oscmnd-0006-0020

Manuscrits sur la question sociale
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AD 74.08-15: B 9/18.7-15

21 feuilles simples + 3 feuilles doubles - notes (texte intégral):

De fait, elle est ordinairement déterminée par la loi de l'offre et de la demande. Il ne s'en suit pas de là que cette loi soit sa véritable règle. «La première base de la valeur, dit Taparelli, est l'utilité de l'objet, sa rareté et le travail exigé pour l'obtenir sont des circonstances qui augmentent la valeur».

- La valeur en soi ou la valeur réelle a pour base l'utilité ou l'aptitude à satisfaire les besoins de l'homme.

- La valeur vénale, au sens de l'économie libérale et sans tenir compte de la morale sociale a pour base l'utilité et la rareté.

- La valeur vénale au sens chrétien ou même simplement au sens moral a une troisième base le travail ou la satisfaction des besoins du travailleur. - Au point de vue social, il y a une quatrième base, l'intérêt social, (p. 2) de là les lois sur les monopoles et accaparements, les taxes publiques…

- On peut aussi donner pour base à la' valeur vénale la désirabilité comme font certains économistes.

-Ce que j'appelle plus haut une quatrième base de la valeur au point de vue social et même la troisième base au point de vue vénal ne sont­-elles pas plutôt des tempéraments, des règles ou régulateurs.

- En somme, la juste valeur, c'est la valeur fournie par la désirabilité (aestimatio communis), tempérés par la protection du travail et le bien so­cial (aestimatio communis hominum timoratorum).

Valeur intrinsèque - aptitude a satisfaire aux besoins des hommes, Valeur d'usage: utilité en soi.

Valeur d'échange: utilité relative.

Valeur commune, objective: utilité relative ordinaire.

Valeur accidentelle, subjective: utilité accidentelle, personnelle, loca­le, temporaire.

L'économie libérale vulgaire (Paul Leroy-Beaulieu) mesure la valeur d'échange par (l'offre d - barré) l'offre et la demande.

L'économie chrétienne (S. Th.) tient compte des conditions de la pro­duction et des nécessités de la consommation.

La monnaie sous toutes ses formes est un instrument d'échange, une com­mune mesure arbitraire.

(p. 2) S. Th. q. 77..2. - mensuras rerum venalium necesse est in diver­sis locis esse diversas, propter diversitatem copiae et inopiae rerum, quia ubi res magis abundant, consueverunt esse majores mensurae. Ad rectores civitatis pertinet determinare quae sint justae mensurae rerum venialium.

- Ibid. sicut Augustinus dicit in XI de civit. Dei (cap. 16) «pretium rerum venialium non consideratur secundum gradum naturae (cum quandoque pluris vendatur unus equus quam unus servus); sed conside­ratur secundum quod res in usum hominis veniunt».

(p. 3) Il n'y pas d'unité d'échange absolue. Il y a une certaine unité de coutume, c'est la vie d'une journée, suivant les conditions sociales, les temps et les lieux.

Le prix peut être faussé par des injustices privées - Remède: les lois de l'Etat, les règlements des corporations.

Il peut être faussé par des causes naturelles et par les échanges interna­tionaux. - Remède: importation, protection, etc.

S. Th 2.2.q.77. Carius vendere vel vilius emere rem quam valeat est secundum se injustum et illicitum…

Per accidens carius vendi potest quam valeat secundum se, puta cum quis multum indiget re aliqua et alius laeditur si ea careat…

Les règlements des prix par les corporations ou par les statuts des vil­les du moyen âge cherchaient à mettre le prix des produits en rapport avec les besoins de la vie du producteur et non les moyens du consommateur.

Toutefois, les scolastiques avaient parfaitement reconnu que la valeur des produits ne dépend pas directement du travail normal que l'ouvrier y a consacré (selon la doctrine de Marx), mais bien de l'utilité qu'ils ont sur le marché pour la consommation. «Labor operantis nunquam cadit sub venditione, sed solum opus. emens non emit plus propter laborem sed propter fructum operis, ad quem nihil fuit labor operantis», Durand. in lib, sent. - cf. S. Th. in lib. III sent: dist. 33 q. 5 ad 1 nn.

Claudio Jannet p. 200

Le zèle des patrons chrétiens ne doit pas leur faire perdre de vue les ménagements nécessités par l'état d'esprit qui prévaut aujourd'hui, de plus en plus, dans les populations occidentales, état d'esprit qui exige la franche reconnaissance de l'égalité civile et de l'aptitude de tous à (régler - barré) gérer leurs propres affaires.

La société moderne, même quand elle sera redevenue chrétienne, conservera un aspect profondément démocratique, et jamais elle ne re­produira les formes extérieures ni les distinctions de classes des sociétés anciennes.

Claudio Jannet

Elle est absolument nécessaire pour réprimer les abus extrêmes, et pour dégager les forces sociales opprimées par suite d'une mauvaise légi­slation ou des conditions historiques propres à certains peuples.

Claudio Jannet

I. L'usure au sens large est toute injustice résultant d'une inégalité dans l'échange, soit qu'il s'agisse de prestation de travaux, de fourniture de marchandises ou de versement d'argent.

II. Pour apprécier l'usure, il faut donc déterminer la valeur du tra­vail, des marchandises et de l'argent. L'argent ici est pris dans un sens large pour signifier toutes les valeurs d'échange.

III. Quels sont dans l'état présent des relations sociales les cas les plus fréquents de cette usure.

IV. Quels remèdes y pourrait-on apporter?

Plus brièvement encore et pour tout ramener à un même principe, on peut dire que l'usure, au sens large, est toute injustice résultant d'une inégalité dans l'échange de valeurs, soit qu'il s'agisse de prestation de travaux, de fourniture de marchandises ou de versement d'argent.

On échange communément, dans les relations d'affaires, argent con­tre travail, argent contre marchandise ou argent contre argent et plus ex­ceptionnellement march. contre trav./1 - L'argent ici est pris dans un sens large pour signifier toutes les valeurs d'échange/. Dans toutes ces hypothèses l'usure peut se produire.

C'est à ces divers échanges que se rapportent les cas d'usure moderne que nous avons étudiés. Mais si on les observe de près toutes ces formes de l'usure (se rapportent - barré) peuvent se ramener à trois cas détermi­nés. Quand l'usure se rencontre dans l'échange d'argent contre travail, c'est le juste salaire qui est (méprisé - barré) violé. Dans l'échange d'ar­gent contre marchandise, c'est le juste prix. Dans (l'argent. - barré).

(feuille simple n. 6, recto) (Dans - barré) l'échange d'argent contre ar­gent il y a un intérêt ou un profit perçu (sans être - barré) qui n'est pas justifié par des titres réels.

Dans certains cas, comme dans les abus de l'industrie et des Sociétés commerciales, il (y - barré) peut y avoir à la fois violation du juste salaire et perception d'intérêt ou de profits non justifiées.;

Nous laissons au lecteur le soin de reconnaître l'application de ces principes dans tous les cas d'usure signalés dans cette étude.

Toutes les prohibitions de l'Eglise s'appliquent au Mutuum, au prêt de secours, qui est, ex natura sua, un contrat de bienfaisance, un contrat gra­tuit.

Encycl.: le capital et le travail sont faits pour s'entendre. Ils ont besoin l'un de l'autre.

Il est souvent considéré comme une marchandise. On ne saurait trop protester au nom de la dignité humaine contre une pareille assimilation. Il faut distinguer entre une marchandise qui est un objet matériel, et le travail, qui est quelque chose de l'homme lui-même.

Le salariat paraît devoir être évalué par la règle de l'estimation com­mune.

Sous le régime actuel de l'industrie pour assurer à l'ouvrier sa part lé­gitime de la plus-value due à son travail, le contrat de coopération et de par­ticipation aux bénéfices paraît devoir être propagé. p. 17.

Le travail a des droits, soit l ° comme moyen de satisfaire les besoins hu­mains. p. 23.

rédigé par le p. Lehmkuhl, le Meyer s.j., les pp. Léon et Mathias, capu­cins, le b.n de Loë, etc.

1° Agriculture. organisation corporative de la classe rurale - Droit agraire - établissements de crédit…

2° Industrie. corporations avec certificat de capacité obligatoire - re­striction du trafic des intermédiaires - Exigence de garanties de capaci­té et de moralité pour les directeurs de grandes industries nouvelles - Suppression progressive du travail de fabrique des femmes mariées - restriction du travail de fabrique des j. filles - réglementation du travail à domicile au service de la g-de industrie - limite déterminée pour cha­que branche spéciale de l'industrie.

3° Commerce. Règles pour s'assurer de la capacité et de la moralité des négociants, transformation de la Bourse - Interdiction du jeu des diffé­rences et des marchés à terme.

