221.08
B18/11.2.8
12. 06. 1872
Ses parents
Bien chers parents,
Le plus gros de notre besogne est fini pour cette année et j'aurai maintenant quelques loisirs. Monseigneur nous a quittés hier après un séjour d'une semaine. La première communion de nos 400 enfants s'est faite ainsi que leur confirmation dans les meilleures conditions. J'avais pour ma part les enfants à instruire et plus de 100 à confesser.
Mr Gobaille qui souffre depuis trois semaines d'une bronchite n'a pu prendre part à aucune cérémonie. C'est le vicariat qui a eu l'honneur de recevoir Monseigneur à dîner le jour de la confirmation. Nous avons pu le traiter convenablement, grâce aux diverses pièces de service que nos anciens ont reçues en cadeaux depuis quelques années. J'ai fourni pour ma part quelques bouteilles de vin et du cognac (ma cave n'est plus fort garnie).
Monseigneur était accompagné de Mr Dours, son frère. Ils ont eu presque chaque jour de longues cérémonies, confirmations au Lycée, à St Jean, à la Croix, aux petites-sœurs, prise d'habit à la Croix, etc. Nous les avons peu vus. J'ai cependant causé assez longuement avec Monseigneur qui m'a fait appeler en particulier. Il est on ne peut mieux disposé à mon égard et il prendra des mesures pour me délivrer bientôt de la besogne des derniers vicaires. Je ne suis pas sûr cependant qu'il y ait un changement de suite. Nous ne le saurons que dans quelques jours. Mgr n'a recueilli sur mon ministère que de bons témoignages.
J'ai vu aussi Mr Guyart qui est venu passer deux jours à St Quentin.
Aujourd'hui j'ai la visite de Mr le curé de Cilly qui va dîner avec nous. Je n'ai pas encore vu l'abbé Désaire, j'attends de ses nouvelles.
J'irai peut-être bientôt passer deux ou trois jours avec vous. Ce sera un premier acompte sur mes vacances.
Quelques personnes me conseillent ici d'aller prendre les eaux quelque part pour fortifier ma santé. Je ne suis pas très porté à me rendre à leur avis.
Je vous embrasse de tout cœur en attendant que j'aille le faire réellement. Embrassez pour moi tous les nôtres.
Votre dévoué fils
L. Dehon
J'ai retrouvé un des mouchoirs qui me manquaient. J'espère que l'autre se retrouvera aussi quelque part.