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Cette méditation quoique plus spéciale à ceux qui sont appelés au sacerdoce, peut cependant être proposée à tous parce que tout chrétien doit être apôtre. Elle corre­spond à la méditation de saint Ignace sur les deux étendards.

Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Matth. chap. IV, 17-22).

17. Exinde coepit Jésus praedicare et dicere: Paenitentiam agite; appropinquavit enim regnum coelorum.

18. Ambulans autem Jésus juxta mare Galilaeae, vidit duos fratres, Simonem qui vocatur Petrus, et Andream fratrem ejus, mitientes rete in mare, (erant enim piscatores).

19. Et ait illis: Venite post me, et faciam vos fieri piscatores hominum. 20. At illi continuo, relictis retibus, secuti sunt eum.

21. Et procedens inde vidit alios duos fratres, Jacobum Zebedaei et Joannem fra­trem ejus, in navi cum Zebedaeo paire eorum reficientes retia sua, et vocavit eos.

22. Illi autem statim, reliais retibus et paire, secuti sunt eum.

17. Alors Jésus commença à prêcher et à dire: Faites pénitence, car le règne de Dieu approche.

18. Cependant Jésus allant le long de la mer de Galilée vit deux frères, Simon appelé Pierre et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer, (c'étaient des pêcheurs).

19. Et il leur dit: Venez avec moi et je vous ferai pêcheurs d'hommes. 20. Et eux quittant de suite leurs filets, le suivirent.

21. Allant plus loin il vit deux autres frères, Jacques fils de Zébédée et Jean son frère, dans une barque avec Zébédée leur père, raccommodant leurs filets, et il les appela.

22. Et eux quittant de suite leurs filets et leur père le suivirent.

II. Sommaire. - Dans cet Evangile, nous voyons Notre-Seigneur qui commence à exercer lui-même l'apostolat. Il prèche au peuple la péni­tence et le retour à Dieu. - Puis il veut bien partager sa belle mission et choisir des apôtres qui seront comme lui des pêcheurs d'hommes. - Considérons aussi les âmes à sauver et la gloire de Dieu à procurer. Pre­nons la résolution d'être apôtres dans la mesure où la grâce nous y appel­le, et correspondons généreusement à cette grâce comme ont fait les apô­tres, qui n'ont pas hésité un seul instant.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple. - Bon Maître, dites-moi ce que vous désirez de moi. Mon cœur est prêt, Seigneur, mon cœur est prêt. Que voulez-vous que je fas­se? A quelles œuvres dois-je me dévouer? Parlez, Seigneur, votre petit serviteur vous écoute. Me voici, envoyez-moi où vous voudrez.

Le Sauveur. - Je venais de terminer ma préparation dans la solitude, la prière et le jeûne. Je revenais du désert où j'avais passé quarante jours. J'avais longuement médité en mon cœur sur tout ce qui intéres­sait la gloire de mon Père. J'avais contemplé le monde, et je l'avais vu partagé en deux camps et rangé sous deux étendards.

L'armée de Satan était nombreuse. Tous les peuples païens vivaient dans l'idolâtrie et la corruption. Le peuple juif s'abandonnait à l'avarice et à l'orgueil. Saint Jean-Baptiste leur prêchait la pénitence: quelques­uns l'écoutaient, mais la plupart le regardaient comme un possédé (Matth. XI, 18). Ce que les Prophètes avaient dit du monde de leur temps s'appliquait mieux encore à ceux du mien. «Tous les hommes, di­sait David, ont abandonné la justice et la vertu, il n'y en a plus qui fas­sent le bien» (Ps. 13). «Il n'y a plus de vérité, plus de miséricorde, plus de connaissance de Dieu, disait Osée, le mensonge, le blasphème, le vol, l'homicide, l'adultère ont inondé le monde» (Osée. IV). «Il n'y a plus de saints, plus d'hommes justes», disait Michée ( Chap. VII, 2).

J'avais longtemps médité en mon cœur sur ce triste tableau. J'avais prié pour les pécheurs et pleuré leurs fautes. Je voyais aussi s'élever de­vant moi tous les cris d'attente des patriarches et des prophètes, tous leurs désirs, toutes leurs prières pour le salut d'Israël. J'entendais David répéter: «Où est le Sauveur d'Israël?». Quis dabit ex Sion salutare Israël? (Ps. 52).

Je me suis mis à l'œuvre dans toute l'ardeur de mon Cœur et je commençai ma mission publique. J'allai en Galilée et je commençai à prêcher la pénitence en disant aux populations: «Préparez-vous, le salut est proche».

Mais je voulais partager avec d'autres la grâce et l'honneur de l'apo­stolat. Je voulais des collaborateurs, qui travailleraient avec moi au salut du peuple. Et de même qu'un conquérant appelle de vaillants auxiliaires sous ses étendards, je commençai, en appelant mes apôtres et mes disci­ples, à recruter la tribu privilégiée des apôtres qui doit durer jusqu'à la fin des temps.

J'allais à ceux que mon Cœur avait choisis et je leur proposais la con­quête des âmes. Leurs désirs se portaient vers les choses temporelles et je les élevais plus haut. A ceux qui étaient à la pêche et qui se passionnaient pour prendre des poissons, je disais: «Venez avec moi et je vous ferai pê­cheurs d'hommes; vous prendrez dans vos filets des hommes qui se per­dent dans les filets de Satan et dans les abîmes du péché».

