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PRÉFACE À LA VIE
DU PÈRE ANDRÉ


(Vers le cloître et la sainteté
par le p. Georges Bertrand scj)

«C'est un saint», disait-on l'a, où a vécu, à Aix-en-Provence, à Villeneuve-les-Avignon, à Sittard (Hollande), à Brugelette (Belgique).

«C'était un saint», disait-on à ses funérailles. «C'était un saint», nous écrivait-on le partout après sa mort.

C'est là le verdict populaire, mais il est sujet à révision, et il faut atten­dre le jugement de l'Eglise.

Le Père André Prévot était de la trempe des saints prêtres de notre temps, le saint curé d'Ars, le père Chevrier de Lyon, don Bosco, etc.

Comme eux, il aimait la mortification incessante, la vie intérieure, la prière sans fin.

Il ne s'est pas démenti pendant une longue vie, et quand sont venues les dernières années, sa croix s'est alourdie par l'épuisement de sa santé et par des angoisses écrasantes.

Notre-Seigneur disait à une âme mystique contemporaine qu'il se choisissait des victimes pour pouvoir sauver notre société si malade. Le Père André Prévot n'a-t-il pas été une de ces victimes choisies?

Réparer et s'immoler, c'était toute sa pensée, tout son idéal, toute sa vie.

Il était frère d'âme de la Mère Véronique, fondatrice des Soeurs Vic­times. Il a été son confident pendant de longues années, on peut dire, son ami spirituel. Elle voyait en lui une pierre fondamentale pour une œuvre de prêtres du Sacré-Cœur, de prêtres voués à la réparation et dé­sireux de se dépenser pour donner à Notre-Seigneur de saints prêtres. Elle l'orienta vers Saint-Quentin où une œuvre commençait, dont il fut comme la mère spirituelle pendant vingt-cinq ans, par la formation des novices et par ses écrits qui sont comme un lait fortifiant pour former des âmes adoratrices, réparatrices et victimes. - Sa vie dira tout cela mieux qu'une courte préface.

Ecce homo! Voyez sa physionomie toute empreinte de douceur, de pie­te, de suavité.

Amour, pais et joie! C'était sa devise, c'était la quintessence qu'il avait extraite des écrits de sainte Gertrude.

Avec une nature primitivement dure et sèche, il était devenu tout cha­rité - et comme le premier prêtre du Sacré-Cœur, l'apôtre saint Jean - il ne parlait plus guère, à la fin de sa vie, que de la charité.

Il goûtait et il imitait la vie d'enfance spirituelle de la Soeur Thérèse de l'Enfant Jésus et la familiarité avec le Sauveur de la Soeur Gertrude­-Marie d'Angers.

Vous qui l'avez connu, vous serez heureux de le retrouver dans cette biographie, et vous, pieux lecteurs qui cherchez les manifestations de la grâce divine dans nos temps difficiles, nous pensons que vous direz: l'ac­tion de Dieu est là.

J.-L. DEHON,

Sup. Gén.

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