CORRESPONDANCE DU PERE DEHON : ANNEE 1908
08. 01. 1908. B 24/12 Congrégation de la Propagande (texte dactylographié)
Très Saint Père,
Le Supérieur Général de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Coeur et son Conseil, très humblement prosternés aux pieds de Votre Sainteté, demandent que la Préfecture Apostolique de Stanley-Falls, érigée par Décret du 3 août 1904, soit constituée en Vicariat Apostolique.
Les oeuvres de la Mission commencées en 1897, dans une région confiée à la dite Congrégation, d'abord sous la juridiction du Vicaire Apostolique du Congo Indépendant, ont donné des résultats consolants et qui promettent pour l'avenir de grandes espérances, malgré les épreuves provenant du rude climat de l'Afrique Equatoriale.
Le Préfet Apostolique actuel, le R. P. Gabriel Grison, qui a fondé lui-même la mission en 1897, a donné des preuves de ses aptitudes missionnaires et d'administrateur. Il était d'ailleurs préparé à ce ministère par un séjour de sept ans, passés auparavant dans la République de l'Equateur, d'où il a été chassé, avec les autres prêtres de l'Institut, par la révolution triomphante en ces régions.
Après mûre délibération, le Supérieur et le Conseil du susdit Institut proposent humblement au choix de Votre Sainteté les trois religieux dont les noms suivent, à savoir:
1° Le R. P. Gabriel Grison.
2° Le R.P. Jules Farinelle.
3° Le R.P. Slangen.
Les renseignements qui concernent les Pères ci-dessus désignés sont consignés sur les feuilles annexées à la présente supplique.
Comme motifs de la grâce demandée, l'Institut allègue:
1° Les développements importants des oeuvres de la Préfecture Apostolique de Stanley-Falls, comme il résulte du rapport annexé.
2° L'influence plus grande qu'aura le chef spirituel de la mission sur les Blancs qui s'y trouvent établis et qui sont presque tous agents de l'Etat, et même sur les missionnaires qui l'aident dans l'oeuvre de l'évangélisation.
3° Cette faveur accordée à l'Institut des Prêtres du Sacré Coeur de Jésus lui serait un précieux encouragement.
Que Dieu…
11. 01. 1908. (de Rome) B 23/1 B (inv. 475. 30). P. Falleur (à S. Quentin)
Me voici bien arrivé. 1. Egalisez le sol du pavillon avec des escarbilles. 2. Envoyez au Liban. 3. Et les registres? 4. Adresse de Mme Richard?? 5. Quid de la banque de Bruxelles? 6. et notre coffre, ibidem? Amitiés L. D.
11. 01. 1908 (?) (de Rome) B 23/1 B (inv. 475. 29). Abbé Billet (à Paris)
Me voici bien arrivé à Rome. Etes-vous rentré? Vous me donnerez des nouvelles.
Votre bien dévoué L. Dehon.
17. 01. 1908. B 38/1. 18 (inv. 663. 18). Von Christierson
Mon cher confrère,
Les Soeurs d'Heverlé-Louvain demandent des renseignements et désirent les avoir bientôt. Je vous transmets leur demande, vous répondrez. J'ai vu le cardinal Merry del Val, je lui ai parlé de la Finlande. Il m'a demandé un rapport écrit pour le présenter au Pape. Je l'ai fait.
J'espère un peu. Faites prier pour que nous réussissions. Je verrai le Pape. Mais à Rome les choses vont toujours lentement.
Le bon chanoine de St Pétersbourg est ici, pour tout l'hiver. Il dit que c'est pour sa santé. Je l'ai déjà vu plusieurs fois.
Saluez Mme votre mère et notre vicaire. Votre bien dévoué L. Dehon.
18. 01. 1908. B 38/1. 19 (inv. 663. 19). Von Christierson
Cher confrère,
J'ai remis au card. Merry del Val les notes ci-jointes. Prions et espérons. La question d'argent pour les Soeurs va vous gêner, demandez à la Propagation de la foi leurs frais de voyages, cela s'accorde toujours. Si elles vont à trois de Louvain à Helsingfors, il leur faut environ 500fr de frais de voyage. Demandez-les. Union de prières. Votre dévoué L. Dehon.
31. 01. 1908. B 104/1 Madame von Christierson
Madame,
J'ai reçu votre bonne lettre du 19 janvier. Merci de tout ce que vous faites pour notre cher vicaire, vous avez pour lui des soins maternels. Je désire qu'il rende bien service à M. le curé.
Ménagez votre santé. Les Soeurs vous seront bien utiles, mais je crains que leur installation ne vous coûte encore des fatigues.
Ma pensée est qu'il faut commencer avec elles doucement et prudemment. La première année, elles feront peu de chose. Il faut qu'elles s'habituent à la langue, au climat, aux moeurs.
Après un an ou peut-être deux, on pourrra voir s'il n'y a pas lieu de bâtir ou louer pour elles quelque chose de plus grand. Je suppose que vous allez les loger dans la maison où est le vicaire. Celui-ci pourra avoir une chambre dans le quartier. Tout cela va coûter. On ne peut pas tout de suite demander aux Soeurs des sacrifices, il faut leur donner à vivre.
Je n'engage pas M. le curé à venir à Rome. Ce sont des frais, et il aura besoin cette année de toutes ses ressources.
Je ne manque pas de parler et reparler de la Finlande au Vatican pour qu'on se décide à faire quelque chose, et je crois qu'on y est décidé. J'ai vu le card. Merry del Val, le card. Gasparri, Mgr Benigni. Tout le monde est d'accord qu'il y a quelque chose à faire et que le moment est favorable. J'ai vu aussi le P. Burkin qui est de vos amis, mais je n'ai pas encore rencontré M. Herzog. Je vois quelquefois le bon chanoine Scyslavski, qui est à Rome pour l'hiver. Le jeune Carling est au collège germanique, laissons-le étudier tranquillement. Il en a pour sept ans!
Enfin, j'ai vu hier le Saint Père. Il a été très bon, très encourageant. Il a béni toutes nos oeuvres, vous avez votre part. Je lui ai parlé de la Finlande. Il comprend que le moment est favorable. Attendons. Les choses vont lentement. A Rome, on ne précipite rien. Avant qu'on tranche la question, il se passera encore non seulement des jours, mais des semaines et des mois. L'affaire est lancée, prions et ayons confiance.
Ici le temps est doux, le mois de janvier a été magnifique.
Offrez bien mes amitiés à M. le curé.
Je pense souvent à Helsingfors, à votre aimable hospitalité. Ce sont de bons souvenirs.
Saluez M. le curé et agréez mes dévoués respects. L. Dehon.
Janvier 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
J'ai reçu votre bonne lettre. Je pars pour Rome où je séjournerai jusqu'à Pâques au moins: 17 Piazza Campitelli. Je verrai le Vatican et vos amis, et je vous donnerai des nouvelles.
Pour les Soeurs, vous avez un intermédiaire tout désigné, c'est le supérieur de notre maison de Louvain, l'ami et l'ancien supérieur de votre vicaire. Ecrivez-lui ou faites-lui écrire par M. le vicaire. Je l'ai prévenu.
Les Soeurs demanderont un salaire. Insistez pour qu'elles soient peu exigeantes. On peut leur dire qu'elles gagneront leur vie facilement par l'enseignement quand elles pourront avoir des élèves payantes. Mais il faut d'abord qu'elles apprennent le suédois. On vous donnera des Soeurs flammandes. Quand elles seront là-bas, je suis sûr qu'elles s'intéresseront à vos oeuvres et même qu'elles trouveront quelques ressources en Belgique.
Offrez mes respects à Mme votre mère et mes amitiés au cher vicaire.
Votre bien dévoué L. Dehon.
01. 02. 1908. B 20/4. 1 (inv. 284. 50). P. Falleur (télégramme)
Consultez ami sage rue Orléans. Donnez rien Gaudart. Dehon.
09. 02. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 31). P. Falleur
N'avez-vous dans vos rayons le Manuel biblique de Bacuez et Vigouroux, qui vous sert peu (4 vol.). Envoyez-nous-le. Il y a aussi de Vigouroux „Les livres saints et la critique”, nous avons ici un vol. dépareillé (le troisième), avez-vous les autres? Votre dévoué L. Dehon.
12. 02. 1908. B 20/8. 6 (inv. 314. 24). P. Falleur
Mon cher ami,
Vous ne m'écrivez guère, ce n'est pas bon signe. Vous êtes malade ou de l'estomac ou du coeur. Vous aimez à faire des mariages, j'en ai un à vous demander. Essayer de marier mon économe avec ses devoirs d'état. Ce serait un mariage très bien assorti. La dot serait le ciel.
Donnez-moi des nouvelles de mes livres, de mes comptes, de mon budget. Priez pour moi.
Votre dévoué L. Dehon
Avez-vous donné la mensualité de février à nos quatre soldats?
14. 02. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 32). P. Hamacher (Bohème)
Mon cher ami,
Comment allez-vous? Et l'approbation va-t-elle venir? En avez-vous parlé à Lager? Sanctifiez-vous tous. Votre dévoué. L. Dehon.
14. 02. 1908 B 35/4c.38 (inv. 584. 38). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
Je suis vraiment heureux que tout ait bien marché ici. Le P. Barthélemy a été un bon avocat. On vous a laissé votre beau titre et l'acte d'oblation que vous joignez à vos voeux. Votre Mère fondatrice vous a protégées. Vos Constitutions n'ont qu'une approbation temporaire, nous en sommes là aussi. C'est une bonne chose, cela permet de revoir, de corriger, d'améliorer encore pendant quelques années.
Le S. Coeur de Jésus ne vous abandonne pas dans votre exil. Cette épreuve sera, au contraire, pour vous une source de bénédiction. Les voies de la Providence ne sont pas celles de la nature.
Le Fr. Jean va bien spirituellement. Sa santé, sans être brillante, lui permet cependant d'étudier. Je souhaite à sa grande soeur toujours plus d'humilité et d'esprit d'enfant. Les mystères de Noël doivent faire le fond de ses méditations.
Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.
20. 02. 1908. B 20/8. 6 (inv. 314. 25). P. Falleur
Cher fils,
Vous me donnez un reçu de chargement, mais c'est deux chargements que je vous ai envoyés: le 14 et le 17. J'attends le second reçu.
Je ne veux pas la Bible de Vence, mais celle de Vigouroux et Cie, environ 15-17 vol. J'avais laissé une bibliothèque à moi, dans ma chambre à coucher à S. Jean, sur des rayons. M. Rigaut la connaît. Il a dû en mettre une partie dans l'armoire, réclamez-lui gentiment cette Bible.
N'envoyez pas de vues à Casterman, attendez mon retour. Vous pouvez m'envoyer une de mes photographies d'Helsingfors, tiroir à gauche. Pour Sittard, la paix avant tout.
Pour le cousin, c'est un ami précieux.
Etablissez-moi mon petit budget, comme je vous l'ai demandé. Tout va bien ici. L. Dehon.
20. 02. 1908. B 106/4 (inv. 0116103). Mgr Benigni
20 fév. 08.
Monseigneur,
Je reçois de nouveaux renseignements intéressants sur la Finlande.
Ce n'est pas du tout commode de faire du ministère là sous la dépendance du conseil épiscopal de Pétersbourg.
Le curé d'Helsingfors n'a pas encore pu avoir les saintes huiles depuis Pâques de l'an dernier.
Le vicaire avait eu des pouvoirs jusqu'en janvier. Depuis lors, le curé a écrit plusieurs fois pour les faire renouveler. On ne prend pas la peine de répondre, et le vicaire est sans pouvoirs. Cela ne fait pas bonne impression auprès de ses pénitents, et quand le curé est malade, le vicaire ne peut rien faire sans pouvoirs.
Vraiment c'est une situation qui devrait être arrangée bientôt.
Il y aurait place pour un curé à Viborg où il y a, me dit-on, près de 300 catholiques ; et dans l'ensemble de la Finlande, il y en aurait près de 2000, qui ne peuvent pas attendre grand secours spirituel de Pétersbourg.
Le curé d'Helsingfors a aussi envoyé à Pétersbourg un calice à consacrer, qui ne revient pas depuis plus d'un an.
La pauvre Finlande mériterait un peu plus de soin et de bienveillance.
On me dit aussi que les catholiques de Viborg s'imposeraient des sacrifices pour avoir un curé.
En se donnant un peu de peine, on aurait bientôt un bon commencement d'organisation en Finlande, mais il faudrait être délivré des chaînes de Pétersbourg.
Nous comptons sur la bienveillance de Votre Excellence pour arranger les choses.
Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages, L. Dehon
17, Piazza Campitelli
03. 03. 1908. B 20/8. 6 (inv. 314. 26). P. Falleur
Cher fils,
Toujours vos lettres! Et les devoirs d'état? A quand les noces?
Voilà encore un mois de fini sans que j'aie eu un état de mes comptes. Etes-vous au courant avec Dirani? La caisse de Bruxelles est-elle installée?
Ayez maintenant une comptabilité spéciale pour la Province, distincte des comptes de S. Quentin. Soignez notre jardin. J'attends mon frère dans quelques jours.
Payez bien tous nos intérêts. Bontemps m'a écrit, je lui ai répondu de passer vous voir et de retourner au Manage. Pasqualino est bien arrivé en Sicile. Ici, ils sont sages.
Amitiés. L. Dehon.
04. 03. 1908. B 104/1 von Christierson
Mon cher confrère,
Je prends part à toutes vos peines et je compatis bien à votre épreuve au sujet de la santé de Mme votre mère.
Pour les Soeurs, si celles d'Héverlé se montrent trop exigeantes, nous chercherons ailleurs. Quant aux Franciscaines de Marie, elles sont bien bonnes, mais elles ont des exigences. Elles veulent partout leur chapelle propre avec l'exposition quotidienne du St Sacrement. Elles ont un costume voyant et n'y renoncent pas.
La Providence a ses desseins, elle nous ménage sans doute de bonnes Soeurs quelque part.
Ici, on procède lentement comme toujours. On écrit des rapports sur la question. Patience!
Vous savez le proverbe italien: „Qui va doucement va sûrement”. L'affaire est en train.
Vous pouvez écrire encore, si vous voulez, au Cardinal Merry del Val. Cela ne nuit pas, mais ce n'est pas absolument nécessaire.
Prions à toutes nos intentions. Votre bien dévoué L. Dehon
On n'est pas rassuré ici sur les prétentions de la Russie en Finlande.
05. 03. 1908. B 20/8. 8 (inv. 316. 06). P. Hamacher
Mon cher ami,
Le P. Keller me demande à acheter un sermonnaire avec de l'argent de sa famille, dites-lui que je veux bien, mais que ces livres appartiendront à la maison et ne seront pas sa propriété particulière.
Donnez-moi des nouvelles. Quand aurons-nous cette permission de Vienne? Adressez-vous à Lueger, qui est très influent. Vous pouvez aussi vous adresser au nonce, Mgr di Belmonte, qui est un de nos amis. Il fera tout ce qu'il pourra pour vous être utile et agréable.
Dites au P. Gotzes qu'il y a espoir qu'on nous donnera bientôt une préfecture apostolique en Finlande. Faites beaucoup de bien là-bas. Offrez vos fatigues et toutes les difficultés de l'apostolat pour la sanctification des âmes.
Je vais rester ici encore jusqu'au mois de mai. Nos jeunes gens travaillent et se préparent aux examens. Votre bien dévoué. L. Dehon.
07. 03. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 33). P. Falleur
Cher ami,
Il y a une lettre dont vous ne m'avez pas accusé réception, je vais réclamer à la poste.
J'attends les notes que je vous ai demandées pour la fin de février.
Mon frère arrive ce soir. Votre dévoué L. D.
08. 03. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 34). P. Falleur
M. Dessons m'a bien remis sa pièce. Procurez-vous les autres. J'attends vos lettres. L. D.
08. 03. 1908. B 106/4 (inv. 0116104). Mgr Benigni
8 mars 08
Monseigneur,
Voici les renseignements que j'ai pu avoir sur le nombre des catholiques en Finlande.
1. L'ordo (1907) de S. Pétersbourg porte : Helsingfors : 2180 catholiques. Viborg : 750 catholiques (Dans ces chiffres sont compris les soldats).
2. La statistique officielle d'Helsingfors en 1903 portait : Helsingfors : 530 catholiques (Les soldats n'y sont pas compris).
3. La Finlande et les Finlandais (guide des touristes par Reuter, 1889) disait : 2300 catholiques environ.
M. le curé et son vicaire pensent que ces chiffres sont un peu forcés et que le nombre de 1200 ou 1300 serait plus exact.
Les curés antérieurs n'ont jamais fait de statistique. Beaucoup de catholiques ne sont pas inscrits. On en découvre tous les jours, dit le vicaire.
Comme nombres plus probables, nos deux prêtres de là-bas disent :
Helsingfors : 500. Wiborg : 300. Abo : 100.
Favastetius, Louisa, Uleaborg, etc., quelques familles.
Certains, comme quelques italiens, n'ont pas de domicile fixe, ils vont et viennent pour le commerce.
Là-bas, l'opinion publique dit environ 2000 en tout, sans les soldats, mais c'est peut-être un peu exagéré.
Les Sœurs de Louvain hésitent beaucoup à aller là-bas. Un des motifs qui les arrête, c'est la juridiction d'un évêque russe éloigné. Toujours la même difficulté.
Daignez agréer, Monseigneur, mes respectueux hommages. L. Dehon.
10. 03. 1908. B 20/4.1 (inv. 294. 55). P. Falleur
Cher fils,
Reposez-vous, ne jeûnez pas trop.
Oui, pour Joseph. Pour le prix, informez-vous de ce qu'on paie ailleurs, de ce que paient les j. gens de la banque, des postes, etc., tout compris: loyer, table, chauffage, blanchissage, et faites un prix à Mme. Il faut pouvoir dire: ailleurs, c'est tant, ici ce sera 5f ou 10f de moins par mois.
Ecrivez-moi quelques lignes chaque vendredi. C'est votre pénitence. Votre dévoué L. D.
16. 03. 1908. B 20/4.1. (inv. 294. 56). P. Falleur
Cher ami,
Vous avez des pensionnaires, soit! Mais je ne veux pas que le Fr. Gilbert soit leur serviteur et qu'il fasse leurs chambres. Chargez-en Objois ou bien prenez un petit domestique.
Sanctifiez-vous bien et priez pour moi. Votre dévoué L. Dehon.
Je pars à Naples pour deux jours avec M. Henry Dehon.
17. 03. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 35). P. Falleur
Une bonne note pour le bréviaire qui est venu sans retard. Mais les lettres? J'en demande une chaque dimanche, écrite le vendredi. Amitiés. L. D.
20. 03. 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
Patience! Tout se fera. Sachons attendre un peu.
J'ai dit à Mgr Benigni que les Soeurs hésitaient parce qu'il fallait subir la juridiction d'un évêque russe éloigné. Voyez ce qu'il me répond: „On tâche d'éviter l'écueil”, c'est-à-dire on prépare une juridiction séparée pour la Finlande.
Il fait son possible. A Rome, on va lentement. On procède par des rapports écrits, des discussions, etc. C'est en bonne voie. La carte de Mgr Benigni en est la preuve. Attendons prudemment.
Si les Soeurs de Louvain ne se décident pas, nous en trouverons d'autres, peut-être plus apostoliques. Ne nous décourageons pas. Soyez sûr que je ne laisse pas dormir les affaires.
Saluez Mme votre mère, dites-lui de ménager sa santé. Mes amitiés à votre vicaire.
Agréez mes salutations bien dévouées. L. Dehon.
28. 03. 1908. B 104/1 Madame von Christierson
Madame,
Je compatis bien à votre pénible état de santé. Je prie à vos intentions et j'espère que l'opération réussira.
Les Soeurs de Louvain nous lâchent, réjouissez-vous. Ces Soeurs sont trop bourgeoises pour faire de bonnes missionnaires. Nous en trouverons d'autres. Il y a des Soeurs hollandaises du S. Coeur qui ont déjà presque dit oui.
J'ai vu aujourd'hui le P. Lepidi qui vous porte beaucoup d'intérêt ainsi qu'à M. le curé. Il m'a remis pour vous les petites images de Ste Catherine. Je vous engage à invoquer cette grande sainte pour le succès de votre opération. Il priera pour vous.
Le P. Tardini peut nous aider, mais indirectement. Il doit être au ciel. Il est mort depuis le mois de décembre.
Le bon chanoine Scivlaski est à Pétersbourg. Il s'ennuyait à Rome, et il est parti depuis plusieurs semaines. Vous pouvez lui écrire ou lui télégraphier à Pétersbourg. Quand je l'ai vu ici, il comptait bien aller aider M. le curé à Pâques.
Nous continuons les négociations pour les Soeurs de Hollande, j'espère vous donner bientôt de bonnes nouvelles. Gardes les 1.500f de la Propagation de la foi, en attendant.
Notre Congrégation vient d'obtenir une grande faveur du S. Siège. Notre mission du Congo est érigée en Vicariat apostolique, et le P. Grison, de notre Congr., est nommé evêque. Il va revenir et il sera sacré probablement à Bruxelles.
Patience! Nos affaires de Finlande finiront par s'arranger. Continuons à prier.
Je prépare un second Père pour la Finlande. C'est encore un prêtre hollandais. Il a étudié à Rome, il est docteur. Il sait l'allemand, le français, l'italien. Il commence à étudier le polonais.
On m'a dit au Vatican qu'on ne pourrait pas faire une préfecture pour deux prêtres, qu'il en fallait davantage.
Nous arriverons à tout avec la bonne volonté, la patience et la prière.
Je n'écris pas aujourd'hui à M. le curé, vous lui donnerez des nouvelles et une image. Je vous prie de le saluer ainsi que notre vicaire. Agréez mes dévoués respects. L. Dehon.
31. 03. 1908. B 106/4 (inv. 0116105). Mgr Benigni.
Rome, le 31 mars 1908
Monseigneur,
J'ai encore quelques renseignements intéressants à vous donner. Ils me viennent de Wiborg, par une dame catholique, qui est là dans l'enseignement.
Il y a là un commencement de paroisse. Un prêtre polonais, l'abbé Acko, y vient tous les 15 jours de Pétersbourg pour dire la messe. Il y a là à peu près 500 catholiques, qui sont prêts à donner chacun 3 ou 4 marks par an. On pourrait donc facilement y entretenir un curé. On dit qu'un prêtre polonais (autre que l'abbé Acko) a l'intention de venir s'y fixer.
Cet hiver, comme on n'avait le culte que tous les 15 jours, et que l'abbé Acko n'avait pas laissé d'ordres pour chauffer l'église, on trouvait l'église tapissée de glace à l'intérieur le dimanche. La glace fondait un peu pendant l'office et l'eau couvrait le sol.
Ce n'est pas ainsi qu'on attirera les tièdes et les luthériens qui cherchent la vérité. Tout se détériore à l'église.
Il y a une terre appartenant à la paroisse. On y pourrait bâtir une maison de rapport avec le concours des banquiers.
Les fidèles de Wiborg demandent une école catholique.
Comme cette pauvre Finlande est abandonnée !
Les Sœurs de Louvain nous refusent définitivement leur concours, nous en cherchons d'autres.
Il y a tous les éléments là-bas pour commencer une organisation. Nous attedons le mot d'ordre.
Je vous prie d'agréer mes repsectueux hommages, L. Dehon.
01. 04. 1908. B 18/5. 16 (inv. 202. 16). P. Prévot
(Copie dactylographiée)
(En commentaire, additions, mises en marge d'une lettre du Père André, écrite de Meslin le 1er avril 1908. Le texte du Père Dehon est donné ici en caractères droits)
V.C.J. Meslin 1 avril 1908.
Très Bon Père,
Je remercie bien humblement et cordialement Votre Révérence de sa bonne lettre qui m'a bien touché. Confiance. Je vais bien, le médecin paraît croire que j'ai une constitution très solide.
Nous félicitons votre Révérence au sujet de Monseigneur Grison. Chacun en est encouragé.
Nous pensons avoir assez de place pour les Postulants. Ils seront plutôt moins de 15. A la chapelle nous pourrons ajouter des places à l'antichambre ; ailleurs il y a assez de places. Ceux de Bergen-op-Zoom seraient reçus avec plaisir à Louvain pour 3 mois. Ils vivraient avec le P. Jacquemin.
Je prie de tout coeur pour Votre Révérence chaque jour, ce mois-ci avec St Jean.
J'envoie à Votre Révérence mes notes du mois. Permettez-moi d'ajouter quelques notes pour moi.
1°. Je me recommande bien à la charité de vos prières et à votre direction paternelle. Les angoisses de conscience et la crainte de la mort me replient sur moi-même, malgré mes efforts pour m'oublier et ne penser qu'à NS et aux âmes. Courage. Non in commotione Dominus (cf. 1 R 19, 11).
2°. C'est pour oublier, que j'ai tardé d'écrire. J'essayais de renvoyer les inquiétudes, de les oublier (après les avoir notées), d'ajourner tout jusqu'à la Retraite de Septembre. Pax ! Pax ! (cf. Jn 20, 21).
