oscmnd-0006-0006

Manuscrits sur la question sociale
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AD 38.14-17; 22-26: B 6/5

2 feuilles doubles + 2 feuilles simples - 7 p.: Notes diverses (résumé)

Directions pontificales

Pie IX - écrase le libéralisme, le jansénisme, le gallicanisme.

Leon XIII - Dir. ascétique, philosophique, Dir. Théol., artistique et scientifique, canonique ou disciplinaire, politique, apostolique. Gouver­nement général, social, dir. sacerdotale.

Directions pontificales: Science; Vie chrétienne;

Discipline générale; Famille; Soc. civiles; Direction politique; Direc­tions sociales.

Directions sociales: Malaise; Rôle social de l'Eglise - la misère, re­mèdes.

Courage: le libéralisme: Zèle des ennemis; exemples; Dieu le veut; Espérance.

AD 38.14: B 6/5.14

1 feuille double + 5 feuilles simples. 8 p. (résumé) cf. photocopie du texte intégral

Le but de la vie sociale

But de la vie: Dieu, fin dernière; Second but final de la vie: le salut des hommes.

La richesse dans l'ensemble de la vie sociale.

Blanc de St. Bonnet.

La société est: 1° personne morale; 2° moyen…; 3° fin relatiave… Le capitalisme: XXe siècle - 2 fév. 96.

L'économie libérale.

AD 38.15: B 6/5.15

2 feuilles - 4 p. + 1 feuille double - 3 p.: Scopuli (texte latin + la traduction française)

(feuille n. 1)

Scopuli vitandi in pertractanda quaestione de conditione opificum, par le P. Godts, rédemptoriste, Librairie St. Jean, 12 rue Montagne aux herbes, Bruxelles.

Monita fraterna, seu lectio spiritualis vert. clero, praesertim juniori, oblata.

I.Non satis intelligere gravitatem ac causas quaestionis socialis et im­mane ejus periculum. (insanus optimismus)
III.Defectus studii et ignorantia tum indolis socialismi, tum eiusdem refutationis. (insufficientiae)
VII.Contemnere vel non satis curare ameliorationem conditionis materia­lis opificum. (Conc. Trid.)
XVIII.Recentiores institutiones sociales non curare (scholae dominicales et patronatus, associationes piae et operariae, mutuales, militum, nec­non domus opificum, syndicatus, bibliothecae parochiales, etc. (de­fectus zelus)
XXV.Necnon in difficilioribus quaestionibus syndicatuum (texte barré)
XXIX.Viros non sat zelare
XXXI.Desperare de finali repressione (mots barrés) modernae hujus haere­seos: socialismi. Quaestio ergo non est. «an de socialismo tnumphabit Ecclesia?» sed: «Quid ego hucusque pro illo triumpho contuli?».
XXXII.Quare communio non sit sat frequens inter Vros?…

(feuille n. 2)

ad I.Il cite les témoignages du Pape et des évêques, il dépeint la barbarie moderne qui nous menace, et il conclut: Quis vir catholicus, quis sacerdos non se inflammatum sentit ad certandum incunctanter? - Falsa esset prudentia et insanus opti mismus non agnoscere facta verissima et gravissima.
ad III.«Ignorantia mater omnium errorum, maxime in sacerdo­tibus Dei vitanda est» Conc. Tolet.
Oportet ut medicus animarum et praeco ac defensor veritatis sciat di­stinguere inter lepram et lepram, errorem inter et errorem…
Il expose et réfute le socialisme, le communisme et le libé­ralisme.
ad VII.«Parochi eorumque vicarii diligenter considerant haec Concilii Trid. gravissima Verba: «Praecepta divina man­datum est omnibus, quibus animarum cura commissa est, oves suas agnoscere… pauperum aliarumque miserabilium per­sonarum curam paternam gerere» (Sess. 23, de ref. cap. 1).
ad XVIII.Cf. les encouragements de l'Encyclique p.
ad XXIX.Encycl. - Conc. burdig.: «Sane hoc aevi nostri opus prae­cipuum reputamus, viros videlicet quam solertissima industria et quovis indefesso zelo provocare, ut ad meliorem vitae christianae rationem instituendam, ad exseguenda integrius cu­jusque status et conditionis officia, tandem se recipiant».

(feuille n. 3)

Traduction des Scopuli ou des Ecueils à éviter dans les études et l'ac­tion sociale, par le P. Godts, Librairie S. Jean à Bruxelles.

Sot optimisme. - Ne pas assez comprendre la gravité et les causes de la question sociale et ses graves périls.

Insuffisance. Le défaut d'étude et l'ignorance de la doctrine socialiste et de sa réfutation.

Concile de Trente. Mépriser ou ne pas assez rechercher l'amélioration de la condition matérielle des travailleurs.

Défaut de zèle. Ne pas assez se soucier des œuvres et institutions socia­les modernes: écoles dominicales, patronages, associations ouvrières et militaires, mutualités, syndicats, maisons des ouvriers, bibliothèques populaires, etc.

Imprudence. Agir sans prudence dans les affaires de coopératives et de syndicats.

- Ne pas assez s'occuper des hommes.

- Pousser les hommes à la communion fréquente. Examen: Qu'ai-je fait pour ma part contre le socialisme.

L'auteur cite les témoignages du Pape et des évêques, il dépeint la barbarie moderne qui nous menace et il conclut: quel catholique, quel prêtre ne se sentirait pas porté à lutter sans trêve?

