1907

CORRESPONDANCE du PERE DEHON: ANNEE 1907

21. 01. 1907. B 20/7. 3 P. Falleur

(Lettre non retrouvée aux Archives. Résumé du P. Denis: „Faire distribuer les comptes rendus d'audience. Mr Harmel à Rome jusqu'au 2”)

25. 01. 1907 (de St Quentin) B 83/1. Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Je compatis bien à la grande perte que vous avez faite. Les anciens s'en vont. Ils ont rempli leur carrière et vont recevoir leur récompense. Ceux qui restent souffrent de la séparation. C'est un sacrifice à offrir avec les autres. La Sainte Vierge a passé ainsi, de longues années, privée de la compagnie de son Jésus et de St. Joseph et vivant avec un jeune disciple, St Jean.

Je me réjouis de vous voir recruter quelques bonnes petites âmes, qui consoleront Notre Seigneur, dans ces temps de scandale et de corruption.

Je suis revenu bien portant de mon long voyage, mais je suis sensible au froid. Il y avait + 30 degrés au Brésil, il y en a - 15 ici, cela fait une différence brusque de 45 degrés. C'est trop. Aussi je pense aller dans peu de jours à Rome, où je passerai trois mois. Ici je courrais trop de risques pour ma santé.

Nos missions vont bien au Brésil. Elles y font beaucoup de bien. Nous avons là une trentaine de missionnaires.

Malheureusement, la mauvaise presse, la presse juive et maçonnique, commence déjà là-bas une campagne contre le péril noir, contre l'envahissement des religieux.

Cela se produit aussi au Canada, qui était jusqu'à présent si bon. C'est le mot d'ordre des sectes dans le monde entier. C'est une préparation éloignée des luttes de l'Antéchrist.

Combien les oeuvres de réparation et d'immolation sont nécessaires pour consoler Notre-Seigneur et pour sauver quelques âmes dans ce déluge d'iniquités!

Soyons toujours unis dans la prière et le sacrifice. Agréez mes dévoués respects. L. Dehon.

30. 01. 1907. B 38/1. 3 (inv. 663. 03) Von Christierson

Mon cher confrère,

M. Chédaille me transmet votre bonne lettre. C'est avec un grand plaisir que je rentre en relations avec vous. Veuillez me donner des renseignements complémentaires.

I. Vous savez que nous sommes religieux. Nos Constitutions exigent que nous vivions en communauté. Nous pourrions donc détacher un prêtre seul pour un ministère provisoire seulement, et avec l'espoir qu'il y aura dans un avenir pas trop éloigné de l'ouvrage et du pain pour trois.

II. Pour la nationalité, quel est votre désir? Nous avons des Allemands, qui parlent aussi le français. Peuvent-ils faire votre affaire?

III. Pour les Soeurs, je suppose que vous les destinez à l'enseignement. Je tâcherai de trouver des Soeurs allemandes ou luxembourgeoises qui sachent l'allemand et le français.

IV. Votre climat est-il supportable? Vous êtes, je crois, plus au nord que Pétersbourg, mais le voisinage de la mer doit adoucir la température.

Prions la sainte Vierge de préparer les solutions.

Agréez mes salutations dévouées. L. Dehon.

18. 02. 1907. B 38/1. 4 (inv. 663. 04). Von Christierson

Mon cher confrère,

J'ai écrit aux Soeurs de la Doctrine chrétienne de Nancy de se mettre en rapports avec vous. Ce sont de bonnes Soeurs. Elles pourront vous donner des Alsaciennes et des Luxembourgeoises qui parlent allemand.

Pour nous, nous attendons quelques semaines. En mai, je vous enverrai un délégué, pour s'entendre avec vous. J'espère que tout s'arrangera.

Je vais partir pour Rome le 25. Mon adresse à Rome sera 17 Piazza Campitelli.

Prions les uns pour les autres. Votre bien dévoué L. Dehon.

Année 1907. B 18/7. 21 (inv. 215. 21). P. Böcker

Cher ami,

Je vous envoie le dimissoire. Vous pouvez recevoir le postulant Frère. Demandez la dispense d'âge au P. Barthélemy.

Je vais mieux et je compte partir pour Rome le 25. Votre bien dévoué L. Dehon.

5. 03. 1907 (de Rome) B 38/1. 5 (inv. 663. 05). Von Christierson

Mon cher confrère,

J'ai reçu votre bonne lettre du 23 fév.

Je verrai dans quelques jours M. Herzog et Mgr Gasparri: tâchez de conserver la propriété de l'église. Je pense que nous pourrons vous donner deux prêtres en été.

J'ai dit aux Soeurs de la Doctrine chrétienne de Nancy de se mettre en relations avec vous.

Je suis ici pour trois mois. En juin, je pourrais peut-être aller vous voir moi-même. Nous avons des trains faciles pour St Pétersbourg. Où faudrait-il loger à St Pétersbourg? Exige-t-on un passeport? Quel costume faut-il porter? Sans doute celui des prêtres allemands.

Je pense qu'avec la langue française on peut se tirer d'affaire à Pétersbourg.

Nous tâcherons de recruter quelques prêtres connaissant la langue slave. Où pourrions-nous en envoyer étudier cette langue. Peut-être à Cracovie?

Prions l'un pour l'autre. Votre dévoué L. Dehon.

05. 03. 1907. B 20/4. 1 (inv. 294. 51). P. Falleur

Cher ami,

I. J'ai donné 1.000f à P. Bartolomeo.

II. Puisque vous avez planté de beaux Pissardi, nous ne ferons pas la grotte pour le moment. Demandez quand même un devis. Mais il y a un fond de mur sale, à moitié peint. Que faire pour l'approprier?

III. Nettoyez mon jardin: pierres, échelles, bancs cassés, etc… Prenez un homme. Je ne veux pas loger dans un dépotoir.

IV. Et le grillage sur le mur?

V. Arrangez la cour des poules.

VI. Quelles nouvelles de Mons? Répondez-moi à tout.

VII. Et le grand livre?

Votre dévoué L. Dehon.

10. 03. 1907. B 23/1 B (inv. 475. 21). P. Falleur

Envoyez-moi ici six cordons. On est réduit à porter des ceintures.

Quelles nouvelles de Reims, de Metz, de Mons? Et le pavage et la cour, etc, etc.

Votre dévoué L. D.

11. 03. 1907. B 23/1 B (inv. 475. 22). P. Falleur

Trouvez-moi là-bas:

1°. Le fascicule de la Chronique du Sud-Est où il y a un article sur la Corporation ch. au Brésil (nov. ou déc.).

2° Un dictionnaire d'économie sociale: 1 vol. in gros in - 16.

Répondez à mes numéros. Votre dévoué L. D.

13. 03. 1907. B 18/7. 7 (inv. 215. 07). P. Böcker

Mon cher ami,

Ne vous laissez pas décourager pour de petites difficultés. Nous vous estimons tous au Conseil et nous sommes tous pour vous. Pour le postulat des jeunes gens, ils peuvent le faire à l'école ou au noviciat, cela est bien égal. J'avais dit qu'ils le feraient à l'école (avec deux conférences par semaine). En mon absence le Conseil a jugé qu'ils le feraient mieux au noviciat. Pour moi, c'est indifférent.

Il faut pardonner au P. Swidbertus ses inégalités de caractère.

Pour les vacances à donner à Pâques, c'est vous qui êtes juge. Vous pouvez consulter vos conseillers, mais c'est vous qui décidez.

Nous devons tous avoir des difficultés. La Providence le permet. Acceptons-les en esprit de sacrifice et de réparation. Votre bien dévoué L. Dehon.

18. 03. 1907. B 23/1 B (inv. 475. 07). P. Falleur

M. Mary m'écrit que vous allez m'envoyer une longue lettre, est-ce vrai? Je n'ai reçu ni la soutane ni les cordons. Vôtre. L. D.

20. 03. 1907. B 18/7. 8 (inv. 215. 08). P. Böcker

Mon cher ami,

La mesure que vous avez prise de commencer les classes à Pâques n'est pas sans inconvénients. Les changements de professeurs ne peuvent se faire qu'en septembre, après les ordinations et les professions, avec le placement général. Il y a donc des professeurs qui seront changés au milieu de l'année scolaire. N'est-ce pas un inconvénient?

Le P. Gotzes voudrait quitter l'enseignement et aller en Autriche, faut-il le laisser faire? Pouvez-vous vous passer de lui?

Je crois vous avoir déjà dit que j'aurai besoin du P. Goebels pour la maison d'Italie, mais je vous donnerai le P. Jonkmann à sa place.

J'espère que vos petits ennuis sont dissipés. Votre bien dévoué L. Dehon.

21. 03. 1907. B 20/8. 6 (inv. 314. 23). P. Falleur

Mon cher ami,

Mr Mary m'écrit que Mme Meuret a visité la maison, elle aura pu admirer la foire qui orne d'ordinaire le corridor du premier, le dépotoir municipal au jardin, les bancs cassés, les échelles renversées, etc, etc. Je retrouverai sans doute encore tout cela à ma rentrée qui va venir vite. Le temps est si rapide.

Avez-vous figuré aux cérémonies de la Basilique? Et M. Hérouart? Et Mons? Je donnerai à la fin du mois ce qu'il faut au P. Dessons. Et le moulin? Et le grand livre?

Rien de nouveau ici, pas même une soutane nouvelle.

Prenez pour marmiton le jeune Glad, 18 ans, postulant Frère. Il sait le français. L'Alsacien sera mieux à Louvain ou à Manage, ou à Claref. Votre dévoué L. Dehon.

