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B18/11.2.26
31. 01. 1873
Ses parents
Bien chers parents,
Le temps passe rapidement. Il n'y a pas à le regretter si nous avons fait chaque jour quelque bien. C'est ainsi que je me console quand je vois les mois et les années se succéder.
Les longues préoccupations que m'ont données mes constructions disparaissent peu à peu. Nos travaux touchent à leur fin et j'espère que nous serons entièrement organisés quand vous viendrez comme l'année dernière faire vos pâques à Saint Quentin.
Je n'ai plus aucune inquiétude sur la bonne marche de l'œuvre. Vous remercierez Dieu avec moi de ce que j'ai réussi dans cette première entreprise. J'ai constaté dans mes visites de nouvel an que cette fondation contribuerait à me donner ici une certaine influence dont je pourrai me servir pour faire du bien.
Monseigneur m'a fort encouragé. Je n'ai pas causé beaucoup avec lui en particulier. Nous l'avons trouvé bien vieilli et très affecté sur l'état de sa santé. Il exprime quelquefois le désir de se démettre de sa charge. Heureusement pour lui son frère fait une grande partie de sa besogne.
En outre de mon Patronage, j'ai été encore fort occupé ce mois-ci d'une famille protestante qui est en train de revenir à la religion catholique. J'ai eu à faire des démarches, mais je suis heureux de cette conversion.
J'étais sûr que vous liriez volontiers le livre de Lasserre sur N.D. de Lourdes. Il est très attrayant. Il ne laisse aucun doute. C'est un livre providentiel qui fait beaucoup de bien à tous ceux qui le lisent. Dites bien à Henri et à Laure de le lire. C'est autant pour les parents que pour les enfants que je l'ai envoyé.
J'attends des nouvelles de l'abbé Désaire, je ne sais pas encore s'il viendra me voir.
J'attendrai bien quelques semaines encore pour mon linge, mais je n'ai plus que deux paires de bas d'hiver, il faudra m'en envoyer bientôt.
Embrassez pour moi maman Dehon, Henri, Laure et les enfants. Je vous embrasse de tout cœur.
Votre dévoué fils
L. Dehon, vic.