oscmnd-0006-0017

Manuscrits sur la question sociale
- 17 -

AD 59.02.03; 06-15; B 9/16.A

Une feuille double, recto-verso, de la main de L. Dehon (texte intégral)

I.
La richesse

1. Le but divin de la création.

2. La fin dernière de l'homme.

3. Le triple bien temporel.

4. Du bien moral en général.

5. La foi = les dons d'intelligence et de science.

6. L'espérance - La crainte de Dieu.

7. La charité - Les œuvres de miséricorde - Le don de sagesse.

8. La Prudence - Le don de conseil. La politique - l'économie.

9. La justice - La religion - La piété - l'obéissance - La vé­rité.

10. La force - La magnanimité - La patience - La persévéran­ce.

11. La tempérance - L'abstinence - La chasteté - La mansué­tude - La modestie.

12. Les dons gratuits surnaturels; La prophétie - L'extase - Les langues - Les miracles.

13. L'état de perfection - Les conseils évangeliques.

14. Richesse intellectuelle: science divine.

15. Sciences humaines - Art.

16. Richesse matérielle - Commune et personnelle - Immobiliè­re et mobilière - physique.

II.
Production et developpement

1. Premier agent: le travail.

2. Du travail simultané.

3. Du travail divisé.

4. Du travail moral.

5. Les conditions: éclairé, guidé, assidu. Les aides: Dieu et l'union.

6. Travail intellectuel.

7. Les conditions: défini, dirigé, réglé, fort, tempérant. - Les ai­des: Dieu et l'union.

8. Travail matériel.

9. Les aides supérieurs: Dieu, la vertu, la science.

10. Ses aides inférieurs = avantages naturels; outils, capital, asso­ciation.

11. Ses conditions intimes: force, modération, réglement.

12. Travail accumulé: capital.

III.
Echange - Distribution
Harmonie et proportion

1. Harmonie et coordination de ces biens;

2. De l'exagération du développement matériel.

3. Inégalité nécessaire.

4. Vocation et fonctions diverses.

5. Vertus spéciales et devoirs d'état.

6. Vertus (mot barré) Sciences spéciales.

7. Pauvreté volontaire.

IV.
Consommation - Usage

Les biens créés sont un moyen.

Buts faux: 1 ° La vertu pour la gloire.

2° La science pour la renommée.

3° L'art pour l'art.

4° La richesse pour jouir. Le vrai but: tout pour Dieu. Devoirs de la richesse.

Ce qui en restera.

Le repos dans le bien infini.

AD 59.02: B 9/16.A.2

Une feuille, recto (texte intégral):

I. Le but de la Soc. civile.

II. Le dogme qui la régit.

III. L'organisme de l'Etat.

IV.Les biens et richesses.

V. Le travail.

VI.La répartition de la richesse.

VII.La circulation: distribution de la matière et des fruits du tra­vail.

VIII. La consommation.

IX. La fin dernière? (les deux mots barrés et remplacés par:) su­bordination de la richesse aux biens supérieurs (mot barré) d'un ordre supérieur.

AD 59.03: B 9/16.A.3

Une feuille double + une feuille simple, recto-verso (texte intégral):

=====De l’activité morale Leçon VIII Du travail moral

A. Du travail moral individuel.

− Ce travail moral consiste à développer le faible bien moral qui est en nous et à combattre le mal moral.

− Le bien moral à développer consiste comme nous l'avons vu dans les vertus tant naturelles que surnaturelles et dans les dons divins, et il reçoit quelque secours extérieur non seulement de Dieu et de ses mini­stres célestes, mais même des hommes, par la force de l'enseignement et de l'exemple.

− Principales qualités de ce travail.

Il faut connaître le bien pour le chercher. En cela le travail moral concourt avec le travail intellectuel.

(p. 2)

− Cette étude comprend la connaissance des vertus, des grâces et des dons divins et des moyens de les acquérir.

− C'est à ce travail nécessaire que se rapportent:

a) l'éducation de famille par laquelle l'enfant doit se laisser former;

b) l'enseignement religieux suivi du catéchisme;

c) les instructions données par l'Eglise;

d) les lectures que tous les saints ont pratiquées et que l'Eglise conseille et qui se rapportent tant à la science proprement dite, «auteurs spiri­tuels», qu'à (la connaissance - mot barré) l'étude des modèles (vies des Saints).

Sans le concours de Dieu ce travail serait stérile. Il n'atteindrait pas sa fin qui est Dieu et n'aurait pas la valeur surnaturelle que Dieu seul peut lui donner et qui est seule proportionnée à une fin surnaturelle.

Ce concours de Dieu s'obtient

a) par la prière et tout spécialement (p. 3) par l'oraison mentale qui nous unit très intimement à Dieu et qui est la source de la sainteté.

b) par le Saint Sacrifice qui est l'oblation faite à Dieu du prix de son concours.

c) par les sacrements qui sont tous des sources de grâces.

Ce concours de Dieu exige en nous des dispositions dont les principa­les sont l'humilité et après la faute le repentir et comme disposition à la perfection l'esprit de sacrifice et la charité. - Ces dispositions sont elles­mêmes en partie des dons de Dieu. Nous ne pouvons par nous-mêmes qu'écarter les obstacles.

Cette condition est absolument nécessaire pour arriver à un degré sé­rieux de vertu.

a) c'est le remède à la faiblesse de notre jugement;

b) c'est une condition indiquée par Dieu lui-même en plusieurs pas­sages de (p. 4) l'Ecriture;

c) c'est un besoin de notre nature.