23. 03. 1907. B 23/1 B (inv. 475. 24). P. Falleur

La soutane est venue, elle va bien sauf le col que je fais arranger ici. Et les cordes? Les uns ont une ceinture, les autres rien, c'est peu esthétique. Et nos affaires? Votre dévoué L. D.

31. 03. 1907. B 23/1 B (inv. 475. 25). P. Falleur

Allez avant P. Lecart. Prévenez-le. Passe pour Lesueur. Voyez Mons. Votre dévoué L. D.

01. 04. 1907. B 20/8. 8 (inv. 316. 08). P. Hamacher

Mon cher ami,

Si c'est nécessaire, je ne refuse pas au P. Formans d'aller à Aix-la-Chapelle. Dites-lui seulement d'y rester le moins possible.

Quand vous serez prêt à fonder à Eger ou ailleurs au diocèse de Prague, je pense que nous pourrons vous donner le P. Gotzes ou un autre.

Je compte bien aller vous voir cet été. De Prague j'irai peut-être jusqu'à Pétersbourg et Helsingfors (en Finlande), où il est question de faire une petite fondation.

J'ai vu le St Père, il s'intéresse à toutes nos oeuvres et les bénit toutes. Continuons à faire le bien modestement et prudemment. Je vous bénis tous trois. Votre bien dévoué L. Dehon.

04. 04. 1907. B 23/1 B (inv. 475. 26). P. Falleur

Le manteau et le volume sont arrivés mais les cordons sont toujours invisibles. 3 ou 6 suffisent. Votre dévoué L. D.

05. 04. 1907. B 18/7. 9 (inv. 215. 09). P. Böcker

Mon cher ami,

J'écris au P. Kohl d'aller vous aider quand il pourra.

. Dites au cher P. Goebels que nous n'avons pas besoin de lui en Italie avant le mois d'août. Il faut d'abord restaurer la maison.

. J'autorise le P. Herr à se caser comme chapelain d'un couvent, s'il trouve une place.

. Qu'est-ce qu'il en est du P. Hekmes? En avez-vous besoin?

. Les rhétoriciens peuvent prendre la soutane, pour faire un postulat sérieux.

J'espère que vous avez une bonne rentrée. Le St Père vous a bien tous bénis et je le fais aussi.

Votre bien dévoué L. Dehon.

08. 04. 1907. B 83/1 Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Je m'unis à vos fêtes jubilaires. C'est déjà un long espace, cinquante ans! Que de grâces reçues! Comme N. S. a été bon pour vous, en vous conservant et en agréant vos sacrifices!

L'oeuvre de la sainte fondatrice est maintenant bien établie, elle ne périra plus.

La belle poésie que vous m'envoyez exprime bien tout cela: actions de grâces, humilité, pieuses résolutions. Telles doivent être nos dispositions. Je remercie la Soeur si bien inspirée d'avoir pensé aux Prêtres victimes du S. Coeur.

Continuons à offrir nos humbles immolations au divin Coeur de Jésus.

Je prends part à votre joie et je prie à toutes vos intentions. Je n'oublie pas la chère Soeur Marie du Cénacle. Je crois qu'elle me doit une lettre.

Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.

17. 04. 1907. B 20/4. 1 (inv. 294. 52). P. Falleur

Mon cher ami,

Ci-contre un projet d'armoiries. Nous voici au 17 av., faites bêcher, semer, planter mon jardin. Achetez un tombereau ou deux de fumier. Je voudrais trouver une maison un peu gaie en rentrant. C'est bon pour la santé. Ne laissez pas moisir mes chambres. Faites-y entrer l'air et le soleil. Votre bien dévoué L. Dehon.

(sur deux coupures représentant une vignette, un lion et un ours, et commentaire): Un supérieur et son économe. Chaque animal a ses défauts. Au fond ils s'aiment bien, ils ouvrent les bras pour s'embrasser.

21. 04. 1907. B23/ 1 B (inv. 475. 28). P. Falleur

(Sur une carte de Lourdes) Vous pouvez aller là-bas avant P. M. Vous annoncerez sa bonne visite. L. D.

23. 04. 1907. B 38/1. 6 (inv. 663. 06). Von Christierson

Mon cher Monsieur,

Les Soeurs de Nancy n'ont pas de sujets disponibles. J'ai parlé aux Soeurs franciscaines missionnaires de Marie, elles doivent vous écrire. Mais, en somme, vous ferez bien d'accepter les Dames que vous offre le P. Berthier. Il y a en France des Sociétés de Dames qui mènent la vie religieuse sans en avoir ni l'extérieur ni le costume, v. g. les Dames du Coeur Eucharistique, les Dames de S. François de Sales. C'est sans doute cela que vous offre le P. Berthier, acceptez-les.

Pour les Pères, il faut que je vous voie, ou bien désirez-vous que j'en envoie un dès maintenant? Je pourrais vous envoyer un Luxembourgeois que vous avez connu à St Sulpice, le P. Heckmes. Vous convient-il? Il sait l'allemand et le français, il apprendrait vite le suédois. Je pourrais peut-être vous en préparer un autre qui irait d'abord apprendre le slave à Prague ou à Cracovie.

Si je vais vous voir, ce sera par Pétersbourg, les Français ne sont pas suspects. Ou bien, j'irais par mer et je reviendrai par Pétersbourg. Je suis ici jusqu'au 10 juin.

Je viens de voir M. Herzog. Il vous a écrit. Il a remis le mémoire à Mgr Gasparri. Il pense que c'est une affaire qui prendra du temps. Je prie à vos intentions. Votre tout dévoué. L. Dehon.

Les Soeurs de S. Joseph de Chambéry ont un noviciat au Danemark. Vous en auriez facilement.

28. 04. 1907. B 21. 9a (inv. 471. 16). Fr. Blandin

Cher ami,

Bonne fête de St Athanase. Comment allez-vous? Qu'est-ce que c'est que vos projets avec Fr. Boudet?

J'ai vu le St Père, il nous bénit et nous encourage. Il m'a dit: restez en France autant que possible par petits groupes de 2 ou 3. Entrevoyez-vous quelques moyens de réaliser cela?

Avez-vous des nouvelles de vos voisins, MM. Prat et Muller?

L'école de S. Clément va se transporter à Mons. Elle sera bien plus au large qu'à Manage. Elle aura place pour 60 enfants. Envoyez-lui en 3 ou 4. P. Mathias compte sur vous.

J'ai ici deux meusiens, Pointeaux et Guillaume. Ils vont bien. Ils ont fait jeudi 50 kilomètres à pied pour aller à Tusculum et revenir.

Pointeaux sera tonsuré et Guillaume minoré à la Trinité. Ducamp rentre à Issy. Plissonneaux va revenir. Son frère s'engage et le libère. Prions l'un pour l'autre. Votre dévoué L. Dehon

03. 05. 1907. B 19/3 B (inv. 234. 02). P. Wiese

Mon cher ami,

Soyez sans inquiétude. La bonne Providence arrangera tout. Reposez-vous un peu, puis allez à Sittard aider le P. André. Le P. Storms fait ses préparatifs de départ.

Je ne vous en veux pas du tout. Je comprends que vous ayez eu de la peine à quitter un ministère fructueux où vous aviez des consolations. Ce sacrifice vous vaudra beaucoup de grâces. Vous vous reposerez à Sittard.

Pour l'organisation des deux noviciats, le Conseil a grâce d'état, il arrangera tout pour le mieux. En vous associant à la direction des novices, nous vous donnons un poste de confiance. Je vous bénis paternellement. Votre dévoué L. Dehon.

12. 05. 1907. B 38/1. 7 (inv. 663. 07). Von Christierson

Mon cher confrère,

J'espère que vous avez de bonnes nouvelles pour les religieuses ou pour les Dames qui doivent les remplacer.

Pour les prêtres, je dois vous demander un renseignement complémentaire.

Nous ne pouvons pas comme des séculiers aller au loin vivre de la vie séculière sans règle. Nos Constitutions veulent que nous vivions au moins trois avec nos exercices communs. Nous pouvons à la rigueur détacher un ou deux prêtres pour commencer une oeuvre, mais cela doit être avec la perspective d'arriver à une organisation plus religieuse. Cet espoir existe-t-il pour nous en Finlande? Quels sont vos projets? Si vous pensez nous mettre un ici et un là, cela ne concorde pas avec notre règle.

Il vaudrait mieux dans ce cas que vous demandiez un ou deux prêtres séculiers à un évêque, par exemple à celui de Luxembourg, ou à celui de Namur.

Pouvez-vous compter sur la tolérance du gouvernement?

Prions bien pour vos projets. Agréez mes dévoués respects. L. Dehon.

01. 06. 1907 (de Monteleone en Calabre) B 21/9a (inv. 471. 17). Fr. Blandin

Mon cher ami,

Je suis venu assister aux premières messes d'Ottavio. Je vais l'installer à notre nouvelle école de Bergamo. Le 12, je rentrerai à St Quentin. J'y aurai mon domicile principal tout l'été, mais je m'absenterai assez souvent. Venez me voir, mais écrivez-moi d'avance.

Nous verrons pour le placement du cher M. Boudet. S'il a quelques jours libres, il peut aller à Morgemoulin. Ducamp est à Issy, il sera sous-diacre à Noël. Comte va l'être ces jours-ci.