3°. Faut-il continuer à ajourner ainsi, quoiqu'il puisse y en avoir qui pressent pour des Messes, etc… ?
4°. Le P. Maximin prêche une petite Retraite de Première Communion, à Meslin ; il sera demandé pour les confessions de Pâques. Les oeuvres et les études que Votre Révérence lui a permises, ne sont-elles pas contraires aux nouvelles Constitutions ? Il ne découche pas, c'est bien.
5°. A quel endroit des Litanies faut-il placer l'invocation Per adm. Eucharistiae institutionem ? Après Ascensionem, avant Gaudia.
Daignez, Très Bon Père, nous bénir, moi surtout, in C. Xti.
02. 04. 1908. B 20/8. 8 (inv. 316. 05). M. Hamacher
Mon cher ami,
Ne pensez-vous pas qu'on peut commencer une petite oeuvre à Reichenberg, même sans l'autorisation de Vienne? Si c'est l'avis de l'évêché, vous pouvez promettre que nous ferons l'oeuvre. Au mois d'août, je pourrai vous donner le P. Demont et le P. Baumhof.
Le P. Demont est ici, il me paraît sérieux et bon prêtre. Le P. Baumhof est encore jeune, mais il a de bonnes intentions. Si vous n'acceptez pas l'oeuvre dès maintenant, les fondateurs chercheront d'autres religieux et vous manquerez l'occasion.
Le P. Gotzes m'a écrit que votre église d'Eichwald est bien fréquentée et je m'en réjouis.
Pour le Chapitre, votre maison est unie à celle de Fünfbrunnen. Entendez-vous avec le P. Guillaume pour l'élection des délégués. Vous pourrez envoyer des votes par écrit ou choisir des procureurs parmi les quatre Pères de Fünfbrunnen.
Je vous bénis tous paternellement. L. Dehon.
05. 04. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 36). P. Falleur
Cher ami,
Si vous avez encore des petits livres du Coeur sacerdotal, envoyez m'en 2 ou 3. Sinon faites m'en envoyer par Casterman. Votre dévoué L. D.
Avez-vous envoyé des journaux selon mes indications?
Si le journal de St Q.a quelque chose d'intéressant sur les listes prochaines, envoyez-le moi.
[Première moitié avril 1908]. P. Léo Mulier
B 110/2
Inv. 1170.26
Copie premier avertissement au Père Mulier
Mon cher ami,
Votre situation n'est pas régulière et ne peut pas durer. Vous ne vivez pas sous l'obéissance et vous n'observez pas la pauvreté.
Nous sommes donc obligés de vous faire les trois avertissements prévus par nos constitutions (n. 142). Celui-ci est le premier.
Vous devez rentrer en communauté. Allez à Bruxelles demander votre placement.
Vous devez aussi céder par écrit l'administration de vos biens à la personne qui vous plaira et disposer de vos rentes, conformément à votre vœu de pauvreté (Const. article 68).
Après les trois avertissements, si vous n'avez pas obéi, nous demanderons au Saint- Siège votre sécularisation et vous serez suspens jusqu'à ce que vous trouviez un évêque qui vous agrège.
Je prie Notre Seigneur de vous éclairer et de vous fortifier.
L. D.
18. 04. 1908. B 110/2 (inv. 1170.27). P. Léo Mulier
B 110/2
Inv. 1170.27
Copie du second avertissement envoyé au Père Mulier
Mon cher ami,
C'est mon second avertissement que je vous envoie au nom du Conseil. Nous ne pouvons pas en conscience vous laisser vivre ainsi en dehors de toute règle. Si vous avez besoin d'une retraite pour vous décider, vous pouvez aussi bien la faire maintenant qu'au mois d'octobre.
Vous devez vous rendre dans la quinzaine à la maison de Bruxelles où on vous donnera une destination.
Je prie de tout cœur pour vous.
Votre dévoué L. Dehon.
18. 04. 1908. P. Jakob Schmalen
18 avril 1908 B 110/2
inv. 1170.31
Copie de la première admonition envoyée au Père Schmalen
Mon cher ami,
Le Conseil ne croit pas pouvoir en conscience vous autoriser à vivre ainsi indéfiniment en dehors de votre règle et de vos vœux. Je vous ferai donc les trois admonestations, et si vous n'obéissez pas, nous demanderons au Saint-Siège votre sécularisation.
Celle-ci est la première.
Je vous enjoins donc de rentrer à Sittard dans la quinzaine et là on vous dira votre destination.
Réfléchissez bien et priez. Je prie à votre intention.
Votre dévoué L. Dehon.
18. 04. 1908. B 104/1 Madame von Christierson
Madame,
J'apprends que l'opération a bien réussi et je vous en félicite. Je rends grâce à Dieu avec vous.
Vous êtes encore nécessaire pour aider à l'organisation de l'apostolat en Finlande.
Pour les Soeurs, si celles de Néchin acceptent, c'est parfait. Sinon, nous en trouverons en Hollande.
Je suis un peu inquiet de voir qu'un prêtre polonais va s'installer à Wiborg. Cela ne nous fera-t-il pas des difficultés plus tard? C'est nous qui devrions avoir Wiborg? Qu'en pense M. le curé?
Parle-t-on le suédois à Wiborg? Pourrait-on mettre le P. Van Gysel à Wiborg? Nous vous donnerions un autre vicaire?
La situation est très gênante tant que le S. Siège n'aura pas pris une décision. Mais vous savez qu'ici tout se fait très lentement. Les Romains n'ont pas notre tempérament. On dit en France qu'il fait faire vite et bien. En italien, on dit que vite et bien vont rarement ensemble. Avant de conclure, ici, on écrit rapports sur rapports. On réunit des conseils, on délibère, puis viennent des périodes de vacances. Cela ne finit pas.
Je ne sais pas au juste où on en est, parce qu'on est aussi très mystérieux ici. Mgr Benigni me dit: „On s'en occupe…”. Il ne se compromet pas en disant cela. C'est un diplomate.
Ayons patience et prions. J'essaierai encore un de ces jours de voir Mgr Benigni et de savoir où on en est.
Je fais des voeux pour que vous vous remettiez bien vite. Offrez mes amitiés à M. le curé et à M. le vicaire. Agréez mes dévoués respects L. Dehon.
18. 04. 1908. B 20/8. 6 (inv. 314. 27). P. Falleur
Cher ami,
Il paraît que le Conseil porte contre vous des accusations graves: jamais de comptes! Il a parfaitement raison. Préparez donc des comptes pour le Conseil du 15 mai. Envoyez m'en de suite une esquisse.
Commencez un cahier pour la Caisse centrale. Elle a pour avoir: 1° les titres reçus de Sittard; 2° la maison de Bruxelles (maison-mère) avec ses charges; 3° la maison de Rome (Procure).
Elle a eu dans le passé une dîme de Sittard qui s'est élevée à… soit en moyenne à… par an.
La dîme de Sittard était, je crois, sa seule ressource, avec peut-être quelques cents francs reçus du Val.
Ses charges étaient l'entretien de la Procure à Rome et des élèves français de Rome et de Louvain. Cela coûtait beaucoup plus que les recettes de Sittard. Je payais la différence.
Donnez pour le passé un compte général de vingt ans.
Pour l'année écoulée mettez en avoir les titres reçus de Sittard; en débit les frais du noviciat de Manage. Est-ce bien comme cela? Envoyez-moi l'esquisse dans les huit jours.
Il vaut mille fois mieux que tout s'arrange dans les conseils de mai et juin que d'attendre le chapitre. Si vous n'aboutissez pas, tout retombe sur moi.
Si les dimanches vous sont nécessaires pour vos devoirs d'état, vous devez sub gravi écrire au curé de Lesquielle que vous n'êtes plus à sa disposition le dimanche.
Votre dévoué L. Dehon.
Quand à ce qui nous est venu du Liban, ce n'est pas à la caisse centrale que cela est venu, c'est à vous et à moi comme don spontané et anonyme.
22. 04. 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
J'ai la réponse du Vatican, qui a étudié notre affaire pendant trois ans. C'est une combinazione, comme on sait faire à Rome. Cela nous permet de commencer à travailler.
D'abord on ne croit pas pouvoir nous donner pour le moment une organisation ostensible. Il faudra pour cela une entente avec le Ministre de Russie qui représente ici son souverain, non seulement comme empereur de Russie, mais aussi comme grand-duc de Finlande. Mais on nous dit: travaillez, établissez-vous partout où vous pouvez en Finlande avec des pouvoirs reçus directement du Vatican, comme missionnaires, sans vous soucier de Mohilev.
On nous verrait volontiers commencer maintenant à Wiborg et un peu plus tard à Abö ou ailleurs. A mesure que je demanderai des pouvoirs on me les donnera. Quand il y aura 3 ou 4 prêtres, un d'eux pourra recevoir des pouvoirs plus étendus. Quand à la question ultérieure de Préfecture ou Vicariat, c'est renvoyé à plus tard, quand les oeuvres seront plus avancées et les temps meilleurs.
Actuellement, on ne peut rien établir d'ostensible ni rien combiner avec le Ministre de Russie, parce qu'on est en délicatesse à cause de l'affaire de Wilna. On pense que pour commencer les fondations, on peut s'aider du prétexte ou motif de mission pour les étrangers. Il y a à Wiborg des catholiques allemands, italiens, etc. On commencerait comme pour eux mais on étendrait l'apostolat à tous les catholiques.
Voilà le résumé de ce qui a été décidé à la Cong. des Affaires ecclésiastiques extraordinaires. Le reste est entre nos mains, à vous et à nos missionnaires.
Essayez donc la fondation de Wiborg, c'est le Vatican qui donnera les facultés. Si le prêtre polonais n'y est pas installé, il faudrait le devancer. Faites-vous demander par les catholiques non-polonais. Vous pourriez mettre là le P. Van Gysel. Je vous en donnerais de suite un autre pour vous, le P. Buckx, un hollandais, jeune prêtre sérieux et doux, docteur de Rome.
Si l'église de Wiborg appartient à la garnison, on ne nous la donnera pas, il faudrait alors commencer modestement dans une salle. Dites-moi ce que vous pensez de cela. Ce ne sont pas des choses faciles, mais la propagation de l'Evangile offre toujours des difficultés.
Comment va Mme votre mère? Pour les religieuses, nous aboutirons soit en Belgique, soit en Hollande. Il en faudra aussi plus tard à Wiborg. Organisons-nous prudemment, modestement. Le Vatican aidera discrètement.
J'espère que vous m'enverrez bientôt de bonnes nouvelles. Prions et faisons prier pour ces projets, que le diable essaiera d'entraver.
Saluez Mme votre mère et M. le vicaire. Agréez mes dévoués respects. L. Dehon.
23. 04. 1908. B 106/3 (inv. 1160. 24). Fr. Valentin Carré scj
Compiègne le 23 avril 1908
Bien cher Père
Je suis triste en ce moment mais que la volonté du bon Dieu soit faite ; j'ai voulu aller à Louvain ; ce me fut impossible et cela bien de ma faute. J'ai voulu y aller en soldat et à Saint-Quentin on a refusé de me donner un billet pour Feignies, j'aurais dû me mettre en civil, tant pis, je suis allé chez ma sœur qui reste tout près de Compiègne ; c'est de là que je vous écris, profitant de 2 heures d'attente.
J'y passerai mes 5 jours de permission ; quand revenez-vous à Saint-Quentin ? Dites-le moi et n'oubliez pas votre fils qui vous aime.
Fr. Valentin Carré.
(Carte postale, vue de Compiègne, adressée à Rome)
24. 04. 1908. B 20/8. 6 (inv. 314. 28). P. Falleur
Mon cher ami,
Vraiment il ne faut pas huit jours de travail pour me dire que P. Benoît s'est confessé, a communié et s'est préparé à la mort. Le retard des comptes de Sittard ne vous excuse pas du tout. Si un économe particulier doit être exact, un économe général doit l'être beaucoup plus. Noblesse oblige.
Vous ne devez pas seulement le compte annuel, mais vous devez faire signer vos livres (livre journal et livre de caisse), tous les six mois par le Conseil (n° 228). On aurait dû signer au mois d'août, au mois de février. Préparez-les pour le 15 mai.
Je ne retourne pas pour le 3 mai. S'il y a ballottage, télégraphiez-moi le lundi ces mots retour utile. Alors je partirai le mardi ou mercredi pour Albino, pour arriver à St Quentin le samedi. Je suppose que vous avez mon bulletin d'électeur.
