyonnard dans son beau livre sur la souffrance, peut décider devant Dieu du sort d'une nation”.
Oui, chères âmes, qui marchez avec votre sainte fondatrice sur les traces de la divine Victime, vous contribuez à sauver, à racheter le monde. „Une âme victime, une seule, disait Monseigneur Gay, obligerait Dieu à chercher encore à sauver la terre”. Combien Dieu les désire, ces âmes! „J'ai cherché, dit-il, quelqu'un qui s'opposât comme un mur entre moi et la terre, et je ne l'ai pas trouvé (Ez 22, 30).
„Je cherche, disait Jésus à la Bienheureuse Marguerite-Marie, une victime qui se veuille sacrifier à l'accomplissement de mes desseins. Me voudrais-tu bien donner ton coeur pour refuge de mon amour souffrant que tous méprisent?”
Victime du Sacré Coeur de Jésus, c'est ce qu'a été votre sainte fondatrice, c'est ce que vous voulez être vous-mêmes.
Oh! oui, ma Révérende Mère, donnez-nous cette belle vie. Sa lecture sèmera l'esprit de victime. Le Coeur de Jésus en sera consolé et Dieu pourra nous pardonner.
Oui, c'est là ce que Notre-Seigneur demande, des victimes. Sans doute, il y en a; présentement la grâce pousse en ce sens les âmes généreuses, et plusieurs communautés ont adopté cet esprit et s'en sont fait une règle; mais ce n'est pas encore assez, les maux présents de la société et l'orage qui gronde partout au dessus de nos têtes le prouvent. „Nous vous le disons avec larmes, Seigneur, le temps est venu d'avoir pitié de Sion” (Ps 102, 6-14), de votre Eglise, de sa fille aînée, notre patrie; mettez donc en nous l'esprit de victime, puisque vous daignez, Seigneur, avoir besoin de victimes pour nous sauver. L. Dehon.
05. 06. 1901. B 20/4. 11 (inv. 294. 25). P. Falleur
Cher fils,
Vous reverrai-je avant de partir? Je pars vendredi matin 7h47. J'ai un chèque de Sherbrocke à vous remettre. Ne puis-je pas le déposer demain à une banque? Mais je serai demain à S. Clément. Je vous l'envoie donc par lettre recommandée.
Envoyez de suite: 1°: le vol. Sicile à Billet, rue Lhommond 18. 2°: le Mois de Marie à M. le Sup. des missionnaires à Marienthal, en écrivant sur le livre Hommage, et en faisant un pli à la page qui concerne Marienthal. 3°: un Mois de Marie à M. le Prince abbé d'Einsiedeln, avec un pli à la page d'Einsiedeln et le mot Hommage sur la couverture.
Faites-nous une maison pieuse. Soyez exact aux exercices. Tout vôtre Jean du C. de J.
05. 06. 1901. B 20/4. 1 (inv. 294. 26). P. Falleur
Je vous ai envoyé une lettre recommandée hier.
Fr Aubert est élève de philosophie au noviciat. Il me semble assez juste que nous indemnisions.
Landouzy ne pouvait pas être mis à Issy. C'est un Jésuite de Sittard qui a jugé de sa vocation.
Pour la culture, vous pouvez écrire à M. Vasseur, cult.r à Domart (Somme). Il a 49 ans. Il travaillerait peu par lui-même, mais il paraît excellent . Tout vôtre L. D.
M. Vasseur aurait avec lui sa vieille mère et sa fille. Il est ruiné par des malheurs comme ceux de Job. Il n'a plus de quoi faire le voyage.
05. 06. 1901 B 20/8. 4 (inv. 311. 02). P. Richters
Cher fils,
J'ai reçu votre bonne lettre. On dit que le Beriberi se guérit difficilement si on ne change pas de climat. Essayez de le guérir là-bas, sinon il faudra revenir.
M. de Menezes va venir ici, dit-on, je le verrai. Nous causerons de ses projets. La mission du Congo prend tous nos hommes. Nous ne pourrons pas faire grand chose pour le Brésil.
Les Hollandais ont commencé une bonne petite maison à Bergen-op-Zoom. Ils sont 4 Pères: Longin, Gerlac, Luyten et Albertus. Ils ont déjà 6 élèves et en auront bientôt 20.
Le P. Reelyk a 1.000 catéchumènes à Stanley-Ville. Bon courage. Je vous écrirai quand j'aurai vu M. de Menezes. Votre dévoué Jean du C. de J.
