436.09
AD B.21/7a.4
Ms autogr. 2 p. (21 x 13)
Du P. Freyd
Rome le 17 octobre 1870
Mon tres cher cher,
Votre lettre du 9 m'est arrivée hier1. Vous pouvez nous arriver. Le Collège germanique, â défaut du Collège romain occupé par les bersagliers, aura ses cours à l'intérieur de la maison; ils seront faits par les professeurs que vous connaissez et, par privilège, nous y serons admis.
Je ne vous dis rien de Rome, sinon que cette chère ville est tellement changée depuis le 20 septembre qu'elle a l'aspect d'une ville païenne. La canaille abonde. Les soldats italiens sont très convenables; si nous n'avions qu'eux, la garnison vaudrait mieux que la garnison française d'autrefois. Le St-Père reste toujours enfermé au Vatican où il est comme prisonnier. On voudrait bien le voir sortir comme autrefois, mais s'il sortait, il aurait l'air de s'accommoder à la position qui lui est faite.
Si vous pouviez venir par voie de terre, venez par là, par la Suisse ou par Chambéry; la ville de Marseille ne vous réserverait pas un bon accueil. Venez en laïque, cela vaudra mieux. Nous ne serons pas nombreux cette année.
Au revoir, mon bien cher.
Offrez mes respects à vos bons parents et croyez-moi votre bien affectionné.
M. Freyd
Ecrivez à l'abbé Bernard chez son oncle à Cambrai et dites-lui de ma part de venir ici avec vous. Faites la même chose pour les abbés Roserot, si vous savez où ils sont.
1 Lettre non conservée.