4° Repos du dimanche - Mesures contre l'usure et contre toute ex­ploitation de la gêne ou de l'inexpérience d'autrui.

Le clergé d'Alsace et d'outre-Rhin, dont M. l'abbé Kannengieser (sic) nous raconte les œuvres, a le bonheur d'avoir autour de lui un peu­ple encore entièrement et profondément catholique.

Nous n'en sommes pas là, hélas! et l'œuvre d'apostolat de conver­sion, doit marcher ici de pair avec les œuvres sociales.

Pour la parole publique, les conférences, les réunions contradictoires, les luttes oratoires ne peuvent être que l'apanage d'un petit nombre. Il y faut des qualités très spéciales et très rares, de solides études et une auda­ce que tout le monde ne peut pas avoir…

Ces idées font leur chemin dans les grands séminaires et dans les com­munautés religieuses et là, dans l'étude et la réflexion, il se forme des hommes bientôt prêts à enseigner, à parler, à écrire, et aussi à agir… Puissent ces études (p. 2) sociales être établies bientôt dans tous les sémi­naires…

Mgr Manning (sa vie, par l'abbé Lemire). On peut ramener à trois les «principes de salut social» exposés et défendus par lui…

1° Nécessité absolue des associations privées;

2° Intervention des pouvoirs publics;

3° Union de l'Eglise et du peuple.

Il faut que le travail et l'argent s'entraident. Pour régler leurs rap­ports, l'économie politique dit que la loi de l'offre et de la demande et que le libre échange suffisent. C'est faux, car le travail n'est pas une marchandise.

On dit que pour faire hausser le prix du travail l'ouvrier a la grève, mais sur plus de cent grèves, il n'y en a eu que cinq ou six qui aient tour­né au profit de l'ouvrier. L'ouvrier n'a pas les ressources pour attendre.

On dit que le travail est libre, que l'ouvrier peut chercher ailleurs. Non, il y (p. 3) a peu d'usines semblables et l'ouvrier ne peut pas cher­cher loin.

Avec le système du contrat libre, les patrons sont les seuls maîtres, et c'est ce qu'ils veulent. Ils disent: la réglementation du travail est une af­faire entre nos gens et nous.

Non, le travail n'est pas une marchandise, une valeur régie par des lois économi­ques; c'est un acte humain et social, qui a des conséquences morales pour l'individu et la famille.

Ah! si le but de la vie est de multiplier les aunes de drap et de coton, si la gloire d'une nation est de produire ces articles dans la plus grande quantité et au plus bas prix, c'est bien. En avant dans la voie où nous sommes.

Au contraire, si la paix et l'honneur du foyer; si l'éducation des en­fants, les devoirs d'épouse et de mère sont écrits dans une loi naturelle (plus - barré) autrement importante que toute loi économique; si toutes ces choses sont autrement sacrées que tout ce qui se vend au marché, il faut agir en conséquence.

(p. 4) Si dans certains cas la non-réglementation du travail conduit à la destruction de la vie domestique, à l'abandon des enfants, si elle tran­sforme les femmes et les mères en machines vivantes, les pères et les époux (qu'on nous pardonne ces mots) en (machines vivantes - barré) bêtes de somme, qui se lèvent avant le soleil et retournent au gîte le soir, épuisés de fatigue et n'ayant plus que la force de prendre un morceau de pain et de se jeter sur un grabat pour dormir: la vie de famille n'existe plus et nous ne pouvons continuer de ce pas.

Pour le travail des femmes et des enfants, le repos dominical, le travail de nuit, voire même la fixation de la journée de travail et du salaire mi­nimum, le cardinal se déclarait nettement pour l'intervention de l'Etat. Quelques uns l'accusaient de socialisme.

Il répondait: «L'essence du socialisme est dans la nationalisation du sol et du salaire. Mais aider les ouvriers et les indigents, mettre à leur service les forces de l'Etat pour empêcher ce qui est contre la loi naturelle et chrétienne, ce n'est pas faire du socialisme c'est accomplir un devoir.

Revendications

Nous voulons le maintien et le raffermissement des idées chrétiennes dans le peuple et dans l'Etat, comme la base nécessaire du vrai progrès. L'Eglise et l'Etat sont des institutions divinement ordonnées. Une action commune des deux est la condition essentielle d'une saine vie nationale.

L'école confessionnelle chrétienne est la plus sûre garantie contre le croissant abrutissement des masses et contre la destruction de la société. Nous combattons l'influence juive qui menace de plus en plus notre vie nationale. Nous réclamons des magistrats chrétiens et des maîtres chrétiens…

Nous demandons en faveur des corps de métier l'introduction du cer­tificat d'aptitude, le développement des corporations.

Les affaires de bourse doivent être soumises au contrôle de l'Etat par des règlements spéciaux.

(p. 2) Les partisans du socialisme et de l'anarchie doivent être traités par les lois comme des ennemis de l'ordre social.

Il convient de réprimer efficacement une presse sans conscience dont les élucubrations sapent l'Etat, l'Eglise et la société dans leurs fondements.

Les assurances sur la vie sont, dans les pays anglo-saxons, la forme fa­vorite que prend l'épargne populaire.

Quatre grandes compagnies dans l'Etat de New York sont adonnées spécialement à l'épargne ouvrière. Elles avaient en 1889 trois millions de polices, assurant un capital de 300 millions de dollars. A 25 ans un ou­vrier peut assurer aux siens 200 dollars en cas de décès avec une prime hebdomadaire de dix cents. 170 sociétés sous le nom de coopérative asso­ciations, ont pour objet de donner des secours en cas de maladie et con­stituent un fonds spécial au profit des veuves et des orphelins. Elles avaient en 1889 1.200.000 polices. Il y a plus de 500 sociétés de ce genre dans l'Union américaine.

«Nous estimons un élément très important du catholicisme pratique, disent dans leur lettre pastorale les Pères du 3e conc. de Baltimore, les diverses sociétés catholiques fondées sur la mutualité et les assoc. ouvriè­res qui y sont liées.

(p. 2) Leur but doit être et est effectivement d'encourager la sobriété, l'épargne, l'activité économique».

En Angleterre les diverses assoc. ouvrières ont donné un développe­ment considérable aux assurances de capitaux payables après décès ou en cas d'accident. Elles comptaient en 1889 huit millions de contrats en cours.

En France tout est encore à faire. Cependant il s'est formé des assoc. pour l'achat en commun de valeurs à lots. La Fourmi a déjà 90.000 comptes ouverts. D'autres fondations l'imitent. La Tirelire, la Boule-de­neige, la Pelote, la Mascotte, la Gloueuse, etc.

A Anzin en 1884 les actionnaires ont touché 1.200.000 fr. de dividen­des pour un personnel de 14.000 ouvriers, ce qui réduit le prélèvement sur chaque journée d'ouvrier à 0,28 c., soit la valeur de 3/4 d'heure de travail. C'est bien loin des 6 heures dont parle Karl Marx.

1. Association ouvrières de production.

Le 1 juillet 1899, il existait en France 246 assoc. ouv. de production, comprenant 134 professions diverses. Les assoc. les plus nombreuses sont celles des cochers (16), typographes (11), peintres (9), cordonniers (8), menuisiers (8), charpentiers (6), maçons (6), serruriers (5)…

Elles sont réparties dans 8 départements: 125 dans la Seine, 8 dans le Rhône, 16 dans la Haute-Vienne, 7 dans la Gironde, 5 dans l'Isère et le Tarn, 4 dans le Finistère et le jura.

II. Soc. coop. de consommation.

Il existait en France, au 1 Déc. 1899, 1489 soc. coop. de consomma­tion. Départements où elles sont en plus grand nombre: Seine, 122; Charente Inf. re, 116; (feuille n. 14, recto) Nord 110; Saône et Loire 102; Rhône 101; Ardennes 57; Isère 43; Loire 40; Seine et Oise 36; Doubs 33; Deux Sèvres 33; Aisne 31.

III. Coopératives de Crédit

Les caisses rurales du système Raiffeissen-Durand rencontrent beau­coup de faveur, il y en a plus de 600.

IV. Les coop. d'assurance ou assurances mutuelles contre la mortalité du bétail et l'incendie sont en progrès surtout en Bretagne et en Franche- Comte. Elle profitent des subventions de l'Etat à l'agriculture.

Conférence de Toniolo aux Ecclésiastiques, 9 janv. 98

Le moment historique est-il venu pour la démocratie chrétienne d'en­trer en campagne?

L'Eglise avait affranchi les classes inférieures de la servitude, elle les avait unies aux classes supérieures dans un ordre hiérarchique et les pré­parait à d'ultérieures améliorations.

Mais l'humanisme d'abord, retour aux principes païens de vie et de ci­vilisation, et la réforme protestante ensuite ont brisé l'action de l'Eglise. De là une période séculaire de luttes et de révolutions et enfin la création du prolétariat, qui est le plus grand problème de notre temps.