12. 06. 1901 (de Vichy) B 19/5 (inv. 260. 07). P. Kusters
Cher fils,
Les prêtres auxquels nous envoyons nos messes en excédent nous ont offert eux-mêmes spontanément de nous laisser une part pour nos oeuvres. Je ne crois pas que dans ce cas il y ait turpe commercium à leur chercher des messes. Vous pouvez donc en demander en Hollande et les envoyer à Fourdrain.
Il ne faut pas cependant trop vous appuyer sur cette ressource-là. Cherchez aussi des bienfaiteurs par vos lettres, par vos brochures et par une association comme celle des Allemands.
Pour les enfants, exigez la discipline et l'obéissance. Ce sont les premiers qui formeront l'esprit de la maison. Je vous bénis tous affectueusement. Jean du C. de J.
12. 06. 1901 4. A1. 58. Lettre testimoniale
M. Alcide Thourigny a étudié chez nous pendant sept ans. Il a toujours été pieux et studieux et je ne connais rien qui s'oppose à son avancement aux ordres.
Saint-Quentin, 12 juin 1901. L. Dehon, Sup.
12. 06. 1901. (Arch. dioc. de Lille. Fonds Tiberghien). Monseigneur Tiberghien
Vichy (Hôtel de Nice) 12 juin 01
Mon cher Seigneur,
J'avais déjà eu vent de cette affaire. Il y a des gens haineux qui pensent plus à décrier leurs collègues qu'à faire de l'apostolat.
Nous n'avons jamais eu à notre compte d'erreurs théologiques.
Une bonne Sœur de Saint-Quentin a cru avoir des révélations qui encourageaient notre congrégation déjà fondée. Monseigneur Thibaudier a consulté le Saint Office qui a jugé que ce n'étaient pas des révélations surnaturelles. Nous avons obéi immédiatement et il n'est plus question chez nous de ces révélations depuis vingt ans. Je n'ai jamais eu de doctrines à rétracter et ne crois pas en avoir encore.
J'ai publié deux petits volumes sur le Sacré Cœur : la Retraite du Sacre Cœur, le Mmois du Sacré Cœur. Le Saint Siège peut les apprécier.
Si l'on dit que nous faisons du faux mysticisme dans notre congrégation, cela n'a aucun fondement. Nos prêtres travaillent tous et se surmènent dans le ministère, au Congo, à Saint-Quentin, au Val, ils n'ont pas le temps de faire du mysticisme.
Le Saint Siège peut se laisser tromper par des rapports mensongers, j'accepterai cela avec patience.
Le card. Gotti n'est pas bienveillant pour nous. Il est prévenu contre les démocrates chrétiens.
Je me soigne à Vichy. On nous fait boire de l'eau chaude ; si le Saint Siège veut m'en envoyer aussi quelques verres, ils passeront avec les autres.
Agréez mes amitiés dévouées.
L. Dehon
(Inséré le 10 février 2002)
15. 06. 1901 (de Montmartre) B 23/1 B (inv. 475. 05). P. Falleur
Envoyez-moi une douzaine de mes cartes de visite. Je me trouve assez bien du régime. Il pleut. Gare au foin. Votre dévoué. L. D.
25. 06. 1901 (de Vichy) B 35/4c. 9 (inv. 584. 09). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
Ce passage est bon à mettre. Une sainte victime doit souffrir dans toutes les fibres de son coeur. Il fallait que la bonne Mère fût attaquée dans sa foi.
Je vous renvoie le texte que vous n'avez peut-être pas gardé.
En me recommandant de nouveau à vos prières, je vous offre mes dévoués hommages.
L. Dehon
10. 07. 1901 B 19/5 (inv. 260. 08). P. Kusters
Cher fils,
Pour les vacances de vos enfants adoptez une règle que vous puissiez suivre les années suivantes. Comment font les écoles apostoliques des Jésuites, des Maristes, des Pères d'Issoudun? Il y a quelques risques à donner un mois, mais il faut aussi que les vocations soient un peu éprouvées, et puis ceux qui ne vont pas chez eux ne connaissent rien du monde et de la vie pratique. On pourrait peut-être adopter un mois en été et huit jours à Pâques…, ou seulement un mois en été. Informez-vous de ce qu'on fait ailleurs et rendez-moi compte.
Pour les jeunes Pères, si on ne dépasse pas une semaine, cela peut encore aller, mais il faut qu'on ait en vue de chercher des relations, des vocations, des ressources, et pas seulement le repos ou le plaisir.
Je n'aime pas trop votre maison sur le quai, cependant cela peut aller pour deux ou trois ans. Cherchez des ressources pour bâtir plus tard. Tenez bien les conseils de maison et exigez de tous le respect et l'obéissance. On doit voir N. S. dans les supérieurs. Votre dévoué
Jean du C. de J.