Le travail qui n'est pas réglé n'aboutit à aucun résultat sérieux.

a) Il faut d'abord un règlement de vie, détaillé, déterminé, contrôlé par un guide spirituel et formé et renouvelé autant que possible dans le re­cueillement d'une retraite.

b) La prudence est aidée par l'examen de prévoyance qui prévoit cha­que matin les actions et les difficultés de la journée.

c) La prudence nous enseigne encore à mettre de l'ordre dans l'acqui­sition des vertus; à (chercher - mot barré) travailler d'abord à acquérir celle dont nous avons le plus besoin; à rechercher non pas les plus appa­rentes, mais les plus sérieuses et surtout celles qui sont le plus nécessaires à notre état.

d) La prudence nous enseigne enfin à nous former d'abord à quel­ques vertus générales dont toutes les actions de notre vie doivent être empreintes, comme l'humilité, la douceur, la modération, l'honnêteté; en nous (laissant - mot barré) adonnant ensuite plus spécialement à cel­les que nous indiquent notre attrait ou notre vocation.

Une condition nécessaire pour arriver à un résultat sérieux et ne pas perdre sa peine, c'est de persévérer dans le travail et de se relever à chaque défaillance.

A cette qualité se rattachent:

a) Les examens journaliers, l'examen particulier et l'examen général.

b) Les retraites mensuelles et annuelles qui nous relèvent et nous re­trempent dans nos résolutions.

A cette considération se rapportent toutes les associations - confré­ries - indulgences - culte des saints.

AD 59.06: B9/16.A.6

Une feuille double + une feuille simple (texte intégral):

1 ° Action de la hiérarchie ecclésiastique.

a) activité morale de la hiérarchie ecclésiastique vis-à vis des nations et des individus, pour propager la foi et pour sanctifier les âmes. Enseignement - Concordats - Administration - Missions …

b) Correspondance des peuples et des fidèles. Accomplissement de leurs devoirs envers la hiérarchie.

2° Action auxiliaire des réguliers, parallèle à celle de la hiérarchie sé­culière. - Enseignement - Expiation…

3° Action laïque: apostolat laïc, œuvres, associations… concours donné à la hiérarchie ecclésiastique.

(p. 2)

1° Action morale de la société vis-à-vis de Dieu et de l'Eglise.

a) Vis-à-vis de Dieu: reconnaissance de la vraie religion - prière pu­blique - invocation d'un patron.

b) Soumission à l'Eglise, à son enseignement, à sa direction, à ses lois.

c) Aide à l'action morale de l'Eglise: lois de l'Eglise appuyées et ac­tion de l'Eglise favorisée.

d) Aide temporelle - sanction des lois ecclésiastiques - aide exté­rieure. Exemple: Constantin (évêque extérieur). - Charlemagne (ser­gent du Christ)…

2° Vis-à-vis des autres sociétés.

Alliance pour le bien: traités favorables à la religion et à la morale.

(p. 3)

1° Vis-à-vis de l'Eglise. Fondations;

Œuvres qui honorent la famille;

Recherche des vocations parmi ses membres.

2° Vis-à-vis de la nation:

Services administratifs et militaires;

Fondations et concours pour les Institutions nationales et les travaux d'utilité générale.

3° Vis-à-vis des autres familles et des individus: Charité, union;

Protectorat efficace en faveur des classes inférieures.

4° Vie intime.

a) Action morale des autorités domestiques.

b) Docilité et concours de ceux qui sont dirigés.

(p. 4)

3° Vie sociale intérieure.

a) Action morale des gouvernements: Exemple donné.

Législation morale. Protection du bien.

b) Action réciproque des gouvernés. Soumission.

Aide des gouvernements par La prière;

La docilité; L'action…

AD 59.07: B 9/16.A.7

Une feuille double + une feuille simple (texte intégral)

=====Du travail intellectuel A. Du travail intellectuel privé. Ses qualités et conditions.

Ce but est la science proportionnée à la vocation de chacun. Il est mul­tiple. Nous l'avons décrit au chapitre de la richesse intellectuelle. Il com­prend:

1° La science de la religion, élevée pour quelques uns, élémentaire pour tous.

2° Les sciences humaines générales: qui comprennent:

a) au degré élémentaire: la lecture, l'écriture, le calcul, l'orthogra­phe, et les premières notions d'histoire et de géographie.

b) en degré supérieur: les langues anciennes et mathématiques, l'hi­stoire, la philosophie et la morale - Pour chacune de ces branches de la science divine et humaine, (p. 2) le but à atteindre doit être déterminé pour chacun… Cette détermination dépend d'abord de la volonté du pè­re de famille et en second lieu de la volonté de chacun. Elle est guidée par la position de famille et par les aptitudes.

3° La science spéciale ou professionnelle.

C'est l'ensemble des connaissances qui nous (forment - mot barré) préparent directement à une carrière. Elle est très variée et peut se ratta­cher à quelques chefs principaux, comme les études ecclésiastiques - les études administratives, les études médicales, les connaissances indu­strielles et commerciales, d'apprentissage professionnel.

La condition première pour chacun est de déterminer (ce triple but - 3 mots barrés) dans quelle mesure il doit atteindre ce triple but.

Ce concours s'obtient par toutes les sources de la grâce, une des sour­ces principales des vertus intellectuelles c'est l'oraison (p. 3) ou la médi­tation. - Témoignage de St. Thomas d'Aquin.

Les formes de ce concours sont multiples:

La grâce illumine l'intelligence. -

La Sagesse nous fait connaître le but de la vie et les moyens de l'attein­dre;

L'intelligence nous ouvre les mystères de la Révélation;

La Science nous aide dans l'étude des choses humaines et nous en fait tirer un profit spirituel;

Le Conseil dirige notre détermination dans toute question et spéciale­ment dans le choix d'une vocation.

Ici se place la question importante du choix des maîtres.

Pour l'enfant ce choix est laissé au chef de famille.