La grande industrie.

(p. 2)

1. Origine du prolétariat agricole: France et Italie: Rupture des liens entre les classes: emphytéose, baux à longs termes et quasi héréditaires, propriétés communes…

Angleterre et Allemagne: colossales dépossessions.

Espagne et Sicile: fidéicommis et latifundia.

II. Origine du prolétariat ouvrier. Privilèges dans les corporations;

développement inorganique de la production. machines, capitalisme. Travail des femmes et des enfants. Concurrence sans limite de vies humaines… Accroissement du prolétariat par les petits commerçants et industriels ruinés par la spéculation et les monopoles.

III. La science n'a trouvé pour remèdes que la liberté du travail et la spoliation de l'Eglise.

(p. 3) IV. Manifestations historiques du prolétariat: Jacquerie en France XIVe s. Guerre des Rustands ou paysans en Allemagne et Hol­lande. Révolution des mendiants à Lucques. Armée de Cromwell. Pau­périsme et Workhouses. Armée de Gustave Adolphe…

V. Nouveau péril de la société. Œuvre de justice et de réparation. L'Eglise s'est tournée vers les gouvernements et l'aristocratie après le Concile de Trente: protestants, gallicans, vers la bourgeoisie et la scien­ce; l'aristocratie en Angleterre et en Germanie s'est enrichie des biens de l'Eglise et a accueilli le rationalisme. La science s'est éloignée de l'Egli­se.

Celle-ci ne refuse pas le concours de qui veut l'aider, mais elle va directe­ment au peuple.

(p. 4) Elle s'est servie des esclaves c. le césarisme; des peuples nouveaux c. le césaro-papisme; des libres communes c. l'impérialisme.

Elle va au peuple et oppose au programme socialiste son programme dé­mocratique (Congrès de Zurich).

VI. Le peuple avait longtemps résisté à l'aristocratie protestante en Angleterre. Il manifeste en Amérique des tendances religieuses avec la ligue agricole (George). Il lui reste la foi immanente (Le Play). Il est sim­ple et sensible…

Tout cela montre l'opportunité du programme de l'aller au peuple, c'est-à-dire de la démocratie chrétienne.

VII. Le devoir: 1° Prêcher hautement la démocratie chrétienne - opposer ses promesses à celles de la démoc. socialiste. 2° Montrer l'ac­tion sociale de l'Eglise, par la philosophie de l'histoire.

p. 5. Les ennemis de la foi ne sont pas demeurés inactifs et ils sont parvenus à bannir tout principe de religion d'un grand nombre de famil­les, qui par suite, vivent dans une lamentable ignorance de la vérité ré­vélée et dans une complète indifférence pour tout ce qui touche à leurs intérêts spirituels et au salut de leurs âmes.

p. 56. Les temps actuels sont tristes; l'avenir est encore plus sombre et plus menaçant; il semble annoncer l'approche d'une crise redoutable de bouleversements sociaux…

49. Bien que les difficultés et les périls se multiplient de jour en jour, le prêtre pieux et fervent ne doit pas pour cela se décourager, il ne doit pas abandonner ses devoirs, ni même s'arrêter dans l'accomplissement de sa mission pour le salut de l'humanité… C'est dans les difficultés, dans les épreuves que sa vertu s'affirme et se fortifie, c'est dans les plus grands malheurs, au milieu -des transformations politiques et des bouleverse­ments sociaux que l'action bienfaisante et civilisatrice de son ministère se manifeste avec plus d'éclat.

(p. 2 a) Devoirs et vertus des prêtres

p. 12. Afin de soutenir leur courage dans l'accomplissement de leurs devoirs ils auront soin de le retremper aux sources les plus pures de l'esprit de foi. Les professeurs des séminaires ne perdront jamais de vue qu'ils n'ont point à préparer pour des fonctions terrestres si légitimes et honorables soient-elles, les enfants dont ils forment l'intelligence, le cœur, le caractère. L'Eglise les leur confie pour en faire des prêtres, c.à.d. des missionnaires de l'Evangile, des continuateurs de l'œuvre de J.C., des distributeurs de sa grâce et de ses sacrements.

15. Les belles lettres développent la vie intellectuelle et morale si elles sont enseignées par des maîtres chrétiens.

42. La condition indispensable du vrai zèle et le meilleur gage du suc­cès dans les œuvres, c'est la pureté et la sainteté de la vie. Jésus a com­mencé par faire avant d'enseigner… «Elevés au-dessus des affaires du siècle, les clercs ont été mis en évidence et les fidèles regardent dans leur vie comme dans un miroir pour savoir ce qu'ils doivent imiter. C'est pourquoi ils doivent si bien régler leurs actions et leurs moeurs… ut (p. 2 b) habitu, gestu, incessu, sermone aliisque omnibus rebus nil nisi grave, moderatum ac religione plenum pro se ferant; levia etiam delicta quae in ipsis maxima essent, effugiant; ut eorum actiones cunctis afferant vene­rationem» (Conc. Trid. Sess. 22).

45. Il faut qu'au milieu des hommes, il garde son âme si unie à Dieu, qu'il n'y perde rien de l'esprit de son Saint état… Qu'il garde les règles traditionnelles de la discrétion, de la prudence, de la modestie sacerdota­le…

50. En toutes choses donnez le bon exemple par vos œuvres, par votre doctrine, par l'intégrité de votre vie, par la gravité de votre conduite. (In doctrina, in integritate, in gravitate (Tit.II). - vie exemplaire et ac­tive; vie de sacrifice, et de travail; in doctrina: défendre le dogme atta­qué, la morale travestie, la justice si souvent méconnue.

50. Plus que jamais les jours ou nous sommes réclament le concours et le dévouement de prêtres exemplaires, pleins de foi, de discrétion, de zè­le, qui s'inspirent de la douceur et de l'énergie de J. C. dont ils sont les véritables ambassadeurs.

(p. 1 b)

p. 33. Dociles aux conseils que nous vous avons donnés dans notre Enc. Rerum Novarum, vous allez au peuple, aux ouvriers, aux pauvres. Vous cherchez par tous les moyens à leur venir en aide, à les moraliser et à rendre leur sort moins dur. Dans ce but vous provoquez des réunions et des congrès; vous fondez des patronages, des cercles, des caisses rura­les, des bureaux d'assistance et de placement pour les travailleurs (secrétariats. Vous vous ingéniez à introduire des réformes dans l'ordre écono­mique et social… vous écrivez des livres ou des articles dans les journaux et revues périodiques.

46. Assurément, il y a des nouveautés avantageuses propres à faire avancer le royaume de Dieu dans les âmes et dans la société. C'est au pè­re de famille qu'il appartient de les juger. … Nous voulons accueillir très volontiers tout ce qui peut augmenter le patrimoine de la science ou gé­néraliser davantage les conditions de la prospérité publique (lettre aux américains).

52. Le prêtre ne peut faillir à sa mission qui est de défendre le dogme attaqué, la morale travestie et la justice si souvent méconnue.

(p. 2) Lorsque Wichern augurait l'avenir de la Mission Intérieure il y pressentait deux périodes: l'âge de la condescendance durant lequel les Eglises et les classes supérieures tendraient aux nécessiteux une main propice; et l'âge de l'initiative, durant lequel les nécessiteux eux-mêmes, unissant leurs mains et leurs âmes, librement associés sur le terrain chré­tien, pourvoiraient à leur propre relèvement.

Toniolo - 302 - 279 - 280 - 288 - Congrès… démocratie 306-300; plu­tocratie 299; capitalistes 298.

=====Démocratie Lehmkuhl

De obligatione populi ad gubernandum concurrendi - I. 473.

Nostris temporibus, quum fere ubique populo ea regnorum constitu­tione pars regiminis et boni publici procurandi committatur, illi etiam incumbit, maxime deputatorum electione, ad finem ipsi praestitum con­ferre…

Réunion de prêtres à Albertville. Résolutions:

1. Favoriser, répandre, faire aimer la presse catholique;

2. S'occuper des intérêts matériels du peuple: introduire au plus tôt les œuvres sociales dans les paroisses;

3. Favoriser de tout leur pouvoir les conférences populaires;

4. Organiser d'une manière uniforme l'armée catholique: les meil­leurs chrétiens seront l'état-major dans le tiers ordre, les chrétiens prati­quants formeront l'armée régulière, enfin, l'armée auxiliaire sera com­posée de tous les hommes honnêtes et amis de la liberté.

5. Tous les prêtres de l'arrondissement se déclarent solidaires contre les attaques et les calomnies des mauvais journaux.

- La lettre pastorale de Mgr l'évêque de Liège, avec documents an­nexes » chez Dessain, éditeur à Louvain.

- Le clergé et le peuple catholique par Lehmkuhl, Œuvre de St. Paul, 6 rue Cassette.

