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Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Luc, chap. I vers. 68-79).

68. Benedictus Dominus Deus Israël; quia visitavit et fecit redemptionem plebis

suae…

77. Ad dandam scientiam salutis plebi ejus, in remissionem peccatorum eorum; 78. Per viscera misericordiae Dei nostri, in quibus visitavit nos Oriens ex alto; 79. Illuminare his qui in tenebris et in timbra mortis sedent: ad dirigendos pedes nostros in viam pacis.

68. Béni soit le Seigneur Dieu d'Israël qui a visité son peuple et l'a ra­cheté…

77. Il lui a donné la science du salut pour la rémission de ses péchés. 78. Il l'a visité dans la miséricorde de son cœur.

79. Il est venu éclairer ceux qui gisaient dans les ténèbres et les om­bres de la mort, pour guider leurs pas dans les voies de la paix.

II. Sommaire. - Dieu est appelé miséricordieux parce qu'il est la source de toute miséricorde; parce que, autant qu'il dépend de lui, il est prêt à sauver tous les hommes.

Il leur a préparé le salut au prix des humiliations, des sacrifices et des souffrances de son Fils, au prix des anéantissements de l'Eucharistie. Il supporte les pécheurs avec une patiente douceur. Il les attend. Il leur adresse les plus tendres sollicitations.

Il les accueille avec une charité incomparable lorsqu'ils reviennent à lui.

Il n'y a point d'attribut divin plus glorifié dans la sainte Ecriture que sa miséricorde.

Meditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

L'enfant de Dieu: je m'unis, Seigneur, aux transports qu'excitait dans l'âme du Psalmiste le souvenir de vos miséricordes. Je ne cesserai de glo­rifier vos miséricordes infinies. Mais cette miséricorde, je l'adore en particulier dans le Cœur de Jésus où elle s'est incarnée pour nous visiter et nous sauver.

Le Sauveur. - Mon Père est la source même de la miséricorde. Tout penchant de miséricorde qui se rencontre dans les anges et dans les hom­mes vient de lui.

Autant qu'il dépend de lui, il est prêt à délivrer tout le genre humain qui, du salut éternel, était tombé dans une éternelle misère. Il est prêt à l'arracher à cette misère, et à le transférer à la félicité éternelle. N'a-t-il pas offert pour cela un prix souverainement suffisant en donnant son Fils unique et en le livrant à la mort?

Et cette miséricorde, dans quelles conditions mon Père et moi l'avons­nous exercée? Est-ce d'une manière facile et par un acte de volonté, comme pour l'acte de la création ou pour communiquer la béatitude aux anges? Non, c'est au prix de mes travaux, de mes souffrances, au prix de sacrifices immenses, en m'humiliant et me déprimant jusqu'à la basses­se et à l'infirmité de la nature humaine, en me vouant à la pauvreté, à la mendicité, à des misères et à des afflictions sans nombre, au travail, à la peine, aux outrages les plus sanglants, aux soufflets, à la flagellation, aux crachats, à la croix et à la mort la plus cruelle; enfin en me laissant moi-même sous les espèces du pain et du vin dans le très saint Sacrement de l'Eucharistie. Tout cela nous l'avons fait par'pure miséricorde, pour vous tirer de la plus profonde misère et vous procurer un bien infini.

La miséricorde divine s'exerce tout particulièrement envers les pé­cheurs. Elle se manifeste d'abord par la patiente douceur avec laquelle nous supportons les pécheurs dans leurs égarements.

L'âme qui s'abandonne au péché et qui offense Dieu et méprise sa loi, ne mériterait-elle pas d'être châtiée immédiatement? Mon Père pourrait la précipiter en enfer; il pourrait la priver des bienfaits journaliers de sa Providence. Il ne le fait pas. Il supporte, il attend, il patiente. «Miserator et misericors Dominus, patiens et multum misericors» (Ps. 144, vers. 8). Que seriez-vous devenus, si votre Dieu n'avait pas si souvent manifesté sa miséricordieuse patience à votre égard: «Misericordiae Domini quia non su­mus consumpti» (Thren. III).

Non seulement Dieu dans sa bonté ne punit pas le pécheur qui l'of­fense, mais il le comble encore de toutes sortes de biens. Il lui conserve la vie, il laisse toutes les créatures à son service. Il fait lever son soleil sur le pécheur comme sur le juste, il verse sur ses champs la pluie féconde (Matth. 5. 45). Il semble partager également ses faveurs entre ceux qui l'aiment et ceux qui l'offensent.

La miséricorde divine à l'égard des pécheurs se révèle encore par les incessantes sollicitations qu'elle leur adresse pour les convertir. S'il ne consultait que sa justice, Dieu s'éloignerait du pécheur et l'abandonne­rait à son endurcissement. Mais l'amour lui inspire une autre conduite. Il recherche le prodigue. Il le poursuit, il l'appelle, il l'invite. Il n'est rien qu'il ne fasse pour le tirer de l'abîme dans lequel il le voit tombé. Il emploie tour à tour les exhortations et les menaces. Il va jusqu'à prier et conjurer. On dirait qu'il demande une grâce, et que la conversion d'un pécheur intéresse au plus haut point sa béatitude.