Pour le jeune homme ou l'homme fait qui poursuit ces études, ce choix a une importance capitale.

(p. 4)

Il doit être tel que l'intérêt principal, qui est le salut et la sainteté ne soit pas sacrifié à l'intérêt secondaire qui est tel ou tel degré de science humaine ou professionnelle…

Après Dieu et le maître, la règle est d'un puissant secours.

La règle est une conséquence de la vertu de prudence. Sans elle tout travail est dissipé et stérile.

Cette difficulté est l'écueil de ceux qui travaillent sans maître.

Il faut une règle précise et qui l'emporte toujours sur l'attrait du mo­ment.

(p. 5)

C'est à dire qu'il doit vaincre l'obstacle de la paresse.

La paresse c'est l'état inculte, c'est la mollesse de la volonté. C'est la stérilité et la pauvreté. (C'est la prédominance des mauvaises tendances - c'est la pente vers l'état sauvage - mots barrés).

− Le courage, c'est la vie, c'est la fécondité, c'est la richesse, c'est la lumière et la science, c'est une victoire, c'est un relèvement, c'est une assimilation à Dieu qui est action et Vie.

C'est le remède à la curiosité. Le travail intellectuel s'égare facile­ment. Il y a en nous la passion de savoir un peu de tout, et surtout les choses nouvelles, d'où résulte un travail rapide, (p. 6), mais superficiel, dissipé et sans fruit.

Il faut savoir se vaincre et se modérer pour faire du travail utile.

A ce titre se rattachent les associations d'études, les sociétés scientifi­ques et littéraires, les cercles et bibliothèques.

1° Organes de ce travail.

Les pasteurs et les docteurs.

a) Le souverain pontife et ses congrégations;

b) Les conciles;

c) Les évêques;

AD 59.08: B 9/16.A.8

3 feuilles doubles, recto-verso (texte intégral):

=====Les aides du travail Aides supérieurs du travail matériel. 1° Dieu

Ps. 126. - Si le Seigneur ne bâtit une maison, c'est en vain que tra­vaillent ceux qui la bâtissent… - C'est en vain que vous vous levez avant le jour, levez-vous après que vous vous serez reposés.

− St. Chrysostome: L'essentiel pour l'homme, c'est d'attirer sur lui la protection divine; sans elle tous ses efforts seront vains, toutes ses pei­nes inutiles; avec elle au contraire, il réussira toujours. Il ne faut pas ce­pendant qu'il se contente d'implorer cette protection et qu'il reste ensui­te dans la nonchalance et le repos, mais il doit déployer toute son éner­gie. C'est à cette condition que le Seigneur l'assistera.

− Cette action de la Providence divine nous est indiquée à chaque page de la Révélation.

(p. 2)

La vertu ou la richesse morale, que nous avons décrite, a une influen­ce indirecte mais puissante sur le travail matériel. Elle le tient dirigé vers sa véritable fin. Elle développe les forces du corps qui sont l'instrument du travail et les forces de l'âme qui le dirigent.

Il n'est pas un vice moral qui ne nuise au travail matériel. En voici quelques exemples.

L'orgueil amène le délassement, la vaine agitation, le luxe qui (détruit - mot barré) use du travail pour un résultat inutile ou nuisible. La lu­xure épuise les forces du corps et fait passer le plaisir avant le travail. La paresse est l'antipode du travail.

Toute science vraie est favorable au travail.

(p. 3)

La science religieuse inspire et fortifie le travail.

La science humaine l'éclaire, le féconde par les inventions diverses et l'organisation sociale du travail.

La science spéciale ou pratique est la sœur du travail.

Ce concours de la nature est indépendant de la volonté humaine. Il consiste dans tous les avantages du climat, de la race, de la fécondité du sol, des richesses minérales, de la configuration de la terre, cours d'eau, plaines, ports maritimes, etc.

Il dépend seulement de l'homme qui veut coloniser, de se porter vers les régions où il pourra pour augmenter sa richesse et celle de la société, exploiter (p. 4) ces avantages.

Il y a là un merveilleux secours, fruit du travail de tous les siècles. Il y a là une source de richesses matérielles et une facilité de travail conquises par soixante siècles de labeur.

C'est un riche domaine public qui résulte du génie et des sueurs de toutes les générations. Tous les travaux de l'âme et du corps y ont con­couru et c'est là surtout qu'est apparent le progrès des siècles. L'homme aidé de la machine a dépassé les forces des géants.

Le capital passe parmi les ignorants pour l'ennemi du travail. Il en est un des principaux auxiliaires. C'est le capital qui permet l'organisation (p. 5) de l'outil et de la machine.

C'est le capital qui facilite l'organisation puissante du travail dans la manufacture et la distribution des fruits du travail par le transport et le commerce.

Le travail sans le concours du capital, c'est le travail presque infruc­tueux des hommes réduits à l'état sauvage.

Le capital fruit du travail en est donc aussi la source.

Je ne parle point de l'association inaperçue qui se trouve dans l'union du travail antérieur de l'inventeur ou de l'organisateur avec le travail ac­tuel de l'ouvrier.

Ni de celle qui résulte de la division du travail qui fait concourir par exemple à l'edification d'une maison l'architecte, le briquetier, le maçon, le charpentier, etc.

(p. 6)

L'association considérée comme aide du travail est plus directement celle qui réunit les intelligences, les activités et les capitaux pour multi­plier la production et donner au travail une plus grande puissance. De là toutes les formes de sociétés et de compagnies qui permettent les grandes entreprises que personne sans elles ne tenterait et ne mènerait à bonne fin.

Elle est multipliée de mille manières par le renoncement chrétien. Son but qui est une récompense infinie est plus puissant qu'un intérêt temporel qui du reste (p. 7) amène souvent le découragement, l'excès ou le dégoût.