Devillers est à Louvain. Pointeaux a eu la tonsure à la Trinité à Rome. Guillaume est aussi à Rome, il est minoré. Louvain nous a donné 11 prêtres le 25 mai. C'est encore peu pour tous nos besoins. Nous nous reverrons et nous causerons de tout le bien à faire.

La maison de St Clément (Manage) va se transporter à Mons. Ce sera plus vaste et plus près de St Quentin. Nous tâcherons d'augmenter le recrutement français, vous nous y aiderez.

Ici le pays est bien. Les volcans font relâche depuis quelques jours. Il y a deux semaines que le sol n'a pas tremblé. Les maisons sont crevassées et les églises à demi ruinées, mais les orangers et les oliviers sont en fleurs.

On va commencer la moisson, et cependant la température n'est pas brûlante, elle est adoucie par la brise de la mer. Il y a même ici des chênes, des hêtres et des peupliers comme à Etain. Le peuple a beaucoup de foi et un peu de superstition.

Sanctifiez les âmes là-bas et exorcisez la France. Au revoir. Votre bien dévoué L. Dehon.

10. 06. 1907 (de Bergamo) B 107/4 (inv. 0116403). Abbé Billet

J'ai installé ici notre maison italienne. J'espère vous voir mercredi à Pairs.

Votre dévoué. L. Dehon.

18. 06. 1907 (de Bruxelles) B 18/7. 10 (inv. 215. 10). P. Böcker

Mon cher ami,

Vous ne deviez pas laisser partir le P. Gotzes si vous aviez encore besoin de lui. Vous deviez m'en référer. Je vous ai envoyé sa lettre pour que vous régliez son départ suivant vos besoins. S'il a agi en dehors de vous, il doit être sévèrement blâmé.

J'irai vous voir dans quelques jours. Votre bien dévoué L. Dehon.

19. 06. 1907. B 18/7. 11 (inv. 215. 11). P. Böcker

Mon cher ami,

Nos lettres se sont croisées. Si vous avez encore besoin du P. Gotzes jusqu'aux vacances, rappelez-le. Il ne doit rien décider sans vous. Votre bien dévoué L. Dehon.

22. 06. 1907. B 18/7. 12 (inv. 215. 12). P. Böcker

Mon cher ami,

Je vous laisse libre pour le P. Gotzes. Si vous avez tout à fait besoin de lui, gardez-le. Si vous pouvez le remplacer par le P. Goebels ou par un autre, laissez-le partir.

J'espère aller vous voir dans huit jours. Votre bien dévoué L. Dehon.

02. 07. 1907. B 38/1. 8 (inv. 663. 08). Von Christierson

Mon cher confrère,

Je suis embarrassé. M. Heckmes est devenu malade. Je cherche un autre prêtre de bonne volonté pour vous l'envoyer. Si je le trouve, j'irai peut-être le conduire. Je vous donnerai des nouvelles très prochainement. Je ne sais rien des Soeurs.

Vous pouvez toujours m'écrire à St Quentin. Votre dévoué L. Dehon.

06. 07. 1907. B 105/3. 2 (inv. 0115. 228). Cardinal ( ?).

Eminence Révérendissime,

Le Saint Siège nous a demandé d'éloigner les quelques Soeurs de diverses congrégations qui nous aidaient dans trois de nos maisons d'enseignement. C'est chose faite. Les dernières vont partir le 5 et le 15 août. Nous avons la ferme volonté d'obéir exactement.

Daignez agréer, Eminence, l'hommage de mon très humble et respectueux dévouement,

   L. Dehon, sup. des Prêtres du S. Coeur.
   Saint-Quentin, 6 juillet 1907.

07. 07. 1907. B 38/1. 9 (inv. 663. 09). Von Christierson

Cher Monsieur,

Je crois que nous sommes en bonne voie. J'ai un sujet à vous offrir. Le P. Müller va être prêtre le 10 août. Il est de Hanovre. C'est actuellement en Prusse, mais vous savez que les Hanovriens continuent à protester contre l'annexion. Sa soeur est religieuse de St Joseph de Chambéry à Christiansand (Norvège). Il ira la voir et de là il passerait chez vous par Stockholm. Il vous arriverait vers le 20 septembre. Le voulez-vous? Il sait l'allemand, le français, il apprendra le suédois. Il est calme et bon religieux.

Avez-vous des nouvelles des Soeurs?

Est-il bien utile que j'aille vous voir? Ce serait à la fin de juillet. J'ai le passeport. Prions pour faire la volonté de Dieu. Votre bien dévoué L. Dehon.

10. 07. 1907 (de Bruxelles) B 38/1. 10 (inv. 663. 10). Von Christierson

Mon cher Monsieur,

Je vous confirme ma dernière lettre. Nos affaires s'arrangent. Je vais aller vous voir. Je compte arriver le 30 ou le 31 juillet venant de Pétersbourg. je vous aviserai par dépêche. J'aurai un jeune prêtre comme compagnon de voyage.

Le prêtre que je vous destine, le P. Müller, hanovrien, vous arrivera vers le 20 sept.

Si vous n'avez pas des franciscaines, vous aurez facilement des Soeurs de St Joseph de Chambéry, elles sont déjà au Danemark et en Norvège.

A bientôt. Je pense que la Providence nous est favorable. Votre dévoué L. Dehon.

10. 07. 1907. B 20/8. 8 (inv. 316. 07). P. Hamacher

Cher ami,

Voici mes projets, j'espère qu'ils ne vous gêneront pas trop.

Je pars d'ici le 23. Je vais d'abord en Finlande (Helsingfors) pour préparer une fondation. J'emmène le P. Gotzes avec moi pour ce voyage un peu difficile. Nous revenons ensemble à Eichwald vers le 6 août.

Je serai en costume de prêtre anglais ou allemand. Cela peut-il aller?

Le P. Janssens m'écrit pour deux choses: 1° peut-il revenir maintenant à Sittard? 2° peut-il passer par Prague et Vienne? Je vous laisse la décision. Répondez-lui sur les deux points. Je ne lui refuse pas ce voyage s'il trouve les ressources.

A bientôt. Votre bien dévoué L. Dehon.

15. 07. 1907 (de St Quentin) B 83/1 Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

J'irai prier avec vous le 22. J'ai retardé mon départ pour l'Allemagne jusqu'au 23.

J'ai la confiance que notre bonne novice consolera N. S.

J'ai remis à sa maman le prix de son anneau afin de participer un peu aux frais de ses saintes épousailles. Encouragez-la de ma part. J'unis mes faibles prières à celles de sa retraite.

Union de prières et d'immolation au Coeur de Jésus.

A bientôt. Agréez mes respectueux hommages. L. Dehon.

17. 07. 1907. B 38/1. 1 (inv. 663. 01). Von Christierson

Télégramme: Impossible venir Sittard.

17. 07. 1907. B 18/7. 13 (inv. 215. 13). P. Böcker

Mon cher ami,

Nous ne trouvons pas facilement une solution pour organiser la maison de Sittard.

Le P. Peters ne croit pas pouvoir accepter d'être recteur à cause de sa santé. Le P. Philippe paraît nécessaire à Luxembourg. Que faire?

On pourrait mettre le P. Wiese recteur de la maison et vous mettre à la tête du noviciat. Qu'en pensez-vous? Avez-vous quelque objection grave à faire valoir? Aidez-nous à trouver une solution. Votre bien dévoué L. Dehon.

19. 07. 1907. B 18/7. 14 (inv. 215. 14). P. Böcker

Mon cher ami,

Je ne sais pas quand vous finissez l'année scolaire. Vous savez que nous destinons le P. Hames à Clairefontaine. Veuillez le prévenir qu'il s'arrange pour y aller quand vous n'aurez plus besoin de lui.

Il faut un Père de plus à Eischwald. Le P. Diemer a dû offrir ses services au P. Séverin. A-t-il reçu une réponse? Si le P. Diemer n'y va pas, il me semble que c'est le P. Blees qui ferait le mieux, vous lui diriez d'y aller aussitôt qu'il serait libre.

J'attends votre réponse au sujet du noviciat. Je vais demain à Bruxelles jusqu'à mardi.

Votre bien dévoué L. Dehon.

23. 07. 1907. B 38/1. 11 (inv. 663. 11). Von Christierson

Mon cher confrère,

J'irai quand même vous voir dans quelques jours avec un jeune prêtre. Cela ne vous engage à rien. Je pense que nous irons par Pétersbourg. Je vous aviserai avant d'arriver.

Agréez mes saluts distingués. L. Dehon

Je pars d'abord pour la Bohème.

23. 07. 1907. B 20/4. 1 (inv. 294. 53). P. Falleur

Cher ami,

J'ai renvoyé la pièce, dimanche, à M. Arrachart. Pour Boudet, manger au vicariat jamais. A St Jean ou au S. Coeur, à midi. S'il loge au Patronage, il peut faire son café le matin et ses oeufs le soir. Voyer Mgr à S. Jean. Dites-lui que je puis donner M. Boudet au Patronage (ou à S. Martin); que pour les deux missionnaires, je les préparerai et pourrai probablement les donner dans quelques mois. Votre dévoué L. Dehon.

26. 07. 1907 (de Berlin) B 20/4. 1 (inv. 294. 54). P. Falleur

Cher ami,

Il faut envoyer quelque chose (etwas) à Joseph Bernauer, mais pas tout ce qu'il demande. Envoyez-lui 500f et dites-lui que je voudrais bien faire mieux mais que le liquidateur m'a dépouillé et menace de recommencer.

