181.05
AD B.17/6.34.5
Ms autogr. 4 p. (21 x 13)
De Mme Perreau
Chambéry le 31 mai 1870
Monsieur l'Abbé,
Je vous prie de bien vouloir m'excuser de ne vous avoir pas envoyé les cahiers que vous avez eu l'obligeance de prêter à mon cher fils. Vraiment, j'espérais que vous passeriez ici, et que j'aurais l'honneur de vous remercier en vous les remettant.
C'est une si grande satisfaction pour moi de voir les personnes que mon cher Louis a tant aimées.
J'ai vu hier Monsier l'Abbé Mareschal qui m'a réclamé de votre part dix cahiers de théologie morale. J'avais en effet séparé ces cahiers, mais non pas au nombre de dix, seulement de sept. J'ai fait une revue très soignée dans tous les livres et cahiers de mon pauvre Louis, mais sans résultat. J'espère donc que Mr Mareschal ne se sera pas souvenu exactement du nombre, ou que peut-être vous, Monsieur, auriez prêté à quelqu'un les trois autres. Réellement il n'est pas possible que mon fils les ait égarés, car il n'a jamais été dans le cas de s'en servir, il souffrait trop.
J'ai donc mis aujourd'hui au roulage, pour être expédié par grande vitesse un paquet à votre adresse et pour vous être remis à destination, franc de port, et avec l'assurance qu'il vous serait remis dans le terme de quatre jours.
Veuillez, Monsieur l'Abbé, agréer mes remerciements de tout ce que vous avez fait pour mon fils. Vous lui avez rendu le séjour du Tréport agréable et là, comme et plus encore qu'à Rome, il était heureux par vous. Soyez persuadé, Monsieur, que je n'oublierai jamais la dette de reconnaissance que mon cher fils a contractée auprès de vous.
Recevez, Monsieur l'Abbé, l'assurance de la parfaite considération de votre très humble servante.
Veuve Perreau
P. S. Seriez-vous assez bon, Monsieur l'Abbé, de vouloir présenter mes respectueux hommages au Révérend Père Freyd, en le remerciant du bon souvenir qu'il me garde. Je le prie, ainsi que vous, Monsieur, de ne pas oublier mon cher fils dans vos prières; ce sera me faire un bien immense!