- Le prêtre et la situation actuelle de l'Eglise (ibid.).

- Le prêtre selon le Cœur de Jésus (ibid).

- Le renouvellement de la paroisse (ibid.).

- Les réflexions de Mgr l'évêque de Montpellier à son clergé (ibid.).

- Le curé de campagne par un homme d'œuvres, 8, r. François Ier.

- L'organisation catholique des campagnes (ibid.).

- Le Manuel Social Chrétien (8 r. Fr. Ier) 1 f. 50.

Philosophie morale et sociale. P. de Pascal, chez Lethielleux, r. Cassette.

- Economie politique, par le P. Antoine (9.50), chez Guillaume à Paris.

- Liberatore.

- La Démocratie chrétienne. 6 r. Nicolas Leblanc, Lille. -

- La Chronique des comités du Sud-Est, 10 quai à Lyon.

(p. 2)

- La paroisse de St. Paterne, chez Harlerison à Orléans.

- L'agriculture à l'Ecole primaire, par un frère de Ploermel (1 f.) à la Croix.

- Principes d'Economie politique par Liberatore, chez Oudin, rue de Mézières 10 à Paris.

- Le Syndicat agricole, p. Noël, imp. des Orphelins, Calais.

- Rapport sur la situation agricole, id. 20 c.

- Conférence sur les caisses rurales, id.

- Manuel des caisses de famille, assoc, à la Croix.

Basilique de l'Assomption à Carignano, de l'architecte Alessi, 1552; bâtie avec les fonds légués par le riche Sauli sur les capitaux qu'il avait gagnés à la Banque S. Georges. Autel du B. Alexandre Sauli.

Amalfi - Gênes - Pise - Florence - Venise - Constantinople.

Justice (générale - barré) sensu latissimo: vertu, sainteté (religion).

Justice état de grâce, charité.

Justice (spéciale - barré) générale: légale - rôle de l'Etat, Egl. s. Enseigt., impôts, travail.

2a, 2ae, q. 57-123 virtutes quaedam quae ad alterum diriguntur: distri­butive - revendications, vindicative - équité

spéciale - commutative - oppression usure moderne, inclinans volunta­tem ad uniuscujusque pes strictum illasum servandum. S. Th. Ha 11 ° q. 60 et seq.

Justitia legalis aliter est in subditis, aliter in principe: Posterior a justitia legali ex amore boni communis ad justas et convenientes leges ferendas determinatur, subditi ad leges illas implendas…

Justitia distributiva inclinat ad servandam proportionem in distribuen­dis bonis et oneribus publicis: quare principaliter est in superiore; id au­tem discriminis est inter distribuenda bona et onera, ut si quis in oneribus imponendis alterum nimis premit, simul commutativa justitia videtur; quod in muneribus honoribusque distribuendis per se non obtinet (1 Commutativa justitia laeditur si princeps contro justitiam distributio­nem officis publicis praeficiat homines indignos et ineptos).

Justitia vindicative inclinat ad puniendos reos eo amore recti ordinis… (p. 2) q. 32…7

S. Aug. Serm. 35 de Verbis Dni: De justis laboribus facite eleemosy­nas. Non enim corrupturi estis judicem Christum ut non vos audiat cum pauperibus, quibus tollitis. - Nolite velle eleemosynas facere de foenore et usuris…» q. 122 - Omnia praecepta decalogi ad justitiam pertinent. In eis manifeste apparet ratio debiti ad alterum.

Finis justitiae gravissimus est ut cujuslibet libertas atque independen­tia et humana activitas conservetur, ut pax et concordia imperturbata maneat… Sensu latissimo, metaphorico est omnis virtus sensu generali, ordinat hominem ad bonum commune

legalis, distributiva, vindicativa.

Sensu stricto est erga alterum erga

singularem personam.

restitutio fit ubi habetur violatio aestimabilis justitiae strictae, circa bona corporis, famae et fortunae…

AD 74.08: B 9/18.8

Une feuille recto-verso (l'écriture n'est pas du P. Dehon, par contre, le sou­lignement au crayon rouge de la parole «usure» semble bien être le sien - texte intégral):

La loi des lois des Musulmans, - le Coran, contient les dispositions suivantes au sujet de l'usure: (traduction Kazimierski).

«Chapitre II. Sourate 276» ceux qui avaient le produit de l'usure se lèveront au jour de la résurrection comme celui que Satan a souillé de son contact. Et cela parce qu'ils disent: «L'usure est la même chose que la vente… Dieu a permis la vente, il a interdit l'usure. Celui à qui par­viendra cet avertissement du Seigneur et qui mettra un terme à cette ini­quité obtiendra le pardon du passé; son sort dépendra alors de Dieu. Ceux qui retourneront à l'usure seront livrés au feu, où ils demeureront éternellement» même Chap. Sourate 277. «Dieu anéantit l'usure et mul­tiplie avec usure le prix des aumônes. Dieu etc.».

Chapitre III. Sourate 125 «O croyants, ne vous livrez point à l'usure en portant la somme au double, et toujours au double. Craignez le Sei­gneur et vous serez heureux».

Chapitre XXX, Sourate 38 «L'argent que vous donnez à usure pour le grossir avec le bien des autres ne grossira pas auprès de Dieu; mais toute aumône que vous ferez en recherchant la face de Dieu vous sera doublée».

De ces prescriptions les docteurs et les juges musulmans ont déduit la conséquence que le prêt (d'espèces monnayées) moyennant intérêt est il­licite et condamnable. Mais comme l'homme est pervers et égoïste de sa nature et que soit les fruits de l'éducation soit les croyances religieuses sont seules aptes à combattre ses mauvais instincts, l'esprit des croyants s'est attaché à rechercher et à mettre en pratique des procédés qui, sans heurter de front cette défense du prêt à intérêt, n'en sont pas moins au fond et en réalité très usuraires. Il a imaginé dans ce but, - tout au moins en est-il ainsi dans la société arabe des pays barbaresques, - les deux moyens suivants sanctionnés par la jurisprudence complaisante des cadis et des midjelès (juridictions d'appel):

1° le contrat de vente de bien fonds à réméré, lequel revêt 2 formes: l'une avec faculté de rachat dans un temps déterminé, comme dans notre législation sauf que le délai à fixer pour exercer le rachat peut lé­galment excéder le terme de 5 ans fixé par l'article 1660 de notre code ci­vil;

l'autre comportant la faculté de rachat par le vendeur, à toute époque, moyennant la restitution du prix reçu pour la vente.

Il est évident que, dans un cas comme dans l'autre, l'acquéreur, expo­sé à être dépossédé, ne paye pas un prix égal à la valeur réelle, à la valeur vénale de la chose vendue.

Alors même que le réméré est exercé, le vendeur est lésé puisque les fruits perçus par l'acquéreur au cours de sa possession excèdent ceux de tout autre bien fonds qu'il aurait pu acheter à un juste prix moyennant une somme d'argent égale à celle employée à l'acquisition du bien objet de la vente à réméré.

2. La «rahnia» ou le contrat de gage d'un bien fonds pour sûreté d'un prêt d'argent.

Ce contrat diffère essentiellement de notre hypothèque en ce que le bienfonds constitué en gage - tout en demeurant la propriété de l'em­prunteur, - est exploité par le prêteur.

Il diffère aussi de notre antichrèse en ce que le prêteur fait sienne, ju­squ'à l'époque du remboursement du capital prêté, l'intégralité des fruits perçus, au lieu de les appliquer d'abord et à due concurrence au service d'intérêts stipulés (dans la législation (arabe - barré) musulmane il ne peut être question d'intérêts) et pour le surplus à l'amortissement du capital emprunté.

L'usure est donc nécessairement d'autant plus vorace que l'écart est plus grand entre (le montant du prêt et - barré) le montant net annuel des produits du bienfonds engagé et celui des produits qu'aurait pu per­cevoir le prêteur s'il avait employé à l'acquisition d'un bienfonds la som­me par lui prêtée qui a fait l'objet du contrat de «rahnia».

AD 74.09; B 9/18.9

Une coupure de «La libre parole», du 16.08.1898, avec l'article de Drumont Edouard, «La spéculation et les marchés à termes», annonçant les prochaines mesures contre la spéculation à la Bourse et contre l'agiotage. L'auteur cite d'autres pays, comme l'Allemagne, la Suisse et les E.-U., qui ont déjà adopté de telles lois.

AD 74.10: B 9/18.10

6 feuilles simples + une feuille double

Vous voulez que l'Etat prenne la place des patrons dans les usines. Les directeurs ressembleront aux employés de l'Assistance publique de Paris. Ce sera l'âge d'or des ouvriers!!!

Si (le g - barré) l'Etat s'appelait St. Louis ou Garcia Moreno, ce ne se­rait qu'à moitié mal, mais l'Etat moderne mettra (2) à la tête des usines les décorés qui encombrent Mazos et ceux qui devraient y être. (p. 2) Les choses iront-elles mieux qu'aujourd'hui?