- Ce serait une fausse prudence et un sot optimisme de méconnaître des faits très certains et très graves.

- L'ignorance, mère de toutes les erreurs, est à éviter, surtout chez les prêtres (Concile de Tolède). Il faut que le médecin des âmes, le hé­raut et le défenseur de la vérité sache distinguer une lèpre d'une autre et une erreur d'une autre erreur.

- L'auteur expose et réfute le socialisme, le communisme et le libé­ralisme.

- Les curés et les vicaires doivent considérer avec soin ces paroles du

(feuille n. 4)

Concile de Trente: La loi divine oblige ceux qui ont charge d'âme à connaître leurs brebis et à prendre un soin patérnel des pauvres et de tous les malheureux (Sess. 23, de ref. Cap. 2).

- Le Concile de Bordeaux: Nous regardons comme l'œuvre princi­pale de notre temps de s'occuper des hommes avec le plus grand soin et un zèle infatigable, pour qu'ils reviennent à la vie chrétienne et qu'ils observent tous les devoirs de leur état et de leur condition…

AD 38.16: B 6/5.16

3 feuilles doubles + ]feuille simple - 12 p.; Notre prochain - 2 feuilles doubles +résumé sur la feuille simple. Au dos de la p. de garde: Les œuvres: zèle et aposto­lat, force et vaillance, le journal; l'action électorale, le prochain… (texte intégral).

(à la page de garde)

Le prochain

Notre prochain «Notre prochain», c'est un mot de la langue du ciel. Ni Homère, ni Virgile, ni Démosthène, ni Cicéron ne l'ont prononcé. La civilisation païenne ne le connaissait pas. A l'intérieur, des maîtres et des esclaves; au dehors, des ennemis; c'était tout. Mais la Bible est plei­ne de ce mot, on l'y trouverait cent fois et les lèvres de l'Homme-Dieu l'on consacré.

Pour être sauvé, il faudra, au tribunal divin, répondre victorieuse­ment sur ces trois chefs: Dieu, le prochain, nous-même.

Les devoirs envers le prochain sont assimilés à ceux envers Dieu «se­cundum mandatum simile primo» (Mt 22, 39.

Mais quels sont ces devoirs envers le prochain? Ils se résument dans l'amour. «Diliges proximum tuum sicut teipsum». Aime ton prochain comme toi-même. «Intellige quae sunt proximi tui ex teipso» Si 31. Fais à au­trui ce que tu voudrais qu'on te fît.

(p. 2) L'ancien Testament était moins parfait: il tolérait la haine de l'ennemi. «Odio habebis inimicum tuum» Lv 19, 18.

N. S. demande le pardon et même l'amour des ennemis.

I.

Voici l'ensemble des devoirs tracés par la Ste Ecriture:

1. Le grand devoir, c'est l'amour, la charité, il résume et contient tous les autres. «Diliges proximum tuum sicut teipsum» Mt, Mc, etc.

2. Fais au prochain ce que tu voudrais qu'on te fit. «Intellige de p. ex teipso» Si 31. C'est une autre formule proverbiale pour résumer l'en­semble des devoirs.

II.

3. Il y a ensuite les préceptes négatifs pour empêcher toute violation du bien moral ou matériel du prochain.

Tu ne feras point le mal; tu ne violeras ni le domicile ni la limite du champ; tu ne frauderas point (p. 3) le salaire, voilà pour les actions.

«Malum non operatur» Ps, Rm.

«Subtrahe pedem de domo» Pr.

«Maledictus qui transfert terminos» Dt.

«Qui aufert in sudore panem, quasi occidit; qui fundit sanguinem et qui fraudem facit mercenario, fratres sunt» Si 34.

Le maître qui manque à la justice envers ses serviteurs est assimilé à l'homicide.

4. Après les actes, les paroles.

Tu ne tromperas pas, tu ne médiras pas, tu ne mépriseras pas, tu ne feras pas de vaines promesses.

«Non decipit» Ps.

«Non detrahit» Ps.

«Non juravit in dolo» Ps.

«Non despicit» Pr.

5. Ensuite les pensées.

Tu ne jugeras pas, tu ne convoiteras pas, tu oublieras les injures.

«Non judices» Jc.

«Non concupisces domum» Ex.

«Injuria ne memineris» Qo.

(p . 4)

6. Puis viennent les préceptes positifs:

Prends soin de ton prochain, Dieu le veut.

Ne le délaisse pas. Porte-lui secours. Fais-lui miséricorde.

Corrige-le fraternellement. Fais le bien pour lui plaire.

«Mandavit unicuique Deus de p. suo» Si 17.

«Ne avertas faciem a p.o tuo» Is.

«Qui facit misericordiam p.o suo» Si.

«Corrige p. Tuum» Si.

«Unusquisque p.o tuo placeat in bonum» Rm.

III.

Qu'est-ce que notre prochain?

En un sens large, c'est tout homme, qui est notre frère par la nature et peut le devenir par la grâce.

Nés pour imiter Dieu, notre Père, en faisant du bien à autrui, nous ne sommes pas obligés de faire du bien à tous les hommes; mais nous som­mes obligés à faire du bien à quelques-uns.

(p. 5)

Lesquels? Ceux que la Providence place de façon ou d'autre, dans le rayon de notre action. C'est là où nous commençons à pouvoir, que nous devons commencer à vouloir.