Je vais aujourd'hui à Eichwald-Teplitz. Je m'habitue à mon nouveau costume, j'y serai fait quand on nous l'imposera en France.

J'irai probablement à Pétersbourg et Helsingfors, si le P. Gotzes obtient le passeport pour m'accompagner. C'est difficile d'entrer en Russie.

Veillez à tout, dans la prudence et la modestie. Votre dévoué L. Dehon.

29. 07. 1907 (de Eichwald, Autriche) B 43/5 - D (inv. 733. 07). P. Falleur

Payez à P. Morel le prix du costume… Rappelez à l'avoué de revoir les comptes liquidateurs. Les frais du liquid. ne sont pas privilégiés. S'il y a à perdre, il doit partager la perte proportionnellement. Votre dévoué L. D.

J'espère rentrer le 13 à Brux. ou à St Q.

06. 08. 1907 (de Helsingfors) B 23/1 B (inv. 475. 27). P. Falleur

Tout va bien jusqu'ici. Pays superbe: jours longs et clairs, temps doux. Demain Russie!?

Retour vers le 15. Amitiés. L. D.

15. 08. 1907 (de Bruxelles) B 104/1. Von Christierson

Mon cher Monsieur,

Je ne désespère pas de vous aider. Nous aurons conseil après-demain. Je m'informe aussi pour des Soeurs. A défaut du P. Thoss, j'espère en avoir un autre.

Prions la sainte Vierge de venir au secours de la Finlande. Saluez votre vénérable mère.

Votre dévoué L. Dehon.

16. 08. 1907. B 38/1. 12 (inv. 663. 12). Von Christierson

Mon cher confrère,

J'ai un homme à vous donner, un Hollandais, le P. Van Gysel. Il a étudié trois ans à Paris et un an à Rome. Il est licencié en théologie. Sachant bien le hollandais et un peu l'allemand, il saura vite le suédois. Il parle le français comme un français. Il sait un peu l'italien.

Nous le destinions à devenir professeur de théologie. Il a trente ans. Il est prêt à partir. Répondez-loi à St Quentin, lettre ou dépêche.

Comme ressources, nous ne sommes pas exigeants. Si j'ai bien compris, vous le logerez dans votre quartier et vous le nourrirez chez vous. Il aura ses messes pour ses frais accessoires (vêtements, voyages, etc.). Nous nous intéresserons à vos oeuvres. La Hollande pourra fournir quelques petites ressources. Le Père trouvera ici des messes pour lui et pour vous, si vous en voulez.

Nous cherchons aussi des Soeurs. Cherchez vous aussi de votre côté.

Votre bien dévoué L. Dehon.

17. 08. 1907. B 38. 1. 2 (inv. 663. 02). Von Christierson

Télégramme: Avons quelqu'un pour vous. Lettre suit. Dehon.

25. 08. 1907. B 38/1. 13 (inv. 663. 13). Von Christierson

Mon cher confrère,

Le Père Van Gysel a besoin de quelques jours pour ses préparatifs: achat de vêtements, visite à sa famille etc. Il s'embarquera le 11 à Stettin. Vous le verrez arriver le 13.

Dans un an vous pourrez avoir le P. Thoss ou un autre, et vous pouvez commencer des négociations à Rome. Demandez formellement une Préfecture apostolique avant qu'on ait pourvu à l'évêché de Mohilev. C'est plus facile.

Je n'ai pas encore de réponse de M. Boyreau. Espérons. Je n'ai pas reçu les photographies. Saluez Mme votre mère. Votre bien dévoué L. Dehon.

02. 09. 1907. B 18/7. 15 (inv. 215. 15). P. Böcker

Mon cher ami,

Le P. Keller va en Autriche. Le P. Hames est demandé avec instance à Clairef. et à Luxembourg. Il faut faire quelque sacrifice pour la maison de Clairef. qui a besoin d'être relevée. On peut vous donner un ou deux scolastiques.

Chez les Jésuites, tous les scolastiques font trois ans d'enseignement. Ce sont de bons éducateurs, imitons-les. Votre dévoué L. Dehon.

03. 09. 1907. B 38/1. 14 (inv. 663. 14). Von Christierson

Mon cher confrère,

Le P. Van Gysel se prépare. J'écris de plusieurs côtés pour avoir des Soeurs et je n'arrive pas.

Mais patience, la Providence a ses heures. Je cherche encore en France et en Belgique. Nous arriverons au but. Prions la sainte Vierge de nous aider. Mes respects à votre bonne mère. Agréez mes amitiés dévouées. L. Dehon.

Pensez à nos photographies.

04. 09. 1907. B 104/1 Von Christierson

J'ai bien reçu les dix photographies. Merci. Travaillons au développement des oeuvres là-bas.

Votre dévoué L. Dehon.

05. 09. 1907. B 18/7. 16 (inv. 215. 16). P. Böcker

Mon cher ami,

Pour les derniers arrangements, il est nécessaire que je vous voie avec le P. Wiese. Venez à Clairefontaine. Je vous verrai après le Conseil mardi matin à 10 heures. Vous pourriez aller coucher lundi à Luxembourg, parce qu'il y aura peu de place à Clairefontaine. A bientôt.

Votre dévoué. L. Dehon.

08. 09. 1907. B 107/1 (inv. 0116207). Aux anciens élèves de Saint-Jean

(Extrait du Bulletin annuel de l'association amicale des Anciens Elèves de l'Institution Saint-Jean ; 24ème année, 8 septembre 1907, pp. 32 - 39).

Discours du Père Dehon :

Je n'ai qu'à développer et à commenter les excellents conseils que vient de vous donner Monsieur Rigault. Il vous a recommandé le zèle, l'ardeur pour le bien. Il ne faut pas, certes, que vous soyez, mes chers amis, de cette catégorie de jeunes hommes que Mgr d'Hulst, dans je ne sais plus quelle circonstance, stigmatisait avec amertume du qualificatif de jeunes-vieux. Restez toujours jeunes par le cœur, par l'action, par le zèle !

Il pourra se faire que ce zèle soit parfois un peu excessif, téméraire, intempérant, inconsidéré. La jeunesse a les défauts de ses qualités et Bossuet lui-même, cet admirable connaisseur de la nature humaine, semble parler de ces défauts avec une secrète sympathie dans le célèbre portrait qu'il nous a tracé de la jeunesse à propos de saint Bernard : « Vous dirai-je… ce que c'est qu'un jeune homme de vingt-deux ans ? Quelle ardeur, quelle impatience, quelle impétuosité de désirs ! Cette force, cette vigueur, ce sang chaud et bouillant, semblable à un vin fumeux ne leur permet rien de rassis, ni de modéré ». Mais l'exubérance est préférable à l'inertie et à l'indigence ; l'excès accuse une plénitude de vie, de force, une vigueur qu'il est plus aisé de réduire que de produire du néant.

Autour de nous il y a trop d'égoïstes, de sceptiques, d'utilitaristes et de blasés.

Nous avons élevé et formé ici, vous rappelais-je l'an dernier, les fils de familles influentes de la circonscription. Si nous avions su multiplier, grouper et soutenir nos initiatives et nos efforts, l'arrondissement de Saint-Quentin serait à nous. L'autorité, le crédit de la classe à laquelle vous appartenez ont notablement diminué mais votre influence est encore appréciable pourtant, puisqu'un député de la région me faisait, il y a quelque temps déjà, cette déclaration flatteuse : « Ce sont vos anciens élèves qui ont déterminé mon élection ».

Il faut donc accroître, étendre et affermir cette influence et c'est ce qui doit stimuler votre zèle, chers amis. Prenez la résolution d'exciter en vous une vaillante ardeur pour les causes justes et opportunes. Soyez jeunes, en un mot !

Pourquoi l'action catholique a-t-elle eu si peu de résultats ? C'est parce que nous sommes restés trop longtemps attachés de cœur à des traditions respectables mais périmées, à des institutions tombées en désuétude et que nous n'avons pas su assez tôt prendre conscience de notre devoir social.

Les aspirations dominantes, foncières et persistantes du peuple se peuvent réduire à trois. Il veut résolument, opiniâtrement le maintien du gouvernement représentatif qui réalise (en principe au moins) l'égalité politique ; il veut la liberté d'association et les réformes sociales. Si le peuple se rend compte que nous sommes sincèrement (et résolument aussi) disposés à appuyer ses vœux et ses réclamations, il nous reviendra à la longue. Mais s'il nous soupçonne d'être contraires et hostiles à ses revendications, il se détournera de nous et continuera à maudire et à mépriser une société religieuse dans laquelle il ne voit qu'une étrangère alliée des heureux de ce monde et ennemie du progrès social.

La multitude n'est pas antichrétienne. On ne saurait opérer si facilement l'ablation de l'âme d'une race, chevillée en elle par 1.500 ans de christianisme. La multitude est achrétienne comme elle est amorale. Et elle est ceci et cela par suite de son ignorance, de sa crédulité, de sa versatilité, de sa facilité à se laisser séduire par les enchanteurs Merlins du socialisme, par les prophètes d'un bonheur prochain et d'un nouvel âge d'or. Eh bien ! il faut instruire le peuple, lui débarrasser le cerveau de ses préjugés, de ses sophismes, de ses utopies et de ses chimères, lui inculquer les principes du juste et de l'honnête, tirés des nécessités objectives et de la nature des choses, travailler avec lui à la préparation des réformes réalisables et l'amener à comprendre qu'il n'y aura jamais d'ordre et de paix publique possibles sans moralité ni de moralité sans une religion qui en soit à la fois le fondement, la règle, l'inspiration et la sanction.