21. 07. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 12). P. Falleur
Cher fils,
J'irai mercredi à Clairef. Je rentrerai à S. Q. le 31. Je n'ai reçu ici encore aucun courrier de S. Q. Envoyez au P. Jeanroy ses 100f en retenant ce qui vous est dû. Préprarez vos comptes. Soyez régulier, exemplaire et vigilant.
Demandez ici au Fr. Ligori qu'il vous paie peu à peu les retards pour la dîme.
Votre dévoué L. D.
16. 08. 1901. B 20/8. 4 (inv. 311. 03). P. Richters
Cher fils,
Je suis heureux que votre santé soit rétablie. Vous faites beaucoup de bien à Engenho novo.
Nous avons vu M. de Menezes. Nous enverrons probablement deux Pères avec lui en novembre pour fortifier vos oeuvres.
L'école de Bergen-op-Zoom va bien. Elle aura encore 20 élèves à la rentrée. Priez bien pour les Boers, mais vous ne pouvez rien faire de plus pour eux. Notre Province hollandaise va bien se développer par l'école de Bergen-op-Zoom. Priez bien pour cette oeuvre.
Faites une bonne retraite. Je vous bénis affectueusement. Jean du C. de J.
23. 08. 1901. B 19/5 (inv. 260. 09). P. Kusters
Cher fils,
Il n'y a pas du tout à hésiter, les conseils dans nos maisons sont uniquement consultatifs, et non délibératifs. On ne doit pas voter, excepté quand il s'agit d'appeler quelqu'un aux ordres. Dites bien cela aux vôtres. Votre maison ne doit pas marcher autrement que les autres. Ne vous découragez jamais. Tout s'arrangera toujours avec la grâce de Dieu.
La retraite a lieu à Fourdrain du 8 au 15. Deux peuvent y venir, mais il faut prévenir le P. Falleur. Priez pour moi. Votre dévoué Jean du C. de J.
02. 09. 1901. B 19/5 (inv. 260. 10). P. Kusters
Cher fils,
Je vous envoie copie d'un chapitre des nouvelles Constitutions. Il n'y a que le Conseil général qui ait voix délibérative pour certains cas précis. Les Conseils locaux n'ont jamais que voix consultative.
Vous avez le Fr. Hugo, c'est sans doute pour les vacances seulement. Je suppose que vous me le rendrez pour le mettre aux études??
Nous commençons la retraite à Fourdrain le 8. Arrangez-vous pour faire tous la retraite d'un côté ou de l'autre et au moins cinq jours. Soyez bénis. Jean du C. de J.
18. 09. 1901. B 39/1 (inv. 669. 00). Ministre des cultes
Monsieur le Ministre;
J'ai l'honneur de solliciter du parlement pour la congrégation des prêtres du S. C. de Jésus l'autorisation prévue par l'art. 13 de la loi du 2 juillet 1900.
Un certain nombre de prêtres ont formé depuis quelques années, à St Quentin, une Société qui portait le nom de „Société des prêtres du S.C. de Jésus” et qui n'avait pas jusqu'à présent le caractère de congrégation, ses membres n'ayant pas de biens communs et occupant des immeubles prêtés par quelques prêtres dont ces immeubles sont les biens patrimoniaux.
Cette société demande à être autorisée à se former en congrégation. Si l'autorisation leur est accordée, les propriétaires mettront leurs biens en commun.
Comme l'indiquent les documents annexés à cette demande, la société a pour but les missions lointaines et un concours auxiliaire aux prêtres diocésains.
Elle compte seulement trois maisons en France. Elle a des missions au Congo et au Brésil, elle en prépare d'autres aux Etats-Unis et à l'Oubanghi.
Au Congo elle compte dix postes occupés soit par les missionnaires soit par des catéchistes, dans la région de Stanley-Falls. Au Brésil elle a deux stations dans la Province de Pernambuco.
La société a en outre une section belgo-hollandaise qui a son administration propre et son siège à Sittard (Hollande), où elle a obtenu du gouvernement hollandais la faveur de la personnalité civile.
Confiants dans la bienveillance du parlement, nous vous prions, Monsieur le Ministre, de lui présenter notre demande et d'agréer l'hommage de nos humbles respects. L. Dehon, directeur.
Statuts de la Congrégation des prêtres du S. Coeur de Jésus.
I. But de la Congrégation. Ce but est: De se consacrer aux oeuvres de l'apostolat, spécialement de recruter et de former des missionnaires pour l'étranger.