A ceux qui admiraient les belles moissons jaunissantes sous le soleil, et qui regrettaient qu'il n'y eut pas abondance de moissonneurs pour met­tre promptement les moissons à l'abri dans les greniers, je disais: «Il y a d'autres moissons qui jaunissent, ce sont les âmes qui sont prêtes pour le salut, mais il faut des moissonneurs pour les recueillir dans les greniers du père de famille, venez, et je vous ferai moissonneurs d'âmes».

Et quand nous avions devant nous sur la montagne une foule immen­se, pauvre et manquant de pain, je faisais partager à mes disciples la compassion de mon cœur pour cette foule. Ils distribuaient le pain que j'avais multiplié et je leur fis comprendre, comment les pauvres seraient aidés et relevés par le règne de l'Evangile. Ce miracle, symbolisait l'Eu­charistie où tous les enfants de Dieu sont assis à la même table; mais il avait aussi pour but de montrer comment le peuple serait secouru par le règne de la charité et de la justice.

Les apôtres et les disciples répondaient à mon appel. Je les ai formés pendant trois ans et je les laissai après la Pentecôte tout armés de grâces et de zèle pour conquérir l'univers.

J'ai choisi aussi de génération en génération des amis dévoués pour en faire mes collaborateurs, mes officiers dans la lutte contre l'ennemi de tout bien. Je leur ai montré la gloire de mon Père à défendre, les légions du ciel à compléter, les âmes à sauver. Ils ont répondu à mon appel, ils ont travaillé avec zèle. Cette vocation est pour ceux qui en sont l'objet une grâce spéciale de mon Cœur. Remarquez dans l'Evangile la voca­tion d'un jeune homme rapportée par saint Marc. Je l'ai considéré, je l'ai aimé, puis je lui ai offert la vocation apostolique (Marc. X). C'est un don de choix que je fais à des âmes privilégiées.

Maintenant je viens à vous. Voyez; mes enfants ont faim de la parole de Dieu et des sacrements: Parvuli petierunt panem et non erat qui frangeret eis (Jer. IV. 4).

N'en aurez-vous pas pitié? les œuvres d'apostolat et d'enseignement demandent des bonnes volontés. La moisson est grande, et les ouvriers font défaut.

Voyez les discordes sociales. Qui s'interposera entre le riche et le pau­vre, pour prêcher à tous deux leurs devoirs de justice et de charité? Vous voyez les abus d'un côté engendrer la révolte de l'autre, vous entendez les revendications menaçantes de l'envie. Il faut multiplier les apôtres de la justice et de la paix.

Il faut des hommes de prière et de sacrifice, qui interviennent auprès de mon Père pour apaiser sa justice. La prière est si puissante! Un peu de pénitence et de réparation a tant de puissance sur le cœur de mon Pè­re. Il désire voir ainsi son bras arrêté. Il cherche ces cautions, ces arbi­tres de la prière et de la pénitence! Quaesivi virum qui se interponeret et staret oppositus contra me pro terra ne dissiparem eam (Ezech. 22).

Ne voudrez-vous pas donner votre concours à l'œuvre du salut? Resterez-vous sourd à mon appel? Si vous m'aimez, paissez mes agneaux. Ils sont sans pasteur, ils ont faim et soif, conduisez-les au pâtu­rage.

Je tiendrai pour fait à moi-même ce que vous ferez pour le plus petit d'entre mes frères.

Je suis venu apporter le feu du zèle sur la terre, et je n'ai qu'un désir, c'est qu'il s'allume, qu'il se propage et qu'il gagne la terre entière. Les temps pressent: les loups dévorent les agneaux, les renards rava­gent mes moissons, mon peuple est opprimé, les âmes tombent en enfer comme les feuilles des arbres; qui se lèvera pour m'aider et travailler avec moi?

Je promets une belle récompense aux apôtres: l'amitié spéciale de mon cœur d'abord et puis une gloire particulière au ciel, où ils brilleront comme brillent les étoiles au firmament. Ils auront un trône d'honneur parmi les autres.

Venez donc avec moi, vous qui m'aimez et je ferai de vous des con­quérants, puissants en œuvres et en mérites.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

Bon Maître, me voici, faites de moi ce que vous voudrez. Je désire sauver des âmes, les arracher au démon et à l'enfer et les conduire au ciel pour qu'elles vous aiment et vous louent toute l'éternité. Augmentez en­core ce désir et ce zèle dans mon cœur. Si je vous avais aimé davantage, j'aurais fait plus pour les âmes qui sont si chères à votre Cœur. Pardonnez-moi. Je vais commencer de nouveau, dans la mesure de ma vocation.

BOUQUET SPIRITUEL

- Venite post me, et faciam vos fieri piscatores hominum (Matth. IV).

- Messis quidem multa, operarii autem pauci (Matth. IX).

- Ecce ego, mitte me (Is. 6).

- Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d'hommes (Matth. IV).

- La moisson est grande, et les moissonneurs font défaut (Mat­th. ix).

- Me voici, Seigneur, envoyez-moi (Is. 6).

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