433.07
AD B.21/7a.1
Ms autogr. 4 p. (21 x 13)
Du P. Alzon
Le Vigan, le 15 mai 1871
Cher ami,
Je suis malade, je suis fatigué, mais j'ai fait un fameux voyage et je suis bien heureux que le Pape m'ait désigné nommément pour le faire (celui de Montpellier)1. L'abbé Didiot et l'abbé Frizon nous viendraient si le Pape les autorise à quitter leur diocèse. Faites des recrues à Rome. L'Evêque de Nîmes nous encourage. Commençons à Nîmes. Du reste, aurions-nous de l'argent pour commencer ailleurs? La question matérielle est un boulet dont il faut tenir compte2.
Je suis convaincu que peu à peu tout ce que vous désirez se fera, mais il faut aller pas à pas. L'abbé Désaire est en ce moment dans son diocèse ou il dépense 2.000 fr que je lui ai donnés à mettre Notre-Dame des Châteaux en état de recevoir des enfants aspirants à la vie sacerdotale et religieuse. Il vous a sans doute raconté son premier voyage. Il fait le second et toujours avec un merveilleux entrain3.
Quant à la maison de Rome, vous savez que je ne demande pas mieux, le p. Emmanuel y mettra tout son argent, mais il faudra aussi en trouver d'autre. Si vous voulez y mettre ce dont vous disposez, je ne m'y opposerai certainement pas.
On me dit le P. Freyd de retour. Veuillez lui faire mes plus tendres tendresses. Vous trouverez sous cette enveloppe une lettre pour le cardinal Pitra. Parlez-lui de l'université. Du reste, lisez ma lettre pour lui. Je ne la cachette pas exprès, vous la cachetterez après l'avoir lue. Parlez-lui de nos projets. Il les prend tout à fait à cœur. Adieu. Mille fois vôtre en N. S.4.
E. D'Alzon
Tâchez de savoir du C. Pitra si le Pape accorderait ce que désirent MM. Didiot et Frison. Et vous, quand commencerez-vous avec Désaire un simulacre de noviciat? Si nous pouvions être quatre ou cinq, nous irions nous enfermer au Vigan quelques mois, puis vous verrions ce qu'il y aurait de mieux a faire5. Adieu encore.
1 Cf LC 107.
2 Cf LC 107.
3 Cf LC 197.
4 Sur la visite de L. Dehon au cardinal Pitra cf NHV IX, 37.
5 Cette proposition d'un «simulacre de noviciat» ne plaira guère à Léon Dehon: cf sa lettre au P. Freyd en septembre (LD 183).