Pour les messes, il y a eu plusieurs procureurs des évêchés et des couvents d'Orient, qui envoient librement des messes. Je suis évidemment procureur des Antonies de Dirani, puisque je paie la plupart de ses factures en France. Je lui ai écrit de me confirmer ce titre de Procureur et de demander au besoin un indult à la Propagande pour que son Procureur puisse lui envoyer des messes. Pour l'ordo, pas d'impression en parties, c'est inutile. Pour le calendrier, P. Dessons répondra. Votre dévoué.
25. 04. 1908. P. Jakob Schmalen
Rome B 110/2
25 avril 1908 Inv. 1170.33
Copie de la deuxième admonition envoyée au Père Schmalen
Mon cher ami,
Le Conseil ne croit pas pouvoir prendre la responsabilité en conscience de vous laisser vivre ainsi en dehors de vos vœux.
Je renouvelle donc l'admonition que je vous ai envoyée. Celle-ci est la seconde.
Vous devez rentrer à Sittard dans la quinzaine.
Votre dévoué L. Dehon
27. 04.1908. B 20/8. 6. (inv. 314. 29). P. Falleur
Cher ami,
Comment allez-vous constituer votre compte de caisse centrale depuis un an? Cela me paraît simple.
Avoir. 1°: intérêts des titres reçus de Sittard;
2°: reçu un vieux reliquat de dîme dû depuis cinq ans;
3°: dons anonymes venus par moi.
Doit. 1°: donné à Manage;
2°: pensions à Rome;
3°: pensions à Louvain;
4°: pensions à Paris (Ducamp);
5°: indemnité à Bruxelles...
N'y faites pas entrer la maison de St Quentin.
Sans mes dons, il doit manquer à la Caisse vingt mille francs par an.
Quand Sittard donnait 3 ou 4 ou 6 ou 8.000f de dîme par an, c'était encore loin d'y suffire. Mettez cela en note.
S. Paul ad Cor XIII (1 Co 13, 2 - 3): Et si habuero fidem ita ut montes transferam… charitatem autem non habuero, nihil sum. Et si tradidero corpus meum ita ut ardem, charitatem autem non habuero, nihil mihi prodest… Tout le chapitre est à relire et à méditer.Votre dévoué L. Dehon
27. 04. 1908. B 20/8. 6. (inv. 314. 30). P. Falleur
Cher ami,
Donnez quelques francs à Mennecart, il est à sec.
Votre lettre est un subterfuge. Vous vouliez le 1er août tant qu'il vous convenait, maintenant vous demandez le 1er janvier.
Les Constitutions ne datent pas de 1906, elles ont été confirmées en 1906, elles avaient déjà force de loi en 1888. Vous êtes en retard de 20 ans.
Surveillez beaucoup Mr Ht. ………… Votre dévoué. L. Dehon.
Et la ferveur, où en est-elle?
29. 04. 1908. P. Léo Mulier
29 avril 1908 B 110/2
Inv. 1170.29
Copie de la 3ème admonition envoyée au P. Mulier
Mon cher ami,
Je serai heureux que vous puissiez obtenir l'agrégation à Verdun ou à Cambrai. Mais en attendant je ne puis vous laisser sans règle. Allez vivre à la maison de Bruxelles. Je suis obligé de vous donner ce troisième avis pour mettre ma conscience en paix et la vôtre.
Votre dévoué. L. Dehon
Avril 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
Je vous transmets une lettre importante. Que pensez-vous de cela? Il y a la grosse question d'argent, mais on serait chez soi. Vous seriez chapelains tous deux, P. V. Gysel et vous, avec des pouvoirs de Rome. Etudiez cela et donnez-moi votre avis. Si les choses s'arrangent autrement, tant mieux. Votre bien dévoué L. Dehon.
01. 05. 1908. B 20/4. 1 (inv. 294. 57). P. Falleur
Mon cher ami,
Priez bien la Sainte Vierge.
Et mes comptes??? Allons, courage! Ce serait si vite fait si on voulait!
Roblot a reçu 10f le12 février et c'est tout. Vous n'excédez pas en charité. Il n'a pu aller à St Q., ni à Pâques ni à Quasimodo faute de sous, c'est dur.
Donnez-moi beaucoup de nouvelles. Sauf imprévu, je pars d'ici le 26 mai et j'arrive là-bas le 1 juin. Votre dévoué L. Dehon.
Gilbert a-t-il achevé de copier mes règlements?
07. 05. 1908. P. Jakob Schmalen
B 110/2
7 mai 1908 Inv. 1170.34
Copie de la troisième admonition envoyée au Père Schmalen
7 mai 1908
Mon cher ami,
Je regrette de ne pas pouvoir vous laisser ainsi dehors indéfiniment.
Rentrez donc à Sittard et occupez-vous comme professeur ou comme prédicateur sous la direction de vos supérieurs. C'est mon troisième avertissement.
Votre dévoué L. Dehon
09. 05. 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
J'ai exposé toutes les difficultés à Mgr Benigni, il en référera à la Secrétairerie d'Etat. Ils verront ce qu'ils peuvent faire. Cela prendra encore du temps.
Il n'est pas question que vous quittiez Helsingfors, ce n'est pas possible. C'est vous que la Providence a marqué pour être l'apôtre de la Finlande.
Au Vatican, on est bien embarrassé. Ils disent que l'autonomie de la Finlande n'exclue pas l'autorité du Czar, qui en est le grand duc. Le S. Siège pense que le Ministre de la Russie qui est ici représente à la fois la Russie et la Finlande. Ils n'osent rien lui proposer parce qu'ils sont déjà en délicatesse avec lui à cause des affaires de Vilna.
Ils ne peuvent pas entrer en rapports directs avec le gouvernement d'Helsingfors. Que faire?
Si l'évêché de Mohilev vous nommait vous-même Vicaire forain avec juridiction sur la Finlande? Mais ils ne le voudront pas. Le Saint-Siège pourrait le leur imposer, mais ne seront-ils pas les premiers à aller dénoncer cela à Pétersbourg comme un empiètement de pouvoirs de Rome? Ils sont aussi embarrassés que nous au Vatican.
Je vous écrirai quand j'aurai d'autres nouvelles. Je vais quitter Rome le 26 pour rentrer à St Quentin où j'arriverai le 1er.
Saluez Mme votre mère et M. le vicaire. Votre bien dévoué L. Dehon.
10. 05. 1908. B 104/1 Von Christierson
Cher confrère,
Vous voyez que je ne perds pas un instant. Mgr Benigni a une idée, espérons qu'elle sera bonne. Quand j'en saurai plus, je vous écrirai de nouveau.
Prions bien la sainte Vierge et le Sacré-Coeur. Votre dévoué L. Dehon.
15. 05. 1908. B 35/4c. 39 (inv. 584. 39). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
Je réponds seulement à votre bonne lettre du 6 avril. Merci pour vos bonnes félicitations. Nous attendons le P. Gabriel en juillet. Il sera probablement sacré au mois d'août. La mission est bien appréciée à Rome parce qu'elle a coûté beaucoup de sacrifices d'hommes et de ressources.
Vous avez raison de multiplier vos prêtres agrégés. C'est tout à fait dans l'esprit de votre sainte fondatrice. Pour les indulgences, j'en ai causé avec le P. Procureur. Vous pourriez très probablement en obtenir directement à Rome, mais elles exclueraient celles de Montmartre, qui sont très avantageuses. Ce ne serait pas un profit pour l'association. Il vaut peut-être mieux vous en tenir à ce que vous avez.
Nous allons avoir de belles fêtes de béatification: le 17, la Mère Marie Postel; le 24, Mme Barat. Et votre sainte Mère? N'entamez-vous pas bientôt le procès?
Je vais retourner dans le nord à la fin du mois.
Union de prières et de sacrifices. Recommandez-moi à votre bonne Mère fondatrice. Saluez la chère Soeur M. du Cénacle. Agréez mes dévoués respects en N. S. L. Dehon.
19. 05. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 37). P. Hamacher
Mon cher ami,
P. Charcosset peut retarder s'il le désire le conseil jusqu'au 9. Il devrait écrire cela à moi et à Louvain. Votre dévoué L. Dehon.
22. 05. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 38). Abbé Billet (à Paris)
Mon cher ami,
Je compte partir d'ici le 26, j'arriverai à Paris le 31 ou le 1er. Je vous verrai. A bientôt.
Votre dévoué L. Dehon.
25. 05. 1908. B 106/3 (inv. 1160. 40). Abbé von Christierson
[Début du texte recouvert par le tampon de la poste]
… prêter à corps et à cris et celui qui est nommé est jamais ici.
W. v. C.
(Carte postale, vue de Wiborg, adressée à Saint-Quentin)
Insérée le 23 mars 2002
25. 05. 1908. B 106/3 (inv. 1160. 40). Abbé von Christierson
[Texte en partie non déchiffré]
Je vous [ ? ] de retourner à H. fors les [ ? ] utilisés de le point [ ?] des pouvoirs [ ?].
W. v. C .
(Carte postale, vue de Wiborg, adressée à Saint-Quentin)
Insérée le 23 mars 2002
Mai 1908. B 16/6. 15 (inv. 121. 15). P. Falleur
Cher ami,
Envoyez cela, je ne sais pas bien l'adresse.
J'ai réunion de l'Index le 14 et béatification de Mme Barat le 24. Je pars le 26 par Albino. J'arrive chez vous vers le 1er. J'y reste huit jours, puis je vais faire la visite canonique à Luxembourg, à Louvain. On peut mettre le Conseil à Bruxelles vers le 6-7. Est-ce passé à Grammont? Pas trop. Le cousin négociera. Et mes comptes? Mes règlements sont-ils imprimés? Votre dévoué L. Dehon.
01. 06. 1908 (de S.Q.) B 75/1 (inv. 975. 10). Les confrères de France (texte dactylogr.)
Chers fils,
Nos confrères de S. Quentin, de Quévy et de Fayet, avec ceux qui sont isolés en France, ont à élire deux délégués pour le Chapitre. Nous nous réunirons pour cela à S. Quentin, à la maison de S. Coeur, le jeudi 11 juin à 11 heures.
Je vous envoie la liste des électeurs. Les noms éligibles sont marqués d'une croix. Les autres ne sont pas éligibles, soit parce qu'ils sont de droit capitulants, soit parce qu'ils ne sont pas prêtres.
Si pour quelque motif (éloignement ou occupation pressante) vous ne pouvez pas venir, déléguez votre droit électoral à un de ceux qui seront présents (v.g. à ceux de S. Quentin, Fayet ou environs), ou bien envoyez-moi des bulletins de vote contenant deux noms pour le 1er tour, un pour le 2° et un pour le 3°, en cas de besoin.
Si vous comptez venir, avertissez-en M. Falleur huit jours d'avance.
Prions tous pour que les réunions de septembre contribuent à notre sanctification, au progrès de notre oeuvre et au règne du Sacré-Coeur. Votre bien dévoué L. Dehon.
04. 06. 1908 (de Louvain) B 16/6. 16 (inv. 121. 16). P. Falleur
Cher fils,
Je fais la visite ici aujourd'hui et demain. Samedi je passe à Bruxelles et couche à Manage. Dimanche et lundi, visite à Manage. Mardi passage à Bruxelles. Rentrée à St Quentin le mardi soir ou mercredi matin. A bientôt.
Le P. Assistant est très faible, mais j'espère qu'il se relèvera. Votre dévoué L. Dehon.
07. 06. 1908 (de S. Qu.) B 74/2 (inv. 970. 08). P. Kusters (à Louvain)
Mon cher ami,
J'irai passer la journée du dimanche avec vous. Je vous arriverai samedi probablement à 5h1/2.
Votre dévoué L. Dehon.
11. 06. 1908. Dossier Action Française, Index. Prot. 1908-1909, 103
Saint-Quentin (Aisne) 11 juin 08
Mon Révérendissime Père,
Me voici revenu à Saint-Quentin.
On dit par ici que le livre de Lecanuet sur l'Eglise et la troisième république est dénoncé. C'est possible, il a une nuance libérale assez forte.
Il est peut-être bon que vous sachiez que l'auteur est très bien disposé. Il est prêt à corriger ce qu'on lui signalerait de défectueux.
D'un autre côté, si on le condamne, il ne restera en France qu'un livre tout à fait mauvais, celui de Debidour, sur le même sujet.
J'ose donc vous demander, si ce livre est vraiment dénoncé, que l'Index en demande plutôt la correction que la destruction.
C'est en somme un livre utile, avec des chapitres très édifiants.
Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages.