Méfions-nous des hâbleurs qui aiment si fort l'humanité dans son en­semble et qui dédaignent d'aimer et de secourir quelqu'un des hommes en particulier. Cette humanité qu'ils chérissent si tendrement se person­nifie pour eux dans leur moi.

Les juifs, peu enclins à étendre le cercle des obligations de charité, dé­mandèrent un jour à N. S.: qui est notre prochain?

Le Sauveur répondit par la touchante parabole du Bon Samaritain: Jérusalem et Samarie étaient deux villes assez distantes. Leurs popu­lations étaient irréconciliables. Le citoyen de l'une n'avait aucune rela­tion avec l'habitant de l'autre. Chacun d'eux, s'il était vertueux, faisait le bien autour de lui, parmi ses compatriotes.

(p. 6)

Mais il advient qu'un juif, sur la route qui va de Jérusalem à Sama­rie, est attaqué par des brigands, couvert de blessures et jeté demi-mort dans le fossé. Un prêtre et un lévite passent, ils transgressent gravement le précepte de la charité et le laissent. Un Samaritain passe et se dit: «C'est un juif. S'il était debout, fier, hautain, je pourrais peut-être lui répondre par mon dédain; mais ce juif est actuellement un malheureux qui a besoin d'être secouru. Le Père de tous les hommes m'a conduit près de lui, c'est pour que je le secoure. Quand la Providence amène la rencontre de la force et de la faiblesse, de la richesse et de l'indigence, du savoir et de l'ignorance, elle veut qu'un acte de charité s'accomplisse. Me voici près de cet infortuné; c'est mon prochain».

Tel dut être, quant au fond, le raisonnement du Samaritain voyageur. Là-dessus, il descend de sa monture, court vers le blessé et lui donne les soins touchants (p. 7) que l'Evangile raconte avec une divine insistance. «Faites ainsi», conclut le divin Maître.

Le prochain, c'est donc d'abord celui de nos semblables, de nos frères qu'un lien étroit nous unit et désigne à nos sympathies; mais c'est aussi tout homme que la Providence a conduit dans le champ où peut s'exer­cer notre activité bienfaisante. C'est un groupe que notre Père céleste compose lui-même et place dans le rayonnement de notre intelligence et de notre volonté.

Le prochain d'un colonel, ce sont ses soldats, le prochain d'un journa­liste ce sont ses lecteurs. Le prochain d'une femme du monde, ce sont ses connaissances, etc.

La puissance de l'association étend le cercle. Grâce à l'œuvre de la Propagation de la Foi, des millions d'infidèles deviennent le prochain des chrétiens d'Europe.

Ne nous faisons pas illusion. Le prochain (p. 8) que nous devons ai­mer comme nous-même, ce n'est pas seulement un petit groupe de per­sonnes. Ce sont tous ceux que notre action peut atteindre et ils sont par­fois des millions.

Ceci a son application, par ex. dans l'action politique, électorale, dans le pétitionnement contre les lois funestes.

Trop souvent les œuvres d'ensemble échouent lamentablement mal­gré l'héroïque dévouement de leurs initiateurs par la faute de ces faux sages qui ne veulent être charitables qu'autour d'eux. Cette omission, cette abstention en face des obligations de la charité sociale peut avoir des conséquences déplorables.

AD 38.17: B 6/5.17

5 pages doubles - 18 p. (texte intégral)

Jésus et le peuple

(feuille n. 1)

Is 41.

Is 11.

Mt 11. Pauperes evangelizantur (Is 61).

Mt 14. Hérode - timuit populum.

Is 61 - Spiritus Domini super me: ad annuntiandum, mansuetis mi­sit me, ut mederer contritis corde et praedicarem captivis indulgentiam et clausis apertionem…

Mt 11 - Respondens Jésus ait: nuntiate Joanni quae vidistis: paupe­res evangelizantur…

Lc 3, 18 - Evangelizabat populo (ligne barré).

Lc 4, 18 - evangelizare pauperibus misit me… praedicare annum Domini acceptum et diem retributionis… (à la synagogue de Nazareth).

Lc 7, 22 - id. aux envoyés de Jean B.

C'est la caractéristique de la mission du Messie.

Les miracles continuent aussi.

Pierre: le paralytique, etc.

Les martyrs: le feu, les bêtes les épargnent…

Les tombeaux des Saints - S. Martin… S. Remi…

Les sanctuaires - Milan (récit d. S. Aug.) S. Gervais. La Garde, Fourvières, Le Laus, la Louvesc, Lourdes, Sanctuaires de Marie et pèle­rinages…

Miracles eucharistiques: Bolsena, Paris (les Billettes) Bruxelles, Fa­vernay.

(feuille n. 2)

=====Jésus et le peuple Jésus et les déshérités

Le monde était à renouveler. A Rome l'esclave était considéré comme une bête de somme…

En Palestine même, les riches, les pharisiens étaient hautains et sans cœur.

Un Dieu seul pouvait dire aux hommes: «Vous n'avez qu'un maître et c'est moi. Omnes enim vos fratres estis - Mt 23. Vous êtes tous égaux devant moi. Je vous aime tous du même cœur parce que vous êtes tous mes enfants: et mon précepte, à moi, c'est que vous vous aimiez les uns les autres…» Jn 15 - Pater noster…

II. Un Dieu seul pouvait faire entendre ce langage. Mais Jésus fit mieux, il ajouta l'exemple au précepte.

Il pouvait naître dans le château d'un pharisien, dans le palais d'Hé­rode ou celui d'Auguste. Il choisit pour sa naissance une pauvre étable et voulut avoir les travailleurs des champs, des bergers, pour ses premiers visiteurs.