Le renoncement multiplie les forces du corps et de l'âme comme nous l'avons dit plus haut.

La loi divine du travail donne au travail du chrétien l'énergie et la persévérance.

L'excès du travail amène indirectement son amoindrissement.

Il ne laisse plus le loisir de s'appuyer sur les aides divers énumérés ci­dessus.

Il employe l'enfant avant sa formation. Il use les forces de l'homme.

Le travail du dimanche en particulier (est-barré) tend à la ruine de la richesse matérielle.

a) c'est la destruction de la vie religieuse;

(p. 8)

b) c'est la destruction de la vie sociale;

c) c'est la destruction de la vie de famille;

d) c'est la ruine de la vie intellectuelle

e) c'est la ruine de la vie corporelle et un péril extrême au point de vue de l'hygiène et de la force physique des populations.

Comme les autres travaux, le travail matériel doit être réglé et divisé pour ménager les forces du corps et favoriser leur développement inté­gral et leur conservation.

(p. 9)

(développements ajoutés à la question de l'association).

− Le salaire est une forme de l'association du capital et du travail. - Le salaire est le mode de répartition des bénéfices entre le capitali­ste et le travailleur.

− Pour l'industrie agricole, la forme de l'association la plus usitée, c'est le fermage. Le fermage se règle soit par le partage des fruits, soit par une somme d'argent qui est une sorte d'abonnement ou de forfait.

− Le commerçant, le détaillant, l'entrepreneur de transports rétri­buent ordinairement à l'année les auxiliaires qui travaillent avec eux. C'est encore une sorte d'abonnement.

− Dans l'industrie manufacturière, quand elle comporte de grandes inégalités de (p. 10) travail, l'ouvrier est payé à ses pièces. C'est pour le patron une assurance contre l'inégalité du travail.

− Dans ce dernier cas, le payement à la journée entraînerait une grande injustice pour le patron et aussi pour l'ouvrier d'élite qui ne se­rait pas plus payé que le paresseux ou l'incapable.

− Le salaire quotidien, outre qu'il est la rétribution actuelle de la be­sogne est aussi une sorte de prime d'assurance, consentie par le fabri­cant, au profit de l'ouvrier. Le patron prend à sa charge la totalité des chances malheureuses.

− Les ouvriers qui demandent le partage des bénéfices oublient qu'il leur faudrait aussi partager les pertes. Ils s'offusquent (p. 11) de voir leurs patrons faire de grandes fortunes. Ils ne remarquent pas qu'une foule de patrons se ruinent sans qu'ils en souffrent.

L'association ouvrière est appelée à jouer un grand rôle dans la recon­stitution sociale, à la condition qu'elle ne se borne pas à des combinai­sons matérielles, impuissantes à réformer les hommes.

− Elle doit être, comme au moyen âge, cimentée par la religion, la charité et le dévouement.

− Les sociétés coopératives ont été tentées de nos jours sur plusieurs points, 1° comme sociétés de production; 2° comme sociétés de consom­mation.

− Beaucoup ont échoué, par manque (p. 12) d'union, de dévoue­ment, d'économie et d'abnégation. - Ces qualités ont fait la prospérité des associations chrétiennes au moyen âge, par ex. des communautés agricoles de Lavedon et autres.

− La société de consommation des Pionniers de Rochdale a réussi exceptionnellement. Elle possède maintenent un grand capital et plu­sieurs millions. (Lancasshire).

AD 59.09: B 9/16.A.9

Une feuille double + une feuille simple (texte intégral):

==Activité sociale. Vie sociale. Travail matériel social.==

1° Propagation et extension de son règne, par l'organisation de sa hiérarchie et de son culte dans les missions.

2° Acquisition et conservation des états temporels qui assurent l'in­dépendance de son chef.

3° Production de ce qui est nécessaire ou utile à son culte et à ses mi­nistres:

Eglises -

Ornements -

Bénéfices ecclésiastiques

4° Production du matériel de ses œuvres qui sont multiples:

Œuvres de prière;

Œuvres d'enseignement;

Œuvres de charité…

1° Conquêtes légitimes

Colonisation;

2° Production et accroissement du domaine de l'Etat et de tout ce qui sert aux services publics -

Régie des domaines -

Travaux publics: routes, navigation, édifices civils…

3° Institutions favorables à l'agriculture et à l'industrie - lois - règlements -

Encouragement - récompenses.

4° finances:

ressources (V. Taparelli - de l'impôt; de la dette publique)

crédit

5° Organisation des armées -

Création et entretien du matèriel de guerre.

1° Création, conservation et aggrandissement de la maison et du bien de famille.

2° Création, conservation et accroissement du mobilier de famille, archives, portraits et (tombeaux - mot barré).

3° Etablissement des rejetons qui ne trouvent point place au foyer des ancêtres, aidé comme la conservation du foyer par les habitudes d'épargne.

4° Amélioration de la valeur physique:

Le sang - la force -

Le choix des alliances;

Le nombre des enfants -

=====Travail intellectuel I. Dans l’Eglise

Les pasteurs et les docteurs

a) le Pape et les congrég. rom.

b) les conciles

c) les évêques…

d) les universités catholiques;

e) les ministres inférieurs.

a) L'activité continue des congrégations romaines;

b) L'action exceptionnelle des conciles généraux;

c) L'action fréquente des conciles particuliers;

d) L'enseignement des universités canoniques;

e) Le travail régulier de la curie épiscopale

f) le travail des séminaires et l'enseignement inférieur.

Le développement de l'art religieux sous l'inspiration de la foi et la protection de l'Eglise.

1° Constituion - Concordat.

Il importe que la société se constitue chrétiennement, d'accord avec l'Eglise. Il faut que la constitution reconnaisse le règne de Dieu et en fa­vorise le développement.