L. Dehon
(Lettre autographe, 2 pages)
12.06.1908 B 74/4 (inv. 972.50). P. Kusters
Mon cher ami,
Nous étions hier une dizaine de présents avec vingt voix disponibles, en tenant compte des délégations.
Il fallait élire seulement un délégué et un suppléant, parce que les Pères Matthias et Falleur représentent suffisamment l'élement rectoral (En marge de ces lignes : Dernière heure)
Les voix se sont partagées entre le P. Gaillard et vous. Il a fallu plusieurs tours de scrutin. Finalement le P. Gaillard a été élu délégué et vous suppléant. Les absents ont souvent tort ! ! !
Les nouvelles du P. Assistant sont moins mauvaises. Prions. Votre dévoué L. Dehon.
19. 06. 1908. B 23/1 B (inv. 475. 39). P. Falleur
Cher ami,
Mgr Grison arrivera lundi à Anvers. Je vais lundi à Bruxelles pour plusieurs jours.
Les deux malades de Sittard vont mieux. Mettez tout au courant. Je vous écrirai de Bruxelles.
Votre dévoué L. Dehon.
Juin 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
Je suis bien heureux que les Soeurs de Néchin aient accepté, je vais les féliciter. Je crois que c'est une bénédiction providentielle.
Le P. Buckx apprend le polonais. Il écrira au chapelain de Wiborg quand il saura un peu la langue. Donnez-moi l'adresse de ce chapelain. Faudra-t-il lui écrire en français ou en polonais?
Je vais m'informer à Rome pour les pouvoirs, mais je crois que vos pouvoirs ordinaires suffisent pour des Soeurs qui ne sont pas cloîtrées.
Confiance! Les oeuvres ne se font qu'à travers les difficultés. Que votre bonne mère ne se fatigue pas trop en préparant le logement des Soeurs. Saluez notre cher vicaire.
Votre bien dévoué L. Dehon.
03. 07. 1908 (de Bergen-op-Zoom) B 104/1 Von Christierson
Cher confrère,
Ne nous étonnons pas d'avoir des difficultés, le diable ne lâche pas facilement sa proie.
Je suis heureux de vous voir. Je n'ai guère la facilité d'aller à Londres. Si vous pouvez passer à Bruxelles, j'y serai quand vous voudrez, soit pour une simple entrevue, soit pour plusieurs jours. Vous pourriez voir nos maisons et peut-être visiter les Soeurs de Néchin.
Je ne suis pas libre le 15. J'ai un rendez-vous de famille ce jour-là. Donc, avant ou après le 15. Télégraphiez-moi à St Quentin. Je vais y rentrer le 8. J'irai à Bruxelles quand vous voudrez.
Mon adresse à Bruxelles est: 26, rue Eugène Cattoir Bruxelles Ixelles.
A St Quentin, mon nom suffit sans la rue. A bientôt donc. Soignez bien Mme votre mère.
Agréez mes amitiés dévouées. L. Dehon.
18. 08. 1908. B 74/4 (inv. 972. 93). P. Kusters
Mon cher ami,
Vous pouvez donner un témoignage convenable à Geisler. Il n'a pas la vocation pour notre Congrégation, il est intelligent et nous n'avons aucun acte grave à lui reprocher.
Quant à sa tendance à chercher des amis, cela a des inconvénients en communauté, mais dans le clergé séculier, s'il se lie à un bon confrère, cela pourra l'aider à se conserver.
Pour Tervueren, De Vos va se mettre à ses études chez vous. Donnons-leur Ravet, Pauly, Rollin Léon et Meier ou v. Hommerich.
Pour Bergen, Daemen, Van der Put, Tegelman, Richters, Verheul, Kerpen.
Pour le noviciat, il est certain que les Allemands ne vous veulent pas à Sittard, parce qu'ils craignent des désaccords.
Pour le diocèse de Bois-le Duc, je trouve que c'est bien, mais pour autoriser la fondation, il faut le vote du Conseil. Nous verrons le 8 mai. Plusieurs Hollandais pensent que c'est prématuré de fonder le noviciat. On m'écrit cela. Moi, je ne suis pas contre, mais j'attendrais volontiers au moins une année. Cela n'empêcherait pas de préparer les choses à Bois-le-Duc.
Commençons la philosophie avec Philippe et Schulte. Je crois pouvoir vous dire confidentiellement que ces deux inclinent à opter ni pour un parti ni pour l'autre. Ils resteront où on les mettra. Si nous les prenons maintenant en occident, ils y resteront. Si nous attendons un an, ce sera trop tard.
Notre prédicateur, le P. Fleuriot de Reims, pourrait peut-être donner votre retraite 3 ou 4 jours après celle du chapitre. Je ne sais plus son adresse à Reims, mais vous pouvez écrire à M. l'abbé Fleuriot, maison de retraite à Cormontreuil près de Reims. S'il n'est pas libre, il donnerait le P. René ou un autre. Votre bien dévoué L. Dehon
La prochaine fois, j'espère vous écrire au Château d'eau.
19. 08. 1908 B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
Remercions la Providence. Votre oeuvre s'organise. Vous avez maintenant un vicaire et des Soeurs.La petite paroisse va devenir intéressante. Bientôt nous tâcherons de conquérir Wiborg.
Le P. Buckx apprend consciencieusement le polonais. C'est un homme pacifique et bon, il plaira à Wiborg.
Le P. Kusters irait volontiers en Finlande, mais cela me paraît impossible cette année. Il est absorbé et surmené par l'installation de sa nouvelle maison. En septembre, nous aurons la retraite, et le Chapitre, puis ses étudiants rentreront pour le scolasticat.
Ce voyage pourra peut-être se faire dans un an aux vacances.
J'ai été heureux de vous revoir et de revoir Mme votre mère. Votre chère maman va être aidée et consolée par les Soeurs. Elle reprendra vie. Les oeuvres de la paroisse deviendront plus intéressantes. Ne vous laissez pas troubler par les petits ennuis qui viennent de Pétersbourg. Le S. Siège vous soutiendra. Amitiés au vicaire. Votre bien dévoué. L. Dehon.
21. 08. 1908. B 74/4 (inv. 972. 92). P. Kusters
Mon cher ami,
Vous savez bien que je ne m'oppose pas à votre noviciat. Faites-le quand vous voudrez. Je vous dis ce que quelques-uns en pensent, mais je n'insiste pas. Je désire commencer la philosophie à Louvain. Qui mettre avec le P. Philippe? Voulez-vous P. Verkamp? Quel autre pourrions-nous prendre? Gengler demande à aller à Rome faire du droit canon. P. G. Bertrand est désolé de venir faire du ministère à St Quentin. Pourrait-il faire un prof. de philo.???
Ne sacrifions pas l'oeuvre de Finlande, je suis engagé avec le Saint Siège.
A bientôt. Conseil le 8 au matin. Hâtez la maison. Votre dévoué L. Dehon.
28. 08. 1908. B 20/8. 3 (inv. 212. 01). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
J'ai lu ces documents avec beaucoup d'intérêts. Aucune opposition sérieuse ne pourra venir de Marseille contre les honneurs que l'Eglise voudra rendre à votre sainte fondatrice.
Je ne sais pas si l'oeuvre des Victimes de Marseille se propage. Quant au P. Jean, il a été une admirable victime préparatoire, un précurseur.
Le P. Captier a donc été là-bas aussi? C'est un homme terrible qui avait quelques bonnes idées et beaucoup d'illusions. Il nous aurait fait croûler, si une Providence merveilleuse du S. Coeur ne nous avait sauvés. Nous souffrons encore de son passage parmi nous.
Nous devons beaucoup à votre sainte fondatrice, elle nous a donné le P. André et le P. Barnabé, qui ont été deux colonnes de notre oeuvre. Elle a fait plus encore en priant pour nous et en nous assurant vos prières. Vous nous les continuerez.
Le P. Assistant va mieux. Il a pu dire la sainte messe hier, après trois mois de privation. Sa convalescence sera longue. Il devra passer l'hiver dans le midi. Il se repose quelques jours à Bruxelles avant de faire le voyage du Val des Bois. Il vous est bien reconnaissant de vos prières. Je vous remercie de penser à notre retraite et à notre Chapitre. Nous avons bien besoin des secours du Sacré-Coeur pour ces grands jours.
Je vous prie d'agréer mes dévoués respects. L. Dehon.
01. 09. 1908. B 20/8. 6 (inv. 314. 31). P. Falleur
Mon cher ami,
Nous vous verrons à Louvain. Arrivez le 14. Nous arrangerons tout.
Je vous envoie l'église de mon village qui est très ressemblante à la vôtre.
Prions bien la Ste Vierge. Votre tout dévoué L. Dehon.
01. 09. 1908. B 74/4 (inv. 972. 94). P. Kusters
Cher ami,
Ne m'envoyez pas de lettres par exprès, c'est une dépense inutile et cela ne gagne pas de temps, il y a ici 4 distributions par jour. J'écris au P. Barthélemy pour le noviciat de Asten. Il faut deux indults: un pour le noviciat et un pour l'âge du P. Schulte. Cela peut durer un mois ou deux parce que les vacances des cong. commencent à Rome.
Envoyez donc vos cinq enfants pour la retraite le 14 à Manage avec le P. Schulte. Il y a place. Cela leur fera du bien à tous. Ils recevront l'habit le 22 à Manage. Ils peuvent faire là un mois de noviciat.
Pour préparer la maison à Asten, vous pouvez utiliser le P. Richters.
Je compte arriver le lundi 7 à la Chaussée de Bruxelles. Votre bien dévoué L. Dehon
Conseil le 8 à 9 1/2.
[Avant mi-septembre 1908: le chapitre général : 15-16. 09.1908]. B 110/1 (inv. 1170.05). P. Dessons
Cher ami,
Déposez la demande du Père [Adrien] Maximin [Cottart]. Ajoutez que le Conseil de la Congrégation donne un avis favorable.
1° à cause des bonnes dispositions du Père ;
2° à cause des besoins de la mission du Congo où le Père va partir.
Le Père Assistant nous inquiète beaucoup.
Je puis avoir besoin au Chapitre de renseignements sur les dépenses de la maison de Rome. Rappelez-moi ce qu'on y a dépensé par an depuis 5 ans, avec ou sans les voyages.
Votre dévoué. L. Dehon.
Septembre (?) 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
Je vous transmets la réponse de Mgr Benigni. Voici comment je comprends les choses:
1° Soyez bien prudent. Ne donnez pas de prétexte aux rigueurs de la Curie. Restez tous respectueux vis-à-vis de l'administration.
2° Essayez par des explications polies et respectueuses d'obtenir de rester à Helsingfors ou au moins en Finlande, où vous continuerez à faire du bien.
3° Le S. Siège ne peut pas vous donner des facultés directement, ce serait la lutte avec la Curie. Surtout n'exaspérons pas la Curie. Soyons prudents et obéissants, comme il convient à de bons ecclésiastiques. La Providence nous aidera. Les choses se rétabliront peu à peu.
Tenez-moi bien au courant. Les Soeurs ne doivent pas revenir, elles doivent continuer leurs oeuvres.
Quant à vous, tâchez de rester à Helsingfors, mais d'accord avec la Curie, soit comme curé, soit avec une nouvelle paroisse, soit comme aumônier.
Le P. V. Gysel ne doit pas quitter, il doit rendre service aux Soeurs.
Prions et espérons. Votre bien dévoué. L. Dehon.
05. 10. 1908 (de Rome) B 74/4 (inv. 972. 08). P. Kusters
Cher ami,
C'est dommage que vous n'avez pu venir. Vous viendrez un jour passer quelques jours à Rome.
Fr. Bünn m'écrit pour son ordination. Préparez-le. Mgr Grison est disposé à faire l'ordination chez vous le 8 décembre, pour Bünn et les autres. Préparez-les tous.
Ici tout s'organise pour le 11. Ce sera dans la chapelle des Soeurs missionnaires. P. Jeanroy et le curé Gras sont arrivés.
Pour le P. Buckx, je désire qu'il aille quand même un mois à Cracovie. Après cela, il ira à Helsingfors. Si nous ne pouvons pas arriver à Wiborg, le P. Buckx restera vicaire à Helsingfors et le P. V. Gysel ira fonder à Abö. Il faut nous imposer là-bas par des fondations.
Donnez ma réponse au P. Bünn et au P. Buckx. Soyez tous bénis. Jean du C. de J.
06. 10. 1908. B 104/1 Von Christierson
Bien cher confrère,
Je suis à Rome pour un mois. Je verrai Mgr Benigni. J'ai déjà écrit au cher vicaire ma pensée, je vous la répète.