Il chosit un atelier pour y passer sa vie. Il voulut vivre comme les tra­vailleurs et avec eux.

Voyez-le obéissant à sa Mère, l'aidant au ménage, travaillant avec St. Joseph, coupant et sciant le bois, vêtu comme l'ouvrier, mangeant com­me lui frugalement.

Il a montré partout sa prédilection pour les pauvres et les travailleurs. Sur 12 apôtres, il en a pris 11 parmi les ouvriers.

«Nonne hic est faber et fabri filius» (Mc 6; Mt 13).

III. Jésus réclame pour les ouvriers:

1° la justice:

- «dignus est operarius mercede sua» (Lc 10).

- «dignus est operarius cibo suo» (Mt 10).

- «Ecce merces operariorum fraudata clamat… clamor eorum in aures Domini introivit» (Jc 5).

Domine, quod justum est et aequum servis praestate: scientes quod et vos Dominum habetis in cœlo (Col 4).

2° le soin:

qui domesticorum curam non habet est infdeli deterior (1 Tm 5).

3° la charité:

Omnes enim vos fratres estis (Mt 23). De caritate fraternitatis non ne­cesse habeo scribere vobis (1 Th 4). Non est servus neque liber (Ga 3).

(feuille n. 3)

=====(Jésus et le peuple Le monde était à renouveler)

IV. Jésus et ses apôtres -Jésus choisit douze apôtres parmi les disci­ples qui, au début de la prédication évangélique, s'attachèrent à lui: Simon-Pierre et André, Jacques et Jean, Philippe et Barthélemy, Tho­mas et Mathieu, Jacques et Taddée, Simon et Judes…

Quelle bonté de cœur dans Jésus pour ces hommes qu'il a pris des rangs inférieurs de la société et attaché à sa suite! Il est autant leur ami que leur maître. Il vit continuellement en leur compagnie; il partage avec eux le toit, le vêtement, la nourriture. Sa tendresse se manifeste dans le soin qu'il prend de leurs personnes, dans ses entretiens avec eux, dans les faveurs et le pouvoirs qu'il leur accorde.

S'ils ont tout quitté pour le suivre, sa Providence n'a pas manqué de pourvoir toujours à leurs besoins. Il les envoie prêcher l'Evangile et leur recommande de donner l'exemple du détachement et de la pauvreté: Ne prenez ni or, ni argent, ni sac, ni vêtements de rechange, car l'ouvrier mérite qu'on le nourrisse (Mt 10). Et plus tard, il peut leur adresser avec confiance cette question: Quand je vous ai envoyés sans bourses et sans sacs, quelque chose vous a-t-il manqué? (Lc 22).

Quand ils sont en danger sur la mer en diverses circonstances, il les sau­ve miraculeusement du naufrage: Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de confiance? Alors se levant il commanda aux vents et à la mer et il se fit un grand calme (Mt 8). - Lorsque la bande déicide vient le prendre dans le jardin des oliviers, il veille d'abord à la sûreté de ses chers disciples et recommande à ses ennemis de ne leur faire aucun mal: Qui cherchez­vous? -Jésus de Nazareth -je vous ai déjà dit que c'était moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci (Jn 16).

Et dans ses entretiens avec eux, dans ses rapports intimes, comme il est bon, simple et affable! Il leur recommande la simplicité et il leur en donne l'exemple. «Les grands de la terre, leur dit-il, aiment la domina­tion et sont fiers de leur puissance. Qu'il n'en soit pas ainsi parmi vous. Que l'objet de votre émulation soit de mieux servir les autres. Voyez, moi, je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir» (Mt 20; Lc 22). - Il leur lave les pieds au Cénacle. - Au bord du lac de Tibériade, il prépare lui-même leur repas…

V. Quelle amitié il témoigne en particulier à St. Pierre! Il supporte ses brusqueries, ses témérités et même son triple reniement. Au lieu de l'abandonner après sa triple négation il jette sur lui le plus doux regard, qui fait fondre en larmes ce faible et infidèle apôtre. Il lui fait sa première visite après sa résurrection, comme si rien n'était arrivé et il lui rend tous ses privilèges.

Quelle tendresse il manifeste pour saint Jean, son disciple bien-aimé! Il le fait reposer sur son cœur à la Cène. Du haut de la croix, il lui confie sa mère.

Avec quelle douceur il en use encore envers saint Thomas, lorsque celui-ci refuse avec obstination de croire au témoignage unanime des au­tres apôtres, qui lui assuraient qu'ils avaient vu le Seigneur ressuscité. Jésus ne l'abandonne pas dans son incrédulité; mais condescendant aux exigences de son disciple, il exécute fidèlement toute sa volonté. Thomas avait dit: Je ne croirai pas si je ne mets mon doigt dans ses plaies. Jésus lui prête ses mains et ses pieds!!!

VI. Mais ce n'est pas seulement envers ses apôtres qu'il a cette bonté compatissante, cet envers tout le peuple qu'il évangélise.

(feuille n. 4)

Les anciens philosophes ne faisaient part de leur doctrine qu'à un cer­tain nombre d'adeptes choisis. Voltaire, leur disciple, partageait ces dé­dains pour le peuple, qu'il estimait digne de manger du foin.

Jésus, au contraire, enseignait surtout la multitude, et il ne craignait pas, pour remplir une fonction si importante et si chère à son cœur, de braver la haine des grands et des puissants.