Si les catholiques et le clergé s'étaient, depuis trente ans, associés délibérément et de bon cœur, au mouvement accentué du progrès social, ils auraient aujourd'hui l'influence et l'ascendant qui leur manquent. Ce mouvement est légitime. Le peuple a pris conscience de sa dignité et de ses droits. Il veut se relever de l'état humilié où il a été si longtemps réduit. Et s'il préfère au salariat le système de la coopération et en politique la république à la monarchie, quoi d'étonnant à cela ? C'est que, dans la république, dans la coopérative, le citoyen, le travailleur qui n'était rien jadis, se sent quelque chose, sait qu'il peut être un agent éclairé, conscient et libre de l'amélioration de son sort. Eh bien, ayons le courage de reconnaître, de rectifier les droits du peuple, mais ne négligeons pas non plus de lui enseigner que ces droits ont leurs limites et leur contrepoids dans les devoirs de justice, d'équité, de modération, de fraternité.

Pour ce qui est de la question religieuse et des relations entre l'Eglise et l'Etat, nous aurions désiré, puisque l'union entre les deux puissances était devenue, en fait, intolérable, une séparation honnête et vraiment libérale comme elle a été réalisée au Brésil, par exemple. La république fédérative du Brésil a laissé aux évêchés, aux séminaires, aux paroisses, aux associations religieuses leurs biens précédemment acquis. Elle s'est contentée de prononcer : Désormais nous ne considérons plus l'Eglise catholique comme institution officielle ; nous ne rémunérerons plus les services des officiers du culte mais nous vous laissons entière liberté d'action et de propagande, à condition que vous ne troubliez pas l'ordre et la tranquillité publique. Et, ce faisant, nous ne violons aucun contrat, aucune convention, aucun concordat. Nous vivrons chacun dans notre « département ». Séparons-nous à l'amiable et restons bons amis !- Voilà comme doit s'exprimer une république vraiment libérale, une république athénienne. Voilà quel devrait être le statut de l'Eglise catholique en France.

S'il n'en a pas été ainsi, c'est un peu de notre faute. Les catholiques ont toujours été traités en suspects parce que beaucoup, depuis 1870, ont persisté à faire bande à part, à bougonner et à déblatérer contre la République, à lui faire grise mine. Il ne faut pas se contenter de subir le régime républicain d'un air résigné et rechigné. Il faut l'accepter - c'est un fait accompli, inéluctable- et il faut l'accepter avec sympathie, confiance et bonne humeur. Puisque le peuple, plus intelligent et plus instruit, entend participer à l'action politique et économique (et il y a lieu de reconnaître qu'il y est fortement intéressé), - puisqu'il veut être consulté et donner son avis sur les grandes réformes sociales qui doivent améliorer son sort, eh bien ! prenons à tâche de seconder ses désirs légitimes, de servir ses intérêts, de l'aider à obtenir les améliorations possibles, équitables et pratiques !

Il y a certaines catégories de travailleurs dont les gains sont honnêtes et la condition prospère. Mais il y en a d'autres qui sont exploités par un capitalisme égoïste, exigeant, dur, cupide et intraitable. Il y a des usines où le travail est octroyé à la demande la plus modique et où le sort de l'ouvrier, à la merci des caprices et des boutades du patron, est si précaire, que Léon XIII lui-même n'a pas craint de déclarer que certaine servitude ouvrière était plus humiliante et plus dure que l'esclavage pratique.

Oui, certes, les catholiques, jusqu'alors, n'ont pas été, en masse, assez francs, assez généreux, assez avisés. Ils sont restés trop attachés à des formes sociales surannées, démodées, « ruineuses et penchantes ». A notre époque, la démocratie coule à pleins bords. Il serait inintelligent et déraisonnable de vouloir remonter ce courant.

Le Pape actuel, d'ailleurs, continuant la politique de son éminent prédécesseur, favorise de toutes manières l'ascension sociale du peuple et les organisations autonomes des travailleurs. Il approuve et seconde la création et le développement des œuvres économiques auxquelles il s'intéressait de près lorsqu'il n'était encore que patriarche de Venise. Il me disait, il y a quelques mois, dans une audience que j'ai eu l'honneur d'obtenir de lui : « Le meilleur diocèse de l'Italie et peut-être même du monde entier, c'est le diocèse de Bergame. Il est très prospère à cause de l'activité et du dévouement aux œuvres populaires qu'y déployent les catholiques et le clergé ».

En effet les institutions économiques et sociales suscitées par l'initiative laîque et secondée par le clergé (mutualités, caisses rurales, coopératives) sont merveilleusement organisées dans ce district de la Haute Italie.

Léon XIII a promulgué les grands principes d'un traité idéal de justice et de solidarité sociale. Pie X songe plutôt à la mise en vigueur, à l'application de ces théories et il nous exhorte à ce grand travail.

Je joins à sa voix autorisée mon encouragement paternel en m'adressant à vous, jeunes gens. Ne boudez pas contre le siècle, ne vous tenez pas en dehors du mouvement moderne. Le peuple est persuadé que la religion catholique est hostile au progrès politique et économique. Il se défie de l'Eglise et de ses fidèles parce qu'il les croit indifférents à son sort. Ceux qui ont vu le peuple de près, qui se sont mêlés un peu à sa vie humble et pénible connaissent ce fâcheux état d'esprit, cette défiance ombrageuse et soupçonneuse dont son âme est empreinte. Et d'autre part, en prenant conscience in concreto et dans le détail, des desiderata des travailleurs, ils se rendent compte que leurs aspirations sont en grande partie légitimes et louables.

C'est aux catholiques à reconquérir l'estime, la confiance, l'affection du cher peuple de France. Si nous restons étrangers au mouvement social, nous perdons définitivement toute considération et toute influence sur le peuple.

Il faut être hardiment de notre temps comme les catholiques d'Italie et montrer que la religion est un facteur puissant et indispensable du progrès social lequel est impossible sans moralité ferme et bien assise. Le clergé et les catholiques de Bergame ont conquis les sympathies de la population et fait élire, à de superbes majorités, leurs députés aux élections provinciales parce qu'ils se sont fait apprécier par leur généreuse et industrieuse aptitude à créer et à féconder des œuvres sociales populaires. Tous les conseillers provinciaux de Bergame sont des catholiques convaincus et pratiquants.

Nous obtiendrons les mêmes succès si nous nous montrons résolument et franchement les amis du peuple. La féodalité est passée ; le règne de la noblesse est fini ; celui de la bourgeoisie opulente et satisfaite amasse contre lui des colères terribles. La puissance politique et économique est aux mains du peuple désormais. Léon XIII, -un aristocrate pourtant de naissance, d'éducation et de… carrière- l'a compris. Il est allé au peuple, lui porter l'Evangile et il lui a dit : « C'est nous, catholiques, qui sommes vos vrais amis parce que nous possédons les principes qui sont la règle infaillible de toute justice, les facteurs et les garants de l'ordre et de la paix sociale-, parce que nous avons chez nous la source divine de la charité, non pas seulement de celle qui console, qui adoucit, qui assiste et soulage les maux,- mais de celle qui les prévient, qui protège, qui fonde, qui assure contre l'injustice et la misère, - de celle qui s'ingénie à améliorer le sort des humbles, de celle qui se donne, qui se multiplie en entreprises généreuses et qui estime que rien n'est fait tant qu'il lui reste à faire. C'est l'Evangile qui a introduit dans le monde les idées de progrès moral, de fraternité et de solidarité et vous ne pourrez que par lui les rendre réalisables ».

Ceux qui rejettent l'Evangile et l'Eucharistie seront aptes à exposer de séduisantes théories mais n'auront pas le secret de les faire mettre en pratique. C'est le christianisme qui, par le seul moyen de la persuasion a su, non pas abolir d'un coup l' esclavage antique - ce qui eût été impolitique et grandement dommageable aux intéressés-, mais l'adoucir, en atténuer peu à peu les rigoureux effets et le transformer en une condition meilleure, le servage. Aujourd'hui le salariat est aussi un servage très dur et très onéreux et c'est pourquoi les économistes chrétiens laissent entrevoir aux ouvriers l'avénement souhaitable et réalisable du régime de la participation qui sera bientôt, nous l'espérons, un progrès acquis sur la condition antérieure, susceptible de trop d'abus.

En dehors de la religion chrétienne vous ne rencontrerez guère que des phraseurs qui se grisent de mots, des tribuns intéressés à s'acquérir de la popularité, des arrivistes forcenés dont le souci dominant est d'emplir leur caisse, d'obtenir de hautes charges lucratives pour s'assurer les jouissances incomparables de l'orgueil et du dilettantisme supérieur.

Vous saurez discerner où sont les vrais amis du peuple. Vous écouterez les enseignements, vous étudierez la doctrine des sociologues et des économistes que vous aurez reconnus animés du véritable esprit chrétien, esprit de solidarité, d'abnégation et de dévouement à nos frères malheureux. Ils vous montreront comment se déduisent des principes promulgués par l'Evangile les projets modernes d'amélioration et de transformation des conditions du travail et de la propriété. Si le peuple arrive à comprendre combien de salutaires réformes sont en germe dans la doctrine catholique, il nous rendra sa confiance et la France redeviendra ce qu'elle était jadis, la généreuse et ardente promotrice de la civilisation chrétienne dans le monde.