A défaut de Wiborg et en attendant que nous puissions le conquérir, pourriez-vous installer le P. V. Gysel à Abö ou dans un autre nouveau poste? Le P. Buckx irait avec vous. Il sait déjà un peu le polonais, cela ferait taire les polonais. Il devrait, je crois, aller passer d'abord un mois à Cracovie, apprendre un peu mieux la langue, les cantiques, etc.
Ne vous découragez jamais. Le P. V. Gysel n'a peut-être pas été assez diplomate avec Mgr Tiberghien, il a dit la fort et le faible de la Finlande, il fallait se montrer plus optimiste. L'apostolat rencontre des obstacles. Je ne sais pas quelle appréciation Mgr Tiberghien a rapportée de là-bas. Il n'est pas encore rentré à Rome. S'il rentre bientôt, je le verrai.
Est-il prudent que vos bonnes Soeurs bâtissent sur le terrain de la paroisse? Ne vaut-il pas mieux qu'elles bâtissent sur un terrain à elles? Si vous faites une école sur le terrain de la paroisse, cette école devra appartenir à la paroisse. Si les Soeurs aident à cette construction, il faudrait qu'elles aient une garantie, hypothèque ou autre, pour retrouver leurs fonds si on les expulse. Le Conseil de Pétersbourg consentira-t-il à ce qu'elles aient une garantie sur le terrain paroissial?
Prions et ayons confiance, tout s'arrangera. Je vous écrirai bientôt pour vous dire ce qu'aura dit Mgr Benigni. Saluez bien Mme votre mère et M. le vicaire. Votre bien dévoué L. Dehon.
06. 10. 1908. B 106/4 (inv. 0116106). Mgr Benigni
Rome, le 6 oct. 1908
Monseigneur,
Je suis à Rome pour un mois et j'espère avoir l'honneur de vous voir. Je vous entretiendrai de la Finlande. J'ai vu cet été le curé von Christierson et sa mère qui sont venus faire un voyage en Belgique.
Voici où nous en sommes.
Nous n'avons encore là-bas que deux prêtres : le curé von Christierson et un de mes prêtres. Un autre de mes prêtres se prépare à y aller en apprenant le polonais.
Le progrès réalisé est que depuis deux mois nous avons là-bas quatre Sœurs, de bonnes Sœurs françaises, qui commencent à s'occuper des enfants.
Nous espérions obtenir la paroisse de Wiborg, mais nous rencontrons des obstacles de la part des Polonais., qui menacent même de nous reprendre Helsingfors. Un prêtre polonais est venu de Pétersbourg faire une enquête à Helsingfors. Il a écouté quelques Polonais qui se plaignent qu'on ne prêche pas en leur langue.
Le vicaire capitulaire Denicewitz a écrit une lettre sévère au curé von Christierson lui disant avec exagération que les Polonais sont négligés et que s'il n'appelle pas à ses frais un prêtre de Péterbourg, saltem in mense, pour les Polonais, on lui retirera sa paroisse. Voilà l'épée de Damoclès.
Si le curé est changé, nous nous retirerons et les Sœurs aussi. On reverra un curé polonais avec toutes les misères passées et tous les paroissiens non polonais seront sacrifiés. Et la Finlande restera toujours au même état.
Cette incertirude décourage les Sœurs et les empêche de bâtir et de rien fonder puisqu'elles sont menacées de tomber sous la direction inacceptable d'un prêtre polonais.
N'entrevoyez-vous pas la possibilité d'une juridiction séparée et indépendante ? Que faire pour pouvoir travailler là avec un peu de sécurité ?
J'espère que la prière nous obtiendra cette faveur. La sagesse du Saint Siège trouvera les moyens à prendre.
Daignez, Monseigneur, agréer mes respectueux hommages, L. Dehon.
12. 10. 1908. B 74/4 (inv. 972. 06). P. Kusters
Mon cher ami,
Tout s'est passé admirablement. Quelle belle et touchante cérémonie! Le baron d'Erp, ambassadeur de Belgique, assistait.
C'était chez les Soeurs missionnaires, qui se sont montrées bien dévouées. Plusieurs journaux donneront des récits. Nous avons dîné chez le cardinal Gotti.
Nous avons vu le Pape mercredi, mais nous le reverrons après-demain. Il a donné à Mgr une magnifique croix pectorale en or, avec des perles et des saphirs.
Demain, nous donnons à dîner aux évêques, etc. Puis on se reposera.
Le bref pour le noviciat est déjà venu. Celui pour les Provinces va venir bientôt.
Weppe a été sécularisé en 1903, à la demande de M. Brancourt de Soissons. Maintenant, Soissons et Verdun voudraient bien me le repasser mais c'est trop tard. Ils l'ont voulu, qu'ils le gardent! Dieu nous garde de pareilles plaies!
Il faut que le P. Buckx sache bien son polonais. Envoyez-le à Cracovie. Je crois qu'il faudrait déjà en vue de l'avenir mettre un de nos jeunes gens à l'étude du polonais.
Dites à P. Buckx de recruter à Cracovie quelques enfants polonais pour une de nos écoles.
Soyez tous bénis. Votre bien dévoué L..Dehon.
12. 10. 1908. B 83/1 Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
Comment concilier votre pieux projet avec ceux que nous avions conçus?
D'abord le Fr. Jean avait désiré être ordonné le 19 décembre. Cela a peu d'importance, on peut devancer cette date. En dernier lieu, j'ai demandé à notre nouvel évêque, Mgr Grison, qui a reçu la consécration épiscopale avant-hier, de vouloir bien faire une ordination pour nos jeunes gens. Il nous propose la date du 30 nov. ou du 8 décembre. C'est accepté. J'ai écrit au Fr. Jean de se préparer pour cette date-là.
Moi, j'ai le projet de rester à Rome jusqu'au 16 nov., pour la fête jubilaire du Pape. Je ne serai donc en Belgique que vers le 22. Comment concilier tout cela?
Le Fr. Jean a besoin d'une dispense d'âge qu'on obtiendra difficilement en octobre parce que les congrégations romaines sont en vacances. Cependant on peut y arriver peut-être.
Je ne voudrais pas vous priver de la grâce d'avoir une ordination dans votre pieuse chapelle.
Nous allons en tout cas essayer d'avoir la dispense d'âge.
Même si je voulais précipiter mon départ de Rome, j'arriverais difficilement à Namur le 8. Je dois retourner par Nice pour y voir le P. Charcosset et y conférer avec lui. Je ne pourrais l'y voir au plus tôt que le 5 ou le 6. Il y arrive le 4 au soir. J'autorise donc le Fr. Jean à être ordonné le 8 à Namur, mais je ne pourrai pas y être. Le P. Mathias et quelque autre me remplacera.
Les journaux belges donnent de bons articles sur le sacre de notre nouvel évêque, vous lirez cela avec plaisir. Agréez mes biens dévoués respects. Union fidèle de prières. L. Dehon.
13. 10. 1908. B 62/4 (inv. 861. 01). Louis Julliot
Mon cher Louis,
Repose-toi bien, console ta maman, et puis tu reprendras le collier. Si Dieu veut, tu peux te sanctifier à la Société Générale. S. Mathieu et Zachée étaient des banquiers et ils sont saints. Il est vrai qu'ils ont quitté la banque.
Va à Mons quelquefois, souvent, même toujours, si tu veux.
En ce moment, nous sommes tout un groupe à Rome. Nous avons eu dimanche le sacre de Mgr Grison. On raconte cela dans la Croix. C'est le cardinal Gotti qui a fait le sacre.
Il y avait une belle assistance: quatre évêques, des prélats, des princes romains, l'ambassadeur de Belgique, etc.
Quelle belle cérémonie! Les promesses du nouvel évêque, la prostration, les onctions, l'imposition des mains, la bénédiction de la mitre, de la croix, de l'anneau, avec des formules qui en expliquent le symbolisme, tout cela impressionne vivement.
Le P. Mathias est ici, le P. Jeanroy, le P. Falleur, le P. Duborgel. Ils vont aux sept basiliques, aux catacombes, etc, etc. Ils en auront à raconter pour tout l'hiver.
Aujourd'hui, grande réception chez nous. Demain, seconde audience du Pape. Il a déjà donné à Mgr Grison une belle croix pectorale en or, relevée par des filigranes, des perles et des saphirs.
Encore deux ou trois jours de fête puis tout le monde s'en retournera.
Moi, je reste jusqu'au 15 novembre. Rien ne me presse d'aller revoir les brouillards et les pluies de St Quentin et de Bruxelles.
Prie bien. Sois bien sage. Tu viendras me voir à mon retour. Ton dévoué L. Dehon.
18. 10. 1908. B 83/1 Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
J'ai reçu votre dépêche. Vous faites un sacrifice qui est indiqué par la Providence. Puisque notre cher évêque missionnaire daigne faire une ordination pour nous à Louvain, il est juste que nos jeunes gens n'en cherchent pas une autre.
Le Fr. Jean sera donc prêtre le 8 décembre, c'est un beau jour! Il pourra vous donner sa toute première messe le 9. Il fera ses prémisses le 10 à Mons. Voilà de beaux jours en perspective. Sr Marie du Cénacle aura la première messe de son frère, elle en sera bien contente.
Nos fêtes ont été bien consolantes. Le St Père que nous avons vu deux fois s'est montré d'une bonté toute paternelle. Il a béni toutes nos intentions, vous avez eu votre part.
Si vous voulez bien donner ma petite image à la Sr M. du Cénacle, elle y verra les modèles de la sainteté pour son frère et pour elle: Marie et S. Jean.
Union de prières et de sacrifices. Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.
21. 10. 1908. B 74/4 (inv. 972. 10). P. Kusters
Mon cher ami,
Le calme est revenu ici. Tous nos visiteurs sont repartis et voyagent.
Préparez-nous une belle ordination pour le 8 décembre. Ayez un cérémoniaire qui prépare bien ses cérémonies.
Vous avez des nouveaux qui désirent la tonsure (les Fr. Granger et Gilbert…), cela regarde votre Conseil de maison. Recueillez bien toutes les pièces nécessaires.
Le Fr. Guillaume de Mons sera prêtre, mais comme il est maintenant domicilié au diocèse de Tournai, il dépend canoniquement de l'évêque de Tournai pour l'ordination. Il faut donc demander à Tournai trois choses: 1°: l'attestation qu'ils n'ont pas d'ordination le 8 déc.; 2° la permission de faire ordonner le Fr. Guillaume à Louvain; 3° la permission de lui faire passer l'examen à Louvain.
Les congrégations romaines sont en vacances et en réorganisation. Nous n'avons donc pas encore de réponse pour les Provinces, mais nous l'avons déjà pour le noviciat de Asten. Vous pouvez le préparer. Rien d'autre de nouveau.
J'ai vu Mgr Benigni, le S. Siège nous soutiendra en Finlande et ne veut pas que nous nous découragions. Soyez tous bénis. Votre bien dévoué L. Dehon.
26. 10. 1908. B 20/13. 2 (inv. 332. 03). P. Legrand (à Fayet)
Cher ami, j'ai reçu toutes les bonnes cartes, merci. Priez pour les affaires embrouillées d'Albino. Soignez la maison de Mons. Ici, c'est le calme. Votre dévoué L. Dehon
31. 10. 1908. B 20/8. 7 (inv. 315. 03). Fr. A. Bodin
Mon cher enfant,
Donnez-moi de vos nouvelles. Que devenez-vous? Trouvez-vous là des ressources pour la piété? Et pour le temporel, avez-vous quelques sous? Le P. Falleur est rentré à St Quentin, il vous donnera quelque chose tous les mois, mais nous n'avons pas encore votre adresse exacte.
J'écris un peu au hasard, je ne sais pas votre Cie. Devrainne ne trouve guère de ressources religieuses à S. Denis. Lambert au contraire est très bien à Nancy. Il va tous les soirs au séminaire.
Ecrivez-moi toujours avec confiance, ne suis-je pas votre père?
Bon courage! Deux ans passent. Lebrun, Roblot, Mennecart ont bien persévéré, faites comme eux. Si vous êtes pauvre, écrivez-moi au moins un carte postale pour commencer. A bientôt des nouvelles. Je vous bénis paternellement. L. Dehon.
(17 Piazza Campitolli à Rome, jusqu'au 17).
02. 11. 1908. B 20/8. 7 (inv. 315. 04). Fr. Bodin
Mon cher enfant,
Il paraît que tout est en bonne voie et que vous avez trouvé des amis et des protecteurs à Maubeuge. Deo gratias!
Ecrivez-moi. Où allez-vous tous les soirs? Y a-t-il un petit cercle? Il vous faut un peu d'argent, ne craignez pas de vous adresser chaque mois au P. Falleur.
