221.13
B18/11.2.13
18. 08. 1872
Ses parents
Bien chers parents,
J'ai été très occupé depuis mon retour, surtout pour l'organisation de notre œuvre de patronage. J'ai enfin trouvé à louer à de bonnes conditions un jardin dans lequel nous allons bâtir une belle salle. Je regrette de ne pas avoir papa à St Quentin pour diriger et surveiller cette construction. C'est pour moi un grand souci de moins de n'avoir plus à chercher un local.
Le reste de mon ministère suit son cours ordinaire. L'Assomption a été cette année célébrée très pieusement, et nous avons eu un grand nombre de communions.
J'ai toujours quelque désir d'aller à la fin du mois au congrès des associations catholiques à Poitiers, mais il est très probable que ce désir ne sera pas réalisé.
Je suppose qu'Amélie attend toujours un bout de compliment à débiter à son grand-père. Elle pourrait se servir des quatre vers suivants:
Eh! que dirai-je, bon papa,
À ton saint patron pour qu'il t'aime?
Tu nous chéris, ne puis-je pas
Lui dire de t'aimer de même?
Je me réjouis de ce que le beau temps vous permet de finir la maison. Je m'imagine que papa et mon oncle Alfred vont se guérir tous les deux en se promenant chaque jour par ce beau temps.
Donnez-moi bientôt de vos nouvelles. Je vous embrasse de tout cœur.
Votre dévoué fils
L. Dehon, vic.
Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et les deux espiègles.