221.30
B18/11.2.30
18. 04. 1873
Ses parents
Bien chers parents,
Je me suis trouvé trop occupé depuis quelques jours pour vous écrire.
J'avais à préparer la fête d'hier au Patronage. Ma peine n'a pas été perdue, nous avons eu une soirée magnifique. Tout le monde en est sorti enchanté. Les chœurs et les romances étaient chantés par des jeunes gens de la société chorale de St Quentin. Notre petite pièce patriotique a eu le plus grand succès. Nos petits apprentis l'ont admirablement interprétée. C'était un mélange de pathétique et de comique qui faisait tout à tour rire et pleurer l'assistance. Notre salle était beaucoup trop petite. Nous avions invité l'élite de la société. La quête a produit 200 francs. Je vous enverrai un numéro du journal qui en rendra compte.
Ma santé est meilleure depuis huit jours. Mon rhume est entièrement guéri.
J'ai reçu le vin que vous m'avez envoyé; je ne le goûterai que dans un mois.
La petite nappe que maman m'avait envoyée peut me servir à la rigueur, elle arrive juste aux extrémités de la table.
Je vous écrirai plus longuement un de ces jours. Je vous embrasse de tout mon cœur et vous prie d'embrasser pour moi Henri, Laure, maman Dehon et les enfants.
Votre dévoué fils
L. Dehon, vic.
Je n'ai pas encore fait monter le tabouret de Marthe.