2° Législation - Administration.

Les lois et l'administration doivent s'inspirer de l'esprit chrétien.

3° Enseignement - presse - librairie.

La société civile doit surtout pour ce genre de travail s'inspirer de l'esprit de l'Eglise - favoriser son enseignement - empêcher la perver­sion du peuple.

1° Développement de la foi et de l'instruction chrétienne.

2° Formation intellectuelle - éducation - traditions.

AD 59.10: B 9/16.A.10

Deux feuilles doubles + une feuille simple (texte intégral):

=====Organisation du travail, d’après l’expérience des ateliers prospères. Coutumes des ateliers prospères.

− D'après les travaux de M. Le Play, ces coutumes peuvent se rame­ner à six pratiques principales, qui existent dans toutes les régions où rè-gnent la prospérité, l'aisance, l'harmonie et le progrès de la population et de la richesse.

1° Permanence des engagements réciproques du patron et de l'ou­vrier. Elle est un indice certain de bien-être et d'harmonie. - Elle règne avec ses meilleurs caractères, lorsqu'un attachement traditionnel se maintient entre les générations successives de patrons et d'ouvriers. - Dans ces cas le patron (p.2) et sa femme connaissent dans tous ses dé­tails la vie domestique de leurs ouvriers, et s'y intéressent, et ceux-ci se préocupent sans cesse de la prosperité commune.

Entente complète touchant le salaire.

Elle témoigne d'un état général de bien-être, qui dispose l'ouvrier à se contenter de sa situation, et qui permet au patron d'accorder ce qui est nécessaire à la subsistance des familles.

− La corruption des mœurs et l'amour désordonné du gain amène l'antagonisme, l'instabilité et le malaise.

Alliance des travaux de l'atelier et des industries domestiques, rurales (et - barré) ou manufacturières.

(p. 3) L'alliance du travail agricole et des manufacturier, générales au­trefois, est encore fréquente dans les grands ateliers du nord et de l'orient. Cette alliance remédie aux chômages des travaux et fournit des occupations lucratives aux membres de la famille que l'âge et le sexe re­tiennent au foyer de la famille.

− Les travaux agricoles auxquels s'adonnent les familles des ouvriers manufacturiers sont souvent en France: la culture d'un jardin; un éleva­ge d'abeilles, de volailles et d'autres petits animaux; enfin l'exploitation d'une vache laitière.

− (Grâce a cette combinaison - mots barrés). L'abandon de cette pratique dans les agglomérations urbaines et industrielles est une source d'abaissement physique et moral et de difficultés sociales.

4° Habitudes d'épargne assurant la conservation de la famille et l'établissement de ses rejetons.

L'épargne est une preuve de certaines qualités morales - Elle pour­voit à deux convenances également impérieuses dans une bonne organi­sation sociale.

a) elle ouvre toutes les carrières désirables à la population surabon­dante, qui ne peut trouver emploi dans l'atelier où travaillaient les ancê­tres.

b) elle conserve le foyer domestique avec ses dépendances à l'un des enfants, coutume qui assure la conservation, les traditions et le bien-être des générations successives et qui est un des plus solides fondements de la nationalité.

5° Union de la famille et du foyer

Cette coutume est universelle dans le nord, l'orient et le midi de l'Eu­rope. Le bien-être des familles dans ces conditions ne dépend pas tant de l'absence du prix de (p. 5) location que d'un ensemble de causes mora­les. - La conviction de cette nécessité est un stimulant au travail et à l'épargne. Elle fait rechercher de préférence les usines rurales. - Cette coutume engendre la quiétude à laquelle nos usages récents ont substitué les récriminations et les haines -.

Cette pratique est détruite chez nous par l'immoralité et par la loi du partage forcé.

6° Respect et protection accordés à la femme

Cela comprend les égards qu'imposent les mœurs; le respect que commande la loi en réprimant la séduction; la coutume de concentrer au foyer les occupations de la femme (p. 6) et la coutume la plus parfaite consiste à exclure entièrement les femmes de la manufacture. Les fem­mes obtiennent par l'exploitation des industries et des cultures domesti­ques des produits au moins égaux. Les maris et les frères trouvent dans un foyer constamment habité par les femmes, un charme et un bien-être qui réparent leurs forces physiques, retrempent leur caractère et rendent plus productif leur travail à l'atelier.

b) Il faut encore louer les industries qui tout en rattachant les femmes à l'industrie ne réclament leur ( - s travaux - barré) concours que pour des travaux qu'elles peuvent exécuter dans l'intérieur du foyer do­mestique.

c) Enfin, quand les conditions du travail et de la concurrence exigent le concours des jeunes filles, il faut louer les ateliers où elles sont seules, dirigées par des femmes dignes de confiance, avec (des - barré) une or­ganisation qui pourvoie à leurs besoins moraux et intellectuels, à leur formation pour les soins du ménage et à la création d'une dot par l'excé­dant de leur gain sur leur dépense.

Le propr. re qui veut constituter un blé nouveau va dans son champ une corbeille au bras cueillir les épis phénomènes; rentré dans son gre­nier, il choisit dans ces épis les grains les mieux portants, il sème cette bonne semence en terre excellente et renouvelle l'année suivante cette délicate opération… Au bout de deux ou trois récoltes, il obtient un blé très différent de celui des champs primitifs et on le recherche avidement pour les semailles.

Les éleveurs améliorent les races en faisant un troupeau à part avec les fortes têtes. Dans la génération issue de ce troupeau, ils font encore une semblable sélection et ils obtiennent un troupeau d'élite.

Pour les hommes, selon cette théorie matérialiste, il faudrait faire la sélection comme les païens qui tuaient les enfants difformes et ache­vaient les incurables et encore n'arriverait-on pas au résultat qu'on ob­tient pour les animaux car le vice pervertirait les géants orgueilleux.

