Préface
Il y a quelques années, nous rencontrions un vénérable religieux de la Compagnie de Jésus, directeur d'une maison de retraite, et il nous disait : J'ai collectionné tous les manuels de retraite qui ont été édités et je n'ai pas trouvé encore une Retraite du Sacré-Coeur. — Cette pensée nous a frappé. Nous nous sommes mis a l'œuvre, nous avons essayé d'écrire la Retraite du Sacré-Coeur.
Le Cœur de Jésus est bien en effet le lieu le plus favorable pour une retraite spirituelle. C'est le creux de rocher où l'âme, comme une colombe timide^ trouvé la paix et la sécurité. C'est là que Notre-Seigneur attirait sa bienheureuse servante Marguerite-Marie pour la purifier, pour l'instruire et pour l'embraser de son amour. « Le premier jour de ma retraite, nous dit-elle, il me présenta son sacre Cœur comme une fournaise d'amour, où je me sentis jetée et d'abord pénétrée et embrasée de si vives ardeurs, qu'il me semblait m'aller réduire en cendres. Ces paroles me furent dites : Voici le divin purgatoire de mon amour où il te faut purifier le temps de cette vie purgative, ensuite je t'y ferai trouver un séjour de lumière, et enfin d'union et de transformation.
Nous sentons bien, hélas ! l'imperfection de notre essai. Il faudrait être un séraphin pour bien écrire cotte retraite. Nous conduirons a peine les âmes au seuil du Coeur de Jésus. Mais nous espérons que le Bon Maître les prendra là et les introduira lui-même dans le purgatoire de son amour.
Nous faisons parler Notre-Seigneur directement dans ces méditations. Plusieurs trouveront que c'est hardi et peut-être téméraire. L'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ et d'autres écrivains spirituels l'ont l'ait, nous les avons imités. Notre-Seigneur veut d'ailleurs parler lui-même aux âmes dans l'oraison : Ducam eam in solitudinem el loquar ad cor ejus. (Osée II. 14.) Il faut mettre les âmes dans la disposition de l'entendre et de l'écouter.
Nous prions le Sacré-Coeur de Jésus de bénir et de féconder ce petit travail. Il nous pardonnera d'avoir si mal parie de lui.