II. Direction de la Congrégation. Les établissements de la Congrégation figurent au tableau B. Le siège principal de la Congrégation est situé à St Quentin rue des frères Desains. Il est sous la direction du Supérieur Général assisté de son Conseil.
III. Etat des biens meubles et immeubles. La Congrégation ne possède pas actuellement de biens. Les membres occupent des immeubles qui sont la propriété personnelle de quelques propriétaires particuliers, comme l'indique le tableau B. Ils s'engagent, aussitôt après l'autorisation obtenue, à demander la cession, à la Congrégation autorisée, des immeubles dont ils peuvent disposer.
IV. Ressources. Les prêtres du Sacré-Coeur n'exigent rien des postulants qui demandent à faire partie de la Congrégation. Les ressources consistent dans les offrandes qu'ils reçoivent pour rémunérer les fonctions du ministère ecclésiastique exercée par eux, dans les honoraires de leurs messes et dans quelques allocations de la Congrégation de la Foi.
V. Juridiction épiscopale. Les membres de la Congrégation déclarent qu'ils acceptent la juridiction des Ordinaires à laquelle ils sont déjà soumis.
VI. Administration. L'administration intéreure de la Congrégation est dévolue aux supérieurs élus selon le réglement intérieur. Ces supérieurs sont toujours de nationalité française. Tous les mois ils se réunissent avec leurs conseillers pour trancher des affaires de la maison à laquelle ils appartiennent.
VII. Exclusion de l'Institut. Les Supérieurs pourront exclure du corps de la Congrégation les sujets qui donneraient lieu à des plaintes graves; mais ils ne prononceront cette exclusion que si elle est consentie par la majorité de leurs conseillers.
On cessera également d'appartenir à la Congrégation si l'on demande soi-même à s'en retirer. Ceux qui se trouveront dans ce cas et aussi les expulsés n'auront droit, à leur départ, à aucune indemnité pécunière ou autres, au moins en stricte justice, sauf les cas où une clause spéciale l'aurait établi au jour de leur entrée dans la Congrégation. Comme ils ne lui ont rien apporté à leur arrivée, ils ne peuvent rien exiger d'elle à leur départ.
Etat des biens et immeubles de la Société des Prêtres du S. C. de Jésus de St Quentin.
1°. A St Quentin. Maison-Mère, rue des frères Desains, 15.
La maison comprend deux parties: a). maison principale avec jardin potager sur un terrain de 700 mètres carrés environ. b). maison annexe avec jardin sur un terrain de 1.700 m. carrés.
La maison a) est propriété privée de M. l'abbé Albert Lobbé, desservant de la paroisse St Martin à St Quentin. La maison b) est propriété privée de M. le chanoine Dehon, supérieur des prêtres du S. Coeur.
Le mobilier appartient à M. le chanoine Dehon.
La Maison-Mère a comme dépendance une maison de campagne au village de Fourdrain pour les vacances des étudiants. Cette maison de campagne a dix hectares de terrain. Elle est la propriété privée de M. l'abbé Dupland, chapelain à Marsanne (Drôme). Le mobilier appartient à M. l'abbé Falleur, gérant de la maison.
Les ressources de la Maison-Mère sont les honoraires de messe des prêtres et les honoraires des services que rendent les prêtres comme auxiliaires du clergé diocésain.
2° Maison de recrutement ou école apostolique à Fayet (Aisne). La maison et son mobilier sont la propriété de M. l'abbé Orfila Legrand qui y habite. La maison est construite sur un terrain de 76 ares. Les ressources de l'établissement sont les pensions des élèves payées soit par les familles soit par quelques bienfaiteurs.
3° Maison d'études à Lille (Nord), rue des Stations 89. La maison appartient à trois propriétaires privés: M. le chanoine Dehon, M. l'abbé Octave Black, curé de Fayet (Aisne) et M. l'abbé Ernest Herr demeurant à Clairefontaine par Arlon (Belgique).
La maison est occupée par quelques étudiants de la Société des prêtres du S. Coeur et par quelques pensionnaires étudiants étrangers des facultés de Lille. Les ressources de la maison sont les pensions des étudiants.
Note. Dans notre institut la règle de pauvreté laisse à chacun la propriété de ses biens patrimoniaux dont il peut disposer librement par testament ou entre vifs.
C. Etat des Membres de la Société des Prêtres du Sacré-Coeur de Jésus de St Quentin.
Léon Dehon, né à La Capelle (Aisne) le 14 mars 1843.
Adrien Rasset, né à Juvincourt (Aisne), le 12 7bre 1843.
Eugène Paris, né à Buironfosse (Aisne) le 24 janvier 1858.