Que j'aime à considérer le Sauveur entouré de ces foules qui accou­rent de tous côtés pour le voir et pour l'entendre, et pour jouir de ses bienfaits.

«Jésus parcourait les villes et les villages, enseignant dans les synago­gues, prêchant la bonne nouvelle du règne de Dieu et guérissant toute langueur et toute infirmité.

Et voyant la multitude, il était touché de compassion sur son état, car ils étaient accablés et couchés comme des brebis qui n'ont point de pa­steurs. Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers… (M t 9).

Souvent les disciples ne pouvaient contenir la multitude qui s'atta­chait à ses pas avide qu'elle était de l'entendre, et ils lui disaient: Maître, les foules vous pressent et vous accablent (Lc 8). La foule en effet était si pressée autour de lui que. pour approcher un malade on était obligé quel­quefois de le monter au haut d'une maison et de le descendre par le toit…

D'autres fois, Jésus, se voyant resserré de tous côtés par la multitude, montait sur une barque et se retirait sur la mer, d'où encore il instruisait le peuple.

Pauvre peuple, que serait-il sans la venue du Sauverur? qu'était-il avant lui? C'était vraiment un troupeau sans pasteur, accablé de maux, sans consolation, sans espérance, livré aux superstitions les plus honteu­ses, à toutes les misères de l'âme et du corps.

A Capharnaum - Il a guéri la mère de St. Pierre. Le soir on lui amè­ne tous les malades. Il les guérit tous en leur imposant les mains. Le len­demain matin il va à l'écart prier. Le peuple le cherche, le trouve et s'at­tache à lui «et detinebant eum ne discederet ab eis ». Il leur dit: Il faut que j'aille évangéliser d'autres villes. C'est ma mission (Lc 4). Trait - St. Yves.

(feuille n. 5)

VII. Il employait volontiers les paraboles pour instruire le peuple. On connaît la parabole du semeur, celle du grain de sénevé, celle de la vi­gne, celle du bon Samaritain, etc. Quelle éloquente simplicité! Toutes ses paraboles étaient intéressantes, instructives, à la fois simples et rele­vées. La douce persuasion coulait de ses lèvres, et ses auditeurs charmés, même les malveillants, étaient forcés de dire: «Jamais homme n'a parlé comme cet homme» (Jn 7).

Comme il se plaisait à consoler le peuple malheureux! Suivons-le sur la montagne où la multitude s'attache à ses pas. Il donne le résumé de sa doctrine. Il s'adresse à toutes les classes de la société et trace en peu de mots une règle de vie sociale qui donnerait à tous le bonheur.

Soyez doux, dit-il aux puissants. Sœyz miséricordieux, dit-il aux ri­ches. Soyez détachés de vos richesses. Ne les recherchez pas avec pas­sion. Gardez la liberté de l'esprit pour pratiquer la justice et la charité.

Ayez tous le cœur pur. Aimez la paix comme il convient à des enfants de Dieu.

Vous qui pleurez et qui souffrez, ayez confiance, je recommande la miséricorde et la justice à ceux qui peuvent vous aider. Et puis, d'ail­leurs, si la vie garde pour vous des amertumes, souffrez cela patiem­ment! La souffrance est adoucie par la patience et elle a sa récompense au ciel (Mt 5).

VIII. Jésus si bon, si indulgent et miséricordieux pour le peuple était sévère ou plutôt juste envers les grands, les puissants et les riches, qui abusaient de leur autorité et de leurs richesses, et qui mettaient toute leur félicité dans les joies de la vie présente et les satisfactions des sens.

C'est contre eux qu'il disait la parabole ou l'histoire du mauvais ri­che, dans laquelle il exalte en la personne de Lazare la pauvreté vertueu­se. Ce récit est bien consolant pour le pauvre.

«Un homme riche était vêtu de pourpre et de lin et donnait tous les jours de magnifiques repas. Un pauvre, nommé Lazare, mendiait, cou­ché à sa porte et couvert d'ulcères, souhaitant de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, et personne ne lui en donnait; mais les chiens venaient et léchaient ses ulcères. Or, il arriva que le pauvre mou­rut et qu'il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham! Et le riche mourut aussi, et il fut enseveli dans l'enfer. Or, élevant les yeux lorsqu'il était dans les tourments, il vit de loin Lazare dans le sein d'Abraham. Et s'écriant il dit: Père Abraham, ayez pitié de moi, et envoyer Lazare afin qu'il trempe l'extrémité de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue, parce que je suis tourmenté dans ces flammes. Et Abraham lui dit: mon fils, souvenez-vous que vous avez reçu des biens dans votre vie, et Lazare, de son côté, des maux; mais maintenant, celui-ci est consolé, mais vous, vous êtes tourmenté» (Lc 16).

Il s'agissait là, bien entendu, des mauvais riches, car Jésus aimait les riches modestes et bienfaisants, comme la famille de Béthanie qui lui té­maignait tant de dévouement.

IX. La doctrine de Jésus plaisait singulièrement au peuple qui ne sa­vait assez lui témoigner son admiration.

Au milieu de la foule, il arrivait tantôt qu'une voix s'écriait: «Bien­heureux est le sein qui vous a porté et les mamelles qui vous ont allaité» (Lc 11).

Tantôt «la multitude entière suspendue à sa parole restait muette d'admiration» (Lc 19). D'autres fois, ne pouvant se contenir, tous lui rendaient témoignage et s'étonnaient des paroles pleines de grâces qui tombaient de sa bouche et disaient: «N'est-ce pas là le fils de Joseph?» (Lc 4).