Que l'Etat français avec ses 528.000 kil. carrés et ses 37 millions d'ha­bitants aille exploiter en régie, par des fonctionnaires, cette énorme sur­face: il n'est pas d'esprit si téméraire qui ne déclare cette solution impos­sible (Leroy-Beaulieu).

(feuille n. 2, - notes pour la feuille précédente?)

(2) Quel despotisme plus insupportable que l'intervention de chaque jour, de tous les instants dans la vie privée de chaque citoyen? (Mgr Per­raud).

(1) En fait, l'Etat sera toujours personnifié en un petit nombre d'hom­mes, investis du pouvoir prodigieux de réglementer le travail de la com­munauté, d'en opérer la répartition, d'en fixer le salaire, d'en partager les produits. Id.

(p. 2) Qui ne sait que le vrai mobile du travail, c'est ou l'intérêt privé ou l'intérêt de la famille?

Aucun des deux ne pouvant subsister dans l'hypothèse de la collectivi­té après la ruine de la liberté, ce sera la ruine du travail. Id.

Contre l'hérésie économique en 1848.

Parisis: Cas de conscience.

L'apologétique passa aux mains des laïques.

Thiers: de la propriété.

Aug. Nicolas: Du protestantisme et de toutes les hérésies dans leurs rapports avec le socialisme. 2 vol.

Donoso Cortès: Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le sociali­sme.

Le Play: Œuvres.

=====Socialisme Athéisme social

- La société chrétienne, c'est la société à trois: toi, moi et Dieu pour fai­re régner la justice et la paix entre nous deux. La société athée, c'est la société à deux: moi, toi, sans autre loi que la force et avec un état de guerre perpétuelle.

Ça vous allait-il, le métier de soldat? Et bien, supposez la caserne pen­dant toute votre existence avec les juifs pour officiers et les francs­maçons pour caporaux, sous-officiers et adjudants, et vous aurez la réalisation du régime socialiste, tel que le veulent Karl Marx, Bebel et com­pagnie. Nous, nous voulons le charbonnier chez lui, maître chez lui, tra­vaillant pour lui.

Sur l'histoire du capitalisme et du prêt à intérêt, voir l'Assoc. Cath. 15 sept. 94. art. traduit du Dr Meyer.

«Il faut que nous blasphémions; de cette manière nous en finirons avec la religion». (Volkstaat 1874 n. 38) Liebknecht.

«C'est une utopie de croire que la révolution socialiste puisse se faire tant que les masses ont la croyance de Dieu. Il est donc de notre devoir de travailler avec dévouement et sans cesse à détruire la foi religieuse». (Annales parlementaires, 24 janv. 76) Liebknecht.

«Nous autres, socialistes, nous abandonnons le ciel aux anges et aux moineaux». (Notre but, p. 38) Aug. Bebel.

«La Démocratie socialiste est essentiellement athée». (disc. au Reich­stag, 31 déc. 81) Bebel.

«Le parti ouvrier doit rester ce qu'il est; son idéal est absolument in­compatible avec l'idéal chrétien; on ne concilie pas des principes (cgr -barré) contraires». (Le peuple, 10 oct. 1892) Emile Vandervelde.

Bebel, au Congrès de Bruxelles - 1891.

«Ce que nous voulons, c'est laisser ouverte la plaie au corps de la so­ciété actuelle. Ce que nous voulons, c'est faire disparaître de la terre cet­te société bourgeoise. Ce que nous voulons, c'est amener au plus tôt l'heure suprême de cette société et la remplacer par la société socialiste. Et il n'y a pas deux moyens pour arriver à ce but, il faut à toute force maintenir l'ouvrier dans sa situation de misère».

Le citoyen Delchaze, de Calais, à la grève des Tulistes: «Il veut le peu­ple malheureux, c'est l'unique moyen d'arriver à la révolution sociale».

AD 74.11: B 9/18.11

Tourcoing, 27 oct. 94

J'ai enfin un moment de temps pour vous répondre et vous causer. Si je vous permets ce titre de «cher ami», cela se doit-il demander? N'est-ce pas pour moi un honneur et en ce moment comme une goutte de miel au bord du calice.

Merci de la bonté avec laquelle vous ouvrez ainsi votre cœur et vos maisons à un pauvre pécheur.

Qui sait ce que l'avenir nous réserve, je dois vous dire aussi que, de­puis que le Pape a lancé l'ordre Franciscain dans l'action sociale, je res­sens comme un attrait de ce côté là.

Le tout c'est d'écouter la voix de Dieu et de lui être docile - Quand il parlera clairement par les événements ou par ses représentants, je suis prêt.

(p. 2) Vous avez vue que notre programme (n° d'octobre) a été un peu modifié et qu'on y a introduit la petite explication relative au minimum de salaire.

Pour l'impôt progressif, nous sommes d'accord puisque ce n'est qu'une question d'opportunité qui nous sépare. Une petite discussion avec preuves de faits à l'appui, trancherait vite la question.

1. La question est posée - on ne l'écartera pas. C'est un courant qu'on doit essayer de diriger non de refouler.

2. Un désir ardent de justice Sociale grandit dans tous les cœurs.

3. Les autres nations ont commencé l'essai et s'en trouvent bien.

4. C'est le devoir des catholiques, plus que jamais, de frapper l'esprit du peuple, en se mettant en tête des réformes. etc.

Enfin, pour l'impôt foncier, je vous avoue en toute humilité que je n'ai pas assez étudié la question. Il me semble pourtant que l'impôt ne doit pas frapper la source de la richesse. La terre est l'instrument de tra­vail par excellence. Or on n'impose pas (p. 3) l'instrument de travail, mais le revenu qu'il aide à acquérir.

Vous avez raison d'attirer l'attention des catholiques sur la réforme de M. Poincaré. Celle-ci peut aboutir à des abus et à des ruines si on ne dé­limite pas bien son action. Il suffirait de bien déclarer que les établisse­ments hospitaliers ou de bienfaisance sont exempts de cette taxe. J'arri­ve à votre travail sur l'association du capital et du travail. Bravo! Votre exposé des motifs et votre critique de l'état social actuel sur le point déli­cat de la répartition des richesses produites, sont parfaits. Et le contrat nouveau de travail que vous proposez si pratiquement en terminant, est le seul juste et équitable. Evidemment, puisque vous me permettez d'en faire l'usage que je voudrai, la Démocratie Chrétienne publiera ce beau travail au mois de décembre - (Le n° de novembre étant en effet pre­sque entièrement absorbé par un autre travail sensationnel intitulé «De quel côté est le Pape?», résumé magnifique de tous les encouragements, lettres, approbations, donnés par Léon XIII aux chefs, aux doctrines et aux œuvres de l'Ecole de Mun.

(p. 4) Je me permettrai 2 petites observations.

1° La seconde partie comme style et comme exposé, me paraît man­quer de nerf et comme négligée.

2° Ne serait-ce pas fortifier grandement votre thèse en y faisant en­trer tous les extraits des programmes catholiques des divers pays, visant ce point si grave, extraits que j'ai donnés au Val des Bois et qui sont tirés du Livre imprimé chez Goderne à Liège «L'Encyclique Rerum Nova­rum et l'action Sociale Catholique».

Les mots du Pape: «2 classes d'une part la toute-puissance dans l'opu­lence, une faction qui maîtresse absolue de l'industrie et du commerce, détourne le cours des richesses… etc.» serviraient bien d'épigraphe.

Je n'ai pas à m'excuser de vous parler ainsi familièrement. Votre bon­té m'y autorise, n'est-ce pas.

Que dites-vous de l'article de l'Univers, signé Eugène Veuillot? Il me paraît parfait en tous points.

Puisse-t-il clore les débats. On ne dira jamais mieux.

On prépare à Roubaix un factum épouvantable, dit-on - qui va faire saigner bien des cœurs catholiques.

Mgr ne m'a encore rien dit. Jusqu'ici on m'interdit de plus en plus l'entrée des usines.

Je me rattrape en faisant des cercles d'Etudes et des réunions ouvriè­res de quartier. Nous en avons eu une Dimanche dont je vous enverrai le compte rendu.

J'ai peu de messes. Je vous en enverrai pourtant volontiers quelques­unes.

En voici 10, dont 6 pro def. tis

1 ad int. dantis 
1 pro defta
1 ad int. dantis 
1 pro def. tis

Les 4 dernières à dire pendant Novembre.

Veuillez en prendre note. Bientôt je vous enverrai un mandat avec d'autres intentions.