Pour l'homme, la sélection doit se faire par la force de l'âme; il faut constituer un peuple d'âmes d'élite. Le matérialisme exclut les médecins de l'âme et les résultats sont encore une faillite de la science: les âmes sont amoindries et les corps débilités par une sorte de sélection à re­bours. Nos populations s'étiolent et s'éteignent.

AD 59.11: B 9/16.A.11

Deux feuilles double + une feuille simple (texte intégral):

L'observation du Décalogue est la source des pratiques salutaires de la Coutume.

− Les préceptes du Décalogue peuvent se grouper sous deux titres principaux, savoir:

1° Le respect de Dieu, du père et de la femme (1er, 2e, 3e, 4e, 6e, et 9e CoM.).

2° L'interdiction de l'homicide, du vol et du faux témoignage (5e, 7e, 8e, et 10 Com.).

Les législations des peuples prospères ont imposé la pratique du décalo­gue entier. En France, depuis la révolution, on ne comprend guère que les commandements du second groupe dans le domaine du code pénal.

(p. 2) - Le mal est venu en France de l'oubli du décalogue, de la per­te du respect, propagée par la corruption de la monarchie, des hautes classes et des lettres au XVIIIe s. et par la révolution.

En Angleterre le mal a commencé par la désorganisation des ateliers et de leurs coutumes, par les conditions nouvelles du travail manufactu­rier, des agglomérations urbaines, etc.

− En France cette seconde source de mal vient ajouter sa puissance à la première et double le péril.

− La perte du respect détruit les pratiques de la coutume.

1° La corruption des mœurs désorganise d'abord la sixième prati­que.

(p. 3) 2° Ce désordre moral enlève aux jeunes gens l'énergie nécessaire pour se livrer aux efforts qu'exige l'accomplissement de la cinquième pratique. Ils se dispensent d'acquérir avant le mariage le foyer où la fa­mille devrait se constituer; ils s'établissent prématurément et ils errent toute leur vie dans des demeures prises en location.

3° L'homme qui veut surtout jouir du présent redoute les charges de la fécondité qui l'obligeraient à l'épargne. D'un autre côté les jeunes époux qui se sont dispensés des efforts qu'exige l'acquisition préalable du foyer, ont perdu la meilleure occasion de contracter les habitudes de l'épargne.

4° Les familles de toutes classes, quand elles ne songent qu'à la vie présente, préfèrent la vie sensuelle des villes (p. 4) à la vie plus austère des campagnes. Elles ne peuvent allier au travail manufacturier les indu­stries domestiques qui se fondent sur le travail agricole.

5° La classe ouvrière dépourvue de l'épargne tombe dans la gêne sur­tout si la concurrence, les crises commerciales, les calamités publiques ou privées amènent la cessation ou la diminution du travail. De là une source d'embarras, des débats pour la fixation du salaire et l'antagoni­sme surtout si le patron est lui-même gêné ou avide de gain.

6° Ces variations du salaire et cet antagonisme joints au défaut de traditions chez les patrons eux-mêmes, amènent l'instabilité de l'ouvrier et la brièveté des engagements.

(p. 5) Comment ces résultats de l'expérience indiqués par les Economi­stes concordent avec l'enseignement que nous avons donné.

La 1re et la 2e coutume des ateliers prospères (permanence des engage­ments = entente touchant le salaire) sont des développements des 3e et 4e aides inférieurs du travail matériel, le capital et l'association. - Elles dépendent aussi de deux vertus que nous avons indiquées au chapitre de la richesse morale domestique, et qui sont l'attachement et le dévoue­ment réciproques du maître et du serviteur, du patron et de l'ouvrier. - Enfin elle reposent encore sur une vertu essentielle que nous avons indi­quée comme (p. 6) devant accompagner le progrès de la richesse maté­rielle pour en tempérer les excès, et qui est le détachement chrétien.

− La 3e coutume, «alliance des travaux de l'atelier et des industries domestiques, rurales et manufacturières», a été indiquée au chapitre de la division du travail où nous avons dit que chacun en particulier doit ré­gler et diviser son travail de façon à favoriser le développement et la con­servation de toutes ses facultés morales, intellectuelles et matérielles.

− La 4e coutume, «les habitudes d'épargne», a été indiquée comme troisième aide inférieur du travail sous le titre du «capital», qu'est l'épar­gne accumulée.

(p. 7) - Elle a aussi été indiquée au chapitre du travail matériel dome­stique, comme moyen de conservation du foyer et d'établissement des rejetons.

− La 5e coutume, «Union de la famille et du foyer» a été indiquée au même chapitre du travail matériel de la famille et aussi comme consé­quence du travail moral et intellectuel domestique, parce que la conser­vation du foyer est le plus puissant moyen de perpétuer les traditions et (de conserver - mots barrés) toute la vie de famille.

− La 6e coutume, «respect et protection accordés à la femme», est entièrement dépendante du travail moral domestique, au sujet duquel nous (p. 8) avons indiqué brièvement les devoirs réciproques des mem­bres de la famille, et aussi des vertus morales en général, au sujet de­squelles nous avons indiqué la chasteté comme une des vertus qui dépen­dent de la tempérance.

Pour ce qui est de la pratique du Décalogue et de ses trois grands pré­ceptes de respect, le 3e respect de la femme a été indiqué aux mêmes cha­pitres que la 6e coutume; le 2e respect du père au chapitre du travail mo­ral de la famille et pour ce qui est de la liberté de tester garantie de l'uto­rité du père, elle est indiquée indirectement aux chap. indiqués à la 5e coutume comme moyen de conserver le foyer de la famille.