Lambert est très bien à Nancy. Il va tous les soirs au séminaire. Devrainne est plutôt mal à S. Denis. Je crois qu'il n'a encore rien trouvé. Patience! C'est pour deux ans.
Ici nos étudiants sont arrivés. Les cours commencent demain. A Fayet et à St Quentin, nous sommes de nouveau traqués par la police. Beati qui persecutionem patiuntur (Mt 5, 10).
Je reste ici jusqu'au 17. Je serai à St Quentin vers le 22. Vous viendrez quelquefois l'hiver. Soyez ferme. La caserne est une grande source de mérites pour ceux qui vivent de la foi. Omnia cooperantur in bonum diligentibus Deum (Rm 8, 28). Je vous bénis paternellement.
L. Dehon.
05. 11. 1908. B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
J'ai vu Mgr Benigni et je réponds à vos dernières lettres. Le Vatican est toujours bienveillant pour nous et il agira mais prudemment. Il nous recommande aussi la prudence.
Bientôt, quand le nouvel archevêque sera installé, on lui écrira et on lui recommandera d'être bienveillant pour la Finlande, pour vous et pour les Pères du S. Coeur. On lui parlera aussi prudemment de Wiborg. Il comprendra que le Vatican veille sur la Finlande et qu'il doit la ménager. Si nous voulions avoir à Abö une chapelle pour les étrangers, qui ne serait pas une paroisse proprement dite, nous aurions tout de suite des pouvoirs apostoliques.
Le P. Buckx n'a pas encore pu aller à Cracovie, ne sachant où loger, mais j'ai vu ici hier l'évêque auxiliaire de Cracovie, Mgr Nowak, qui m'a bien promis de nous trouver quelque chose avant la fin du mois.
Mgr Benigni ne pense pas qu'il faille donner suite au projet de Mme votre mère, de pétitionner à Pétersbourg pour avoir une préfecture apostolique. Le moment n'est pas favorable, la Russie est en ce moment mal disposée pour la Finlande.
Espérons et prions. Nous avons là une oeuvre difficile, mais la Providence nous aidera. Prions bien la sainte Vierge. Je vais retourner à St Quentin dans 15 jours.
Saluez Mme votre mère et M. le vicaire. Votre bien dévoué L. Dehon.
06. 11. 1908. B 35/4d. 2 (inv. 586. 02). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
Le P. Barthélemy va s'informer de tout ce qui concerne l'introduction d'une cause. Il vous tiendra au courant. Il a des documents et il verra des personnes autorisées.
Tâchez de connaître les dispositions des évêchés de Grenoble et de Lyon. S'ils ne sont pas bienveillants, il faut attendre. Quelques envois de la Vie à des personnes influentes de ces évêchés prépareront les esprits. Y avez-vous pensé?
Je compte bien prendre part à votre belle fête du 9 déc. Vous pouvez inviter trois ou quatre Pères.
La bonne Soeur Marie du Cénacle s'étonne d'avoir peu de lettres de son frère, mais il doit être très occupé. Outre ses classes, il prépare l'examen d'ordination, la messe, etc.
Je verrai pour la bénédiction que la bonne Soeur a demandée.
Faites faire encore quelques miracles à votre sainte fondatrice. Union de prières et de sacrifices. Agréez mon religieux respect. L. Dehon.
07. 11. 1908. B 20/8. 7 (inv. 315. 05). Fr. Bodin
Mon cher enfant,
La Providence vous gâte. Si vous deveniez ingrat après cela, vous seriez bien puni. Soyez toujours fidèle. Le pauvre Devrainne ne trouve aucun secours religieux à S. Denis, mais Lambert est très bien à Nancy.
J'envoie 50f à M. Vauquier. Il vous remettra le nécessaire suivant vos besoins. J'espère que 10f par mois vous suffiront. Restez fidèle à la sainte pauvreté.
Je rentrerai à St Quentin vers le 20. J'aurai quelquefois le plaisir de vous voir en hiver. Lebrun et Mennecart se mettent à la philo avec ardeur. Ce sont des étudiants sérieux. Ils vont aux cours de la Grégorienne avec Max et Alfonso. Les trois autres, Wagner, Barth et Lemaire, vont à l'Apollinaire. Nous espérons assister tous à la messe du pape le 16. Il y aura des milliers et milliers de pèlerins.
Mgr Grison fera une belle ordination à Louvain le 8 déc. C'est dommage que vous n'y serez pas.
Soyez très pieux dans votre intérieur. Saint François de Sales dit: „Dans l'exercice de la retraite spirituelle (recueillement intérieur) et des oraisons jaculatoires gît la grande oeuvre de la dévotion”. Je vous bénis paternellement. L. Dehon.
22. 11. 1908. B 74/4 (inv. 972. 09). P. Kusters
MMMon cher ami,
Je pense faire le Conseil le 30 à Bruxelles, si ce jour convient au P. Hermans et à vous. Le P. Mathias y consent. Nous aurons la grande question de la nomination du Provincial oriental. Pour l'autre, on peut attendre le retour du P. Barthélemy au mois de mai.
J'ai prévenu le P. Schulte de se préparer pour aller à Asten en décembre.
Le P. Falleur est à Albino pour arranger les difficultés. Je l'attends.
Je suis content que le P. Buckx est à Cracovie. Après lui il faudra en envoyer un autre pour 6 mois.
Ménagez votre santé. Ma circulaire après le Chapitre était écrite le 20 septembre, trois jours après le Chapitre.. Je l'ai envoyée à Clairef. pour l'autographier. Ils disent qu'ils ont envoyé le paquet ici, mais on n'a rien vu venir. Il faut recommencer.
Pour les règlements, je les ai envoyés en septembre à P. Bouteiller pour les imprimer. Après deux mois il me renvoie la copie en me disant qu'il n'a pas assez d'ouvriers pour l'imprimer.
Beaucoup des nôtres doivent penser que c'est moi qui suis négligent.
J'arriverai le 29 à Bruxelles. Soyez tous bénius. L. Dehon.
Novembre 1908 (?). B 104/1 Von Christierson
Mon cher confrère,
J'avais écrit la carte quand je reçois des nouvelles de Rome. Le S. Siège accorde les facultés de Missionn. apost. aux Pères Buckx et V. Gysel.
Pour vous, ma demande n'est pas acceptée, parce que je n'ai pas juridiction sur vous, il faudrait que ce fût demandé par la Curie de Pétersbourg. C'est du reste peu important, les pouvoirs de Missionnaire apost. se bornent à bénir les chapelets, médailles, etc. Vous avez déjà tout cela.
Le S. Siège autorise en outre le P. Buckx à recevoir 50 abjurations en Finlande, sans recourir à la Curie. Cela pourra vous être utile. Votre bien dévoué L. Dehon.
Novembre-Décembre 1908. B 106/4 (inv. 0116107). Mgr Benigni
Monseigneur,
Je reçois des lettres de Finlande. Notre petit groupe de là-bas est toujours dans la crainte que le curé ne soit, d'un jour à l'autre, envoyé ailleurs par la curie de Mohilev. Cela paralyse tout.
Les bienfaiteurs qui pourraient les aider à construire des écoles ou des œuvres sont arrêtés par la même crainte.
On me parle d'un projet que je vous soumets. Les catholiques d'Helsingfors (Italiens, Autrichiens, Français, Espagnols) adresseraient une supplique visée par leurs consuls, au Ministre de l'intérieur russe, le priant d'intervenir auprès du S. Siège pour obtenir une Préfecture apostolique nationale.
Ils diraient 1° que les soldats polonais ont leur aumônier qui vient de temps à autre ;
2° que la colonie catholique en grande partie ne connaît pas le polonais ;
3° qu'ils auraient beaucoup à souffrir si la curie de Mohilev détruisait le régime actuel et remettait un polonais à la tête de la cure…
Nos catholiques d'Helsingfors pensent qu'ils pourraient se faire appuyer à Pétersbourg par quelque haute personnalité russe…
Que pensez-vous de ce projet ? Faut-il risquer cela ?
Je crois que toutes les voies sont difficiles en Russie. On resterait sans doute longtemps sans réponse.
Pardon du nouveau souci que je vous cause. C'est plus facile d'aller évangéliser les nègres que les sujets du czar.
Je vous prie d'agréer mes humbles hommages, L. Dehon.
17, Piazza Campitelli.
03. 12. 1908. B 74/4 (inv. 972. 11). P. Kusters
Mon cher ami,
Le P. Becker est peiné mais il se résignera à accepter. D'autres m'écrivent que nous n'avons pas bien choisi, je répondrai qu'ils doivent penser que nous avons eu grâce d'état et que le P. Becker l'aura aussi pour gouverner.
A Quévy, il n'y a rien de très grave à reprocher au P. Ch., sinon qu'il est assez tyrannique pour tous ceux qui l'entourent. Il faut lui permettre d'être curé, et nommer un autre comme supérieur et aumônier. Il y a deux solutions: 1° laisser le P. Paul supérieur en lui donnant un prêtre de plus. Le P. Héberlé veut bien céder Berback. Vous donneriez un scolastique au P. Héberlé pour remplacer Berbach. 2° Mettre là le P. Jacquemin, recteur et aumônier.
Votre dévoué L. Dehon.
11. 12. 1908. B. 74/4 (inv. 972. 34). P. Kusters
Cher ami,
Faites ce qu'il faut pour votre mère, comme tous ceux qui ont des charges de famille. Seulement, pour bien sauvegarder la pauvreté, rendez-moi compte deux fois par an, le 1er février et 1er août, de ce que vous avez dû faire pour elle.
J'écrirai à Mgr de Bois-le-Duc et au P. Schulte.
Pour la Province d'occident, voici ce que je pense. Le Provincial doit être un simple patriarche, pieux et bon. Donnons l'initiative aux quatre conseillers-assistants qui se chargeront de développer chacun leur secteur de Province. Voici quel serait le champ d'action et d'initiative de chacun:
Le Provincial: Manage (noviciat), Louvain (scolasticat), Brésil du Nord.
Assistant de Hollande: Bergen-op-Zoom, Asten, Finlande.
Assistant de Belgique: Tervueren.
Assistant de France: Quévy, Mons, nos isolés.
Assistant d'Austrasie: (les 3 évêchés): Clairefontaine.
Il y a là quatre hommes bien choisis. Préparons cela et nous aurons bien travaillé pour l'avenir de l'Oeuvre. Ces quatre Assistants seraient comme de petits Provinciaux. Le Provincial les appuierait de son autorité et leur donnerait sa confiance. Pensez-y et prions pour cela.
Votre dévoué L. Dehon.
15. 12. 1908. B 106/4 (inv. 0116108). Mgr Benigni
Saint-Quentin (Aisne) 15 déc. 08
Monseigneur,
Permettez-moi de vous offrir quelques jours d'avance mes souhaits de bonnes fêtes : Ad multos et sanctos annos !…
Je veux aussi vous donner quelques nouvelles de la Finlande. A Helsingfors, les Polonais continuent leurs petites intrigues, il faut supporter cela. De temps en temps un prêtre polonais vient de Pétersbourg exciter le mauvais esprit dans la paroisse.
J'ai un Père à Cracovie depuis un mois pour étudier le polonais, je vais en envoyer un second.
Je crois que Wiborg va nous échapper, on dit là-bas que l'évêché de Mohilev va y envoyer un jeune prêtre polonais.
Par contre, nous avons un petit commencement de mission à Abö, l'ancienne capitale. Les 50 catholiques qui sont là ont loué une maison et y organisent une chapelle. Le curé Christierson y a été deux fois.
Faut-il recourir à Mohilev pour avoir des pouvoirs pour Abö ? Ne pourriez-vous pas les donner directement ? Vous m'avez dit que vous donniez parfois des facultés de missionnaires pour la Russie.
Les deux prêtres d'Helsingfors iront sans doute tour à tour à Abö. Voici leurs noms : Wilfrid von Christierson, Jean von Gysel.
J'espère que vous nous enverrez des facultés pour tous les deux.
Espérons que la Russie aura bientôt la vraie liberté religieuse.
Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages. L. Dehon.
16. 12. 1908. B 74/4 (inv. 972. 33). P. Kusters
Mon cher ami,
Le P. Assistant ne va pas bien. Il a maintenant une maladie de coeur et de l'estomac. On lui met douze ventouses tous les jours. M. Harmel est inquiet.
Je n'ai rien contre le P. André Provincial, mais il y a une question canonique. Relisez le n° 251 de nos Constitutions. Un maître des novices ne peut être ni Provincial ni Conseiller. Nous nous sommes trompés en nommant le P.Wiese, il faudra remédier à cela. Comment faire pour le P. André?
