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Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (Matt. VIII, 23-26).

23. Et ascendente eo in naviculam, secuti sunt eum discipuli ejus.

24. Et ecce motus magnus factus est in mari, i ta ut navicula operiretur fluctibus, ipse vero dormiebat.

25. Et accesserunt ad eum discipuli ejus, et suscitaverunt eum dicentes: Domine, salua nos, perimus.

26. Et dicit eis,Jésus.- Quid timidi estis, modicae fidei? Tunc surgens imperavit ventis et mari, et facta est tranquillitas magna.

23. Comme (Jésus) montait dans une barque, ses disciples le suivi­rent;

24. Et voici qu'une tempête s'éleva sur la mer, et la barque était cou­verte par les flots; et Jésus dormait.

25. Les disciples s'approchèrent de lui et le réveillèrent en lui disant: Seigneur, sauvez-nous, nous périssons.

26. Et Jésus leur dit: Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi? Et se levant, il commanda aux vents et à la mer et il se fit un grand calme.

II. Sommaire. - Dieu qui nous a créés pour l'aimer nous conserve pour la même fin. Le Créateur, en conservant ses créatures, en veillant sur elles, en les gouvernant, a toujours le même but: il veut dilater et manifester son amour; il veut être aimé de ses créatures.

Dieu veille sur ses créatures. Rien ne s'accomplit dans le monde que sous le regard de Dieu. Rien n'arrive sans sapermission. Rien ne se fait que pour la réalisation de son plan divin.

A la Providence de Dieu doivent répondre notre amour, notre con­fiance, notre abandon.

Notre-Seigneur lui-même nous y encourage par ses exhortations et ses exemples.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple. - O mon Sauveur, vous avez en maintes recontres rappelé la Providence que votre Père céleste exerce à l'égard de ses créatures et le soin avec lequel son divin regard les suit amoureusement pour les diriger et les conduire à leur fin en pourvoyant à leurs besoins; redites-nous en­core aujourd'hui ces enseignements et gagnez nos cœurs à l'amour et à la confiance envers Dieu.

Le Sauveur. - La conservation des créatures est comme la continua­tion de la création. Leur existence n'est que le terme de l'opération et de l'influence divines. Nous les conservons dans leur être, dans leur essen­ce; de plus nous donnons à chacune, selon sa capacité et son degré, tous les secours qui lui sont nécessaires pour se conserver et pour se défendre de ses ennemis et de la mort. Mais quel est le but divin de cette conserva­tion? toujours le même: Nous voulons être connus, loués, aimés par les créatures intelligentes.

Nous veillons sur la création tout entière. Notre Providence s'étend à tout. C'est par elle que tous les êtres subsistent dans leurs espèces et dans leurs natures individuelles, avec tous leurs ornements, leurs propriétés et leurs fonctions. Elle se manifeste encore dans tout l'ordre qui existe, soit dans la structure de l'univers, soit dans l'organisme des animaux et des plantes, dans les opérations des êtres ou dans les moyens pour atteindre leur fin.

Nous ne conservons pas seulement le monde, nous le gouvernons. Nous mouvons et régissons chacune des créatures conformément à sa qualité, nous coopérons avec elles. Nous continuons la naissance et la destruction des choses inférieures par le mouvement des corps célestes, avec une harmonieuse vicissitude.

Nous conduisons les êtres intelligents à leur fin par des moyens mer­veilleusement choisis, soit extérieurs, soit intérieurs: par des lois et des exemples, par des lumières et des affections, par des menaces et des pro­messes, par des bienfaits et des châtiments. Nous ne donnons au démon qu'un pouvoir limité pour exercer les hommes et non pour les abattre, si toutefois ils veulent lui résister.

Votre Dieu est bien le roi des siècles et le maître de toutes choses. Notre but est toujours le même: nous faire connaître et aimer sur la terre et surtout au ciel. Notre Providence vous accompagne à travers toutes les vicissitudes de la vie. Tous les événements, quels qu'ils soient, heureux ou malheureux, graves ou sans importance, s'accom­plissent sous notre regard, avec notre permission et conformément à no­tre plan providentiel.

Infini dans sa science comme dans ses autres attributs, votre Dieu voit tout, il est témoin de tout. «Lui qui a créé l'oreille, dit le Psalmiste, serait-il privé de l'ouïe? Lui qui a formé l' oeil, n'aurait-il pas la faculté de voir? - Qui plantavit aurem, non audiet? aut qui finxit oculum, non conside­rat? (Ps. 93).

Les choses petites et humbles nous sont présentes comme les plus grandes. - Humilia respicit et alta a longe cognoscit (Ps. 137). Rien ne nous échappe: ni les mouvements et les actes extérieurs, ni les pensées, les dé­sirs et les sentiments cachés. - Omnia nuda et aperta sunt oculis ejus (Heb. VI). Pensée terrible pour le pécheur, mais pensée infiniment consolante pour l'âme fidèle. Son Dieu voit toutes ses épreuves, il compte tous ses sacrifices, il entend ses cris et ses prières. - In coelo testis meus (job. XVI, 20). Et toujours il attend de ses enfants les louanges et l'amour qu'il avait en vue en les créant.