(p. 9) - Le respect de Dieu est expliqué dans toute la première partie, relative au travail moral et plus spécialement pour le travail matériel où Dieu est signalé comme le premier aide du travail; et à la question de la modération du travail où sont développées toutes les conséquences du travail du dimanche.

AD 59.12: B 9/16.A.12

Trois feuilles doubles + une feuille simple (texte intégral):

=====IIIe partie du cours De l’Echange en général

- L'échange est le fond même de la vie sociale.

Pour l'homme l'isolement, c'est la mort. Sans la société, pas de langa­ge, pas de pensée, pas de ressources, pas d'hommes.

Les récits romanesques qui montrent l'homme seul en face de la natu­re (Robinson) lui supposent encore mille souvenirs, intruments, con­naissances de la vie sociale.

L'homme est fait pour la vie sociale et l'échange des services, la théo­rie contraire de Rousseau qui dit que l'état de nature est l'isolement et que la société est d'intention et de convention est absurde.

(p. 2) - L'échange de services, c'est la société, c'est notre état de natu­re. L'isolement c'est la mort.

− Avantages de l'échange:

1 ° Union des forces.

La nature nous a dotés de facultés physiques, morales, intellectuelles très variées - Ces facultés réunies obtiennent des résultats que les hom­mes, agissant isolément n'auraient même pas pu concevoir.

2 ° Division du travail. Il en résulte:

a) habileté

b) économie du temps qui se perd à passer d'une occupation à l'autre

c) concentration de l'attention et perfectionnement des méthodes.

3° Emploi plus fructueux des forces naturelles en produisant ici le blé là le vin, là le charbon etc. etc.

(p. 3)

4° Développement de nos facultés.

Nos connaissances s'accroissent de celles des autres, se conservent et s'accumulent.

5° Economie de capitaux: Il faudrait sans l'échange que chacun con­nût 10 métiers.

6° Avantage moral: communication des grâces et des vertus. Exem­ple: les zouaves pontificaux portant à Rome la valeur militaire. Les étu­diants puisant à Rome la science et les pèlerins la piété.

1° Le troc simple - C'est l'échange rudimentaire. C'est la cession réciproque d'un objet utile.

2° Le troc circulaire embrassant trois parties contractantes au moins. C'est déjà un échange plus varié d'efforts pour arriver à la satisfaction.

Le troc circulaire et en nature ne peut s'étendre beaucoup.

4° Le troc avec une marchandise intermédiaire, comme du blé, di vin, un métal, c'est déjà la vente et l'achat.

5° Enfin, l'échange complet avec l'intermédiaire si commode de la monnaie qu'est un équivalent conventionnel de la valeur de l'effort ou du service rendu.

6° Enfin, l'échange étendu dans le temps et l'espace par le moyen du crédit, titres hypothécaires, lettres de change, billets de banque, etc.

− L'échange met en mouvement une immense masse de travail hu­main: par ex. les monnaies, les routes, les canaux, les chemins de fer, les navires etc. L'échange s'arrête quand l'effort exigé par lui est supérieur à l'effort qu'il épargne; par ex. quand le prix du transport est supérieur à la différence des prix de l'objet transporté.

Tout perfectionnement de l'appareil commercial, par. ex. la création des chemins de fer, multiplie les échanges. La diversité de la population est une des causes de la facilité des échanges.

Il a comme tout travail et tout acte libre de l'homme deux causes, l'in­térêt personnel et le (p. 6) principe de sympathie ou de charité, qui peut se diviser encore en charité pour Dieu et charité pour les hommes.

− L'apostolat, les croisades et les missions ont autant remué le mon­de que l'intérêt personnel.

Combien la Providence divine est admirable dans l'harmonie généra­le des échanges.

− Quel concours merveilleux de forces, de travaux, d'agents, de siè­cles et de régions et de mondes divers dans ce cours que nous avons sous les yeux. Ce coton des Indes, cette laine d'Australie,… ces vêtements confectionnés avec des outils perfectionnés par toutes les générations.

Ces traditions, cette science accumulée par les siècles - Ces connais­sances rapportées de tous pays, puisées dans toutes les langues et dans les écrits de tous les âges; ces vertus fruits de tant de leçons, d'exemples, de lectures, de rapports avec les hommes et les pays privilégiés…

Quel merveilleux concours! Quelle action providentielle dans cet échange indéfini!

L'Etat doit favoriser les débouchés.

L'Etat doit favoriser la circulation, les échanges par la monnaie, v. Taparelli.

Répartition: solutions socialistes, droit de propriété, v. Gide.

IV. Consommation

La dépense

L'épargne.

Comme il y a dans la constitution de l'homme une condition normale de force et de bien-être physique utile pour l'exercice des facultés intel­lectuelles et morales, il y a un degré de développement des biens maté­riels utile et même nécessaire à la plénitude de la vie humaine.

Les conquêtes de l'homme sur la nature, la puissance matérielle qu'il en tire, tant qu'elles restent sous le gouvernement de l'esprit, servent merveil­leusement à l'accomplissement des destinées divines de l'humanité.

La richesse pour le chrétien n'est qu'un moyen parce que l'ordre maté­riel n'existe que pour l'orde moral.

Elle sert à entretenir sa vie, laquelle doit être rapportée à Dieu comme à sa fin.

Le christianisme ne voit dans la richesse qu'un instrument, une sour­ce de liberté d'élévation morale.

=====V. (à la 3e partie) De l’exagération du développement matériel

1. Cette exagération nuit au bien moral.

Elle flatte de cupidité. - Qu'importe l'accroissement progressif du numéraire, du capital, de la richesse et du luxe, si ces produits attirés par des cupidités égoïstes, s'en vont accroître indéfiniment dans les maîtres du capital et les princes de la bourse, la puissance d'appauvrir ceux qui sont déjà pauvres et dont la génération grandit avec une fécondité redou­table au sein de la misère.

