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Cette méditation est proposée spécialement aux religieux.

Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Matth., chap. VII, 16-19).

16. A fructibus eorum cognoscetis eos. Numquid colligunt de spinis uvas aut de tribulis ficus?

17. Sic omnis arbor bona fructus bonos facit: mala autem arbor malos fructus fa­cit.

18. Non potest arbor bona malos fructus facere: neque arbor mala bonos fructus facere.

19. Omnis arbor quae non facit fructum bonum excidetur et in ignem mittetur.

16. Vous les reconnaîtrez à leur fruits. Cueille-t-on des raisins sur les épines ou des figues sur les chardons?

17. Un bon arbre donne de bons fruits; un mauvais arbre donne de mauvais fruits.

18. Un bon arbre ne peut pas donner de mauvais fruits, ni un mau­vais arbre de bons fruits.

19. Tout arbre qui ne donne pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.

II. Préparation

La mort est semblable à la vie. La mort des mauvais religieux est dé­plorable. Les uns sont agités par les troubles, les remords et les découra­gements. Les autres ont une apparente sécurité basée sur une fausse con­science.

La mort des bons religieux est précieuse devant Dieu. Leurs derniers moments sont bénis et consolés. L'histoire des saints le prouve.

Pour nous préparer une bonne mort, vivons en union avec Notre­Seigneur, aimons la sainte Eucharistie, aimons surtout le Sacré-Cœur de Jésus.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple. - Seigneur affermissez-moi dans la crainte d'une mauvai­se mort, afin que je vive bien selon les desseins de votre divin Cœur, pour que vous puissiez à l'heure de ma mort me recevoir dans ce Cœur sacré.

Le Sauveur. - La mort est ordinairement semblable à la vie. L'arbre tombe du côté où il penche et il y demeure: Si ceciderit lignum ad austrum aut ad aquilonem, in quocumque loco ceciderit, ibi erit (Eccli XI, 3).

Je veux vous mettre en garde contre l'insouciance qui vous prépare­rait une mauvaise mort.

La mort des prévaricateurs est épouvantable: Mors peccatorum pessima (Ps. 33). - Ceux qui n'observent pas la justice sont accablés de maux à leur mort: Virum injustnm mala capiunt in interitu (Ps. 139). Le religieux doit méditer ces avertissements comme le simple fidèle.

Le mauvais religieux, celui qui ne garde pas ses vœux, celui qui vit dans l'illusion d'une fausse conscience meurt dans des conditions déplo­rables. Les uns sont agités par les tortures du doute et de la crainte. Mil­le péchés qu'ils regardaient comme rien leur reviennent à l'esprit. Mille doutes s'élèvent dans leur âme. Tout leur devient suspect: les faux prin­cipes qu'ils ont suivis sur l'obéissance, sur la pauvreté, sur la chasteté, sur l'obligation de tendre à la perfection; les libertés qu'ils se sont don­nées pour la Règle et pour le péché véniel; les sentiments qu'ils ont en­tretenus contre la charité; les sacrements même qu'ils ont mal reçus.

L'humilité et le repentir les sauveraient; le trouble et le désespoir les accablent. Ils comprennent leurs fautes, mais sans profit, comme Antio­chus se souvenait à sa mort des sacrilèges qu'il avait commis à Jérusa­lem: Nunc reminiscor malorum quae feci in Jerusalem (I. Macch.). Ils ont peur de Dieu et ne savent pas recourir à sa bonté.

D'autres meurent dans une paix apparente qui n'est pas l'indifférence glaciale des gens du monde, mais qui est la trompeuse sécurité d'une fausse conscience. C'est le couronnement d'une vie tiède dans laquelle les fautes graves se mêlaient aux autres sans que le coupable s'en inquié­tât. Job a dit de ces âmes qu'elles boivent l'iniquité comme de l'eau: Abominabilis homo qui bibit quasi aquam iniquitatem (Job. XV).

Elles étaient endurcies dans leur indifférence et abandonnées par mon Père à leur tiedeur; leur mort paraît calme, mais quel réveil! On peut leur appliquer ce mot de saint Chrysostome: «Ce n'est pas la mort qui est redoutable, c'est la mauvaise mort». Non mort malum est, sed male mort.

La mort du bon religieux est bien différente; elle est douce au mou­rant et agréable à Dieu: Pretiosa in conspectu Domini mors sanctorum ejus (Ps. 115). Celui qui a vécu dans la crainte de Dieu reçoit des secours speciaux à ses derniers moments, et sa mort est entourée de bénédictions divines: Timenti Dominum bene erit in extremis, et in die defunctionis suae benedicetur (Eccl. 1). Déjà les justes de l'ancienne loi mouraient dans la paix et dans une douce confiance.

David exprimait cette grâce en leur nom. (Je prendrai mon dernier sommeil dans la paix, disait-il, parce que le Seigneur m'a confirmé dans sa confiance». In pace in idipsum dormiam et requiescam, quoniam tu, Domine, singulariter in spe constituisti me (Ps. 4).