D'autres fois encore la foule du' peuple «voulait l'enlever et le faire roi», et Jésus était obligé de s'enfuir pour décliner cet honneur (Jn 6). Dans d'autres occasions, il était conduit publiquement en triomphe et mille voix lui criaient: «Hosanna au fils de David. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur» (Mt 21). Et ses ennemis, les Pharisiens ja­loux disaient: Comment ferons-nous, voici que tout le peuple court après lui…

(deuxième partie de la feuille n. 1)

Acheminement

de l'esclavage au servage

au prolétariat

à la participation, à la coopération

à l'égalité civique

L'Eglise, selon l'esprit de Jésus.

1. Libère les esclaves - S. Chrysost., S. Paulin, Constantin. 10 millions de citoyens sur 110 mill.

3. Organise - les communes, les corporations, ordres rédempteurs

4. Remédie au prolétariat.

2. Œuvres - orphelinats, hospices, hôpitaux; contraste: Sénèque, Trajan - forum travaux; Voltaire.

­

AD 38.22: B 6/5.22

7 pages, de la main de L. Dehon (texte intégral)

(à la p. de garde)

L'Eglise

Le témoignage du sang

Le témoignage des œuvres

Le témoignage de la science

(feuille n. 1)

Les martyrs

Etienne

Laurent - gril - pauvres

Pierre le M. - écrit de son sang le Credo

Agnès, Cécile, Agatha

Symphorien (13) à Autun

Cyrille (1) à Smyrne, Tharcise (14) à Rome

Cyr (3) à Tarse - Agapit (15) à Préneste

Quentin

Justin (9) à Amiens (illisible) «j'aime mieux mourir»

Juste (7) et Pastor (4) à Alcala: je suis chrétien

La science

Contre les Païens: Justin, Tertullien, Origène

Après Arius et Macedonius: Athanase, Hilaire

Après julien: Greg. de Nazianze, Basile le G.

Avec Théodose: Ambroise: la rhétorique

Augustin: la philosophie

Paulin, Ausone, Prudence: la poésie

Chrysostome: l'éloquence

Jérôme: l'exégèse et la critique

Les Institutions

Le droit des gens adouci. Le mariage respecté, la puissance paternelle modérée.

Les combats du cirque abolis.

Les œuvres fondées pour les orphelins, les malades, les étrangers, les vieillards, les pauvres.

[feuille n. 2 (11 - selon le P. Dehon) ]

Le témoignage du sang

Le corps social romain ne s'est pas toujours laissé pénétrer pacifique­ment par l'action du christianisme. Dix fois il s'est soulevé furieux sous l'impulsion de l'enfer et s'est rué sur son Sauveur.

L'héroïque douceur des victimes devenait un témoignage éclatant en faveur du Christ, en même temps qu'elle payait à Dieu la rançon du peuple païen. Rien n'est beau comme l'histoire des martyrs.

Voici Pierre, qui demande à être crucifié la tête en bas par un senti­ment d'humilité et de repentir.

Paul, dont la tête puissante bondit trois fois et fait jaillir des sources symboliques.

Jean, dont le cœur est plus brûlant que l'huile bouillante de son sup­plice.

Ignace d'Antioche qui désire être broyé par les dents des lions pour prouver son amour à J. C.

Laurent le diacre qui montre dans ses pauvres les trésors de l'Eglise et qui étendu sur le feu a le courage de dire au bourreau: Retourne mon corps, il est cuit de ce côté.

Voici des vierges délicates et frêles, comme Cécile et Agnès, qui après avoir sacrifié au Christ ce qu'elles ont de plus précieux leur fortune et leur beauté, lui donnent encore leur vie.

Voici le groupe des enfants: Cyrille, enfant de 7 ans a Smyrne, livré par son père idolâtre. Le peuple fond en larmes en l'entendant conda­mner. «Venez plutôt, leur dit-il, chanter un cantique de joie autour de mon bûcher».

S. Cyr, un enfant de 3 ans, dont la vaillance a fait le patron d'une éco­le militaire. Il frappe au visage le proconsul qui voudrait par des caresses le détacher de sa mère. Et il répond fièrement: «Je suis chrétien» autant de fois que sa mère, interrogée au milieu des supplices répond: «Je suis chrétienne».

Un instant Marc-Aurèle s'adoucit. Une légion de chrétiens, la légion fulminante lui procure la victoire par le secours de Dieu, comme l'atte­stent les sculptures de la colonne Antonine à Rome. Trois ans après, l'empereur a oublié ce bienfait du Christ, la persécution recommence et la légion fulminante est décimée.

[feuille n. 3 (7, selon le P. Dehon) ]

On ne peut songer sans effroi à l'état dans lequel se trouverait au­jourd'hui le monde si l'Eglise me s'était pas levée sur l'empire romain. Qui donc aurait eu assez de force et d'autorité pour renouveler ce monde corrompu… et lui redonner une vie pure, forte et abondante.

Les riches patriciens, plongés dans la luxure et dévorés par l'orgueil, auraient-ils appris seuls à sortir de leur honte?

Eux qui répandaient pour se jouer le sang de leurs esclaves, seraient­ils venus jusqu'à les considérer comme des frères?…

Les pauvres accablés de misère et de mépris, furieux de honte et de haine, auraient cédé à l'envie de jouir à leur tour. Ils se seraient précipi­té à l'assaut de la société pour s'adonner à leur tour à toutes les voluptés.