Ernest Herr, né à St Quentin (Aisne) le 23 oct. 1856.
Théodore Falleur, né à Effry (Aisne) le 17 juin 1857.
Orfila Legrand, né à Caumont (Aisne) le 9 juillet 1849.
Edmond Dessons, né à Sains (Aisne) le 9 sept. 1852.
Arthur Delgoffe, né à Chapelle St Laurent (Belgique), le 1er janvier 1861.
Emile Bertrand, né à Chemery (Marne) le 17 nov. 1863.
Auguste Blanc, né à Theys (Isère) le 21 février 1862.
Joseph Blanc, né à Theys (Isère) le 2 octobre 1864.
Joseph Déal, né à Cuinzier (Loire) le 27 mars 1867.
Sébastien Roth, né à Strasbourg (Alsace) le 12 nov. 1867.
Léon Prévot, né à Teil (Ardèche) le 9 nov. 1839.
Louis Lécart, né à Reims (Marne) le 11 mai 1856.
Edmond Jeanroy, né à Mangiennes (Meuse) le 1 sept. 1851.
Eugène Noiret, né à Busigny (Nord) le 16 sept. 1868.
Emile Grison, né à S. Julien (Meuse) le 24 déc. 1860.
Adrien Cottard, né à Sains (Aisne) le 5 mars 1868.
Jean Chatelain, né à S. Quentin (Aisne) le 5 janv. 1873.
Gaston Herbemont, né à Reims (Marne) le 5 oct. 1866.
Bernard Blancal, né à Villemur (Hte Garonne) le 1 mars 1826.
Louis Rattaire, né à Aiton (Savoie) le 12 oct. 1872.
Georges Bertrand, né à Chemery (Ardennes) le 30 mars 1872.
Nicolazs Gengler, né à Körich (Luxembourg) le 14 mars 1875.
Julien Lequeux, né à Sains (Aisne) le 15 sept. 1861.
Marius Ramade, né à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), le 11 sept. 1869.
Joseph Barth, né à Waleck (Alsace) le 6 oct. 1871.
Pierre Neyzen, né à Maastricht (Hollande) le 26 oct. 1873.
Jules Henz, né à Obershergheim (Alsace) le 18 janv. 1873.
Laurent Héberlé, né à Erlenbach (Alsace) le 8 août 1873.
Henri Noiret, né à Elaincourt (Nord) le 9 fév. 1875.
Edmong Gaborit, né à Paillé (Charente) le 20 nov. 1873.
Jules Coquizart, né à Villers S. Christophe (Aisne) le 16 mars 1866.
Jacques Reelyck, né à Bois-le -Duc (Hollande) le 19 mai 1847.
Henri Mulier, né à Quesnoy (Nord) le 15 août 1867.
Marius Maley, né à St Julien (Ardèche) le 16 oct. 1868.
Louis Duborgel, né à Chens (Hte Savoie) le 10 nov. 1877.
Edouard Aimond, né à Malancourt (Meuse) le 7 juillet 1877.
Alfred Pergent, né à Mangiennes (Meuse) le 31 janv. 1878.
Hippolyte Aubert, né au Havre (Seine Infér.) le 8 juin 1856.
Pierre Keyser, né à Schengen (Luxembourg) le 30 nov. 1870.
Frédéric Lambert, né à Besançon (Doubs) le 26 août 1874.
Henri Bodin, né à Saumur (Maine-et-Loire) le 10 juin 1872.
Emile Bousquet, né à Conques (Aveyron) le 22 août 1877.
François Dumont, né à Elvange (Luxembourg) le 3 déc. 1877.
Charles Munier, né à Paris le 23 déc. 1876.
Paul Jacquemin, né à Andelot (Jura) le 27 déc. 1875.
Il y a en outre une section belgo-hollandaise qui a son administration propre et son centre à Sittard (Hollande).
Liste des noms envoyés à M. le Directeur des Cultes, le 2 nov. 1901.
I. Maison de St Quentin: Léon Dehon, Adrien Rasset, Bernard Blancal, Auguste Blanc, Joseph Blanc, Louis Lécart, Adrien Delgoffe, Jules Combes, Georges Kanters, Xavier Thuet.
II. Maison de Fayet: Eugène Paris, directeur titulaire; Orfila Legrand, supérieur spirituel; Laurent Héberlé, chapelain; Joseph Barth, secrétaire; Jean Chatelain, professeur; Louis Rattaire, professeur; Léon Devillers, professeur; Joseph Godefroy, professeur; Joseph Huet, professeur; Sébastien Berbach, étudiant; Louis Richard, étudiant..