Cette miséricordieuse bonté de mon Père se révèle dans les Prophètes, dont il emprunte la voix pour appeler les pécheurs à la pénitence et leur promettre le pardon, «Vide quia malum et amarum est reliquisse Dominum Deum tuum» (Jer. II. 9). «Convertimini ad Dominum Deum vestrum quia beni­gnus et misericors est» (Joel. II. 13). «Nolo mortem morientis, revertimini et vivi-te» (Ezech. VIII. 32). Je vous ai dépeint par plusieurs comparaisons cet­te sollicitude divine envers le pécheur. Rappelez-vous cette femme qui ayant perdu sa drachme ne se donne aucun repos qu'elle ne l'ait retrou­vée, et le pasteur qui laisse son troupeau pour aller dans la montagne chercher la brebis égarée.

Et dans l'Apocalypse, je résume en un mot toute ma sollicitude divine envers le pécheur: «Ecce sto ad ostium et pulso» (III. 20). Quand un hom­me me chasse de son cœur, je ne m'éloigne pas pour cela; je me tiens à la porte de ce cœur et ne cesse de frapper jusqu'à ce qu'elle me soit ou­verte de nouveau.

Que ne fait pas, en effet, la miséricorde divine pour amener le pécheur à se convertir! Que de lumières elle lui prodigue! que de secours elle ac­cumule autour de lui! La grâce l'assiège en quelque sorte et ne lui laisse ni repos ni trêve. C'est tantôt une parole d'exhortation qui retentit à ses oreilles, tantôt un spectacle édifiant qui frappe ses regards, tantôt une épreuve douleureuse qui le fait rentrer en lui-même. Il n'est aucun pé­cheur dont votre Dieu ne puisse dire à bon droit: «Quid est quod ultra debui facere vineae meae et non feci ei?» (Is. V. 4).

La miséricorde divine se manifeste encore par la charité incomparable que nous témoignons aux pécheurs quand ils reviennent à nous. Le pro­phète admirait cette bonté sans mesure: «Quam magna misericordia Domini et propitiatio illius convertentibus ad se»..

Je vous ai retracé avec complaisance le tableau de cette clémence divi­ne envers les pécheurs dans la parabole de l'enfant prodigue (Luc. XV). Pour obtenir grâce devant son père qu'il a outragé, le prodigue n'a qu'à venir annoncer sa faute en manifestant son repentir, quelque gra­ves qu'aient été jusque-là ses désordres.

Le père du prodigue ne lui fait pas attendre la grâce qu'il sollicite. C'est ainsi que Dieu pardonne avec empressement au pécheur qui re­vient â lui.

Le père du prodigue ne pense pas aux reproches qu'il pourrait adres­ser à son fils, il n'a pour lui que des témoignages de tendresse et de com­passion. Il l'embrasse avec effusion. Il agit et il parle comme s'il avait tout oublié. Notre bonté à l'égard du pécheur qui se convertit est plus touchante encore. Nous le consolons, nous lui faisons sentir les douceurs de la grâce, nous lui rendons la joie de la conscience pure.

Le prodigue est remis en possession de tous ses biens et de toutes ses prérogatives, ainsi en est-il du pécheur repentant. Il retrouve ses riches­ses spirituelles, ses mérites revivent et son âme recouvre la beauté qu'elle avait avant le péché.

Enfin le retour du prodigue est une joie pour son père, il lui fait fête. Et ne vous ai-je pas dit aussi que c'était fête au ciel quand un pécheur se convertit? (Luc. XV, 7). Votre Dieu peut-il mieux témoigner la tendres­se de son cœur et les richesses de sa miséricorde?

Cette miséricorde, ne vous l'ai-je pas montrée en action pendant ma vie mortelle? Ne l'ai-je pas exercée envers Marie-Madeleine, envers la Samaritaine, envers la femme adultère, le bon larron et tant d'autres? Mais vous méditerez ces exemples un à un.

AFFECTIONS ET RESOLUTION

Moi aussi, ô mon Dieu, j'ai ressenti bien des fois dans ma vie les effets de votre miséricorde. Elle n'a cessé de veiller sur moi et de me poursuivre. «Misertcordia tua subsequetur me omnibus diebus vitae meae» (Ps. XXII. 6).

Je me rappellerai tous les jours vos grandes miséricordes à mon égard pour vous en rendre grâces. Je détesterai mon ingratitude et toutes mes fautes. Je vous témoignerai une confiance inébranlable et toute filiale. Je vous servirai avec amour et fidélité.

BOUQUET SPIRITUEL

- Adeamus cum fiducia ad thronum gratiae, ut misericordiam consequamur (Hebr. IV. 16)

- Misericordias Domini in aeternum cantabo (Ps. 88). . - Misericordia Domini plena est terra (Ps. 32).

- Miserator et misericors Dominus, patiens et multum misericors (Ps. 144). - Allons avec confiance au trône de la grace pour obtenir misericor­de (Ep. aux Hébr. IV)­

- Je louerai éternellement les miséricordes du Seigneur (Ps. 88). - La terre est remplie des miséricordes du Seigneur (Ps. 32).

- Dieu est compatissant, patient et infiniment miséricordieux (Ps. 144).

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