C'eût été un tourbillon de révoltes, un flux et un reflux de la révolte à la tyrannie, jusqu'à ce que les Barbares vinssent achever de détruire cet­te civilisation pourrie…

(Suétone, Tacite et Salluste, nous disent à quel avilissement était réduit l'empire, comment la vie la plus éhontée régnait à tous les degrés de l'échelle sociale et quels ferments de haine s'étaient accumulés dans le cœur des pauvres et des esclaves… - texte barré).

Telle était Rome le jour où Pierre le pêcheur galiléen y entra. Dites-moi si pour entreprendre de faire régner là l'humilité, la pureté, la charité, la fraternité, la modestie chrétienne, il ne fallait pas un coura­ge plus qu'humain.

[feuille n. 4 (9 - selon le P. Dehon)]

Les païens eux-mêmes remarquaient le contraste et l'avouaient en s'en riant. «Tels, leur dit Tertullien, étaient voluptueux, dissipateurs, scandaleux, vous leur reprochez leur changement de conduite par de sa­tiriques rapprochements, vous ne voyez donc pas que vous faites à leur religion l'honneur de les avoir changés». «Vous ne parlez qu'avec déri­sion; leur dit Tatien, de nos vierges qui vivent dans la retraite, dont les mains sont occupées à filer la laine et la bouche à chanter des cantiques sacrés; ah! rougissez, vous qui avez élevé des statues à des femmes qui se sont rendues célèbres par le débordement de leurs mœurs».

«Vous nous reprochez de vivre pauvrement, leur dit Minutius Félix, mais la frugalité fortifie l'âme, comme les excès l'énervent».

Ils avaient à défendre leurs habitudes de prières et jusqu'à la régulari­té de leur vie.

L'honnête Pline consulte Trajan pour savoir quelle conduite tenir vis­à-vis d'eux.

«Voici, dit-il, à quoi se réduit leur faute ou leur erreur; ils s'assem­blent à certains jours avant le soleil levé pour dire ensemble des canti­ques à l'honneur du Christ. Ils s'obligent par serment à ne commettre ni larcin, ni vol, ni adultère, à ne point manquer à leur parole… ils s'as­semblent encore pour prendre un repas ordinaire et innocent».

Ce sont là leurs crimes. Trajan n'en conclut pas moins qu'il faut les condamner s'ils sont dénoncés.

Leurs rapports entre eux sont l'opposé de ceux des païens. Comme ils respectent l'enfance (trait de S. Léonidas, père d'Origène). La noble af­fection des époux entre eux a laissé un témoignage d'elle-même dans les symboles et les inscriptions des urnes sépulcrales.

AD 38.23: B 6/5.23

1 double feuille - de garde + 7 feuilles doubles + 4 feuilles simples (résumé)

(à la p. de garde.)

Biens et richesses

Pascal 131 s

Plan

d'un travail intéressant

à continuer

[feuille n. 1 (transcription intégrale de cette feuille)]

Richesse morale

Société - respect de l'Eglise

aide de l'Eglise législation morale

Vertus chrétiennes protection du bien

Institutions moralisatrices: œuvres chrétiennes

les traditions et les exemples des héros et des saints.

sanctuaires et reliques…

Richesse intellectuelle

Vérité - La Vérité

science sociale: droit, écon.

enseignement

Presse et librairie

Richesses acquises: capital intellectuel

l'éducation et les traditions nationales

la littérature nationale

les institutions d'enseignement

les monuments, musées et collections.

Richesse matérielle

Force - territoire national: force, armée…

étendue, degré de culture

industrie développée et protégée

voies de com., crédit

domaine de l'Etat: forêts et terres

Immeubles affectés à des services publics

(culte, guerre, administ… routes,

fleuves, ports, etc. Prov. ou départ,

communes (fin, nature, sources,

administration, contentieux)

Territoire (colonies): 3. Population;

4. défense nationale; 5. domaine de l' Etat;

6. agriculture; 7. industrie - mines;

8. crédit.

[feuille n. 2 (texte intégral)]

1. Respect de l'Eglise - Aide de l'Eglise.

3. Législation morale, protection du bien - institutions moralisatrices -œuvres chrétiennes.

4. Traditions - exemples des héros et des saints - sanctuaires… reli­ques (capital moral laissé par les ancêtres).

6. Vertus du grand nombre - vertus morales - prudence - justice - force - tempérance (Sg 8 - vertus civiques - obéissance -dévouement…) - vertus chrétiennes - foi - espérance - charité.

2. Conseils de perfection librement pratiqués - facilité du culte et des sacrements (sources).

7. Mission providentielle.

5. Familles chrétiennes.

AD 38.24: B 6/5.24

2 feuilles doubles - 7 p. (texte intégral)

(feuille n. 1)

Fin derniere de la richesse

(feuille n. 2)

1° Détermination de ce but - Son but direct, c'est la richesse, ou le bien matériel, considéré comme moyen nécessaire et non comme fin der­nière.

C'est la richesse gouvernée par l'esprit, subordonnée au bien moral et intellectuel, la richesse qui donne à l'âme l'indépendance et la liberté, et qui aide à l'accomplissement des destinées divines de l'humanité.

Le bien matériel dans cette mesure est nécessaire à l'homme et aux so­ciétés, comme condition même du bien intellectuel et moral.