La mort des justes d'Israël étonnait par la paix surabondante qui les entourait. Le prophète Balaam les enviait: «Mon Dieu, disait-il, puissé­-je mourir de la mort de ces justes, puissent mes derniers moments res­sembler aux leurs!». Moriatur anima mea morteJustorum et fiant novissima mea horum similia (Num. 23).

Mais dans l'Eglise, toutes ces grâces sont bien plus abondantes. Ce sont de torrents de paix qui inondent les justes, comme l'a prédit Isaïe: Ecce ego declinabo super eum quasi fluvium pans (Is. 66). Ceux qui ont semé dans les larmes viennent avec allégresse présenter leurs gerbes au divin Maître: Euntes ibant et flebant mittentes semina sua; venientes autem venient cum exultatione portantes manipulos suos (Ps. 125). Comme exemples, il faudrait citer tous les saints. Ne suis-je pas venu moi-même miraculeusement et n'ai-je pas envoyé ma mère et les saints anges pour consoler et encoura­ger les justes à leur mort? Rappelez-vous la mort de saint François Ré­gis, de saint Stanislas Kostka et de tant d'autres. Et quand je ne viens pas visiblement et miraculeusement, je viens intérieurement par le se­cours de ma grâce. Les prières de l'Eglise ne sont pas vaines et l'assistan­ce qu'elle demande au ciel pour le mourant dans la recommandation de l'âme est toujours accordée aux justes et particulièrement aux religieux qui ont vécu selon leur saint état.

Mais la mort est particulièrement douce et favorable à ceux qui ont été pendant leur vie dévoués à mon Cœur. Je l'ai dit à Marguerite­-Marie. «Ceux-là trouveront leur refuge dans mon Cœur lui-même pen­dant leur vie et à l'heure de la mort». - «Je suis leur asile assuré contre les embûches de l'ennemi, et surtout à l'heure de la mort je les reçois amoureusement dans mon Cœur».

Mais si la mort du juste est le passage à la vie immortelle, vous devez préparer ce passage par une vie sainte.

Soyez toujours prêts. Le juste n'est jamais surpris: Justus autem si morte praeoccupatus fuerit, in refrigerio erit (Sap. IV). Si vous êtes unis habituelle­ment avec moi, la mort viendra sans vous troubler. Vous la verrez venir avec joie comme saint Paul: Mihi vivere Christus est et mori lucrum (Philipp. 1-23). - Appliquez-vous aux œuvres qui vous sont confiées. Le senti­ment du devoir accompli vous donnera confiance à la mort. Vous vous reposerez sur la promesse que j'ai faite dans l'Apocalypse: «Heureux ceux qui meurent dans le Seigneur, leurs œuvres les suivent devant le trône de Dieu». Beati mortui qui in Domino moriuntur, opera enim illorum se­quuntur illos (Apoc. XIV).

N'avez-vous pas aussi un gage d'immortalité dans la sainte commu­nion? Je l'ai promis, celui qui mange dignement mon Corps ne mourra pas éternellement: Qui manducat hunc panem non morietur in aeternum (Joan. VI-59). Communiez aussi pieusement que fréquemment.

La dévotion à Marie ma Mère et à saint joseph est aussi une source de grâces et de consolation pour le moment difficile de la mort. L'expérien­ce des Saints l'atteste.

Enfin j'ai promis aux âmes dévouées à mon Cœur de les assister dans le dernier combat, quand le démon vient tenter un dernier effort. Mais ce que je demande surtout de vous, c'est que vous soyez toujours prêts à accepter la mort de bon cœur. Je vous ai donné l'exemple en acceptant pour vous la mort sur la croix.

La mort n'est-elle pas pour vous une loi, une volonté divine? Ne devez-vous pas l'accepter avec l'obéissance filiale que vous devez à tous les décrets divins? N'est-ce pas aussi une délivrance désirable, la fin de la douleur, du péché, de l'exil?

C'est surtout enfin un sacrifice d'expiation, qui s'accomplit par la sé­paration la plus complète. Le lit de douleur est un autel; la maladie est un feu consumant, l'âme qui se dévoue aux coups de la justice divine est le prêtre sacrificateur.

Acceptez d'avance la mort comme je l'ai acceptée moi-même: Proposi­to sibi gaudio, sustinuit crucem, confusione contempta (Hebr. XII, 2).

AFFECTIONS ET RESOLUTIONS

Ah! qu'il est doux de mourir après avoir eu une constante dévotion au Cœur de celui qui doit nous juger! Je veux me préparer une mort aussi consolante et rassurante. Pour cela je renouvelle toutes mes résolutions de vie, d'amour et d'immolation au Cœur de Jésus. J'accepte d'avance la mort qui m'est due mille fois comme un sacrifice de réparation, d'ex­piation et d'amour.

BOUQUET SPIRITUEL

I. Mors peccatorum pessima (Ps. 33).

II. Timenti Dominum bene erit in extremis et in die defunctionis suae benedicetur (Eccl. 1).

I. La mort des impies est malheureuse (Ps. 33).

II. Celui qui craint Dieu aura une mort heureuse et sera béni à ses derniers moments (Eccl. 1). - Ah! qu'il est doux de mourir après avoir eu une constante dévotion au Cœur de celui qui doit nous juger (Marg. Marie).

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