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Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Matth., chap. IX, 10-13).

10. Et factum est discumbente eo in domo, ecce multi publicani et peccatores ve­nientes, discumbebant cum Jesu, et discipulis ejus.

11. Et videntes Pharisaei, dicebant discipulis ejus: quare cum publicanis et pec­catoribus manducat magister vester?

12. At Jesus audiens ait: Non est opus valentibus medicus, sed male habentibus.

13. Euntes autem discite quid est: Misericordiam volo et non sacrificium. Non enim veni vocare justes sed peccatores (Osée VI, 6).

10. Comme Jésus dînait dans une maison, plusieurs publicains et pé­cheurs vinrent dîner avec lui et ses disciples.

11. Les Pharisiens voyant cela dirent à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs?

12. Mais Jésus les entendant, dit: Ce ne sont pas les gens valides qui ont besoin du médecin, mais les malades.

13. En partant, apprenez ce qu'il en est; j'aime mieux la miséricorde que le sacrifice, car ce ne sont pas les justes, mais les pécheurs que je suis venu appeler.

II. Sommaire. - Plusieurs fois cette parole est répétée dans l'Evangile: Jésus n'est pas venu chercher les justes, mais les pécheurs. Saint Mat­thieu, saint Marc, saint Luc la redisent. Saint Paul la cite à Timothée. C'est la caractéristique de la mission du Christ. La miséricorde de son divin Cœur surabonde. Il nous explique lui-même ses dispositions à l'égard des pécheurs dans les paraboles de la brebis égarée, de la drach­me perdue et de l'enfant prodigue. Nous le voyons agir envers les pé­cheurs. Ce sera notre première considération. Nous le verrons à l'œuvre auprès de la Samaritaine, de saint Matthieu, de Zachée, de saint Pierre, etc. Sa miséricorde accueille le pécheur. C'est la seconde réflexion. Nous remarquerons l'accueil fait dans la parabole à l'enfant prodigue et dans la réalité à saint Pierre, à saint Thomas, à la femme adultère.

Enfin la miséricorde du Cœur de Jésus oublie le péché et comble de grâces le converti. Ainsi fit Jésus pour saint Pierre, saint Paul, la Made­leine et tant d'autres.

Nous irons donc à Jésus avec confiance.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le fidèle. - Bon Maître, le pécheur n'est-il pas indigne de paraître de­vant vous? Ne dois-je pas me cacher et redouter votre vengeance?

Le Sauveur. - Ne connaissez-vous pas encore la miséricorde de mon divin Cœur? Considérez dans l'Evangile mes paroles et mes actes. Le prophète Osée avait déjà indiqué ma pensée et celle de mon Père: misericordiam volui et non sacrificium. «J'aime mieux la miséricorde que le sacrifice». C'est ce que je pratiquais pendant ma vie mortelle. C'est ce que je pratique encore. J'allais au-devant des pécheurs. Je les prévenais. Je le fais encore.

Dans l'Evangile que vous venez de lire, je vais au-devant de Lévi le publicain pour en faire un apôtre. Je dîne chez lui avec des pécheurs. Les Pharisiens se scandalisent. Je leur rappelle le mot l'Osée et j'ajoute: «Ce ne sont pas les justes mais les pécheurs que je suis venu appeler». Cette parole, je l'ai redite plusieurs fois, comme l'Evangile le rappelle. Souvent j'allais aux pécheurs, je m'entretenais charitablement avec eux et les Pharisiens s'en étonnaient. C'est à cette occasion que je leur don­nai un jour les trois paraboles de la brebis égarée, de la drachme perdue et de l'enfant prodigue, pour bien leur faire comprendre ma miséricorde et ses prévenances à l'égard des pécheurs.

Ne voyez-vous pas le Pasteur aller à la recherche de la brebis égarée? Il ne l'attend pas. Il quitte les autres. Il fouille les buissons, les haies et les fossés. Il la trouve, il la prend, il la charge sur ses épaules. C'est aussi ce que je veux faire pour vous.

La pauvre femme qui a perdu sa pièce de monnaie, ne reste pas indif­ferente. Elle allume sa lanterne, elle balaie la maison, elle cherche avec soin jusqu'à ce qu'elle trouve: quaerit diligenter, donec inveniat.

Le Père de l'enfant prodigue n'oublie pas son fils non plus. Il l'attend, il guette son retour, il court au-devant de lui et se jette à son cou.

N'ai-je pas montré cette prévenance de mon Cœur en maintes circon­stances rapportées dans l'Evangile? Comme je voulais gagner Zachée, n'ai-je point levé les yeux vers lui et ne l'ai-je pas interpellé en lui disant: Zachée, descends vite, je veux demeurer chez toi (Luc. XIX). Le paraly­tique demandait seulement la guérison, j'ai pourvu au bien de son âme en lui disant: Aie confiance, mon fils, tes péchés te sont remis (Matth. IX).

Et la Samaritaine, voyez comme je la préviens et la prépare. Je quitte mes apôtres pour l'attendre au puits de Jacob. Je lui demande de l'eau, je lui révèle sa vie, je l'excite à demander une eau surnaturelle qui rassa­sie mieux que l'autre. Je ne la quitte pas sans la gagner (Joan. IV).