III. Maison de Lille: Emile Bertrand, Ncolas Gengler, Henri Mulier, Joseph Weiskopf, Raymond Raynaud, Edouard Aimond. Quelques pensionnaires, étudiants étrangers.
23. 09. 1901. B 19/5 (inv. 260. 11). P. Kusters
Mon cher ami,
Si Fr. Hugo vous est nécessaire, je n'insiste pas. C'est par intérêt pour lui et pour les Hollandais que je voulais le mettre à Rome. Si P. Servais vous est nécessaire, soit. Je voulais le mettre à Louvain, je vais essayer d'arranger les choses autrement à Louvain.
Bon courage. Je voudrais envoyer un Hollandais de plus au Brésil, mais P. Slangen ne croit pas pouvoir accepter. Je prie N. S. de vous bénir tous. Jean du C. de J.
N'est-ce pas trop 5 Pères et un scolastique pour 9 enfants!!!
26. 09. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 13). P. Falleur
Cher ami,
Je ne partirai sans doute pas lundi à 3h46. Vous pouvez donc retarder votre visite si vous voulez. Demandez de ma part à vos chers jeunes gens de faire chaque jour quelques travaux manuels pour la santé de leur âme et de leur corps. Il y a des arbres morts à scier, la régisserie à nettoyer, des terres à charrier, etc, etc. Tout vôtre L. D.
26. 09. 1901. B 19/5 (inv. 260. 12). P. Kusters
Cher fils,
J'écris au P. Servais d'aller vous rejoindre. Je pense que votre manière de faire est bonne. Vous serez béni.
Il faut que j'envoie quelqu'un au Brésil. P. Longin pourrait faire l'affaire, mais qui le remplacerait chez vous? Venhorst pourrait-il faire votre affaire? Répondez-moi de suite.
Je compte partir lundi pour Rome. Soyez tous bénis. Jean du C. de J.
26. 09. 1901. B. 106/3 (inv. ) M. Carlos de Menezes
+ 26 sept. 01
Mon cher monsieur,
Je retarde un peu mon départ. C'est seulement mardi à 3h que j'irai vous voir, si vous êtes libre.
Ma bonne volonté est toujours la même, mais je ne fais pas ce que je veux. C'est chez nous une règle que nous n'envoyons pas hors d'Europe ceux qui ne le désirent pas.
P. Angelus est toujours prêt à partir. Je cherche un second. Si je ne le trouve pas, je n'y puis rien.
Il resterait deux hypothèses : ou bien renoncer à tout, ou bien envoyer P. Angelus seul pour le moment et ennvoyer d'autres quand nous pourrons. Je ne puis pas forcer la Providence.
Je continue à chercher un homme de bonne volonté, parmi les nôtres. Je vous dirai le résultat mardi.
Je vous prie de croire à tout mon dévouement. L. Dehon.
03. 10. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 14). P. Falleur
Cher fils,
Me voici en route. Jusqu'à quand? Waldeck décidera.
Surtout envoyez mes cahiers et livres par colis recommandés. Je ne veux pas les perdre.
Si tout va bien, vous toucherez cette année: 1° de P. Modeste, 3.000f. 2° de P. Delloux, loyers: 3.500f; traitement des professeurs: 300 l'un; traitement de leurs messes. Pour que la pauvreté ne soit pas gâchée, entendez-vous de suite avec P. Delloux pour le régime de ses professeurs.
Touchez leurs traitements et messes, mais payez (plutôt largement) leurs frais, vêtements, etc.
J'ai vu M. de Menezes. Le départ pour le Brésil aura lieu le 20 nov. Il paie le voyage sur mer. J'aurai à payer le voyage jusqu'à Bordeaux. Vous vous y prêterez.
P. Angelus aura peut-être quelque chose de reste de Chazelles.
P. Longin vous demandera sans doute les frais.
Cherchez des bienfaiteurs et liquidez Dirani. C'est le plus urgent. Je vieillis.
Soyez tous bénis. Jean du C. de J.
03. 10. 1901. B. 106/3 (inv. ). M. Carlos de Menezes (Hotel d'Iéna, Aveue d'Iéna, Paris)
(carte postale
Rome 19 oct. 01
Mon cher monsieur, P. Angelus est encore à Chazelles près Metz pour 8 jours. Il ira ensuite au Val, où il séjournera une dizaine de jours. Agréez mes dévoués respects. L. Dehon.
04. 11. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 15). P. Falleur
Cher fils,
Bien pour les réponses. Je reviendrai sur les choses non finies. Il y a une autre série de réponses que j'attends d'urgence pour lettres à écrire au Canada, etc.