Elle affaiblit les volontés. - Les païens ne connaissant pas le détache­ment des richesses, il fallut à Sparte réduire le (p. 11) peuple à une perpé­tuelle pauvreté pour lui conserver la première de toutes les forces, la for­ce morale.

2. - Cette exagération est opposée à l'élévation de l'intelligence. - Elle dégrade les âmes en ne laissant au peuple ni le temps ni la liberté d'illu­miner son âme, d'épanouir son cœur et d'adorer son Dieu.

3. - Elle prépare la ruine matérielle elle-même. - L'industrie con­temporaine, sans l'influence et l'action chrétienne, exténue les corps par l'exagération, la perpétuité et la précocité du travail. - De plus, elle amènera indirectement la ruine par l'affaissement des intelligences et des volontés qui sont un élément de richesse même matérielle.

4. - Elle menace la société, en faisant germer dans ce peuple sans pré­dications, sans fêtes, sans Dimanche, sans Dieu, (p. 12) les passions de jouir, mépriser, haïr et se révolter.

Voyez l'Europe, livrée depuis un siècle au gouvernement des intérêts. Rien ne s'assied, rien ne dure, parce que dans le cercle étroit des sati­sfactions terrestres, tout est satiété des sens et lassitude d'esprit.

Conclusion: le chrétien ne doit se livrer à la recherche des biens maté­riels qu'avec modération et dans la mesure des besoins d'une vie simple.

(feuille simple, p. 1)

1. Commerce avec Dieu = La nature = grâce = participation divi­ne = 7 dons = prophétie (et la grâce par J. C. avec les dons surnaturels - mots barrés) (Gloire - Rédemption)

a) (Source 1re par J. C).

b) Source 2e par les mérites des saints, par la communion des saints, (par l'intervention des anges, par le St. Sacrifice, par l'Eglise et les priè­res - mots barrés).

c) Moyens = les sacrements, les indulgences, la prière, le St. Sacrifi­ce, les sacramentaux.

d) Honneur rendu à Dieu = louanges, sacrifices, autels, temples, louange éternelle -

2. Commerce avec les anges et les Saints.

a) Prière, apparitions, intercessions, ministère même matériel des an­ges, intervention des Saints par les inspirations qui viennent à nos bien­faiteurs, etc.

b) Honneur rendu aux Saints = canonisations (office, louange, St. Sa­crifice, autels, églises - mots barrés) statues, images, chants, augmen­tation accidentelle de gloire.

3. Commerce avec le purgatoire.

a) Aide donnée = prière, sacrifice, indulgences.

b) Aide reçue = prière, apparitions…

4. Commerce avec les hommes vivants.

a) Nous donnons = aux supérieurs, respect, obéissance, aide etc. _ aux inférieurs, direction, secours, éducation, aide.

b) Nous recevons = réciprocité.

AD 59.13: B 9/16.A.13

Trois feuilles + une feuille double

(feuille n. 1): Note: Distribution - Antoine 550

(feuille n. 2): (texte intégral):

Avant-propos: de l'Economie chrétienne:

I. But de la société civile. Son organisme.

II. Les biens - la richesse. Richesses morales, intellectuelles, maté­rielles, application à la France.

III. Formation de la richesse: travail, paresse. Travail moral, intel­lectuel, matériel, aides du travail: Dieu, la vertu, la science; aides infé­rieurs: la nature, l'outil, le capital, l'association; conditions - organisa­tion du travail.

IV. (2e - barré) partie Répartition échanges moraux justice (mensonge), charité (fraude), propriété, hérédité, salaire, prêt, impôt, assistance.

Ve (3e - barré) partie Consommation

épargne (œuvres), magnificence, générosité, luxe, prodigalité, avari­ce, intempérance, jeu.

(feuille n. 3) - (texte intégral)

formation de la richesse

le travail.

La richesse, comme tout ce qui est créé, peut être considérée dans son origine, dans son développement

et dans sa fin,

ou si l'on veut: dans sa naissance, dans sa vie

et dans sa mort.

Toute richesse naît du travail opérant sur la matière fournie par la Providence.

La richesse conservée ou accumulée par l'épargne, s'appelle le capi­tal.

Dessein de Dieu - fin de l'homme.

La richesse intégrale.

La richesse de l'Etat; de la famille; privée.

production - développement

distribution - harmonie - proportion usage - consommation

(feuille double) - (texte intégral):

C'est l'être moral qui fait la force du travailleur et qui est la source même de la production et de la vraie richesse.

Pour s'adonner à un travail, l'ouvrier a besoin de vivre dans un cou­rant d'idées saines, de recevoir du milieu qu'il fréquente d'honnêtes im­pressions, de garder toujours ce bon sens, cette claire vue des choses et ce jugement droit qui le ramènent à sa tâche en la lui faisant aimer.

C'est justement à ce fond d'honnêteté qui fait le bon travailleur que s'attaque le fauteur de grèves, commis-voyageur de la politique. L'ou­vrier déçu entrevoit que pour réaliser ce que les politiciens lui ont promis il est nécessaire de chambarder tout. Désormais cette victime des politi­ciens appartient à la révolution. C'est un inquiet, un révolté de plus, un vaillant producteur en moins. Ce déchet multiplié par cent et par mille est le bilan des grèves.

AD 59.14: B 9/16.A.14

Une feuille dans une chemine intitulée «Consommation», dans une autre chemise, intitulée «La répartition de la richesse» (texte intégral).

La richesse temporelle se consomme par l'usage ou la jouissance. On peut dire qu'elle meurt à notre service.

Les biens éternels sont l'objet de la jouissance saris se consommer.

AD 59.15: B 9/16.A.15

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