Et Madeleine? Après l'avoir émue par mes prédications, je l'accueille chez Simon aux dépens même de ma réputation et je la défends contre ses détracteurs (Luc. VII).

J'ai voulu aussi appeler saint Pierre à la pénitence par mon regard après son reniement (Matth. XXVI).

Et ce que je faisais pendant ma vie mortelle, je l'ai continué depuis. Saint Paul en rend témoignage pour lui-même. «J'étais, dit-il, blasphé­mateur et persécuteur' des chrétiens, mais la grâce a été plus abondante encore que mes fautes: il est donc bien vrai que le Christ veut sauver les pécheurs». - Prius blasphemus fui, et persecutor et contumeliosus, sed misericor­diam Dei consecutus sum… superabundavit gratta… fidelis sermo quod Christus venit peccatores salvos facere (I Tim. 1, 13).

La miséricorde de mon Cœur ne se manifeste pas seulement en préve­nant le pécheur, mais aussi en l'accueillant avec une bonté sans mesure. Dans la parabole de l'Enfant prodigue, je me montre impatient du re­tard de mon fils coupable, je vais au-devant de lui, je me jette à son cou et je fête son retour.

Quand les Pharisiens m'amènent la femme adultère, j'emploie un subterfuge pour la sauver. Je dis à ces hommes: Que celui qui est inno­cent lui jette la première pierre! (Jean. VIII).

Comment ai-je accueilli mes apôtres après la lâcheté et la faiblesse qu'ils ont montrées au moment de ma Passion? Je leur ai fait dire par les saintes femmes: dites à mes frères de m'attendre en Galilée. Là je leur préparais un repas sur le bord de la mer, je leur montrais mes plaies sa­lutaires, je leur rendais toute mon amitié (Joan. XXI - Act. I, 3).

A saint Thomas en particulier, j'accordais la grâce de mettre sa main dans mes plaies et dans mon côté (Joann. XX, 25). A saint Pierre, je fournissais l'occasion de réparer son triple reniement par une triple confession de sa foi et de son amour (Matth. XXVI). En toutes circon­stances, la miséricorde de mon Cœur accueille avec une extrême bonté le pécheur repentant.

Ce n'est pas tout: ma miséricorde oublie le péché et comble de grâces le converti.

Qu'elle oublie le péché de l'âme pénitente, cela est répété bien des fois dans la sainte Ecriture.

Dans Isaïe (42, 25) et dans Ezéchiel (18, 22) mon Père fait dire à son peuple qu'il oubliera ses péchés s'il se convertit: Iniquitates ejus non recor­dabor.

Dans Isaïe encore, il lui fait dire que «fût-il devenu par ses péchés rou­ge comme l'écarlate, il deviendra par le repentir blanc comme la neige». - Si fuerint Peccata vestra ut coccinum, quasi nix dealbabuntur (1, 18).

Dans l'Ecclésiastique, il lui fait dire que ses péchés fondront sous le feu de sa miséricorde «comme la neige fond au soleil». Sicut in sereno gla­cies, solventur peccata tua (III, 17).

Enfin ma miséricorde comble de grâces les convertis. - Dans la para­bole, je fête l'Enfant prodigue. Je lui donne de riches vêtements et un anneau d'or.

J'ai fait de Madeleine la pécheresse une âme privilégiée entre toutes, qui a eu la grâce de recueillir au Calvaire les dernières gouttes de mon sang.

J'ai confié à saint Pierre repentant mes agneaux et mes brebis. J'ai fait de saint Paul converti un vase d'élection et l'apôtre des Gentils. Et dans le cours des siècles, que n'ai-je point fait pour saint Augustin et pour tant d'autres?

Ne doutez donc plus de la miséricorde de mon Cœur, quand même vous m'auriez jusqu'ici gravement offensé. Ayez confiance. Je ne veux pas la mort du pécheur. Venez à moi, je vous comblerai de grâces. Ve­nez à mes pieds avec Madeleine. Venez avec une confiance filiale, com­me l'Enfant prodigue, vous jeter dans mes bras et vous reposer sur mon Cœur.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

Oh oui! vous êtes vraiment bon et miséricordieux, ô mon Sauveur. Pourrais-je encore douter de votre Cœur? Non, je me lève, je vais à vous. Je dirai tout à votre représentant, je m'humilierai, et vous m'ac­cueillerez. Vous seul êtes digne de toute ma confiance et de tout mon amour. A vous mon cœur. Comme Madeleine, comme Augustin, com­me saint Pierre, je veux vous aimer fidèlement, si vous le voulez bien.

BOUQUET SPIRITUEL

- Misericordiam volo et non sacrificium (Matth. IX).

- Non vent vocare justes sed peccatores (ibid.).

- Venite ad me omnes qui laboratis et onerati estis et ego reficiam vos (Matth. XI).

- J'aime mieux la miséricorde que le sacrifice (Matth. IX).

- Ce ne sont pas les justes, mais les pécheurs que je suis venu appeler à la pénitence (Ibid.).

- Venez à moi, vous tous qui souffrez et qui portez le poids de vos fautes, et je vous soulagerai (Matth. XI).

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