La déchéance originelle nous oblige d'ajouter à la tendance vers ce but une condition nécessaire, le détachement, que justifiera la considération suivante.

2° Périls à éviter dans la tendance vers le but du travail.

La richesse qui est le but du travail est une arme dont on ne peut se passer, mais de laquelle il ne faut user qu'avec défiance car souvent elle blesse la main qui s'en sert.

Ces périls ou ces blessures sont l'orgueil et la sensualité que suscite la richesse dans notre nature déchue et faible, et qui ensuite détruisent di­rectement les richesses morales et indirectement les richesses matérielles elles-mêmes.

Si les richesses matérielles résistent à ces deux principes destructeurs, ce n'est que pour un temps et entre les mains de quelques privilégiés. Ce sont périls qu'il faut, subir en s'en garant continuellement. C'est l'enseignement de l'évangile résumé par St Paul quand il dit qu'il faut user des biens de ce monde comme n'en usant pas.

Bossuet exprime admirablement cette situation: «Pourquoi m'es-tu donné, ô corps mortel? fardeau accablant, soutien nécessaire, ennemi flatteur, ami dangereux, avec lequel je ne puis avoir ni guerre ni paix, parce qu'à chaque moment il faut s'accorder, et à chaque moment il faut rompre… Je hais ce corps comme mon ennemi capital, je l'aime comme le compagnon de mes travaux; je le fuis comme ma prison, je l'honore comme mon cohéritier». - Ce qu'il dit du corps, se peut dire de la riches­se matérielle.

Dans la passion de la richesse se résument en grande partie les mau­vais instincts qui depuis un siècle agitent et abaissent nos sociétés.

3° Solution d'une difficulté.

Le détachement chrétien n'est-il pas un obstacle au développement de la richesse?

Le détachement de la richesse est en effet la loi de la vie chrétienne, mais loin d'être un obstacle à la richesse, il en est la source.

Il est un fait évident qui le prouve, c'est que les nations chrétiennes ont atteint un degré de richesse éminemment plus élevé que les autres nations.

Le renoncement entier et absolu, lui-même, qui n'est qu'un conseil de perfection réservé au petit nombre est lui-même une source puissante de richesse. Il se concilie avec le travail qui produit pour les autres, spécia­lement pour les pauvres et surtout avec le progrès moral qui influe puis­samment sur (feuille n. 1) le développement de la richesse matérielle. Cette assertion est prouvée par le fait de la mise en valeur, d'une grande partie du territoire européen, par les moines d'occident.

Le renocement est dans l'ordre social la force cachée qui produit et conserve. C'est le contrepoids des principes destructeurs.

Les labeurs et les privations de la vertu chrétienne sont une source de richesse.

La prospérité matérielle des sociétés et l'éclat de leurs civilisations sont toujours en proportion de leur vertu et la vertu a pour première condition le renoncement.

Faute du renoncement, nous verrions décliner rapidement cette ri­chesse dont nous sommes si vains et que nous ne devons qu'aux vertus chrétiennes de nos pères.

Le riche qui a la vertu de détachement, ou l'esprit de pauvreté, use peu des richesses pour lui-même. Il se considère comme un dépositaire des dons de Dieu, dons que Dieu l'oblige à faire fructifier au profit de tous, sans pour cela abdiquer des richesses qui ont leur raison d'être dans l'ordre providentiel de la société.

AD 38.25: B 6/5.25

Une feuille - 2 p. (texte intégral)]

La crise morale
dans la societe actuelle

Chaque siècle de l'histoire a son idéal, sa tendance, on dirait dans le langage populaire sa marotte.

Aux siècles de foi, c'est la sainteté ; au XVIIe s. c'est l'honneur; au XVIIIe, l'esprit, le plaisir - au XIXe, c'est l'or, c'est l'athéisme social (laïcisme).

Avec l'aide de l'histoire jetons un regard sur les derniers siècles.

au XIe siècle, après les craintes imaginaires de l'an 1000, c'est la réno­vation religieuse; c'est une magnifique floraison d'églises et l'organisa­tion communale.

au XIIe siècle, c'est l'enthousiasme des croisades, les nobles senti­ments de la chevalerie, le développement monastique

au XIIIe siècle, c'est l'épanouissement de l'art chrétien et de la science chrétienne.

Nos cathédrales s'élèvent.

L'Europe compte 78 universités;

celle de Paris a 20.000 étudiants;

C'est aussi l'émulation de la sainteté:

St. Louis règne en France, Ste Elisabeth en Thuringe,

St. Ferdinand en Espagne,

au XIVe siècle, c'est l'apogée du St. Empire

magistrature internationale au service de l'Eglise - C'est le réveil du droit romain césarien par l'engouement des légistes - C'est le développe­ment du mysticisme en Allemagne (avec Tauler, Suso et Rusbrocq).

Le XVe siècle est le siècle des grandes découvertes: l'imprimerie, la boussole, la poudre. C'est le siècle de la grande navigation, du commer­ce et de la hanse.

Le XVIe siècle est celui de la rénovation religieuse dans l'Eglise par le Concile de Trente - de la fausse réforme protestante et de la renaissance païenne dans les arts.

Le XVIIe siècle recherche la perfection littéraire, il produit Corneille, Racine, Bossuet et il exagère l'autorité royale.

Le XVIIIe siècle est voué au plaisir… à la phil. indépendante, aux utopies sociales.

XIXe Athéisme social, laïcisme, science séparée, culte de l'or.

AD 38.26: B 6/5.26

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