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B 109/2

(Lettre insérée en mai 2003)

21. 09. 1874.

Abbé Désaire

+ Saint-Quentin - Le 21 Sept. 1874

Mon cher ami,

Je me félicite comme vous de mon entrevue avec le p. Freyd. J'ai passé avec lui deux délicieuses journées. C'est un conseiller bien précieux pour nous et un guide bien dévoué.

J'ai éprouvé comme vous quelque défiance au sujet de son jugement sur l'entreprise de Lille. Cependant j'ai cru devoir suivre son avis et prendre un an de réflexion. Voici les raisons qui m'ont déterminé. D'abord le p. Freyd avait vu plus juste que nous au sujet de Nîmes, et il peut en être de même cette fois. En second lieu il me croit plus d'aptitude et de vocation pour l'administration que pour l'enseignement. Enfin l'affaire de Lille peut laisser quelques doutes dans l'esprit des hommes sérieux. C'est l'entreprise presque personnelle de Mr Hautcoeur. On s'en soucie peu à Cambrai et le cardinal semble n'y attacher qu'un intérêt secondaire.

D'ici un an bien des difficultés seront aplanies. La loi sur l'enseignement supérieur sera peut-être votée et nous verrons mieux ce qu'il y a à faire.

J'ai parlé de vous à Mr Hautcoeur et il vous a mis dans ses papiers, mais comme je lui ai fait connaître votre désir de ne pas quitter de suite Saint-Ambroise, il n'a pas eu à vous écrire cette année.

Ne vous inquiétez pas de ce que le p. Freyd vous a dit à votre sujet. Il vous engage à faire le plus de bien possible comme vicaire. N'est-ce pas ce qu'il y a de mieux pour le moment ? Vous verrez plus tard avec lui où le bon Dieu vous appellera.

Ce que vous me dites de Mr Didiot ne doit pas être exact. Il a demandé aussi un an de réflexion.

J'ai vu à Lyon tous les gros bonnets de l'Assomption. Je ne me suis guère entretenu avec eux. J'ai cependant embrassé le p. d'Alzon après qu'il eut eu quelque difficulté à me reconnaître.

Ce bon père a paru à beaucoup un grand faiseur et surtout un grand parleur, plein de confiance en lui-même et porté à tout mener à la baguette.

J'ai béni le bon Dieu de n'être pas sous sa griffe.

Viendrez-vous nous voir à Saint-Quentin ?

Si vous connaissiez un homme capable de venir prendre la rédaction de notre journal catholique, écrivez-moi de suite.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

                                                   L. Dehon, vic.
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