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218.52

B18/9.2.52

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 14 novembre 67

Chers parents,

Je suis arrivé hier soir à Rome à bon port et après un voyage très heureux. J'ai quitté Paris dimanche à 11 heures. Je couchai le soir à Mâcon. Le lundi j'arrivai à Turin par le mont Cenis. Le passage se fait encore par les voitures. Le chemin de fer du mont Cenis est fini, mais il n'est pas encore ouvert aux voyageurs. Le mardi matin, j'ai rencontré à Plaisance les élèves de Beauvais qui se rendaient à Rome par le Simplon. Nous avons fait route ensemble. Le soir nous avons couché à Florence et hier soir mercredi, nous arrivions à Rome par le chemin de fer de Livourne et Civita qui est rouvert depuis le huit. L'autre ligne qui relie Florence à Rome ne sera rétablie que dans deux ou trois jours. Nous avons trouvé l'Italie parfaitement calme et l'on a été partout très poli à notre égard. Par mer, je me serais embarqué hier et je ne serais arrivé ici que samedi.

Il y avait déjà avant nous 26 élèves d'arrivés. Nous serons environ 45 comme l'année dernière. Les cours sont commencés depuis trois jours. J'aurai peu de retard. Le séminaire a toujours joui du plus grand calme. On n'y a pas même entendu l'écho d'un seul coup de fusil. La retraite a eu lieu comme d'ordinaire. Rome n'a été agitée que dans la soirée du 22. En dehors de ces quelques heures de troubles, il y a toujours eu le plus grand calme. Je m'installe aujourd'hui et je vais faire quelques courses. Demain je me remettrai au travail.

J'aurai quelques détails intéressants à vous donner sur les événements de Rome, mais j'ai hâte de faire partir cette lettre pour vous rassurer au plus tôt sur l'issue de mon voyage. Le père supérieur m'approuve d'avoir retardé mon départ pour ne pas vous mettre dans l'inquiétude.

Je suis installé dans la même chambre qu'auparavant et j'en suis très content. Je ne suis pas du tout fatigué du voyage. J'ai eu du beau temps et n'ai pas eu froid au passage des Alpes.

Malgré la tristesse que j'éprouve d'être séparé de vous, je suis heureux de reprendre mon travail.

Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et Marthe.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon

Séminaire français 47 via Santa Chiara. Écrivez-moi souvent.

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