Pour la maison de Louvain, je me demande si votre projet est bien canonique??
Les orientaux ont choisi le 3ème dimanche de chaque mois pour leur Conseil. Ils ont un projet de fondation à Bethléem en Suisse. Ils disent que les Luxembourgeois de Cinqfontaines n'ont pas opté pour l'occident mais pour l'orient. P. D'Hossche a fait erreur.
P. Philippe me demande confidentiellement à aller au Congo. P. D'Hossche aussi.
Priez pour moi. Votre dévoué L. Dehon.
17. 12. 1908. B 106/4 (inv. 0116109). Mgr Benigni
Saint-Quentin – 17 déc. 1908
Monseigneur
Notre curé d'Helsingfors m'écrit aujourd'hui une lettre fort découragée.
Le doyen Budkowicz de Pétersbourg est venu écouter les Polonais. Ils essaient de sonstituer un Conseil de paroisse opposé au curé Christierson pour le faire partir. Ils ramassent tout ce qu'il y a de moins estimable dans la paroisse.
S'ils réussissent, ce sera fini pour longtemps de nos essais d'évangélisation en Finlande.
Il faudrait absolument là une juridiction séparée. On ne fera jamais rien en Finlande avec les Polonais.
Au reste je vous transmets la lettre du curé quoique elle soit un peu difficile à lire.
Je vous prie d'agréer mes respectueux hommages,
L. Dehon.
19. 12. 1908. B 62/1 - A (inv. 857. 22). Claire Baume (texte dactylographié)
Mademoiselle,
Je profite de la lettre du P. Jean pour vous remercier d'être venue prier avec nous dans ces grands jours d'ordination et de premières messes.
Nous voudrions donner au S. Coeur de Jésus de bons prêtres, victimes d'amour et de réparation. Les prières de nos agrégés peuvent nous aider beaucoup.
Priez avec nous et gagnez-nous d'autres âmes réparatrices. Rien n'est plus nécessaire.
L'Evangile loue grandement les femmes généreuses qui suivaient N. S. et qui lui furent fidèles jusqu'au Calvaire (cf. Lc 23, 49). Suivez le bon Maître dans les Prêtres de son Coeur et aidez-les. Agréez mon religieux respect pour vous deux. L. Dehon.
19. 12. 1908. B 76/4 (inv. 982. 02). P. Jeanroy (à Bruxelles-Ixelles)
Cher ami,
Je pense aussi qu'il n'y a pas lieu de faire une cérémonie de départ. J'irai probablement le 2 à Bruxelles pour voir tout le monde. Mme Mx allait mal ces jours-ci, elles est mieux aujourd'hui. Votre dévoué L. D.
22. 12. 1908. B 74/4 (inv. 972. 83). P. Kusters
Cher ami,
Pour les orientaux, nous pouvons faire comme vous proposez et inviter le P. Becker (?) à choisir de nouveaux Maîtres des novices.
Pour l'occident, le P. Guillaume a beaucoup de qualités, mais il a 22 ans. Il est ordonné prêtre avec dispense d'âge. Pour être Maître des novices, il devrait être dans la 34ème année et pour être socius dans la 30è.
Cherchons un autre Maître des novices. Qui? P. Paul? P. Duborgel? P. Hermans??…
A Cinqfontaines, ils avaient confondu l'orient avec l'occident.
P. D'Hossche est très excusable de m'avoir parlé du Congo, c'est parce que Mgr Grison lui a dit qu'il se perdrait par ici. Cela l'a troublé. Le P. Philippe m'écrit que jusqu'à présent son directeur de conscience lui avait dit de ne pas parler du Congo, mais que maintenant il lui permettait de m'en parler.
Je sais que les petits novices hollandais ont très bon esprit et je m'en réjouis. Bonnes fêtes de Noël. Votre bien dévoué L. Dehon.
J'irai faire un séjour à Louvain. Je voudrais au lit un oreiller et comme couvertures: deux seulement si elles sont chaudes et longues, ou trois si elles sont légères.
Pour les noviciats, nous sommes exposés à en avoir plus tard en occident, trois ou quatre. Si on partage les revenus, cela réduira à peu de choses le noviciat français qui est cependant la mère de tous. Ne vaudrait-il pas mieux décider que le noviciat français donnera une petite dot de tout coeur à tous ceux qui se fonderont, 10.000 francs par exemple. On commencerait par le noviciat hollandais.
23. 12. 1908. B 20/8. 3 (inv. 312. 02). Mère M. Joseph (Victimes)
Ma Révérende Mère,
Je vous offre mes bons souhaits de Noël et de nouvel an pour vous et pour votre chère communauté. Croissez et multipliez-vous (Gn 1, 28) pour la gloire et la consolation du divin Coeur de Jésus.
N. S. nous veut unis sûrement. Il y a identité parfaite de but. Votre sainte Mère priait à la fois pour son oeuvre et pour celle des prêtres pendant sa vie mortelle. Elle ne se dément pas au ciel. Elle intercède tous les jours pour l'oeuvre de St Quentin. C'est une union toute intérieure sans doute, mais qui doit être bien réelle. N. S. dirige tout cela dans sa Providence.
Nous avons été d'abord intimement unis avec la communauté de S. Quentin. Mais elles avaient pour nous un rôle de précurseur, comme S. Jean Baptiste vis-à-vis de N. S.
La Providence a desserré ces liens et nous a reportés vers vous. Unissons donc spirituellement nos prières et nos sacrifices dans le but bien déterminé d'avancer le règne du S. Coeur et de l'aider dans l'accomplissement de ses desseins de miséricorde. Vous perdez beaucoup en perdant le cardinal de Bordeaux, qui était bienveillant pour votre oeuvre, mais N. S. a coutume de vous faire avancer à travers les croix.
Je prie le divin Coeur de vous bénir toutes et de vous donner à toutes les fruits délicieux de son esprit, la charité, la joie, la paix, la patience, la modestie… (cf. Ga 5, 22).
Agréez mes respectueux hommages. L. Dehon.
23. 12. 1908. B 74/4 (inv. 972. 35). P. Kusters
Cher ami,
Voici une idée. Faites prier pour connaître la volonté de Dieu.
Mettons: Provincial: P. André. Maître des novices: P. Jacquemin. Assistant et Conseiller de Hollande: P. V. Halbeek. Conseiller de France et recteur de Quévy: P. Pre Bertrand. Conseiller de Belgique: P. Mellier. Conseiller d'Alsace, etc.: P. Brovillé.
Prions bien le petit Jésus. Votre dévoué L. Dehon.
28. 12. 1908. B 74/4 (inv. 972. 91). P. Kusters
Mon cher ami,
Je vous offre mes voeux en retour des vôtres que vous m'avez offerts avec beaucoup d'affection filiale. Je connais votre bon coeur et votre loyauté. Vous êtes parfois un peu vif, mais personne n'est sans défaut. Prions l'un pour l'autre.
Comme je dois aller à Bruxelles avant le départ des missionnaires, nous pourrions avoir un petit Conseil . Le mieux serait le 5 ou le 6. J'espère que vous serez libre, avec le P. Hermans.
Prenons le 6. Nous ferons les adieux aux missionnaires. Je préviens le P. Mathias et le P. D'Hossche.
Beaucoup de supérieurs ne tiennent pas de Conseils. Avec le nouvel an, je vais recommander à tous de tenir un petit cahier de comptes-rendus des Conseils hebdomadaires, cahier que je visiterai à l'occasion. La maison de Mons a-t-elle un Conseil? Le recteur n'a même pas donné lecture de ma circulaire. C'est pitoyable.
Pour le mois de rénovation, je pourrais séjourner à Louvain du 16 juin au 14 février. Vous en profiteriez pour vous reposer un peu. A bientôt. Votre bien dévoué. L. Dehon.
29. 12.1908. B 18/6. 8. 12 (inv. 210. 12) P. Schulte (à Asten)
Mon cher ami,
Je suis très touché de votre bonne lettre et de celle de votre petite communauté. Je vois que j'ai de vrais enfants à Asten. Nous n'avons tous ensemble qu'un et qu'une âme (Ac 4, 32). Nous n'avons qu'un but: aimer et consoler le Coeur de Jésus. Nous voulons prendre les mêmes moyens: la vie intérieure, l'union à Jésus, à ses mystères, à ses actes intérieurs. Quelle belle vocation! Peut-on en concevoir une plus belle! Devenir des saint Jean, des disciples aimants et fidèles de Jésus, des enfants de Marie, des apôtres du S. Coeur.
Répondons tous à notre belle vocation. Formez-moi de vrais novices du S. Coeur, des Jean Berchmans, au coeur humble et simple.
Mettez sous verre à l'étude ma petite image de Jérusalem, comme signe d'union avec moi aux pieds de la crèche. Je vous bénis tous paternellement. Jena du Coeur de Jésus.
Année 1908. B 23/1 B (inv. 475. 40). P. Falleur
Je crois qu'il y a une lettre dont vous ne m'avez pas accusé réception.
A l'occasion de l'accident de Grasse, pressez ceux qui ont encore des pièces à vous remettre (Louvain, Tervueren, Albino). Votre dévoué L. D.
Année 1908. B 16/6. 17 (inv. 121. 17). P. Falleur
Cher ami,
Ces prêts à 3% nous sont-ils avantageux?? Nous plaçons nous mêmes à 3 avec des risques.
Je veux avoir la liste de toutes vos valeurs et je ne veux pas que vous vendiez et achetiez sans mon avis.
Vous avez pris la charge de Camona sans permission. C'est grave. Ne continuez pas, envoyez-le dans sa famille ou à Mons.
Le mandat du Sieur Lenglet, c'est pour 25 messes…!
Je serai le 28 à Quévy, le 30 à Sittard. Votre dévoué L. Dehon.
Défaites les colis postaux venant de Rome. Il y a un paquet de feuilles manuscrites (voyage du Brésil). Envoyez cela à Casterman à Tournai (manuscrits recommandés). Avisez-moi si c'est fait.
Fin 1908. B 74/4 (inv. 972. 23). P. Kusters
Cher ami,
J'ai besoin de la feuille de tonsure de M. Hablot (Noël 1905), voudriez-vous me la faire envoyer. Quel est le prénom de Van Gysel? Ménagez votre santé. L.Dehon
J'ai oublié de proposer quelques ordinations pour Rome: diacre, Lemaire; s. diacre: Héberlé; tonsurés: Mennecart et Lebrun.
Date incertaine (timbre d'Autriche, 1908 ?) B 108/3 (inv.1167.03) Marcel Nogent ( Mons, St Clément)
(Carte-Photo : P. Dehon, Pointeau, Crépin ?)
Mon cher enfant,
Ta maman voudrait bien t'envoyer du pain d'épice, elle attend l'occasion. Chrales est enrhumé. Sois toujours bien sage.
Ton dévoué L. Dehon
Année 1908 B 108/1 (inv. 0116538). Destinataire inconnu.
(Autour de 1906 - 1908 : cf. allusion au « jeune Roblot », donc André Roblot ???), sans doute en septembre. Destinataire non précisé : un jeune étudiant au séminaire d'Issy astreint au service militaire.
Clairefontaine le 190
Cher enfant,
Je sais que vous n'aimez pas le séminaire.
Si vous restez à Louvain, cela vous expose à faire deux ans de service. Qu'en pensez-vous ?
Il y en a qui aiment mieux faire deux ans pour être libres ensuite de faire leurs études chez nous. Le jeune Roblot va faire cela.
Si vous êtes dans ces dispositions, allez à Louvain, on y rentre le 15.
J'écrirai alors à Issy que vous ne rentrez pas. Vous auriez encore la chance d'être ajourné de nouveau au printemps prochain.
Priez et répondez-moi de suite.
Si vous préférez m'en parler, venez me voir ici avant de rentrer à Louvain.
Votre dévoué L. Dehon.
Année 1908 - 1909 ( ?) : (Arch. dioc. de Lille, fonds Tiberghien). Monseigneur Tiberghien
Rome, Piazza Campitelli n. 17 (Palazzo Lovatelli)
Mon cher Seigneur,
Je n'ai pas trouvé grand chose.
Le 8 nov. 1908 la Chronique du Sud-Est signalait que l'Action Française envoyait gratuitement son journal à des groupes de prêtres, professeurs de séminaires…
L'Action Française a beaucoup d'abonnés prêtres. Voyez aujourd'hui ses déplacements d'abonnés, un quart ou un cinquième sont prêtres.
Et ces prêtres peuvent lire tous les jours l'étalage de Renan, Proud'hon, Sainte-Beuve, Stendhal, etc.
Votre dévoué. L. Dehon
(Inséré le 10 février 2002)