Au cours d'un grand voyage que je viens de faire en Bohème, en Russie et en Finlande, j'ai eu la tristesse d'entendre des Allemands me dire : Si la France baisse dans l'Europe, si elle en est réduite à cet état lamentable de décomposition morale et sociale, si ses propres fils lui déchirent les entrailles, c'est votre faute à vous catholiques, à vous hommes d'Eglise ! Vous n'avez pas su jusqu'à présent révéler, appliquer, mettre en valeur le remède aux maux dont vous souffrez, et ce remède il est dans une législation inspirée par l'Evangile. Les catholiques sont demeurés trop longtemps inertes, passifs, maussades, l'esprit et le cœur tournés vers un passé mort ou vers un avenir chimérique. Ils ont vécu de souvenirs, de regrets et… d'illusions. Ils n'ont pas su être de leur temps ni démêler ce qu'il y a de juste, d'opportun, de nécessaire, de réalisable dans les vœux de la classe qui souffre.

Il faut nous ressaisir et nous mettre à l'œuvre. A vous, chers amis, qui appartenez à une élite de la société, à vous de propager ces idées que je viens de vous soumettre et de faire en sorte que nous reprenions l'ascendant, que nous regagnions l'influence qui nous échappe et que nous avions en 1872 - 75 lorsque nous avions l'honneur et la joie de conduire une légion de 10.000 hommes en pèlerinage à N.D. de Liesse. Que les temps sont changés !… Alors c'était la période des conquêtes, des succès, des triomphes. Aujourd'hui ce sont les défaites, le désarroi, le recul, la débandade. Mais rappelez-vous la généreuse parole de Desaix arrivant à 3h de l'après-midi sur le champ de bataille de Marengo et trouvant les troupes désemparées, décontenancées, abattues : la bataille est perdue ! mais il n'est que trois heures. Nous avons le temps d'en gagner une autre !

La vie sociale est analogue à une campagne militaire ; elle a ses marches, ses contremarches, ses combats, ses batailles. Et les échecs, les déroutes, les parties perdues peuvent se réparer. En avant donc, fils de la lumière (cf. Jn 12, 36), avec courage et confiance, pour Dieu et pour le salut de la patrie ! Ne laissons pas se vérifier les pronostics des prophètes de malheur ! La France est en gestation d'un nouvel ordre de choses ; elle cherche, elle s'agite, elle se travaille. C'est signe qu'elle ni décrépite, ni paralysée, ni mourante. Elle vit et elle vivra. Tôt ou tard, elle reprendra conscience de ses devoirs, de sa destinée, de son rôle de fille aînée de l'Eglise. Et Dieu ne laissera pas déchoir une nation qui a été l'initiatrice de tant de nobles entreprises, qui a été le champion du droit et de l'humanité et qui est encore, j'oserai le dire, une des conditions de la vitalité de l'Eglise catholique.

Septembre 1907. B 104/1 Von Christierson

Cher confrère,

Je ne trouve pas de Soeurs en France, mais nous en aurons peut-être en Belgique. Une communauté de Louvain demande des renseignements que le P. Van Gysel lui enverra quand il sera auprès de vous. Saluez Mme votre mère. Votre bien dévoué L. Dehon.

Septembre 1907. B 104/1 Von Christierson

Cher monsieur,

Pas de succès jusqu'à présent. J'espère pour Louvain. Donnez au P. Van Gysel les renseignements demandés. Saluez Mme votre mère. Votre dévoué L. Dehon.

16. 10. 1907. B 38/1. 15 (inv. 663. 15). Von Christierson

Mon cher confrère,

Je suis tout à fait d'avis que vous commenciez les démarches à Rome pour la Préfecture. Il faut écrire directement au cardinal Merry del Val et lui demander la procédure à suivre.

Mon Procureur à Rome va aussi s'informer auprès de Mgr Benigni, qui remplace Mgr Gasparri. Je crois qu'il faudra une supplique au Saint Père, signée par les deux ou trois prêtres de la Finlande et par quelques notables catholiques. Préparez cela. Ennumérez bien les motifs:

1. Eloignement de Mohilev.

2. Différence de langue.

3. Différence de calendrier.

4. Différence de législation civile.

5. Ere de liberté religieuse en Finlande dont il faut profiter par une organisation assez rapide.

6. Les conditions de la Finlande complètement inconnues à Mohilev.

7. Le peu de sympathie qu'on a en Finlande pour tout ce qui vient de Russie.

8. La civilisation toute occidentale de la Finlande.

9. L'impossibilité pour l'évêché de Mohilev de recruter pour la Finlande des prêtres qui doivent être occidentaux et connaître les langues suédoise et finnoise inconnues aux Russes.

10. L'expérience du passé où le catholicisme n'a pas fait un pas en Finlande pendant qu'il avançait en Suède, en Norvège et au Danemark, avec une organisation occidentale.

11. Le moment favorable, pendant que le siège de Mohilev est vacant…

…. ….

Si vous pouviez avoir un mot favorable ou au moins un laisser-faire du gouvernement russe, ce serait l'idéal.

Pour les Soeurs, il y a espoir. Celles d'Everlé près Louvain iraient, mais il leur faut l'autorisation du cardinal Mercier, archevêque de Malines, qui va hésiter. Ecrivez de suite au cardinal Mercier. Dites-lui que vous savez que les Soeurs d'Everlé consentiraient à cet apostolat, et que vous le suppliez d'y consentir.

Ce sont de bonnes Soeurs flammandes qui sauraient vite un peu de suédois. Dites au cardinal que vous désirez celles-là, mais que s'il ne peut absolument pas vous en donner, il doit vous en donner d'autres, mais insistez pour celles-là.

Saluez Mme votre mère et votre vicaire. Votre bien dévoué L. Dehon.

28. 10. 1907. B 83/1 Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Je vous remercie de vouloir bien unir ainsi vos prières aux nôtres pour nos défunts.

Nos pertes sont nombreuses en Afrique. C'est le dixième qui meurt là-bas et d'autres sont revenus avec des santés endommagées. C'est une dure mission et cependant elle nous attire toujours. Nous avons eu neuf départs en ce mois d'octobre pour le Congo. Sept prêtres et deux Frères s'en vont là-bas offrir leur vie pour la conversion des nègres. C'est ainsi que nous obtenons miséricorde pour notre petite Congrégation. C'est le sacrifice d'Abraham (cf. Gn 22) qu'il me faut faire souvent. Je perds tous ces enfants si jeunes. Notre Seigneur le veut, puisqu'il nous a mis cette mission en mains.

Vous vous immolez par un travail humble et obscur, c'est le sacrifice de Nazareth qui n'est pas moins agréable à Notre Seigneur. Il vous multiplie et je m'en réjouis. Priez toujours pour vos frères de St Quentin.

Notre petit frère Jean est retourné à Rome. C'est mieux qu'il soit un peu sevré des tendresses trop naturelles de sa mère. Il en a souffert dans son âme. Priez pour lui.

Agréez mes dévoués respects. L. Dehon.

Un souvenir paternel à la Sr Marie du Cénacle.

04. 11. 1907. B 38/1. 16 (inv. 663. 16). Von Christierson

Mon cher confrère,

Mgr Mercier n'autorise pas les Soeurs d'Everlé, je ne sais pas ce qu'il vous répondra. Nous cherchons maintenant en Hollande. Nous ne nous décourageons pas.

Nous vous préparons aussi un Père parlant le polonais.

Pour le projet de Préfecture, donnez-moi quelques renseignements. Pensez-vous que le gouvernement russe s'y oppose? L'autonomie finlandaise s'étend-elle à la religion? Le clergé catholique n'émarge-t-il pas au budget russe?

Les faits récents de Vilna nous prouvent que le gouvernement russe n'est pas bien disposé. Le St Siège croira peut-être devoir en référer au chargé d'affaires de Russie. Informez bien la Secrétairerie d'Etat sur le degré d'autonomie religieuse de la Finlande.

Saluez Mme votre mère et le Père Van Gysel. Votre bien dévoué L. Dehon.

10. 11. 1907. Dossier Action Française, Index. Prot. 1908-1909, 28. P. Esser

Saint-Quentin (Aisne)

10 nov. 07

Mon Très Révérend Père,

Je vous envoie deux petits volumes auxquels correspondent les notes ci-jointes.

Toute cette librairie Nourry est déplorable. Le directeur est un ancien séminariste.

Les noms de Saintyves et Loriaux sont, je crois, des pseudonymes derrière lesquels se cachent des prêtres.

Nous avons perdu notre bon Cardinal, est-il vrai qu'on va nous rattacher au Saint Office ?

Je vous prie d'agréer mes repsectueux hommages.

L. Dehon

(Lettre autographe)

- En résumé, l'auteur supprime à peu près tous les miracles. Ceux qu'il admet, il en attend l'explication de la science contemporaine. p. 140.

- Il y a cependant quelques miracles dont il affirme plusieurs fois l'existence, ce sont ceux du diacre Pâris au cimetière St Médard, p. 29

- Richard Simon (p. 35) et Maimonide (p. 37) sont ses auteurs favoris.

Avec celui-ci les miracles de l'Ancien Testament reçoivent une explication naturelle. Les visions d'Abraham, de Jacob, etc. ne sont que des songes…

- Le Pentateuque n'est pas de Moïse, quoiqu'en dise la Commission biblique, p. 43 - p. 56.

- Les miracles de Samson, de Gédéon sont des légendes, p. 49

- L'Ascension du Christ n'est pas prouvée. p. 51.

- Les Livres Saints comprennent des livres apocryphes. p. 55.