Le Point faux de Karl Marx n'est-ce pas surtout que par le mot: Tra­vail il n'entend que l'ouvrier, au lieu d'entendre tous les travailleurs: Di­recteurs, patrons et ouvriers. Nous aussi nous devons dire «La richesse produite au Travail!» mais en embrassant dans ce mot tous les facteurs de la production. Je vous laisse, Très Bon Père, me recommandant à vos ferventes prières et vous envoyant l'assurance de mon respectueux et af­fectueux dévouement. En N.S. l'Abbé P. Six.

AD 74.12: B 9/18.12

Une chemise, intitulée «Notes, Henry Michel, prof. de philosophie au Lycée Henri IV (L'idée de l'État), Hachette, Histoire des doctrines économiques, 1895, conte­nant deux chemises, intitulées: «Écoles sociales» (3 feuilles simples + 4 feuilles doubles); «Enquête sociale, Huret, Deschanel» (5 feuilles simples); + 2 feuilles simples. (texte intégral)

Turgot: L'État protège les religions comme utiles, non comme vraies et toute religion n'est pas propre à être ainsi adoptée par la politique. (Ire lettre sur la tolérance, Œuvres T.II. p. 677, 686).

Bossuet: En général tout droit doit venir de l'autorité publique… Otez le gouvernement, la terre et les biens sont aussi communs entre les hom­mes que l'air et la lumière (Politique, Liv. 1. art. III. prop. 4).

id: L'unique remède aux maux des citoyens, en quelque nombre qu'ils soient, c'est «les prières et la patience contre la puissance publi­que» (Cinq.me avertissement; Œuvres, t. XI, p. 152).

Voltaire attend tout de l'État. Son idéal, c'est le despotisme tempéré par la tolérance et les lumières. Ses héros sont Louis XIV, Frédéric II, Catherine de Russie. (Sorel, L'Empire et la Révolution; t. I. p. 101). Les Encyclopédistes pensent de même.

(p. 2) Mêmes théories chez Beccaria et Filangieri en Italie, Leibnitz et Wolf en Allemagne, Hume en Angleterre…

C'est la théorie du despotisme éclairé, de la monarchie paternelle de l'État police (Bluntschli, Théorie générale de l'État).

Turgot favorise seulement la liberté économique, liberté du commerce et de l'industrie.

Les philosophes réclament la liberté de penser.

Montesquieu nie qu'il existe des rapports d'équité antérieurs à la loi qui les établit. Esprit des lois, 1. l. c. l.

Rousseau critique la théorie des trois pouvoirs de Montesquieu: la sou­veraineté est indivisible, etc.

Montesquieu s'est inspiré de l'Angleterre.

(p. 3) Rousseau pense que la distinction des pouvoirs religieux et civil (créée, dit-il, par l'Eglise) est fatale. Il demande la religion civile (Contrat social, Liv. IV, ch. VIII). Ce chapitre a beaucoup influé sur certaines mesures révolutionnaires.

Montesquieu: L'Etat doit à tous les citoyens une subsistance assurée, la nourriture, un vêtement convenable et un genre de vie qui ne soit pas contraire à la santé (Esprit des lois, liv. 23, ch. 29).

A la révolution ces principes sont admis par Target, Malouet, Mounier. Ils passent dans la Constitution de 1791. On proclame le droit au secours public et à l'instruction publique…

Les Physiocrates, Quesnay et autres, faisaient de la politique la science du droit naturel… Mais ils pensaient que la nature demandait le despotisme pour le bien de la société. Ils citaient comme exemples la Chine et l'Egypte ancienne.

Haller (Restauration de la science sociale) 1824; exagère le pouvoir royal: Le roi a le droit de faire la paix ou la guerre parce qu'il défend sa propriété…

Savigny: Ecole historique.

Bentham nie le droit naturel et les lois naturelles. Pour lui, il n'y a que des instincts et des penchants.

Ecole positiviste

Aug. Comte et son école rêvent une Eglise nouvelle, un pontife de la science et un pouvoir politique absolu.

Quetelet procède de Comte et ne publie guère que des statistiques.

Herbert Spencer s'inspire beaucoup des opuscules de Comte.

Comte veut faire de la sociologie une science positive, une physique sociale.

Le positivisme de Comte aboutit à l'organisation d'une tyranie mora­le et politique: celui de Littré à la condamnation du socialisme et à l'apo­logie du gouvernement libre.

Origines.

Montesquieu: liberté politique

Rousseau: souveraineté du peuple

Adam Smith: liberté économique,

Condorcet, Kant, Fichte: philosophie du droit.

Constitutions américaines: 1776

Pacte populaire de Cromwell 1647:

élection des pasteurs, autonomie religieuse…

Notre démocratie révolutionnaire a donc eu indirectement par l'in­fluence américane une origine protestante.

Kant détermine l'individualisme.

Il oppose l'État de droit à l'État de police.

Le droit naturel, dit-il, a été dégagé par Grotius de la théologie, par Thomasius de la morale. Leibnitz et Wolf, au contraire, rattachaient le droit à la morale et à la religion…

Fichte va jusqu'à légitimer la révolution.

Les droits de l'individu a la subsistance et à l'instruction proclamés par Montesquieu et admis par la constitution de 1791 consacrent l'indivi­dualisme ou le droit individuel.

Adam Smith et J.B. Say ont introduit l'Économie politique séparée et préparé par là l'école libérale et le positivisme.

De Maistre explique l'ordre religieux, l'ordre politique, l'ordre social par les lois du monde.

St. Martin (théosophe) réactionnaire.

de Bonald: L'homme n'existe que pour la société; la société ne le forme que pour elle-même!!! (Théorie du pouvoir, Préface).

Sismondi?: (Études sur les sciences sociales - Nouveaux principes d'économie politique) signale comme les socialistes les abus de l'indu­strialisme; mais il proclame que le partage égal des biens donnerait la misère et la barbarie universelle et que le suffrage universel est l'expres­sion de l'ignorance. Il demande:

1° la représentation des intérêts;

2° une intervention économique très puissante de l'Etat.

Villeneuve-Bargemont: (Economie politique chrétienne, 1834): Les gou­vernements sont les ministres visibles de la Providence - Ils ont pour but d'assurer à tous les membres de la société (p. 2) justice, protection, liberté. - Il convie les sociologues à unir étroitement la science des ri­chesses matérielles avec la science des richesses morales, à prendre pour base le grand élément civilisateur, le christianisme.

Buret (De la misère des classes laborieuses en France et en Angleterre) (Bruxelles 1842) fournit des arguments à tous les réformateurs,

Huet (Le règne social du christianisme - Paris-Bruxelles 1813). Mê­mes idées que Villeneuve-Bargemont. Critique de l'individualisme.

Lacordaire et Ozanam: articles de l'Ere nouvelle 1845.

Ott, disciple de Buchez, se rapproche de l'économie sociale chrétienne. (p. 3) Ajouter Ketteler, Manning, Félix, Decurtins, Janssen, Ireland, de Pascal, Liberatore, Doutreloux, de Mun, Naudet, La Tour du Pin, Freppel, Antoine, Meyer, Pesch, Lehmkuhl, etc.

Hegel. L'Etat est tout, l'Etat est Dieu; il prélude au socialisme.

St-Simon a beaucoup varié. Il s'arrête à la doctrine de l'intérêt, à l'ad­ministration par les industriels (gens pratiques), à l'organisation par classes (comme dans les élections autrichiennes actuelles).

Buchez tire du Saint-simonisme la religion du progrès. Il se réclame du catholicisme.

Pierre Leroux en tire la religion de l'humanité. Leroux a fondé le sociali­sme sur la pitié pour les classes souffrantes, l'amour de la solidarité, de l'humanité (esprit généreux).

Ott, disciple de Buchez, se rapproche de l'économie sociale chrétienne. Louis Blanc crée le socialisme autoritaire, collectiviste.

Lassalle et Marx ont beaucoup emprunté à Louis Blanc. (p. 2)

Fourrier et Proudhon, dans le Phalanstère et l'Anarchie, portent l'indivi­dualisme à ses conséquences extrêmes et paradoxales.

Pecqueur et Vidal suivent Louis Blanc (1842-1846).

Cahet: Voyage en Icarie, décrit le communisme. Comme St-Simon, il se réclame de l'Evangile.

Tous critiquent avec raison l'industrialisme et l'outre-commerce. Il y a chez eux un sentiment esthétique autant que moral. Tous voudraient voir une société bien réglée, où une hiérarchie d'élite assigne à chacun sa part de labeurs et de jouissances.

Le socialisme scientifique de Marx et Engels dérive de Hegel.

Benoît Malon, disciple de Marx, le contredit en ce que aux résultats scientifiques de la statistique il ajoute l'idée de justice, le sentiment de la pitié, la religion de l'humanité.

Courcelle - Seneuil, Accolas sont individualistes.

Fouillée est scolastique. Il donne pour mission à l'Etat la justice réparati­ve des droits lésés par la liberté humaine imparfaite et par la lutte natu­relle pour la vie.