Pour les érables. 1° Planter de suite, ils souffrent. 2° Pas à portée des vaches qui les brouteraient. 3° Pas trop près du château. Un ou deux pour être vus de la rue par les passants, sur le bord du gros fossé (étang du milieu). Aux extrémités des grands haricots près du Saut de loup du côté de Brie. Sur la petite pelouse où se trouve le gros massif de rhododendron, en face de ce massif, près des arbres en approchant de la pâture à poules. Aux deux coins du grand étang près des bouquets d'arbres.
Qu'est-ce que le gamin que vous avez recruté pour la ferme? Est-il sûr?
Faites vous-même à Bloud et à Haton des propositions de publicité dans la Revue pour les livres dont ils enverraient un ex.
Avez-vous détruit les papiers inutiles? Où en êtes-vous avec Dirani? Remerciez Gaston Née.
„Facile contemnitur clericus qui saepe vocatus ad prandium, ire non recusat” S. Hier.
Remerciez Mme Malézieux pour les érables. Soyez béni. Jean du C. de J.
04. 11. 1901 (B 106/3) (inv. ). M. Carlos de Menezes
Rome, 3 Piazza Campitelli
4 nov. 01
Mon cher monsieur,
Je n'oublie pas de prier pour vous et pour toutes vos intentions, aujourd'hui jour de S. Charles.
Le jour du départ approche, je suppose que vous avez pu rencontrer le P. Angelus au Val.
Il y aura un autel portatif et d'autres objets pour le culte.
Je regrette que nous soyons dans un temps de crise en France, je serais allé passer un mois avec vous au Brésil. C'était une belle occasion pour le voyage. Mais il n'y faut pas penser dans l'état où est la France.
Je vous communique une petite lettre du P. Ludovicus. Pour le changement de l'évêque, je suppose que c'est une fausse nouvelle.
Vous aurez deux bons religieux, le P. Angelus et le fr. Longin. Ils aideront bien les deux autres.
J'écrirai au P. Maximin pour lui expliquer ses relations avec les deux Pères nouveaux.
Je vous offre mes dévoués respects. L. Dehon.
07. 11. 1901 (de Rome) B 20/8. 4 (inv. 311. 04). P. Richters
Mon cher ami,
J'ai reçu votre bonne lettre. Je sais que vous faites beaucoup de bien là-bas. Je vous envoie des confrères, le P. Angelus et le P. Longin (Heugten). Nous voulons essayer de développer notre oeuvre au Brésil.
Quelle joie ce sera pour vous d'être maintenant vraiment en famille! Le P. Angelus a déjà de l'expérience. Il vous encouragera. L'important est de bien nous sanctifier et de sauver des âmes.
Le P. Angelus sera supérieur de la petite communauté. Ces Pères vous porteront des nouvelles de l'Oeuvre et de la Hollande. Bon courage toujours. Je prie bien pour vous et vous bénis affectueusement. Jean du C. de J.
10. 11. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 16). P. Falleur
Cher ami, j'attends vos réponses. Remettez en état, si possible, les deux cadrans solaires. Rapportez la colonne en face du château derrière. Pour la plaque et l'aiguille, demandez le catalogue de l'ing.r Chevalier au Palais royal à Paris. J'aime beaucoup les cèdres. Plantez-en deux ou trois sur des pelouses où ne vont pas les animaux. Je vous ai envoyé une lettre recommandée. Votre dévoué L. D.
16. 11. 1901. B 20/4. 1 (inv. 294. 03). P. Falleur
Cher fils,
J'écris à P. Willibrod de vous envoyer 10 almanachs. Vous les distribuerez en y mettant ma carte: 1 à Monseigneur, 1 à mon frère, 1 à Mme Malézieux, 1 à Mr Arrachart, 1 à Melle Batteux, 1 à Mme Agombart, 1 à Melle Chamolin. ??? Votre dévoué L. D.
22. 11. 1901. B. 106/3 (inv. ). M. Carlos de Menezes
(carte postale, envoyée de Subiaco)
Je pense que vous ferez bien de demander un accord écrit, c'est toujous plus sûr. Votre dévoué. L. Dehon.
29. 11. 1901. B 19/5 (inv. 260. 13). P. Kusters
Mon cher ami, vous m'avez parlé d'une Revue, mais je veux vous rappeler encore que la Revue ne réussira pas sans une association. Les Allemands ont 3.000 abonnés à la Revue, parce qu'ils avaient d'abord cherché 6.000 assurés. Imitez ce qu'ils ont fait pour l'association, si vous voulez réussir pour la Revue. Autrement la Revue vous coûtera beaucoup d'argent pour rien. Soyez tous bénis. L. Dehon.