- Les théologiens comme les poètes n'ont nul souci de la critique historique. p. 64.

- Le quatrième évangile n'est pas historique, les miracles qu'il rapporte sont des symboles. p. 65.

- L'Hexateuque n'a que mythes et légendes. p. 73.

- Les récits de l'enfance de Jésus et les détails de sa mort, même dans les synoptiques sont mythiques p. 79-80. p. 108.

- aucun des quatre évangiles ne fut rédigé par un témoin immédiat. p. 105.

- La bible est un livre sacré au même titre que l'Avesta, le Coran, etc. p. 128.

- Peut-on d'ailleurs espérer des preuves d'ordre scientifique, pour démontrer la valeur d'une religion ? - C'est le dernier mot. p. 141.]

14. 11. 1907. B 20/8. 7 (inv. 315. 01). Fr. Bodin

Cher gamin,

Il y a longtemps que je n'ai pas eu de vos nouvelles. Que devenez-vous? Comment allez-vous?

Ca ira-t-il? Evidemment le mieux serait de patienter, de porter sa croix comme un simple Simon de Cyrène (cf. Lc 23, 26); puis le service militaire viendra, ce sera une diversion et on se remettra à ses études. Est-ce donc impossible? A supposer même qu'on soit dur pour vous, ne pouvez-vous pas le supporter? Comment ferez-vous au régiment? Comment font nos deux cent mille petits soldats qui sont bousculés par des sergents, des adjudants et le reste?

Parlez-moi sérieusement et en confiance. J'ai de la peine de vous voir triste, mais il me semble que vous pourriez prendre mieux les choses et vous tirer d'affaires. Dites-moi tout.

Votre dévoué L. Dehon.

25. 11. 1907. B 20/8. 7 (inv. 315. 02). Fr. Bodin

Cher gamin,

Vous me mettez dans une situation difficile. On n'a pas d'exemple de ça. Si un séminariste de nos 80 diocèses de France posait un dilemne semblable à son évêque, que dirait celui-ci?

Vous savez mon affection pour vous, mais elle grandirait encore si vous aviez plus de courage. Et vos belles promesses d'immolation? Si vous acceptiez les petites misères pour moi, pour vous, pour vos amis, pour les âmes?

Le P. Devillers a raison de dire qu'il n'y a pas eu de faute dans votre cas, mais il y a eu quand même une inconvenance. Il était bon d'en parler au P. Recteur, parce que cela pose un précédent, parce que les autres classes ne le font pas, parce que c'est une chose insolite…. Le P. Recteur aurait probablement dit „oui”, mais c'était bien de le consulter.

Vous voulez que je vous fasse plaisir, et vous ne voulez pas me faire plaisir.

Malgré tout, je pense à vous, j'ai écrit à Mons. Il faudra donc que je vous cède, que je vous obéisse… Vous êtes un petit méchant qui a cependant du bon.

Je vous embrasse et vous bénis. L. Dehon.

25. 11. 1907. B 106/4 (inv. 0116100). Mgr Benigni

Saint-Quentin (Aisne) 25 nov 1907

Monseigneur,

J'ai appris par notre Procureur que vous désiriez quelques renseignements sur la Finlande, je m'empresse de vous les donner.

J'ai visité la Finlande à la fin de juillet. J'y suis allé par Stockholm. J'ai passé quelques jours à la capitale, Helsingfors, chez M. le curé, Wilfrid von Christierson.

Vous connaissez les conditions de la Finlande, un pays grand comme l'Italie, avec seulement trois millions d'habitants. Ce pays a beaucoup de rapports, comme étendue et comme climat, avec la Suède et la Norvège.. Le sud du pays est très habitable. J'y ai eu de belles journées d'été.

Mon confrère qui est là-bas m'écrivait encore le 5 novembre : « C'est seulement la fin de l'été, les matinées sont un peu fraîches, mais les journées splendides ».

Helsingfors est une très belle ville moderne de 120.000 âmes avec une grande culture intellectuelle, une université, de beaux jardins publics, etc.

Politiquement la Finlande dépend du Czar, mais elle a une grande autonomie. Elle a son parlement, ses lois, sa monnaie, ses timbres. Elle a le calendrier occidental. Elle n'a pas de service militaire. Il y a une garnison russe dans ses principales villes. C'est un pays occupé par la Russie, mais non assimilé.

Il y a deux langues officilles, le suédois et le finnois. Le suédois domine dans les villers, surtout à l'ouest. A Helsingfors on parle plus suédois que finnois, surtout dans les bonnes familles et dans le commerce.

Les Finlandais sont dépendants des Czars depuis un siècle, et ils n'aspirent pas à autre chose. Ils veulent seulement conserver leurs libertés régionales et pour cela ils ne reculeraient pas devant la révolution, mais personne chez eux ne songe à redevenir suédois.

Ils ont une civilisation bien supérieure à celle des Russes. Ils ont peu d'illettrés.

Religieusement ils sont tous luthériens. Il y a une église russe dans quelques villes pour les fonctionnaires.

Au point de vue catholique ils avaient seulement jusqu'à ces dernières années une chapelle à Helsingfors et une autre à Viborg avec des chapelains polonais pour les soldats polonais de la garnison. La chapelle d'Helsingfors est devenue paroisse. L'abbé Christierson est là avec un de mes prêtres et je lui en prépare un second. Il dépend de l'évêché de Mohilev, par l'intermédiaire du conseil épiscopal de Pétersbourg.

M. Christierson appartient par son père (qui est mort) à la noblesse finlandaise. Il parle le suédois, le français, l'anglais. Sa mère est irlandaise, elle habite avec lui.

Il a environ 150 paroissiens ex omni tribu et lingua et natione (cf.  Ap 5, 9). Les plus intéressants sont une trentaine d'italiens. Les uns sont fixés là, les autres vont seulement l'été. Il y a un groupe de polonais et ce sont les plus difficiles.

Les Polonais sont persuadés qu'en Russie tout ce qui est catholique doit être polonais. Ils voudraient une paroisse polonaise. Ce serait un tort de leur céder. Helsingfors a eu des prêtres polonais qui ont tous tourné mal. Jamais on n'entamera la population finlandaise avec des prêtres polonais. Les Finlandais n'aiment pas et n'estiment pas les Polonais. La civilisation finlandaise est supérieure à celle des Polonais.

Les Polonais d'Helsingfors n'aiment pas beaucoup leur curé parce qu'il n'est pas polonais. Je ne serais pas d'avis qu'on mît là un prêtre polonais, parce qu'il serait entraîné à faire une coterie contre le curé. Mais il y faut un prêtre qui sache la langue polonaise, j'en prépare un.

Les Luthériens de Finlande se laisseront pénétrer lentement comme ceux de Norvège et de Danemark, mais ce ne sont pas les prêtres polonais qui y réussiront. Si vous avez d'autres renseignements, défiez-vous en.

Il faudrait auprès de M. le curé quelques Sœurs pour tenir une école, voir les malades et diriger une œuvre de jeunes filles. Il y en a eu autrefois. C'étaient des Allemandes, elles n'ont pas voulu demeurer auprès des prêtres polonais.

Je n'en trouve pas en France. Il y en a à Louvain qui iraient volontiers. Elles savent le flammand, qui ressemble au suédois, ce serait très avantageux. Le Cardinal Mercier hésite à leur permettre. Si vous pouviez écrire un mot au Cardinal en faveur de la mission de Finlande, vous rendriez un grand service à cette mission.

J'espère avoir bientôt encore d'autres renseignements, je vous les transmettrai.

Je prie votre Excellence d'agréer mes très respectueux hommages,

              L. Dehon, Sup. des Prêtres du S. Cœur.

02. 12. 1907 Dossier Action Française, Index. Prot. 1908-1909, 29. P. Esser

Saint-Quentin 2 déc. 1907

Mon Révérendissime Père,

Je prépare les trois vota que vous m'avez demandés.

Je vous envoie encore quatre volumes :

Saintyves : Le miracle et la critique scientifique. Ce livre tend à ôter au miracle toute valeur comme motif de crédibilité. Il peut être joint au volume que vous avez déjà sur le Miracle et la critique historique.

Dupin : La Trinité.

Dupin est un pseudonyme. On dit que c'est un laïc. Son livre tend à prouver que la Trinité n'est pas un dogme révélé par l'Evangile, mais qu'elle est une croyance formée plus tard par l'Eglise.

Jean Vrai (abbé de Meissas) : Ephémérides de la Papauté.

L'abbé de Meissas est mort. C'était, je crois, un prêtre interdit. Son livre est un tissu de calomnies et d'injures contre le saint siège.

Jean d'Alma : La controverse du 4ème Evangile. - Jean d'Alma est encore un pseudonyme. Son livre tend à prouver que le 4è évangile n'est pas de S. Jean et qu'il n'a pas un caractère historique. Ce serait un récit symbolique, une sorte d'apocalypse. L'invraisemblance de la thèse diminue sa puissance de nuire.

Voyez si ces livres méritent d'être soumis à l'Index.

Il y aurait peut-être lieu aussi d'examiner le livre de Houtin sur l'Américanisme.

Je vous porterai mon travail vers le 10 janvier.

Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages.

L. Dehon

(Lettre autographe, 3 pages)

04. 12. 1907. B 106/4 (inv. 01161 01). Mgr Benigni

4 déc. 07

Monseigneur,

J'ai reçu de nouveaux renseignements fort intéressants sur la Finlande et je vous les transmets.