Dans la Revue des deux mondes (janv. 97) Fouillée reconnaît la vie de l'éducation sans morale déterminée, d'où vient la progression de la cri­minalité.

Henry Michel, p. 529 suiv. montre la confusion générale des idées.

Taine et Renan paraissent favorables à l'individualisme en théorie, à l'Etat en pratique, suivant le droit historique et coutumier.

Le positivisme de Comte aboutit à l'organisation d'une tyrannie mora­le, et politique; celui de Littré à la condamnation du socialisme et à l'apo­logie du gouvernement libre.

Bordier, dans la Vie des sociétés, commence par dire que l'Etat seul est intéressant et que les individus ne sont que des atomes qui se renouvel­lent; il finit cependant par condamner l'Etat assureur, l'Etat providen­ce, etc.

Danten, De la nature des choses, a les mêmes contradictions: «le droit individuel est l'esclave du droit social». Il dit après cela que «la personne humaine a fait des conquêtes légitimes que l'Etat doit respecter…».

Létourneau, dans son Evolution politique, etc. a des amalgames du mê­me genre. Il dit tantôt que « le gouv.t de l'avenir sera réduit au mini­mum» tantôt que «les gouvernements de l'avenir auront à remplir toutes sortes d'obligations: instruire, partager les hommes entre les branches de l'activité nationale, etc …».

Benoît-Malon disciple de Marx, le contredit cependant en ce que aux résultats scientifiques de la statistique il ajoute l'idée de justice, le senti­ment de la pitié, la religion de l'humanité…

(p. 3)

Huet: Le règne social du christianisme, Paris-Bruxelles 1853. Mêmes idées que Villeneuve-Bargemont. Critique de l'individualisme.

Lacordaire et Ozanam: articles de l'Ere nouvelle. 1845.

Lassalle et Marx ont beaucoup emprunté à Louis Blanc (collectivisme). (Tocqueville - barré) Destutt de Tracy, Daunon, Mme de Staël relient notre siècle à Montesquieu et réclament la liberté individuelle.

Royer - Collard, Guizot, Benjamin, Constant, doctrinaires et libéraux re­présentent les idées libérales anglaises.

Tocqueville, Lamartine visent surtout à la liberté civile.

Vacherot se réclame de la démocratie.

J B. Say, Rossi, Dunoyer, Bastiat forment l'Ecole de l'Economie, dite orthodoxe, rejetant l'ingérence de l'Etat (Libéralisme, individualisme).

Fourier et Proudhon, dans le Phalanstère et l'Anarchie portent l'individuali­sme à ses conséquences extrêmes et paradoxales.

(p. 4) Auguste Comte et les positivistes rêvent une église nouvelle, un pontife de la science et un pouvoir politique absolu.

Quételet procède de Comte et ne publie guère que des statistiques.

Herbert Spencer s'inspire beaucoup des opuscules de Comte.

Comte veut faire de la sociologie une science positive, une physique sociale.

Marx et Engels: Socialisme scientifique, dérive de Hegel. (Ce passage, à commencer de «Benoît-Malon», à la p. 2 de la double feuille n. 4, se trouve barré au crayon bleu).

Renouvier et Henry Michel reprennent l'individualisme du XVIIIe siècle, c'est à dire le sentiment de l'éminente dignité de la personne humaine et de la justice… avec le droit de vivre et le droit de s'élever par la culture, servis par l'Etat…

Voir Henry Michel: L'idée de l'Etat, chez Hachette.

=====Confusions Incertitudes

Ecole Le Play: Le Play témoignait une confiance excessive dans son rêve du Pa­tronage, dupe de cette confiance il n'estimait pas nécessaire, et redoutait même peut-être la réalisation absolue de la justice sociale par le moyen d'institutions publiques et par la force de la loi…

Le Play restreint outre mesure les droits de l'Etat dans l'ordre admini­stratif et économique. Assurer la paix publique, telle est la seule fonction qu'il assigne à l'Etat…

Les libéraux (Ec. Beaussire et Beudant) maintiennent la thèse individuali­ste, mais sentent qu'ils sont dépassés.

Les économistes (p. Leroy-Beaulieu, Jourdan, Villey et surtout Dupont­White) font des concessions à l'action de l'Etat comme instrument de pro­grès.

M. Courcelle-Seneuil (Etude sur la science sociale; etc.) commence par restreindre les attributions de l'Etat. Il finit par dire que l'homme tient de la société ses idées ainsi que sa vie; que la conscience sociale engendre la nôtre, l'éclaire, la contrôle…

Accolas, dans sa Philosophie de la science politique réclame la liberté individuelle. «L'Etat doit tendre à n'être rien…». Cependant, il adhère à la philosophie naturaliste: «la science de l'homme se fond dans celle de la nature» et en second principe détruit l'individualisme.

«Ces amalgames, dit H. Michel p. 559, témoignent visiblement de l'in­certitude persistante et même croissante des idées…».

Item: «la conscience humaine est visiblement en quête d'une» concep­tion meilleure de la justice… On doit se résigner à ne pas apporter ici des précisions qui risqueraient d'être décevantes. Rien ne prouve que nos conceptions ne soient pas suggérées par quelque entraînement passager sur lequel une réflexion plus attentive fera revenir…», p. 641.

Destutt de Tracy, Daunou, Mme de Staël relient notre siècle à Monte­squieu et réclament la liberté individuelle.

Royer-Collard, Guizot, Benjamin, Constant, doctrinaires et libéraux, re­présentent les idées anglaises.

Tocqueville, Lamartine visent surtout à la liberté civile.

Vacherot se réclame de la démocratie.

J. B. Say, Rossi, Dunoyer, Bastiat forment l'école de l'Economie dite or­thodoxe, rejetant l'ingérence de l'Etat (libéralisme, individualisme).

(5 feuilles simples, dans la chemise intitulée «Enquête sociale», feuille n. 1, recto):

Les économistes (Turgot, Gournay, Dupont de Nemours, etc.) ont conquis à la France la liberté du travail. Tournée d'abord contre les abus du régime corporatif et de la monarchie absolue, l'économie politique s'est élevée contre le principe même de l'association et contre l'action de l'État.

La réaction se produit peu à peu.

Paul Deschanel

Il faut concilier l'individualisme et l'altruisme, combiner les forces privées - individu, association, coopération, - avec les forces publi­ques, - commune, département, Etat.

L'idéal, la forme supérieure de l'organisme social est

1° dans l'ordre économique, la synthèse de l'action privée et de l'ac­tion publique;

2° dans l'ordre politique, la synthèse de la liberté et de l'autorité

3° dans l'ordre administratif, celle de la centralisation et de la décen­tralisation.

Deschanel

Action de tous - Enc. p. 31.

Vues étroites - Huret XIV.

(au bas de la page - barré au crayon): Belgique.

En Belgique, les élus socialistes représentent près d'un sixième du parlement, et par leur propagande incessante, par leurs fédérations, par les cooperatives, ils sont en contact permanent avec le peuple ouvrier.

Il est dans l'ordre que ni l'individu ni la famille ne soient absorbés par l'État; il est juste que l'un et l'autre aient la faculté d'agir avec liberté, aussi longtemps que cela n'atteint pas le bien général et ne fait injure à personne.

L'État doit sa protection aux travailleurs. Cependant pour la limita­tion des heures de travail et le salaire, il convient qu'il n'intervienne pas inopportunément vu surtout la variété des circonstances, des temps et des lieux. Il est préférable qu'en principe la solution de ces questions soit ré­servée aux corporations, aux syndicats. Peut-être aussi celle des assuran­ces

Les socialistes demandent pour les travailleurs toute la plus-value. Les capitalistes la veulent pour eux. Equitablement elle doit être partagée après le paiement du salaire normal.

Les patrons équitables le sentent et donnent le salaire juste complété par des institutions.

Les autres le refusent, le sentiment général d'équité tend à développer la méthode de coopération et participation.

====(Deux feuilles simples, avec des notes) (feuille n. 1, p. 1)====

Enc. Rerum Novarum - il fermo proposito 1905 - Singulari qua­dam 1912. Le s. d. a fait.

Ces paroles n'ont pas un moindre souci de la paix industrielle, (c. à d. de l'entente entre patrons et ouvriers - barré) et de l'organ. du travail. Le péril actuel est que les ouv. même catho. (voyant que - barré et rem­placé par) s'imaginent que l'Eg. (… … - deux mots illisibles - de leurs inté­rêts - le tout barré et remplacé par) l'a oubliée, se tournent vers (p. 2) le soc. Ils admirent l'Enc. Rerum Nov. mais ils s'étonnent de la voir presque oubliée.