Novembre 1901. B 20/4.1 (inv. 294. 20). P. Falleur
J'ai vu un cadran (horloge) comme celui que nous avons au parloir de S. Jean à vendre pour 350f. Tâchez de tirer 350 ou 400f du nôtre. Parlez-en à M. Regnault. Ecrivez au besoin à quelque juif parisien. Simplifions nos affaires et payons nos dettes. Omnia propter Christum (Ph 3, 8). Jean du C. de J.
Bonne et sainte fête au P. Régis Coquisart.
12. 12. 1901 (Arch. Munic. Lyon, 130 II 8, année 1901). Marius Gonin
Rome, 12 déc. 01
Mon cher ami,
Vous m'avez bien compris : j'ai horreur de la polémique, mais j'ai cru devoir parler une fois fermement. Cela a pu aider à calmer un peu la tempête. N'en parlons plus.
Je tâcherai de vous envoyer quelque chose ces jours-ci.
Je suis heureux de voir M. Berne se remettre un peu.
Vous avez une grande mission à Lyon. Formez là un centre d'apostolat. Ayez des écrivains, des orateurs. Vous êtes des missionnaires.
Je suis maintenant rarement en France, je ne suis plus bien au courant de l'opinion, je ne pourrai pas continuer toujours à vous donner des articles. Je suis demi-belge et demi-italien. Nous verrons ce qu'il y a lieu de faire.
Bonnes fêtes de Noël. Croyez à tout mon dévouement.
L. Dehon
(130 II 8, année 1901)
21. 12. 1901 B 20/8. 6 (inv. 314. 17). P. Falleur
Cher fils,
1. Bien pour la lettre au P. Delloux.
2. Pour Brugelette??? Il faut peut-être attendre les expulsions de France? Le P. Jacques commencerait peut-être une petite succursale flammande??? En somme, prier et attendre.
3. Je ne connais pas assez M. Radot. 3 hypothèses: a) s'il a une vraie vocation, l'envoyer au noviciat; b) s'il n'a aucune vocation pour nous, le renvoyer chez lui; c) s'il a une vocation douteuse, une velléité, l'essayer, ou ??? le garder chez vous en l'occupant beaucoup, Le mettre à Sittard prof.r de français à l'école, ce qui permettrait à Fr. Aubert d'aller en théologie à Louvain…? Le mettre à Louvain ou à Lille, pour faire un bout de théologie en attendant…?
Peut-être que le P. Jacques l'utiliserait volontiers. Ce serait peut-être le mieux? Ecrivez vite à Clairef.
4. J'écris à Guillaume.
5. Je tiens toujours à ce que Fr. Britzen aille chez le curé.
6. Envoyez Berchmans faire un petit tour. Soyez bon pour lui. Fournissez-lui un confesseur.
Bonnes fêtes de Noël. Soyez tous bénis. Jean du C. de J.
25. 12. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 18). P. Falleur
Cher fils,
Je sors de l'audience du Pape, il bénit bien toute notre Oeuvre et toutes nos oeuvres…
Je pense tous les jours à nos finances. Il faut que nous méritions le secours de Dieu en observant bien les règles de la pauvreté.
Je crains que vous ne fassiez quelques dépenses de trop. J'attends vos comptes.
Quels journaux avez-vous? Deux suffisent. Vous en avez peut-être quatre: la Croix, Peuple français, Journal de S. Quentin, Justice sociale… N'en gardez que deux.
Je vais donner ma démission de membre du Comité de l'oeuvre des Cercles qui me coûte 20f par an. N'y a-t-il pas encore d'autres charges à supprimer?
Pourriez-vous visiter Mme Agombart et faire discrètement qu'elle sache que je ne suis pas encore sorti des dettes de S. Jean? Il me semble que si elle le savait elle donnerait de temps en temps quelques cents francs. Je vous bénis affectueusement. Jean du C. de J.
26. 12. 1901. B 20/8. 6 (inv. 314. 19). P. Falleur
Cher fils,
Soyons larges quand il le faut. Payer sans hésiter M. Loiseaux (75f). Dites au P. Delloue qu'il fallait un compte, que le sien est passable et que nous l'acceptons; qu'il veuille bien tenir en bon état maison et mobilier.
Fr. Berchmans va peut-être s'attacher à Bruxelles??? Fiat! J'ai répondu pour Guillaume, Chardot, etc.
A nouveau, bonne et sainte année. Soyez tous bénis. Jean du C. de J.
Renovamini spiritu mentis vostrae (Ep 4, 23).