La Finlande a été rattachée à l'évêché de Mohilev parce que les seuls catholiques qu'elle avait alors étaient des soldats de l'armée russe, d'origine polonaise. Ses deux seuls prêtres étaient deux aumôniers militaires polonais, un à Helsingfors, un à Viborg.

Maintenant la situation est toute différente. Il y a une paroisse à Helsingfors et des groupes de catholiques civils en plusieurs villes.

On commence l'évangélisation de la Finlande comme on a commencé celle de la Norvège, de la Suède et du Danemark.

Il faut là une organisation religieuse locale, qui ne dépende pas de la Russie. Les gens de Mohilev ne comprennent rien à la Finlande et ne s'y intéressent pas. Ils n'en n'ont ni la langue, ni les moeurs, ni même le calendrier, car les catholiques russes suivent le calendrier russe et les Finlandais ont celui de l'Occident.

Laisser l'église de Finlande sous l'administration de Mohilev, c'est la paralyser dès sa naissance. Ne ferait-on pas bien de profiter de la vacance du siège de Mohilev ?

La liberté religieuse existe en fait en Finlande. Une loi va la sanctionner. La Finlande a son parlement et ses lois. Elle a son autonomie religieuse. C'est à Helsingfors que les questions religieuses se traitent pour la Finlande et non à Pétersbourg.

M. von Christierson, sur mon conseil, a vu le ministre et le président du Sénat, des luthériens. Ils l'ont reçu avec courtoisie. Ils lui ont dit que la Russie n'a rien à voir à la question religieuse en Finlande.

Le St Siège ferait bien de trancher les questions religieuses en Finlande sans en référer à la Russie. Inutile d'aller se mettre sous le joug quand on n'y est pas.

Les Finlandais seront bien plus sympathiques à la religion catholique si elle est en dehors de toute influence russe.

Le moment est favorable. En Finlande, comme dans les états scandinaves, le luthéranisme n'est plus sectaire, il se désagrège. Les gens de bonne foi observent et étudient. Quelques-uns vont aux offices catholiques. Il faut préparer leur retour par une organisation et des œuvres.

Avez-vous pu faire agir auprès du Cardinal Mercier pour qu'il permette aux Sœurs de Louvain d'aller là-bas ? Elles iraient volontiers.

Je vous prie d'agréer mes très respectueux hommages, L. Dehon.

10. 12. 1907 B 74/4 (inv. 972. 58). P. Kusters

Mon cher ami,

Il me semble qu'il est bon de varier les visiteurs et aussi de ménager le P. Assistant. Je pourrais cette année faire faire les visites comme suit:

Louvain, Meslin, Mons: moi-même. Clairefontaine, Luxembourg: Père Asssitant. Sittard, Cinqfntaines: P. Kusters. Bergen, Tervueren: P. Schmidt. Quévy: P. Bertrand.

Qu'en pensez-vous? Ces visites se feraient en mai et juin. Elle prépareraient le Chapitre.

Ne vous fatiguez pas trop. Votre bien dévoué L. Dehon.

24. 12. 1907. B Père Jakob Schmalen

«Faites pour le mieux. Si c'est votre vocation, entrez au diocèse de Cologne.»

[Petite citation dans la lettre du Père Schmalen  au Père Dehon du 23.04.1908]

25. 12. 1907. B 38/1. 17 (inv. 663. 17). Von Christierson

Mon cher confrère,

Bonne et sainte année pour vous, pour Mme votre mère, pour votre bon vicaire.

L'année 1907 a vu venir le vicaire, l'année 1908 verra venir les Soeurs, de bonnes flammandes de Louvain qui apprendront facilement le suédois.

Le card. Mercier vient de m'écrire qu'il autorisait les Soeurs d'Heberlé à s'arranger avec vous. J'avais écrit moi-même au cardinal et je lui avais fait écrire par le Vatican.

Le St Siège s'intéresse beaucoup à votre oeuvre. Ce n'est pas à dire qu'il ira vite pour faire une préfecture apostolique, on est si prudent à Rome.

Je vais aller à Rome dans 15 jours, j'y séjournerai jusqu'en mai. Voici mon adresse: 17 Piazza Campitelli. Je verrai ce qu'on pense au Vatican.

Il y a un point sur lequel vous ne m'avez pas répondu: Si vous restez sous la dépendance de la hiérarchie russe, vous recevrez pour vous et pour toutes les paroisses finlandaises un secours de l'évêché de Mohilev. Si vous devenez autonome, tout cela est perdu, et alors comment vivre? Je crois que la liberté vaut mieux que l'argent, mais je vous demande ce renseignement pour répondre aux objections qui me seront faites à Rome.

Bon courage toujours. Prions les uns pour les autres. Votre bien dévoué. L. Dehon.

27. 12. 1907. B 35/4c. 37 (inv. 584. 37). Mère M. Joseph (Victimes)

Ma Révérende Mère,

Je vous offre mes meilleurs voeux: c'est que vous avanciez dans la perfection et que votre chère Oeuvre soit pleinement agréée par l'Eglise. Avec vous, j'attends la grande joie de votre approbation et j'espère que votre nom vous sera conservé. Vous le devrez à l'intercession de votre sainte fondatrice.

Je vais partir pour Rome le 5, c'est là que j'apprendrai la bonne nouvelle.

Notre Seigneur nous prend bien des vies aux missions, c'est sa manière d'agréer notre immolation. Acceptons ses décrets.

Nous trouvons heureusement encore des jeunes gens généreux qui consentent à aller remplacer les morts sur le champ de bataille. Priez pour ces chers missionnaires.

Priez aussi pour leur humble supérieur, et avec mes voeux agréez mon religieux respect.

                                                            L. Dehon.

Année 1907. B 18/7. 17 (inv. 215. 17). P Böcker

Mon cher ami,

Je vous remercie de vos voeux et je vous offre les miens. J'aime beaucoup la chère maison de Sittard, tous ses maîtres et tous ses élèves.

Je consulte Rome pour le P. Diemer.

Dites à vos chers jeunes gens de s'occuper chacun de leur emploi et de ne pas se mêler de la direction de l'Oeuvre, s'ils veulent avoir la paix de l'âme et vivre de la vie intérieure. C'est le diable qui les trouble au sujet de la maison de Rome.

Le P. Peters, recteur, m'écrit qu'il est content. Il a laissé l'économat au P. Barthélemy qui n'y tient pas et qui ne demande qu'à le passer à qui on voudra.

J'irai d'ailleurs à Rome dans 15 jours et si le P. Peters a quelque chose à me dire, il le dira.

Je vous bénis tous affectueusement. Jean du C. de J.

Année 1907. B 18/7. 19 (inv. 215. 19). P. Böcker

Pour l'examen particulier, maintenons notre règle. C'est 1/4 d'heure.

Vous pouvez prendre l'amende honorable du Thesaurus.

Que faire pour le bon P. Kreuzberg? Désire-t-il s'en aller? Où désire-t-il aller?…

Je ne me rappelle pas si j'avais accordé quelques jours au P. Gotzes.

Le P. Mohnen doit faire une réparation, v. g. à la prochaine conférence ou retraite du mois, l'avertir paternellement qu'il a désobéi et lui imposer un chemin de croix.

Maintenons la discipline avec charité. Estimons le bon esprit plus que tout.

Votre bien dévoué L. Dehon.

Ici, tout le monde est content. Le P. Peters est recteur. Le P. Barthélemy est procureur et économe.

Année 1907. B 18/7. 22 (inv. 215. 22). P. Böcker

Mon cher ami,

Je vous autorise à garder vos postulants Frères jusqu'au moment de leur noviciat. Je l'ai écrit au P. Tillmann.

Pour les projets de séparation des noviciats, n'ayez pas d'inquiétude, nous nous en occupons très sérieusement au Conseil.

Nous avons voté l'appel de F. Stromp à l'ordination. Dites-lui que le Conseil l'a appelé à la condition qu'il se montre bien docile envers vous pour ses procédés d'éducation envers ses élèves. Votre bien dévoué L. Dehon.

Année 1907. B 18/7. 23 (inv. 215. 23). P. Böcker

Mon cher ami,

Que faire du bon Père Herr? Où le mettre? Sa tante au Brésil me disait: Dites-lui de mettre toute sa confiance en la Ste Vierge et d'aller aux missions. Est-ce possible?

Pour le P. Jonkmann, il faut en référer au P. Lux. P. Jonkmann est chargé du salut de 5.000 italiens. Peut-on vraiment le rappeler avant qu'il ait fait faire les pâques? P. Spettmann qui doit le remplacer sait-il déjà assez d'italien et de portugais?

Consultons le P. Lux, il nous répondra. Il y a là une grave question de conscience. J'écrirai au P. Lux, vous pouvez écrire aussi. Votre bien dévoué L. Dehon.

Année 1907. B 18/7. 26 (inv. 215. 26). P. Böcker

Mon cher ami,

Ceci me paraît une question médicale et non une affaire de missions. Jugez par vous-même et au besoin avec l'avis du médecin, si le P. Vollmer est vraiment fatigué, surmené, énervé. Si oui, demandez aux bonnes Soeurs d'Eichwald si elles peuvent le recevoir pendant huit jours. Le P. Thoss n'a pas à intervenir.

Bientôt le P. Jonkmann reviendra du Brésil. Ce sera pour vous. Mais je ne pourrai pas vous laisser le P. Goebels, j'aurai besoin de lui pour la maison d'Italie, après l'année scolaire, au mois d'août. Votre bien dévoué L. Dehon.

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