Le s. P. pourrait rappeler cette enc. et celles de Pie X et engager les év. le cl. et les cath. à favoriser les assoc. prof. les synd. chrét. et toute l'ac­tion législ. en faveur de l'ouvrier: repos hebd, resp. de la famille, liberté relig., éduc. ch. des enfants, assistance des déshérités…

Restauration de la société politique.

I Pet. Il. 13.17.

S. Paul ad Rom. XIII.1-7.

Restauration de la société conjugale

1 Pet. III. 1-8.

S. Paul ad Eph. V. 21-33 etc.

Restauration de la société domestique en toutes ses parties et dépendances: 1 Pet. II. 18-23.

S. Paul ad Eph. VI. 1-9.

S. Paul ad Coloss. III. 18-25.

Restauration de l'entière soc. humaine dans ses différentes classes et leurs de­voirs réciproques de charité et de justice.

S. Jac. II. 1-17 et V. 1-6.

1 Joan. III. 11-24, etc…

AD 74.13: B 9/l8.13

Une coupure d'un journal italien, de 1918 - l'article: I problemi del lavoro. La partecipazione degli operai alle imprese. (Résumé)

Compte rendu d'un débat entre Filippo Carli, secrétaire de la Cham­bre du Commerce de Brescia, et Rinaldi Rigola, secrétaire général de la Confédération du travail. Le premier propose aux ouvriers l'actionna­riat social. M. Rigola fait des remarques, mais son attitude est toute au­tre que négative.

AD 74.14; B 9/18.15

8 feuilles simples (Texte intégral)

=====Formation des classes riches Injustices historiques

L'Etat a-t-il le droit de limiter la richesse des particuliers, lorsqu'elle est légitimement acquise, non, c'est le socialisme d'Etat. (Marin de Boy­sleve: La question ouvrière).

- La richesse qui provient

1. de la spoliation par la conquête;

2. de l'abus de la législation en faveur d'une classe;

3. de la fraude et du dol sous leurs diverses formes est évidemment malfaisante.

Rome a donné l'exemple. Non seulement les Romains épuisaient les nations soumises de tributs et de corvées pour nourrir dans l'oisiveté le peuple-roi; mais encore, au temps de la République, toute la vie économi­que, soit dans la ville, soit dans les provinces, fut dominée par de grandes sociétés de Publicains, qui achetaient le Sénat et le Forum (p. 2) pour pou­voir se livrer impunément à toutes les exactions et à tous les monopoles… Ces sociétés affermaient les impôts, le domaine et les grands travaux pu­blics. (Deloume: Les Manieurs d'argent à Rome, Morin (?), 1890).

Au temps des Césars, sept prop. res se partageaient la province d'Afri­que.

Trois siècles plus tard en Gaule au temps de St. Avit, un petit nombre de patriciens possédaient d'immenses étendues territoriales et pouvaient lever de véritables corps de troupes…

Depuis que le christianisme a pris définitivement l'empire de la socié­té, les violences et les exploitations de l'homme par l'homme ont été sin­gulièrement adoucies. Le droit de conquête ne s'est plus appliqué qu'à la souveraineté politique: il a respecté les biens des particuliers. Les der­niers progrès du droit des gens ont fait disparaître la mise au pillage des villes prises d'assaut et assuré le respect des propriétés privées sur mer…

L'invasion des Hongrois à l'Est, celle des Normands à l'occident au Xe siècle marque la fin de l'expropriation en masse des vaincus. La pos­session des Juifs resta jusqu'au XVe siècle sujette à des causes de révoca­tion pour félonie ou refus de service.

En France, le fond de la noblesse, à l'exemption d'un très petit nom­bre de familles historiques a été plusieurs fois renouvelé… (p. 2) L'instabilité des fortunes et la division des héritages ont fait tomber le souvenir des occupations violentes d'ailleurs très anciennes, et que des services rendus avaient déjà justifiées…

En Angleterre, la conservation des grands domaines par le droit d'aînesse et les substitutions rend encore vivant aujourd'hui le souvenir des spoliations résultant des guerres civiles ou de l'abus de la législation de classes: l'expropriation des crofters des Highlands après la défaite des Stuarts en 1746, la conquête de Cromwell en Irlande, les usurpations des biens communaux et les inclosures du temps de la reine Elisabeth.

En France, les grands propriétaires ont été dépouillés par la révolu­tion.

Les pensions considérables attribuées dans les derniers siècles à la no­blesse dé cour ont disparu.

Au XVe et au XVIe siècle quelques fortunes féodales déployaient un luxe prodigieux, témoin le camp du drap d'or.

D'autres fortunes étaient le résultat des faveurs de la cour, comme celles de Woolsey favori d'Henri VIII et du Mazarin, ministre de Louis XIII. Nicolas Flamel au XIVe s. avait constitué une grande fortune par le commerce.

J. Cœur était chargé des fournitures de la cour et de la monnaie, il ex­ploitait les mines de cuivre du Lyonnais et il faisait le commerce avec l'Egypte.

A Florence, à Milan et à Venise, la fabrication des draps et des soie­ries servait de base à des fortunes que la banque et le j. commerce déve­loppaient. Les Bardi et les Peruzzi prêtaient 1.500.000 fl. d'or à Edouard III.

Lire avec réserve: Tolstoï: Le travail et l'argent.

- Des doutes historiques sérieux se sont élevés sur la légitimité de la prop. foncière telle qu'elle existe actuellement en Irlande, en Ecosse, en Angleterre.

- En Allemagne, on s'élève également contre les injustices histori­ques.

- Au moyen-âge, certains barons étaient qualifiés d'Exoriatores rusti­corum.

- En Allemagne les Agrariens et les féodaux, visés par les socialistes de toutes nuances comme les spoliateurs d'autrefois, s'unissent à eux pour déclamer à leur tour contre le capitalisme moderne, expression va­gue qui comprend aussi bien les grands industriels que les hauts barons de la finance (C1. Jannet).

Comment se sont accumulés les capitaux entre les mains des indu­striels; prop. fonciers, commerçants, capitalistes prop.t dits ou déten­teurs de valeurs mob.

Un journal de Philadelphie décrivait la formation des grosses fortunes dans l'état de Massachussets de 1852 à 1891. 18 personnes possédaient au-delà de (25 million - barré) un million de dollars (25 millions de francs); un négociant de Boston, Francis Ebenezer, avait 3.500.000 dol­lars gagnés dans le commerce et le prêt à intérêt; M. Abbot Laurence avait 2.600.000 dollars. Après cette couche d'ultra millionnaires, dix personnes possédaient chacune 1 million de dollars…

Ces chiffres sont bien dépassés aujourd'hui. (p. 2) M. Schearman, de N. York, calculait récemment qu'il y a dans tous les Etats-Unis 70 personnes possédant ensemble au-delà de 2.700.000.000 de dollars avec une fortune moyenne de 37.500.000 dollars chacune. Ce sont des milliardaires.

Une différence très importante est que les grosses fortunes d'il y a 40 ans étaient presque toutes gagnées dans le commerce ou dans les profes­sions libérales. Celles d'aujourd'hui ont leur origine dans les spécula­tions de toute sorte auxquelles donna lieu la guerre de la Sécession…

Elles se sont ensuite accrues dans les

- chemins de fer et dans

- les grandes combinaisons manufacturières. C'est le résultat des monopoles de toute sorte qui ont pu se constituer. (Chailley: Economiste français, 16 mais 91; de Varigny: les grandes fortunes aux Etats-Unis et en Angleterre).

La classe des farmers propriétaires est encore la base de l'organisation sociale du pays.

La propriété mobilière est aussi très répandue. Des compagnies et des trusts ont 10.000, 20.000 actionnaires.

Mgr Keane (Catholic quarterly review, juil. 1891), et M. V. Spolding (Cath. World, Sept. 91) pensent que les choses vont en s'améliorant. La proportion des personnes qui possèdent des propriétés, soit dans le sol, soit dans les banques d'épargne, soit dans le commerce, les entreprises industrielles, les building associations et les polices d'assurances, semble s'accroître d'une manière constante…

Cependant les plaintes contre la ploutocratie retentissent fréquem­ment dans les meetings et dans la chaire…

Les grandes fortunes modernes ont pour causes légitimes:

1. L'invention scientifique;

2. La combinaison et la concentration de forces économiques sous une direction intelligente;

3. Le rôle prépondérant que les capitaux ont dans les industries ma­nufacturières par suite du développement de l'outillage.

Ex. John Brown, le roi du fer en Angleterre, qui a inventé les plaques d'acier capables de résister aux projectiles.

J. Holden, l'inventeur d'un procédé perfectionné du peignage de la laine. - Tels aussi les grands entrepreneurs (captains of industry): Van der Belt qui a établi aux E.U. les grandes lignes de navigation et les pre­mières voies ferrées; Brassey, le grand constructeur des ch. de fers euro­péens; Gordon Bennett, le fondateur du journalisme d'information.

AD 74.15: B 9/l8.15

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