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629.13

B36/2d.13

[copie du même document B 36/2a.13 inv. 626.13]

Copie dactylographiée

02.01.1873

P. Freyd

Mon révérend Père,

Vos lettres me font toujours le plus grand bien et le plus grand plaisir. Elles m'encouragent à la besogne et m'éclairent sur la volonté de Dieu. Je me laisse entièrement guider par vos conseils et je me reporte à mes souvenirs de Ste Claire quand j'ai besoin de ranimer mon courage. Quelles belles années j'ai passées là! Et comme j'en suis reconnaissant au bon Dieu et à vous! La maison de Ste Claire prouve sa valeur par les saintes vocations religieuses qu'elle produit. Je suis déshérité sous ce rapport.

Cependant je n'ai qu'à louer Dieu qui me donne le pouvoir de faire ici quelque bien. Mon Patronage d'apprentis et de jeunes ouvriers est en bonne voie. J'ai fait bâtir un vaste local qui se paiera petit à petit. Nous avons chaque dimanche cent cinquante jeunes gens à nos réunions et tous ont fait la sainte communion à Noël. Cette fondation m'a donné beaucoup de besogne, j'en aurai moins quand l'œuvre sera complètement organisée. J'ai encore besoin de vos prières pour en assurer le succès. C'est une œuvre providentielle, elle était désirée ici depuis longtemps et il ne se trouvait personne pour la commencer. Elle serait gravement compromise si je quittais de suite St Quentin. J'espère que le bon Dieu m'y laissera quelque temps pour en assurer le succès.

Je n'aurais pas d'autre réponse à faire à Mgr d'Agen. Je suis retenu à St Quentin par cette œuvre. Et il me faudra probablement plusieurs années pour la mettre en état d'être continuée par un autre.

Pour l'avenir, je n'ai pas, vous le savez, les mêmes pensées que vous. J'ai l'intime conviction que ma vie ne sera pas longue. Cependant j'agis comme s'il en devrait être autrement. Je fais le bien ici pour devenir ensuite ce qu'il plaira à Dieu dans le ciel ou sur la terre.

J'irai peut-être la semaine prochaine faire une retraite à N.D. de Liesse. Vous m'aiderez par vos prières à secouer un peu ma tiédeur.

Ma santé se conserve à peu près égale. Je n'ai pas été malade depuis que je suis ici.

Notre cher abbé Désaire m'écrit plus rarement. Il a fini par comprendre ma résolution et il est moins rassuré sur la sienne. Il n'est pas à l'aise où il est et il m'exprime toujours l'espoir de vivre un jour avec moi. Il prépare maintenant un carême qu'il doit prêcher à St Pierre du Gros-Caillou. J'irai peut-être le voir bientôt à Paris.

Je ne puis penser sans tristesse à notre pauvre Rome où j'ai reçu tant de grâces. J'espère qu'elle se relèvera bientôt. Vous pouvez compter que je ferai dans l'avenir pour le séminaire ce que je pourrai.

Agréez, mon révérend Père, mes souhaits de bonne année avec l'expression de ma reconnaissance et daignez les offrir au R.P. Brichet et au R.P. Daum. Mes amitiés à Mr Bernard.

Votre fils dévoué en N.S.

L. Dehon

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