Rien ne se produit dans le monde qu'avec notre permission. Tout semble abandonné aux caprices du hasard et aux entraînements des pas­sions humaines, mais il n'en est rien. L'action divine est cachée, mais el­le est réelle. En respectant la liberté des créatures, elle en dirige l'exerci­ce et la limite à son gré. Les méchants, qui paraissent si puissants pour le mal, ne vont pas plus loin que nous ne le permettons. Pour ce qui est de l' Eglise, par exemple, ils peuvent bien l'attaquer, la persécuter, mais ja­mais la renverser.

Enfin rien n'arrive que pour la réalisation du plan providentiel divin. Notre but est d'être connus et aimés par nos créatures, que nous voulons en même temps rendre heureuses. Mais nous voulons être aimés libre­ment et par choix. Nous tolérons le péché, mais nous avons trouvé le moyen de le faire servir à nos fins. Nous n'en serons pas moins aimés. Les pécheurs convertis nous aimeront doublement, parce que nous au­rons été misericordieux pour eux. Les justes aussi aimeront doublement et avec une tendresse nouvelle leur Dieu offensé. Ils ajouteront à leur amour de préférence et de reconnaissance un amour de réparation.

Ainsi votre Dieu se montre à la fois dans sa Providence infiniment sa­ge et infiniment bon: infiniment sage parce que tout concourt à ses fins; infiniment bon parce que ses créatures trouvent leur bonheur dans l'ac­complissement du plan divin, celles du moins qui le veulent et qui corre­spondent à la grâce divine. L'âme fidèle trouve la paix et la joie dans cet­te pensée que ses épreuves et ses fautes même tourneront à son plus grand bien et à la gloire de Dieu. Elle trouve dans chaque événement de sa vie une nouvelle occasion et un nouveau motif d'aimer son Dieu: Be­nedicam Dominum in omni tempore, semper laus ejus in ore meo (Ps. XXXIiI 2).

Rappelez-vous les circonstances de la tempête de Génésareth. je dor­mais sur la barque. Mes apôtres étaient effrayés. Ils s'écrièrent: «Sei­gneur, sauvez-nous, nous périssons». je leur ai reproché leur manque de foi, de confiance en ma Providence aimante, et j'ai calmé les flots (Matt. VIII). C'est cette confiance filiale et aimante que je vous deman­de; c'est l'abandon à ma Providence si paternelle et si dévouée.

Rappelez-vous encore ce que je disais un autre jour à mes disciples: «Ne soyez pas inquiets de ce qui est de vos besoins. Voyez les oiseaux du ciel, ils n'ont ni celliers ni greniers et Dieu les nourrit. Voyez les fleurs, elles ne filent ni ne tissent et elles sont merveilleusement parées. Si Dieu a tant de soin de tous les êtres, vous oubliera-t-il? Il connaît vos besoins. Servez-le- et il prendra soin de vous» (Luc. XII).

Ne vous ai-je pas donné l'exemple de l'abandon confiant et aimant à la Providence de mon Pere? Cherchez mes sentiments dans les psaumes messianiques. - Au début de ma vie, je me confie à mon Père sans réser­ves: In te projectus sum ex utero; de ventre matris meae Deus meus es tu (Ps. 21).

Dans mes épreuves, je n'ai pas d'autre recours que mon Père: Oculi met semper ad Deum (Ps. 24). Conserva me, Domine, quoniam speravi in te (Ps. 15). je me plais à reconnaître les truits précieux de la protection divine: Iste pauper clamavit et Dominus exaudivit eum (Ps. 33).

Mon Père est pour moi un pasteur fidèle et dévoué: Dominus regit me et nihil mihi deerit (Ps. 22).

Ces sentiments que j'exprimais envers la Providence de mon Père, vous devez les puiser dans mon Cœur et vous les approprier.

AFFECTIONS ET RESOLUTIONS

Je reconnais, ô mon Dieu, que votre Providence est toujours adora­ble, toujours bonne, toujours miséricordieuse, toujours digne de ma re­connaissance et de mon amour. Je veux vous en remercier par mes actes fréquents d'amour et de confiance. Je m'abandonne à vous pour le pré­sent et pour l'avenir. Je sais que tout arrive` pour mon bien, je suis à vous pour toujours.

BOUQUET SPIRITUEL

- Sive vivimus, sine morimur, Domint sumus (Rom. XIV, 8). - Dominus regit me et nihil mihi deerit (Ps. 22).

- Si ambulavero in medio umbrae mortis, non timebo mala quoniam tu mecum es. (Ibid).

- Soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes à Dieu (Epître aux Romains).

- Le Seigneur me garde, rien ne me manquera (Psaume 22).

- Quand je marcherais au milieu des ténèbres de la mort, je ne crain­drais rien parce que vous êtes avec moi, Seigneur (Au même psaume).

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